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La BCE laisse ses taux inchangés pour la quatrième fois d’affilée

La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu ses taux d’intérêt jeudi, l’inflation restant sous contrôle et l’économie résiliente, sans s’avancer sur sa future trajectoire monétaire.Le taux de dépôt, référence de l’institut, a été laissé à 2%, comme depuis juillet, à l’instar de ce qui était anticipé par la plupart des observateurs.Cet immobilisme contraste avec la Banque d’Angleterre, qui a réduit jeudi son taux directeur d’un quart de point de pourcentage, à 3,75%, après l’avoir laissé inchangé lors des deux précédentes réunions. L’institut britannique a été confortée par une baisse de l’inflation au Royaume-Uni, tout en restant élevée, à 3,2%, selon la dernière estimation de novembre. La BCE bénéficie quant à elle d’une dynamique des prix plus équilibrée, rendant inutile tout mouvement immédiat sur le loyer de l’argent.Son communiqué du jour confirme l’analyse des mois précédents selon laquelle “l’inflation devrait se stabiliser au niveau de l’objectif de 2 % à moyen terme”.Devant la presse à partir de 13H45 GMT, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, devrait à nouveau souligner que la politique monétaire reste “bien positionnée ” et que toute décision future sera guidée par les données et chaque réunion en son temps, selon les observateurs.- Inflation revue en hausse en 2026 -La BCE a actualisé ses prévisions économiques en les prolongeant jusqu’en 2028. Elle a relevé ses attentes sur l’inflation pour 2026, à cause de la hausse des prix tenace dans les services et a relevé aussi ses prévisions de croissance pour 2026 et 2027, tirée en particulier par la demande intérieure.L’institution de Francfort table sur une inflation de 1,9% en 2026, puis 1,8% en 2027, contre respectivement 1,7% et 1,9%  précédemment, enfin 2% en 2028. Le PIB de la zone euro devrait croître de 1,2% en 2026, 0,2 point de mieux que l’estimation de septembre. Il grimperait à 1,4% en 2027 et 2028.Cela  dépendra aussi de l’efficacité du plan de relance budgétaire en  Allemagne et des réformes pour relancer les entreprises dans un pays sortant de trois années de marasme.De plus, les perspectives de paix ou de cessez-le-feu en Ukraine, nées d’un intense ballet diplomatique ces dernières semaines pourraient soutenir la confiance si elles se concrétisent.En revanche, la hausse des droits de douane américains et de nouvelles baisses de taux attendues de la Réserve fédérale américaine pourraient conduire à “apprécier encore l’euro face au dollar” au détriment des “exportations de la zone euro et de la croissance”, estime Eric Dor, directeur des études économiques de l’IESEG School of Management.- Horizon très incertain -Au lieu de livrer des indications claires sur l’évolution future des taux, Mme Lagarde devrait une nouvelle fois disserter jeudi sur la “balance des risques” tant à la hausse qu’à la baisse sur les prix.Le côté vers lequel penche la balance aura des implications sur le cap monétaire.”L’orientation des taux, comme celle de l’inflation, reste donc très incertaine”, résume M. Dor.Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a déclaré à Bloomberg partager l’anticipation des marchés d’une prochaine hausse des taux après le statu quo, sans en préciser la dateMichel Martinez, économiste Europe chez Société Générale, anticipe une première hausse des taux en décembre 2026 puis une autre à ma mi-2027, sur fond d’inflation attendue “significativement au-dessus de 2%” entre 2027 et 2029.

Le Venezuela dit poursuivre ses opérations pétrolières malgré le blocus américain

