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Loi Duplomb: des milliers d’opposants au texte mobilisés ce week-end en France

Agriculteurs, ONG, scientifiques … Des milliers d’opposants à la proposition de loi agricole dite Duplomb se sont rassemblés ce weekend partout en France pour demander l’annulation de ce texte qui doit être examiné lundi en commission mixte paritaire.Cette commission, qui réunira 14 sénateurs et députés, aura la charge de trouver un texte de compromis, après un rejet tactique  visant à contourner un mur d’amendements des écologistes et des insoumis.”C’est un coup de force antidémocratique pour faire passer cette loi qui est une régression radicale” aussi bien pour l’environnement que pour la santé publique, ainsi qu’une “négation des faits scientifiques sur la dangerosité des pesticides”, a déclaré le comité Scientifiques en rébellion, présent dimanche sur l’esplanade des Invalides à Paris.Selon le collectif Nourrir, qui rassemble des dizaines d’ONG de défense de l’environnement (Greenpeace, WWF, Générations Futures …), à l’origine de l’appel à la mobilisation du weekend avec notamment la Confédération paysanne, la CGT ou Cancer Colère, environ un millier de personnes se sont réunies à Paris et 10.000 sur l’ensemble du weekend dans 60 villes, dont Creil (Oise), Cherbourg (Manche) ou encore Strasbourg, a-t-il indiqué dimanche soir dans un communiqué.La proposition de loi du sénateur LR Laurent Duplomb se présente comme destinée à “lever les contraintes” des agriculteurs. Elle prévoit notamment la réintroduction du pesticide acétamipride (un néonicotinoïde très toxique notamment pour les pollinisateurs et les milieux naturels) mais aussi des mesures facilitant le stockage de l’eau ou l’agrandissement des élevages intensifs, ainsi qu’une redéfinition du travail de l’Anses.”Non, les paysans ne sont pas derrière cette loi qui ne répond en rien aux difficultés du monde agricole” et “va à l’encontre de l’intérêt général”, a scandé à la tribune parisienne Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne et éleveur bovin en Bretagne, au milieu de banderoles affichant “loi Duplomb, loi poison”.”La loi Duplomb est dangereuse et rétrograde”, a également martelé dimanche Xavier Fromont, porte-parole du syndicat pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, lors d’un rassemblement de 600 personnes habillées en jaune et noir au Puy-en-Velay, fief du sénateur Duplomb.La veille à Pau, ville du Premier ministre François Bayrou, une centaine de personnes avaient scandé “notre santé ne sera pas bradée”, en brandissant une grande bâche noire.”C’est une loi irresponsable et coupable”, a jugé dimanche Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) à Paris.”Mesdames et Messieurs les parlementaires, ressaisissez-vous, votre responsabilité c’est de protéger la population française et pas les intérêts de quelques-uns”, a renchéri la représentante de France Nature environnement (FNE) appelant au “rejet pur et simple du texte”. Les ONG se sont déjà déclarées prêtes à “aller en justice” si cette loi était promulguée.La mobilisation se poursuivra ce lundi à 11h30 à Paris, par un banquet paysan près du Sénat.dep-dfa-mer-gi/uh/jp

