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La Bourse de Paris finit en légère baisse

La Bourse de Paris a terminé en légère baisse jeudi, prenant acte d’une déclaration de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, sur la “fin” du cycle actuel de desserrement monétaire en zone euro, après une nouvelle baisse des taux de l’institution.Le CAC 40 a perdu 0,18%, clôturant à 7.790,27 points, en recul de 14,40 points. La veille, l’indice vedette parisien avait gagné 0,53%.La BCE a baissé jeudi son principal taux directeur de 0,25 point, afin de revigorer la croissance économique dans la zone euro, menacée par la guerre commerciale américaine. Mais la présidente de l’institution a laissé entendre que la BCE pourrait faire une pause dans son cycle de baisse de ses taux entamé l’an dernier.”Au niveau actuel des taux d’intérêt, nous arrivons à la fin d’un cycle de politique monétaire qui répondait à des chocs cumulés, dont le Covid-19, la guerre en Ukraine et la crise énergétique”, a souligné Mme Lagarde.”C’est une demi-surprise pour les marchés. Une large majorité des investisseurs tablaient auparavant encore sur une baisse des taux au courant de l’été, et encore une à la fin de l’année”, a expliqué à l’AFP Raphaël Dupuy-Salle, gérant monétaire chez Sienna IM.Les baisses des taux sont généralement favorables à l’économie, et donc aux actions des entreprises, qui profitent de conditions de crédit plus avantageuses.La hausse annoncée jeudi fait passer à 2,0% le taux de dépôt, qui fait référence, un niveau “considéré comme étant en position neutre, ne freinant ni ne stimulant la demande dans l’économie”, a noté Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown.Sur le marché obligataire, avec cette perspective de pause, le rendement de l’emprunt à dix ans français a atteint 3,25%, contre 3,20% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, a grimpé à 2,58%, contre 2,52% la veille en clôture.  Autre sujet de préoccupation durant la séance: l’évolution du dialogue entre la Chine et les Etats-Unis sur leurs tensions commerciales et diplomatiques.Le président américain Donald Trump a appelé son homologue chinois Xi Jinping et assuré que leur conversation d’environ une heure et demie jeudi s’était conclue “de manière très positive”.M. Trump a aussi déclaré dans un message sur son réseau Truth Social que ses équipes et celles du dirigeant chinois se rencontreraient “bientôt” pour discuter des droits de douane.Pernod Ricard en reculLe géant des spiritueux, en difficultés depuis plusieurs mois en raison du contexte de tensions commerciales, a chuté de 5,06% à 88,18 euros. Il a aussi pâti des mauvais résultats de son concurrent Brown-Forman, fabricant du Jack Daniel’s, qui a déclaré souffrir d’un “environnement rendu difficile par les incertitudes macroéconomiques et géopolitiques ayant un impact négatif sur la confiance des consommateurs”.

Hausse des budgets de défense: l’Otan “proche” d’un accord sur les demandes de Trump