Le Venezuela a affirmé mercredi que le blocus naval imposé par les Etats-Unis, dénoncé par le président Nicolas Maduro comme “une menace directe contre la souveraineté, le droit international et la paix”, n’affectait pas ses exportations  pétrolières, principale ressource du pays.”Les opérations d’exportation de pétrole brut et de produits dérivés se déroulent normalement. Les pétroliers continuent de naviguer en toute sécurité”, a assuré la compagnie pétrolière nationale PDVSA.Destiné à frapper Caracas au portefeuille, le blocus a été annoncé par le président américain Donald Trump, qui a massé depuis l’été dernier un important dispositif militaire au large des côtes du Venezuela.Les Nations Unies ont appelé mercredi à “éviter toute nouvelle escalade”.Au cours d’un appel téléphonique avec le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, le président Maduro “a dénoncé les récentes déclarations publiques du président des Etats-Unis (…) dans lesquelles il a affirmé de manière inacceptable que le pétrole, les richesses naturelles et le territoire vénézuéliens lui appartenaient”, selon un communiqué vénézuélien.En annonçant le blocus pétrolier, Donald Trump a affirmé que le Venezuela avait volé du pétrole et des terres appartenant aux Etats-Unis, sans étayer cette accusation qui semble liée à la nationalisation de l’industrie pétrolière vénézuélienne dans les années 1970 et à l’obligation imposée aux “majors” étrangères présentes dans le pays de travailler au sein d’entreprises mixtes contrôlées par PDVSA.M. Maduro “a souligné que de telles déclarations doivent être rejetées catégoriquement par les Nations Unies, car elles constituent une menace directe contre la souveraineté, le droit international et la paix”, ajoute le communiqué du ministère vénézuélien des Affaires étrangères, alertant sur les “graves implications pour la paix régionale”.- Embargo -Pour justifier son annonce qui a fait monter les prix du pétrole sur les marchés, Donald Trump a également affirmé que le Venezuela utilise le pétrole pour financer “le narcoterrorisme, la traite d’êtres humains, les meurtres et les enlèvements”.Le déploiement des forces américaines, qui ont bombardé des embarcations dans les Caraïbes ou le Pacifique au nom de la lutte contre le narcotrafic, tuant au moins 99 personnes sans jamais fournir de preuve de leur implication dans un quelconque trafic, “ne fera que s’accroître, et le choc qu’ils subiront sera sans précédent”, a encore averti M. Trump, qui maintient le flou sur une possible intervention terrestre au Venezuela.Les Etats-Unis ont annoncé mercredi avoir mené une nouvelle frappe contre un bateau selon eux lié au trafic de drogue dans l’est du Pacifique, faisant quatre morts.Le ministre de la Défense vénézuélien Vladimir Padrino a affirmé mercredi que l’armée vénézuélienne n’est “pas intimidée” par “les menaces grossières et arrogantes” de Trump.”S’ils agressent le Venezuela, pas une seule goutte de pétrole ne pourra sortir d’ici en direction des États-Unis, pas même une demi-goutte, sous aucun prétexte”, a menacé le ministre vénézuélien de l’Intérieur, Diosdado Cabello.Soumis à un embargo américain depuis 2019, le pétrole vénézuélien, principale ressource du pays, est écoulé sur le marché noir à des prix en dessous du marché, à destination notamment de la Chine.Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a dit mercredi à son homologue vénézuélien Yvan Gil l’opposition de Pékin à toute tentative d'”intimidation unilatérale” et dit soutenir “chaque pays dans la défense de sa propre souveraineté et de sa dignité nationale”.Le blocus américain est “un exemple manifeste de piraterie d’Etat et de brigandage armé en mer”, a estimé le gouvernement iranien dans un communiqué.Aus Etats-Unis, Joaquin Castro, représentant démocrate du Texas, a dénoncé sur X le blocus naval, selon lui “incontestablement un acte de guerre”. La chambre des représentants, à majorité républicaine, devra se prononcer jeudi sur une résolution “enjoignant au président de mettre fin aux hostilités”, a-t-il affirmé. 

