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“Un marathon à la vitesse de la F1”: la Chine veut dépasser les Etats-Unis dans l’IA

Derrière les robots danseurs et les avatars futuristes, la Chine a envoyé un message clair lors de la Conférence mondiale sur l’intelligence artificielle (WAIC) à Shanghai: elle a l’ambition de prendre le leadership du secteur, devant les Etats-Unis.L’avance américaine a été remise en question début 2025, avec la présentation par la start-up chinoise DeepSeek d’un robot conversationnel rivalisant avec les meilleurs modèles américains – pour un coût bien moindre.La Chine, les Etats-Unis et d’autres grandes économies sont “engagés dans un marathon à la vitesse de la F1″, résume Steven Hai, professeur en innovation technologique à l’Université Jiaotong-Liverpool de Xi’an.”Quel pays prendra l’avantage? Cela ne pourra être évalué que de manière dynamique, au fil du développement du secteur”, souligne-t-il. Les deux puissances dominent le secteur: seuls 10 à 15% des modèles développés récemment l’ont été sans leur participation, selon l’institut de recherche Epoch AI.Si des groupes américains comme Google ou OpenAI restent en tête, Epoch estime que 78% des modèles chinois sont jugés “à la pointe” de la technologie, contre 70% côté américain.L’objectif déclaré de Pékin est désormais de devenir d’ici 2030 le “centre mondial de l’innovation” en matière d’IA.”Avec son offre technologique solide et une Amérique davantage tournée vers elle-même, la question est de savoir si cette vision de Pékin parviendra à séduire à l’international”, juge Tom Nunlist, analyste du cabinet Trivium China.En mai, Brad Smith, président de Microsoft, avait affirmé devant le Sénat américain que le “facteur décisif” serait de savoir quelle technologie, chinoise ou américaine, sera “la plus largement adoptée dans le reste du monde”.- “Souveraineté dans l’IA” -L’avantage chinois est à la fois technologique et économique.”Une des grandes différences (avec les modèles américains), c’est que la plupart des modèles de pointe chinois sont poids libre et en code source ouvert”, a déclaré l’ex-PDG de Google, Eric Schmidt, lors de la conférence de Shanghai.Le poids libre (ou open weight) signifie la mise en accès libre aux paramètres de pondération – les critères qui définissent la manière dont un modèle fonctionne après sa mise au point.En clair, cela signifie que ces modèles peuvent être adaptés par d’autres pays à leurs propres besoins, souligne George Chen, du cabinet de conseil américain The Asia Group. “On voit déjà des pays comme la Mongolie, le Kazakhstan ou encore le Pakistan chercher à s’appuyer sur le modèle DeepSeek pour développer leurs propres outils”, souligne-t-il.Le relatif faible coût des technologies chinoises – logiciel mais aussi matériel, via des entreprises comme Huawei – pourrait séduire les pays en développement, ajoute M. Chen.Les Etats-Unis tentent ces dernières années de préserver leur avance en renforçant les restrictions sur l’exportation de puces de pointe vers la Chine. Mais cela pousse aussi les entreprises chinoises à exploiter des failles règlementaires pour accéder aux précieux circuits – par la contrebande ou des pratiques de contournement-, note le professeur Steven Hai.- Problèmes de confiance -Les firmes chinoises de l’IA doivent également faire face à la censure de l’Etat-parti chinois, qui génère “des problèmes globaux de confiance lors de l’utilisation de technologies chinoises”, note Tom Nunlist, de Trivium China.En juin, OpenAI avait accusé Zhipu -un autre acteur chinois de l’IA- d’entretenir des liens étroits avec les autorités chinoises.”L’objectif est d’ancrer ces systèmes et normes chinois dans les marchés émergents avant que les concurrents américains ou européens ne puissent le faire”, avait estimé OpenAI.Pour contrebalancer ces craintes, la Chine a cherché, lors de la conférence WAIC, à se présenter comme un acteur responsable.Le Premier ministre chinois Li Qiang s’est notamment engagé à partager la technologie avec d’autres nations, en particulier les pays en développement.Ces propos contrastent avec le plan d’action agressif sur l’IA lancé quelques jours plus tôt par le président américain Donald Trump, qui prévoit une faible régulation du domaine.Pékin a également dévoilé son propre plan d’action lors de la WAIC, à l’issue d’une réunion réunissant des délégués de dizaines de pays.Le Premier ministre chinois a notamment annoncé la création d’une organisation dédiée à la coopération internationale dans l’IA, qui serait dirigée par la Chine.Mais les détails de cette nouvelle organisation — y compris les membres éventuels — n’ont pas été précisés, malgré une demande transmise par l’AFP au ministère chinois des Affaires étrangères.Plusieurs délégués étrangers ont également déclaré ne pas avoir été informés de cette annonce au préalable.L’IA est encore à un stade balbutiant, écrit dans une note l’analyste Grace Shao, spécialiste de l’IA chinoise.”Il ne devrait tout simplement pas y avoir de conclusion définitive sur qui est ‘en train de gagner’ pour l’instant”.