Loi Duplomb: des milliers d’opposants au texte mobilisés ce weekend en France

Agriculteurs, ONG, scientifiques … Des milliers d’opposants à la proposition de loi agricole dite Duplomb se sont rassemblés ce weekend partout en France pour demander l’annulation de ce texte qui doit être examiné lundi en commission mixte paritaire.Cette commission, qui réunira 14 sénateurs et députés, aura la charge de trouver un texte de compromis, après un rejet tactique du texte visant à contourner un mur d’amendements des écologistes et des insoumis.”C’est un coup de force antidémocratique pour faire passer cette loi qui est une régression radicale” aussi bien pour l’environnement que pour la santé publique, ainsi qu’une “négation des faits scientifiques sur la dangerosité des pesticides”, a déclaré le comité Scientifiques en rébellion, présent dimanche sur l’esplanade des Invalides à Paris.Selon le collectif Nourrir, qui rassemble des dizaines d’ONG de défense de l’environnement (Greenpeace, WWF, Générations Futures …), à l’origine de l’appel à la mobilisation du weekend avec notamment la Confédération paysanne, la CGT ou Cancer Colère, environ un millier de personnes se sont réunies à Paris et plusieurs centaines d’autres étaient également présentes dans 50 villes, dont Creil (Oise), Cherbourg (Manche) ou encore Strasbourg.La proposition de loi du sénateur LR Laurent Duplomb se présente comme destinée à “lever les contraintes” des agriculteurs. Elle prévoit notamment la réintroduction du pesticide acétamipride (un néonicotinoïde très toxique notamment pour les pollinisateurs et les milieux naturels) mais aussi des mesures facilitant le stockage de l’eau ou l’agrandissement des élevages intensifs, ainsi qu’une redéfinition du travail de l’Anses.”Non, les paysans ne sont pas derrière cette loi qui ne répond en rien aux difficultés du monde agricole” et “va à l’encontre de l’intérêt général”, a scandé à la tribune parisienne Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne et éleveur bovin en Bretagne, au milieu de banderoles affichant “loi Duplomb, loi poison”.”La loi Duplomb est dangereuse et rétrograde”, a également martelé dimanche Xavier Fromont, porte-parole du syndicat pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, lors d’un rassemblement de 600 personnes habillées en jaune et noir au Puy-en-Velay, fief du sénateur Duplomb.La veille à Pau, ville du Premier ministre François Bayrou, une centaine de personnes avaient scandé “notre santé, ne sera pas bradée”, en brandissant une grande bâche noire.”C’est une loi irresponsable et coupable”, a jugé dimanche Allain Bougrain-Dubourg, président la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) à Paris.”Mesdames et Messieurs les parlementaires, ressaisissez-vous, votre responsabilité c’est de protéger la population française et pas les intérêts de quelques-uns”, a renchéri la représentante de France Nature environnement (FNE) appelant au “rejet pur et simple du texte”. Les ONG se sont déjà déclarées prêtes à “aller en justice” si cette loi était promulguée.dep-dfa-mer-gi/uh/gvy

“Des chemins pour l’écologie sont à portée de main”, affirme Bayrou

Le Premier ministre François Bayrou a appelé dimanche à des actions concrètes en faveur de l’écologie et de la lutte contre le changement climatique, jugeant que des moyens d’y parvenir sont “à portée de la main”.Interrogé par les journalistes du Grand Jury RTL-Le Figaro-Public Sénat-M6 sur les “reculs” au sein de la classe politique des thèmes liés à la protection de l’environnement, le Premier ministre a reconnu que “l’attention se déplace”.”Ce que pensent la plupart des élus assez souvent, c’est que (…) l’écologie va imposer un recul dans nos modes de vie. Et moi je crois le contraire”, a-t-il déclaré.Et “il faut arriver à partager avec nos concitoyens et avec les élus l’idée que des chemins énergétiques, des chemins pour l’écologie sont à portée de la main”, a-t-il ajouté.Selon lui, “on ne s’intéresse pas aux actions qui peuvent permettre de protéger la population”, notamment des effets du changement climatique comme les canicules, alors que la France subit une vague de chaleur depuis le 19 juin.Il a notamment cité le verdissement des villes pour lutter contre les îlots de chaleur liés à la bétonisation ou la géothermie, qu’il voit comme une “source d’énergie extraordinaire” pour rafraîchir les logements.Il souhaite également une “reprise en main” au niveau politique de la “gestion de l’eau” pour “bien définir une politique de l’eau” qui “préserve la nature, les milieux naturels et la biodiversité, et en même temps pour que les agriculteurs puissent avoir une vision de leur avenir au lieu de les condamner perpétuellement”.

