Test

Inquiets pour leur avenir, les Français se ruent sur l’assurance vie

Les assureurs se frottent les mains: les Français, poussés à épargner par la peur du lendemain, n’ont jamais autant garni leurs comptes d’assurance vie que depuis le début de l’année.Ils ont déposé 97,8 milliards d’euros sur leurs contrats, du jamais vu, selon les données publiées jeudi par France Assureurs.Le “climat anxiogène” pousse les épargnants à mettre de l’argent de côté, explique à l’AFP le président du Cercle de l’épargne Philippe Crevel.Le taux d’épargne des Français a d’ailleurs atteint au premier trimestre son niveau le plus haut en 45 ans, exception faite de la période de la crise sanitaire liée au Covid, selon l’Insee.Le débat sur la réduction du déficit budgétaire, souvent accompagné de perspectives de hausses d’impôts, encourage notamment les retraités à mettre davantage d’argent sur leurs assurances vie, au détriment de la consommation, analyse M. Crevel.Les épargnants capitalisent aussi volontiers les intérêts générés par leurs placements, au lieu de les retirer.”Si on épargne, c’est qu’on est inquiet, c’est qu’on ne consomme pas, qu’on a peur de l’avenir”, résumait ce mois-ci auprès de l’AFP un banquier français.Les grands réseaux bancaires – Crédit Agricole, la Banque postale, Crédit Mutuel, BNP Paribas ou encore Société Générale – sont les grands gagnants puisqu’ils concentrent, via leurs filiales d’assurances, l’essentiel des encours de l’assurance vie.Au cours du premier semestre, les prestations versées par les assureurs, en cas de rachat par l’épargnant ou de distribution aux bénéficiaires en cas de décès, ont reculé de 7% sur un an, à 71,2 milliards d’euros.La différence entre cotisations et prestations, appelée collecte nette, atteint logiquement un montant qui n’avait plus été vu depuis 2010 pour un premier semestre, à 26,6 milliards d’euros.Dont 5 milliards pour le seul mois de juin, le double de celui observé en juin 2024.- Plus risqué -Le directeur général de France Assureurs Paul Esmein a sobrement souligné jeudi la “bonne dynamique de l’assurance vie (…) qui s’est poursuivie tout au long du semestre”, à l’occasion d’une conférence téléphonique.La progression de l’assurance vie cache par ailleurs une réalité contrastée entre les supports d’investissement. D’un côté, les unités de comptes (UC), investissements plus risqués mais potentiellement plus rémunérateurs, ont connu une collecte nette de 23,8 milliards d’euros. De l’autre les fonds en euros, garantis en capital, n’ont augmenté que de 2,9 milliards d’euros.L’assurance vie reste, de loin, le placement le plus important en valeur en France. En janvier, l’encours total de l’assurance vie a dépassé pour la première fois le cap des 2.000 milliards d’euros. Fin juin, il atteignait 2.052 milliards d’euros (+5% sur un an).L’épargne réglementée, autre réserve d’argent importante des Français, n’a pas pu rivaliser sur la première moitié d’année. L’encours des Livrets A n’a augmenté que d’à peine 3 milliards d’euros entre janvier et juin, selon les dernières données de la Caisse des dépôts, neuf fois moins que l’assurance vie.- “Avantage comparatif” -La baisse du taux du Livret A au 1er août, de 2,4% à 1,7%, devrait encore déséquilibrer le match entre ces deux familles d’épargne.”La diminution du taux de rémunération de l’épargne de court terme redonne un avantage comparatif à l’assurance vie”, a souligné M. Crevel, dans une note.Le taux moyen des supports en euros, communiqués en début d’année par les assureurs, tourne autour de 2,6%, selon les données publiées mercredi par le gendarme de la profession, l’ACPR, adossé à la Banque de France.Une différence de taille cependant: ce dernier taux n’est pas net d’impôts, contrairement à celui du Livret A.La lobby des compagnies d’assurances s’est aussi félicité du fort développement commercial des plans d’épargne retraite (PER): les versements (transferts compris) sur les PER assurantiels ont représenté 9,1 milliards d’euros au premier semestre 2025, 30% de plus que l’an dernier à la même période.À fin juin 2025, les PER assurantiels comptaient 7,4 millions d’assurés pour un encours de 101,3 milliards d’euros.Support français de la retraite par capitalisation, le PER est un produit “tunnel”, qui s’envisage sur le long terme. Les versements sont libres mais ne seront pas récupérables avant l’âge de la retraite, sauf cas exceptionnels.

