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Stellantis: chiffre d’affaires en hausse, des “progrès” accomplis

Le constructeur automobile Stellantis (Fiat, Peugeot, Chrysler…) a réalisé un chiffre d’affaires de 37,2 milliards d’euros au troisième trimestre, en hausse de 13%, porté par la croissance dans quasiment toutes ses régions, dont l’Amérique du Nord, à l’exception de l’Amérique du Sud, a-t-il indiqué jeudi.”Tandis que nous continuons de mettre en place des changements stratégiques importants afin de fournir à nos clients plus de choix, nous voyons des progrès” sur le trimestre par rapport au précédent et par rapport à la même période l’année précédente, ce qui est “encourageant”, souligne le géant automobile franco-italo-américain qui vient de traverser plusieurs trimestres difficiles, notamment en Amérique du Nord.Il confirme tabler sur “une amélioration continue” du chiffre d’affaires, du résultat d’exploitation ajusté et du flux de trésorerie disponible au 2e semestre par rapport au 1er.Ses livraisons de véhicules ont elles aussi progressé de 13% au 3e trimestre, à 1,3 million d’unités, précise-t-il, conformément à ce qu’il avait annoncé début octobre. “La majeure partie de cette augmentation” est “due à une amélioration de 35% en Amérique du Nord, reflétant les avantages du retour à une gestion des stocks normalisée par rapport à l’année précédente”, lorsque “un effort majeur de réduction des stocks des concessionnaires américains avait temporairement réduit la production”, détaille-t-il.”A la fin du 3e trimestre, six des dix nouveaux véhicules prévus pour 2025 ont été lancés avec succès” et d’autres lancements au 4e trimestre “permettront de réintroduire plusieurs modèles de grande diffusion”, écrit encore Stellantis, né de la fusion en 2021 entre Fiat, Peugeot et Chrysler.Aux Etats-Unis, quelques modèles symboliques illustrent la relance du groupe aux 14 marques, comme le pick-up Ram 1.500 qui revient en version d’entrée de gamme. Le groupe, dirigé depuis l’été par l’Italien Antonio Filosa six mois après le départ forcé de Carlos Tavares, a annoncé mi-octobre un projet d’investissement de 13 milliards de dollars dans les quatre prochaines années aux Etats-Unis, pour y augmenter de 50% sa production par rapport au niveau actuel. 

Malgré des revers, la production de l’éolien en mer pourrait tripler entre 2024 et 2030

La capacité installée des éoliennes en mer à l’échelle mondiale pourrait encore tripler entre 2024 et 2030, malgré des revers aux Etats-Unis et le fait que certains pays n’atteindront probablement pas leurs objectifs, selon un rapport du centre de réflexion sur l’énergie Ember.D’après l’étude commandée par l’Alliance globale de l’éolien en mer (GOWA), la capacité mondiale d’éoliennes en mer pourrait passer de 83 gigawatts en 2024, de quoi alimenter au maximum 73 millions de foyers, à 238 gigawatts en 2030.L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) a estimé début octobre que la croissance des énergies renouvelables dans leur ensemble ralentissait et qu’il serait difficile d’atteindre l’objectif de tripler leur capacité de production à horizon 2030, fixé durant la COP28 à Dubaï.Mais pour Amisha Patel, secrétaire général de GOWA, “malgré les récents obstacles auxquels le secteur fait face, les fondamentaux de l’éolien en mer n’ont pas changé”. “La dynamique continue de s’amplifier à mesure que les pays font progresser cette technologie désormais éprouvée, ce qui est essentiel à la transition vers une énergie propre”, a-t-il souligné dans un communiqué.Cette croissance s’accomplit malgré les grandes difficultés du secteur aux États-Unis depuis janvier et le retour à la Maison Blanche du républicain Donald Trump, fervent défenseur des énergies fossiles et pourfendeur de l’éolien.L’administration américaine a interrompu certains chantiers en cours et ouvert peu de perspectives aux investisseurs. Selon le rapport d’Ember, les États-Unis devraient construire de quoi produire 5,8 gigawatts entre 2025 et 2029, contre un objectif de 30 gigawatts fixé sous l’administration Biden en 2021.D’autres pays comme le Japon ou la Corée du Sud ne devraient atteindre qu’environ un tiers de leurs objectifs d’ici 2030, selon le rapport.Le rapport souligne également que 88 Etats qui possèdent une côte en mesure d’accueillir des éoliennes en mer n’ont pas encore affiché d’objectifs chiffrés.Parmi ces pays on retrouve le Brésil, hôte de la COP30 en novembre, qui pour l’heure ne compte aucune éolienne en mer sur ses 7.000 kilomètres de côtes.