Cinq produits concernés par les droits de douane du 1er août aux Etats-Unis

Annoncés en grande pompe puis mis en pause, les droits de douane que le président américain Donald Trump présente improprement comme “réciproques” devraient entrer en vigueur le 1er août, avec un impact attendu, à moyen terme sur les prix d’une large gamme de produits.Pour la quasi-totalité des économistes, il ne fait en effet aucun doute que les consommateurs américains devront acheter plus cher leurs produits préférés dans les mois à venir. Comme pour ces cinq produits.- Consoles de jeuLe deuxième trimestre avait marqué une période essentielle pour le fabricant japonais Nintendo, qui a annoncé le 2 avril le lancement de sa console Switch 2, le jour de l’annonce par le président Trump de ses surtaxes.Si le lancement début juin s’est fait durant la pause de 90 jours annoncée dans la foulée des droits de douane, leur entrée en vigueur le 1er août pourrait signifier une hausse des prix de la console, largement fabriquée au Vietnam, pays qui a accepté, dans un accord commercial, l’application de 20% de surtaxe sur ses produits par Washington. Vendue 450 dollars, la console pourrait augmenter de 75 à 100 dollars selon diverses estimations.Son concurrent japonais Sony a déjà augmenté les prix de sa console PS5, dans la foulée des annonces du 2 avril, et pourrait être tenté de recommencer, tout comme Microsoft avec sa Xbox Series.- Vêtements et chaussuresL’immense majorité des vêtements et chaussures vendus aux Etats-Unis ne sont pas fabriqués sur place mais proviennent, comme en Europe, du Vietnam, du Bangladesh ou, de plus en plus, de pays africains comme le Kenya ou le Lesotho. Autant de pays qui verront leurs biens surtaxés au 1er août.Outre le cas vietnamien, les produits provenant du Bangladesh sont pour l’heure concernés par une surtaxe de 35%, que Dacca espère ramener entre 15 et 20% avant leur entrée en vigueur, selon la presse locale. Quant au Lesotho, le choc pourrait être plus rude: sauf changement, ses produits devraient être confrontés à 50% de droits de douane.Selon l’Association américaine de l’habillement et de la chaussure, 20% des vêtements importés aux Etats-Unis viennent du Vietnam et 11% du Bangladesh. Le Budget Lab de l’université de Yale a estimé de son côté que le prix des vêtements devrait augmenter de 37% en moyenne.- CaféLes Américains sont, de très loin, les plus gros consommateurs de café au monde, en volume total. L’immense majorité est importée, selon l’Association nationale du café. Parmi les principaux pays d’importation: la Colombie, le Vietnam ou le Brésil.Le pays lusophone est d’ailleurs celui visé par l’une des plus fortes hausses de droits de douane appliqués à ses produits, soit 50%, en représailles selon Donald Trump à la “chasse aux sorcières” dont serait victime l’ex-président d’extrême droite, Jair Bolsonaro, accusé de tentative de coup d’Etat.La Colombie elle ne devrait pas connaître de hausse au-delà des 10% de base déjà appliqués sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis depuis début avril.- Lessive et produits d’entretienSi nombre de ces produits sont fabriqués aux Etats-Unis, ils le sont à partir d’ingrédients dont une part non négligeable est importée. Or, les groupes ne comptent pas absorber le surcoût induit par les droits de douane.C’est en tout cas le message du PDG du groupe Procter & Gamble, qui commercialise la lessive Ariel, les couches Pampers ou les rasoirs Gillette, entre autres. Lors d’une conférence téléphonique avec des investisseurs mardi, en marge de la publication des résultats trimestriels du groupe, Jon Moeller, a prévenu que les consommateurs observeront durant l’été une hausse des prix sur les produits du groupe.- ChocolatS’ils ne sont pas les plus gros consommateurs au monde, par habitant, les Etats-Unis sont les premiers importateurs de chocolat, qui provient principalement de l’Equateur et de la Côte d’Ivoire, selon les données du ministère américain de l’Agriculture.Près de la moitié, soit 47%, des fèves de cacao importées aux Etats-Unis proviennent du pays ouest-africain, dont les produits devraient être taxés à hauteur de 21% à compter du 1er août. Si les industriels veulent se rabattre sur le beurre de cacao, indonésien ou malaisien, les droits de douane seront alors de 19% ou 25%.

