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Dans un incinérateur francilien, voyage au centre des déchets

Au bord de la Seine, dissimulé à 31 mètres de profondeur dans l’ouest parisien, un ballet insoupçonné: un grappin charrie des monceaux d’ordures ménagères et alimente en permanence les deux fours-chaudières d’Isséane, un des trois incinérateurs de la région parisienne.Quelque 250 camions viennent décharger chaque jour les ordures d’une vingtaine de communes d’Ile-de-France: l’un après l’autre, ils basculent le contenu de leur benne dans une fosse de béton d’une capacité de 23.000 mètres cubes, l’équivalent de sept piscines olympiques.Dans cette fosse, deux grappins “peuvent prendre 4 à 5 tonnes de déchets par prise pour alimenter les fours”, explique à l’AFP Olivier Nectoux, directeur d’exploitation du site, pour le compte du Syctom, service public de traitement et de valorisation des déchets ménagers de 82 communes de la région parisienne.Dans la fosse, malgré les déchets abondants, l’odeur de poubelle est peu présente, beaucoup moins en tout cas que derrière un camion de ramassage en plein Paris.”La fosse est en dépression, on aspire l’air pour alimenter le four en oxygène et ça évite au maximum la propagation des odeurs à l’extérieur”, explique Sofien El Andaloussi, directeur général adjoint du Syctom.- “Comme à la fête foraine” -Surplombant le gouffre de déchets, dans la salle de commandes, un pontier, assis derrière une grande vitre empoussiérée, commande le grappin à l’aide d’un joystick et “homogénéise” les flux de déchets.”C’est un peu comme à la fête foraine, il pioche dans la fosse et il mélange le déchet petit à petit”, explique M. El Andaloussi, pour qui la finalité est d’avoir, dans les fours, “un pouvoir calorifique homogène et contrôlé”.Une fois que le four est lancé, “c’est uniquement le déchet qui permet d’alimenter” la combustion, précise le directeur général adjoint, ajoutant que les déchets sont brûlés “pendant une heure et demie à 1.100 degrés”.Derrière un tout petit hublot, des flammes dansent en permanence, sept jours sur sept, 24 heures sur 24. De visible, il ne reste plus dans les fours que de la ferraille et du mâchefer.La chaleur produite par les trois usines d’incinération du Syctom (Isséane à Issy-les-Moulineaux, mais aussi celles d’Ivry-sur-Seine et de Saint-Ouen) alimentent “50% du réseau de la compagnie parisienne de chauffage urbain”.Celle-ci chauffe près d’un million de personnes dans la capitale et 16 communes voisines, dont la totalité des hôpitaux parisiens.Ce service, ainsi que l’énergie produite par les usines, sont souvent mis en avant par les gestionnaires de déchets face aux contempteurs de l’incinération, lesquels soulignent le coût financier des usines, mais aussi sanitaire et environnemental des rejets de fumées.- Un tiers des déchets français incinérés -Celles-ci contiennent du CO2, mais aussi des oxydes d’azote (NOx), oxydes de soufre (SO2) et d’autres polluants tels que les particules fines et les dioxines, souligne dans un récent rapport l’ONG Zero Waste, qui s’alarme du “coût caché” de ces pollutions.Le traitement des fumées “prend les deux tiers de notre usine”, souligne M. El Andaloussi, qui assure que les résultats d’analyses, mis en ligne, sont “systématiquement extrêmement en deça des limites fixées par l’État”.D’une manière générale, certaines ONG déplorent la part trop importante que représente l’incinération dans la gestion des déchets, par rapport au recyclage globalement mieux disant sur le plan environnemental.Quelque 29% des déchets étaient incinérés en France en 2022, selon un rapport de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).Une solution que le gouvernement envisageait de taxer davantage dans le prochain budget de l’Etat, tout comme la mise en décharge, au détriment des communes.Or, “à peu près un tiers de ce qui rentre dans un incinérateur ou un centre de stockage est composé de produits qui ne sont pas recyclables”, a déclaré à l’AFP Nicolas Garnier, délégué général du réseau de collectivités Amorce, à la manoeuvre pour faire taxer les industriels qui produisent du non-recyclable, plutôt que les contribuables.Amorce souhaite également taxer les industriels à travers les éco-organismes qui n’atteignent pas les objectifs de recyclage des déchets fixés par Bruxelles.En 2023, la production de déchets municipaux dans l’UE a atteint 511 kg par habitant, selon un rapport publié par la cour des comptes européenne, une moyenne qu’avoisine la France.