LGV Sud-Ouest: des collectivités poussent pour le maintien du financement du projet

Inquiètes d’un potentiel abandon du projet de ligne à grande vitesse entre Bordeaux, Toulouse et Dax sur fond de rigueur budgétaire, plusieurs collectivités du Sud Ouest ont appelé l’État jeudi à tenir “ses engagements financiers”.Cette nouvelle infrastructure, évaluée à 14,3 milliards d’euros en 2020, doit être financée à 40% par l’État, 40% par des collectivités locales d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine et à 20% par l’Union européenne.Ce plan de financement a été validé la semaine dernière par la justice administrative après le recours d’opposants.Mais selon les journaux l’Humanité et les Echos, citant ces dernières semaines des sources au sein du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) et du ministère de l’Économie, le gouvernement pourrait “réexaminer” son soutien au projet, figurant parmi “les plus fragiles” dans la liste d’infrastructures de transports à financer en temps de rigueur budgétaire.- “Aucune décision” – Sollicité jeudi par l’AFP, Bercy a renvoyé au ministère des Transports. “Aucune décision n’a été prise dans ce sens”, a réagi celui-ci, expliquant que le “projet avance à bon rythme” et que les travaux actuels “participent à libérer la capacité des nœuds de Bordeaux et Toulouse et sont indispensables”.Lancé il y a 18 mois au sud de Bordeaux et au nord de Toulouse, “le chantier ne peut être interrompu par une vision comptable et court-termiste”, alertent jeudi dans un communiqué commun ces deux métropoles, les régions d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine, et les départements de la Haute-Garonne et des Landes.Pour ces collectivités, qui pressent le gouvernement à tenir “ses engagements financiers”, ce projet financé sur 40 ans représenterait  pour l’Etat “un investissement dans l’avenir d’environ 140 millions d’euros par an” , soit “0,03% de son budget annuel”.- “Chantier du siècle” – “On a un chantier du siècle, pour un projet européen, de décarbonation massif. Si l’État sur 40 ans ne peut pas financer sa part de quelques milliards, où va-t-on?”, s’interroge le président socialiste de la région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset.La LGV Sud-Ouest doit relier, en 2032, Toulouse à Paris en 3H10, gagnant une heure sur l’itinéraire actuel. Un embranchement doit rallier Dax à Bordeaux en 20 minutes de moins qu’actuellement et, un jour, permettre des liaisons directes avec l’Espagne.Selon ses partisans, la ligne devrait, en libérant des voies au fret ferroviaire, concurrencer les 10.000 camions de marchandises circulant quotidiennement entre l’Espagne et Bordeaux.Les 358 km de voies nouvelles permettront aussi de “doubler nos capacités ferroviaires, tant en faveur des TER que des Intercités, des trains de nuit et des TGV, et de mettre en service les RER métropolitains de Toulouse et Bordeaux”, parie la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga, dans la Dépêche du Midi.Si le projet est largement soutenu en Occitanie, quelques collectivités de Nouvelle-Aquitaine s’y opposent, comme la mairie de Bordeaux ou la communauté d’agglomération Pays basque, et certaines ont renoncé à le financer ou voté une contribution plus faible qu’attendu.En cas de changement de position de l’État, “la question du maintien de notre engagement va se poser au regard de la situation financière du département”, s’est notamment inquiété jeudi le président du département des Pyrénées-Atlantiques Jean Jacques Lasserre, pro-LGV.- Alternative – Selon le collectif d’opposants LGV Non merci, qui rappelle que le chiffrage du projet date de 2020, avant plusieurs années de forte inflation, les dépenses engagées depuis le début du chantier ont déjà dépassé de 10% le budget initialement prévu sur cette phase de travaux.”Les collectivités peuvent encore dire stop”, a martelé le collectif, qui promet de nouvelles actions en justice contre le projet.Au premier rang des élus locaux anti-LGV, le maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic et le président Renaissance de l’agglomération basque et maire de Bayonne Jean-René Etchegaray ont appelé jeudi à une solution alternative de “moindre coût”, en modernisant la ligne existante entre Bordeaux, le Pays basque et l’Espagne.Mais pour Alain Rousset, cette alternative “bloquerait la seule ligne existante pendant au moins de 10 ans de travaux” pour “un coût sensiblement équivalent”. 

