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Duplomb (LR) n’exclut pas un nouveau texte pour réintroduire l’acétamipride

Le sénateur LR Laurent Duplomb, dont la loi a été en partie censurée la veille par le Conseil constitutionnel, n’a pas exclu vendredi un nouveau texte pour réintroduire le pesticide acétamipride contesté, mais en tenant compte cette fois des critères imposés par les Sages.Le Conseil constitutionnel dit que la réintroduction, sous conditions, de l’acétamipride, interdit en France depuis 2018, “n’était pas encore assez encadré sur la durée, (que) ce n’était pas encore assez encadré sur la liste des filières”, dans le texte que j’ai présenté, a reconnu sur RMC l’auteur de cette loi qui a fait l’objet d’une pétition demandant son abrogation, signée par plus de 2,1 millions d’opposants.”En fait, il nous donne les éléments qui pourraient permettre, avec un nouveau texte, de trouver des solutions pour pouvoir peut être réintroduire” l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, dont la réintroduction a été jugée par les Sages contraire à la Charte de l’environnement.La décision du Conseil constitutionnel a été saluée, à gauche, comme une victoire pour l’écologie. “Il reste encore du temps pour examiner ce qui va se passer, comment nous allons pouvoir le faire”, a ajouté Laurent Duplomb, estimant que “le Conseil constitutionnel ne ferme pas la porte”.La réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride a cristallisé la contestation contre la loi Duplomb. Son retour était réclamé par certains producteurs de betteraves et de noisettes pour lutter contre les ravageurs.Les Sages ont estimé que “faute d’encadrement suffisant”, cette mesure était contraire au “cadre défini par sa jurisprudence, découlant de la Charte de l’environnement”, selon un communiqué.Dans leur décision, ils rappellent que les néonicotinoïdes “ont des incidences sur la biodiversité, en particulier pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux” et “induisent des risques pour la santé humaine”.La FNSEA, premier syndicat agricole, a dénoncé une décision “inacceptable”.Quant au groupe écologiste à l’Assemblée, il a fait part de son intention de déposer une proposition de loi pour tenter d’obtenir “une abrogation totale” de la loi.

Le taux de chômage stable en France, mais les jeunes inquiètent

Le taux de chômage en France est resté stable à 7,5% au deuxième trimestre, a rapporté l’Insee vendredi, mais le chômage des jeunes (19%) inquiète François Bayrou, favorable à un “plan d’urgence” en leur faveur.Le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail, recherchant un emploi et immédiatement disponibles pour en prendre, a légèrement augmenté de 29.000 sur le trimestre à 2,4 millions de personnes.Le chômage dans la population active demeure ainsi “légèrement supérieur” aux 7,1% de fin 2022, début 2023, son point le plus bas depuis 1982, et inférieur de trois points à son pic de mi-2015.Cet indicateur montre aujourd’hui “une forme de résilience du marché du travail”, avec notamment un taux d’emploi qui continue d’augmenter, tiré notamment par le recul de l’âge de départ en retraite, relève Mathieu Plane, directeur adjoint du département Analyse et prévision de l’OFCE.Mais dans le même temps, l’emploi salarié privé a perdu quelque 100.000 postes (-0,4%) par rapport au printemps 2024, selon des chiffres publiés par l’Insee mercredi mais calculés à partir de données différentes – soit “deux thermomètres assez différents”, relève l’économiste pour expliquer un tel écart.Point particulièrement sensible, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans a diminué de 0,2 point par rapport au premier trimestre, mais reste élevé à 19%, et en augmentation de 1,2 point sur un an.Cette hausse inquiète le Premier ministre François Bayrou, qui a appelé dans une vidéo postée mercredi à un “plan d’urgence pour qu’on puisse proposer un travail à un plus grand nombre de jeunes”.De son côté, le ministère du Travail a indiqué à l’AFP qu'”une série de mesures sont en cours de lancement pour la rentrée”, ajoutant qu’il s’agit “d’ouvrir le capot et voir ce qui peut être amélioré concrètement et rapidement, plutôt que du gros investissement d’un argent qu’on n’a plus”.- Mesures budgétaires -Le 11 juillet, les ministres du Travail, de l’Education et des Sports avaient déclaré vouloir “mobiliser davantage les entreprises” pour la découverte des métiers dès le collège ou encore “développer 50.000 places en deux ans” dans les formations en alternance pour les premiers niveaux de qualification.Les jeunes mettent beaucoup plus de temps à s’insérer sur le marché du travail en France qu’au Royaume-Uni ou en Allemagne, selon une étude publiée en mars par le Conseil d’analyse économique, qui dépend de Matignon.Autre cause du taux d’emploi plus faible en France que chez ses voisins, les 55-64 ans ont été 61,8% à travailler au deuxième trimestre, soit 1,7 point de plus qu’un an auparavant et 0,3 point de plus qu’au trimestre précédent.Le taux de chômage des 50 ans et plus reste stable à 4,8% et a baissé de 0,2 point sur un an.La part des CDI dans l’emploi total s’est tassée de 0,1 point à 51,2% au deuxième trimestre, tandis que celui des indépendants a augmenté de 0,2 point à 9,1%, mais “ce ne sont pas forcément des emplois de très bonne qualité” notamment dans l’auto-entrepreunariat, relève M. Plane.Le halo autour du chômage, constitué des personnes qui souhaitent un emploi mais n’en recherchent pas ou ne sont pas immédiatement disponibles, atteint 1,9 million de personnes, soit 4,4% de la population des 15-64 ans. Il augmente légèrement sur le trimestre, de 21.000 personnes, mais diminue de 51.000 personnes sur un an.La stabilité du chômage pourrait toutefois être de courte durée avec les mesures budgétaires annoncées par François Bayrou pour 2026 afin de réduire les dépenses publiques.Ces mesures impacteront “la croissance, qui elle-même aura un effet sur le marché du travail”, prévoit Mathieu Plane.Des coupes contre lesquelles des syndicats veulent mobiliser à la rentrée, ce qui est aussi l’objectif d’appels divers et variés lancés ces dernières semaines sur les réseaux sociaux pour “tout bloquer” le 10 septembre.