Après Nice, Cannes limite le nombre de paquebots géants dans sa baie

La ville de Cannes (Alpes-Maritimes) a décidé de limiter dès 2026 les paquebots géants dans sa baie en n’autorisant qu’un seul de ces navires transportant plus de 3.000 personnes à y mouiller chaque jour et “jamais deux en même temps”, a-t-elle indiqué samedi dans un communiqué.Cannes ne disposant pas de port susceptible d’accueillir ces navires, ceux-ci venaient jusqu’à présent mouiller dans la baie, les passagers étant ensuite conduits à terre par des navettes.Sans pouvoir de police en matière environnementale lui permettant d’intervenir au-delà de la bande des 300 mètres près du littoral, la ville a pris cette mesure via un engagement contractuel avec la société concessionnaire de la gestion du terminal de croisières, contrat approuvé vendredi à l’unanimité en conseil municipal.Selon les dispositions du contrat, le nombre d’escales de gros porteurs va baisser de près de 50% dès l’an prochain, passant à 34 escales en 2026 puis à 31 en 2027, tandis que la jauge d’accueil sera plafonnée à 6.000 croisiéristes par jour.À l’horizon 2030, la ville explique vouloir poursuivre cette “trajectoire environnementale vertueuse” avec la volonté d’accueillir uniquement les navires d’une jauge maximale de 1.300 passagers.”Il ne s’agit pas d’être contre les croisières mais d’accueillir, à terme, seulement des unités plus petites, plus esthétiques, plus modernes et respectueuses de l’environnement”, explique David Lisnard, maire LR de la ville, dans ce communiqué, rappelant qu’il demande depuis dix ans à l’État, sans succès, d’accorder aux maires des pouvoirs de police accrus sur ce sujet.Cruise Lines International Association (Clia), “en tant qu’association représentative de l’industrie de la croisière”, a réagi à cette annonce en déplorant “une décision qui impose des restrictions injustifiées à un secteur permettant à des millions de personnes de découvrir le monde, tout en contribuant activement à la vitalité des villes portuaires”.En 2024, la baie de Cannes a accueilli 175 escales et 460.000 croisiéristes, qui arrivent parfois sur des paquebots géants pouvant transporter plus de 5.000 passagers.En 2019, le maire de Cannes avait imposé aux compagnies une charte environnementale sous peine de bloquer les excursions de passagers.De son côté, le maire de Nice et président de la métropole Nice Côte d’Azur Christian Estrosi, qui avait signé en janvier un arrêté visant à interdire à partir de juillet les escales des navires de plus de 900 passagers dans la rade de Villefranche-sur-mer, a finalement fait volte-face, optant pour une simple limitation.Ainsi, à partir du 1er juillet dans la rade de Villefranche-sur-mer, 65 escales seront autorisées chaque année, mais jamais plus d’un bateau par jour et ceux-ci ne pourront pas transporter plus de 2.500 passagers. Parallèlement, seuls les navires de moins de 450 passagers pourront accoster dans le port de Nice. 

Aux Etats-Unis, une fabrique de boîtes en fer-blanc et le “chaos” des droits de douane

Dans la touffeur de l’été américain, des boîtes ornées de bonhommes de neige et de traîneaux prennent forme. Leur fabricant a le cerveau en surchauffe depuis que Donald Trump a mis en place une surtaxe de 50% sur l’acier.A une centaine de kilomètres au nord de la Maison Blanche, à Belcamp (Maryland, est), l’usine Independent Can tourne jour et nuit.Dans le battement régulier des presses, de fines plaques d’acier recouvertes d’étain, pour éviter la corrosion, sont transformées en contenants à biscuits, fruits secs, café ou encore poudre de lait infantile haut de gamme.C’est ce qu’on appelle du fer-blanc.Sur une ligne de production, une feuille de métal, sur laquelle un motif a été imprimé, est courbée en cylindre. Elle est ensuite convoyée dans une presse d’où elle ressort rigide, avant d’être dotée d’un fond. Ce seau sera garni de pop-corn et offert lors des fêtes de fin d’année.”Let it snow” (Laissons la neige tomber), est-il écrit dessus.”Ce serait sympa d’avoir de la neige maintenant!” plaisante le patron, Rick Huether, alors que de gros ventilateurs peinent à rafraîchir l’atmosphère.Le directeur général a commencé à travailler dans l’entreprise familiale en job d’été, à 14 ans. Il en a maintenant 73 et est déterminé à la maintenir à flot pour les générations suivantes.Mais “le chaos” des droits de douane complique sa tâche, dit-il.- Pas assez de fer-blanc américain -Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump a mis en place une surtaxe de 25%, puis 50%, sur l’acier et l’aluminium importés, au nom de la protection des hauts fourneaux américains. Sauf que d’autres industriels américains, en aval, paient la facture, faute de pouvoir acheter ces métaux localement.”Aux Etats-Unis, on ne produit qu’un quart du fer-blanc dont les fabricants de conserves, de pots de peinture et nous-mêmes avons besoin. On est obligés d’acheter le reste à l’étranger”, affirme Rick Huether.Favorable aux politiques de réindustrialisation – la mondialisation “a été un peu trop loin”, pense-t-il – le chef d’entreprise ne comprend pas la méthode Trump: des annonces spectaculaires, des revirements soudains, des droits de douane portant sur des choses que le pays ne fabrique pas, ou plus.Independent Can emploie près de 400 personnes réparties sur quatre sites, deux dans le Maryland et deux dans l’Ohio (nord). Une autre usine, dans l’Iowa (centre), a fermé l’an dernier. “En partie” à cause d’un précédent relèvement des droits de douane sur l’acier, explique-t-il. Ses 40 employés ont pu être reclassés en interne ou ailleurs.C’est sa fierté, et il exclut pour l’heure de procéder à des licenciements face aux bouleversements en cours.”Nos employés, c’est ce qu’on a de plus précieux. Plusieurs générations se succèdent ici”, décrit-il en circulant entre les postes de travail avec bouchons d’oreille anti-bruit, lunettes de protection et gants renforcés pour manipuler les feuilles d’acier coupantes.Le processus n’est qu’en partie automatisé: les ouvriers, payés autour de 40 dollars de l’heure, manipulent les produits à l’entrée et à la sortie des presses, contrôlent la qualité, empilent les boîtes sur des palettes.Dans les allées, des salariés chargés de la maintenance circulent en triporteur, avec leur caisse à outils à l’arrière, pour intervenir rapidement sur les machines.- “Survivre” – Avec des droits de douane sur l’acier de 50%, Rick Huether calcule qu’il devrait augmenter ses prix de plus de 20% (le fer-blanc ne représente qu’une partie de ses coûts de production).Quelques acheteurs ont diminué leur volume de commandes, selon lui “inquiets de la tournure de l’économie” et de manquer eux-mêmes de clients. D’autres, en revanche, semblent plus enclins à acheter américain.Quelques boîtes colorées sont ainsi posées sur son bureau. Un ancien client, qui achetait en Chine depuis des années, attend un devis.”On est très sceptiques. Pendant la pandémie, quand la Chine n’envoyait plus rien, nos commandes ont augmenté de 50%. Fantastique. Ils étaient tous censés rester mais après ils sont repartis en Chine. On demande maintenant des engagements sur deux ans.”Rick Huether veut croire que son entreprise presque centenaire, née pendant la crise de 1929, “survivra”.Tout ce qu’il souhaite, c’est “savoir ce qu’on vendra dans six mois”.