Safran choisit la France pour une nouvelle usine de freins carbone

Bénéficiant de l’accès promis à une électricité abordable, le motoriste et équipementier aéronautique français Safran a annoncé jeudi choisir la France pour implanter une nouvelle usine de freins carbone dans l’Ain, un investissement “de plus de 450 millions d’euros à terme”.”Nous avons pris cette décision sur des critères totalement objectifs et économiques”, a déclaré le directeur général de Safran Olivier Andriès au cours d’une conférence téléphonique en rappelant que “l’énergie représente 30% des coûts de production des freins carbone”.”La garantie pour cette nouvelle usine d’un accès sécurisé à une électricité décarbonée à un prix stable et compétitif à long terme a permis ce choix d’implantation”, a expliqué le groupe dans un communiqué.Safran disait, fin 2024, hésiter à installer ce projet en Amérique du Nord en raison du coût de l’énergie.L’Ain a été choisi au détriment d’une localisation dans l’Oregon, aux Etats-Unis, et une autre au Québec, en prenant en considération “le coût d’acquisition du terrain, le coût de la connexion et les aides qu’on reçoit à ce niveau-là et le coût de l’électricité et de l’énergie”, a souligné M. Andriès. – “Merci à EDF” -“Le changement de leadership” chez EDF avec Bernard Fontana qui a remplacé Luc Rémont en mai a “beaucoup compté” dans cette décision, a-t-il fait valoir. Sous la présidence de M. Rémont, les relations d’EDF avec l’Etat-actionnaire et les industriels s’étaient envenimées sur fond de désaccords, principalement sur le financement du nouveau programme nucléaire et le tarif de l’électricité pour l’industrie.”On est entrés dans une nouvelle dynamique de discussions avec EDF depuis le mois de mai par rapport à la situation où l’on était en tout début d’année. Cela a beaucoup compté”, a détaillé M. Andriès. “Il y a une politique commerciale qui se déploie depuis quelques mois et notamment depuis le changement de gouvernance”, qui “se fait aujourd’hui au service de l’industrie française”, a confirmé l’Elysée. “Il y a une relation de travail avec les industriels pour avoir un modèle équilibré et rentable”.”Un choix de souveraineté et de réindustrialisation, de décarbonation et d’avenir ! Merci à EDF: notre électricité propre et compétitive attire les leaders mondiaux. L’industrie c’est ici!”, a réagi Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux. L’annonce de la localisation de cette usine en France avait été faite par le président de la République en 2019 et les services de l’Etat, essentiellement à Bercy, se sont depuis mobilisés pour rendre ce projet compétitif pour Safran.L’Etat a annoncé une subvention à hauteur de 15 millions d’euros et la région a fait une promesse de subvention de 16 millions d’euros, indique-t-on au ministère de l’Economie.Le délai du raccordement aux réseaux de transport d’électricité RTE, point clé pour les implantations d’usines, a été raccourci à 45 mois pour ce projet contre 60 mois habituellement. – 200 emplois -Cette usine, dont l’entrée en service est prévue en 2030, complétera le dispositif mondial existant de Safran qui possède déjà des installations pour la fabrication de freins carbone à Villeurbanne (France), Walton (Etats-Unis) et Sendayan (Malaisie).Ce site permettra à Safran d’accroître progressivement sa production pour atteindre une augmentation de 25% en 2037 par rapport à ses capacités actuelles.Quelque 200 emplois “hautement qualifiés” vont être créés à horizon de 2040, a précisé M. Andriès.L’arrivée de Safran dans l’Ain “est le fruit d’un travail collectif, exigeant, conduit avec méthode et détermination par la région” Auvergne-Rhône-Alpes, a aussi souligné Fabrice Pannekoucke, président du conseil régional.Safran Landing Systems équipe à ce jour 55% des avions commerciaux de plus de 100 places et accompagne plus de 500 compagnies aériennes. Plus performants et plus légers, les freins carbone offrent une endurance trois fois supérieure à celle des freins acier tout en permettant aux exploitants de réduire leur consommation de carburant. 

