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La “réindustrialisation” de la France donne encore des signes d’essoufflement

La relance de l’activité industrielle en France, érigée au rang de priorité par le gouvernement après des décennies de déclin, a continué de ralentir au premier semestre 2025, selon un baromètre publié jeudi par la direction générale des entreprises (DGE), un service du ministère de l’Economie.Tout juste en territoire positif: le solde net entre ouvertures et agrandissements de sites industriels d’une part, et fermetures et réductions d’effectifs d’autre part, ressort à +9 sur les six premiers mois de 2025, selon les données du baromètre industriel lancé en 2022.Les différents gouvernements des deux mandats d’Emmanuel Macron ont voulu impulser un mouvement de “réindustrialisation” du pays, alors que le secteur est en déclin depuis les années 1970.L’activité industrielle flirte aujourd’hui avec les 10% du produit intérieur brut (PIB), contre 17% en 1995. Le mouvement est le même à l’échelle européenne, mais il est particulièrement marqué en France.Or, “après des tendances très positives observées en 2022 et 2023”, 2024 a enregistré “un ralentissement de la dynamique de réindustrialisation”, a indiqué le service de Bercy dans un communiqué jeudi.Ce ralentissement s’est poursuivi en début d’année.”Au premier semestre 2025, la France continue d’ouvrir et d’agrandir plus d’usines qu’elle n’en ferme ou n’en réduit, mais le ralentissement se poursuit avec un solde net d’ouvertures et d’extensions de +9, une baisse notable” par rapport à la 2e partie d’année 2024 (+48)”, dit encore Bercy.En 2024, ce baromètre avait recensé un solde net de -6 usines, qui passait en positif si on y ajoutait les transformations significatives de sites industriels existants, à +88 sites. Ce dernier indicateur était toutefois moitié moins important qu’en 2023.- “Désindustrialisation massive” -“On s’est fixé un cap qui est très clair: maintenir l’industrie dans ce pays et aussi aller se battre auprès de l’Union européenne, parce qu’il est temps de sortir de la naïveté sur un certain nombre de sujets, et notamment la concurrence internationale asiatique”, a déclaré le ministre en charge de l’Industrie, Sébastien Martin, sur BFM Business.La tendance confirme celle mise en évidence par un indicateur plus ancien, mené par le cabinet spécialisé Trendeo. Les chiffres du premier semestre 2025 ont été publiés début octobre, et le solde entre ouvertures et fermetures d’usines est “en négatif depuis le deuxième semestre 2024″, avec 25 usines perdues au premier semestre 2025.En comptant les agrandissements/réductions, il est lui aussi toujours faiblement positif.”La fragilité de la situation actuelle vient du fait que les filières qui étaient censées représenter le renouvellement du tissu industriel (véhicule électrique, énergies nouvelles) sont elles aussi concurrencées, fortement, tandis que la pression sur les industries plus traditionnelles ne s’est pas réduite”, analyse Trendeo, qui pointe aussi le rôle de l’incertitude politique, alors que l’activité industrielle nécessite une bonne visibilité sur le long terme.La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a pour sa part évoqué jeudi sur RTL “un moment de désindustrialisation massive” avec “plus de 300.000 emplois menacés”.Le syndicat a selon elle recensé 444 plans sociaux en France depuis les élections européennes de juin 2024, dont 325 fermetures de sites industriels. “C’est un recensement très partiel. Il nous en manque énormément, c’est juste le petit bout de l’iceberg”, a-t-elle déclaré, appelant à une remise en cause de la politique de l’offre du gouvernement.

