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Turquie: le simit, vedette des rues et marqueur de la flambée des prix

Le simit court les rues de Turquie aussi sûrement que les chats. Mais le prix de ce petit pain rond en forme d’anneau, parsemé de sésame, est aussi un marqueur implacable de la vertigineuse hausse des prix.Le simit est partout présent en ville dès 7H00 le matin – mais guère plus au delà de midi – vendu dans les petits kiosques rouges ou empilés sur d’immenses plateaux portés sur la tête par les marchands ambulants.A base de levure, farine et eau tiède trempée de mélasse, il se consomme traditionnellement dans la rue, comme petit-déjeuner.Mais avec la crise et l’inflation, de plus en plus de Turcs avouent en faire également leur déjeuner voir leurs seuls repas du jour.”20 livres!” Alp Ata Turkoglu, étudiant de 23 ans qui vient d’acheter le sien s’insurge. “Ca ne va pas… une famille qui ne prendrait que des simits et du thé ne s’en sortirait pas. Comment on va faire en 2026…”En moins de cinq ans, le simit est passé de 3 à 20 livres turques (40 centimes d’euros) et même 25 chez certains vendeurs d’Istanbul, anticipant le relèvement officiel de leur tarif – théoriquement plafonné à 15 livres.Car le prix du simit, mentionné par les visiteurs de l’empire ottoman dès le 16ème siècle, est fixé par le gouvernement de la même façon que le salaire minimum.Or celui-ci sera relevé au 1er janvier de 27%, soit sous l’inflation officielle qui s’établissait en novembre à 31% sur un an: le salaire minimum atteindra ainsi  28.075 livres turques (tl), soit environ 556 euros. “Pour moi, toutes les hausses de prix sont immorales”, avance Davut Aydogan, 52 ans, vendeur de simits à Karakoy, sur la rive européenne du Bosphore. “Dès que vous voulez manger quelque chose ça vous coûte 600, 700 tl. Alors que font les gens? ils achètent trois simits, un thé et ils se nourrissent comme ça. Mes ventes ne baissent pas, d’ailleurs. Parce que, comme on dit, le simit c’est le secours du pauvre, tout ce qu’il lui reste”.Avec malice, le quotidien de gauche Bir Gün a rappelé les propos de Recep Tayyip Erdogan, quand le président turc n’était encore que candidat à la mairie d’Istanbul, en 1993.Critiquant la politique du gouvernement d’alors, l’opposant Erdogan avait calculé que “si une famille de cinq personnes ne consommait que des simits et du thé trois fois par jour, ses dépenses mensuelles dépasseraient le salaire minimum”.- “Qui paiera les factures” -“Qui paiera la facture d’électricité, la facture d’eau ? la scolarité des enfants ?” demandait-il en dénonçant un “gouvernement cruel”.Le journal a donc effectué le même calcul à trente-deux ans de distance et conclu qu’une même famille de cinq nourrie de simits et de thé – 25 tl chacun – à chaque repas, dépenserait 22.500 tl par mois.”Au niveau du salaire minimum, cette famille serait incapable de couvrir les dépenses mentionnées par Erdogan avec les 4.104″ livres restantes.L’éducation (+65,7% sur un an en novembre), le logement (+51%) et l’alimentation (34,9%) sont les postes qui ont le plus augmenté ces dernières années.Can Deneri, chômeur de 27 ans, a fait le calcul: “Avec 30.000 tl de loyer, même en ne prenant que des simits et du thé, on n’y arrive à peine. On finit tous les mois dans le rouge”.Pour le président de la principale centrale syndicale du pays Turk-Is, Ergun Atalay, le niveau du salaire minimum est “inacceptable”.En 2024, le salaire minimum concernait près de 11,2  millions de travailleurs turcs, selon une étude basée sur les données d’Eurostat, soit le pays du continent européen où cette proportion est la plus élevée.Le ministre du Travail, Vedat Isikhan, a défendu cette hausse contenue en stigmatisant le “populisme” de l’opposition.L’inflation annuelle qui dépassait les 75% en mai 2024 a été ramenée ces  derniers mois à son plus bas niveau depuis 2021.Le vice-président Cevdet Yılmaz a promis qu’elle passerait “sous la barre des 20% d’ici la fin (2026) pour revenir à une inflation à un chiffre en 2027”.