Moins d’eau et moins de “clim”: comment l’hôtellerie teste la sobriété

Pour être cohérent avec ses valeurs, ce propriétaire d’un hôtel breton a pris une décision radicale: fermer sa piscine et son hammam. Un geste rare mais emblématique d’une tendance à la sobriété dans le secteur face au dérèglement climatique. “Ça n’avait pas de cohérence pour moi d’accueillir des clients à ma table, de leur servir une alimentation la plus saine possible et qu’ils se baignent dans une eau chauffée à 32 degrés et chlorée”, explique à l’AFP Nicolas Conraux, chef étoilé de l’hôtel-restaurant La Butte à Plouider (Finistère).La piscine n’est plus: elle a été entièrement recouverte d’un plancher. Le spa subsiste dans sa seule version sauna, limité à 55 degrés. L’offre bien-être de l’hôtel quatre étoiles a été repensée: “le luxe de demain, ce n’est pas d’arriver dans un établissement avec la plus belle piscine et des produits d’accueil suremballés, c’est la sobriété”, estime-t-il.L’eau est un “gros sujet” pour l’hôtellerie, souligne Jean-Pierre Nadir, fondateur de Fairmoove Solutions, qui propose de mesurer et d’améliorer l’impact environnemental des établissements touristiques.”Un hôtel en moyenne consomme 170/180 litres d’eau par nuitée par client. Pendant les canicules, certains peuvent monter à plus de 500 litres ! Mais certains acteurs très engagés sont à moins de 80 litres”, poursuit-il.C’est la cas d’Eklo, chaîne hôtelière économique qui ouvrira cet automne son douzième établissement en France.”Dès la construction, on respecte certaines normes dans notre cahier des charges. On utilise la gestion technique du bâtiment (GTB) pour maîtriser les températures de chauffage et de climatisation”, explique le directeur technique Stéphane Mascunan.”On essaie de mettre en oeuvre des thermostats simples, sans affichage, car certains clients vont se dire qu’il fait trop chaud s’ils voient 26 degrés.”- Végétalisation -Filtre anti-UV sur les vitres, stores extérieurs et toit végétalisé pour rafraîchir quand c’est possible, thermostat “intelligent” pour régler la température en fonction du nombre d’occupants dans la chambre, pommeau de douche peu consommateur d’eau… la chaîne “explore” de nombreuses solutions.Dans son établissement bordelais où l’installation de la climatisation n’est pas possible, Eklo a testé la végétalisation des façades et va tenter les brasseurs d’air.”On a perdu des clients, et la chaleur n’est pas agréable non plus pour le personnel”, admet Stéphane Mascunan, illustrant la difficulté à éviter la “clim” dans le secteur.Cyril Aouizerate, fondateur de Mob Hôtel, petite chaîne hôtelière certifiée B Corp – label international qui récompense les “bonnes pratiques” sociales et environnementales – abonde.”On a tout essayé, les ventilateurs en bois, on a fait de la pédagogie… mais certains clients comme les Américains ne viennent pas sans la clim”, assure-t-il à l’AFP.La sobriété pour lui passe par la limitation de la température et par l’énergie verte, avec des panneaux solaires, des “doubles rideaux extérieurs et intérieurs” et par des peintures spéciales, notamment réfléchissantes. Tout cela ” a permis de gagner 8 à 10 degrés de moins”, confie Cyril Aouizerate.”Et on ne propose pas de télévision (dans les chambres), on veut que les gens profitent de celles des parties communes”, et de l’échange qui va avec. Une démarche qui séduit les clientèles d’Europe du nord.- Pas de mini-bar -En Bretagne, les décisions radicales de Nicolas Conraux ont certes fait fuir quelques clients “mais c’est complètement anecdotique par rapport au nombre de réservations”.Il a également fait le choix de ne pas mettre de mini-bars, trop consommateurs d’électricité, ni de clim.”La climatisation en Bretagne, c’est une hérésie. Ca sert quatre jours dans l’année. On a planté beaucoup d’arbres sur notre terrain pour rafraichir en cas de pic de chaleur et on dit aux clients d’aller se baigner dans la mer”, indique-t-il.Pour Jean-Pierre Nadir, “il y a des solutions à tout, on peut intégrer de l’architecture climatologique par exemple, orienter les hôtels en fonction de la création de courants d’air, comme dans les palais vénitiens”.Mais ce qui pèse le plus dans les bilans carbone de l’hôtellerie-restauration, ce sont les modes de déplacement des clients et l’acheminement de denrées exotiques.”On réfléchit à inciter nos clients à prendre le train et on achète local, frais et de saison. Il faut rendre l’écologie sympa sans culpabiliser les clients”, résume Marine Angot, chargée de mission RSE chez Eklo.

Le taux du Livret A baisse à 1,7% le 1er août

Le taux du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) va baisser de 2,4% à 1,7% vendredi, comme annoncé le 16 juillet, une décision prise en raison du niveau d’inflation relativement faible au premier semestre.Cette baisse est inédite par son ampleur depuis 2009. C’est la deuxième cette année, puisque le taux du Livret A, qui se situait encore à 3% début 2025, avait déjà été ramené à 2,4% le 1er février. Le taux du Livret A est calculé tous les six mois, mi-janvier et mi-juillet, à partir du taux moyen d’inflation (hors tabac) et d’un taux moyen d’intérêt interbancaire dépendant de la politique monétaire européenne, sur le semestre écoulé. Or ces deux éléments sont en baisse depuis le début de l’année.Les Français cumulent plus de 600 milliards d’euros d’épargne sur leurs Livrets A et LDDS, plafonnés respectivement à 22.950 euros et 12.000 euros. Ces livrets leur permettent de conserver une épargne garantie, disponible et défiscalisée.Le taux du Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages modestes, passera quant à lui vendredi de 3,5% à 2,7%, faisant l’objet d’un “coup de pouce”, car sa formule théorique le faisait ressortir à 2,2%.Presque 12 millions de LEP sont ouverts, loin des 19 millions de personnes éligibles.L’argent placé sur les Livrets A et LDDS est réparti entre les banques (40,5%) et la Caisse des dépôts et consignations (59,5%). Les banques le transforment principalement en crédits à destination des PME et des TPE.La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), bras financier de l’Etat, dédie une partie à des prêts de long terme au logement social et à destination de la politique de la ville. L’autre moitié est investie dans des titres de dette (principalement d’Etat) et dans des actions de sociétés cotées.Ce nouveau taux, moins favorable pour le grand public, offre ainsi un bol d’air aux acteurs du logement social qui empruntent au taux du Livret A, et aux banques, qui auront moins d’intérêts à verser aux épargnants en fin d’année.

ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d’acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l’acier en Europe d’ici la fin de l’année.De janvier à fin juin, le bénéfice net du deuxième fabricant d’acier mondial a bondi de 39%, à 2,6 milliards de dollars, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.Mais son bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l’application de droits de douane de 50% sur l’acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe.Le chiffre d’affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l’acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros. Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s’est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d’acier bas carbone, y compris pour l’automobile, grâce à la construction d’un nouveau four à arc électrique pour recycler les ferrailles, d’une capacité de 1,5 million de tonnes par an.Le 18 juin, la finalisation de la reprise de la participation de 50% de Nippon Steel dans ce site de l’Alabama a généré un gain exceptionnel de 1,7 milliard de dollars pour le sidérurgiste, après une réévaluation des actifs concernés, qui a nourri l’envolée du bénéfice net du groupe.- Année “cruciale” en Europe -En Europe, les tendances à l’accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures “sont un encouragement pour l’industrie de l’acier”, a jugé M. Mittal.Néanmoins, alors que le plan d’action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des “signaux clairs” pour défendre la production européenne d’acier, “nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d’acier en Europe, NDLR) du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF, ou CBAM en anglais, NDLR) et sur les prix de l’énergie”, a-t-il souligné.”L’année est cruciale pour la sidérurgie européenne et j’espère sincèrement que l’Europe tiendra ses engagements pour défendre et prioriser son industrie domestique de l’acier”, a-t-il ajouté.Tout en faisant miroiter la capacité du groupe à “bénéficier des marchés à forte croissance comme l’Inde ou le Brésil”, le sidérurgiste a renforcé dans son communiqué sa pression sur Bruxelles en estimant “impératif” que la mise en place de nouveaux quotas d’importation intervienne “au second semestre”, ainsi que l’annonce de propositions pour “combler les failles” du MACF.A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d’investir 1,2 milliard d’euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.Lorsque l’électricité est elle-même bas carbone, ces fours électriques sont le premier mode de décarbonation de la sidérurgie, émettant beaucoup moins de CO2 dans l’atmosphère que l’acier primaire issu de hauts-fourneaux fonctionnant au charbon fossile.Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d’acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.En Europe, au premier semestre, le chiffre d’affaires du groupe a reculé, mais il a progressé de 6% sur un an au deuxième trimestre grâce à une hausse de 11% des prix de vente qui a compensé une baisse de 3% des volumes vendus.

La Bourse de Paris termine dans le rouge, minée par les résultats d’entreprises

La Bourse de Paris a terminé dans le rouge jeudi, l’attention des investisseurs se portant essentiellement sur une nouvelle salve de résultats d’entreprises, dont certains étaient en deçà des attentes du marché.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a clôturé en nette baisse (-1,14%), perdant 89,99 points, pour s’établir à 7.771,97 points. La veille, l’indice parisien avait pris 0,06%.La séance s’est focalisée sur les nombreux résultats d’entreprises, dont certains ont affiché des chiffres “en deçà de ce que l’on attendait”, a commenté Peter Vanden Houte, économiste chez ING Belgique.”Encore plus aux Etats-Unis qu’en Europe, les valorisations ont beaucoup augmenté cette année”, a noté cet analyste, selon qui “la moindre déception provoque des corrections assez sévères”. En France, certaines entreprises “ont un peu déçu”, ce qui explique la baisse du CAC 40.La publication des chiffres de l’inflation en France, qui s’est stabilisée à 1% en juillet sur un an, selon l’Insee, a quant à elle peu affecté les marchés, selon M. Vanden Houte.En Allemagne, la hausse des prix est également restée stable en juillet, à 2% sur un an, tout comme en Italie, où elle s’est établie à 1,7% sur un an.Wendel plongeA la clôture, la société d’investissement Wendel a terminé en chute de 10,83%, à 82,35 euros, après avoir publié mercredi un bénéfice net au premier semestre à peine positif, de 4,3 millions d’euros, faute de cessions comptabilisées dans ses résultats. Ce montant est 90 fois inférieur à celui publié il y a un an pour la même période.Accor chuteL’action du groupe hôtelier Accor a reculé de 9,60%, à 44,66 euros, sous forte pression après la publication d’un bénéfice net en baisse et inférieur aux attentes du marché, pénalisé notamment par les taux de change.Sanofi décrocheLe géant pharmaceutique Sanofi a fini dans le rouge à la clôture, en baisse de 7,81% à 78,84 euros, malgré la progression de son chiffre d’affaires de 8,3% au premier semestre et des perspectives de croissance restées inchangées pour le second semestre.Société Générale en grande formeLa banque Société Générale (+6,88% à 55,96 euros) a publié de bons résultats pour son deuxième trimestre, avec un bénéfice net qui s’est envolé de 30,6%, à 1,4 milliard d’euros, ce qui l’a poussé à relever ses objectifs financiers pour 2025.”Les banques ont publié de bons résultats dernièrement”, a souligné M. Vanden Houte.