L’Otan est “très proche” d’un accord pour dépenser beaucoup plus pour sa sécurité, s’est félicité jeudi le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth, venu en mission au siège de l’Alliance à Bruxelles pour convaincre ses alliés européens de la nécessité de ne plus dépendre des Etats-Unis.”La raison pour laquelle je suis ici est de m’assurer que tous les pays de l’Otan comprennent que (…) chaque pays doit contribuer à hauteur de 5%”, a martelé jeudi l’ancien journaliste de Fox News, à trois semaines d’un sommet de l’Otan qui doit en décider.Le président américain Donald Trump exige des Alliés européens, et du Canada, qu’ils s’engagent à consacrer au moins 5% de leur produit intérieur brut (PIB) à leur défense, sous peine de ne plus garantir leur sécurité.Et l’objectif semble en voie d’être atteint, a assuré M. Hegseth devant quelques journalistes.”Nous pensons être très proches, tout proches d’un consensus, sur un engagement de 5% pour l’Otan (au sommet de) La Haye”, les 24 et 25 juin, a-t-il déclaré après avoir rencontré ses homologues de l’Alliance à Bruxelles.”De la France à l’Allemagne, aux pays baltes, aux pays nordiques, à la Pologne, à la Grèce, à la Hongrie, et tant d’autres, l’engagement est là: 5% de dépenses de défense”, a-t-il encore affirmé. Un engagement qu’il juge indispensable au moment où Washington réclame des Européens qu’ils prennent leur sécurité en mains.”Notre message restera clair. Il s’agit de la dissuasion et de la paix par la force, mais pas de la dépendance. Il ne peut s’agir et ne s’agira pas de dépendre de l’Amérique dans un monde où les menaces sont nombreuses”, a ainsi averti le ministre américain.Inquiet d’un éventuel désengagement américain de leur continent, et face à la menace russe, les Européens se disent prêts à augmenter leurs dépenses militaires. Mais tous n’affichent pas la même volonté.”Il y a quelques pays qui ne sont pas encore tout à fait là. Je ne citerai aucun nom, nous ne le faisons pas entre amis dans cette salle. Nous les y amènerons”, a assuré sur ce point M. Hegseth.Plusieurs pays de l’Otan, dont l’Espagne, la Belgique ou l’Italie, peinent déjà à atteindre l’objectif de 2% fixé il y a plus de dix ans lors d’un précédent sommet de l’Alliance. Moins sensibles à la menace russe, ils rechignent à s’engager sur des pourcentages aussi élevés.La ministre espagnole de la Défense Margarita Robles a toutefois assuré jeudi que Madrid n’opposerait pas de veto à cette hausse sans précédent, même si l’Espagne continue à s’opposer aux pourcentages réclamés par Donald Trump.- Addition de deux dépenses -Pour assurer le succès du sommet de La Haye, le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte a proposé un chiffre global de 5%, mais sous la forme d’une addition de deux types de dépenses.Il a confirmé jeudi vouloir porter le niveau des dépenses militaires stricto sensu à 3,5% du PIB d’ici 2032, et dans le même temps de porter à 1,5% du PIB toutes celles liées à la sécurité, au sens large, comme la protection aux frontières, la mobilité militaire ou encore la cybersécurité.Cet objectif apparaît plus facilement atteignable dans la mesure où il concerne des dépenses duales, civiles et militaires, déjà engagées ou prévues par les Etats.L’objectif de 3,5% correspond, lui, au financement des capacités indispensables pour assurer la défense de l’Otan au cours des prochaines années, au moment où la Russie ne cesse de renforcer son armée. Et en dépensant 5% de leur PIB pour leur sécurité, les Alliés augmenteront de 30% leurs capacités à se défendre, a assuré un responsable militaire de l’Otan.”Nous vivons dans un monde plus dangereux”, a averti M. Rutte devant la presse, à l’issue de cette réunion. Et si l’Otan ne fait rien, elle ne sera plus en sécurité, a-t-il mis en garde. Mais, “je suis persuadé que nous y arriverons”, a-t-il insisté.Pete Hegseth, absent mercredi lors d’une session de travail avec l’Ukraine, n’a pas attendu la fin de cette réunion, et a quitté l’Otan jeudi en fin de matinée. Il a également renoncé à participer au déjeuner de travail prévu avec ses collègues de l’Alliance et son homologue ukrainien Roustem Oumerov.