Le G7 lancera une “alliance” pour contrer la domination de la Chine sur les minéraux critiques

Les ministres de l’Énergie du G7 ont annoncé jeudi au Canada le lancement d’une “alliance” pour contrer la mainmise chinoise sur les minéraux critiques, afin de garantir un accès plus fiable à ces ressources indispensables aux technologies du futur.Cette réunion de deux jours des sept pays s’est ouverte à Toronto quelques heures après la signature d’un accord entre le président des Etats-Unis Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping sur l’approvisionnement en terres rares, utilisées dans nombre de produits, des panneaux solaires aux missiles de précision.”Un bon signe”, selon la ministre allemande de l’Économie et de l’Énergie Katherina Reiche, qui a souligné devant la presse à Toronto la dépendance de son pays aux exportations chinoises de minéraux critiques.”Nous devons diversifier nos routes d’importations sur les matériaux bruts”, a-t-elle ajouté.C’est avec en tête la domination croissante de la Chine sur le raffinage et la transformation des terres rares que les chefs d’Etat et de gouvernement du G7 avaient d’ailleurs lancé, en marge de leur sommet au Canada en juin, un “Plan d’action sur les minéraux critiques”.Ce plan va se formaliser à Toronto avec la création de “l’Alliance sur la production de minéraux critiques”, a annoncé jeudi le ministre canadien de l’Énergie Tom Hodgson.Cette entente visera à “établir des chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques transparentes, démocratiques et durables à l’échelle du G7”, a dit M. Hodgson.Dans le cadre, la Grande-Bretagne, le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon et les Etats-Unis vont mobiliser des investissements privés afin d’augmenter la production de minéraux critiques en contournant la Chine, et ainsi réduire son influence sur les marchés.- “Redistribuer le pouvoir” -Pour le responsable de la division des minéraux critiques à l’Agence internationale de l’énergie, Tae-Yoon Kim, la réunion de Toronto offre “une opportunité majeure (…) pour commencer à redistribuer le pouvoir sur le marché”.”La forte concentration du raffinage des minéraux critiques dans un seul pays (la Chine, ndlr) crée des risques économiques et de sécurité nationale”, explique-t-il à l’AFP.Car si de nombreux pays possèdent d’importantes réserves minérales, la Chine domine grâce à sa capacité de traitement et de raffinage, notamment des terres rares, utilisées dans un grand nombre d’appareils du quotidien et de haute technologie.Et comme une grande partie des minéraux passe par des entreprises contrôlées par la Chine, Pékin peut consolider ses réserves et contrôler l’offre mondiale.”Nous faisons face depuis des années à un concurrent qui a systématiquement faussé les marchés, utilisé des subventions industrielles, créé des surcapacités et sapé le commerce équitable”, estime Abigail Hunter, directrice du Center for Critical Minerals Strategy, groupe de réflexion basé à Washington.Pour Mme Hunter, les membres du G7 ont des priorités divergentes en matière de politique énergétique, notamment en terme de transition vers les énergies propres, et les politiques commerciales protectionnistes de Donald Trump, qui ont provoqué des bouleversements économiques mondiaux, pourraient fragiliser leur unité sur les minéraux critiques.Mais ils partagent une inquiétude commune à propos de la “sécurité de l’approvisionnement”, assure cette analyste, alors que la Chine impose des contrôles d’exportation plus stricts sur les terres rares.Selon elle, une réelle avancée à Toronto passera par des mesures concrètes sur la traçabilité et la transparence, afin notamment de réduire l’empreinte sur le marché mondial de sociétés “opaques” contrôlées par la Chine et présentes sur toute la chaîne d’approvisionnement.”La fenêtre d’opportunité pour régler ce problème est encore ouverte mais elle est très, très petite”, prévient Abigail Hunter, qui presse les pays du G7 d’agir rapidement.