Au Canada, une zone industrielle “répugnante” réhabilitée pour faire face aux inondations

A Toronto, au Canada, l’impulsion à l’origine de la construction d’un projet de prévention des inondations extrêmes causées par le changement climatique, d’un coût de 1,4 milliard de dollars canadiens (900 millions d’euros), remonte à un ouragan dévastateur survenu en 1954.Mais ses planificateurs affirment que la prise de conscience sur sa nécessité s’est renforcée au fil des ans, et notamment avec les récentes inondations meurtrières au Texas.Le projet Port Lands a reconnecté la rivière Don – qui traverse cette ville, la plus peuplée du Canada – au lac Ontario, au sud de la métropole, plus d’un siècle après leur séparation lors de la création d’une zone industrielle.Le but était de “guérir le terrain de la façon dont il avait été réaménagé il y a 100 ans”, en mettant l’accent sur “la protection contre les inondations et la naturalisation”, explique à l’AFP Chris Glaisek, directeur de la planification au sein de l’organisme municipal Waterfront TO.Pour réaliser ce projet complexe, l’un des plus importants de l’histoire de Toronto, il a fallu creuser une nouvelle vallée fluviale et créer deux nouvelles embouchures, avec des zones humides et des marais pour absorber l’excès d’eau lors de tempêtes extrêmes. L’embouchure de la rivière Don était autrefois le plus grand marais d’eau douce du réseau des Grands Lacs, un habitat riche et une ressource alimentaire vitale pour les autochtones avant la colonisation. Mais Toronto, comme de nombreuses villes nord-américaines, a connu une croissance industrielle à la fin du 19e siècle.Une grande partie du marais a été asséchée et comblée pour faire place à une zone industrielle portuaire, tandis que la rivière a été détournée vers un canal artificiel.Les terrains portuaires n’ont jamais prospéré, laissant une vaste partie de l’est du centre-ville sous-utilisée, et la rivière Don est devenue polluée. “C’était vraiment sale, c’était répugnant, c’était terrible”, a récemment affirmé la maire de Toronto, Olivia Chow.- Réparer les erreurs du passé -Le 15 octobre 1954, l’ouragan Hazel a frappé Toronto après avoir ravagé certaines régions des Caraïbes et de l’est des États-Unis, causant la mort de 81 personnes dans la région.Chris Glaisek explique que Hazel est l’impulsion initiale pour renaturer les terrains portuaires. Mais, au cours des deux dernières décennies, la prise de conscience croissante du lien entre le changement climatique et les inondations extrêmes a contribué à faire avancer le projet.Pour réhabiliter les terrains, Toronto s’est associée au cabinet d’architecture paysagère américain Michael Van Valkenburgh Associates, dont les projets comprennent le Brooklyn Bridge Park et le Obama Presidential Center à Chicago. Laura Solano, la conceptrice en chef, estime que le projet a “le devoir de répondre aux inondations catastrophiques”, mais souligne qu’il offre “bien plus”.Comme la zone a été réaménagée, certaines parties ont été déclarées sûres pour la construction de nouveaux logements, ce qui répond à un besoin urgent dans cette métropole où le coût de la vie est élevé. Il y a également un nouveau parc, des sentiers et les gens peuvent faire du canoë ou du kayak sur la rivière Don réhabilitée.Laura Solano souligne que la décision initiale de Toronto de modifier la zone était en phase avec son époque, où les villes nord-américaines cherchaient à “industrialiser leurs eaux afin d’améliorer leur position économique”.Mais, aujourd’hui, “toutes les villes cherchent à se réapproprier leurs eaux”, dit-elle, et le projet Port Lands “montre au monde entier qu’il est possible de réparer les erreurs du passé et de transformer des terrains industriels déficitaires et désaffectés en infrastructures vivantes et dynamiques”.- “La rivière va déborder” -Chris Glaisek décrit le projet alors qu’il se trouve sur une berge de la rivière, qui serait à dessein submergée lors d’une tempête majeure. “Tout est prévu pour que cela puisse être inondé, que le niveau de l’eau puisse monter, que la rivière puisse devenir trois, voire quatre fois plus large qu’elle ne l’est actuellement, et absorber tout ce volume d’eau”, explique-t-il.”Lorsque la tempête se calmera, elle reviendra au niveau actuel”, ajoute-t-il.Il s’agit d’une approche de planification qui intègre le fait que “nous assistons à de plus en plus d’événements de ce type”. “Comme au Texas, on constate des conséquences très tragiques lorsqu’on n’a pas vraiment essayé de se préparer aux aléas de la nature”, souligne-t-il, en référence aux inondations meurtrières survenues début juillet dans cet Etat du sud des Etats-Unis.Il exhorte les urbanistes à “redéfinir” leur relation avec la nature et à abandonner l’idée que “les humains (peuvent) tout contrôler”. “Reconnaissons que la rivière va déborder. Construisons l’espace nécessaire pour cela”, dit-il.

