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Les Guyaniens élisent leur président appelé à gérer la manne pétrolière

Les Guyaniens votent lundi pour élire leurs députés et leur président, appelés à gérer l’énorme manne pétrolière de ce pays d’Amérique du Sud disposant des plus grandes réserves de brut de la planète par habitant, sur fond de tensions avec le Venezuela voisin.Le président sortant et candidat à sa succession Irfaan Ali a notamment apporté lundi son soutien au déploiement militaire des Etats-Unis dans les Caraïbes. “Nous soutiendrons tout ce qui permettra d’éliminer toute menace à notre sécurité, non seulement en termes de souveraineté (…) Nous devons tous nous unir pour combattre la criminalité transnationale, lutter contre le trafic de drogue”, a-t-il affirmé à des journalistes juste après avoir voté à Leonora.Dimanche soir, le Guyana avait dénoncé des coups de feu tirés depuis le Venezuela sur un de ses bateaux. “Les forces de sécurité sont en état d’alerte maximale. Elles sont prêtes. Nous en avons parlé tout au long de la campagne : le Venezuela est une menace”, a-t-il insisté.Le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, a dénoncé “un fake” et accusé le Guyana de vouloir ouvrir un “front de guerre”.Interrogé sur la possibilité d’évincer le président vénézuélien Nicolas Maduro du pouvoir, M. Ali a dit ne pas vouloir “aborder ce sujet aujourd’hui” jour de “vote pour la victoire”.Les bureaux de vote ferment à 18H00 (22H00 GMT). Les résultats sont attendus au mieux jeudi, d’après la Commission électorale. Ces élections sont complexes d’un point de vue logistique, la forêt tropicale recouvrant à plus de 95% ce pays de 850.000 habitants. Selon la plupart des observateurs, trois favoris se détachent : Irfaan Ali (Parti populaire Progressiste PPP/C, centre gauche), l’opposant Aubrey Norton (APNU, Partenariat pour une nouvelle unité, gauche) et le populiste Azruddin Mohamed, parfois surnommé le “Trump Guyanien”, un milliardaire qui vient de créer son parti WIN (Gagner/Nous investissons dans la nation) pour bouleverser le système bipartite.- “Le meilleur pour le Guyana” -Le vote se dessine traditionnellement autour des lignes ethniques entre les populations d’origine indienne (PPP/C) et celles afro-guyaniennes (APNU).”A moins d’irrégularités, je pense que je serai” le prochain président, a affirmé lundi à l’AFP Aubrey Norton, en sortant du bureau de vote de Plaisance, bastion de son mouvement. “Nous aurons une bonne participation dans notre base de soutien. Nous avons travaillé dur pour mobiliser les gens”, a poursuivi le candidat, qui, pendant la campagne électorale, a promis “de débarrasser la société du PPP et de la pauvreté”.Interrogé lundi sur la probable difficulté de constituer une majorité parlementaire avec l’émergence d’Azruddin Mohamed, M. Norton a répondu : “Ce sera la volonté du peuple”.”C’est la première fois (que je vote). J’ai voté pour Norton. Parce qu’il est l’un des meilleurs responsables politiques. J’attends avec impatience le meilleur pour le Guyana”, a dit Grace Miller, 21 ans, qui a déposé son bulletin de vote avec son bébé dans les bras. Le scrutin est à un tour. Est élu chef de l’Etat le candidat dont le parti a recueilli le plus de voix. Il peut en théorie donc être en minorité au Parlement. Le vainqueur gérera la manne pétrolière qui a permis de quadrupler en cinq ans le budget de l’Etat (6,7 milliards de dollars en 2025) avec la plus forte croissance économique d’Amérique latine (43,6% en 2024). Le Guyana, qui a commencé l’exploitation pétrolière en 2019, espère faire passer sa production de 650.000 barils par jour à plus d’un million en 2030.- “Plus d’argent dans les poches” -Le président devra aussi gérer l’épineux dossier de l’Essequibo, une région de l’ouest riche en pétrole et minerais qui constitue les deux tiers du territoire guyanien et fait l’objet d’un différend avec le Venezuela.Les favoris promettent tous trois de “mettre plus d’argent dans les poches” des Guyaniens, de développer le pays, d’améliorer les services de santé et d’éducation ou d’augmenter les salaires, sur fond d’explosion des prix des denrées alimentaires.Azruddin Mohamed, qui a fait fortune dans l’or et est sanctionné par les Etats-Unis pour évasion fiscale, promet de donner un coup de pied dans la fourmilière. Il affirme pouvoir l’emporter “parce que nous avons le soutien des communautés noires, indiennes et autochtones”.”Il sait ce dont les jeunes ont besoin (…) J’ai besoin de changement pour l’avenir de mes enfants”, affirme Andrea Cumberbutch, une auto-entrepreneuse.