Bruxelles capitale de la colère agricole, l’accord Mercosur dans le viseur

Des milliers d’agriculteurs européens venus pour certains en tracteurs manifestent jeudi à Bruxelles pour protester contre la politique agricole de l’UE, ciblant notamment l’accord de libre-échange avec le Mercosur, accusé de mettre en danger de nombreuses filières.”On est là pour dire non au Mercosur, surtout parce qu’on a l’impression qu’aujourd’hui, Ursula veut passer en force, elle veut imposer sa loi”, a protesté Maxime Mabille, un producteur laitier belge, s’en prenant à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.Cette dernière devait rencontrer dans la matinée une délégation d’agriculteurs. En milieu de matinée des dizaines de tracteurs tentaient de converger vers la capitale belge, tandis que d’autres formaient déjà une colonne bloquée par un cordon de police aux abords des institutions de l’UE.    La manifestation est organisée le jour où les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 se réunissent en sommet.La Copa-Cogeca, principal lobby agricole européen, a dit attendre au moins 10.000 manifestants venus de plusieurs pays, notamment de nombreux agriculteurs français.La police dénombrait déjà “plusieurs milliers” de manifestants avant que le gros du cortège ne s’élance vers le quartier européen.Mercosur, taxes sur les engrais, réforme de la Politique agricole commune (PAC): les sujets de mécontentement sont nombreux, ont rappelé plusieurs manifestants interrogés par l’AFP.”Les gens en ont ras-le-bol des normes, des contraintes”, a lancé Antoine Delefortrie, un des responsables des Jeunes Agriculteurs (JA) dans le nord de la France, dénonçant aussi le risque d'”une concurrence déloyale” de la part des pays sud-américains du Mercosur.L’exécutif européen et le Brésil – pays qui préside cette alliance l’associant à l’Argentine, au Paraguay et à l’Uruguay – insistent pour parapher avant la fin de la semaine un accord commercial en négociations depuis un quart de siècle, qui créerait la plus grande zone de libre-échange au monde.- “Le compte n’y est pas” -Or, Mme von der Leyen a besoin au préalable de l’aval d’une majorité qualifiée de pays membres, et plusieurs d’entre eux réclament un report de l’accord, dont la France et la Pologne, rejoints mercredi par l’Italie. Au grand dam de l’Espagne et de l’Allemagne, fervents supporteurs du texte.”Nous ne sommes pas prêts, le compte n’y est pas pour signer cet accord”, a affirmé jeudi le président français Emmanuel Macron depuis Bruxelles.L’accord permettrait à l’UE d’exporter davantage de véhicules, de machines, vins et spiritueux vers l’Amérique latine, tout en facilitant l’entrée en Europe de viande bovine, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées.Ces pays sud-américains sont accusés par de nombreux agriculteurs européens de ne pas respecter les réglementations environnementales et sociales auxquelles eux-mêmes sont soumis, avec à la clé l’opportunité de vendre des produits moins chers.”C’est un accord qui est mal monté, malhonnête. Encore une fois ce qui compte c’est la réciprocité, c’est que l’Europe garantisse que les conditions de production soient respectées”, a déclaré le président du syndicat français FNSEA, Arnaud Rousseau, à RMC/BFMTV.Ces inquiétudes s’ajoutent à celles sur la réforme des subventions de la Politique agricole commune (PAC), que la Commission européenne est accusée de vouloir “diluer” dans le budget européen.”L’Union européenne propose une réduction de plus de 20% du budget de la prochaine PAC (sur la période 2028-2034), tout en poursuivant la ratification de l’accord commercial avec le Mercosur. C’est purement inacceptable”, a protesté la Fédération wallonne de l’agriculture (FWA).Pour certains agriculteurs français, la gestion par le gouvernement Lecornu de l’épizootie de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) vient aussi amplifier le mécontentement.André Coupey a quitté dans la nuit sa campagne au sud de Lille pour manifester sa solidarité avec les éleveurs. “On peut comprendre leur désarroi avec l’abattage systématique” du cheptel en cas de maladie en son sein, a-t-il fait valoir.

La justice impose le gel de suppressions de postes de Thales dans le spatial

Le tribunal judiciaire de Toulouse a décidé de geler ce qui restait d’un plan de suppression de postes dans l’activité spatiale de Thales annoncé en 2024 et partiellement suspendu par le groupe en juin dernier.Dans ce jugement, rendu lundi, il “ordonne la suspension du projet pour les fonctions supports”, qui n’étaient pas concernées par le gel décidé par le groupe, et enjoint à Thales Alenia Space, filiale du groupe dans le spatial, de “procéder à une nouvelle évaluation précise” de “l’impact du projet” sur la “charge de travail” des salariés.Elle donne partiellement raison à la CGT, qui avait saisi la justice, estimant que ce plan mettait “en danger la santé des salariés”.Elle “éloigne définitivement la perspective de ce plan”, s’est réjoui Thomas Meynadier, représentant CGT, interrogé par l’AFP.Thales avait annoncé en mars 2024 la suppression et le redéploiement de 1.300 postes de sa branche spatiale, dont 1.000 en France, ailleurs dans le groupe, en raison de la crise des satellites de télécommunication.Le plan a toutefois été gelé “jusqu’à mi-2026” par Thales en juin dernier, alors que deux tiers des salariés avait déjà été redéployés.Mais la “suspension ne concernait pas les postes indirects” comme “les RH ou la communication”, explique M.Meynadier. C’est la partie du plan concernant ces postes, également appelés “fonctions supports”, qui a été gelé par la justice.La direction avait toutefois précisé qu’elle ne renonçait pas à son plan, parlant d’un “ralentissement” de son déploiement, espérant d’autres contrats majeurs dans le domaine des satellites de télécommunications.