Coquilles Saint-Jacques: l’écloserie qui lutte contre l’épuisement de la ressource

Le bâtiment sans charme aux murs blancs pourrait héberger une entreprise de BTP. Mais c’est une nurserie unique en Europe qui y a pris place: plusieurs millions de coquilles Saint-Jacques y sont élevées chaque année, afin d’enrayer la chute de la ressource.”Voici la salle de phytoplancton, c’est là qu’on va préparer la nourriture pour les animaux”, montre Florian Breton, directeur de l’écloserie, face à plusieurs dizaines de bocaux allant de l’eau claire au marron foncé.A deux pas du petit port du Tinduff, dans la rade de Brest, cette coopérative maritime a développé une expertise unique en Europe: la reproduction et l’élevage du mollusque bivalve Pecten maximus, dont la chair et le corail sont très prisés par les restaurateurs français.Née en 1983, cette écloserie est “un outil qui a été créé par les pêcheurs” après une chute de la ressource, rappelle Philippe Perrot, vice-président du comité des pêches du Finistère. Décimé par la surpêche et des hivers froids, le gisement de coquilles Saint-Jacques de la rade de Brest s’est effondré dans les années 60-70, touchant un plancher à 62 tonnes de coquilles débarquées en 1968, très loin du record de 2.600 tonnes de 1952.- Technique japonaise -Désireux de sauver une pêcherie en déroute, scientifiques et professionnels partent alors au Japon pour y étudier les techniques de reproduction développées sur les espèces locales de mollusques.”Comment on fait pondre une coquille Saint-Jacques ? Comment on élève une larve ? On ne savait pas le faire à l’époque”, souligne M. Breton.Les scientifiques de l’Ifremer réussissent alors à réaliser les premières pontes de cet animal hermaphrodite, bien plus difficile à élever que sa cousine l’huître.   Depuis, 300 à 400 coquilles adultes sont prélevées chaque année dans le milieu naturel et placés dans de grands bacs remplis d’eau de mer et de sédiment. “On va leur donner le gîte et le couvert, jouer sur la température, la photopériode, pour qu’elles maturent, fabriquent leurs ovocytes”, détaille Florian Breton.Une fois les gamètes mâles et femelles mélangées, les Å“ufs fécondés sont placés dans des bacs en incubation, où ils se transforment en larve qui nage, grandit puis vient s’attacher sur le fond.Dans le grand hangar de la nurserie du Tinduff, des centaines de milliers de post-larves, à la coquille discernable à la loupe, parsèment le fond de cylindres alignés dans des bacs d’eau de mer. Après deux à trois mois passés en nurserie, sept millions de post-larves vont continuer leur croissance dans des cages immergées à l’entrée de la rade de Brest. – “Ressource incontournable” -Ce n’est qu’un an après leur naissance, quand elles auront atteint la taille de trois centimètres environ, que les petites coquilles seront semées sur une demi-douzaine de gisements français (Granville, Saint-Malo, Morlaix, Brest, Quiberon, Noirmoutier et La Rochelle).Anecdotique au regard de la pêche française, dominée par les énormes gisements des baies de Saint-Brieuc et de Seine, la production de l’écloserie joue toutefois un rôle essentiel pour le maintien d’une pêche locale. Selon les années, les coquilles de semis peuvent ainsi représenter entre 30% et 70% des captures en rade de Brest. “Aujourd’hui, c’est une ressource incontournable. Parce que si on arrêtait les semis, le volume pêché diminuerait fortement”, remarque Florian Breton.En 2024, la trentaine de coquilliers de la rade ont débarqué 135 tonnes de Saint-Jacques à la criée de Brest. “Cette année, je pense qu’on est aux alentours de 40% de ma pêche qui est issue des naissains de l’écloserie. C’est pas négligeable !”, confirme Phillipe Perrot.Le gisement de Concarneau (Finistère), aujourd’hui ravagé par la prolifération du poulpe, pourrait ainsi être reconstitué si le céphalopode venait à disparaître, note M. Breton. Véritable assurance contre l’effondrement des stocks, l’écloserie développe aussi depuis quelques années une plateforme technique d’appui à la science, avec des programmes étudiant l’impact des travaux d’éoliennes en mer ou les effets du phytoplancton toxique sur le développement de la coquille.