Casinos et hôtels: Barrière mise sur l'”art de vivre à la française” pour s’exporter

Au terme d’une “très belle année”, le groupe français de casinos et d’hôtels Barrière veut réorganiser ses marques et mise sur l'”art de vivre à la française” pour mieux s’exporter et se diversifier, explique son directeur général Grégory Rabuel à l’AFP.”Il n’y a pas beaucoup d’entreprises 100% françaises dans notre domaine, on défend ce modèle”, détaille-t-il.Les vingt hôtels du groupe vont être réunis sous la bannière “Barrière Collection”, avec les marques Fouquet’s et Maison Barrière comme principales vitrines et l’objectif de doubler le parc hôtelier d’ici dix ans.Le palace du groupe à Courchevel, dans les Alpes françaises, et le 5 étoiles de Saint-Barthélémy, dans les Antilles françaises deviendront des Fouquet’s dès le 1er décembre, rejoignant le célèbre établissement parisien – actuellement en rénovation – et le Fouquet’s New York ouvert il y a trois ans.”Nous allons développer dans le monde entier des projets d’hôtels Fouquet’s”, une marque qui sera réservée à l’hôtellerie, à l’exception de la célèbre brasserie Fouquet’s des Champs-Elysées à Paris et de son homologue new-yorkaise, détaille le dirigeant.La marque Maison Barrière, lancée début 2025 à Paris pour des établissements “boutique hôtels, plus intimistes, plus discrets”, a également vocation à se développer à l’étranger avec une première adresse signée à Lisbonne pour un hôtel et une résidence hôtelière haut de gamme, poursuit-il.”On est désormais dans une dynamique de développement à l’international puisqu’on a une dépendance au marché français qui est trop importante” avec 85% du chiffre d’affaires, indique-t-il.Parmi les destinations visées, les Etats-Unis, les capitales européennes, des lieux de villégiature de luxe comme les Maldives ou plus insolites comme la Laponie.”Quand on discute avec les investisseurs à l’étranger on se rend compte que c’est important d’avoir plusieurs marques et typologies d’hôtels à leur proposer”, estime-t-il.Parallèlement, le groupe “investit massivement” dans ses établissements historiques dans des stations baléaires françaises (L’Hermitage à La Baule, Le Normandy à Deauville ou le Majestic à Cannes…) “pour les moderniser, pour que l’expérience de montée en gamme soit vraiment perçue et perceptible par nos clients”.”On compte aussi beaucoup sur ces établissements parce que c’est ce qui fait notre réputation et nous permet de nous développer à l’international”, où le groupe privilégie le modèle des contrats de management.- “Désirabilité” -Si Barrière tire encore 70% de son chiffre d’affaires des casinos, ce sont l’hôtellerie (+5% en un an) et la restauration (+10%) qui tirent la croissance, indique-t-il.Sur l’exercice 2025 clos fin octobre, Barrière a enregistré une hausse de 3,5% de son chiffre d’affaires à environ 1,450 milliard d’euros.Côté restauration, Barrière s’appuie sur le groupe Loulou racheté en 2024. Après l’ouverture d’un Loulou dans son palace de Courchevel où “le succès a été immédiat et la désirabilité de l’hôtel a explosé”, le groupe qui gère 150 restaurants a ouvert avec le fondateur de Loulou Le Grand Café au sein de l’espace événementiel du Grand Palais à Paris, relève le dirigeant, qui compte déployer ce concept notamment à Londres.Et côté casinos, “nous avons aussi modifié notre marque”, devenue “Barrière Casino”, et “nous allons nous servir de notre savoir-faire dans l’hôtellerie pour appliquer les mêmes codes aux casinos”, détaille-t-il.”Depuis deux ans et demi, nous sommes dans une transformation très significative avec des investissements de près de 100 millions d’euros par an dans nos hôtels, nos restaurants, nos casinos, dans toutes nos destinations”, estime le dirigeant recruté par Joy Desseigne-Barrière et son frère Alexandre peu de temps après leur arrivée à la présidence du groupe, au terme d’une longue bataille avec leur père Dominique Desseigne.L’internationalisation concerne aussi les casinos avec un nouveau projet prévu à Tirana, en Albanie, d’ici un an qui rejoindra les casinos internationaux du groupe (3 en Suisse, 2 en Egypte, et un en Côte-d’Ivoire pour 34 casinos au total).