BP poursuit sa révolution interne avec une nouvelle directrice générale

Le géant pétrolier britannique BP a annoncé la nomination surprise d’une nouvelle directrice générale, l’Américaine Meg O’Neill, qui prendra le 1er avril la tête d’un navire en pleine tourmente après sa désastreuse tentative de virage vert.Cette native du Colorado, première femme à diriger l’une des “majors” du pétrole, succèdera à l’actuel directeur général, Murray Auchincloss, qui quitte ses fonctions jeudi de manière inattendue après presque deux ans en poste, mais continuera d’exercer un rôle de conseiller jusqu’en décembre 2026, est-il précisé dans le communiqué de l’entreprise.Mme O’Neill aura pour mission de mettre en oeuvre le plan de redressement annoncé en début d’année après le revirement de l’entreprise sur son ambitieuse stratégie climatique, qui implique un recentrage radical sur les hydrocarbures et une réduction des coûts, avec la suppression de milliers d’emplois.”J’ai hâte de travailler avec l’équipe de direction de BP et nos collègues à travers le monde pour accélérer la performance, renforcer la sécurité, stimuler l’innovation et la durabilité”, a-t-elle réagi, citée dans le communiqué.- 23 ans chez ExxonMobil -L’Américaine, qui a passé 23 ans chez ExxonMobil, est depuis 2021 à la tête de la compagnie australienne Woodside Energy. Elle est la première candidate externe à prendre les rênes de BP en 116 d’histoire.L’intérim jusqu’à son arrivée sera assurée par Carol Howle, actuelle vice-présidente du groupe. Mme O’Neill devra faire de BP “une entreprise plus simple, plus agile et plus rentable”, estime son président Albert Manifold.”Des progrès ont été réalisés ces dernières années, mais davantage de rigueur et de diligence s’imposent pour opérer les changements transformationnels nécessaires afin de maximiser la valeur pour nos actionnaires”, a-t-il ajouté.M. Manifold, entré en fonction le 1er octobre, vient lui-même tout juste de succéder au Norvégien Helge Lund, premier à faire les frais de la nouvelle stratégie de BP.L’avenir du directeur général démissionnaire, Murray Auchincloss, était en suspens depuis la prise de participation de 5% prise par Elliott Investment Management, souligne Derren Nathan, analyste chez Hargreaves Lansdown.Ce fonds d’investissements américain est connu pour demander des changements stratégiques au sein des groupes dans lesquels il investit.- Rumeurs de rachat -“Le cours de l’action est inférieur de 5% à celui qu’il avait” lors de la prise de fonction en janvier 2024 de M. Auchincloss, remarque Derren Nathan, concluant que “le grand ménage est désormais achevé”.L’analyste souligne aussi que Mme O’Neill “pourrait avoir fort à faire” pour éviter que l’entreprise, “plus souvent perçu comme une proie plutôt que comme un chasseur”, ne “soit bradée”, elle qui fait régulièrement l’objet de rumeurs de rachat, notamment par son concurrent britannique Shell, qui dément.BP a annoncé en novembre un bénéfice en forte hausse au troisième trimestre, en dépit de la baisse des cours du pétrole, se disant satisfait de l’avancée de son plan. Son bénéfice net s’affiche à 1,16 milliard de dollars, soit plus de cinq fois les 206 millions enregistrés au troisième trimestre 2024.Le cours de BP à la Bourse de Londres était stable vers 09H30, grappillant à peine 0,27%.