Trump et Xi terminent leur entretien sans donner d’indication sur son issue

Donald Trump et le président chinois Xi Jinping ont terminé leur entretien jeudi en Corée du Sud sans donner d’indication sur son issue alors que les deux pays se livrent à une brutale guerre commerciale qui ébranle toute l’économie mondiale.Le président américain a quitté la ville sud-coréenne de Busan jeudi à bord d’Air Force One, en direction de Washington, après une réunion d’1H40 avec son homologue chinois. Les dirigeants des deux plus grandes économies mondiales, qui ne s’étaient pas vus face à face depuis six ans, se sont serré la main mais n’ont pas fait de déclaration aux médias.Avant la rencontre, le président américain, qui venait juste d’annoncer une relance immédiate des essais d’armes nucléaires, a qualifié son homologue de “redoutable négociateur” tout en disant s’attendre à une rencontre “très réussie”.Xi Jinping a, lui, dit que c’était “un plaisir de revoir” Donald Trump, alors que les deux hommes posaient pour les photographes dans un austère bâtiment de l’aéroport de Busan (sud-est).”La Chine et les Etats-Unis peuvent assumer conjointement leurs responsabilités de grandes puissances et travailler ensemble à la réalisation de projets plus ambitieux et concrets, pour le bien de nos deux pays et du monde entier”, a-t-il affirmé.Donald Trump n’a pas répondu à une journaliste qui lui demandait de commenter sa toute fraîche et surprenante annonce nucléaire.- Essais nucléaires -Il a ordonné à son ministère de la Défense de “commencer à tester” les armes nucléaires des Etats-Unis, après que son homologue russe Vladimir Poutine l’a défié avec un test d’un drone sous-marin à capacité nucléaire.”Les Etats-Unis possèdent plus d’armes nucléaires que tout autre pays”, a-t-il affirmé sur son réseau Truth Social. “La Russie arrive en deuxième position et la Chine loin derrière en troisième, mais elle rattrapera son retard d’ici cinq ans”.De quoi poser un rapport de force, juste avant de s’attabler pour tenter de finaliser une trêve commerciale préparée par les conseillers américains et chinois ces derniers jours.Les deux dirigeants se connaissent bien pour s’être vus cinq fois pendant le premier mandat du républicain, mais leur dernière entrevue remonte à 2019.Depuis, la rivalité entre les deux superpuissances n’a fait que s’intensifier et, surtout, Donald Trump, revenu au pouvoir en janvier, a déclenché une radicale offensive protectionniste au service de son idéologie “L’Amérique d’abord”.- Terres rares et soja -Le président américain avait laissé entrevoir une baisse des droits de douane américains qui avaient été imposés à la Chine en raison de sa contribution, selon Washington, aux ravages causés par le trafic de fentanyl aux Etats-Unis.En contrepartie, Pékin pourrait accepter de retarder l’application de ses restrictions à l’exportation de terres rares – matériaux indispensables à l’industrie (automobile, smartphones, armement…) sur lesquels la Chine exerce un quasi-monopole.Selon le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, le géant asiatique envisageait également de reprendre ses achats de soja aux Etats-Unis, un sujet sensible politiquement à l’heure où les agriculteurs américains souffrent.Ce sommet arrive après quelques semaines particulièrement mouvementées. Le 19 septembre, Donald Trump annonçait une prochaine rencontre avec son homologue chinois, après une conversation téléphonique “très productive”.Puis les sujets de friction se sont accumulés, jusqu’à celui qui fait sortir le président américain de ses gonds: la décision le 9 octobre par Pékin de restreindre ses exportations de terres rares, au risque de compromettre le grand programme de réindustrialisation du locataire de la Maison Blanche.Le milliardaire new-yorkais, dénonçant une manœuvre “hostile”, avait menacé d’imposer des surtaxes douanières écrasantes et de bouder la rencontre. Avant de se radoucir, dans l’une des volte-face dont il a l’habitude.- “Apaisement des tensions” -“Nombreux sont ceux qui voient dans cette rencontre un +cessez-le-feu+, un apaisement des tensions entre les deux parties”, indique à l’AFP Tai Wei Lim, expert de l’Asie orientale à l’Université Soka.L’accord commercial en gestation ne réglera pas les contentieux de fond entre les deux puissances, qui sont économiques mais aussi stratégiques. Donald Trump voit d’un mauvais œil les manœuvres diplomatiques de son homologue chinois pour rallier les grand pays émergents et il s’est plusieurs fois irrité des liens entre la Chine et la Russie.Mais le président américain a aussi intérêt, politiquement, à annoncer l’un de ces “deals” dont il raffole alors qu’il est empêtré chez lui dans une crise budgétaire prolongée.La rencontre avec Xi Jinping conclut, sur une note beaucoup plus sobre, une tournée asiatique qui l’a vu accueilli avec tous les égards en Malaisie, au Japon et en Corée du sud, avec des cadeaux fastueux et des promesses de gigantesques investissements aux Etats-Unis.