La Bourse de Paris à plat face au retour du risque politique

La Bourse de Paris est restée stable lundi, dans une séance calme à faibles volumes en l’absence des investisseurs américains en raison d’un jour férié, le marché faisant face au retour du risque politique en France avant un vote de confiance à haut risque pour le gouvernement Bayrou.La Bourse de Paris a timidement progressé de 0,05%, soit 4 points, pour s’établir à 7.707,90 points. Vendredi, l’indice vedette avait perdu 0,76%, clôturant à 7.703,90 points.”Nous sommes sur une séance calme, une journée de transition”, avec peu de volume dans les échanges en raison d’un jour férié aux Etats-Unis, a commenté Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM.En Europe et en France, M. Buffault a relevé une série d'”indicateurs plutôt positifs en termes d’économie européenne, que ce soit le chômage en zone euro qui continue de baisser (…) ou le secteur manufacturier qui progresse dans son ensemble”.Dans la zone euro, le taux de chômage a reculé au mois de juillet, à 6,2% de la population active, contre 6,3% en juin (chiffre révisé en hausse de 0,1 point), a annoncé Eurostat lundi.En France, l’activité dans le secteur manufacturier s’est très légèrement reprise en août, alors que le recul de la demande s’est atténué, selon les données publiées lundi par S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB).Par ailleurs, la situation politique française se retrouve au centre des préoccupations des investisseurs, après que le Premier ministre François Bayrou “a déclaré qu’il pourrait perdre le vote de confiance de la semaine prochaine, ce qui le conduirait à démissionner”, a souligné Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.M. Bayrou a entamé lundi une série de consultations politiques, a priori vaines, à une semaine du vote de confiance à l’Assemblée qui devrait sceller le sort de son gouvernement, tout en continuant à défendre sa méthode critiquée jusque dans sa coalition.Cette situation fait craindre le retour d’une grande instabilité politique. “Le scénario que redoutent le plus les marchés reste celui de l’incertitude avec une France ingouvernable qui n’arrive pas à trouver de stabilité”, a expliqué M. Buffault.Tous les risques de chute de gouvernement “sont préoccupants”, a estimé lundi la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, car “ils ont un impact évident sur l’économie, sur l’appréciation par les marchés financiers des risques-pays”.La prochaine révision de la notation de la qualité du crédit de la France interviendra rapidement après le vote de confiance, par l’agence Fitch Ratings le 12 septembre puis par S&P en novembre.Dans ce contexte, les investisseurs gardent un Å“il sur le taux d’intérêt de la dette française. A échéance dix ans, il atteignait 3,54% vers 18H00, contre 3,51% vendredi.Renault dans le vertSur les marchés d’actions, Renault a gagné 1,31%, à 34,04 euros, et Stellantis 0,67%, à 8,23 euros, profitant de meilleurs chiffres mensuels sur les ventes de voitures neuves en France.