En Syrie, la sécheresse menace la récolte de blé

Face à une sécheresse sans précédent qui menace plus de 16 millions de Syriens d’insécurité alimentaire selon l’ONU, les autorités syriennes et l’administration autonome kurde se disputent l’achat d’une mauvaise récolte de blé cette année.”Le pays n’a pas connu de conditions climatiques aussi défavorables depuis 60 ans”, affirme à l’AFP Haya Abou Assaf, assistante du représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Syrie.Selon elle, quelque “75% des zones cultivées” en Syrie ont été affectées, dont “environ 2,5 millions d’hectares de blé touchés par les conditions climatiques sévères”.”Le déficit dans la production de blé va atteindre entre 2,5 et 2,7 millions de tonnes, ce qui place 16,3 millions de personnes en danger d’insécurité alimentaire en Syrie cette année”, avertit la responsable onusienne.Avant le début de la guerre civile en 2011, la Syrie était autosuffisante en blé, la production atteignant en moyenne 4,1 millions de tonnes par an. Mais avec l’extension des violences, la production a drastiquement diminué.Le pouvoir de Bachar al-Assad, renversé en décembre par une coalition islamiste, importait notamment du blé de Russie, son allié. Les nouvelles autorités islamistes, qui l’ont renversé en décembre, tentent de diversifier les sources et ont reçu en janvier 500 tonnes de farine de blé d’Ukraine, en conflit armé avec Moscou.- Compétition -Pour encourager les agriculteurs à livrer leurs récoltes, le ministère de l’Économie a fixé mercredi le prix d’achat de la tonne de blé entre 290 et 320 dollars, selon la qualité, ajoutant une prime incitative de 130 dollars, sur décision du président par intérim Ahmad al-Chareh.Dans le nord-est de la Syrie, l’administration autonome kurde, qui contrôle de vastes étendues de terres fertiles, a fixé le prix de la tonne de blé à 420 dollars, qui comprend une prime incitative de 70 dollars.L’an dernier, le pouvoir de Bachar al-Assad achetait la tonne à 350 dollars, contre 310 dollars dans les zones kurdes.L’administration kurde est en négociation avec le pouvoir central pour mettre en oeuvre un accord signé en mars, visant à intégrer à l’Etat syrien les institutions sous son contrôle.Le ministère syrien de l’Agriculture prévoit qu’entre 300.000 et 350.000 tonnes soient récoltées dans les zones sous son contrôle cette année.”L’autosuffisance n’est pas atteinte, mais (..) nous oeuvrons à assurer la sécurité alimentaire en important du blé de l’extérieur”, a souligné le directeur de l’Organisation générale des céréales, Hasan Othman à la télévision syrienne.- “La pauvreté et la faim” -Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en 2024, la production nationale de blé ne couvrait que 65% des besoins du pays.En février dernier, le PNUD estimait que neuf Syriens sur 10 vivaient dans la pauvreté et faisaient face à l’insécurité alimentaire.A Amouda, dans les zones contrôlées par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, Jamshid Hassou inspecte son champ de 200 hectares, frottant les épis entre ses mains.”Nous avons fait beaucoup d’efforts pour cultiver du blé irrigué en raison du faible niveau des précipitations” dit cet homme de 65 ans selon lequel la production a diminué de moitié.Selon la responsable de la FAO, en raison d’un court hiver et de pluies moins abondantes, les niveaux d’eau ont connu “une baisse très importante par rapport aux années précédentes, ce qui est très inquiétant”.”Nos indicateurs montrent qu’environ 95% du blé en culture pluviale a été endommagé et affecté, tandis que le blé irrigué devrait produire 30 à 40% de moins que la moyenne”, explique Haya Abou Assaf.Jamshid Hassou, qui travaille comme agriculteur depuis quatre décennies, a été contraint de pomper à une profondeur de plus de 160 mètres pour atteindre les eaux souterraines afin d’irriguer son champ.”Sans soutien, nous abandonnerons l’agriculture et ne pourrons pas continuer”, prévient-t-il. “Les gens souffriront de la pauvreté et de la faim”.