A Paris, Lula exhorte Macron à conclure l’accord UE-Mercosur

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, reçu jeudi par Emmanuel Macron à Paris, a exhorté son homologue français de conclure l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, auquel Paris et plusieurs autres capitales du continent sont fermement opposées.”Mon cher Macron, ouvrez un petit peu votre cÅ“ur”, a lancé M. Lula lors d’une conférence de presse à l’Elysée. L’accord UE-Mercosur “serait la meilleure réponse que nos régions puissent apporter face au contexte incertain créé par le retour de l’unilatéralisme et du protectionnisme tarifaire”, a-t-il ajouté, sur fond de surtaxes douanières imposées partout dans le monde par le président américain Donald Trump.”Je vais assumer la présidence du Mercosur (…) pendant un mandat de six mois. Et je voudrais vous dire une chose: je ne vais pas laisser la présidence de Mercosur sans un accord avec l’Union européenne”, a-t-il insisté, avant de se dire “optimiste” sur une issue positive.Cet accord avec l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay doit permettre à l’UE d’exporter notamment plus de voitures, de machines et de spiritueux, en échange de l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.Paris s’y oppose dans sa forme actuelle. “Cet accord (…) fait porter un risque pour l’agriculture des pays européens”, a ainsi répondu Emmanuel Macron, alors que des députés français avaient réuni la veille plusieurs filières agricoles à l’Assemblée pour réaffirmer leur opposition au texte.Dans un communiqué conjoint, les ministres français, hongrois et autrichien de l’agriculture ont rappelé “leurs fortes préoccupations” sur cet accord, qu’ils jugent “déséquilibré au détriment des intérêts agricoles européens”. D’autres membres de l’UE, comme l’Allemagne ou l’Espagne, y sont en revanche favorables.Il s’agit de la première visite d’Etat en France d’un président brésilien depuis 2012. Elle intervient à quelques mois de la COP30 organisée par le Brésil en novembre. Les deux présidents, qui entretiennent des relations chaleureuses malgré leurs différends, devaient notamment partager un dîner d’Etat dans la soirée.La visite de M. Lula, qui avait lui-même accueilli son homologue français en mars 2024, va permettre de signer une série d’accords de coopération dans les domaines de l’environnement, la technologie, la défense, l’énergie et la santé.- Crises internationales -Dans le contexte mondial mouvementé, marqué notamment par les surtaxes douanières américaines ainsi que les guerres en Ukraine et au Proche-Orient, “il est d’autant plus important de retrouver des convergences avec le Brésil, un grand Etat émergent”, qui assure cette année la présidence tournante du bloc de pays émergents des Brics, a souligné l’Elysée.La France compte notamment sur la mobilisation du Brésil, qui a reconnu l’Etat palestinien en 2010, pour peser sur l’issue de la conférence organisée par la France et l’Arabie saoudite à l’ONU mi-juin, visant à redonner un élan à une solution politique au conflit israélo-palestinien.M. Lula a de nouveau accusé “le gouvernement d’extrême droite” israélien de commettre un “génocide prémédité” à Gaza “contre des femmes et des enfants”.Il a estimé que la reconnaissance de l’Etat palestinien était “un devoir moral, humain et une exigence politique de tous les dirigeants du monde”. Paris considère pour sa part que cette reconnaissance doit être accompagnée de celle d’Israël par les pays arabes.Concernant l’Ukraine, les présidents brésilien et français ont campé sur leurs positions divergentes, alors que Brasilia continue d’entretenir de bonnes relations avec la Russie et observe une attitude de neutralité vis-à-vis de la guerre en Ukraine.”Il y a un agresseur, c’est la Russie. Il y a un agressé qui est l’Ukraine. Nous voulons tous la paix, mais on ne peut pas traiter les deux belligérants de manière équidistante”, a déclaré le président français, en relevant pour autant que le Brésil avait “un rôle très important à jouer” dans la recherche d’une solution au conflit.M. Lula était à Moscou le 9 mai pour les commémorations de la victoire contre l’Allemagne nazie, où il a été reçu par le président russe Vladimir Poutine.Après sa visite à Paris, le président brésilien participera le 8 juin à un sommet économique à Monaco, puis sera à Nice le 9 avec le président Macron pour l’ouverture de la conférence de l’ONU sur les océans.

Les Bourses européennes terminent éparpillées, entre BCE et dialogue commercial sino-américain

Les Bourses européennes ont terminé sans direction commune jeudi, après une séance marquée par une nouvelle baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) et la “fin” annoncée du cycle d’assouplissement monétaire, ainsi que par un appel “positif” entre les présidents américain Donald Trump et chinois Xi Jinping.Paris a cédé 0,18%. Londres a pris 0,11% et Milan 0,74%. Francfort a gagné 0,11%, après avoir atteint un nouveau record en clôture, à 24.479,42 points.