Les Guyaniens ont commencé à élire leur président appelé à gérer la manne pétrolière

Les Guyaniens ont commencé à voter lundi matin pour élire leurs députés et leur président, appelés à gérer l’énorme manne pétrolière de ce pays pauvre d’Amérique du Sud disposant des plus grandes réserves de la planète par habitant, sur fond de tensions avec le Venezuela voisin.A l’école Plaisance en périphérie de Georgetown, le candidat de l’opposition Aubrey Norton a été le premier à voter alors qu’une trentaine de personnes faisaient la queue. Les bureaux de vote seront ouverts de 06H00 à 18H00 (10H00 à 22H00 GMT). Les résultats sont attendus au mieux jeudi, d’après la Commission électorale. Ces élections sont complexes d’un point de vue logistique, la forêt tropicale recouvrant à plus de 95% ce pays de 850.000 habitants avec quelque 750.000 votants.”Ce n’est pas si tôt. C’est important de voter. Nous voulons un changement”, a affirmé Ruth Forde 50 ans, employée de bureau qui faisait la queue devant l’école. Selon la plupart des observateurs, le vote se joue entre trois prétendants: le président sortant Irfaan Ali (Parti populaire Progressiste PPP/C, centre gauche), l’opposant Aubrey Norton (APNU, Partenariat pour une nouvelle unité, gauche) et le populiste Azruddin Mohamed, parfois surnommé le “Trump Guyanien”, milliardaire qui vient de créer son parti WIN (Gagner/Nous investissons dans la nation) pour bouleverser le système bipartite.Le vote se dessine traditionnellement autour des lignes ethniques entre les populations d’origine indienne (PPP/C), et celles afro-guyaniennes (APNU). Avec cette fois-ci, l’émergence de l’acteur surprise Azruddin Mohamed.Les candidats à la présidentielle – six au total – sont présentés par un parti qui propose aussi des candidats à la députation. Est élu président le candidat dont le parti a recueilli le plus de voix.Le vainqueur aura en charge la manne pétrolière qui a permis de quadrupler en cinq ans le budget de l’Etat (6,7 milliards de dollars en 2025). Le pays, qui a commencé l’exploitation pétrolière en 2019, espère faire passer sa production de 650.000 barils par jour à plus d’un million en 2030. Le Guyana a la plus forte croissance d’Amérique latine (43,6% en 2024).Le président devra aussi gérer l’épineux dossier de l’Essequibo (ouest), riche en pétrole et minerais, qui représente deux tiers du territoire guyanien et fait l’objet d’un différend avec le Venezuela, les deux pays s’opposant sur le tracé de leur frontière.L’armée et la police du Guyana ont dénoncé des “coups de feu” tirés dimanche depuis le Venezuela sur un bateau transportant du matériel électoral dans la région de l’Essequibo que convoite Caracas. Aucun blessé n’est à déplorer, de même source.- “Plus d’argent dans les poches” -Les favoris promettent tous trois de “mettre plus d’argent dans les poches” des Guyaniens, de développer le pays avec l’argent du pétrole, d’améliorer les services de santé et d’éducation ou d’augmenter les salaires, sur fond d’explosion des prix des denrées alimentaires.Le sortant Irfaan Ali vise un deuxième mandat de cinq ans. Il a fait campagne sur ses réalisations financées par les nouveaux revenus pétroliers et affirme qu'”il y a plus à faire”.Halim Khan, homme d’affaires indo-guyanien, 63 ans, vante “un président brillant”: “la richesse pétrolière est bien dépensée. Infrastructure, nouveaux hôpitaux, nouvelles routes”.L’opposant Aubrey Norton accuse, lui, le gouvernement de corruption et de racisme et promet de débarrasser la société “de tous (ses) ennemis”, à savoir “le Venezuela”, “le PPP” et “la pauvreté”.”Trente-huit ans à travailler. Je gagne 87.000 dollars guyaniens (350 euros) par mois. Après une semaine, il ne reste plus rien. Le PPP doit partir”, dit Leon Schwartz, ex-policier afro-guyanien de 68 ans.Azruddin Mohamed, qui a fait fortune dans l’extraction aurifère et est sanctionné par les Etats-Unis pour évasion fiscale, promet un coup de pied dans la fourmilière. Il affirme pouvoir l’emporter “parce que nous avons le soutien des communautés noires, indiennes et autochtones”.”Il sait ce dont les jeunes ont besoin. (…) J’ai besoin de changement pour l’avenir de mes enfants”, affirme Andrea Cumberbutch, auto-entrepreneuse.