Grand test pour Trump à quelques heures de l’entrée en vigueur des droits de douane

L’ambition de Donald Trump d’imposer un nouvel ordre mondial en matière commerciale est confrontée à un test crucial jeudi avec l’entrée en vigueur à minuit de ses droits de douane, plusieurs économies majeures n’ayant toujours pas conclu d’accord avec les Etats-Unis.Coïncidence du calendrier, une cour d’appel doit se pencher jeudi sur la légalité de ces droits de douane, que le président américain utilise comme moyen de pression pour obtenir des accords commerciaux favorables à son pays.Ces droits de douane rendent “les Etats-Unis GRANDS et RICHES à nouveau”, s’est réjoui dans la nuit le républicain sur sa plateforme Truth Social. Sans eux, les Etats-Unis “n’ont aucune chance de pouvoir survivre ou connaître le succès”, a-t-il affirmé.Jusqu’ici, Washington a annoncé des accords avec le Royaume-Uni, l’Union européenne, les Philippines, l’Indonésie, le Vietnam, le Japon et la Corée du Sud.Alliée clé de Washington, la Corée du Sud a obtenu cet accord in extremis dans la nuit. Ses produits entrant aux Etats-Unis seront taxés au même niveau que le Japon ou l’Union européenne (UE), à 15%, soit nettement moins que les 25% annoncés depuis début avril.Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a assuré jeudi que des accords avaient été trouvés avec le Cambodge et la Thaïlande, sans donner de précision. Taïwan a affirmé dans la nuit avoir atteint “un certain consensus” avec les Etats-Unis, là encore sans détails.Les accords conclus sont le plus souvent des cadres de négociations aux détails assez vagues, devant ultérieurement déboucher sur des accords plus techniques.- Trump ferme avec certains -Donald Trump a aussi annoncé jeudi avoir prolongé de 90 jours les droits de douane actuellement imposés au Mexique, alors qu’il menaçait de les porter à 30%.Cela revient à maintenir à 25% les droits de douane sur les produits entrants aux Etats-Unis en dehors de l’accord de libre-échange nord-américain (ACEUM), et les droits de douane spécifiques sur l’automobile, l’acier et l’aluminium.L’administration Trump se montre particulièrement ferme avec certains pays. Donald Trump a ainsi signé mercredi un décret imposant 50% de surtaxes douanières aux produits brésiliens, à l’exception de certains produits.Cette surtaxe fait office de représailles contre les poursuites visant l’ex-président Jair Bolsonaro, son allié d’extrême droite, accusé d’avoir tenté un coup d’Etat après sa défaite lors de l’élection de 2022.L’Inde écopera elle de droits de douane de 25%, auxquels s’ajoutera une “pénalité” car le pays achète du pétrole russe.Le Canada est aussi dans le viseur du républicain, qui a affirmé jeudi sur Truth Social que l’intention affichée par Ottawa de reconnaître l’Etat de Palestine rendait “très difficile pour nous de conclure un accord commercial avec eux”.Surtout, l’incertitude persiste sur un éventuel accord avec la Chine, deuxième économie mondiale. Après deux jours de négociations à Stockholm, les deux pays ont évoqué mardi des discussions “constructives”.- Trump a-t-il outrepassé ses pouvoirs? -Mais ils doivent encore décider s’ils renouvellent une trêve de 90 jours sur les taxes douanières négociée en mai, qui avait permis de ramener les droits de douane sur les produits américains et chinois, respectivement à 10 et 30%, contre 125% et 145% auparavant.Le président Trump a vanté les mérites des accords déjà conclus, destinés à gonfler les recettes tirées des taxes douanières, lesquelles sont déjà passées de 79 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année 2024 à 87 milliards de dollars au cours des six premiers mois de 2025.L’impact des droits de douane continue cependant d’inquiéter les économistes, qui les voient peser non seulement sur l’inflation, en hausse en juin à 2,6% selon l’indice PCE publié jeudi, mais également sur la croissance américaine.De quoi inciter la Réserve fédérale (Fed) à la prudence, au grand dam de Donald Trump. Mercredi, la banque centrale américaine a maintenu ses taux inchangés et son patron, Jerome Powell, a semblé repousser encore la possibilité d’une future baisse.L’appel examiné jeudi par la Cour d’appel de Washington doit permettre de déterminer si Donald Trump a outrepassé ses pouvoirs constitutionnels en imposant ces surtaxes.En première instance, fin mai, un tribunal spécialisé avait suspendu ces surtaxes, estimant que cela avait bien été le cas. Mais elles avaient finalement été maintenues à la demande du gouvernement par une cour d’appel, le temps que le dossier soit examiné sur le fond.La décision n’est pas attendue dans l’immédiat et la Maison Blanche a d’ores et déjà affirmé qu’elle saisirait la Cour suprême si elle lui était défavorable.