Sophie Binet (CGT) appelle à réserver MaPrimeRénov’ au Made in France

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a appelé jeudi à maintenir MaPrimeRénov’ pour les équipements produits en France, afin de préserver l’emploi, lors d’un rassemblement en soutien aux salariés du chauffagiste BDR Thermea à Mertzwiller (Bas-Rhin).”Il faut que MaPrimeRénov’ soit maintenue. C’est indispensable d’un point de vue environnemental, mais c’est aussi indispensable d’un point de vue social”, a-t-elle déclaré à des journalistes, quelques heures après l’annonce du gouvernement de suspendre ces aides de l’Etat pour la rénovation énergétique des logements.”Et il faut que dans MaPrimeRénov’, il y ait des conditions de production locale et de Made in France. Il faut que MaPrimeRénov’ finance les équipements qui sont produits en France”, a-t-elle poursuivi, s’exprimant après un rassemblement devant l’usine BDR Thermea où 320 emplois sont menacés.”Nous interpellons le gouvernement pour qu’il utilise tous les instruments à sa disposition pour empêcher ce plan de licenciements”, a-t-elle insisté.Le chauffagiste BDR Thermea a annoncé en mai la suppression de quelque 370 emplois en France.L’essentiel des suppressions de postes, soit environ 320, concerne le site de Mertzwiller qui emploie environ 800 personnes et où sont produits pompes à chaleur, ballons d’eau chaude et chaudières.En mai, BDR Thermea a justifié ces suppressions d’emplois par un “contexte difficile”, expliquant que “le marché des pompes à chaleur s’est effondré en France et en Europe au cours des dernières années”.BDR Thermea est issu depuis 2009 de la fusion entre De Dietrich Thermique (cédé en 2004 par le groupe De Dietrich) et ses confrères britannique Baxi et néerlandais Remeha.Le groupe emploie au total environ 7.000 personnes et travaille dans le monde entier.