Bosnie: les routiers cessent l’approvisionnement dans l’ensemble du pays

Au moins 6.000 chauffeurs routiers étaient à l’arrêt lundi en Bosnie, menaçant l’approvisionnement dans l’ensemble du pays, pour pousser les autorités à négocier une règlementation européenne qui limite la présence des chauffeurs bosniens sur le territoire de l’UE.”Nous avons arrêté nos chaînes d’approvisionnement sur l’ensemble du territoire de la Bosnie-Herzégovine”, a déclaré aux médias Velibor Peulic, coordonnateur du “Konzorcijum BiH”, association de routiers, précisant que leur réseau contrôlait “93% des flux marchands” dans le pays.”Environ 200 camions étaient censés entrer aujourd’hui à Sarajevo pour livrer 4.000 tonnes de marchandises. Ils n’y entreront pas”, a-t-il précisé.Les conséquences ne seront pas immédiates dans la capitale, mais si l’action des chauffeurs routiers dure, des perturbations sont à prévoir.”Une fois les chaînes d’approvisionnement arrêtées, ce sera visible dans chaque ville (…) Nous espérons que les ministères se mettront à faire leur travail dès aujourd’hui”, a dit M. Peulic.Depuis des mois, les représentants du secteur, qui compte entre 15.000 et 18.000 chauffeurs, demandent aux autorités de négocier avec l’UE le changement d’une règle qu’ils jugent discriminatoire : ils n’ont le droit de passer que 90 jours sur 180 sur le territoire de l’Union européenne. Les chauffeurs réclament à en être exemptés – ou à ce que le temps qu’ils passent sur le territoire de l’UE soit calculé en heures, et non en jours.L’UE, que la Bosnie espère rejoindre un jour, est le principal partenaire commercial du pays. Sur 22,9 milliards d’euros d’échanges commerciaux enregistrés en 2024, 64% ont été réalisés avec l’Union européenne, selon l’agence des statistiques bosnienne.L’action des chauffeurs a provoqué d’importants ralentissements à l’entrée de plusieurs villes, notamment à l’entrée de la capitale Sarajevo, selon l’association d’automobilistes locale BIHAMK.Le passage de véhicules de transport est également bloqué sur une dizaine passages frontaliers, la plupart à la frontière avec la Croatie, pays membre de l’UE.rus/cbo/cn   