Cryptomonnaies: quand le pari sur bitcoin se retourne contre des entreprises

La dégringolade des cryptomonnaies depuis octobre a fait vaciller les entreprises qui avaient parié à grande échelle sur le bitcoin, dont les actions en Bourse ont plongé, ravivant les craintes d’une bulle.- Pourquoi accumuler des bitcoins ? -Le bitcoin a initialement progressé cette année, atteignant début octobre un record à plus de 126.000 dollars.Certaines entreprises ont alors commencé à en accumuler pour diversifier leur trésorerie, se protéger contre l’inflation ou encore attirer des investisseurs séduits par des pespectives de profit.Certaines étaient déjà liées au secteur, comme les plateformes d’échange ou les sociétés de “minage” –qui “fabriquent” des bitcoins, reçus sous forme de récompense pour avoir participé au bon fonctionnement de cette devise numérique.Mais d’autres, issues de secteurs totalement différents, se sont aussi mises à en acheter, contribuant à faire grimper son prix.- Pourquoi l’achat est-il risqué ? -Pariant sur une hausse constante du prix du bitcoin, certaines entreprises ont eu recours à ce qu’on appelle des “obligations convertibles”, c’est-à-dire qu’elles ont emprunté à faible taux, en offrant la possibilité au prêteur de se rembourser en actions.Problème: si leur action commence à baisser, par exemple car la chute du bitcoin rend leur modèle moins attractif, l’investisseur préfère un remboursement en argent liquide.La survie de l’entreprise est alors conditionnée à sa capacité à réunir le cash nécessaire.- Que provoque la chute du bitcoin ? -Des failles ont pointé à l’automne, le bitcoin baissant progressivement jusqu’à tomber sous les 90.000 dollars en novembre, plus bas qu’en janvier, ce qui a sapé la confiance dans le modèle de ces sociétés.”La question que le marché s’est très vite posée, c’est: +est-ce que ces entreprises vont être en difficulté ? Vont-elles faire faillite ?+”, rapporte Eric Benoist, spécialiste technologie chez Natixis.Pour Carol Alexander, professeure de finance à l’université du Sussex, la bulle liée à ce type de sociétés “éclate lentement”. Selon elle, la défiance est renforcée par le flou réglementaire et les risques qui les entourent, celles-ci étant sujettes aux cyberattaques ou aux fraudes internes.- Qu’est-il arrivé à Strategy ? -L’éditeur de logiciels Strategy –qui n’a pas répondu à l’AFP– est la plus importante “accumulatrice” de bitcoins, avec plus de 671.000 unités, soit environ 3% de tous ceux qui existeront jamais.Mais en six mois, son action a chuté de plus de moitié, sa capitalisation passant même brièvement sous la valeur de ses bitcoins.En cause, ces fameuses obligations convertibles, qui l’exposent au risque de devoir rembourser une lourde dette.Pour rassurer le marché, Strategy a constitué un fonds de 1,44 milliard de dollars en vendant des parts.Dans une situation similaire, le spécialiste des semi-conducteurs Sequans a lui liquidé 970 bitcoins pour racheter une partie de sa dette.- Quel risque de contagion ? -Si des entreprises en difficulté inondent le marché en vendant leurs bitcoins, leur prix risque de baisser, aggravant la situation.”Le risque de contagion sur les marchés crypto est alors considérable”, estime Mme Alexander, bien qu’il se limite selon elle au secteur, sans “impact majeur sur les marchés traditionnels”.”Nous considérons cette volatilité” comme “le prix à payer pour un potentiel de hausse à long terme”, explique à l’AFP Dylan LeClair, responsable bitcoin pour le japonais Metaplanet.Initialement spécialisée dans l’hôtellerie, cette entreprise poursuit ses achats de bitcoins, qui valent aujourd’hui environ 2,7  milliards de dollars.- Quel avenir pour le secteur ? -Pour Eric Benoist, ces sociétés vont devoir monétiser leurs réserves de bitcoins, par exemple via des produits financiers, et ne plus miser uniquement sur la hausse du cours.”Toutes ne survivront pas”, mais “le modèle continuera d’exister”, estime-t-il, jugeant inévitable une consolidation du secteur.Les initiatives continuent: fin novembre, l’entrepreneur français Eric Larchevêque a lancé The Bitcoin Society, une société de trésorerie crypto.La baisse des cours est “une bonne opportunité puisque ça permet d’acheter du bitcoin moins cher”, assure à l’AFP celui qui a aussi co-fondé le spécialiste des portefeuilles de cryptomonnaies Ledger.