La Bourse de Paris en timide hausse entre droits de douane et guerre en Ukraine

La Bourse de Paris évolue en timide hausse vendredi, partagée entre les incertitudes commerciales alors que certains secteurs espèrent encore des exemptions de droits de douanes américains, et les avancées possibles en Ukraine.Vers 09H45 à Paris, l’indice vedette de la place parisienne glanait quelque 0,13%, soit une hausse de 9,88 points pour s’établir à 7.719,20 points. Le CAC 40 s’était octroyé 0,97% à la clôture jeudi, à 7.709,32 points.”Un sentiment de prudence domine les marchés, alors que les investisseurs évaluent les conséquences d’une avalanche de droits de douane sur de nouveaux partenaires commerciaux”, commente Susannah Streeter, responsable de l’analyse des marchés chez Hargreaves Lansdown.Les nouveaux droits de douane américains sur les produits en provenance de dizaines d’économies sont entrés en vigueur jeudi à 04H01 GMT, esquissant le nouvel ordre commercial mondial voulu par Donald Trump.L’Union européenne (UE), qui compte parmi les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, est désormais concernée par un taux de 15%.A ce stade, l’UE n’a pas obtenu d’exception pour les vins et spiritueux, un secteur particulièrement sensible pour des pays comme la France et l’Italie.La “bonne nouvelle”, c’est que les négociations continuent entre l’Union européenne et l’administration Trump, a relevé Maxime Toubart, coprésident du Comité Champagne, l’organisation interprofessionnelle de la filière en France.En parallèle, les investisseurs scrutent la situation de l’Ukraine.Donald Trump s’est dit jeudi toujours prêt à rencontrer Vladimir Poutine même si ce dernier refuse de voir Volodymyr Zelensky, qui insiste pour être à la table des discussions visant à trouver une issue au conflit en Ukraine.”La Maison Blanche n’a pas encore confirmé de date, mais il s’agirait du premier sommet entre présidents américain et russe depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022″, note Jim Reid, économiste à la Deustche Bank.Interrogé sur le fait de savoir si l’ultimatum qu’il a donné à son homologue russe pour trouver un accord avec Kiev sous peine de sanctions sévères était toujours fixé à vendredi, le président américain est resté vague.Feu vert pour ValnevaLe laboratoire franco-autrichien spécialisé dans les vaccins Valneva s’appréciait en Bourse après la levée de la suspension du vaccin anti-chikungunya du groupe par l’agence de santé américaine Food and Drug Administration (FDA).Le titre gagnait 3,85% à 3,72 euros sur un indice parisien élargi SBF 120 en hausse de 0,17%, vers 09H45 à Paris.