La France, partenaire secondaire d’un Vietnam qui trace sa route

Malgré des accords de coopération renforcée, la France reste un partenaire secondaire pour le Vietnam, à l’heure où Hanoï fête les 80 ans de son indépendance de la tutelle de Paris.A l’approche d’une parade géante prévue mardi, la capitale s’est parée d’innombrables drapeaux rouge à étoile jaune qui recouvrent jusqu’aux maisons coloniales héritées des Français.Depuis des jours, des centaines de personnes campent sur les trottoirs pour s’assurer d’être aux premières loges et assister aux répétitions du plus grand défilé militaire jamais organisé dans le pays.Le 2 septembre 1945, devant des centaines de milliers d’habitants, Ho Chi Minh déclarait à Hanoï la naissance de la République démocratique du Vietnam, profitant de l’affaiblissement de la puissance coloniale française et du retrait de l’occupant japonais. S’ensuivront des années de guerre.Aujourd’hui, “le Vietnam n’a pas besoin de se cramponner à un autre pays ou de se reposer sur une autre puissance pour avancer”, se félicite Huynh Nhung, une touriste de 24 ans, rencontrée par l’AFP à la sinistre prison de Hoa Lo, vestige de la colonisation française, dans le centre de Hanoï.Malgré un passé commun souvent douloureux, les deux pays ont renoué les liens, portant en 2024 leur partenariat au plus haut niveau.Lors d’une visite en mai, marquée par la signature de contrats de plusieurs milliards d’euros, le président français Emmanuel Macron a présenté son pays comme un “ami sûr et fiable” du Vietnam, avançant l’idée d’une troisième voie française comme alternative aux Etats-Unis et à la Chine.Mais les échanges commerciaux restent limités et Paris ne bénéficie pas auprès de Hanoï de “faveurs particulières par rapport à d’autres concurrents asiatiques, ni même européens”, relève Pierre Journoud, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paul-Valéry de Montpellier (France).Même si le chiffre du commerce bilatéral a augmenté de 60% entre 2015 et 2024, à 8,5 milliards d’euros, la France n’était l’an dernier que le 24e partenaire du Vietnam et seulement le quatrième en Europe, derrière les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Italie, selon les douanes des deux pays.- “Histoire du passé” -Le Vietnam, en plein décollage économique (7% de croissance en 2024, l’une des plus dynamiques d’Asie du Sud-Est), prône une diplomatie flexible, dite du “bambou”, pour maintenir des bonnes relations avec le plus grand nombre possible, Pékin et Washington en premier lieu.”Concrètement, cela se traduit par une démultiplication des partenariats, dont celui avec la France… comme avec la Chine et les Etats-Unis, deux autres pays contre lesquels le Vietnam était en guerre dans les années 70″, explique Juliette Loesch, chercheuse associée à l’Institut français des relations internationales (Ifri).En pratique, Paris n’a “sûrement pas les moyens matériels de crédibiliser pleinement” sa troisième voie, et n’offre “en définitive qu’un modeste appoint” au positionnement géopolique de Hanoï, note Pierre Journoud.Par exemple, “la coopération avec la France peut servir les intérêts stratégiques du Vietnam sur au moins (…) la transition énergétique et les aspects de sécurité et de souveraineté en mer de Chine méridionale”, juge Mme Loesch.Sur le plan culturel, moins de 1% de la population de 100 millions d’habitants parle encore le français, une proportion en constant recul avec la disparition des anciennes générations. La France, “c’est une histoire du passé” et “beaucoup de souffrance”, affirme Huynh Nhung, pour qui ses “aspects positifs” se résument à sa “belle culture” et son architecture “très esthétique”.Dans son studio qui propose une ribambelle d’accessoires célébrant le Vietnam, Vu Thi Ngoc Linh aide ses clients à se prendre en photo. “Tout ceux qui viennent ici partagent cet esprit patriotique, et je pense que chaque client se sent très fier d’être un enfant du Vietnam”, dit cette jeune femme de 20 ans.Sans surprise, lors des festivités mardi, les responsables politiques “vont louer les réussites du Vietnam au cours des huit dernières décennies (…) avec des références minimales au colonialisme français”, souligne Carlyle Thayer, professeur émérite à l’université de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney.

France: “Tous les risques de chute de gouvernement en zone euro sont préoccupants”, selon Christine Lagarde