La BCE sûre de son cap dans une mer d’incertitudes, pause en vue sur les taux

La Banque centrale européenne (BCE) se voit en “bonne position” pour affronter “les incertitudes” économiques liées aux droits de douane, après une nouvelle baisse jeudi de ses taux d’intérêt qui alimente les spéculations sur une pause prochaine dans ce long cycle de détente ayant accompagné le reflux de l’inflation.Les gardiens de l’euro réunis jeudi à Francfort n’ont pas officiellement crié victoire dans leur lutte pour stabiliser les prix, mais leur communication s’y apparente.L’institution a, comme attendu, baissé ses taux – pour la huitième fois en un an – grâce à l’inflation dans la zone euro qui “se situe actuellement autour” de l’objectif de 2,0% visé par la BCE.Depuis juin 2024, le reflux de l’inflation en zone euro a permis de lâcher du lest sur les taux, inversant un cycle de resserrement monétaire amorcé deux ans plus tôt pour endiguer la flambée des prix, avec un taux de dépôt grimpant jusqu’à un plus haut historique de 4,0%.Ce taux, qui sert de référence, a été diminué jeudi d’un quart de point, le plaçant à 2,0%, niveau qui n’est plus pénalisant pour l’économie.Sans dire explicitement que la BCE pourrait faire une pause dans ses baisses de taux, la présidente de l’institution, Christine Lagarde a souligné qu'”au niveau actuel des taux d’intérêt”, la BCE arrive “à la fin d’un cycle de politique monétaire qui répondait à des chocs cumulés, dont le Covid-19, la guerre en Ukraine et la crise énergétique”, qui avaient fait s’envoler les prix.Toujours prudente, dans le climat “d’incertitudes exceptionnelles” que fait régner l’offensive douanière américaine, la BCE continue d’affirmer qu’elle décidera de son cap en fonction des “données”, “réunion par réunion”.Après avoir affronté un enchaînement de crises, les gardiens de l’euro semblent aujourd’hui convaincus d’avoir atteint un point d’équilibre, même sans connaître “le résultat des négociations” entre l’UE et les Etats-Unis sur les droits de douane, ni le “niveau de représailles”, avec de possibles impacts sur l’économie, a déclaré Mme Lagarde.En zone euro, “l’incertitude autour des politiques commerciales” freinera à court terme l’investissement et les exportations, mais la hausse des investissements publics et la solidité du marché du travail soutiendront la croissance et la consommation, “rendant l’économie plus résistante face aux chocs mondiaux”, a expliqué la BCE.- Nouvelles prévisions -Dans ses nouvelles macroéconomiques, la BCE a ramené sa prévision d’inflation à sa cible de 2,0% pour 2025, contre 2,3% précédemment, et l’a également abaissée, à 1,6%, pour 2026, en raison de la baisse des prix de l’énergie et d’un euro plus fort. Le PIB de la zone euro devrait quant à lui croître de 0,9% en 2025, comme estimé en mars, mais ne grimper que d’1,1% l’an prochain, contre 1,2% prévu auparavant, en raison de “l’incertitude” liée aux droits de douanes.Le président américain Donald Trump, qui ne cesse de s’emporter contre l’important excédent commercial envers les États-Unis, maintient une forte incertitude quant à l’ampleur du choc à venir. Son ultimatum sur des taxes de 50% visant les produits européens expire le 9 juillet.Washington a porté mercredi à 50 % les droits de douane sur l’acier et l’aluminium européens, une décision “fortement” déplorée par le commissaire Maros Sefcovic, qui y voit un obstacle aux négociations en cours.- Pause en juillet ? -Après la baisse du loyer de l’argent décidée jeudi, “la BCE ne semble pas pressée de réduire à nouveau ses taux en juillet, sauf en cas de nouvelle escalade des tensions commerciales”, a commenté Carsten Brzeski, analyste chez ING.Contrairement à ce qu’avait déclaré Mme Lagarde plus tôt cette année, la BCE “ne voit désormais plus de risque important de hausse de l’inflation liée aux droits de douane, en raison de représailles limitées de l’UE jusqu’à présent et de l’appréciation de l’euro”, ont relevé les analystes d’HSBC.Démentant toute intention de rejoindre le Forum économique mondial de Davos, Mme Lagarde a affirmé jeudi qu’elle était “pleinement déterminée à remplir [sa] mission et à achever [son] mandat” à la tête de la BCE, qui court jusqu’à fin octobre 2027.

Christine Lagarde se dit “déterminée” à achever son mandat à la BCE

Christine Lagarde a assuré jeudi être “déterminée” à terminer son mandat à la tête de la Banque Centrale Européenne, réfutant des informations selon lesquelles elle envisagerait de rejoindre le Forum économique mondial (WEF) de Davos.”Je peux vous dire très fermement que j’ai toujours été et que je suis pleinement déterminée à remplir ma mission et à achever mon mandat”, a-t-elle déclaré à la presse à l’issue d’une réunion monétaire de l’institution de Francfort. Son mandat a débuté en 2019 et doit s’achever en 2027.Dans un article fin mai, le quotidien britannique Financial Times avait affirmé que Klaus Schwab, après avoir quitté ses fonctions à la tête du WEF en avril, s’était entretenu avec Mme Lagarde pour tenter de la convaincre d’écourter son mandat à la Banque centrale européenne.L’ancien président de ce forum, qui se tient chaque année dans la station de ski chic de Davos en Suisse, assurait également que l’ancienne ministre française et ancienne directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), était “depuis plusieurs années” au coeur de discussions pour lui succéder.  A la suite de cet article, la BCE avait déjà démenti tout projet de sa présidente de mettre un terme anticipé à ses fonctions.