L’Iran et la Turquie s’accordent pour construire une liaison ferroviaire stratégique

L’Iran et la Turquie se sont engagés dimanche à débuter les travaux d’une liaison ferroviaire reliant les deux pays et destinée à devenir un maillon stratégique pour le commerce mondial entre l’Europe et l’Asie.L’Iran, pays du Moyen-Orient situé à un carrefour entre l’Europe et l’Asie, considère son emplacement géographique comme un atout. Le pays multiplie ainsi les initiatives avec ses voisins pour développer infrastructures et échanges commerciaux, perçus comme des débouchés pour relancer son économie fragilisée par des décennies de sanctions internationales. L’an dernier, Téhéran a ainsi approuvé le tracé d’une ligne de transit ferroviaire avec son voisin turc, connue en Iran sous le nom de ligne Marand-Cheshmeh Soraya.”Les deux pays ont (…) souligné l’importance de cette liaison ferroviaire dans la région et ont exprimé l’espoir que la construction de cette ligne puisse débuter au plus vite”, a déclaré dimanche le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, lors d’une rencontre à Téhéran avec son homologue turc Hakan Fidan.”L’accent a été mis sur la nécessité de lever les obstacles au commerce et aux investissements entre les deux pays”, a ajouté M. Araghchi. Ce projet, d’une longueur d’environ 200 kilomètres et d’un coût estimé à 1,6 milliard de dollars, devrait être achevé dans un délai de trois à quatre ans, selon les autorités iraniennes. La ligne reliera la localité iranienne de Marand (nord-ouest) à celle de Cheshmeh Soraya située en territoire iranien à la frontière avec la Turquie. Les travaux une fois achevés permettront d’avoir une continuité ferroviaire entre l’Iran et son voisin turc jusqu’à la ville d’Aralik. La ministre iranienne des Transports, Farzaneh Sadegh, a souligné plus tôt ce mois-ci que cette liaison “garantira la continuité du réseau (ferroviaire) entre la Chine et l’Europe”.Les Routes de la soie ont été pendant des siècles un vaste réseau de routes commerciales reliant l’Asie à l’Europe en passant par le Moyen-Orient, qui ont favorisé les échanges de biens mais aussi culturels et les connaissances entre les continents.Depuis 2013, la Chine en a fait un projet politique pour accroître son influence à l’étranger.L’initiative des “Nouvelles routes de la soie” (de son nom officiel “La Ceinture et la Route”) vise notamment à construire des infrastructures maritimes, routières et ferroviaires, en particulier dans les pays en développement. Plus d’une centaine de pays adhèrent à ce projet.

Budget de la sécu: coups de pressions réciproques gouvernement-PS avant une semaine déterminante à l’Assemblée

Appels au compromis et mises en gardes réciproques se succèdent entre le gouvernement Lecornu et le Parti socialiste autour du budget de la Sécurité sociale, qui revient en séance mardi à l’Assemblée nationale avec un vote prévu le 9 décembre, déterminant pour l’issue des discussions budgétaires.Lundi midi, Sébastien Lecornu recevra les représentants du PS, dans le cadre des nouvelles concertations voulues par Matignon pour élaborer un compromis. Le temps presse: le projet de Budget de la Sécu (PLFSS) revient en séance mardi à l’Assemblée.Ce texte est retourné dès samedi en commission au Palais-Bourbon, après avoir été largement modifié au Sénat, dominé par la droite et le centre. Revenant notamment sur la suspension de la réforme des retraites concédée par M. Lecornu aux socialistes en échange de sa non-censure.A l’issue d’un examen express, la commission des Affaires sociales de l’Assemblée a rejeté le texte, signe de la difficulté qui attend le gouvernement en séance. Les socialistes se sont abstenus sur le vote final, tandis que les commissaires Les Républicains (LR) ont voté contre. Et dans le bloc central, les députés Horizons hésiteront en séance entre vote contre et abstention, selon le président de la Commission des affaires sociales Frédéric Valletoux.”Si le projet de loi de finances de la Sécu n’est pas adopté le 9 décembre prochain, on pourra tous constater l’échec des discussions parlementaires” et “je crois qu’à la fin, on est tous perdants”, a mis en garde la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, dimanche sur LCI, évoquant “un budget de compromis qui vise à tenir un an, un an en attendant les élections présidentielles”.Un compromis avec qui ? Dans un entretien au Parisien, le président du groupe PS Boris Vallaud a pointé “une grande dispersion” dans les positions des partis composant le socle gouvernemental, “notamment LR et Horizons”.”Le gouvernement ne peut pas attendre des socialistes ce qu’il n’obtient pas de sa majorité”, a prévenu M. Vallaud.-“Incohérence” du PS ?-Sans vote positif du PS, ce PLFSS “ne passera pas”, a rétorqué Maud Bregeon. Et “je ne saurai pas expliquer aux Français que les socialistes ne votent pas favorablement” pour un texte “qui suspend la réforme des retraites. Il y a une forme d’incohérence derrière que, à mon avis, les Français auraient un peu du mal à comprendre”, a-t-elle ajouté.Quid du bloc central ? Aux réticents députés Horizons, le parti d’Édouard Philippe, “ce qu’on leur dit, c’est qu’on veut avec eux arriver à trouver des compromis qui permettent de maintenir ce déficit (de la Sécurité sociale) sous les 20 milliards d’euros”, a déclaré Mme Bregeon.Du côté de LR, le rapporteur général du Budget de l’État, Philippe Juvin, a “très envie”, à ce stade, de ne pas voter le PLFSS. “Très défavorable” à la suspension de la réforme des retraites, le député des Hauts-de-Seine a “l’impression que ce n’est pas pour solde de tout compte et que tous les jours il y a une demande nouvelle des socialistes”.Dans ces conditions incertaines, Sébastien Lecornu doit-il revenir sur son abandon du 49.3 ? Même chez les socialistes, qui l’avaient exigé, l’idée fait son chemin, remise sur la table par François Hollande et pas formellement exclue par Boris Vallaud. Et même réclamée, côté LR, par Philippe Juvin.Les gens “s’en fichent de la méthode”, “ce qu’ils veulent c’est qu’on ait un budget”, a jugé l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne sur Franceinter et Franceinfo.Avantage du 49.3: il permet à un groupe d’opposition de ne pas voter pour un texte mais de se contenter de ne pas censurer le gouvernement. Il permet aussi à l’exécutif de contraindre une majorité réticente.Sur le budget de l’Etat, le compromis parait plus incertain. Le Sénat poursuit son examen, jusqu’à la mi-décembre. Revenant méticuleusement sur la copie de l’Assemblée: samedi, la Chambre haute s’est notamment opposée à la surtaxe sur les entreprises, l’une des principales propositions du gouvernement qui en espérait quatre milliards d’euros de recettes.