France: l’Insee dévoile les chiffres d’une croissance attendue plutôt résiliente

L’Institut national de la statistique dévoile jeudi le niveau de croissance atteint au troisième trimestre par l’économie française, relativement résiliente malgré la forte incertitude politique et la hausse des droits de douane américains. L’Insee anticipe une hausse de 0,3% du produit intérieur brut (PIB) entre juillet et septembre par rapport aux trois mois précédents, similaire à celle du deuxième trimestre. Cela place la deuxième économie de la zone euro en bonne voie pour atteindre la croissance de 0,7% attendue par le gouvernement en 2025, mieux que l’Allemagne (0,2%) dont les chiffres trimestriels sont également attendus jeudi avec ceux de l’Italie. L’Espagne a, elle, fait état mercredi d’une croissance de 0,6% au troisième trimestre, visant 2,7% sur l’année.Avant le début de débats budgétaires houleux, l’économie française a bénéficié durant l’été d’une poursuite du rebond de l’aéronautique, qui avait été pénalisé depuis le Covid par des problèmes d’approvisionnement, explique à l’AFP Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas. Airbus a augmenté en septembre le rythme de ses livraisons, une hausse de production perçue comme “un phénomène durable” pouvant se traduire, “en année pleine, par 0,3 ou 0,4 point de croissance”, détaille-t-il. “Un deuxième moteur, c’est la montée en charge des efforts de défense”, la France comme l’Europe souhaitant se réarmer face à la menace russe. – Investissements convalescents -Par ailleurs, la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) face au reflux de l’inflation se traduit par une amélioration de l’investissement des ménages, dans le logement notamment, tandis que celui des entreprises est convalescent. L’institution de Francfort devrait décider jeudi de laisser ses taux inchangés, pour la troisième fois d’affilée. Dans sa dernière note de conjoncture publiée en septembre, l’Insee jugeait toutefois les moteurs de l’économie française fragiles dans un contexte marqué par un regain d’instabilité politique affectant la confiance des ménages et la consommation, un pilier traditionnel de la croissance. Le gouvernement de François Bayrou a chuté début septembre, quelques semaines seulement après la présentation des orientations budgétaires de son gouvernement mi-juillet.Sébastien Lecornu lui a succédé le 9 septembre, désormais en première ligne pour défendre un budget âprement débattu dans une Assemblée nationale sans majorité, où plane toujours la menace d’une censure du gouvernement. Les échanges se cristallisent notamment sur la taxation des plus riches, réclamée par le PS comme prix de son soutien après avoir obtenu la suspension de la réforme des retraites.  Le gouvernement ambitionnait initialement un effort global d’une trentaine de milliards d’euros pour 2026, entre nouveaux prélèvements (14 milliards) et économies de dépenses (17 milliards) afin de ramener le déficit public à 4,7% du PIB en 2026, après 5,4% en 2025. Il accepterait d’assouplir l’objectif jusqu’à un niveau se situant “sous 5%” pour permettre des compromis.- Croissance inéquitable -“Ce ne serait pas le budget le plus optimal dont on puisse rêver, mais en avoir un, c’est déjà quelque chose. Cela permettrait d’avoir l’augmentation de l’effort de défense (qui est) un élément de la croissance” et de maintenir le cap sur l’objectif d’un déficit sous 3% en 2029, note Stéphane Colliac.Chaque dixième de point de pourcentage de déficit supplémentaire correspond à presque 3 milliards d’euros de dépenses supplémentaires.L’incertitude politique et la situation dégradée de ses finances publiques a déjà valu à la France de voir sa note souveraine abaissée par les agences de notation S&P et Fitch, tandis que Moody’s l’a placée sous perspective négative. Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau y voit un risque “d’étouffement progressif” pour le pays. A cette situation instable s’ajoute pour les ménages des craintes concernant le chômage, bien qu’elles se soient un peu atténuées, en raison notamment de la vulnérabilité de secteurs comme l’automobile ou la chimie, affectés par la hausse des droits de douane américains et la concurrence étrangère. “On est dans une économie avec une croissance inéquitablement répartie, où il y a des gagnants et des perdants”, souligne l’économiste de BNP Paribas. 