BCE: Noël sans baisse de taux en zone euro

La Banque centrale européenne (BCE) devrait maintenir ses taux d’intérêt jeudi, l’inflation restant sous contrôle et l’économie résiliente, tandis que les nouvelles projections économiques nourriront le débat sur sa future trajectoire monétaire.Le taux de dépôt, référence de l’institut, devrait rester fixé à 2%, comme depuis juillet, prévoient la plupart des observateurs.Dans un contexte international contrasté — inflation encore élevée aux États-Unis et au Royaume-Uni, trop faible en Suisse — la Banque centrale européenne bénéficie d’une dynamique des prix plus équilibrée, rendant inutile tout mouvement immédiat sur le loyer de l’argent.”Il n’y aura pas de grande surprise sous le sapin de Noël”, déclare à l’AFP l’économiste Felix Schmidt, chez Berenberg.Comme elle l’avait indiqué lors de la dernière réunion d’octobre et répété début décembre devant le Parlement européen, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, devrait souligner que la politique monétaire reste “bien positionnée ” et que toute décision future sera guidée par les données et chaque réunion en son temps.- Nouvelles prévisions jusqu’en 2028 -L’attention se portera sur la publication de nouvelles prévisions macroéconomiques, étendues jusqu’en 2028.Celles-ci devraient être “de nature à justifier un statu quo (sur les taux) prolongé tout au long de 2026”, selon Bruno Cavalier, économiste chez Oddo.Les économistes de Deutsche Bank anticipent “une nette révision à la hausse des perspectives de croissance”, actuellement estimées à 1% en 2026 et 1,3% en 2027, en dépendant de l’efficacité du plan de relance budgétaire en  Allemagne et des réformes pour relancer les entreprises dans un pays sortant de trois années de marasme.Les observateurs prennent en compte les perspectives de paix ou de cessez-le-feu en Ukraine, nées de l’intense ballet diplomatique des dernières semaines, et qui pourraient soutenir la confiance confiance si elles se concrétisaient.En revanche, la hausse des droits de douane américains et de nouvelles baisses de taux attendues de la Réserve fédérale américaine pourraient conduire à “apprécier encore l’euro face au dollar” au détriment des “exportations de la zone euro et de la croissance”, note Eric Dor, directeur des études économiques de l’IESEG School of Management.- Horizon très incertain -L’inflation, de son côté, devrait rester autour de l’objectif de 2% fixé par la BCE “dans les mois à venir”, a estimé Mme Lagarde début décembre, eu égard à la hausse de l’euro, la faiblesse des prix de l’énergie et la modération salariale.En septembre, la BCE anticipait une inflation retombant à 1,7% en 2026 avant de remonter à 1,9% en 2027.Dans les nouvelles projections sur les prix, il sera tenu compte du report d’un an, en 2028, de l’entrée en vigueur du mécanisme européen de tarification du carbone (ETS2), retardant ainsi la hausse attendue des prix des carburants et du chauffage.Au lieu de livrer des indications claires sur l’évolution future des taux, Mme Lagarde devrait une nouvelle fois disserter sur la “balance des risques” pesant sur le moyen terme, tant à la hausse qu’à la baisse sur les prix.Le côté vers lequel penche la balance aura des implications pour la trajectoire de la politique monétaire.”L’orientation des taux, comme celle de l’inflation, reste donc très incertaine”, selon M.Dor.Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE adepte d’une politique monétaire restrictive, a animé le débat en déclarant à l’agence Bloomberg partager “les attentes du marché selon lesquelles le prochain mouvement sera une hausse”, sans en préciser le calendrier.Michel Martinez, économiste Europe chez Société Générale, anticipe une première hausse des taux en décembre 2026 puis une autre à ma mi-2027, sur fond d’inflation attendue “significativement au-dessus de 2%” entre 2027 et 2029.