La Bourse de Paris termine en baisse après une salve de résultats d’entreprises

La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,53% jeudi, à l’issue d’une séance principalement marquée par la publication des résultats d’entreprises pour le troisième trimestre.L’indice vedette CAC 40 a cédé 43,59 points, à 8.157,29 points à la clôture. Mercredi, il avait reculé de 0,19% à 8.200,88 points.A Wall Street comme en Europe, les variations des indices sont “très liées à la période de résultats et à leur composition”, commente David Kruk, responsable du trading de La Financière de l’Échiquier.Aux Etats-Unis, les mastodontes du secteur technologique dominent la cote, après la publication des résultats de Meta, Alphabet et Microsoft et avant ceux des groupes Apple et Amazon attendus après la clôture des marchés américains.En France, la séance a quant à elle été rythmée par les publications des banques, dont les résultats “volent de record en record”, commente Guillaume Larmaraud, associé chez Colombus Consulting.Dans ce contexte, des prises de bénéfices lors de la saison des résultats sont “naturelles”, estime le porte-parole de la Financière de l’Échiquier.A la cote parisienne, Crédit Agricole a reculé de 4,80% à 15,49 euros, en dépit d’un bénéfice net en hausse de 11,4% au troisième trimestre, à 2,32 milliards d’euros.Société Générale a quant à elle cédé 3,57% à 53,00 euros après avoir vu son bénéfice net augmenter de 11,3% au troisième trimestre à 1,5 milliard d’euros.Outre le secteur bancaire, le constructeur automobile Stellantis a été la lanterne rouge du CAC 40, avec une chute de 8,75% à 8,85 euros après avoir annoncé prévoir “d’engager des charges supplémentaires au second semestre 2025” pour répondre aux “développements réglementaires, géopolitiques, macroéconomiques”.Stellantis, le géant aux 14 marques qui vient de traverser plusieurs trimestres difficiles, a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 13% au troisième trimestre et a fait état de progrès “encourageants”, notamment aux Etats-Unis.Le groupe de luxe Kering, dont le cours a gagné plus de 30% depuis le début de l’année, a cédé 3,94% jeudi, à 313,05 euros, après la révision à la baisse d’une recommandation de la société Bernstein sur le titre.L’avionneur Airbus s’octroie la plus forte progression (+2,06% à 212,70 euros l’action) après avoir publié un bénéfice net au troisième trimestre en hausse de 14%, à 1,1 milliard d’euros, grâce notamment aux solides performances des branches défense et hélicoptères.

Stellantis commence à redresser ses ventes mais la Bourse s’inquiète de charges à venir