Assurance chômage: le gouvernement veut 400 millions d’économies sur les ruptures conventionnelles

Le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou accepte de laisser les organisations syndicales et patronales négocier d’ici fin janvier sur l’assurance chômage avec l’objectif de dégager 400 millions d’euros d’économies par an, notamment sur les ruptures conventionnelles, a-t-on appris dimanche auprès du ministère du Travail.”J’ai envoyé (samedi) un courrier aux partenaires sociaux pour leur demander d’ouvrir une négociation interprofessionnelle portant, notamment, sur les ruptures conventionnelles”, indique M. Farandou dans une déclaration à l’AFP.”La lettre de cadrage d’août 2025 sera retirée dès lors que les organisations syndicales et patronales auront débuté leurs négociations et établi un calendrier permettant d’aboutir à un accord avant la fin du mois de janvier 2026″, poursuit-il. “L’objectif est de générer une économie d’au moins 400 millions par an, en année pleine, avec des effets dès 2026″, précise-t-il.Dans sa lettre de cadrage, en août, le gouvernement Bayrou avait demandé aux partenaires sociaux de négocier une nouvelle convention d’assurance chômage en réalisant 2 à 2,5 milliards d’euros d’économies par an entre 2026 et 2029.Elle fixait le 15 novembre comme date butoir pour un accord, mais les discussions n’ont jamais eu lieu.Le 14 novembre, cinq syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC) et deux organisations patronales (CPME et U2P), avaient demandé au gouvernement de retirer ce cadrage financier, en proposant en contrepartie d’ouvrir des négociations sur les ruptures conventionnelles et les contrats courts.”Le gouvernement fera prévaloir la négociation initiée par les partenaires sociaux sur le document de cadrage 2025, qui sera en conséquence retiré dès lors que l’engagement d’une négociation sera formalisé et qu’un calendrier permettant d’aboutir à un accord d’ici la fin du mois de janvier sera établi”, a répondu le ministre dans sa lettre envoyée samedi.”Si cette négociation ne devait pas aboutir dans ces délais, au regard du contexte dégradé des finances publiques, le gouvernement sera conduit à prendre de nouveau ses responsabilités”, poursuit-il.Créée par la loi de “modernisation du marché du travail” en 2008, la rupture conventionnelle permet au salarié et à son employeur de rompre un CDI à l’amiable. Le salarié touche une indemnité spécifique, négociée avec l’employeur, et peut ensuite percevoir des indemnités chômage, contrairement à un salarié démissionnaire. Selon l’Unédic, 515.000 ruptures conventionnelles individuelles ont été signées en 2024. Cette année-là, les dépenses d’allocations chômage liées à ces ruptures ont atteint 9,4 milliards d’euros, soit 26% des dépenses d’allocations. 