Du charbon à la biomasse, la lente et laborieuse mue de la centrale de Gardanne

Après des années de soubresauts, l’imposante cheminée de 297 mètres, la plus haute de France, de la Centrale thermique de Provence s’est récemment remise à fumer. Un signe d’espoir pour l’entreprise obligée de tourner définitivement la page du charbon au profit de la biomasse.Un procédé qui, en brûlant du bois pour produire de l’énergie, suscite toutefois les critiques d’associations environnementales, inquiètes que les forêts locales ne soient dévorées sous couvert de production “d’électricité renouvelable”. “La seule centrale de charbon entièrement reconvertie en biomasse en Europe, c’est nous!”, se félicite auprès de l’AFP Camille Jaffrelo, chargée de communication de GazelEnergie, filiale du groupe EPH de l’homme d’affaire tchèque Daniel Kretinsky, propriétaire depuis 2019 du site.”Passer du charbon à la biomasse n’a pas été évident. S’y ajoute la crise énergétique. Il nous a fallu presque 10 ans de tâtonnement pour nous lancer enfin”, poursuit-elle.Car le redémarrage fin 2025 de la centrale, passée d’une capacité charbon de 600 MW à une tranche biomasse de 150 MW de production, de quoi alimenter quelque 125.000 foyers, soit deux fois la ville voisine d’Aix-en-Provence, intervient après des années de turbulences.Promesse de campagne du candidat Macron, les quatre dernières centrales thermiques françaises alimentées au charbon, énergie fossile considérée comme une menace majeure pour le climat, devaient fermer d’ici 2022. Cette annonce, même si elle était attendue, avait constitué un choc pour la centrale de Gardanne, créée en 1953 et pourvoyeuse de centaines d’emplois locaux directs et indirects, notamment pour cette ville de 21.000 habitants déjà traumatisée par la fermeture des mines de lignite en 2003.Dès le rachat de l’usine, GazelEnergie avait lancé une importante restructuration avec 98 suppressions de postes sur 180.Un important conflit social s’était alors déclenché, plongeant la centrale en arrêt prolongé jusqu’en 2022. Les pertes accumulées sont estimées à 650 millions, selon sa direction. – “Entreprise subventionnée” -En parallèle, une longue bataille juridique avait été entamée en 2013 par plusieurs associations, dont France Nature Environnement (FNE) Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), contestant l’arrêté d’exploitation de la centrale qui menacerait les forêts, “dilapiderait l’argent public” et aux rendements “désastreux”.Forcée par le Conseil d’Etat en 2023 à prendre en compte les effets de l’approvisionnement en bois sur les massifs forestiers locaux, l’entreprise a dû revoir son plan d’approvisionnement.Celui-ci prévoit désormais l’utilisation de 450.000 tonnes de bois par an dont: 60.000 tonnes de “bois de fin de vie” ou “déchet” (meubles, palettes…), 150.000 tonnes de bois étranger (Espagne, Italie mais aussi Brésil, même si l’entreprise assure vouloir l’arrêter “début 2026” pour des raisons d’image) et surtout 240.000 tonnes de bois local dans un rayon de 240 kilomètres (Paca, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes).Ces “prélèvements” dans les forêts locales “participent à la sylviculture qui permet de se prémunir des incendies”, avance Gilles Martinez, responsable de l’approvisionnement en bois de la centrale. Et d’assurer: “on ne va pas en forêt chercher du bois mais on attend qu’il sorte, sachant qu’on est en bout de chaîne après la construction et l’industrie pour le récupérer”.Une enquête publique couvrant 324 communes et 16 départements a suivi au printemps 2025, avant l’arrêté préfectoral du 20 novembre validant ce plan mais assorti de prescriptions complémentaires. Parmi celles-ci figure notamment l’exclusion des prélèvements en zones Natura 2000, afin de protéger ces espaces sensibles, ou encore une limitation des prélèvements d’eau et rejets dans le Canal de Provence.”Ces restrictions ne vont pas assez loin” car elles n’empêchent pas les prélèvements en zone Natura 2000 dans d’autres pays européens, regrette Aurélien Nicolle Romieu, chargé de mission climat-énergie à la FNE Paca.Les associations et certains acteurs du secteur estiment également “très avantageux” pour GazelEnergie le renouvellement fin 2024 du contrat de rachat de l’énergie par l’État: 800 millions d’euros sur 8 ans pour produire annuellement 4.000 heures.”Un scandale” pour FNE qui s’insurge “d’une entreprise subventionnée par l’argent public, sans transparence” du contrat. Et Aurélien Nicolle Romieu de cingler: “si la centrale fonctionne à plein régime, le prix de rachat par l’Etat du mégawattheure serait deux fois plus cher que pour l’éolien!”.