Samsung Electronics: bond du bénéfice d’exploitation au troisième trimestre

Samsung Electronics a annoncé jeudi une forte hausse de son bénéfice d’exploitation au troisième trimestre, grâce à une demande robuste pour ses puces dont la consommation est dopée par les progrès fulgurants de l’intelligence artificielle.Le bénéfice d’exploitation du conglomérat sud-coréen a augmenté de 32% sur un an pour atteindre 12.200 milliards de wons (7,37 milliards d’euros) sur la période juillet-septembre, sa meilleure performance depuis le deuxième trimestre 2022, selon la division finances de l’agence de presse locale Yonhap.Son bénéfice net a progressé de 9% à 12.000 milliards de wons (7,26 milliards d’euros).Son chiffre d’affaires s’élève sur la même période à 81.600 milliards de wons (52,1 milliards d’euros), en hausse de 9%.A la suite de la publication des résultats, l’action Samsung a bondi de plus de 5% à la Bourse de Séoul.La division Device Solutions (DS), qui concerne les puces électroniques, “a enregistré une hausse de 19% de son chiffre d’affaires par rapport au trimestre précédent, l’activité Mémoire ayant atteint un niveau record en termes de ventes trimestrielles”, peut-on lire dans le communiqué sur les résultats.La division Smartphones a de son côté vu son chiffre d’affaires augmenter de 11% par rapport au trimestre précédent “grâce au lancement réussi de nouveaux téléphones pliables et aux ventes solides de ses produits phares”, y est-il ajouté.”La croissance rapide du secteur de l’IA devrait ouvrir de nouvelles opportunités de marché” pour ces deux secteurs au dernier trimestre de l’année, assure l’entreprise.- R&D et semi-conducteurs -Cette forte progression est notamment soutenue par une demande solide pour les puces mémoire conventionnelles de Samsung (DRAM ou NAND), en parallèle de la forte demande sur les puces mémoires à large bande-passante (HBM) utilisées dans les serveurs IA.Samsung a déclaré qu’il investirait 40.900 milliards de wons (plus de 24,74 milliards d’euros) dans ses installations de semi-conducteurs cette année afin de répondre à cette demande croissante.L’entreprise est la filiale phare du géant sud-coréen Samsung Group, de loin le plus important des conglomérats familiaux qui dominent les affaires dans la quatrième économie d’Asie.En octobre 2024, la société avait reconnu faire face à une “crise”, et que des questions se posaient quant à sa “compétitivité technologique fondamentale” et son “avenir”. Elle a ensuite annoncé avoir remanié sa direction pour se focaliser sur la recherche et le développement (R&D) ainsi que les semi-conducteurs.SK Hynix, autre mastodonte sud-coréen des semi-conducteurs et concurrent de Samsung, a lui aussi publié un bénéfice d’exploitation record au troisième trimestre.Sur la période juillet-septembre, son bénéfice d’exploitation s’est établi à 11.380 milliards de wons (6,8 milliards d’euros), le plus haut de son histoire, en hausse de 62% sur un an.”Les résultats de ce trimestre sont clairement le fruit de l’essor du marché de la mémoire” a déclaré à l’AFP Hwang Min-seong, directeur de la recherche chez Counterpoint, un cabinet d’études de marché.”Dans le segment des DRAM, Samsung a considérablement réduit son écart avec SK hynix, l’actuel leader, et si cette tendance se poursuit, nous pensons que Samsung pourrait reprendre la tête du marché des DRAM dès le trimestre prochain”, a-t-il ajouté.En juillet, Samsung a signé un contrat de 16,5 milliards de dollars avec Tesla, dans le cadre duquel il fournira des puces AI6 au constructeur de voitures électriques jusqu’en 2033.