La Bourse de Paris attentiste avant la BCE et l’inflation américaine

La Bourse de Paris évolue en légère hausse jeudi, en attendant de prendre connaissance de la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et de données d’inflation aux Etats-Unis.L’indice vedette CAC 40 prenait 0,17% vers 09H30, soit 13,98 points, à 8.100,03 points. Mercredi, il a terminé en repli de 20,11 points (-0,25%).La réunion de la BCE figure parmi les rendez-vous majeurs de la séance, même si le marché anticipe un maintien de ses taux d’intérêt. Le taux de dépôt, référence de l’institution monétaire, devrait ainsi rester fixé à 2%, comme depuis juillet, prévoient la plupart des observateurs.La conférence de presse de la BCE se tiendra à 14H45, heure de Paris.Outre la BCE, la Banque d’Angleterre annoncera également sa décision de politique monétaire. Le marché anticipe ici une baisse du taux directeur à 3,75%.L’inflation britannique, dévoilée la veille, a de nouveau ralenti en novembre, à 3,2% sur un an, notamment grâce à la baisse des prix alimentaires, là où les analystes anticipaient un repli plus modéré.Les investisseurs attendent aussi la publication de l’indice des prix aux Etats-Unis pour novembre (à 14H30, heure de Paris), qui pourrait donner des indications sur les intentions des décideurs économiques. Un rapport sur l’emploi publié mardi n’a pas apporté beaucoup de clarté au marché.”L’inflation reste tenace et au-dessus de l’objectif de la banque centrale américaine (Fed), rendant irréaliste un taux directeur à 1%, comme le préconise Donald Trump, sans risquer une flambée des prix pour les ménages”, estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. “En général, un affaiblissement du marché du travail contribue à contenir l’inflation, car la baisse des revenus réduit la consommation”, poursuit-elle.BNP Paribas et Mercedes-Benz négocientLe groupe bancaire BNP Paribas (-0,49% à 79,68 euros), via sa filiale de location de véhicules longue durée (LLD) Arval, a annoncé jeudi être entré en négociations exclusives avec Mercedes-Benz (-0,12% à Francfort) pour le rachat d’Athlon, la branche leasing du constructeur automobile allemand.ADP en fort repliL’Autorité de régulation des transports (ART) a fait savoir qu’elle refusait d’approuver la hausse de 1,5% des redevances aéroportuaires que demandait Aéroport de Paris (ADP) du 1er avril 2026 au 30 mars 2027.Le régulateur a toutefois approuvé la revalorisation de 15% de la redevance pour l’assistance aux personnes handicapées et à mobilité réduite.Le titre du groupe ADP chutait de 6,44% à 120,50 euros vers 09H30.

Le ministre des Transports appelle les agriculteurs à ne pas empêcher la circulation pendant Noël

Le ministre des Transports a appelé jeudi les agriculteurs à ne pas entraver la circulation des personnes et des biens pendant les fêtes de Noël, au moment où leur mobilisation semble s’étendre.Interrogé sur Europe 1 et CNews sur sa volonté d’éviter un “blocage plus dur” de la part des agriculteurs que les barrages de routes et d’autoroutes jusqu’ici concentrés dans le Sud-Ouest, Philippe Tabarot a répondu: “je le souhaite, je les appelle” à ne pas empêcher davantage les mouvements de véhicules et de marchandises.”C’est un mouvement qui est plutôt populaire, que les Français soutiennent. Et ça aurait un effet inverse que de bloquer ces routes, ces autoroutes, de ne pas permettre aux Français de se retrouver” pendant les fêtes, a plaidé le ministre.Sur le terrain, il a affirmé que “les choses rentrent dans l’ordre pour les voies ferrées” bloquées. En revanche, “il y a encore au niveau des routes et des autoroutes des difficultés qui sont plutôt sur le sud-ouest de la France, mais qui s’étendent un petit peu”.A l’approche du dernier week-end avant Noël, il a aussi évoqué le “transport de marchandises, qui est un vrai enjeu. C’est un week-end ô combien important pour notre pays, économiquement (…) il faut aussi laisser circuler les camions qui transportent les marchandises”.Les agriculteurs ont menacé de maintenir leurs blocages pendant les fêtes face à un gouvernement qui garde le cap dans sa gestion de la dermatose bovine, catalyseur d’une colère agricole qui va s’étendre jeudi à Bruxelles contre l’accord UE-Mercosur.Sur la réponse gouvernementale à la colère des paysans, M. Tabarot a affirmé jeudi que “le Premier ministre montre la voie, la ministre de l’Agriculture également, et nous sommes bien sûr tous mobilisés et à l’écoute des agriculteurs”.Ces blocages interviennent alors que du côté du rail, cela “fait longtemps qu’on n’avait pas eu une situation aussi apaisée”, a remarqué le ministre, en soulignant que “11.000 TGV” allaient circuler “dans les prochaines heures” et que “cinq millions de billets” avaient été vendus.Même “situation plutôt tranquille” dans les aéroports, a assuré M. Tabarot. Le premier aéroport français, Paris-Charles-de-Gaulle, attend 230.000 passagers vendredi, et le deuxième, Paris-Orly, 130.000, a-t-il ajouté.