France: le PIB a progressé de 0,3% au deuxième trimestre, mieux qu’anticipé

La croissance économique de la France a atteint 0,3% au deuxième trimestre, tirée par les stocks et un léger rebond de la consommation des ménages, a indiqué mercredi l’Insee en publiant sa première estimation pour la période.Cette hausse modérée du produit intérieur brut (PIB) entre avril et juin, dans un contexte national et international très incertain, est supérieure à la prévision de l’Institut national de la statistique, qui anticipait une croissance de 0,2% après +0,1% au premier trimestre. Comme en début d’année, ce sont donc les stocks qui ont tiré la croissance avec une contribution positive de 0,5 point, après +0,7 point au premier trimestre. Les stocks représentent les biens produits mais pas encore vendus à la fin d’une période donnée, dans le cas présent des matériels aéronautiques et automobiles. Une hausse des stocks peut signifier qu’on fabrique en prévision d’un boum de la demande. Ou, moins favorablement, que les produits fabriqués n’ont pas trouvé preneur.Hors stocks toutefois, la demande intérieure finale a stagné. Pilier traditionnel de la croissance, la consommation des ménages a légèrement rebondi, de 0,1% après un recul de 0,3% au premier trimestre, portée par une consommation accrue de produits alimentaires. “Ce redressement peut s’expliquer notamment du fait du positionnement des fêtes de Pâques fin avril et d’une météo favorable en avril et mai”, a expliqué l’Insee.Les ménages ont également consommé davantage de services, tandis que les températures clémentes ont en revanche pesé sur la consommation d’énergie, qui a baissé de 2,4% (après +0,8%). En avril et juin, les investissements se sont enfoncés dans le rouge (-0,3% après -0,1%), pénalisés notamment par la construction. Dans un environnement marqué par la guerre commerciale initiée par les Etats-Unis en avril, la contribution du commerce extérieur à la croissance est restée négative, de -0,2 point après -0,5 point, le léger rebond des exportations ayant été contrebalancé par une accélération des importations. 

Les Etats-Unis et l’Inde vont lancer un puissant satellite d’observation terrestre