Livrets d’épargne: les contrôles automatiques anti-doublon repoussés à 2027

L’obligation pour les banques de contrôler systématiquement si un client possède en double un même livret défiscalisé, comme le LEP ou le LDDS, a été repoussée d’un an et demi, selon le Journal officiel, le gouvernement invoquant des raisons techniques.Il est interdit de détenir plusieurs Livrets A, pas plus que plusieurs Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) ou plusieurs Livrets d’épargne populaire (LEP), ceci afin d’éviter que les épargnants ne dérogent aux plafonds de dépôt de ces produits défiscalisés. Depuis 2013, lorsqu’un épargnant demande l’ouverture d’un Livret A, la banque a l’obligation de vérifier systématiquement auprès de l’administration que le client n’en possède pas déjà un dans une autre banque.Mais pour les autres livrets et produits d’épargne réglementée, ce n’est pas encore le cas. Un décret paru en 2021 prévoyait d’y remédier et de généraliser cette obligation de contrôle au plus tard en janvier 2026. Cette date butoir a été repoussée à juillet 2027, selon le décret paru samedi.Les contrôles devraient également concerner les autres produits d’épargne réglementée comme le Plan d’épargne logement (PEL), le Plan d’épargne en actions (PEA) ou le Livret jeune.Sollicité par l’AFP, le ministère de l’Economie indique que “ce décalage est lié à une volonté d’optimisation opérationnelle” et rappelle que “la mise en oeuvre de ce contrôle automatisé interbancaire nécessitent des développements techniques complexes.””Des contrôles poussés existent déjà aujourd’hui”, parfois “a posteriori”, mais “les vérifications ne sont pas encore automatiques et exhaustives,” ajoute Bercy.La fédération bancaire française (FBF) explique que “pour contrôler la multi-détention, les banques ne peuvent pas partager entre elles les informations concernant leurs clients”. Elles doivent donc “interroger l’administration fiscale” via une interface qui n’est pas encore disponible pour les autres produits, indique-t-elle à l’AFP.Même si les contrôles ne sont pas automatiques, ne pas respecter l’interdiction de multi-détention peut être sanctionné d’une amende d’au moins 75 euros et jusqu’à l’entièreté des intérêts versés, d’après le Code général des impôts.Les épargnants possédaient en novembre 161,8 milliards d’euros sur leur LDDS et 80,9 milliards d’euros sur leur LEP, un livret réservé aux ménages qui ne dépassent un certain montant de revenus.A la même date, ils détenaient 438,9 milliards d’euros sur leur Livret A, dont le taux d’intérêt, identique à celui du LDDS, est de 1,7% depuis août.Ce taux pourrait encore baisser à 1,5% voire 1,4% en février 2026 du fait du ralentissement de l’inflation qui fait partie de la formule de calcul.Bercy aura toutefois le dernier mot et aura la possibilité d’accorder un coup de pouce au taux finalement appliqué, comme il l’a déjà fait par le passé.Les Français continuent de beaucoup épargner: 18,7% de leur revenu disponible en moyenne, selon les derniers chiffres de la Banque de France, un montant inédit depuis les années 70, hors période Covid.Mais depuis cet été, l’épargne réglementée perd en popularité chez les épargnants du fait des taux d’intérêt à la baisse, au profit de l’assurance vie, qui cumulait 2.100 milliards d’euros d’encours fin octobre.