Wall Street avance, portée par les bons résultats de la tech

La Bourse de New York évolue en hausse jeudi, profitant de l’envolée des deux géants technologiques Meta et Microsoft après leurs résultats supérieurs aux attentes, les investisseurs saluant aussi de nouveaux accords commerciaux.Vers 14H10 GMT, le Dow Jones gagnait 0,19%, l’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, prenait 1,33% et l’indice élargi S&P 500 avançait de 0,82%.”Microsoft et Meta brillent et rayonnent autour d’eux (…) suscitant un fort enthousiasme du marché lié à l’intelligence artificielle (IA)”, souligne Patrick O’Hare, de Briefing.com.Le géant de Redmond (État de Washington) Microsoft a publié mercredi après clôture des résultats bien supérieurs aux attentes pour le quatrième trimestre de son exercice comptable décalé et très bien accueillis par Wall Street: son titre prenait 4,88% à 58,39 dollars, lui permettant d’être la deuxième entreprise à franchir le seuil des 4.000 milliards de valorisation boursière, après Nvidia.Autre grand nom de la tech, Meta (Facebook, Instagram) a aussi ravi le marché (+12,63% à 783,00 dollars) avec des revenus et bénéfices trimestriels en forte croissance, grâce notamment à la hausse des prix publicitaires.”La situation est très similaire pour les deux entreprises”, avec “d’énormes investissements dans l’IA, un domaine crucial”, rendus possibles par des revenus massifs, résume auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial.Selon l’analyste, Wall Street avance aussi car “une série d’accords commerciaux” ont été revendiqués par Washington “au cours des dernières 24 heures”, un point non négligeable aux yeux des investisseurs, à la veille de l’entrée en vigueur de droits de douane plus élevés.La Corée du Sud, alliée clé des États-Unis en matière de sécurité, s’est notamment glissée in extremis dans le train en marche, obtenant un accord sur un droit de douane de 15%, soit nettement moins que les 25% que Donald Trump avait précédemment menacé d’imposer.Pour Chistopher Low, désormais l’inquiétude demeure en priorité concernant le Canada.Donald Trump a affirmé jeudi qu’un accord commercial avec le Canada était “très difficile” après l’annonce de son Premier ministre Mark Carney de son intention de reconnaître un État palestinien.Sur la place américaine, les investisseurs continuent aussi d’évaluer les propos tenus mercredi par le président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell, estimant que l’institution pouvait encore se permettre d’attendre d’en savoir plus sur la trajectoire de l’économie américaine avant de bouger ses taux, restés inchangés mercredi pour la cinquième réunion d’affilée.Côté indicateurs, l’inflation a poursuivi son rebond en juin aux États-Unis, s’inscrivant à 2,6% sur un an, sous l’effet des droits de douane déjà entrés en vigueur.Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont été pratiquement stables à 218.000, en deçà des attentes des analystes qui tablaient sur 224.000 demandes.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se détendait, à 4,35% contre 4,37% à la clôture la veille. Au tableau des valeurs, l’entreprise de biotechnologies américaine Moderna, qui a commercialisé l’un des premiers vaccins contre le Covid-19, lâchait 2,64% à 31,30 dollars après avoir annoncer le licenciement d’environ 10% de ses salariés dans le monde, sur fond de recul des ventes de son sérum.Le réseau de pharmacies CVS Health (+6,85% à 66,57 dollars) bondissait, porté par des résultats meilleurs qu’attendu au deuxième trimestre et un relèvement de ses prévisions pour l’année. CVS s’attend désormais à générer un bénéfice net par action, donnée de référence pour les marchés, compris entre 6,30 et 6,40 dollars.La start-up américaine spécialisée dans l’informatique à distance (“cloud computing”) CoreWeave profitait des bons résultats de Microsoft, l’un de ses plus gros clients.La plateforme américaine de design collaboratif Figma, a levé quelque 1,2 milliard de dollars à l’occasion de son entrée en Bourse, pour une valorisation qui atteint 19,3 milliards de dollars.Le groupe, qui va connaître son premier jour de cotation à la Bourse de New York jeudi, a annoncé dans la nuit avoir vendu près de 37 millions d’actions ordinaires, à un prix unitaire de 33 dollars.