“Tous les risques de chute de gouvernement dans tous les pays de la zone euro sont préoccupants”, a estimé lundi la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, qui était interrogée sur la probable chute du gouvernement Bayrou.”Ce que j’ai pu observer depuis six ans (à ce poste, NDLR) c’est que les développements politiques, la survenance de risques politiques, ont un impact évident sur l’économie, sur l’appréciation par les marchés financiers des risques-pays et par conséquent sont préoccupants pour nous”, a déclaré Mme Lagarde sur Radio Classique.La présidente de la BCE tenait ces propos alors que le Premier ministre François Bayrou va demander lundi prochain la confiance de l’Assemblée nationale, et que tout montre actuellement qu’il ne l’obtiendra pas et devra démissionner.Pour autant, Mme Lagarde ne semble pas inquiète à ce stade d’une mise sous tutelle de la France par le Fonds monétaire international (FMI), institution qu’elle a dirigée de 2011 à 2019. “Les pays demandent l’intervention du FMI dans des circonstances ou la balance courante est gravement déficitaire et où le pays ne peut pas faire face à ses obligations : ce n’est pas le cas aujourd’hui de la France”, a-t-elle observé.”Le FMI probablement dirait +les conditions ne sont pas remplies, organisez-vous vous-mêmes pour restructurer et pour mettre de l’ordre dans vos finances publiques+”, selon elle.La présidente de la BCE a assuré que le système bancaire français était “bien capitalisé, bien structuré, bien supervisé, et pas d’une quelconque manière la source du risque actuel”.”La signature française est évidemment respectée, mais elle est associée à une prime de risque. Et le supplément de coût pour la dette française a augmenté et se trouve juste en dessous de l’Italie”, a-t-elle observé, “ce qui n’était pas le cas il y a un certain nombre de trimestres”.Interrogée sur les droits de douane américains, elle s’est dite “contente que l’incertitude ait largement diminué”, avec l’accord à 15% pour l’UE. Il y a “un peu d’incertitude qui revient”, avec la décision d’une cour d’appel fédérale américaine qui a jugé illégaux les droits de douane de Donald Trump, mais “à mon avis c’est plutôt positif parce que si on a une chance de renégocier en dessous de 15% ce serait très bien”, a-t-elle ajouté.Interrogée sur des commentaires récents de son prédécesseur à la BCE Mario Draghi sur la lenteur de l’Europe à se réformer, Mme Lagarde a remarqué que “quand on est dans le commentaire, c’est toujours facile de faire des recommandations”, mais que “quand on est aux affaires, c’est beaucoup plus compliqué”. Pour elle “les choses avancent un peu”, même si c’est “trop lentement”, à cause d’un “carcan de traités et de règlements qui fait qu’on ne peut pas comme ça, juste en claquant des doigts, faire avancer les réformes”. Elle a discerné “des efforts méritoires” sur le marché unique des capitaux ou la titrisation.”Nous allons continuer à travailler sur notre euro numérique, a-t-elle conclu, parce que nous devons défendre notre monnaie et qu’aujourd’hui la prolifération des stablecoins – qu’elle a qualifiés “d’espèce d’outil crypto adossé au dollar” – constitue un risque pour notre monnaie”. 

Braun-Pivet critique la maladresse de Bayrou et appelle les forces politiques à se réunir s’il chute

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a critiqué lundi “les mots maladroits” de François Bayrou sur les oppositions ou les “boomers” et a appelé, en cas de chute du gouvernement, les forces politiques à se réunir pour se mettre d’accord sur une coalition jusqu’en 2027. Elle a jugé également sur France inter qu’il fallait “abandonner” la suppression des deux jours fériés, “qui a trop braqué les Français” et “à ne pas avoir de tabou” sur une augmentation des impôts pour les hauts revenus.Interrogée sur la stratégie du Premier ministre, Mme Braun-Pivet a reconnu qu’il “aurait peut-être fallu davantage dialoguer cet été” et regretté “les mots maladroits” du Premier ministre sur les oppositions en “vacances.””En août, beaucoup d’entre nous étaient au travail et les Français sont au travail en été et donc il faut arrêter d’avoir cette vision”, a-t-elle jugé.Tout en reconnaissant qu’au nom de “l’équité”, les retraités doivent contribuer au redressement des finances publiques, elle n’aurait pas utilisé le mot de +boomers+, accusés par François Bayrou d’avoir creusé l’endettement pour leur “confort”. “Les gens se sentent un peu stigmatisés, il ne faut pas heurter”, a-t-elle jugé. Si l’Assemblée nationale ne donne pas sa confiance au Premier ministre le 8 septembre, elle propose que les forces politiques se réunissent pour “se poser la question du quoi avant la question du qui”.”Il y aura deux grands choses à examiner ensemble. D’une part, le budget, est-ce que nous sommes capables de trouver un compromis à grosses mailles et il reviendra au nouveau Premier ministre de regarder dans le détail ?”, a-t-elle jugé.”La deuxième chose, c’est se mettre d’accord pour se dire quelles sont les grandes réformes que nous souhaitons porter jusqu’en 2027″ en laissant de côté “les irritants” pour la campagne présidentielle.