Dermatose: des agriculteurs bloquent encore quelques routes en Occitanie

Des agriculteurs bloquent encore samedi quelques routes et autoroutes en Occitanie pour protester contre la gestion gouvernementale de la dermatose bovine, après la levée vendredi de presque tous les barrages en Nouvelle-Aquitaine.La gendarmerie recensait samedi matin des blocages sur l’A75, au Buisson (Lozère) et à Sévérac d’Aveyron, l’A64 à Carbonne (Haute-Garonne), la RN88 à Baraqueville, près de Rodez, et la RD1124 à Ordan-Larroque, à l’entrée d’Auch. Il recensait aussi un dernier barrage en Nouvelle-Aquitaine, sur la RD824 à Tartas (Landes).Dans la nuit de vendredi à samedi, des agriculteurs ont encore déversé de la paille et des déchets devant la préfecture du Gers pour protester notamment contre l’abattage des troupeaux entiers au moindre cas détecté de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), a constaté une journaliste de l’AFP.”Les fêtes de Noël sont passées, on est prêt à faire le premier de l’an”, a assuré à l’AFP Vincent Arbusti, porte-parole de la Coordination rurale (CR) du Gers, sur un barrage à l’entrée d’Auch.A quelque 250 kilomètres au nord-est d’Auch, sur l’A75 qui relie Clermont-Ferrand à Béziers, des agriculteurs ont réussi vendredi à unifier les blocages de Sévérac d’Aveyron et du Buisson, a indiqué vendredi soir à l’AFP Eloi Nespoulous, coprésident de la CR de l’Aveyron, affirmant que l’autoroute était désormais fermée à la circulation sur près de 100 km au nord du viaduc de Millau.”On s’est rejoint avec la CR48 au niveau de La Canourgue pour bloquer une portion de 20 km qui était encore ouverte” entre les deux zones déjà fermées à la circulation en Lozère et dans l’Aveyron. “On a déversé pour que ce soit fermé”, a-t-il précisé.En Nouvelle-Aquitaine, la CR a levé plusieurs barrages autoroutiers vendredi, mais elle appelle à “repartir encore plus fort” en janvier.”Après 12 jours de lutte, nous levons le camp de Cestas,” au sud de Bordeaux, a déclaré dans un communiqué la CR girondine, qui déplore le “silence” et le “mépris” opposés par l’exécutif. Celle des Pyrénées-Atlantiques a confirmé à l’AFP le démontage des barrages sur l’A64 à Briscous, près de Bayonne, et à un péage de Pau.Depuis le début de l’épidémie de DNC en Savoie cet été, l’État tente de contenir la propagation du virus en se basant sur “trois piliers”: l’abattage systématique d’un troupeau dès la détection d’un cas, la vaccination et la restriction de mouvements.Une gestion fortement contestée par une partie des agriculteurs, notamment de la Coordination rurale (deuxième syndicat de la profession, classé à droite) et de la Confédération paysanne (troisième, classé à gauche), qui rejettent cette stratégie d’abattage des troupeaux entiers au moindre cas détecté.Cependant, malgré une mobilisation commune dans certains cas, des désaccords persistent entre ces deux syndicats.Ainsi, Sylvie Colas, porte-parole de la Confédération paysanne dans le Gers, a notamment fait part samedi à l’AFP de son opposition aux “dégradations”. “C’est la cinquième fois que la préfecture est dégradée”, déclare-t-elle, dénonçant “un manque de responsabilité” de la CR et le “coût de ces dégradations pour les collectivités locales”.mk-mkj-bdu-dmc/mpm

Contrôle de colis Shein: 25% des produits hors textile non conformes, selon les Douanes

Les Douanes ont affirmé samedi à l’AFP avoir observé lors d’une opération de contrôle début novembre de 320.474 colis Shein que 25% des produits hors textile étaient non conformes, confirmant une information du Parisien.Parmi ces irrégularités constatées lors de cette opération en grande pompe à l’aéroport Roissy-CDG, les Douanes évoquent des contrefaçons, des marquages ou notices absents sur les produits cosmétiques et appareils électriques, ou encore des normes non respectées pour certains jouets.Ce bilan revoit à la baisse les chiffres précédemment annoncés par le gouvernement peu après cette opération. Il affirmait alors que sur 200.000 colis contrôlés, 80% étaient non conformes.Du côté des produits textiles – coeur de métier de la plateforme Shein -, ils “ont laissé apparaître peu de non conformité”, rapportent les Douanes, qui imputent ce meilleur résultat à la fermeture de sa place de marché “quelques jours avant l’opération douanière.”Cette dernière s’est tenue le 6 novembre, et Shein affirmait avoir temporairement fermé sa place de marché pour des vendeurs tiers en France le 5 novembre.L’issue judiciaire de ces contrôles et le nombre d’éventuels procès-verbaux dressés n’ont pas été précisés.L’opération de contrôle s’était déroulée au lendemain du lancement d’une procédure de suspension de la plateforme par le gouvernement après le tollé provoqué par la vente de poupées à caractère pédopornographique.Le tribunal judiciaire de Paris a depuis rejeté cette demande de blocage provisoire, jugeant la mesure “disproportionnée” alors que Shein a retiré les produits illicites de la vente. Le gouvernement a fait appel.La plateforme asiatique a également lancé un audit interne, et avait indiqué autoriser progressivement les vendeurs tiers européens qui auront passé ce contrôle interne à pouvoir vendre de nouveau sur leur place de marché.En France, le nombre d’articles contenus dans les petits colis est passé de 170 millions en 2022 à 773 millions en 2024, selon les Douanes. Ces produits arrivent à 97% de Chine.Une précédente opération ciblée en 2022 avait montré que 96% des articles étaient non conformes ou contrefaits, selon un rapport parlementaire en décembre.Les Etats européens veulent imposer une taxation de 3 euros sur les petits colis à compter du 1er juillet 2026, qui pourrait même être portée à 5 euros en France selon l’issue de la loi de finances au Parlement.