France: le taux de chômage stable à 7,5% au deuxième trimestre, selon l’Insee

Le taux de chômage en France au sens du Bureau international du Travail (BIT) s’établit à 7,5% au deuxième trimestre 2025, a rapporté vendredi l’Insee, qui a aussi révisé de 7,4% à 7,5% le taux du premier trimestre.Le taux de chômage reste donc “stable”, selon l’Institut national des Statistiques, qui précise que le nombre de chômeurs au sens du BIT augmente de 29.000 sur le trimestre à 2,4 millions de personnes.Le taux de chômage de la population active en France demeure ainsi “légèrement supérieur” à son point le plus bas depuis 1982, de 7,1%, et inférieur de 3 points à son pic de mi-2015.Ce taux ne prend en compte que les chômeurs qui recherchent du travail et sont immédiatement disponibles sur le marché du travail. Il est calculé sur la base d’une enquête et ses résultats diffèrent des statistiques sur les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail.Au deuxième trimestre, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans diminue de 0,2 point par rapport au premier trimestre, mais reste élevé à 19% et en augmentation de 1,2 point sur un an.Le taux de chômage des seniors de 50 ans et plus reste stable sur le trimestre à 4,8% et inférieur de 0,2 point par rapport au deuxième trimestre 2024.Celui des 25-49 ans augmente de 0,2 point sur le trimestre et de 0,3 point sur un an à 6,9%.Le taux de chômage des femmes est “quasi stable” (-0,1 point) à 7,3%, tandis que celui des hommes augmente de 0,2 point à 7,7%.Le halo autour du chômage, constitué des personnes qui souhaitent un emploi mais n’en recherchent pas ou ne sont pas immédiatement disponibles, atteint 1,9 million de personnes, soit 4,4% de la population des 15-64 ans. Il augmente légèrement sur le trimestre, de 21.000 personnes, mais diminue de 51.000 personnes sur un an.Enfin, le taux d’emploi continue de progresser, quoique très légèrement, au deuxième trimestre, atteignant 69,6%, son plus haut historique depuis que l’Insee a commencé à le mesurer en 1975. Il est 0,5 point au-dessus de son niveau du deuxième trimestre 2024.

Loi Duplomb: le Conseil constitutionnel censure la réintroduction du pesticide acétamipride

Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi la disposition la plus contestée de la loi Duplomb, qui prévoyait la réintroduction sous conditions de l’acétamipride, un pesticide interdit de la famille des néonicotinoïdes, jugée par les Sages contraire à la Charte de l’environnement.Le Conseil constitutionnel a au contraire validé les simplifications administratives accordées aux plus gros élevages, ainsi qu’à la construction d’ouvrages de stockage d’eau à finalité agricole — avec néanmoins quelques réserves pour cette deuxième mesure.Il a également estimé que la procédure d’adoption du texte, qui avait été rejeté par ses propres défenseurs à l’Assemblée, était conforme à la Constitution.Emmanuel Macron “a pris bonne note de la décision du Conseil constitutionnel et promulguera la loi telle qu’elle résulte de cette décision dans les meilleurs délais”, a immédiatement réagi l’Elysée.La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a estimé que cette décision maintient “une divergence entre le droit français et le droit européen” et les “conditions d’une concurrence inéquitable faisant courir un risque de disparition de certaines filières”, en promettant que le gouvernement serait “à leurs côtés pour ne pas les laisser sans solution”.La loi Duplomb, adoptée au Parlement début juillet avec le soutien des macronistes, LR et l’extrême droite, a fait l’objet d’un vaste mouvement de protestation, y compris au sein du monde scientifique. Une pétition réclamant son abrogation a réuni plus de 2,1 millions de signatures.La réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, interdit depuis 2018 en France mais autorisé ailleurs en Europe, a cristallisé la contestation. Son retour était réclamé par certains producteurs de betteraves et de noisettes pour lutter contre les ravageurs.Le Conseil constitutionnel, présidé depuis peu par Richard Ferrand, a ainsi dû rendre une décision sous pression à la fois de l’opinion et du monde agricole.Il a finalement estimé que “faute d’encadrement suffisant”, cette mesure était contraire au “cadre défini par sa jurisprudence, découlant de la Charte de l’environnement”, selon un communiqué.Dans leur décision, les Sages rappellent que les néonicotinoïdes “ont des incidences sur la biodiversité, en particulier pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux” et “induisent des risques pour la santé humaine”.En 2020, ils avaient consenti à une dérogation temporaire à leur interdiction, cantonnée à la filière des betteraves et à l’enrobage des semences.Cette fois, ils censurent la dérogation introduite dans la loi en relevant qu’elle n’est pas limitée dans le temps, ni à une filière particulière, et concerne aussi la pulvérisation, aux risques élevés de dispersion des substances.Avec une telle dérogation, le législateur “a privé de garanties légales le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé” garanti par la Charte de l’environnement, à valeur constitutionnelle, écrivent les Sages dans leur décision. “Sur le plan politique, il y a incontestablement une victoire écologiste puisque le Conseil constitutionnel renforce la Charte de l’environnement”, a relevé pour l’AFP la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina.- “Choc inacceptable” -Cette censure “va conduire inexorablement à encore plus d’importations avec de l’acétamipride et de moins en moins de productions françaises victimes d’impasses techniques”, a déploré le sénateur LR Laurent Duplomb, à l’initiative de ce texte présenté comme une réponse aux grandes manifestations agricoles de 2024.Si la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, a salué une “victoire d’étape”, la puissante FNSEA a fait état d’un “choc, inacceptable et incompréhensible”. Marine Le Pen a elle reproché au Conseil constitutionnel de se “comport(er) comme un législateur alors qu’il n’en détient pas la légitimité démocratique”. “Le niveau d’ingérence des juges constitutionnels devient un vrai problème pour notre démocratie”, a abondé le patron des députés LR Laurent Wauquiez.La gauche, qui avait saisi le Conseil constitutionnel, s’est elle félicitée en choeur. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a salué une “victoire pour l’écologie”. Et la cheffe des Ecologistes, Marine Tondelier, a réagi en publiant une fleur sur X. Tout en déplorant auprès de l’AFP qu’une telle décision doive “venir du Conseil constitutionnel” face à des macronistes qui n’ont “rien écouté”.- Réserves -Les recours visaient également la procédure utilisée à l’Assemblée pour faire adopter le texte. Ses défenseurs l’avaient eux-mêmes rejeté d’emblée pour contourner les quelque 3.500 amendements déposés – dont beaucoup par les écologistes et les Insoumis – empêchant leur examen dans l’hémicycle. Mais le Conseil constitutionnel a estimé que les parlementaires doivent pouvoir “utiliser sans entrave les procédures” à leur disposition, et que l’adoption de cette motion de rejet préalable “n’a méconnu ni le droit d’amendement, ni les exigences de clarté et de sincérité du débat parlementaire”.Concernant les mesures sur certains ouvrages de stockage d’eau avec une finalité agricole, pour lesquels la loi Duplomb prévoit notamment une présomption d’intérêt général majeur, le Conseil a émis deux réserves d’interprétation.Les mesures adoptées ne doivent pas permettre de prélèvement dans des nappes inertielles – qui se vident ou se remplissent lentement – et devront pouvoir être contestées devant un juge. Les Sages ont par ailleurs validé sans réserve des dispositions très attendues par certains agriculteurs facilitant l’agrandissement ou la construction de bâtiments d’élevages de porcs ou de volailles.Ils ont enfin censuré des dispositions qui concernaient la répression de certaines infractions environnementales, considérées comme “cavalier législatif”, c’est-à-dire sans lien suffisant avec le texte initial.