A Maracaibo, la capitale pétrolière du Venezuela, on fore pour l’eau

“A Maracaibo, on est prêt pour l’apocalypse”, dit une blague souvent répétée par ses habitants. Jadis florissante, la capitale pétrolière vénézuélienne, ébranlée par la crise, s’est habituée à vivre avec les coupures d’eau et de courant, comme avec les pénuries d’essence.Résidences, écoles, commerces, églises ou centres de santé creusent désormais pour construire des puits et pallier le manque d’eau. Prix: entre 1.000 et 6.000 dollars. Une somme énorme dans ce pays où le revenu minimum avoisine les 200 dollars par mois. Manuel Palmar sourit chaque fois qu’il ouvre le robinet et voit un puissant jet d’eau en sortir. “C’est une bénédiction!”, affirme à l’AFP ce comptable de 34 ans qui s’est réuni avec ses voisins pour construire un puits il y a quatre ans.La pénurie d’eau existe depuis des décennies dans tout le pays et Maracaibo, berceau de l’exploitation pétrolière, ne fait pas exception malgré sa richesse passée. Les raisons sont multiples: machines de pompage en panne, fuites dans les tuyauteries, sécheresse dans les réservoirs.  Les experts dénoncent des années de désinvestissement et de corruption. Au début de l’année, l’eau n’a pas coulé dans les robinets pendant plus d’un mois dans certaines localités. – Essor des puits -Les habitants trouvent des solutions selon leurs moyens. Certains remplissent des “pipas” (des seaux d’environ 200 litres) pour 2 ou 3 dollars. Faire appel à un camion-citerne pour remplir le réservoir d’un immeuble coûte entre 40 et 60 dollars. D’autres recyclent l’eau rejetée par la climatisation – un appareil de première nécessité à Maracaibo – ou recueillent l’eau de pluie. Solution à long terme et permettant d’être autonome, le puits connaît un essor depuis six ans et se répand également dans des villes comme Caracas, où le manque d’eau se fait sentir dans certains secteurs. Manuel Palmar vit à Ziruma, quartier de classe moyenne inférieure de Maracaibo. Lui et ses voisins ont payé 2.500 dollars pour l’installation d’un puits de 12 mètres de profondeur. Maintenant, le groupe de voisins peut stocker jusqu’à 80.000 litres d’eau de source environ chaque semaine. L’eau n’est potable, en raison de sa trop forte salinité, mais “elle est parfaite pour laver les vêtements, pour les toilettes, elle n’a pas de résidus”, explique-t-il, satisfait de l’investissement qui lui permet désormais d’économiser le paiement récurrent du camion-citerne.- Eau contaminée -Le prix d’un puits varie en fonction de la profondeur, des analyses de l’eau et des équipements électriques de pompage.Gabriel Delgado en a construit environ 20 dans cette ville de 2 millions d’habitants. Parmi ses clients figurent une clinique pour malades cardiaques ou quatre écoles privées. Il en a également installé un chez sa belle-mère: un cylindre en ciment gris, d’un mètre et demi de diamètre, enterré sous un tas de bidons et de pierres qui dissimulent son sommet. Des toiles d’araignées pendent juste au-dessus du niveau de l’eau, mais, dès que l’homme connecte sa pompe d’aspiration, le liquide jaillit avec force. L’eau semble cristalline et il la qualifie de douce. Il en boit même une gorgée dans une bouteille translucide qu’il vient de remplir. “C’est rafraîchissant”, dit-il. Bien meilleur que l’eau jaunâtre et boueuse qui sort parfois des robinets en période de pluie.  Les autorités sanitaires et environnementales doivent délivrer des autorisations préalables avant les forages. Elles exigent notamment des analyses d’eau.Mais tous ne réalisent pas ces démarches. Javier Otero, directeur du département des eaux de la mairie de Maracaibo, explique avoir détecté des puits artisanaux peu profonds, certains proches de canalisations ou de cours d’eau contaminés. Ces gens “consomment une eau qui n’est pas potable, saumâtre”, déclare-t-il à l’AFP. La mairie a construit sept puits pour approvisionner les quartiers pauvres de Maracaibo.Ce type d’infrastructure a désormais sa place dans les annonces immobilières: les prix des logements montent lorsque le bien dispose d’un puits et d’un groupe électrogène.