Trump maintient son cap économique, accable Biden et les immigrés

“Bonsoir l’Amérique. Il y a onze mois j’ai hérité d’un désastre et je le répare.”Voici comment Donald Trump a lancé mercredi une courte allocution de fin d’année, dans laquelle il a fermement maintenu son cap économique malgré le mécontentement croissant des Américains, tout en accablant son prédécesseur démocrate Joe Biden et en s’en prenant violemment aux immigrés.Seule annonce concrète, dans ce discours diffusé en direct à une heure de grande écoute: l’envoi à 1,45 million de militaires américains de “dividendes du guerrier”, des chèques de 1.776 dollars rappelant la date de la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis.Pour le reste, le milliardaire de 79 ans a jugé que l’Amérique allait connaître “un boom économique comme le monde n’en a jamais connu” et a accusé son prédécesseur Joe Biden de lui avoir laissé une économie “au bord de la ruine”.Le président républicain a aussi assuré que les prix, principale source d’inquiétude des ménages, baissaient “rapidement”, tout en indiquant que la lutte contre l’inflation n’était “pas encore finie”.- Chiffre faramineux -Il s’est à nouveau vanté d’avoir résolu huit guerres, un chiffre largement imaginaire selon les spécialistes, et a évoqué le montant faramineux de 18.000 milliards de dollars de nouveaux investissements aux Etats-Unis depuis son retour au pouvoir.Donald Trump a aussi répété que grâce à lui le prix des médicaments aux Etats-Unis allait baisser de jusqu’à “600%”, ce qui est mathématiquement impossible.Alors même que sa politique protectionniste laisse les Américains sceptiques, il a redit que les droits de douane étaient son “mot préféré”. Le républicain a aussi répété sa volonté de mettre fin au système d’assurance-santé subventionné connu sous le nom d’Obamacare, ce qui selon l’opposition démocrate va faire flamber les coûts pour les ménages.Donald Trump a assuré que nombre des difficultés rencontrées par ses concitoyens étaient le résultat d’une “invasion” d’immigrés pendant le mandat de Joe Biden.Le président américain, qui mène une politique d’expulsions massives accompagnée de sévères restrictions à l’immigration, s’est félicité d’avoir enclenché un processus de “migration inversée” ou de “remigration”.Il a accusé les immigrés d’avoir créé une crise du logement, d’avoir “volé” des emplois, d’avoir “submergé” les hôpitaux et, pour résumer, d’avoir vécu aux dépens des contribuables.- “Bulle déconnectée” selon Schumer -La vision optimiste de l’économie du président américain tranche avec l’inquiétude exprimée dans les sondages sur le coût de la vie.Selon une enquête d’opinion PBS News/NPR/Marist publiée mercredi, 61% des Américains jugent que la conjoncture ne leur est pas favorable personnellement, contre 57% en mai.M. Trump “vient de montrer qu’il vit dans une bulle complètement déconnectée de la réalité que vivent et ressentent les Américains au quotidien”, a réagi le sénateur démocrate Chuck Schumer après le discours.”Les faits sont là: les prix augmentent, le chômage augmente, et aucune amélioration n’est en vue”, a-t-il ajouté dans un communiqué.La déception des Américains quant à la politique économique de Donald Trump, reposant en grande partie sur les droits de douane, inquiète les républicains à moins d’un an des élections législatives de mi-mandat.Donald Trump, après un meeting la semaine dernière en Pennsylvanie (nord-est), sera vendredi en Caroline du Nord (sud-est) pour tenter de mobiliser les électeurs.Il a laissé éclater récemment sa frustration face aux sondages, en écrivant sur son réseau Truth Social: “Quand dira-t-on enfin que j’ai créé, sans inflation, peut-être la meilleure économie de l’histoire de notre pays? Quand les gens vont-ils comprendre ce qu’il se passe?”- Vance appelle à “persévérer” -Si Donald Trump maintient que la conjoncture est meilleure que la perception qu’en ont ses compatriotes, d’autres responsables demandent aux Américains d’être patients.L’un des principaux conseillers économiques de la Maison Blanche, Kevin Hassett, a réagi mardi à la progression du taux de chômage en novembre en rappelant que la croissance économique restait forte et en déclarant: “Généralement, les créations d’emplois suivent.”Il a prédit qu’il faudrait six mois pour que l’emploi industriel rebondisse, grâce selon lui aux investissements rendus possibles par le président américain.Les électeurs “savent que Rome ne s’est pas faite en un jour. Ils savent que ce que Joe Biden a cassé ne sera pas réparé en une semaine”, a déclaré de son côté le vice-président JD Vance, pendant un meeting mardi en Pennsylvanie.”Nous devons persévérer. Nous devons continuer à travailler pour ramener de bons emplois et de l’argent aux Etats-Unis”, a-t-il ajouté.

