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S.Africa’s Ramaphosa says US skipping G20 ‘their loss’

President Cyril Ramaphosa said Wednesday the United States boycott of the G20 summit in South Africa later this month would not prevent the meeting of the world’s leading economies from going ahead.Pretoria and Washington have clashed over a range of policy issues, including South Africa’s summit agenda, culminating in President Donald Trump announcing at the …

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Boualem Sansal, écrivain dissident symbole des fractures franco-algériennes

Écrivain dissident admirateur de Camus et Orwell, polémiste révéré par les droites françaises, le romancier Boualem Sansal, gracié mercredi après un an en détention dans son pays natal, est devenu un visage marquant des fractures entre Paris et Alger.La vie de cet ex-fonctionnaire algérien octogénaire bascule le 16 novembre 2024 quand il est arrêté à son arrivée à Alger en provenance de Paris, avant d’être emprisonné.Son sort émeut aussitôt en France où une campagne se lance en faveur de cet auteur franco-algérien, athée revendiqué, adversaire acharné des jihadistes et critique féroce du pouvoir à Alger.Malgré ces soutiens, Boualem Sansal sera condamné à cinq ans de prison, accusé d'”atteinte à l’unité nationale” après des déclarations en octobre 2024 au média français d’extrême droite Frontières, où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de régions comme Oran et Mascara, appartenant précédemment, selon lui, au Maroc.”Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il était emprisonné”, a déclaré mercredi à l’AFP sa fille Sabeha après l’annonce de sa grâce en Algérie. “Il est malade, il est vieux, il pouvait mourir là-bas”. – “Disgrâce” -La condamnation de Boualem Sansal avait aggravé les tensions entre la France et l’Algérie et confirmé sa disgrâce dans son pays natal, débutée il y a de longues années. Dès 1999, son entrée en littérature avec “Le Serment des barbares” le voit relater l’influence des intégristes en Algérie dans une société où règneraient violence et corruption. En 2003, ses prises de position contre le pouvoir algérien et contre l’arabisation de l’enseignement sont mal accueillies dans son pays natal, où il est peu connu du grand public.Un autre de ses romans, “Le Village de l’Allemand”, est même censuré en Algérie car il dresse un parallèle entre islamisme et nazisme.En revanche, en France, “Rue Darwin” lui vaut le Prix du roman arabe en 2012 et l’Académie française lui décerne en 2015 le Grand Prix du roman pour “2084”. S’inspirant du chef-d’œuvre de George Orwell “1984”, il y décrit la montée de l’islamisme en Abistan, pays imaginaire où on doit prier neuf fois par jour.Encore très récemment, il a reçu en France le prix Renaudot poche pour “Vivre”.L’une des lectures préférées de cet auteur de 81 ans est Albert Camus, avec qui il partage des racines algéroises. “Le hasard de la vie, c’est que, quand j’étais gamin, j’habitais son quartier (…) Je voyais sa maman. C’était mon premier écrivain, le premier que j’ai lu”, expliquait-il en 2010 au quotidien l’Humanité.Affirmant qu’il est né en 1949, Boualem Sansal s’est en fait retranché cinq ans par coquetterie, selon son éditeur Antoine Gallimard.- “Sphères du pouvoir” -Il a donc 18 ans quand l’Algérie devient indépendante, en 1962. Formé à Polytechnique à Alger, docteur en économie, il participe à la construction du jeune État et il devient haut fonctionnaire au ministère de l’Industrie.”C’est un homme qui a été dans les hautes sphères du pouvoir algérien”, rappelle l’écrivain franco-algérien Kamel Bencheikh, qui a plusieurs fois appelé à la libération de son “ami”.Un autre de ses confrères, Kamel Daoud, prix Goncourt 2024, a aussi pris fait et cause pour lui. “Boualem Sansal, c’est un Franco-Algérien, un lien vivant entre les deux pays. Si on l’emprisonne, c’est aussi pour punir ce lien”, a-t-il estimé début novembre sur Radio Classique.Dans son pays natal, l’auteur est très critiqué dans les milieux intellectuels, considéré comme aligné sur les positions de l’extrême droite française sur l’immigration ou l’islam, et les revendications du Maroc, grand rival régional.Boualem Sansal n’a par ailleurs jamais hésité à froisser le pouvoir algérien qui, selon ses déclarations au Figaro en 2019, “dispose de tous les moyens et d’abord de la détermination pour abattre quiconque approcherait la ligne rouge”.En octobre 2024, Boualem Sansal va plus loin en remettant en cause la vision de l’Histoire promue par le pouvoir algérien. Quand une question lui est posée sur le Maroc, pays d’origine de son père et celui avec lequel la France vient de se rapprocher, il répond : “La France n’a pas colonisé le Maroc, pourquoi? Mais parce que c’est un grand État. C’est facile de coloniser des petits trucs qui n’ont pas d’histoire”.