Un puissant satellite, développé par l’Inde et les Etats-Unis, doit être lancé mercredi pour répertorier les changements terrestres et glaciers infimes afin d’anticiper les risques naturels et ceux causés par l’homme.Baptisé NISAR, le satellite, qui a la taille d’une camionnette, doit décoller à 17H40 heure locale (12H10 GMT) du centre spatial de Satish Dhawan, sur la côte sud-est de l’Inde.Très attendue par les scientifiques, cette mission est considérée comme une étape importante dans le renforcement des relations entre l’Inde de Narendra Modi et les Etats-Unis de Donald Trump. Elle a pour objectif de cartographier “la surface de notre planète” et “ses changements constants et significatifs”, a déclaré Karen St. Germain, à la tête du département des sciences de la Terre de la Nasa, l’agence spatiale américaine.”Certains changements se font lentement. D’autres brusquement. Certains sont conséquents, quand d’autres sont subtils”, a-t-elle souligné.Avec la capacité de détecter ces changements infimes, de l’ordre d’un centimètre, les scientifiques seront en mesure de détecter les signes avant-coureurs de catastrophes naturelles et d’origine humaine, comme des tremblements de terre, des glissements de terrain, des éruptions volcaniques ou encore le vieillissement d’infrastructures comme des barrages ou des ponts.- “Radar le plus sophistiqué” -“Nous observerons la formation de la terre et le mouvement, le gonflement, la transformation et la fonte des glaciers de montagne et des calottes glaciaires qui recouvrent le Groenland et l’Antarctique. Et, bien sûr, nous verrons aussi les feux de forêts”, a souligné Karen St. Germain, qualifiant le NISAR de “radar le plus sophistiqué” que les Etats-Unis aient jamais construit.Equipé d’une antenne parabolique de 12 mètres qui se déploiera dans l’espace, le satellite photographiera près de la totalité de la surface terrestre et ses surfaces glaciaires deux fois tous les 12 jours, depuis ses 747 kilomètres d’altitude.La Nasa et l’Organisation indienne de recherche spatiale (ISRO) ont partagé la charge de travail, construisant chacun des composants du satellite, avant de le tester dans le sud de l’Inde.La Nasa a contribué au projet à hauteur de 1,2 milliard de dollars, quand l’ISRO a dépensé environ 90 millions de dollars.Le programme spatial indien a considérablement évolué ces dernières années, en plaçant notamment une sonde en orbite autour de Mars en 2014 et en posant un robot et un rover sur la Lune en 2023.L’Inde a aussi envoyé pour la première fois un astronaute, Shubhanshu Shukla, séjourner dans la Station spatiale internationale (ISS), une étape clé vers sa première mission habitée indépendante, prévue pour 2027 dans le cadre du programme Gaganyaan (“vaisseau céleste”).

Mercedes-Benz abaisse ses objectifs annuels du fait des droits de douane américains

Le constructeur de voitures haut de gamme Mercedes-Benz a fait état mercredi d’une chute drastique de son bénéfice net au deuxième trimestre, plombé par ses ventes en Chine et par les droits de douane américains, qui l’ont conduit à abaisser ses prévisions pour l’année.Le groupe allemand a dégagé un bénéfice de 957 millions d’euros, bien en dessous des attentes des experts et en baisse de 68,7% sur un an, a-t-il indiqué dans un communiqué. Pour l’année 2025, il prévoit désormais des ventes “nettement” inférieures à celles de l’an dernier, ainsi qu’une marge opérationnelle des ventes de voitures comprise entre 4% et 6%, contre 6% et 8% précédemment.Les experts interrogés par la plateforme financière Factset tablaient sur une bénéfice plus élevé, à 1,52 milliard d’euros. Il s’agit du 8e trimestre consécutif en recul, après trois années de profits spectaculaires qui ont succédé au restrictions sanitaires de 2020.Le chiffre d’affaire a baissé de près de 10%, à 33,15 milliards d’euros, plombé par une baisse des livraisons des voitures de 9% dans le monde.D’avril à juin, le groupe de Stuttgart a subi la chute de 19% de ses livraisons en Chine, son marché principal, où il a longtemps réalisé plus d’un tiers de ses ventes.Au Etats-Unis, ses livraisons aux concessionnaires ont chuté de 12% à cause des droits de douanes américains supplémentaires entrés en vigueur en avril, qui ont porté les taxes sur les voitures importées à 27,5%.Mercedes évoque également des prix moins élevés et des coûts liés à des mesures d’économies.Conséquence: la marge opérationnelle des ventes de voitures à plongé à seulement 5,1% au deuxième trimestre, contre 7,3% au premier trimestre.Sans les droits de douane américains, celle-ci aurait atteint 6,6%, assure le communiqué.A partir du 1er août, les constructeurs automobiles ne subiront plus que 15% de droits de douane, comme les autres industriels européens, grâce à un accord entre Washington et Bruxelles annoncé dimanche.Ces taxes, quoique moins élevées, coûteront toutefois “des milliards chaque année aux entreprises automobiles allemandes”, a déclaré Hildegard Mueller, présidente de la fédération des constructeurs automobiles allemands VDA.Pour la filière automobile, pilier de l’économie allemande et premier secteur industriel du pays, ces surtaxes douanières viennent s’ajouter à une situation déjà difficile entre concurrence chinoise accrue et coût du virage vers la mobilité électrique.Le premier constructeur automobile européen Volkswagen, en difficulté, a également annoncé vendredi dernier abaisser ses prévisions pour l’année en raison des droits de douane.