La loi spéciale, qui pallie l’absence de budget, promulguée au Journal officiel

Emmanuel Macron a promulgué la loi spéciale qui permet de pallier l’absence d’un budget en bonne et due forme pour 2026, selon le Journal officiel samedi.Cet outil législatif, déjà utilisé l’an dernier après la censure du gouvernement Barnier, permet de financer provisoirement l’État en 2026 avant la reprise en janvier des débats au Parlement autour de la loi de finances.Adoptée à l’unanimité mardi par le Parlement, la loi spéciale avait été déposée par le gouvernement après que députés et sénateurs de la commission mixte paritaire aient échoué à s’entendre pour faire adopter le projet de budget 2026.La loi spéciale reconduit, jusqu’à l’adoption de ce budget, les impôts et les enveloppes allouées à l’Etat dans les conditions de 2025. Elle permet d’éviter un blocage de l’Etat comme c’est parfois le cas aux Etats-Unis.Mais elle n’autorise ni nouvel impôt, ni dépense nouvelle par rapport au budget 2025, notamment sur la défense, érigée en priorité par Emmanuel Macron face à la menace russe.Après la chute du gouvernement de Michel Barnier en décembre 2024, il avait fallu attendre février 2025 pour que les textes budgétaires soient approuvés par le Parlement.Le Premier ministre Sébastien Lecornu, pressé dans son camp de recourir à l’article 49.3, s’est dit mardi “persuadé” de parvenir à un accord au Parlement sur une loi de finances. “Si les calculs politiques sont mis de côté, le Parlement prendra ses responsabilités, le gouvernement aussi”, a-t-il estimé.Le dialogue privilégié engagé par Sébastien Lecornu avec le Parti socialiste a certes permis l’adoption du budget de la Sécurité sociale pour 2026, au prix de concessions du gouvernement notamment sur les retraites.Mais les profondes divergences entre l’Assemblée nationale et le Sénat, hostile à tout impôt supplémentaire, ont empêché l’approbation du texte budgétaire sur le financement de l’Etat.Les parlementaires se retrouveront en début d’année pour de nouvelles joutes sur ce texte, alors que la France est confrontée à un endettement croissant et que les discussions n’ont pas permis de dessiner une trajectoire de réduction du déficit.