La Bourse de Paris en légère hausse

La Bourse de Paris évolue prudemment lundi, en raison de l’incertitude politique en France, tout en gardant un oeil sur le revers judiciaire majeur de Donald Trump sur les droits de douane aux Etats-Unis, avant un rapport sur l’emploi américain crucial, attendu en fin de semaine.Vers 09H20, le CAC 40 prenait 0,29% à 7.735,67 points, en hausse de 31,77 points. Vendredi, l’indice vedette a perdu 0,76% à 7.703,90 points.Les investisseurs sont freinés par “les doutes persistants sur l’avenir politique du gouvernement français”, relève John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.Le Premier ministre François Bayrou entame lundi une série de consultations des partis politiques, à une semaine du vote de confiance qu’il sollicite de l’Assemblée nationale autour de la question budgétaire et qui pourrait sceller le sort de son gouvernement.Cette situation fait craindre le retour d’une grande instabilité et dans ce contexte, les investisseurs gardent un oeil sur le taux d’intérêt de la dette française.A échéance dix ans, il atteignait vers 09H20, 3,53%, contre 3,51% vendredi.Autre point d’attention des marchés: “la décision rendue vendredi soir par une cour d’appel fédérale américaine, qui a jugé illégaux les droits de douane” du président américain, relèvent les analystes de la Deutsche Bank.Celle-ci a statué qu’une grande partie des droits de douane imposés par Donald Trump étaient illégaux, un revers majeur pour un pilier de sa politique qui ébranle l’économie mondiale, avant que la Cour suprême ne se prononce à son tour.L’exécution du jugement a revanche été suspendue jusqu’au 14 octobre, les droits de douane litigieux restent donc en place.Les marchés auront aussi cette semaine un Å“il sur “les chiffres de l’emploi américain pour le mois d’août” attendus vendredi et qui permettront de savoir “si la baisse des taux d’intérêt de la Fed est assurée ou non plus tard dans le mois”, selon John Plassard.Des chiffres de l’emploi faibles pourraient conforter le scénario d’un assouplissement monétaire de la Fed dès septembre. Au contraire, un marché du travail solide réduirait les marges de manÅ“uvre de l’institution, car cela voudrait dire que l’économie américaine en bonne santé n’a pas besoin d’une politique monétaire plus accommodante.Cette “forte attente vis-à-vis de la prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine ajoute également une dose de tension”, estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.Les Etats-Unis approuvent un médicament de SanofiLe groupe pharmaceutique (+0,53% à 84,98 euros) a annoncé vendredi que les autorités sanitaires américaines ont approuvé l’homologation de son médicament Wayrilz, contre la thrombocytopénie immune persistante ou chronique chez l’adulte.

Les Bourses européennes ouvrent en hausse

Les marchés boursiers européens ont ouvert en hausse lundi, jaugeant les conséquences du récent revers judiciaire de Donald Trump sur les droits de douane aux Etats-Unis, avant un rapport sur l’emploi américain crucial attendu en fin de semaine.Vers 7H05 GMT, Londres prenait 0,36%, Francfort 0,39% et Milan 0,52%. Paris gagnait 0,32%, les yeux rivés sur la situation politique et budgétaire en France, une semaine avant un vote de confiance à haut risque pour le gouvernement de François Bayrou.