Wall Street termine en baisse, prudente avant une cascade de données

La Bourse de New York a clôturé en baisse mardi, s’accordant une pause avant une fin de semaine particulièrement chargée, entre décision de la Fed, résultats d’entreprises et indicateurs économiques majeurs. Le Dow Jones a reculé de 0,46%, l’indice Nasdaq a perdu 0,38% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,30%.”Après avoir atteint des sommets historiques, le marché adopte une attitude attentiste”, explique auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. En cause: “les investisseurs se préparent à vivre trois jours très mouvementés”, commente Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.La place américaine s’apprête à accueillir mercredi les conclusions de la réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (FOMC), à l’issue de laquelle un maintien des taux d’intérêt à leur niveau actuel est une nouvelle fois attendu.”Le marché va surtout être à l’écoute des prévisions concernant les prochaines réunions”, estime M. Sosnick.Selon l’analyste, le marché surveillera par ailleurs si la décision a été prise à l’unanimité, alors que deux responsables de l’institution ont fait savoir qu’ils étaient enclins à baisser les taux dès ce mois-ci.En parallèle, côté entreprises, les résultats des géants Meta (maison mère de Facebook) et Microsoft sont attendus mercredi après la clôture de la Bourse.”Tant sur le plan mathématique que psychologique, ces performances sont très importantes pour la mentalité du marché”, souligne Steve Sosnick.Côté indicateurs, le rapport JOLTS du ministère américain du Travail a mis en évidence mardi une baisse plus marquée que prévu du nombre d’offres d’emplois au mois de juin.La confiance des consommateurs s’est quant à elle légèrement redressée en juillet aux Etats-Unis, un résultat meilleur que ce qui était anticipé par les marchés.Les investisseurs attendent désormais le PIB au deuxième trimestre mercredi, l’inflation PCE en juin jeudi et plusieurs rapports sur l’emploi aux États-Unis — particulièrement le chômage pour juillet publié vendredi.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans se détendait très nettement vers 20H10 GMT, à 4,32% contre 4,41% à la clôture la veille. A la cote, le constructeur aéronautique américain Boeing (-4,32% à 226,19 dollars) a glissé malgré l’annonce d’une perte moins creusée que prévu au deuxième trimestre, à 697 millions de dollars, dans un “environnement mondial changeant”.L’assureur santé UnitedHealth (-6,94% à 261,38 dollars) a franchement reculé après avoir annoncé des résultats trimestriels inférieurs aux attentes et des prévisions de annuelles moins bonne que prévu.Union Pacific (-2,34% à 223,87 dollars) a reculé après avoir annoncé l’acquisition de son concurrent Norfolk Southern (-3,03% à 277,75 dollars) pour créer le premier exploitant de fret ferroviaire aux Etats-Unis, une opération qui valorise la cible à 85 milliards de dollars.Le groupe pharmaceutique américain Merck (-1,64% à 82,68 dollars), aussi connu sous le nom de MSD hors Amérique du Nord, a été boudé après avoir annoncé mardi des suppressions d’emplois dans le cadre d’un plan d’économies visant à réduire ses coûts de trois milliards de dollars par an d’ici 2027, sans préciser le nombre de postes visés.Le groupe américain Procter & Gamble (P&G), spécialiste des produits ménagers et d’hygiène, a terminé dans le rouge (-0,31% à 156,62 dollars). P&G a dépassé les attentes au quatrième trimestre, mais a annoncé mardi que la mise en place de droits de douane affectera sa croissance pour l’exercice 2025/2026.

Trump aura le dernier mot sur une trêve commerciale avec la Chine, affirment les Américains à Stockholm