Wall Street sans élan après Noël

La Bourse de New York a clôturé sans élan vendredi, à l’issue d’une semaine raccourcie par le jour férié de Noël et marquée par l’absence de nombreux investisseurs.Les trois principaux indices boursiers de la place américaine sont restés proches de l’équilibre: le Dow Jones a reculé de 0,04%, le Nasdaq de 0,09% et le S&P 500 a cédé 0,03%.”C’est un vendredi avec des volumes modérés et une séance vide en termes de publication de données”, commente Jose Torres, d’Interactive Brokers.”Nous avons passé une bonne semaine, donc avec le week-end qui approche et le faible volume de transactions prévu pour la semaine prochaine, il est possible que certains investisseurs aient simplement cherché à réaliser des bénéfices” en se délestant de certaines participations, commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Sur la semaine, les indices de référence de Wall Street ont chacun pris plus de 1%, notamment portés par l’image d’une économie américaine en bonne forme, avec une croissance supérieure aux attentes au troisième trimestre.Le Dow Jones et le S&P 500 ont d’ailleurs signé leur plus haut en clôture mercredi.Le marché a été déserté vendredi par les investisseurs, nombreux à être partis en vacances. Les places européennes sont de leur côté restées fermées et seulement une partie des Bourses asiatiques ont ouvert.De l’aveu de plusieurs analystes, cette absence devrait perdurer la semaine prochaine.Malgré cela, “nous allons terminer l’année en beauté”, anticipe avec enthousiasme Sam Stovall.Les cinq dernières séance de l’année sont souvent désignées par le surnom de “rebond de Noël” car elles sourient généralement aux investisseurs.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans était stable par rapport à la clôture mardi, à 4,13%.Côté entreprises, le géant américain des puces électroniques Nvidia (+1,02% à 190,53 dollars) a été recherché après avoir annoncé mardi qu’il allait débaucher l’équipe dirigeante de son concurrent Groq, spécialisé dans les processeurs dédiés à l’intelligence artificielle (IA) générative, avec qui il a conclu un accord de licence.Groq ne doit pas être confondu avec Grok, l’interface d’IA de xAI, entreprise contrôlée par Elon Musk.Les compagnies aériennes ont reculé alors qu’une tempête hivernale attendue dans le nord-est des États-Unis risque de perturber leur activité. United Airlines a lâché 0,67%, Delta 0,16%, Frontier a cédé 2,69% et American Airlines a perdu 1,53%.La chaîne d’hypermarchés Target (+3,13% à 99,55 dollars) a pris de la vitesse après la publication d’un article du Financial Times assurant que le fonds activiste Toms Capital Investment Management s’était offert une participation à son capital.

Colère agricole: des barrages levés, mais pour mieux revenir en janvier

La Coordination rurale a levé plusieurs barrages autoroutiers vendredi dans le Sud-Ouest, où quelques agriculteurs irréductibles bloquent encore certains axes pour protester contre la gestion gouvernementale de l’épizootie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), mais elle appelle à “repartir encore plus fort” en janvier.”Après 12 jours de lutte, nous levons le camp de Cestas,” au sud de Bordeaux, a déclaré dans un communiqué la section girondine du deuxième syndicat agricole, qui déplore le “silence” et le “mépris” opposés par l’exécutif.Celle des Pyrénées-Atlantiques a confirmé à l’AFP le démontage dans la journée des barrages installés sur l’A64 à Briscous, près de Bayonne, et à un péage de Pau, après une réunion avec le préfet.Les derniers blocages agricoles encore en place sur des autoroutes se concentrent en Occitanie, notamment à Carbonne, au sud de Toulouse, d’où était déjà parti un premier épisode de mobilisation agricole en janvier 2024.L’étincelle qui a embrasé les campagnes cette fois-ci a été l’abattage début décembre des 200 vaches d’un troupeau de l’Ariège où avait été détecté le premier foyer de DNC dans le Sud-Ouest, plusieurs mois après l’apparition en France – en Savoie -, de cette maladie qui touche les bovins mais n’affecte pas l’homme.  – “Le gouvernement reste sourd” -L’intervention de gendarmes pour permettre l’euthanasie a choqué les agriculteurs qui ont multiplié à partir du 12 décembre les barrages sur les autoroutes, essentiellement dans le Sud-Ouest. Les syndicats agricoles ont été reçus le 20 décembre à Matignon, puis le 23 à l’Elysée pour une réunion sur l’accord de libre-échange UE-Mercosur qui inquiète aussi la profession, mais le ministère de l’Agriculture a répété mercredi que “le protocole” de la DNC tant décrié “ne peut être revu”. “On fait des revendications mais on reste sans réponse. Le gouvernement reste sourd”, déplore Jean-Paul Ayres, porte-parole de la Coordination rurale de Gironde (CR33), réclamant l’arrêt de l’abattage de l’ensemble d’un troupeau où un cas a été détecté. “Le combat va continuer à partir du 5 janvier.””On ne va pas arrêter les actions”, avertit aussi Benjamin Loste, coprésident de la CR64, qui affirme que les blocages ont déjà permis des avancées: indemnisations améliorées, création d’une banque de génisses pour repeupler les cheptels touchés ou mise en place d’un test pour détecter la maladie après la vaccination, afin de pouvoir recommercialiser vers l’Espagne et l’Italie, à condition qu’ils l’acceptent.  José Pérez, figure du syndicat aux bonnets jaunes, menace de “monter à Paris” avec 1.000 tracteurs en janvier pour réclamer un moratoire de dix ans sur les réglementations qui entravent, selon lui, l’agriculture française ou encore dénoncer l’accord avec le Mercosur, dont la signature a été reportée, a priori, au 12 janvier.- “Un peu essoufflés” -En attendant, après un réveillon sur le bitume à Cestas, comme à Carbonne ou Briscous, Xavier Youx, vice-président de la CR33 est “soulagé de lâcher”.”On est un peu essoufflés, évidemment, de ces 15 jours, on a des fermes à faire tourner, des animaux à nourrir tous les jours pour ceux qui ont de l’élevage”, a-t-il ajouté.Les agriculteurs se sont activés vendredi matin pour nettoyer la portion d’autoroute reliant Bordeaux au Bassin d’Arcachon, au Pays basque et à l’Espagne, qu’ils occupaient depuis le 14 décembre.La remise en service de cette portion de l’A63 se fera en mode dégradé samedi à 06H, sur une seule voie et à vitesse limitée, a indiqué la préfecture de Gironde, qui espère une réouverture normale au plus tard dimanche matin, en ce week-end du milieu des vacances.Sur l’A64, “la circulation sera rétablie dès que possible”, promet pour sa part la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Sur la rocade d’Albi, les manifestants de la CR, soutenus par la Confédération paysanne, ont aussi quitté le barrage installé sur la RN88. “Il y a encore beaucoup de travail pour rétablir la circulation”, selon la préfecture du Tarn.D’autres, maintiennent, voire élargissent leurs blocages. Sur l’A75 entre Clermont-Ferrand et Béziers, des agriculteurs sont parvenus à unifier les barrages de Severac d’Aveyron et du Buisson (Lozère), a indiqué à l’AFP Eloi Nespoulous, coprésident de la CR de l’Aveyron, précisant que l’autoroute était désormais fermée à la circulation sur près de 100 km au nord du viaduc de Millau.Le ministère de l’Intérieur a recensé vendredi 12 actions mobilisant 330 personnes, contre 93 actions et près de 4.000 personnes il y a une semaine.pll-tb-mer-bdu-mk/cbn