Budget: Lecornu fragilisé par une alliance gauche-RN sur la fiscalité des multinationales

Les députés ont voté mercredi de nouvelles taxes visant les grandes entreprises, dans une alliance de circonstance entre la gauche et l’extrême droite, rendant plus difficile l’adoption du budget par le camp gouvernemental qui dénonce une “folie fiscale”.Sébastien Lecornu se retrouve face à une équation politique de plus en plus impossible, alors même que les mesures les plus sensibles – notamment sur la taxation des hauts patrimoines, condition posée par les socialistes à leur non-censure – n’ont pas encore été examinées.Jeudi, les députés feront une pause dans les débats budgétaires, avec une journée réservée à l’examen de textes proposés par le Rassemblement national.Mais ils reprendront vendredi, avec l’examen prioritaire dès 09H00 de l’article 3 du projet de loi de Finances instaurant une taxe sur les holdings, suivi des amendements de la gauche pour créer une taxe Zucman. Dans ce contexte déjà tendu, le gouvernement avait haussé le ton dès mercredi matin. “La justice fiscale a laissé place à la surenchère fiscale”, a mis en garde mercredi le ministre de l’Economie Roland Lescure. Le Premier ministre s’est lui inquiété devant les sénateurs d’une déconnexion entre le débat fiscal et “la question économique générale et globale”.Dans leur ligne de mire, le vote mardi par une alliance de la gauche et du RN d’un “impôt universel” sur les multinationales, pour lutter contre l’évasion et l’optimisation fiscale.Une mesure censée rapporter 26 milliards d’euros, selon ses défenseurs, mais jugée inopérante, contraire à la législation et néfaste pour l’économie française, par le gouvernement.- “Pas honteux” -Marine Le Pen, pointée du doigt par la droite pour son soutien, a défendu la mesure. “Il s’agit juste de faire respecter la loi”, selon elle.”Pour l’instant, ce qui a été voté” à l’Assemblée dans le cadre de l’examen du budget de l’Etat n’est “pas honteux, contrairement aux hurlements du gouvernement”, a enfoncé la cheffe des députés RN.Mais les mises en garde du camp gouvernemental n’ont pas freiné les députés dans leur lancée, au contraire.Dans l’après-midi, ils ont continué d’adopter des mesures visant les grands groupes.Là encore, ce sont les votes réunis de la gauche et du RN qui ont permis l’adoption d’une mesure portée par LFI visant à élargir le champ d’application de l’impôt minimum de 15% sur les bénéfices des multinationales. C’est “une autoroute vers le contentieux”, qui fragiliserait les efforts coordonnés avec l’OCDE pour lutter contre l’évasion fiscale, a fustigé dans l’hémicycle le ministre de la Fonction publique, David Amiel.”On assume à 100%” ce vote, a martelé le député RN Jean-Philippe Tanguy.Dans la foulée, le gouvernement a essuyé deux nouveaux revers: le RN a réussi à faire adopter de justesse un amendement pour alourdir la taxation sur les rachats d’actions, afin de lutter contre la spéculation. Les députés de gauche se sont pour la plupart abstenus. Puis c’est la France Insoumise qui a réussi à faire adopter, lors d’un vote très serré, un amendement instaurant une taxe exceptionnelle sur les superdividendes.Ces derniers votes ne devraient pas faciliter la tâche de Sébastien Lecornu.Mercredi matin, le président de LR Bruno Retailleau avait dénoncé une “folie fiscale”, et “le coût de la stabilité politique exorbitant”. Le chef des députés MoDem Marc Fesneau estime aussi que le texte “devient totalement invotable”.- Amendement de compromis ? -A l’issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, avait relativisé les votes de la veille, rappelant qu’on n’est “qu’au tout début du processus parlementaire”.M. Retailleau pense d’ailleurs que la première partie du budget sur les recettes “sera refusée par l’Assemblée” et donc que ce sera le Sénat “qui devra reprendre la copie”.Sous couvert d’anonymat, plusieurs cadres de la coalition gouvernementale disent s’attendre à ce qu’il n’y ait “pas de budget” et que le gouvernement doive se contenter d’une “loi spéciale”, qui lui permet de reconduire en 2026 les impôts et dépenses de 2025.Autre option: l’adoption d’un budget par ordonnances, comme l’autorise la Constitution si les délais d’examen du texte sont dépassés, et comme s’en inquiète le RN.Les groupes politiques ont accepté de retirer une partie de leurs amendements afin d’accélérer les débats.La fiscalité va continuer d’alimenter les tensions dès la reprise vendredi matin. Du fait de l’opposition résolue du bloc central, de la droite et du RN, la taxe Zucman n’a guère de chance d’être votée, que ce soit dans sa forme initiale (un impôt minimum de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros) ou modifiée (3% à partir de 10 millions d’euros, mais en excluant les entreprises innovantes et familiales).Un amendement de compromis pourrait donc être encore présenté par le gouvernement au moment des débats. “Il y a encore du travail”, a reconnu Mme Bregeon.parl-far-sl-cma/lpa