Budget de la Sécu: Juvin (LR) a “très envie” de ne pas le voter

Le rapporteur général du Budget de l’État Philippe Juvin affirme dimanche dans une interview à Radio J qu’il a “très envie”, à ce stade, de ne pas voter le budget de la Sécurité sociale dont l’examen commencera en nouvelle lecture mardi à l’Assemblée nationale.”A l’heure où je vous parle (…) j’ai très envie de ne pas voter ce budget de la Sécurité sociale”, a déclaré le député (Les Républicains, LR) des Hauts-de-Seine.M. Juvin explique être “très défavorable” à la suspension de la réforme des retraites que le Premier ministre Sébastien Lecornu a concédée aux socialistes en échange de leur non-censure.De plus, “j’ai l’impression que ce n’est pas pour solde de tout compte et que tous les jours il y a une demande nouvelle des socialistes qui arrive”, fustige-t-il.Interrogé sur le budget de l’État, actuellement discuté au Sénat, le député pense que la commission mixte paritaire réunissant sept députés et sénateurs, qui devrait être convoquée après le vote des sénateurs, pourrait être conclusive.Et il encourage fortement, comme il l’a déjà fait auprès du Figaro, le Premier ministre à utiliser l’arme constitutionnelle du 49.3 pour faire adopter le budget.”Je dis au Premier ministre, je dis très, très, très fort à votre antenne, monsieur le Premier ministre, vous avez la possibilité, le droit d’utiliser le 49.3. J’ose dire que, dans la situation où nous sommes, vous n’en avez pas le droit, vous en avez le devoir. Donc utilisez-le”, a-t-il dit.”Une voie de sortie, c’est de dire bah finalement on a laissé au Parlement la possibilité de travailler (…), le Parlement n’arrive pas à se mettre d’accord, dans cette hypothèse, le gouvernement c’est son rôle, c’est sa responsabilité” d’utiliser le 49.3, a insisté M. Juvin.Sébastien Lecornu a renoncé au 49.3 à la demande des socialistes, soucieux de faire vivre le parlementarisme.Mais l’ancien président de la République François Hollande a publiquement remis sur la table mercredi son utilisation, affirmant qu’il “ne faut jamais se priver d’une disposition constitutionnelle”.Et le chef des députés Boris Vallaud n’a pas fermé la porte à l’hypothèse, dans une interview au Parisien, samedi, affirmant que cet outil est “dans les mains du Premier ministre”.Avantage du 49.3: il permet à un groupe d’opposition de ne pas voter pour un texte mais de se contenter de ne pas censurer le gouvernement. Il permet aussi à l’exécutif de contraindre une majorité indisciplinée.