Stellantis, qui vient de traverser plusieurs mois difficiles, a annoncé jeudi une hausse de son chiffre d’affaires trimestriel et fait état de progrès “encourageants”, mais son titre a plongé à la Bourse de Paris en raison de charges supplémentaires à venir.Le géant automobile aux 14 marques a réalisé un chiffre d’affaires de 37,2 milliards d’euros au troisième trimestre, en hausse de 13%, porté par la croissance dans quasiment toutes ses régions, dont l’Amérique du Nord, à l’exception de l’Amérique du Sud.”Tandis que nous continuons de mettre en place des changements stratégiques importants afin de fournir à nos clients plus de choix, nous voyons des progrès” sur le trimestre par rapport au précédent et par rapport à la même période l’année dernière, ce qui est “encourageant”, a souligné Stellantis, numéro deux européen derrière Volkswagen.Le groupe confirme tabler sur “une amélioration continue” du chiffre d’affaires, du résultat d’exploitation ajusté et du flux de trésorerie disponible au 2e semestre par rapport au 1er.Mais il prévoit aussi “d’engager des charges supplémentaires au second semestre 2025” car “nous continuons à apporter des changements importants et nécessaires à nos plans stratégiques et de produits” pour répondre aux “développements réglementaires, géopolitiques, macroéconomiques” et autres. Il a également “entamé une révision de (son) processus d’estimation des garanties, qui devrait entraîner des changements dans les estimations et des charges non récurrentes au 2ème semestre 2025″.- Action plombée à la Bourse -Ces annonces ont plombé l’action du groupe. Après avoir chuté jusqu’à 10% à Paris, elle a finalement clôturé jeudi en baisse de 8,75% à 8,85 euros. Depuis le début de l’année, le cours de l’action a fondu de plus de 30%.”Compte tenu de ces incertitudes, nous estimons qu’il est encore trop tôt pour valider une véritable trajectoire de reprise pour le constructeur”, écrivent les analystes de la banque Oddo BHF dans une note.Geste inhabituel, le groupe a envoyé un message supplémentaire en début d’après-midi. Le patron du groupe, Antonio Filosa, y déclare: “Vous pouvez voir au 3e trimestre que nous avons continué et accéléré les actions entreprises à partir de janvier pour corriger les décisions stratégiques et opérationnelles du passé”.”Nous avons changé rapidement notre structure organisationnelle pour restaurer une proximité avec nos clients, concessionnaires et fournisseurs” et “nous avons renoué avec nos gouvernements et les régulateurs”, écrit l’Italien, nommé à la tête du groupe en juin, six mois après le départ forcé de son prédécesseur, Carlos Tavares.”Nous avons pris d’importantes décisions”, sur les produits ou les investissements, “qui ont restauré la liberté de choisir au coeur de notre stratégie”, conclut-il.- Relance aux Etats-Unis -Les livraisons de véhicules ont progressé de 13% au 3e trimestre, à 1,3 million d’unités, avait indiqué dans son premier communiqué Stellantis, né de la fusion en 2021 de Peugeot, Fiat et Chrysler.”A la fin du 3e trimestre, six des dix nouveaux véhicules prévus pour 2025 ont été lancés avec succès” et d’autres lancements au 4e trimestre “permettront de réintroduire plusieurs modèles de grande diffusion”, indique le groupe. Qui voit plusieurs signaux commerciaux “encourageants” aux Etats-Unis et en Europe au 3e trimestre, grâce aux lancements de nouveaux modèles.Aux Etats-Unis, quelques modèles symboliques illustrent la relance du groupe franco-italo-américain, comme le pick-up Ram 1.500 qui revient en version d’entrée de gamme. Les RAM sont de gros pick-ups qui génèrent la moitié des profits de Stellantis aux Etats-Unis.La part de marché du constructeur dans ce pays (avec ses Jeep, RAM, Dodge, Chrysler) a atteint 8,7% en septembre, la plus élevée depuis 15 mois.Stellantis avait annoncé mi-octobre un projet d’investissement de 13 milliards de dollars sur quatre ans aux Etats-Unis, pour y augmenter de 50% sa production par rapport à aujourd’hui. Les Etats-Unis représentent, historiquement, son centre de profit le plus important, mais le groupe y a vu ses parts de marché s’effriter. 

La Cour des comptes attaque le Pacte Dutreil par intérêt “idéologique”, accuse Renaud Dutreil

L’ancien ministre des PME Renaud Dutreil a accusé jeudi la Cour des comptes, qui s’apprêterait à publier un rapport critique sur le Pacte Dutreil, d’avoir un intérêt “idéologique” à le faire.Le Pacte Dutreil, créé en 2003, exonère à 75% de droits de succession la transmission d’une entreprise aux descendants, sous réserve qu’ils la conservent un certain nombre d’années. Selon Le Monde, la Cour reproche au Pacte Dutreil, dans son rapport à paraître dans les jours ou semaines à venir, de créer un gros manque à gagner en recettes fiscales, pour une efficience économique “faible”, avec des “cas d’optimisation”.Par exemple lorsque les contribuables font bénéficier de l’abattement des biens sans rapport avec l’entreprise.”La Cour des comptes, c’est devenu une officine du Parti socialiste”, son rapport “est totalement politique et n’a aucune valeur économique”, a assuré M. Dutreil sur Public Sénat, jugeant “tout à fait choquant” de voir “les gens de la Cour des comptes transmettre leur opinion privée dans leur travail d’auditeur”.Sollicitée par l’AFP, la Cour des comptes n’a pas immédiatement réagi à ces accusations.Renaud Dutreil a souligné que le Pacte rapportait aussi à la France “par rapport à une entreprise qui aurait été rachetée” par un acquéreur étranger. Quant aux abus, ils peuvent “être sanctionnés par le juge”.A quelques jours de l’examen par l’Assemblée nationale d’amendements sur son Pacte, dans le cadre de la discussion du budget, M. Dutreil a considéré que l’Assemblée, donne actuellement l’impression “d’un asile de fous”.En juin, par ailleurs, la Tribune dimanche avait révélé, sur la foi de sources au RN et à l’UDR, que Renaud Dutreil conseillait les patrons du RN, Marine Le Pen et Jordan Bardella.Tout en assurant en réaction “ne pas compter revenir” à la vie politique qu’il a quittée en 2008, il avait convenu “défendre ses thèses” sur le capitalisme familial “auprès de tous les partis susceptibles de les mettre en œuvre”.L’ancien responsable – en 2002 – de l’UMP devenue LR, a accusé ces derniers d’avoir “trahi leurs électeurs” et “perdu leur enracinement populaire”.”Je ne pense pas que l’union des droites soit possible, car ni le RN ni LR ne le veulent. Mais elle se fera dans les urnes, c’est-à-dire qu’à un moment, LR n’aura plus d’électeurs (…), ils seront tous passés au RN”, a-t-il conclu.