Trump rencontre Xi, optimiste sur une accalmie commerciale

C’est plein d’optimisme que Donald Trump aborde jeudi sa rencontre cruciale avec le président chinois Xi Jinping en Corée du Sud, censée sceller une trêve dans la brutale guerre commerciale qui oppose les deux puissances.Les négociateurs de Pékin et Washington assurent s’être entendus sur un “cadre” d’accord, que les deux dirigeants n’auront, en principe, qu’à finaliser.Mais comme toujours s’agissant de l’impulsif président américain, le facteur d’incertitude reste conséquent.Les deux hommes se connaissent bien pour s’être vus vus cinq fois pendant le premier mandat du républicain, mais leur dernière entrevue remonte à 2019. Depuis, la rivalité entre les deux superpuissances n’a fait que s’intensifier et surtout Donald Trump, revenu au pouvoir en janvier, a déclenché une radicale offensive protectionniste, au service de son idéologie “L’Amérique d’abord”.”Je suis très impatient de rencontrer le président Xi”, a-t-il écrit de bon matin jeudi sur son réseau Truth Social, après avoir promis la veille que l’entrevue serait “excellente”.La Maison Blanche a indiqué que la réunion se tiendrait dans la grande ville portuaire de Busan (sud-est), qu’elle débuterait à 11H00 locale (02H00 GMT) et que le président américain quitterait le pays à 12h55 locale. Donald Trump avait laissé entendre mercredi que l’entretien pourrait être plus long et durer jusqu’à quatre heures.”Nous sommes prêts à travailler conjointement avec la partie américaine pour (…) obtenir des résultats positifs et impulser une nouvelle dynamique”, a commenté mercredi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun.-Terres rares et soja-Donald Trump a déjà laissé entrevoir une baisse des droits de douane américains qui avaient été imposés à la Chine en raison de sa contribution, selon Washington, aux ravages causés par le trafic de fentanyl aux Etats-Unis.En contrepartie, Pékin pourrait accepter de retarder l’application de ses restrictions à l’exportation de terres rares –matériaux indispensables à l’industrie (automobile, smartphones, armement…) sur lesquels la Chine exerce un quasi-monopole.Selon le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, le géant asiatique envisageait également de reprendre ses achats de soja aux Etats-Unis, un sujet sensible politiquement à l’heure où les agriculteurs américains souffrent.Ce sommet arrive après quelques semaines particulièrement mouvementées. Le 19 septembre, Donald Trump annonçait une prochaine rencontre avec son homologue chinois, après une conversation téléphonique “très productive”.Puis les sujets de friction se sont accumulés, jusqu’à celui qui fait sortir le président américain de ses gonds: la décision le 9 octobre par Pékin de restreindre ses exportations de terres rares, au risque de compromettre le grand programme de réindustrialisation du locataire de la Maison Blanche.Le milliardaire new-yorkais, dénonçant ue manœuvre “hostile”, avait menacé d’imposer des surtaxes douanières écrasantes et de bouder la rencontre. Avant de se radoucir, dans l’une des volte-face dont il a l’habitude.-“Apaisement des tensions”-“Nombreux sont ceux qui voient dans cette rencontre un +cessez-le-feu+, un apaisement des tensions entre les deux parties”, indique à l’AFP Tai Wei Lim, expert de l’Asie orientale à l’Université Soka.L’accord commercial en gestation ne réglera pas les contentieux de fond entre les deux puissances, qui sont économiques mais aussi stratégiques. Donald Trump voit d’un mauvais oeil les manoeuvres diplomatiques de son homologue chinois pour rallier les grand pays émergents et il s’est plusieurs fois irrité des liens entre la Chine et la Russie.Mais le président américain a aussi intérêt, politiquement, à annoncer l’un de ces “deals” dont il raffole alors qu’il est empêtré chez lui dans une crise budgétaire prolongée.La rencontre avec Xi Jinping conclut une tournée asiatique qui l’a vu accueilli en Malaisie, au Japon et en Corée du sud avec des cadeaux fastueux, des égards appuyés et des promesses de gigantesques investissements aux Etats-Unis.Une surprise de cette réunion soigneusement préparée pourrait venir d’un sujet éloigné du commerce: Taïwan. “Taïwan, c’est Taiwan” a commenté Donald Trump mercredi, énigmatique, quand une journaliste lui a demandé quelle serait son attitude si son homologue chinois faisait pression au sujet de l’île, dont la Chine revendique la souveraineté.Depuis 1979, Washington reconnaît Pékin au détriment de Taipei comme seul pouvoir chinois légitime, mais reste l’allié le plus puissant de Taïwan et son principal fournisseur d’armes.