Le budget de la Sécu de retour à l’Assemblée, rejet du texte en commission

La commission des Affaires sociales de l’Assemblée a rejeté samedi soir le projet de budget de la Sécurité sociale en nouvelle lecture, un vote qui ouvre une semaine sous tension pour le gouvernement Lecornu, pressé par le temps et toujours en quête d’une majorité.Le texte arrivera dans l’hémicycle mardi, avec pour base de travail la version transmise par les sénateurs. Le vote est prévu le 9 décembre.Le rejet du texte en commission, samedi, a permis de mesurer le chemin qui reste à parcourir pour aboutir, au cours de cette nouvelle lecture, à un compromis.Si le PS s’est abstenu sur le vote final, selon le socialiste Jérôme Guedj, les députés LR ont voté contre le texte, selon leur représentante Justine Gruet. En commission “on tire à blanc, les votes n’impactent pas le texte qui sera étudié en séance, mais ça donne un aperçu, et on voit qu’il y a encore beaucoup de points de difficultés à surmonter avant de trouver un accord global”, a déclaré à l’AFP le président de la commission Frédéric Valletoux après le vote.Son propre groupe, Horizons, devrait hésiter entre contre et abstention en séance, a-t-il précisé.Avant même le rejet, le chef des députés socialistes Boris Vallaud a souligné samedi dans une interview au Parisien que les socialistes ne pouvaient pas “être les seuls” à rechercher le compromis sur le budget, appelant le camp gouvernemental au “ressaisissement”.Les débats de samedi ont permis d’entrevoir les accords qui se noueront ou pas dans l’hémicycle.La commission a par exemple rétabli la hausse de la CSG sur les revenus du capital, votée en première lecture à l’Assemblée début novembre avant d’être supprimée au Sénat.Ce dispositif voté à l’initiative des socialistes propose de faire progresser la Contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus du capital, permettant des recettes de 2,8 milliards d’euros supplémentaires en 2026.Le groupe des députés Renaissance a de nouveau apporté son soutien à la mesure, recevant les remerciements du socialiste Jérôme Guedj, pour qui il est absolument nécessaire d’augmenter les recettes de ce budget. La droite et l’extrême droite s’y sont opposées.A l’inverse, la commission a supprimé, comme en première lecture, le gel du barème de la CSG proposé par le gouvernement, et rétabli par les sénateurs. Les députés LR adoptant une position contraire à celles des sénateurs LR.- Réunion cruciale lundi -Tenir l’objectif d’un déficit ne dépassant pas 20 milliards d’euros, comme souhaité par le gouvernement, sera difficile alors qu’il était évalué à 24 milliards en sortie de première lecture à l’Assemblée.Outre l’augmentation de la CSG sur les revenus du capital, une piste de recettes réside dans une mesure des sénateurs socialistes pour soumettre aux cotisations sociales certains compléments de salaire (primes d’intéressement…) lorsqu’ils dépassent 6.000 euros par an, pour les salaires supérieurs à trois Smic. Mais la commission des Affaires sociales a supprimé l’article.Autre clé des négociations, du côté des dépenses: le gel des prestations sociales et pensions de retraites, habituellement indexées sur l’inflation. Contrairement au Sénat, la commission a décidé de rétablir le dégel pour tous les retraités, quel que soit le niveau de leur pension. Elle a également rétabli la suspension de la réforme des retraites, que les sénateurs avaient supprimée. Une réunion cruciale soit se tenir à Matignon lundi entre le Premier ministre et les socialistes.Pour Jérôme Guedj, on “va vraiment rentrer dans le dur” lors de cette deuxième lecture. Car si après une nouvelle lecture au Sénat, le dernier mot est donné à l’Assemblée, la copie soumise au vote final ne pourra que très peu différer de celle négociée la semaine prochaine.Et l’enjeu dépasse celui de ce seul texte. Pour beaucoup, le budget de la Sécu sera un “juge de paix” qui pourrait enclencher une dynamique positive également pour le budget de l’Etat.Si le budget de la Sécu est adopté, “vous avez fait la moitié du chemin. (…) l’histoire n’est pas la même derrière, c’est absolument majeur”, confie une ministre.Les sénateurs poursuivent de leur côté l’examen en première lecture du projet de loi de finances, réécrivant substantiellement la copie gouvernementale : ils ont ainsi supprimé samedi matin une surtaxe sur les bénéfices des entreprises censée rapporter 4 milliards d’euros, et même 6 milliards dans la version qui avait été approuvée par l’Assemblée avant qu’elle ne rejette l’ensemble du texte.la-sl-ama-cma/

Le budget de la Sécu de retour à l’Assemblée, les recettes rejetées en commission

La commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale a rejeté en nouvelle lecture la partie recettes du budget de la Sécurité sociale, dont l’examen du volet dépenses se poursuit samedi, avant une semaine à haut risque pour le texte comme pour la méthode du gouvernement Lecornu. De sources parlementaires, Les Républicains ont voté contre la partie recettes, comme l’extrême droite et la gauche, à l’exception des socialistes qui ont voté pour.En première lecture, début novembre, les commissaires avaient déjà rejeté ce volet du texte. En revanche, les députés avaient finalement voté pour dans l’hémicycle. Ils ne s’étaient toutefois pas prononcés sur l’ensemble du texte, n’ayant pas terminé son examen dans les temps.L’Assemblée repartira quoiqu’il arrive mardi en séance de la version du texte transmise par les sénateurs, les débats de samedi ayant des allures de tour de chauffe, permettant d’entrevoir les accords qui se noueront ou pas dans l’hémicycle. Le vote des députés sur le texte est prévu le 9 décembre.En commission, les socialistes ont donc voté pour, se réjouissant du rétablissement de la hausse de la CSG sur les revenus du capital, votée en première lecture à l’Assemblée début novembre avant d’être supprimée au Sénat.Ce dispositif voté à l’initiative du groupe de Boris Vallaud propose de faire progresser la Contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus du capital, permettant des recettes de 2,8 milliards d’euros supplémentaires en 2026.Le groupe des députés Renaissance a de nouveau apporté son soutien à la mesure, recevant les remerciements du socialiste Jérôme Guedj, pour qui il est absolument nécessaire d’augmenter les recettes de ce budget. La droite et l’extrême droite s’y sont opposées.A l’inverse, la commission a supprimé, comme en première lecture, le gel du barème de la CSG proposé par le gouvernement, et rétabli par les sénateurs. Les députés LR adoptant une position contraire à celles des sénateurs LR.Les députés de la commission des Affaires sociales termineront leurs travaux samedi soir, sans assurance d’aller au terme du texte.En fin d’après-midi, ils ont entamé la partie dépenses, là aussi, largement remaniée par le Sénat qui a notamment supprimé la suspension de la réforme des retraites.Les tractations se poursuivront tout le week-end sur les compromis possibles, avant une réunion cruciale à Matignon lundi entre le Premier ministre et les socialistes.- Objectif 20 milliards de déficit -Pour Jérôme Guedj, on “va vraiment rentrer dans le dur” à la deuxième lecture.Car si après une nouvelle lecture au Sénat, le dernier mot est donné à l’Assemblée, la copie soumise au vote final ne pourra que très peu différer de celle négociée la semaine prochaine.Et l’enjeu dépasse celui de ce seul texte. Pour beaucoup, le budget de la Sécu sera un “juge de paix” qui pourrait enclencher une dynamique positive également pour le budget de l’État.Si le budget de la Sécu est adopté, “vous avez fait la moitié du chemin. (…) l’histoire n’est pas la même derrière, c’est absolument majeur”, confie une ministre. Tenir l’objectif d’un déficit ne dépassant pas 20 milliards d’euros, comme souhaité par le gouvernement, sera difficile alors qu’il était évalué à 24 milliards en sortie de première lecture à l’Assemblée.Outre l’augmentation de la CSG sur les revenus du capital, une piste de recettes réside dans une mesure des sénateurs socialistes pour soumettre aux cotisations sociales certains compléments de salaire (primes d’intéressement…) lorsqu’ils dépassent 6.000 euros par an, pour les salaires supérieurs à trois Smic. La commission des Affaires sociales a supprimé l’article, avant de rejeter le volet recettes.Autre clé des négociations: le gel des prestations sociales et pensions de retraites, habituellement indexées sur l’inflation. Un compromis pourra-t-il être trouvé pour réindexer les petites retraites uniquement alors que les députés les avaient toutes dégelées en première lecture? Les sénateurs poursuivent de leur côté l’examen en première lecture du projet de loi de finances, réécrivant substantiellement la copie gouvernementale : ils ont ainsi supprimé samedi matin une surtaxe sur les bénéfices des entreprises censée rapporter 4 milliards d’euros, et même 6 milliards dans la version qui avait été approuvée par l’Assemblée avant qu’elle ne rejette l’ensemble du texte.la-sl-ama-cma/cbn

“La prévention sera beaucoup plus au coeur de l’assurance dans le futur”, selon le patron d’Axa

“La prévention va être beaucoup plus au coeur de l’assurance dans le futur”, a estimé samedi Thomas Buberl, directeur général du premier assureur français Axa, appelant les assurés à “changer de comportement” dans certains cas, sous peine de voir leurs primes augmenter.”Nous sommes confrontés aujourd’hui à une polycrise” géopolitique, a remarqué M. Buberl sur France-Inter, ajoutant que “les secteurs de la défense et de l’assurance sont aujourd’hui assez parallèles dans la question de la compréhension des risques et (de la préparation à) l’impossible”.”Pour financer tout cela”, outre le risque climatique identifié comme la première menace par les assureurs, “la prévention va être beaucoup plus au cœur de l’assurance dans le futur”, a-t-il indiqué.Par exemple pour un risque climatique, (…) l’assuré “doit contribuer à ce que le prochain sinistre ne se fasse pas”. Il a cité la reconstruction d’une maison détruite par une inondation “d’une manière où le bâtiment est mieux protégé”.Ou bien, concernant la santé, “si je vois dans ma prise de sang un risque de pré-diabète, il faut changer mon comportement”.”Si quelqu’un veut contribuer” à la prévention, “ça veut dire moins de primes. Si quelqu’un ne veut pas, il sera forcément obligé de payer une prime plus élevée”, a-t-il expliqué. M. Buberl a souhaité qu’un budget finisse par être adopté car “il est important pour la France et pour sa réputation à l’étranger de retrouver un moyen de confiance”.  Interrogé sur l'”emprunt forcé” auprès des plus riches proposé cette semaine par le PS au Sénat, avant d’être retiré, il a estimé qu’un prêt “pour un projet concret”, comme la défense ou la santé, se discute”, et approuvé l’idée “d’amener les citoyens sur un projet pour la France”. Mais il n’a pas commenté l’amendement lui-même : “je suis chef d’entreprise, pas parlementaire, la question ne se pose pas pour moi”.Évoquant les retraites, “les gens vivaient six ou douze mois après la fin du travail” quand elles ont été inventées en Allemagne à la fin du 19ème siècle, a souligné M. Buberl : “aujourd’hui on dépasse six, douze, vingt ans, ça veut dire que notre contrat social (…) doit être redéfini et rebalancé”. 