Le flegme de Wall Street à l’égard des droits de douane américains s’estompe

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé jeudi, quelque peu lestée par la mise en application d’une vague de nouvelles surtaxes douanières américaines, la tech montrant toutefois des signes d’optimisme.Après une ouverture en hausse, le Dow Jones a perdu 0,51% et l’indice élargi S&P 500 0,08%. Seul l’indice Nasdaq (+0,35%) a résisté à cette dynamique baissière, atteignant un nouveau record à 21.242,70 points.”Tout s’est en quelque sorte effacé à l’unisson après les sommets atteints en début de séance” en raison d’un “épuisement des acheteurs”, commente auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com.Parmi les investisseurs, une partie “s’inquiète un peu que le marché soit trop confiant par rapport aux droits de douane”, ajoute l’analyste.Depuis 00H01 (04H01 GMT) des surtaxes comprises entre 15% et 41% viennent remplacer, pour les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, les droits de douane de 10% mis en place en avril, qui restent cependant en vigueur pour plus d’une centaine de pays.Elles ont pour but, selon le président américain, de rééquilibrer les échanges entre les Etats-Unis et leurs partenaires, qui “profitent” d’après lui de la première puissance économique mondiale.Malgré la dynamique haussière observée sur la place américaine ces derniers mois, et la réalisation de nouveaux records pour le S&P 500 et le Nasdaq, la question commerciale “pèse toujours sur le marché, qui se demande ce que ça pourrait signifier pour l’inflation et les bénéfices”, assure Patrick O’Hare.L’inflation aux Etats-Unis a repris en juin et plusieurs indicateurs, notamment sur le marché de l’emploi, ont déjà mis en avant un essoufflement de l’économie américaineAu-delà des surtaxes généralisées, Donald Trump a mis en oeuvre ou a prévu toute une volée de droits de douane sectoriels, pour l’acier, l’aluminium, les voitures ou encore les produits pharmaceutiques.”Dans l’ensemble, le marché continue de fonctionner en partant du principe que les négociations vont se poursuivre et que ces droits de douane plus élevés pour beaucoup de ces pays finiront par baisser”, souligne Patrick O’Hare.Les investisseurs se sont par exemple réjouis de l’annonce par Donald Trump d’importantes exemptions qui devraient s’appliquer sur les futurs droits de douane de 100% sur les “puces et semiconducteurs”.- Introduction en Bourse réussie pour Firefly -Côté indicateurs, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté à 226.000, au-delà des attentes des analystes qui tablaient sur 221.000 demandes.Du côté des entreprises, l’entreprise spatiale américaine Firefly Aerospace a été acclamée pour son premier jour en Bourse.Le fabricant de microprocesseurs Intel a été boudé (-3,14% à 19,77 dollars) après un appel à la démission de son patron lancé par Donald Trump.”Le directeur général d’Intel fait face à un grave conflit d’intérêts et doit démissionner immédiatement. Il n’y a pas d’autre solution à ce problème”, a fustigé jeudi le président américain sur sa plateforme Truth Social, alors que Lip-Bu Tan a pris la tête d’Intel mi-mars.Le laboratoire américain Eli Lilly (-14,14% à 640,86 dollars) a dévissé malgré la publication de résultats meilleurs qu’anticipé au deuxième trimestre. Il a aussi annoncé de nouveaux résultats pour sa pilule expérimentale anti-obésité.L’application d’apprentissage des langues Duolingo (+13,75% à 390,84 dollars) a bondi à l’annonce d’une revue à la hausse de ses prévisions pour l’exercice fiscal annuel, portée par l’utilisation de plus en plus importante des outils liés à l’IA.

Les négociations se poursuivent après l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane américains