Pékin et Washington se sont félicités mardi de discussions “constructives” après deux jours de négociations commerciales à Stockholm, mais c’est Donald Trump qui aura le dernier mot sur l’extension de la trêve sur les taxes douanières entre les deux pays, ont insisté les Américains.”Rien n’est encore décidé jusqu’à ce que nous parlions au président Trump”, a affirmé le secrétaire au Trésor Scott Bessent lors d’une conférence de presse. Il a précisé que lui et le représentant au Commerce Jamieson Greer, qui représentaient les Etats-Unis aux discussions de Stockholm, verraient Donald Trump mercredi pour en discuter avec lui.Le président aura “le dernier mot”, a insisté Jamieson Greer devant les journalistes, précisant qu’une éventuelle nouvelle pause courrait sur 90 jours.Un peu plus tôt, le représentant au commerce international Li Chenggang, qui emmenait la délégation chinoise, avait indiqué que Washington et Pékin allaient “continuer à oeuvrer” en faveur d’une prolongation de la trêve commerciale, selon l’agence de presse officielle Xinhua.Les discussions dans la capitale suédoise visaient entre autres à prolonger la pause de 90 jours négociée en mai à Genève et courant jusqu’au 12 août, qui avait mis fin aux représailles des deux côtés du Pacifique à l’origine de surtaxes prohibitives.Cela avait permis de ramener les droits de douane sur les produits américains et chinois, respectivement à 125% et 145%, à un niveau plus modeste de 10% et 30%, qui viennent s’ajouter à ceux déjà existants sur un certain nombre de produits, avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche fin janvier.- “Constructives” -Les deux parties ont fait état de discussions “constructives” à Stockholm.Les Etats-Unis et la Chine ont échangé leurs points de vue sur les principales questions économiques et commerciales, et comptent maintenir une communication étroite, a déclaré Li Chenggang, cité par Xinhua. Les Américains ont précisé avoir, sans surprise, soulevé la question de l’achat par la Chine de larges volumes de pétrole russe et iranien. “Nous avons fait part de notre préoccupation”, a dit Scott Bessent.Les pourparlers en Suède ont eu lieu au début d’une semaine décisive pour la politique commerciale du président Donald Trump, les droits de douane appliqués à la plupart des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis devant connaître une brusque hausse le 1er août.Face à cette échéance imminente, plusieurs pays se précipitent pour conclure un accord avec Washington.Dimanche, Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont annoncé en Ecosse un accord commercial prévoyant que les produits européens exportés aux Etats-Unis soient taxés à 15%.Washington n’est pour l’heure parvenu à décrocher que cinq autres accords commerciaux – et plus souvent des déclarations d’intention que des accords formels.L’Indonésie, le Japon, les Philippines, le Royaume-Uni et le Vietnam ont jusqu’ici pu s’entendre avec les Etats-Unis et vu leurs droits de douane potentiels réduits, généralement entre 10% et 20% pour la plupart d’entre eux.Pour les autres pays, le 1er août devra bien marquer l’entrée en vigueur des surtaxes annoncées par Donald Trump.A ce jour, aucun accord durable sur le fond n’a été trouvé entre Pékin et Washington, mais des progrès ont été réalisés sur des sujets jugés essentiels de part et d’autre.Les Etats-Unis ont ainsi obtenu un relâchement des restrictions d’exportation des terres rares chinoises tandis que la Chine a vu son accès aux semi-conducteurs américains les plus performants être en partie rétabli.