Les Bourses européennes atones à la clôture

Les Bourses européennes ont terminé sans grand changement jeudi, dans une séance surtout marquée par la publication des résultats d’entreprises pour le troisième trimestre.Les Bourses de Londres (+0,04%) et de Francfort (-0,02%) sont restées à l’équilibre, tandis que Paris a reculé de 0,53%.

Suède: après deux ans de grève chez Tesla, un syndicat n’entend pas abdiquer

Après deux ans de grève en Suède contre le refus de Tesla de signer une convention collective, le syndicat à l’origine de la grève a déclaré jeudi à l’AFP qu’il n’avait pas l’intention d’y mettre fin. La grève suédoise a été lancée par le syndicat des métallurgistes IF Metall le 27 octobre 2023, lorsque les mécaniciens de 10 ateliers de réparation Tesla dans sept villes se sont mis en grève pour protester contre le refus du constructeur automobile de signer une convention collective. “C’est ce que nous avons exigé il y a deux ans et c’est ce que nous exigeons aujourd’hui”, a déclaré Simon Peterson, secrétaire chargé des négociations chez IF Metall, à l’AFP. Cette grève est désormais la plus longue de l’histoire moderne de la Suède.  “Tant que nous avons des membres prêts à se battre pour des conventions collectives, nous sommes en mesure de faire grève”, a-t-il souligné. IF Metall, l’un des plus grands syndicats suédois, dispose d’environ 10 milliards de couronnes (900 millions d’euros) pour couvrir les coûts de la grève. Négociées par secteur, les conventions collectives conclues avec les syndicats constituent la base du modèle nordique du marché du travail. Elles couvrent près de 90% de tous les salariés en Suède et garantissent les salaires et les conditions de travail. Selon M. Peterson, jeudi, 68 employés de Tesla étaient membres d’IF Metall. Le syndicat a étendu la grève à plusieurs reprises à d’autres ateliers de réparation tiers qui entretiennent les modèles Tesla. Le conflit s’est également étendu à près d’une douzaine de syndicats cherchant à protéger le modèle social suédois, notamment les postiers, les dockers, et a même touché d’autres pays nordiques voisins. Début septembre, le Bureau national de médiation suédois a mis fin à ses tentatives de médiation sans parvenir à un accord, déclarant à la radio publique Sveriges Radio qu’il “arrivé en bout de route”. La grève n’a pas eu tout l’effet escompté, a reconnu M. Peterson accusant Tesla d’utiliser une approche  “dépassée” des conflits du travail en embauchant des personnes en Suède et en faisant venir du personnel de l’étranger pour contourner la grève. Selon le magazine spécialisé Vi Bilägare, de nombreux propriétaires de Tesla affirment que l’impact de la grève a été minime. Le patron de Tesla, Elon Musk, rejette les appels à autoriser les plus de 100.000 employés de l’entreprise dans le monde à se syndiquer. La filiale suédoise de l’entreprise a précédemment fait valoir que ses employés bénéficiaient d'”accords équivalents ou meilleurs” que ceux prévus par les conventions collectives. Tesla n’a pas répondu à la demande de commentaires de l’AFP. 