Trois femmes blessées au couteau dans le métro parisien, le suspect interpellé

Trois femmes ont été blessées vendredi après-midi au couteau dans le métro parisien par un homme qui a pris la fuite avant d’être interpellé dans le Val-d’Oise, a indiqué le parquet de Paris, sollicité par l’AFP.Les agressions ont eu lieu aux stations desservies par la ligne 3, Arts et Métiers, République et Opéra, en plein centre de Paris, “entre 16H15 et 16H45”, a expliqué à l’AFP l’opérateur public des transports parisiens (RATP).L’auteur présumé, âgé de 25 ans, a pu être identifié “grâce aux images de vidéosurveillance”. Il était déjà connu des services de police pour divers faits dont des atteintes aux biens, a précisé le parquet.”La mise en œuvre de la géolocalisation de son téléphone portable a permis son interpellation en fin d’après-midi dans le Val-d’Oise”, a ajouté le ministère public.Une enquête, confiée aux services de la sûreté régionale des transports (SRT), a été ouverte pour tentative d’homicide volontaire et violences volontaires avec arme.Selon la préfecture de police de Paris, le suspect a été interpellé “à 18h55 par le service enquêteur assisté des policiers du Val-d’Oise”.Deux des “victimes ont été prises en charge par les secours et transportées en milieu hospitalier sans pronostic vital engagé”, tandis que la troisième s’est présentée elle-même à l’hôpital, a indiqué la préfecture de police.Un journaliste de l’AFP a vu sur un quai de la ligne 3 à la station République une femme prise en charge par une équipe de sécurité. Elle était blessée à la jambe et visiblement choquée.Le préfet de police de Paris Patrice Faure a “salué la réactivité et la mobilisation de ses services pour leur intervention et l’interpellation de l’individu suspecté d’être l’auteur de ces faits”.”Des équipes de sécurité ont été déployées en renfort pour sécuriser la ligne” 3, a précisé de son côté la RATP.Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez avait appelé la semaine passée les préfets et responsables de la sécurité à “une vigilance maximale” à l’approche des festivités du Nouvel an, selon un télégramme dont l’AFP a eu connaissance.En raison “du niveau très élevé de la menace terroriste” et “des risques de troubles à l’ordre public”, le ministre a demandé aux responsables locaux de “renforcer les dispositifs de sécurité sur l’ensemble du territoire” en mettant en place “une présence visible et dissuasive”.Il avait notamment souhaité qu'”une attention spécifique” soit portée “aux transports en commun”.neo-emd-cco-mk/asl/swi