Au Portugal, une crise du logement qui n’en finit pas

Faute de pouvoir payer un loyer, Antonio Lemos, un aide-cuisinier à la retraite, vit dans une maison abandonnée en plein Lisbonne, victime de la crise du logement aiguë traversée par le Portugal, où les prix de l’immobilier ont plus que doublé en dix ans.Depuis que son appartement a été racheté par des investisseurs étrangers, ce retraité de 80 ans, qui touche une pension à peine supérieure à 500 euros, n’a plus retrouvé de logement stable et vit sans eau ni électricité.”Comment payer un loyer de 400 ou 500 euros pour une chambre?”, soupire-t-il. “L’âge avance et j’ai peur”, confie à l’AFP ce Lisboète, qui s’est résigné à attendre qu’une institution caritative lui trouve une solution d’hébergement.Confronté à une crise du logement parmi les plus graves d’Europe, le gouvernement portugais de droite, reconduit en mai après des élections anticipées, a fait de ce sujet une de ses priorités.Mais les mesures qu’il a déjà annoncées ont été jugées insuffisantes, et un collectif pour le droit au logement appelle à manifester ce week-end dans une douzaine de villes portugaises.La hausse des prix de l’immobilier s’est enclenchée à partir de 2011. Alors placé sous perfusion financière de l’UE, le pays a décidé d’attirer des capitaux étrangers en offrant des “visas dorés” aux investisseurs immobiliers et en proposant des avantages fiscaux aux retraités européens ou aux nomades numériques.- 124% d’augmentation en dix ans -Résultat: depuis 2015, les prix de l’immobilier au Portugal ont augmenté de 124%, contre une hausse de 53% en moyenne dans l’UE, selon Eurostat. Au premier trimestre 2025, les prix ont encore bondi de plus de 16%, un record historique, selon l’Institut national des statistiques.Cette nouvelle flambée s’explique notamment par la baisse des taux d’intérêt et la garantie publique accordée aux jeunes pour les nouveaux prêts immobiliers, une des mesures déjà prises l’an dernier pour faciliter l’accès au logement.Dans un pays où le parc locatif public représente moins de 2% des foyers et où de nombreux logements sont utilisés pour des locations touristiques de courte durée, cette pression retombe aussi sur les locataires.Dans un quartier en pleine transformation, Carlos, 55 ans, qui préfère ne pas donner son nom de famille, vit depuis cinq ans dans un container cerné par des chantiers. A l’intérieur, un matelas sommaire, quelques effets personnels et des oiseaux en cage pour lui tenir compagnie.Après le décès de sa mère, avec qui il vivait, le bail est résilié et, du jour au lendemain, il s’est retrouvé à la rue et peine à retrouver un toit.- “Illusion de l’offre” -“Je n’ai rien trouvé à moins de 800 euros”, témoigne ce jardinier municipal dont le salaire avoisine les 1.000 euros. “Avoir un salaire et ne pas pouvoir payer un loyer, c’est inacceptable!”.Dans un pays où plus de 70% de la population est propriétaire de son logement, le nouveau gouvernement entend construire près de 60.000 nouveaux logements sociaux.Il a aussi inscrit dans son programme des mesures visant à simplifier les aides publiques à la location, convertir les immeubles publics vacants, ou accélérer la rénovation et la construction grâce à des avantages fiscaux.”Ce n’est pas avec davantage de logements que cette crise va se régler”, car cela risque au contraire de “surchauffer le marché”, met toutefois en garde Luis Mendes, chercheur à l’Institut de géographie et d’aménagement du territoire.L’association des locataires lisboètes critique de son côté “l’illusion de l’offre comme solution unique” et dénonce un “manque de régulation et de courage politique”.Même la Commission européenne suggère au Portugal de prendre “des mesures de régulation des loyers pour protéger les groupes les plus touchés” ou de réglementer davantage les locations touristiques de courte durée.Les mesures adoptées par les gouvernements successifs se sont révélées “inefficaces”, regrette M. Mendes soulignant qu'”année après année l’immobilier bat de nouveaux records”.