Virgin remporte une étape clé pour concurrencer l’Eurostar sous la Manche

Le groupe britannique Virgin a remporté un épisode clé dans la bataille des trains sous la Manche: il vient d’obtenir l’accès au très convoité dépôt londonien de Temple Mills, jusqu’ici réservé à l’Eurostar et indispensable pour lancer des liaisons concurrentes entre Londres et le continent.”Cet accès constitue une première étape essentielle vers l’exploitation de services ferroviaires transfrontaliers via le tunnel sous la Manche” par Virgin, car il lui permettra d’accéder à ces “installations de maintenance légère”, a indiqué jeudi le régulateur britannique du rail (ORR).Plusieurs entreprises ont annoncé leur intention ces derniers mois d’ouvrir des lignes concurrente à l’Eurostar, aujourd’hui seul à effectuer du transport de passagers sur la ligne sous la Manche reliant Londres au continent, et dont les tarifs sont critiqués.Temple Mills est actuellement le seul dépôt ferroviaire accessible depuis la ligne à grande vitesse HS1 qui relie Londres au tunnel sous la Manche.L’italien Trenitalia, l’espagnole Evolyn et le britannique Gemini avaient aussi demandé l’accès au dépôt mais voient leur demande refusée, indique jeudi l’ORR, qui dit aussi avoir préféré Virgin aux propositions d’Eurostar d’augmenter sa propre cadence sur les liaisons sous la Manche.- “Mettre fin à ce monopole” -Depuis le lancement de la ligne en 1994, plusieurs entreprises ont annoncé leur intention de concurrencer Eurostar, mais aucun de ces projets ne s’est concrétisé.Les plans de Virgin, groupe du milliardaire Richard Branson, “étaient plus solides financièrement et opérationnellement que ceux des autres candidats”, car ils démontraient clairement “le soutien des investisseurs et un accord de principe pour fournir le matériel roulant nécessaire et approprié”, affirme l’ORR.”Il est temps de mettre fin à ce monopole de 30 ans”, a pour sa part assuré M. Branson jeudi dans un communiqué de presse. “Nous allons bousculer le modèle transmanche et donner aux consommateurs le choix qu’ils méritent.”Virgin précise avoir confirmé plus tôt cette année un “accord d’exclusivité” avec le constructeur ferroviaire français Alstom “pour l’achat de 12 rames Avelia Stream”, et dit investir aux côtés des fonds Equitix et Azzurra Capital.Virgin Trains prévoit de lancer ses services en 2030, de Londres vers Paris, mais aussi Bruxelles et Amsterdam, avec l’ambition de desservir aussi d’autres destinations en France, en Allemagne ou en Suisse.Mais le régulateur prévient que le groupe devra encore conclure un accord commercial avec Eurostar, obtenir les financements, l’accès aux voies et aux gares, ainsi que les autorisations de sécurité de l’ORR et des autorités compétentes de l’UE.La compagnie ferroviaire de Virgin, qui avait opéré au Royaume-Uni entre 1997 et 2019, avait annoncé en début d’année son intention de lever pour ses nouveaux projets transmanches 300 millions en fonds propres et 400 millions d’emprunts.- Guerre des prix -Les usagers espèrent que l’ouverture à la concurrence engendrera une guerre des prix, les billets de train étant souvent bien plus chers que ceux de l’avion sur le Paris-Londres, malgré des premiers tarifs à 39 livres (ou 44 euros).Eurotunnel, la société qui gère le tunnel sous la Manche, cherche à attirer de nouveaux opérateurs, estimant que l’infrastructure est en mesure d’accueillir jusqu’à 1.000 trains par jour, contre 400 actuellement (entre Eurostar, Shuttle et fret).Le groupe britannique London St. Pancras Highspeed, qui exploite la ligne à grande vitesse reliant Londres au tunnel sous la Manche, estime lui aussi qu’elle ne fonctionne qu’à 50% de sa capacité.Eurostar “prend acte” jeudi de la décision de l’ORR, selon une réaction transmise à l’AFP. L’opérateur, qui avait précédemment insisté sur le fait que le dépôt de Temple Mills est déjà “presque plein”, dit réfléchir “aux mesures à prendre pour assurer la poursuite de (sa) croissance”.Le groupe a annoncé la semaine dernière avoir choisi l’industriel français Alstom pour construire 50 nouveaux trains, dont 20 en option, soit un investissement de 2 milliards d’euros.Un nombre record de 19,5 millions de clients ont voyagé avec Eurostar en 2024, soit 850.000 de plus qu’en 2023, a indiqué la compagnie en janvier.