Etats-Unis: la Fed baisse ses taux mais s’affiche de plus en plus divisée

La Réserve fédérale américaine (Fed) a réduit mercredi ses taux d’intérêt pour la deuxième fois d’affilée, une décision qui n’a pas fait l’unanimité en son sein, son président prévenant qu’une détente supplémentaire était “loin” d’être acquise à la réunion suivante.La baisse, d’un quart de point, ramène les taux directeurs dans une fourchette comprise entre 3,75% et 4%.Il s’agit de la deuxième détente de l’année. Le compteur s’est ouvert lors de la précédente réunion, en septembre.Cette action, massivement anticipée par les marchés financiers, revêt un caractère inhabituel: deux des douze votants s’y sont opposés. Le gouverneur Stephen Miran, récemment promu par le président Donald Trump, voulait – comme le mois précédent – une baisse plus forte, d’un demi-point. Ce n’est pas une surprise, il l’avait largement médiatisé.Quant au président de la Fed régionale de Kansas City, Jeffrey Schmid, il ne voulait pas de détente du tout. Dans un discours au début du mois, il avait fait comprendre qu’il trouvait l’inflation trop élevée pour assouplir davantage la politique monétaire. Les responsables de la banque centrale sont encore plus divisés sur la conduite à suivre lors de la prochaine réunion, les 9 et 10 décembre, a rapporté son président Jerome Powell en conférence de presse.”Une réduction supplémentaire des taux directeurs lors de la réunion de décembre n’est pas acquise, loin de là”, a-t-il lancé.Cela a quelque peu douché les espoirs des marchés financiers, qui pariaient largement sur la poursuite d’une politique plus accommodante. Wall Street, qui évoluait en hausse, s’est retournée après cette déclaration. Les indices ont ensuite clôturé la séance en ordre dispersé.”Une baisse des taux en décembre reste toujours très probable. Aucun des responsables de la Fed ne veut porter la responsabilité d’un ralentissement ou d’une récession”, a réagi dans une note Heather Long, économiste pour la banque Navy Federal Credit Union, qui redoute de voir les licenciements se multiplier. – La brume du “shutdown” -Pour expliquer sa décision du jour, la Fed met en avant dans son communiqué l’augmentation des risques pesant sur le marché du travail “ces derniers mois”.Les créations d’emplois se sont effondrées, sans faire déraper le taux de chômage, dans une économie chamboulée par les droits de douane mis en place par l’exécutif et la politique dure en matière d’immigration, qui réduit le nombre de travailleurs mais aussi le nombre de personnes consommant dans le pays. C’est dans ce contexte que les banquiers centraux américains ont perdu une partie de leurs boussoles.Après avoir eu du mal à jauger l’impact du choc douanier, ils ne disposent plus ces derniers temps des indicateurs officiels produits par les services gouvernementaux en raison de la paralysie budgétaire (“shutdown”) en cours.Jerome Powell a observé que ce blocage, qui suspend le versement des salaires de centaines de milliers de fonctionnaires, allait “peser sur l’activité économique”, mais estimé que “cet impact devrait être compensé quand le shutdown sera terminé”. La banque centrale a par ailleurs indiqué qu’elle allait arrêter le 1er décembre sa politique dite de resserrement quantitatif.Jusqu’ici, elle ne renouvelait plus systématiquement les titres en sa possession quand ils arrivaient à échéance, comme les obligations d’Etat. Cela a permis d’alléger nettement son bilan, qui avait explosé au moment de la pandémie de Covid-19.En reprenant ses achats, elle remet des liquidités dans l’économie, ce qui est une façon de la soutenir.”Cette décision constitue un soutien majeur pour le marché obligataire, mais signale également les préoccupations croissantes du comité concernant le marché du travail”, a commenté Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique de Lombard Odier IM.Alors que Donald Trump n’a cessé de réclamer des baisses de taux depuis son retour au pouvoir en janvier, sa volonté d’influencer la politique monétaire a été moins manifeste cette fois-ci. Son conseiller économique, le gouverneur Miran, est à bord, et la Cour suprême n’a pas autorisé M. Trump à révoquer sans attendre une autre responsable, la gouverneure Lisa Cook. Le chef de l’Etat a aussi accordé un peu de répit à Jerome Powell, qu’il avait cherché à pousser dehors. Désormais, il évalue les candidats susceptibles de le remplacer à la fin de son mandat, au printemps.