Roubaix: un bureau de poste braqué à l’explosif, pas de blessé

Un coffre servant à alimenter des distributeurs automatiques de billets a été braqué à l’explosif mercredi matin au niveau de la façade du principal bureau de poste de Roubaix (Nord), en plein centre-ville, a constaté l’AFP.Vers 08H30, “quatre individus ont forcé avec de la dynamite le coffre de transfert”, le coffre extérieur où les convoyeurs déposent les fonds, selon une porte-parole de La Poste dans les Hauts-de-France interrogée par l’AFP.L’explosion n’a fait aucun blessé mais a causé d’importants dégâts sur la façade du bâtiment, a-t-elle ajouté. Le bureau de poste n’était pas encore ouvert au moment des faits, et une cellule psychologique a été mise en place pour le personnel.Christophe Lesne, un témoin de la scène, dit avoir vu “trois personnes”, qu’il a pris pour “des techniciens” car ils portaient des gilets fluorescents et étaient en train de “bricoler”. “Peut-être qu’ils allumaient un chalumeau”, selon lui.Puis il a vu une “explosion, une détonation, de la fumée”, avant que les personnes ne repartent “avec un sac ou deux (…) en voiture”. Les braqueurs “se sont emparés d’un sac de numéraire”, dont “le préjudice est en cours d’estimation”, a précisé le parquet de Lille à l’AFP.Selon Frédéric Moncheaux, secrétaire départemental adjoint du syndicat Alliance venu sur les lieux, les braqueurs étaient préparés car ils semblaient “bien au courant des méthodes de transfert d’argent”.  “Ce sont des méthodes qui ne sont pas habituelles”, a-t-il estimé, soulignant que le vol avait été commis “en plein centre-ville”, à l’heure où “la vie commence, les gens sont au boulot ou s’y rendent”.L’explosion a été “ressentie à plusieurs centaines de mètres”, quelque chose de “compliqué psychologiquement” pour “les employés de La Poste qui étaient à l’intérieur” et “tous les habitants qui sont autour, les passants”, a relevé M. Moncheaux.Une enquête a été ouverte par le parquet de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) pour “vol en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime et destruction de biens par moyens explosifs en bande organisée”, selon le parquet de Lille.etb-bbr-sad-cln/swi

Clôture sans procès du dernier grand dossier d’amiante, celui du campus parisien de Jussieu