Inflation maîtrisée mais horizon flou : la BCE conserve le statu quo

Inflation maitrisée, risques pour la croissance “atténués”: la BCE a de nouveau maintenu ses taux inchangés jeudi, soulignant que le cap monétaire changera lorsque cela s’avèrera nécessaire.Le taux de dépôt, référence de la politique monétaire, a été maintenu à 2%, comme depuis juillet, à l’issue de la réunion du conseil des gouverneurs de l’institution délocalisée à Florence, en Italie.Etalon qui guide les décisions des gardiens de l’euro, l’inflation demeure proche de l’objectif de 2% à moyen terme mais les perspectives sont “ très incertaines”, a insisté devant la presse la présidente de la BCE, Chistine Lagarde.Cela explique le maintien du cap monétaire même si sur le front de l’économie, certains “risques baissiers” pesant sur la croissance de la zone euro “se sont atténués” ces dernières semaines, a déclaré la banquière centrale devant la presse. Elle a cité à cet égard l’accord commercial conclu entre l’Union européenne et les États-Unis durant l’été, moins pénalisant que redouté, le cessez-le-feu récemment annoncé au Moyen-Orient, enfin l’annonce jeudi de progrès dans les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine.Les dirigeants Donald Trump et Xi Jinping se sont entendus jeudi pour apaiser leur conflit sur le commerce et les terres rares lors d’une rencontre en Corée du Sud. – Environnement volatil -Reste que “l’environnement commercial mondial, toujours volatil, pourrait de nouveau perturber les chaînes d’approvisionnement, freiner les exportations et peser sur la consommation ainsi que sur l’investissement”, a déclaré l’ancienne directrice du FMI dans son discours liminaire.La croissance du PIB de la zone euro reste sur une hausse plus forte qu’attendu au troisième trimestre, à 0,2%, malgré l’effet des chocs tarifaires, a indiqué Eurostat jeudi. Le tableau est contrasté entre la France, où malgré l’incertitude politique, la croissance a surpris par sa vigueur (+0,5%), tandis que l’Allemagne a frôlé la récession avec une économie à l’arrêt (0,0 %).Les risques pouraient aussi jouer sur l’inflation, forçant alors la BCE à réagir. Mme Lagarde a cité en l’occurence “d’éventuels goulets d’étranglement et des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement” qui pourraient créer des tensions inflationistes, comme cela s’est produit après la pandémie de Covid-19. La BCE veut aussi comprendre ce que “les discussions entre les autorités américaines et chinoises aboutiront à produire en matière de terres rares” pour évaluer leur impact sur les prix, a expliqué Mme Lagarde.- Encore en ‘bonne position’ -Pour l’heure, elle voit la BCE toujours dans une “bonne position” avec le niveau actuel des taux et au regard des risques pouvant influer sur l’inflation, à la hausse comme à la baisse.En d’autres termes, la BCE est déterminée “à faire en sorte que l’inflation se stabilise à 2% à moyen terme”, en faisant “tout ce qui est nécessaire” pour y parvenir, a expliqué Mme Lagarde.L’agrégat qui avait culminé à 10,6% en 2022, dans le sillage de la flambée des prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine, est revenu autour de l’objectif de 2% ces derniers mois.La réunion de la BCE n’a in fine pas fourni d’indication claire sur la prochaine direction que pourrait prendre l’institut monétaire.”Comme la politique monétaire ne freine pas l’activité économique, la BCE semble bien avisée de rester pour l’instant en retrait”, a commenté Jens-Oliver Niklasch, économiste chez LBBW.Mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) a de son côté décidé une baisse d’un quart de point de pourcentage, ramenant ses taux dans une fourchette de 3,75% et 4%. Une deuxième détente, après celle de septembre, afin de soutenir une économie où le marché du travail montre des signes de faiblesse. La BCE a quant à elle de nouveau souligné jeudi que sa politique monétaire restera guidée par les “données” disponibles et que ses décisions continueront d’être prises “réunion par réunion”.