Airbus intervient rapidement sur ses A320, sauf une centaine

Airbus, contraint de changer d’urgence un logiciel de commandes vulnérable sur des A320, a rapidement pu intervenir sur des milliers d’avions vendredi et samedi, tandis qu’une centaine d’entre eux devraient rester immobilisés plus longtemps.Aucun porte-parole d’Airbus n’était joignable samedi pour donner des chiffres.”Je veux présenter nos excuses sincères à nos clients, les compagnies aériennes, et aux passagers qui sont actuellement touchés. Mais nous considérons que rien n’est plus important que la sûreté quand les gens empruntent l’un de nos appareils, comme le font des millions d’entre eux tous les jours”, a écrit sur LinkedIn le PDG d’Airbus, Guillaume Faury.Le ministre français des Transports Philippe Tabarot s’est voulu rassurant, en donnant samedi des informations chiffrées, sur la chaîne d’information BFMTV.Cette vulnérabilité révélée vendredi faisait craindre de fortes perturbations sur le trafic aérien mondial, l’A320 étant l’appareil le plus vendu au monde. Entré en exploitation en 1988, il avait été livré fin septembre à 12.257 exemplaires.Vendredi, Airbus indiquait que quelque 6.000 d’entre eux étaient concernés par l’obligation “d’arrêter immédiatement les vols” des avions concernés le temps de remplacer ou mettre à jour le logiciel.Samedi matin, M. Tabarot précisait sur BFMTV que l’avionneur avait pu corriger la défaillance “sur plus de 5.000 appareils” vendredi et dans la nuit de vendredi à samedi.Cette intervention a été jugée indispensable après un incident sur un vol de la compagnie américaine JetBlue le 30 octobre entre Cancun, au Mexique, et Newark, près de New York. L’appareil avait dû se poser en urgence à Tampa, en Floride, après avoir brutalement piqué vers le bas.Toute la flotte ne pourra pas immédiatement redécoller.”D’après les dernières informations que je possède, mais Airbus pourra bien sûr et devra communiquer là-dessus, il semblerait qu’il y aurait beaucoup moins d’A320 qui seraient impactés plus durablement par le changement du logiciel”, a déclaré le ministre, interrogé depuis l’aéroport de Nice.”On avait évoqué la possibilité sur un millier d’appareils. Il semble qu’on ne parle maintenant que d’une centaine d’appareils”, a-t-il poursuivi.- “Retards isolés” -Air France, par exemple, a indiqué samedi matin à l’AFP qu’il pourrait dans la journée “transporter la totalité de ses clients, hors vols du réseau régional Caraïbes”.”La plupart des mises à jour logicielles ont déjà pu être effectuées dans la nuit et samedi matin. Aucune annulation de vol n’est prévue”, a expliqué Lufthansa.La compagnie easyJet a annoncé n’avoir annulé aucun vol.Le ministre français de l’Économie Roland Lescure a précisé, sur BFMTV également, que “pour l’immense majorité de ces avions”, la mise à jour du logiciel “peut se faire à distance, elle est assez rapide”.D’autres compagnies semblent plus touchées. Vendredi, la colombienne Avianca estimait que plus de 70% de sa flotte était concernée, ce qui devrait engendrer des “perturbations importantes dans les dix jours à venir”, écrivait-elle dans un communiqué. Ce transporteur a suspendu la vente de billets jusqu’au 8 décembre.En Inde, le ministère de l’Aviation a dénombré samedi soir 68 avions pour lesquels l’intervention restait à effectuer, soit 20% de la partie de la flotte du pays affectée par le problème.L’A320 est une gamme qui englobe également les modèles A318, A319 et A321. D’après le cabinet d’analyse du secteur de l’aviation Cirium, près de 9.400 de ces avions sont aujourd’hui en service dans le monde. Cela comprend 2.274 appareils A320 et 1.178 appareils A321 en Asie-Pacifique, ou encore 1.440 appareils A320 et 884 appareils A321 en Europe.L’incident intervient en plein week-end de Thanksgiving aux États-Unis, quatre jours où les Américains sont très nombreux à prendre l’avion pour se retrouver en famille. Les compagnies aériennes américaines, qui se fournissent plus volontiers auprès de Boeing, faisaient état de répercussions limitées. United Airlines a assuré normalement les vols de samedi, tandis qu’American Airlines n’avait plus que quatre avions immobilisés.Les A320 se vendent bien aux États-Unis chez les compagnies à bas coût, dont JetBlue. Cette compagnie a expliqué samedi à l’AFP faire “tout son possible pour minimiser les perturbations pour les clients”.