Lithium: les réserves d’un gisement dans l’Allier revues en hausse par Imerys

Imerys a confirmé mardi l’intérêt de l’exploitation du gisement minier de lithium de Beauvoir dans l’Allier, dont les réserves sont supérieures à ce qui était attendu initialement, mais le groupe a reculé la date de mise en exploitation à 2030 en raison notamment de la faiblesse actuelle des cours du lithium.Au total, la production annuelle du site “pourrait s’élever à 34.000 tonnes d’hydroxyde de lithium” pour fournir l’industrie des batteries d’automobiles, indique l’étude de pré-faisabilité menée par le groupe avec des consultants extérieurs afin de jauger les critères économiques, technologiques et géologiques du projet d’exploitation baptisé “Emili”.Ce travail a confirmé “la solidité” des fondamentaux du projet, a déclaré le directeur financier du groupe, Sébastien Rouge, à l’AFP, en marge de la présentation des résultats semestriels du groupe.”Les campagnes de forage et les études géologiques et minières confirment que le gisement de Beauvoir dépasse largement les attentes initiales, tant en taille qu’en teneur en oxyde de lithium, avec des ressources présumées et indiquées atteignant 373 millions de tonnes à 1% de teneur en oxyde de lithium (Li2O). Les campagnes de forage ont également révélé un cœur de gisement de 69 millions de tonnes à 1,22% de Li2O”, a précisé le groupe dans un communiqué.”La taille et la qualité du gisement nous permettent désormais d’envisager 50 ans d’exploitation, alors que nous l’avions initialement estimée à +plus de 25 ans+”, a ajouté M. Rouge. Ce gisement de lithium en roche dure fait ainsi partie des “cinq premiers” à l’échelle mondiale (excluant donc tous les gisements issus de saumure, NDLR), selon lui.Il se situe derrière ceux de Manono en République démocratique du Congo (RDC), Greenbushes et Pilgangoora en Australie, et potentiellement devant celui de Cinovec en République tchèque, où l’exploitation est aussi à l’état de projet.- Recherche d’un partenaire industriel -Imerys qui attend pour la “fin du troisième trimestre” l’autorisation de construction de la première usine pilote sur le site, “accélère” aussi sa “recherche de partenaire” pour son exploitation industrielle, a indiqué M. Rouge.Selon lui, le coût d’exploitation devrait se situer entre “7 et 9 euros par kilo”, ce qui le rend “compétitif par rapport à ses concurrents”.Mais la date de mise en exploitation prévue est reculée à 2030, alors qu’Imerys parlait plutôt de 2028.”Le cours du lithium a beaucoup baissé, il est actuellement au-dessous de 10 euros du kilo, et un consensus existe pour que les cours atteignent entre 17 et 25 euros le kilo d’ici la fin de la décennie”, a expliqué M. Rouge.La baisse des cours est due à une surproduction relative du minerai par rapport aux besoins, en raison essentiellement des retards pris par la mise en place de gigafactories de batteries, notamment en Europe.Pour le premier semestre 2025, Imerys a enregistré un chiffre d’affaires et un bénéfice en baisse, du fait notamment de la vente de ses actifs liés au papier, enregistrée au 1er juillet 2024, et d’un “contexte marqué par la faiblesse persistante de l’activité industrielle en Europe et le ralentissement de l’économie nord-américaine”.Le chiffre d’affaires semestriel a reculé de 8,4% à 1,75 milliard d’euros. Le bénéfice net a lui baissé de 50,2% à 70 millions d’euros, en raison aussi d’une contribution moindre des activités en coentreprise (11 millions d’euros au 1er semestre 2025 contre 84 millions d’euros l’an passé).Pour l’année, le groupe prévoit un bénéfice ajusté avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement ebitda compris entre 540 et 580 millions d’euros “en l’absence de dégradation significative de l’environnement économique actuel”.

Le patron du Medef appelle à “corriger” les ruptures conventionnelles sans les interdire

Le patron du Medef Patrick Martin a appelé mardi à “corriger” le dispositif de rupture conventionnelle face aux “comportements déviants”, sans toutefois l’interdire, par exemple en réduisant la durée d’indemnisation chômage.”Il faut corriger le dispositif sans fondamentalement le remettre en cause”, a affirmé M. Martin, interrogé sur Franceinfo, en réaction à une question portant sur la volonté du gouvernement de s’y attaquer dans le cadre de la réforme de l’assurance chômage.Créée en 2018, la rupture conventionnelle est une forme de divorce à l’amiable entre un salarié et son employeur. Avant la création de ce dispositif, le salarié devait soit démissionner – et perdre ses droits au chômage -, soit être licencié, ce qui nécessite un motif et peut être stigmatisant. La rupture conventionnelle permet de mettre fin à un CDI d’un commun accord et ouvre donc droit aux indemnités chômage (sous réserve d’avoir été salarié au moins six mois). L’employeur verse par ailleurs une indemnité qui ne peut pas être inférieure à l’indemnité légale de licenciement.Le nombre de ruptures conventionnelles a bondi de 17% depuis 2019, passant d’environ 440.000 à 514.000 en 2024 (à comparer à quelque 2 millions de démissions en 2024, selon la Dares).Selon Patrick Martin, “il y a des comportements déviants je dirais mais comme il peut y en avoir sur l’assurance chômage, comme il peut y en avoir sur les arrêts de travail, ce sont des minorités de gens qui pénalisent en définitive la collectivité”.”Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain”, a-t-il toutefois affirmé en rappelant que ce dispositif “est une initiative du Medef” qui a permis d'”apaiser” le marché du travail: “on voit que le nombre de contentieux prud’homaux a beaucoup baissé grâce à ces ruptures conventionnelles”, a-t-il dit, proposant par exemple de “réduire la durée d’indemnisation”.Le président de l’U2P Michel Picon, interrogé sur RTL, a également jugé nécessaire mardi de “durcir” les conditions de la rupture conventionnelle, afin de la rendre “moins attrayante que ce qu’elle est aujourd’hui pour le salarié”. Mais “il faut garder les ruptures conventionnelles parce qu’elles répondent à un désengorgement des contentieux judiciaires, notamment dans les conseils de prud’hommes. Elle apaisent aussi des situations contentieuses dans le monde du travail”, a estimé le représentant des petites entreprises.