Toujours moins de bébés en France à mi-2025

Toujours moins de bébés en France: le nombre de naissances a encore reculé au premier semestre, dans la lignée du déclin historique de la natalité enregistré ces dernières années, une tendance que le gouvernement voudrait contrer.Entre janvier et juin, 317.340 bébés ont vu le jour en France, contre 326.401 au premier semestre 2024, a indiqué jeudi l’Institut national de la statistique (Insee). Soit une baisse de 2,2% du nombre quotidien de naissances moyen entre les deux périodes.  Les six mois écoulés “confirment la tendance qu’on observe depuis un moment”, commente auprès de l’AFP Didier Breton, professeur de démographie à l’Université de Strasbourg. “Il n’y a pas de raison qu’un retournement de situation se produise donc le nombre de naissances annuel s’annonce plus faible qu’en 2024”.L’année civile 2025 devrait donc marquer un nouveau plus bas depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, pour la quatrième année consécutive.Depuis 2011, le nombre de naissances a diminué chaque année, à l’exception de 2021, qui a connu un léger rebond après les confinements liés au Covid-19. En 2024, 660.800 nouveau-nés ont vu le jour, selon l’estimation révisée de l’Insee. Le déclin de la natalité agite la classe politique, qui s’inquiète notamment du financement futur du système de protection sociale, et a conduit le président Emmanuel Macron à appeler au “réarmement démographique” du pays.- Baisse du désir d’enfant -Le gouvernement dit vouloir soutenir la natalité en créant prochainement un nouveau “congé de naissance” qui pourrait être pris par les deux parents, avec un soutien financier plus important que l’actuel congé parental.Pour Didier Breton, également chercheur associé à l’Institut national des études démographiques (Ined), cette mesure peut “permettre à des projets d’enfants déjà présents de se réaliser”. Elle contribuerait à “éviter que la fécondité tombe à un niveau très bas”, autour de 1,2 enfant par femme.Dans un avis récent, le Comité national d’éthique a souligné qu’il était “impératif” pour la société d’accompagner les couples qui rencontraient des difficultés pour concrétiser leur projet d’enfant, qu’elles soient d’ordre socio-économiques ou biologiques (problèmes d’infertilité). Il a également rappelé qu’il fallait respecter la décision personnelle de chacun d’avoir ou non des enfants, un sujet qui ne devrait pas faire l’objet de “pressions sociales ou politiques”. Difficultés à accéder à un emploi, éco-anxiété ou encore changement d’aspirations: la baisse de la natalité est liée à divers facteurs. Début juillet, une étude de l’Ined avait révélé que le désir d’enfant a nettement reculé en 20 ans, ce qui présage d’une poursuite de la baisse de la fécondité. “On arrive dans une nouvelle ère, où la fécondité pourrait se stabiliser ou bien encore diminuer, mais il est improbable qu’elle remonte à court terme”, soit dans les cinq à dix prochaines années, estime auprès de l’AFP Laurent Toulemon, co-auteur de l’étude. – Solde naturel négatif -En 2025, l’indicateur conjoncturel de fécondité devrait être inférieur à 1,6 enfant par femme, anticipent les démographes interrogés par l’AFP, alors que le renouvellement des générations n’est assuré qu’à partir de 2,1 enfants par femme, en l’absence de migrations. En 2023, cet indicateur était de 1,66 enfant par femme en France. Il reste l’un des plus élevés de l’Union européenne, derrière la Bulgarie qui occupe désormais la première place. Parallèlement à cette baisse des naissances, le nombre de décès lui augmente, en lien à l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité.Conséquence de la combinaison des deux phénomènes, la France vient de connaître pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale un solde naturel de population – soit la différence entre le nombre de naissances et de décès – négatif sur 12 mois glissants.De juin 2024 à mai 2025, il y ainsi eu 822 décès de plus que de naissances, selon l’analyse par l’AFP des données actualisées au 31 juillet.Sur une année civile, qui est l’indicateur traditionnellement retenu, “ce solde deviendra négatif, possiblement dès cette année et il sera de plus en plus négatif dans les années à venir”, prévoit Laurent Toulemon.