Mission délicate de Merz à Washington, en quête d’une bonne entente avec Trump

Le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz doit mener jeudi une mission fort délicate: poser les bases d’une bonne entente avec Donald Trump, très critique de l’excédent commercial allemand, et qui n’hésite pas à piéger les dirigeants étrangers dans le Bureau ovale.La rencontre permettra de sonder l’humeur du président républicain sur le conflit en Ukraine, dans l’attente de la riposte promise par Moscou à l’audacieuse attaque ukrainienne contre des aérodromes russes, une riposte dont Vladimir Poutine lui-même a parlé mercredi à son homologue américain.Depuis un mois à la tête de la première économie européenne, le dirigeant de 69 ans s’était déjà entretenu à plusieurs reprises au téléphone avec le président américain. “Notre alliance avec les Etats-Unis a été, est et restera d’une importance capitale pour la sécurité, la liberté et la prospérité en Europe”, a écrit Friedrich Merz avant son départ pour Washington où il a atterri dans la nuit.Donald Trump a tourné le dos au libre-échange commercial et critiqué les dépenses de défense jugées trop faibles des pays de l’Otan. Ce faisant, il attaque deux piliers de la relation avec l’Allemagne, cette grande puissance exportatrice qui se repose sur la protection militaire américaine.- Cauchemar commercial -La bataille commerciale sera au centre des discussions, à quelques semaines de la date à laquelle le président américain menace d’imposer des droits de douane de 50% sur tous les produits européens, un cauchemar pour une économie allemande déjà affaiblie.Friedrich Merz a prévenu que l’Allemagne, troisième économie mondiale, ne se présentait pas en “quémandeur”.Avant les sommets du G7 au Canada (15-17 juin) et de l’Otan à La Haye (24-26 juin), le dirigeant allemand devrait aussi relayer la demande européenne de nouvelles sanctions contre la Russie, un scénario un temps évoqué par Donald Trump qui n’en a toutefois pas reparlé récemment.Friedrich Merz et Donald Trump doivent s’exprimer autour de 11h45 locale (15h45 GMT) face à la presse dans le Bureau ovale, épreuve médiatique redoutée depuis les embuscades tendues par le président américain à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, puis sud-africain Cyril Ramaphosa. Les deux hommes auront ensuite un déjeuner de travail.Le chancelier allemand, jugé impulsif, attend le rendez-vous “avec sérénité”, assure-t-on à Berlin.- Interlocuteur -Multi-millionnaire, parlant couramment anglais, Friedrich Merz est comme Donald Trump un homme d’affaires – il a travaillé pour BlackRock, premier gestionnaire d’actifs du monde – et partage son goût du golf.Le chancelier a aussi promis de satisfaire d’ici début 2030 l’exigence américaine d’une augmentation des dépenses de défense et de sécurité des pays de l’Otan à 5% de leur PIB.Mais les sujets contentieux sont nombreux. Depuis son premier mandat, Donald Trump est obsédé par l’excédent commercial de l’Allemagne avec les Etats-Unis, et en particulier par les ventes de voitures allemandes.Pourtant atlantiste convaincu, Friedrich Merz avait prôné, sitôt élu, “une véritable indépendance vis-à-vis des Etats-Unis” sur les questions de sécurité, des propos longtemps inimaginables pour un dirigeant conservateur allemand.Autre sujet délicat: les immixtions américaines dans la politique intérieure allemande après que le président et son entourage ont affiché leur soutien au parti d’extrême droite AfD.Selon le New York Times, Donald Trump entend aborder le sujet de la “liberté d’expression” en Allemagne, le terme générique utilisé par l’administration américaine pour déplorer le traitement selon elle injuste infligé aux formations de droite radicale européennes. Ce alors que le président américain est lui-même accusé de chercher à intimider les porteurs d’opinions progressistes aux Etats-Unis.Le dirigeant allemand a affirmé aux journalistes, à son arrivée à Washington, qu’il “donnerait son opinion très clairement” si son hôte abordait les questions de politique intérieure allemande.