Présidentielle au Guyana: trois favoris pour gérer la manne pétrolière

Le Guyana élit lundi son nouveau président appelé à gérer l’énorme manne pétrolière de ce pays pauvre d’Amérique du Sud disposant des plus grandes réserves de la planète par habitant, sur fond de tensions avec le Venezuela voisin.L’armée et la police du Guyana ont dénoncé des “coups de feu” tirés dimanche depuis le Venezuela sur un bateau transportant du matériel électoral dans la région de l’Essequibo que convoite Caracas. Aucun blessé n’est à déplorer, de même source.Les bureaux de vote seront ouverts de 06H00 à 18H00 (10H00 à 22H00 GMT). Les résultats de ces scrutins législatifs et présidentiel, auxquels 750.000 électeurs sont convoqués, sont attendus au mieux jeudi, d’après la Commission électorale. Ces élections sont complexes d’un point de vue logistique, la forêt tropicale recouvrant à plus de 95% ce pays de 850.000 habitants.Selon la plupart des observateurs, le vote se joue entre trois prétendants: le président sortant Irfaan Ali (Parti populaire Progressiste PPP/C, centre gauche), l’opposant Aubrey Norton (APNU, Partenariat pour une nouvelle unité, gauche) et le populiste Azruddin Mohamed, parfois surnommé le “Trump Guyanien”, milliardaire qui vient de créer son parti WIN (Gagner/Nous investissons dans la nation) pour bouleverser le système bipartite.Le vote se dessine traditionnellement autour des lignes ethniques entre les populations d’origine indienne (PPP/C), et celles afro-guyaniennes (APNU). Avec cette fois-ci, l’émergence de l’acteur surprise Azruddin Mohamed.Les candidats à la présidentielle – six au total – sont présentés par un parti qui propose aussi des candidats à la députation. Est élu président le candidat dont le parti a recueilli le plus de voix.Le vainqueur aura en charge la manne pétrolière qui a permis de quadrupler en cinq ans le budget de l’Etat (6,7 milliards de dollars en 2025). Le pays, qui a commencé l’exploitation pétrolière en 2019, espère faire passer sa production de 650.000 barils par jour à plus d’un million en 2030. Le Guyana a la plus forte croissance d’Amérique latine (43,6% en 2024).Le président devra aussi gérer l’épineux dossier de l’Essequibo (ouest), riche en pétrole et minerais, qui représente deux tiers du territoire guyanien et fait l’objet d’un différend avec le Venezuela, les deux pays s’opposant sur le tracé de leur frontière.- “Plus d’argent dans les poches” -Les favoris promettent tous trois de “mettre plus d’argent dans les poches” des Guyaniens, de développer le pays avec l’argent du pétrole, d’améliorer les services de santé et d’éducation ou d’augmenter les salaires, sur fond d’explosion des prix des denrées alimentaires.Le sortant Irfaan Ali vise un deuxième mandat de cinq ans. Il a fait campagne sur ses réalisations financés par les nouveaux revenus pétroliers et affirme qu'”il y a plus à faire”.Halim Khan, homme d’affaires indo-guyanien, 63 ans, vante “un président brillant”: “la richesse pétrolière est bien dépensée. Infrastructure, nouveaux hôpitaux, nouvelles routes”.L’opposant Aubrey Norton accuse, lui, le gouvernement de corruption et de racisme et promet de débarrasser la société “de tous (ses) ennemis”, à savoir “le Venezuela”, “le PPP” et “la pauvreté”.”Trente-huit ans à travailler. Je gagne 87.000 dollars guyaniens (350 euros) par mois. Après une semaine, il ne reste plus rien. Le PPP doit partir”, dit Leon Schwartz, ex-policier afro-guyanien de 68 ans.Azruddin Mohamed, qui a fait fortune dans l’extraction aurifère et est sanctionné par les Etats-Unis pour évasion fiscale, promet un coup de pied dans la fourmilière. Il affirme pouvoir l’emporter “parce que nous avons le soutien des communautés noires, indiennes et autochtones”.”Il sait ce dont les jeunes ont besoin. (…) J’ai besoin de changement pour l’avenir de mes enfants”, affirme Andrea Cumberbutch, auto-entrepreneuse.