La “villa en dehors de Paris” de Karl Lagerfeld vendue aux enchères notariales

Demeure à l’abri des regards, lieu de réception et havre de création: une propriété francilienne ayant appartenu au célèbre couturier allemand Karl Lagerfeld jusqu’à sa mort en 2019 va être vendue mardi aux enchères notariales. Acheté en 2010 par Lagerfeld, le “Domaine de voisins” situé à Louveciennes (Yvelines), surnommé “la villa en dehors de Paris” par l’icône de la mode, sera mis en vente à un prix de départ de 4,6 millions d’euros. Un parc de deux hectares renferme trois maisons distinctes, une piscine et un court de tennis, entourés “d’arbres ou de murs” assurant “discrétion et anonymat”, souligne Jérôme Cauro, notaire à l’étude Arias chargée de la vente.Principale bâtisse, la “maison du maître”, comme l’appelle Jérôme Cauro, est classique à l’extérieur, sobre à l’intérieur. L’absence de mobilier lors de la visite, à laquelle l’AFP a participé, n’aide pas à se projeter dans l’atmosphère du couturier. Quelques clichés publiés dans un livre de Marie Kalt et Patrick Mauriès sur les décors des propriétés de Karl Lagerfeld révèlent des meubles de créateurs, des affiches publicitaires allemandes collectionnées par le couturier et d’innombrables étagères de livres. – Ambassade du style Lagerfeld -“C’est une propriété qui a été l’écrin de son mobilier”, explique Arno Felber, également notaire à l’étude Arias. “Il a tout mis dans cette dernière maison, il l’aimait vraiment beaucoup. Il l’appelait +la vraie version de lui-même+”, confiait en 2021 à Vogue sa muse et bras droit Amanda Harlech.L’ancien directeur artistique emblématique de Chanel avait même fait reproduire sa chambre d’enfant dans une petite pièce aux murs tapissés d’un tissu léopard.Rien n’est certain cependant sur les habitudes de Karl Lagerfeld dans cette maison. La légende dit qu’il n’y aurait dormi qu’une seule nuit, qu’il aurait accueilli une grande réception en l’honneur de la princesse Caroline de Monaco ou encore qu’il la prêtait volontiers à ses amis. “Il aimait y venir la journée pour créer et il aimait recevoir”, croit savoir Jérôme Cauro. Les trois salons et la cuisine, dotée de quatre fours, cinq éviers, deux frigos et deux friteuses, sont en effet dimensionnés pour des dîners de 100 personnes. L’atelier de Karl Lagerferld occupait une grande partie du 1er étage de la demeure de 600 m², où il avait installé des voilages sur chaque fenêtre et s’éclairait de lumières très blanches, comme il en avait l’habitude dans ses ateliers. De ses phases de création restent quelques pots carrés de peinture laissés dans un tiroir.A deux pas se trouve la “maison d’amis” et ses trois chambres, et en contrebas du parc la “pool house”, une maison avec une chambre, adjacente à la piscine et au terrain de tennis. – Extincteurs design -Selon l’étude notariale Arias, la légende de la mode a réalisé des “travaux colossaux” dans cette propriété qui a appartenu au poète Leconte de Lisle et à des membres de la famille Rothschild dans la première moitié du XIXe siècle. “On n’a pas de facture, mais on estime que le montant des travaux est proche du montant de mise à prix” de 4,6 millions, indique Arno Felber. Tous les bâtiments ont été rénovés et modernisés avec un soin du détail qui est allé jusqu’à la peinture des prises électriques et au choix d’extincteurs au design argenté pour ne pas jurer avec la décoration.Laissée à l’abandon après le décès du “Kaiser”, la maison a été rachetée en 2023 par une foncière qui a repris son entretien et l’a remise en vente.Jérôme Caudo assure avoir eu “des contacts avec des familles” et pense que le bien peut aussi intéresser des acteurs de l’événementiel ou des sociétés. La vente se déroulera “à la bougie”, selon la méthode d’adjudication traditionnelle des notaires: le temps de l’enchère est défini par la consumation de deux bougies d’une quinzaine de secondes chacune. En mars 2024, l’appartement parisien de Karl Lagerfeld, un trois-pièces futuriste de 260 m2 doté d’un dressing de plus de 50 m2, avait été vendu dix millions d’euros par l’étude de notaires Althemis, soit deux fois plus que son prix de vente.