Découvert bancaire: quels changements en 2026?

Source d’inquiétudes pour les banques, la réforme des conditions d’octroi des découverts bancaires à partir de novembre 2026 soulève de nombreuses questions. Quelles répercussions pour les clients ?Qu’est-ce qui change ?Concrètement, pour les découverts au-delà de 200 euros et de plus d’un mois, pas grand-chose, selon la fédération française des banques (FBF). L’impact pour les clients sera essentiellement des informations additionnelles à fournir, rapporte-t-elle, mais les banques ont déjà des obligations d’analyse de solvabilité dans ces cas-là.Les modifications à venir concernent donc essentiellement les découverts inférieurs à 200 euros et de moins d’un mois.Le texte prévoit d’aligner les règles autour de ces découverts sur celles des crédits à la consommation.Concrètement, les banques auront désormais l’obligation de faire une analyse de solvabilité pour ces types de découverts, ce qui n’était pas le cas jusque-là.Si un client est surendetté ou a des revenus que la banque estime trop faibles, le découvert pourra lui être refusé, y compris si ce découvert est d’un montant très limité.Selon le gendarme des banques, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), les banques font déjà une analyse de la situation de leurs clients avant de leur accorder un découvert, et le nouveau texte ne viendrait que formaliser une pratique déjà existante.Devra-t-on faire une demande chaque fois qu’on est à découvert ?Non, répond la fédération bancaire française.L’analyse de solvabilité qui va devenir obligatoire se fera au moment de la création du compte bancaire ou à la demande du client si son montant de découvert autorisé est trop bas pour ses besoins.En revanche, une fois que le montant de découvert sera autorisé, il n’y aura pas besoin de faire une nouvelle demande à chaque découvert, comme c’est déjà le cas aujourd’hui.Pourquoi ces modifications ?L’Union européenne avait adopté une directive européenne relative aux contrats de crédit aux consommateurs (CCD2) fin 2023, qui prévoyait ces nouvelles règles.Dès lors, le gouvernement avait l’obligation de transposer les obligations créées par cette directive dans la loi française. Il le fera par ordonnance, et les dispositions entreront en vigueur le 20 novembre 2026. Les découverts déjà mis en place avant l’entrée en vigueur de l’ordonnance, le 20 novembre 2026, ne seront pas concernés par la réforme.”Le gouvernement a veillé à ce qu’il n’y ait pas de surtransposition de la directive”, assure Bercy.Que reprochent les banques ?Pour Daniel Baal, président du Crédit Mutuel et de la fédération bancaire française, ce durcissement des règles “compliquera la vie de nombreux ménages”.Il a jugé, dans une publication sur LinkedIn, que ce texte, “qui vient du haut”, est “complètement inadapté et disproportionné”.Les banques reprochent en particulier la création de nouvelles normes dans un secteur où il en existe déjà beaucoup, qui peuvent apporter des “complexités inutiles”, selon les termes de la FBF.Outre les ménages, le texte “compliquera la vie” des “conseillers bancaires” et sera “nuisible à l’expérience client”, a jugé Daniel Baal. “Les banques feront le maximum pour réduire les impacts négatifs de cette nouvelle réglementation, qu’elles seront cependant obligées d’appliquer, sous peine de sanctions,” a-t-il assuré.