Wall Street évolue en baisse, continue de scruter les données sur l’emploi

La Bourse de New York évoluait en baisse jeudi, après une ouverture en petite hausse, digérant de nouvelles données économiques sur l’emploi aux États-Unis ainsi que des informations de presse rapportant un appel téléphonique entre les présidents chinois et américain.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones lâchait 0,40%, l’indice Nasdaq reculait de 0,20% et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,28%.La place américaine a accueilli avant l’ouverture les demandes hebdomadaires d’allocation chômage, qui sont ressorties à leur plus haut niveau depuis le mois d’octobre (à 247.000), et au-dessus des attentes du marché.”Cela fait deux semaines de suite” que ces demandes sont en hausse, ce qui ajoute “de la nervosité” sur “un marché qui est déjà un peu anxieux concernant la croissance”, explique Chrisopher Low, de FHN Financial.”La tendance mérite d’être surveillée, mais il est trop tôt pour tirer la sonnette d’alarme”, commente pour sa part Chris Zaccarelli, de Northlight Asset Management.Les investisseurs américains attendent surtout la publication du rapport sur l’emploi vendredi. Ces données seront particulièrement suivies, après les chiffres “étonnamment plus faibles que prévu”, des créations d’emplois dans le secteur privé en mai, publié mercredi (37.000 créations, contre 110.000 attendues), selon M. Low. Le rapport de vendredi “fournira une vision actualisée du marché du travail, et nous pensons que c’est ce que la banque centrale américaine (Fed) surveille le plus attentivement à ce stade”, estime M. Zaccarelli.Autre indicateur économique de la journée, le déficit commercial des Etats-Unis a été divisé par plus de deux au mois d’avril, sous l’effet d’un fort ralentissement des importations alors que les droits de douane voulus par Donald Trump entraient en vigueur (-61,6 milliards de dollars).Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans restait quasiment stable, à 4,34%, contre 4,35% mercredi en clôture.Par ailleurs, “l’accent est mis, comme toujours, sur la politique commerciale”, avancent les analystes de Briefing.com.Dernier épisode en date: le président chinois Xi Jinping s’est entretenu jeudi par téléphone avec son homologue américain Donald Trump, a indiqué un média d’État chinois. Les deux dirigeants ont discuté “à la demande” de M. Trump, a indiqué l’agence de presse Chine nouvelle, sans fournir davantage de précision dans l’immédiat. Cette discussion intervient dans un contexte de fortes tensions commerciales et diplomatiques entre les deux puissances.”De tous les accords bilatéraux, le plus important est celui avec la Chine”, les investisseurs attendent donc patiemment un signe de développement, explique M. Low.Ailleurs, à la cote, le géant américain des produits ménagers et d’hygiène Procter & Gamble (P&G) perdait du terrain (-0,54% à 163,35 dollars) après avoir annoncé jeudi la suppression de 7.000 postes dans le cadre d’un plan de restructuration, sur fond de guerre commerciale.La holding  PVH  Corp, qui contrôle les marques Calvin Klein et Tommy Hilfiger plongeait de 18,14% à 66,20 dollars, minée par sa décision de suspendre ses prévisions annuelles en raison des tensions commerciale.Le groupe américain de produits d’hygiène Kimberly-Clark reculait de 2,37% à 135,15 dollars après avoir conclu jeudi un accord avec le fabricant de pâte à papier brésilien Suzano afin de “former un partenariat stratégique”, selon un communiqué.Kimberly-Clark, à qui appartient Kleenex, va vendre une part majoritaire de ses activités liées à la fabrication de mouchoirs, pour un montant d’environ 3,4 milliards de dollars.Circle, créateur de la cryptomonnaie USDC, a levé quelque 1,1 milliard de dollars à l’occasion de son entrée en Bourse, pour une valorisation qui atteint 6,9 milliards de dollars, supérieure aux ambitions initiales de l’entreprise.Le groupe, qui va connaître son premier jour de cotation à la Bourse de New York jeudi, a annoncé dans la nuit avoir vendu 34 millions d’actions ordinaires, à un prix unitaire de 31 dollars. 