Des pays continuent jeudi de négocier avec Washington dans l’espoir de réduire l’impact des surtaxes massives désormais imposées sur leurs produits par Donald Trump, qui entend remodeler le commerce international au profit des Etats-Unis.Appliquées depuis 00H01 (04H01 GMT) ces surtaxes viennent remplacer, pour les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, les droits de douane de 10% mis en place en avril, qui restent cependant en vigueur pour plus d’une centaine de pays.Elles ont pour but, selon le président américain, de rééquilibrer les échanges entre les Etats-Unis et leurs partenaires, qui “profitent” d’après lui de la première puissance économique mondiale.”Il est minuit !!! Des milliards de dollars de droits de douane affluent maintenant vers les Etats-Unis d’Amérique”, a-t-il claironné sur son réseau Truth Social quelques minutes après l’échéance. Ces surtaxes se situent dans une large fourchette, comprise entre 15% et 41%.Parmi les partenaires visés par les taux les plus élevés, la Suisse tentait toujours ces derniers jours de négocier avec Washington, dans l’espoir de faire baisser la surtaxe de 39% désormais appliquée aux produits helvétiques.En signe de bonne volonté, Berne a annoncé jeudi ne pas envisager “pour l’instant” de représailles sur les produits américains.- Autres surtaxes à venir -Le gouvernement sud-africain a annoncé de son côté que le président Cyril Ramaphosa s’était entretenu mercredi avec son homologue américain, Pretoria assurant que “les deux dirigeants se sont engagés à poursuivre leurs discussions”.L’Afrique du Sud est le pays d’Afrique subsaharienne le plus durement visé, avec des droits de douane additionnels de 30% désormais imposés sur ses exportations.Avant l’entrée en vigueur de ces nouvelles taxes, le taux effectif moyen appliqué aux produits entrant aux Etats-Unis était déjà de 18,4%, soit le plus élevé depuis 1933, selon le centre de recherche Budget Lab de l’Université Yale.Ce taux devrait maintenant s’établir à près de 20%, selon les analystes de Pantheon Macroeconomics.Et de nouvelles annonces sont attendues, puisque le locataire de la Maison Blanche souhaite également taxer les produits pharmaceutiques et les semiconducteurs importés.Ces derniers, ainsi que les puces, devraient se voir appliquer une taxe de 100%, a-t-il précisé mercredi.Wall Street n’a malgré tout pas semblé particulièrement inquiète devant cette nouvelle étape, les indices à la Bourse de New York ouvrant en hausse jeudi, suivant la tendance observée sur les marchés européens.- Impact économique attendu -Les investisseurs estiment que l’entrée en vigueur de ces droits de douane apporte plus de certitudes et observent qu’un certain nombre d’exceptions ont été ajoutées, selon les pays, réduisant l’amplitude des surtaxes.Pour l’heure, alors que le gouvernement américain assurait que “des dizaines d’accords” seraient signés ces derniers mois, tout juste sept ont été annoncés, notamment avec l’UE, le Japon ou le Royaume-Uni.Il s’agit le plus souvent de pré-accords, devant encore être formalisés, accompagnés de promesses d’investissements massifs aux Etats-Unis.Signe que tout ne semble pas encore finalisé, Tokyo et Washington faisaient ces dernières heures une lecture différente sur la manière dont les 15% sont désormais appliqués sur les produits japonais. Le Japon y voit un plafond (si les droits de douane antérieurs étaient inférieurs à 15%), alors que les Etats-Unis soulignaient qu’ils venaient s’ajouter aux taxes pré-existantes.La trêve dans la guerre commerciale avec la Chine reste également en vigueur, les deux premières économies mondiales s’étant accordées le mois dernier sur le maintien d’une pause tarifaire afin de poursuivre leurs négociations: les droits de douane supplémentaires américains sur les produits chinois sont fixés temporairement à 30%, tandis que les taxes chinoises sur les importations américaines restent à 10%.Prévue pour arriver à expiration le 12 août, la trêve devrait être prolongée “de 90 jours supplémentaires”, a estimé sur Fox Business le secrétaire au Commerce Howard Lutnick, “c’est mon sentiment”.Le président Trump a vanté les mérites des accords déjà conclus, qui gonflent les recettes publiques d’une économie largement endettée.Selon Howard Lutnick, les surtaxes devraient rapporter aux Etats-Unis 50 milliards de dollars chaque mois. “Ce sont des chiffres incroyables. Et personne ne riposte”, a-t-il vanté. L’impact de ces taxes sur les importations continue cependant d’inquiéter les économistes, qui les voient nourrir l’inflation et ralentir la croissance aux Etats-Unis, avec des effets sur l’emploi.