Wall Street termine sans direction claire, mitigée après la Fed

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mercredi, digérant les commentaires du président de la Réserve fédérale (Fed) selon lequel une nouvelle baisse de taux en décembre est “loin” d’être acquise. Le Dow Jones a perdu 0,16% et l’indice élargi S&P 500 a terminé à l’équilibre (-0,00%). L’indice Nasdaq a progressé de 0,55%, atteignant un record en clôture pour la quatrième séance d’affilée, aidé par la progression du géant américain des puces Nvidia qui a dépassé le cap historique des 5.000 milliards de dollars de capitalisation boursière.La Fed a réduit mercredi ses taux d’intérêt pour la deuxième fois d’affilée, d’un quart de point, ramenant les taux directeurs dans une fourchette comprise entre 3,75% et 4%.Cet assouplissement était “largement anticipé” par les investisseurs, commente auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial.En revanche, “les principaux indices ont reculé après que le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré qu’une nouvelle baisse des taux en décembre n’était pas garantie”, expliquent les analystes de Briefing.com.Les responsables de l’institution “ont exprimé des vues très différentes sur la conduite à adopter en décembre. Une réduction supplémentaire des taux directeurs lors de la réunion de décembre n’est pas acquise, loin de là”, a affirmé Jerome Powell en conférence de presse.”Les dissensions au sein du comité remettent en question le narratif d’une Fed systématiquement accommodante”, a commenté Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique de Lombard Odier IM.Selon lui, “les marchés (boursiers, ndlr) ont progressé sur la conviction que la Fed s’engageait dans une trajectoire de baisse des taux” mais l’opposition de deux membres à la décision de mercredi “contredit cette vision consensuelle.”Le gouverneur Stephen Miran, récemment promu par le président Donald Trump, voulait une baisse plus forte, d’un demi-point, tandis que le président de la Fed régionale de Kansas City, Jeffrey Schmid, ne voulait pas de baisse du tout.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’État américain s’est franchement tendu, évoluant autour de 4,07% vers 20H15 GMT contre 3,98% mardi en clôture.Malgré ces incertitudes sur la politique monétaire, le marché reste traversé par “un enthousiasme pour l’intelligence artificielle (IA)” et “un optimisme concernant des accords commerciaux”, remarque Jose Torres, d’Interactive Brokers.Le mastodonte Nvidia est devenu mercredi la première entreprise au monde à franchir le cap symbolique des 5.000 milliards de dollars de valorisation boursière, preuve de l’appétit accru pour les valeurs liées à l’IA.Le titre Nvidia a finalement gagné 2,99% à 207,04 dollars.L’entreprise a notamment été poussée par la perspective d’une autorisation de la vente de son architecture de processeurs phare (“Blackwell”) sur le marché chinois, alors qu’une rencontre est attendue jeudi entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping.Le constructeur aéronautique Boeing a été boudé (-4,31% à 213,71 dollars) après avoir de nouveau annoncé une lourde perte trimestrielle, malgré un fort rebond de ses livraisons, du fait d’une charge conséquente sur son programme de bicouloir 777X, très en retard.Le groupe agroalimentaire Mondelez (chocolats Milka et Côte d’Or) a de nouveau pâti des cours élevés du cacao, qui ont atteint un record au troisième trimestre et fait fondre son bénéfice, lâchant 3,92% à 57,85 dollars.

Wall Street termine sans direction claire, mitigée après la Fed

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mercredi, digérant les commentaires du président de la Réserve fédérale (Fed) selon lequel une nouvelle baisse de taux en décembre est “loin” d’être acquise. Le Dow Jones a perdu 0,16% et l’indice élargi S&P 500 a terminé à l’équilibre (-0,00%). L’indice Nasdaq a progressé de 0,55%, atteignant un record en clôture pour la quatrième séance d’affilée, aidé par la progression du géant américain des puces Nvidia qui a dépassé le cap historique des 5.000 milliards de dollars de capitalisation boursière.