Wall Street termine en baisse, minée par le secteur de l’IA

La Bourse de New York a clôturé en baisse mercredi, plombée par des inquiétudes renouvelées concernant le secteur de l’intelligence artificielle (IA) et ses niveaux de valorisation.Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lâché 1,81%. Le Dow Jones a perdu 0,47% et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 1,16%.”La forte baisse des actions technologiques pèse sur les principaux indices boursiers”, résume Jose Torres, d’Interactive Brokers.”Les investisseurs commencent à être plus sélectifs et à s’intéresser aux gagnants potentiels” de la course à l’intelligence artificielle, note auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.L’enthousiasme autour de l’IA, qui a poussé la place américaine à des sommets ces deux dernières années, a été quelque peu entaché depuis la fin de l’été par les craintes autour des niveaux gigantesques de valorisation de certains titres.Plusieurs groupes ont été fortement sanctionnés ces derniers jours, dont le spécialiste des puces électroniques Broadcom (-4,48% à 326,02 dollars, mercredi) ou le géant de l’informatique à distance (cloud) Oracle (-5,41% à 178,45 dollars), les investisseurs craignant que les dépenses faramineuses de ces entreprises ne soient finalement pas rentables.D’autres grands noms du secteur ont terminé en franche baisse, à l’image de Nvidia (-3,81%), Alphabet (-3,21%) ou Intel (-3,38%). Micron, qui doit publier ses résultats après la clôture, a lâché 2,93%.”Cela ne signifie pas pour autant que nous approchons de la fin du développement de l’intelligence artificielle”, assure M. Hogan. “Les investisseurs font simplement preuve de plus de discernement.”Côté indicateurs, les opérateurs attendent jeudi les chiffres des prix à la consommation (CPI) pour le mois de novembre, publiés avant l’ouverture de Wall Street.”Ces données n’auront probablement pas d’incidence sur le marché, sauf si le résultat s’écarte considérablement du consensus, dans un sens ou dans l’autre”, note M. Hogan.Plus l’inflation sera contenue, et plus la banque centrale américaine (Fed) disposera d’une marge de manœuvre pour abaisser ses taux dans les prochains mois et soutenir l’activité économique.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans restait stable par rapport à la clôture la veille, à 4,15% vers 21H15 GMT.A la cote, le secteur de l’énergie a profité de la hausse des prix du pétrole après plusieurs jours de repli.ExxonMobil a gagné 2,37%, Chevron a pris 1,89% et ConocoPhillips s’est octroyé 4,49%.Warner Bros Discovery (WBD) a reculé de 2,39% après avoir rejeté la contre-offre de son concurrent Paramount Skydance (-5,42%) et préféré l’offre de rachat de Netflix (+0,23%).La proposition de Paramount, qui valorisait Warner Bros à 108 milliards de dollars, “n’est pas dans l’intérêt de WBD”, a fait savoir la société de distribution et de production de films dans un communiqué, recommandant à ses actionnaires de privilégier l’offre de Netflix.Le groupe agroalimentaire General Mills (+3,45% à 48,64 dollars), propriétaire notamment des céréales Cheerios, a terminé en hausse grâce à des performances financières supérieures aux attentes pour le deuxième trimestre de son exercice décalé, avec notamment un bénéfice net par action de 1,10 dollar contre 1,03 anticipé.Le fournisseur de produits médicaux Medline a brillé pour son premier jour de cotation à Wall Street (41,38% à 41,00 dollars), après avoir réussi à lever 6,26 milliards de dollars.