La filière de la rénovation énergétique gronde contre la suspension de MaPrimeRénov’

Levée de boucliers contre la suspension de MaPrimeRénov’: la filière de la rénovation énergétique tout entière s’inquiète de l’arrêt temporaire des demandes d’aides et le secteur du bâtiment envisage des manifestations.Les ministres de l’Economie et du Logement ont confirmé mercredi une fermeture “cet été” du guichet de dépôt des dossiers de demande d’aide MaPrimeRénov’ pour les rénovations énergétiques globales et les travaux d’isolation et de remplacement de chaudière ponctuels.Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), juge la décision du gouvernement de fermer ce guichet “injustifiable, inqualifiable”, risquant de  mettre “sur le carreau 100.000 salariés du secteur”.La FFB compte profiter de son congrès national le 13 juin pour “décider des mesures à prendre”, indique Olivier Salleron à l’AFP. “Ca va gronder”, ajoute-t-il, manifestation, blocage, montage de grues dans des “lieux stratégiques” étant envisagés. Prêt à participer à la mobilisation, Peter Lehmann, chauffagiste dans les Hautes-Alpes prévient ainsi: “on n’a pas de tracteurs, mais on a des engins”. Il craint des conséquences “catastrophiques en termes d’emploi”. Même volonté de protester du côté du syndicat des artisans du bâtiment, la Capeb qui s’organise pour définir “un mouvement” afin de “réagir fortement et dire notre mécontentement”, selon son président Jean-Christophe Repon, interrogé par Franceinfo. La rénovation énergétique représente 30% de l’activité des adhérents de la FFB et 600.000 salariés, selon Olivier Salleron.  “Les TPE, PME, artisans, tout le monde est vent debout. Avec en plus la crise grave et historique du logement neuf, trop c’est trop, on ne va pas se laisser crever sans rien dire”, gronde-t-il.Colère identique chez les fabricants de pompes à chaleur ou chauffe-eau dont certains “suspendent” déjà leurs décisions d’investissement dans des agrandissements d’usine, souligne Teoman Bakoglu, délégué-général adjoint de la FIEEC qui regroupe les industries électriques, électroniques et de communication. “S’il n’y a plus de carnet de commandes, les usines s’arrêtent” a-t-il dit à l’AFP.Dans un communiqué commun, 19 organisations professionnelles de la rénovation énergétique expriment leur “stupéfaction” et leurs “inquiétudes”. “Sans stabilité du dispositif, a fortiori sans sa pérennisation, et sans sa simplification, ce sont des milliers d’entreprises d’installateurs, d’artisans du bâtiment, de distributeurs et d’emplois industriels qui sont directement fragilisés”, dénoncent ces fédérations de professionnels du bâtiment, du chauffage, de l’énergie, de l’électricité ou encore du génie climatique.Le collectif de fédérations estime que la réunion prévue vendredi au ministère de l’Economie pour discuter du marché de la rénovation énergétique n’a “plus lieu d’être car sans objet désormais” et demande à être reçue par le Premier ministre, François Bayrou. – “Fléau” de la fraude -La suspension concerne uniquement les nouveaux dossiers. “Les dossiers non frauduleux déposés avant la fermeture seront instruits et payés dans les meilleurs délais, et une démarche d’accélération de l’instruction sera mise en place”, a précisé le ministère chargé du Logement.Les aides à la rénovation énergétique ont “besoin de stabilité”, assure Christophe Ferrari, président de la métropole de Grenoble et vice-président d’Intercommunalités de France, chargé de l’habitat, pour qui cet énième changement du dispositif MaPrimeRénov’ est “la meilleure façon pour que les particuliers n’aillent pas dans la rénovation énergétique”.”Les particuliers font leur budget et leurs travaux en fonction de MaPrimeRénov’, si demain ils n’y ont plus droit, ils vont rester dans leur passoire” énergétique, s’inquiète Christophe Perrier, à la tête d’une entreprise de maîtrise d’oeuvre spécialisée en rénovation, extension et neuf, Elaborplan. “Les gens n’ont pas les moyens de dépenser des millions”.Cette pause du dispositif est motivée par “un encombrement (de nouvelles demandes, NDLR) en ce moment et un excès des fraudes”, selon Eric Lombard, ministre de l’Economie qui évaluent à “16.000” le nombre de “dossiers suspicieux”, soit “12% du stock”. En 2024, 44.172 dossiers frauduleux de demande d’aide MaPrimeRénov’ avaient été détectés par l’Agence nationale de l’habitat (Anah) avant leur mise en paiement, ce qui représentait 229 millions d’euros de fraudes évitées.