A Genève, les négociations plastique s’enlisent autour du pétrole

A Genève, les négociations en vue d’établir le premier traité international contre la pollution plastique sont bloquées par des pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production de plastique vierge, rapportent à l’AFP plusieurs sources impliquées dans les tractations, tandis que les ONG dénoncent la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie pour influer sur les débats.”On est dans un dialogue de sourds, avec très peu de pistes pour atterrir” ou faire des avancées dans la négociation, a indiqué une source diplomatique européenne, visant les pays essentiellement pétroliers qui s’opposent à ce que tout objectif de réduction de production de plastique pour juguler la pollution soit inscrit dans le traité.Ce projet de texte “juridiquement contraignant” est destiné à permettre de réguler au niveau mondial la production, la consommation et la fin de vie du plastique, alors que chaque année 22 millions de tonnes de déchets plastique sont rejetées dans l’environnement. Les microplastiques qui en sont issus empoisonnent sols, océans, biodiversité, jusqu’aux tissus humains, or les prévisions officielles tablent encore sur un triplement de la production mondiale de plastique d’ici 2060.Au total, quelque 184 pays participent à ce nouveau round de négociations onusiennes après l’échec de la dernière session fin 2024 à Busan, en Corée du Sud.- “Les positions se cristallisent” -“Les positions se cristallisent”, confirme à l’AFP une autre source, observateur de la société civile qui a assisté à plusieurs sessions à huis clos de négociation. “Ce n’est pas une négociation, c’est une prise d’otages”, ajoute une autre observatrice ayant elle aussi requis l’anonymat, qui se désole que rien ne bouge. Les documents soumis par les délégations montrent que l’Arabie Saoudite, les pays arabes, la Russie et l’Iran, qui disent “partager les mêmes idées” dans un groupe baptisé “like minded”, refusent toute mesure contraignante sur la production.Cette position est ardemment défendue depuis Busan. Ces pays souhaitent que le traité ne couvre pas l’origine pétrolière du plastique, pour se concentrer uniquement sur l’aval lorsqu’il est devenu un déchet (financement de la collecte, du tri et du recyclage, notamment, dans les pays en développement), alors que la résolution initiale pour lancer les négociations porte sur tout “le cycle de vie” du plastique.Si le texte ne doit être qu’une aide aux pays en développement pour qu’ils gèrent mieux leurs déchets, “on n’a pas besoin d’un traité international pour le faire”, juge la source diplomatique selon laquelle “on est sur un bras de fer avec des pays prêts à ce qu’il n’y ait pas de traité” du tout.Jeudi, plusieurs ONG ont par ailleurs dénoncé la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie dans les négociations. Graham Forbes, le chef des campagnes anti-plastique de Greenpeace a jugé “inacceptable” que “les industries qui profitent de la pollution plastique” soient “au premier rang des négociations lorsqu’il s’agit d’essayer de trouver des solutions”.Aucun consensus non plus n’émerge sur un autre point dur, l’article 3 du futur traité: l’établissement d’une liste de substances chimiques jugées potentiellement dangereuses pour l’environnement ou la santé humaine: additifs, colorants, polluants dits “éternels” (PFAS), phtalates, à laquelle les industriels de la chimie ont également déclaré leur opposition.- “Pas de liste” -“Certains ne veulent pas de liste du tout, ou alors que chaque pays puisse faire sa propre liste de produits dangereux, ce qui peut déjà être fait et sans besoin de traité international”, relève la même source.Jeudi, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a pourtant vivement encouragé les pays à prévoir des mesures protégeant la santé. “La pollution plastique pose des risques significatifs et croissants” pour la santé humaine, a déclaré le patron de l’organisation Adhanom Ghebreyesus à la presse.”Ces risques pèsent de façon disproportionnée sur les populations vulnérables, et les communautés qui vivent près des sites d’extraction ou de gestion des déchets”, a-t-il dit.”Il y a vingt ans on ne savait pas à quel point les plastiques peuvent être dangereux”, a ajouté Rudiger Krech, chargé de l’environnement à l’OMS. “On étudie en ce moment les nanoplastiques qui peuvent être trouvés dans les cerveaux humains, et on voit que cela peut être lié à beaucoup de maladies”.

Négociations plastique: les écologistes dénoncent la présence croissante de lobbyistes du pétrole

Les ONG environnementales ont dénoncé jeudi la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie dans les négociations intergouvernementales de Genève censées déboucher d’ici au 14 août sur le texte du premier traité mondial de lutte contre la pollution plastique.L’ONG CIEL, basée à Washington et à Genève, qui apporte un soutien juridique aux pays en développement, a comptabilisé “au moins 234 lobbyistes de l’industrie pétrolière et chimique” inscrits comme participants à cette session de négociation baptisée CNI5-2.Le CIEL a analysé une liste de participants fournie par l’ONU.De session en session, le nombre des “lobbyistes de l’industrie fossile” s’accroît, note l’organisation qui en avait comptabilisé 143 en 2023 à Nairobi (CNI3), 196 en avril 2024 à Ottawa (CNI4), et 220 à Busan en novembre 2024 (CNI5-1) avec la même méthode.Ils “influencent le processus de négociation et ne devraient pas être là, car ils ont un conflit d’intérêts direct avec la négociation en cours”, a affirmé à l’AFP Rachel Radvany de CIEL.Pour la même raison, en 2003, les représentants de l’industrie du tabac n’étaient pas admis lors des négociations à l’OMS pour établir le traité mondial de lutte contre le tabac, a-t-elle rappelé.La présence à Genève des lobbyistes du pétrole pourrait être encore plus importante, prévient CIEL. Plusieurs pays ont dans leur délégation des personnes identifiées comme “ingénieur chimiste” ou “conseiller technique” qui ne sont pas intégrées dans le décompte de CIEL en l’absence de preuve, s’ils n’ont pas dévoilé leur affiliation au moment de leur inscription.L’étude ne comptabilise pas non plus les représentants des secteurs consommateurs de plastique comme l’agroalimentaire ou la cosmétique, dont des membres suivent aussi les débats.- “Traité plastique pas à vendre” -Au total, les lobbyistes de la pétrochimie sont “plus nombreux” que les scientifiques de la coalition scientifique (60 inscrits), que la délégation des peuples indigènes (36) et même que les représentants des 27 pays de l’UE (233), dit CIEL.Greenpeace a dénoncé à sa façon les lobbyistes du pétrole: 22 militants de dix pays européens ont escaladé jeudi le portique d’entrée du Palais des Nations pour déployer deux banderoles mentionnant notamment que le “traité plastique n’est pas à vendre”. De l’eau noire a été répandue au sol pour figurer le pétrole.  Graham Forbes, le chef des campagnes anti-plastique de l’ONG juge “inacceptable” que “les industries qui profitent de la pollution plastique” soient “au premier rang des négociations lorsqu’il s’agit d’essayer de trouver des solutions”.”Ces acteurs ont un intérêt personnel à obtenir un accord faible qui leur permettrait de continuer à produire du plastique sans limite pour l’éternité, condamnant les générations futures à des lendemains toxiques” a-t-il dénoncé.Une troisième ONG, IPEN (International Pollutants Elimination Network) a dénoncé dans une lettre le manque de places pour les observateurs dans les salles où sont discutés les détails techniques -mais cruciaux- du traité. IPEN regrette notamment le développement de “négociations informelles” non ouvertes aux observateurs, contrairement à ce qui s’était passé lors des négociations de la Convention de Bâle sur les mouvements transfrontières des déchets dangereux, de Rotterdam sur les produits chimiques et pesticides dangereux, ou encore celle de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP).”Nous sommes beaucoup moins nombreux que les observateurs des ONG”, a répondu à l’AFP Matthew Kastner, porte-parole de l’American Chemistry Council, membre du Conseil international des associations chimiques (ICCA), qui s’est élevé contre les affirmations des écologistes.Selon son propre décompte, l’industrie pétrolière et chimique compte 136 représentants, alors que les ONG environnementales en comptent quelque “1.500”, selon lui.Des chiffres jugés incomparables par Rachel Radvany du CIEL. Les entreprises disposent de budgets et d’avantages considérables pour influencer les négociations, fait-elle valoir, alors que le militant d’une communauté locale subissant la pollution d’une usine pétrochimique aura toutes les difficultés du monde à parvenir à Genève pour témoigner.Les représentants des entreprises sont là “pour défendre leurs propres emplois”, ajoute Delphine Levi Alvares de CIEL, “nous, nous ne sommes pas là pour garder nos emplois, nous représentons des intérêts publics. Si demain nous perdons notre emploi parce qu’il n’y a plus de pollution plastique, nous serons plus qu’heureux”.