C’était le dernier grand dossier pénal d’amiante à l’instruction, et il est désormais clos sans poursuites: la Cour de cassation a mis mercredi un point final à l’information judiciaire sur l’amiante sur le campus parisien de Jussieu, estimant que la responsabilité pénale des universités ne pouvait être retenue.La plus haute juridiction judiciaire a écarté un pourvoi de parties civiles, considérant que dans cette enquête vieille de 30 ans, la responsabilité pénale de Sorbonne-Université et de l’université Paris-Cité, héritières respectives des universités Paris VI et Paris VII qui étaient abritées dans le campus de Jussieu, ne pouvait être retenue pour des raisons de droit.Paris VI et Paris VII avaient été mises en examen en janvier 2005.Mais dans une ordonnance de non-lieu rendue en février 2022, trois magistrats instructeurs du pôle santé publique de Paris ont estimé qu’il n’existait pas de charges suffisantes pour renvoyer quiconque devant un tribunal pour blessures, homicides involontaires ou mise en danger de la vie d’autrui.Comme dans d’autres dossiers, les magistrats instruisant celui de Jussieu se sont appuyés sur une expertise judiciaire de 2017, qui juge impossible de déduire avec précision le moment de l’exposition des salariés à cette fibre cancérogène et celui de leur contamination, et donc d’établir une responsabilité pénale.Les magistrats d’appel avaient eux estimé en juillet 2023 l’action publique éteinte, du fait des modifications de la structure juridique des universités.Le dossier avait été renvoyé aux juges d’instruction pour un volet secondaire, sur le risque incendie.La chambre criminelle de la Cour de cassation a considéré mercredi, selon un communiqué, que de manière générale, un établissement public né de la fusion de deux universités pouvait “voir sa responsabilité pénale engagée pour des faits commis par ces universités avant la fusion”.Mais au nom du “principe de prévisibilité du droit pénal” et en “l’absence de fraude”, cela ne s’applique pas au dossier Jussieu, car les fusions d’universités sont antérieures à novembre 2020, “date à laquelle la Cour de cassation (…) a, pour la première fois, posé le principe du transfert de responsabilité pénale”, ajoute le communiqué.- “Loi du silence” -Michel Parigot, responsable de l’Association nationale des victimes de l’amiante (AVA), a estimé auprès de l’AFP que cette décision “consacre la volonté de l’institution judiciaire de ne pas instruire cette affaire”.”Les raisons en sont connues. On mettait en cause des grands serviteurs de l’Etat et des ministères, c’est ça qui a complètement bloqué. Le dossier Jussieu était le dernier dossier, c’est terminé”, a-t-il déploré.De toutes les enquêtes sur ce scandale sanitaire, celle sur Jussieu est l’une des plus emblématiques: c’est de cette faculté parisienne qu’était partie, dans les années 1970, la première grande mobilisation dénonçant les intoxications par l’amiante.L’instruction avait été ouverte en 1996 après le dépôt de premières plaintes, alors qu’apparaissaient les premières maladies professionnelles parmi le personnel de la faculté.Les plaignants pointaient du doigt que de l’amiante était présent dans le flocage d’une bonne partie des bâtiments du campus de Jussieu construits entre 1964 et 1972.Les premiers travaux de protection ont été réalisés à la fin des années 1970 et ne concernaient que le rez-de-chaussée, ajoutaient-ils, dénonçant une “loi du silence”.  Après plusieurs décennies d’investigations, la vingtaine de dossiers de l’amiante instruits à Paris se solde depuis plusieurs années sans renvoi devant un tribunal, à de rares exceptions près.Dans la foulée de ces revers devant la justice pénale, des victimes de l’amiante ont ouvert une autre voie au pénal, en déposant en novembre 2021 une citation directe à Paris, afin d’aboutir au procès de 14 personnes notamment pour homicides et blessures involontaires et complicité de tromperie aggravée.Leur demande a été déclarée irrecevable en mai 2023, et ils ont fait appel.Aucune date “n’a été fixée à ce stade”, selon M. Parigot, qui estime que les victimes de l’amiante ont le droit “à des délais plus longs” encore que ceux habituels de la justice pénale.Selon un rapport publié en 2014, d’ici 2050, le nombre de décès dus à l’amiante, dont l’usage est interdit en France depuis 1997, pourrait atteindre a minima 70.000 décès, selon une estimation restrictive.

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MSC Croisières commande 2 navires aux chantiers de Saint-Nazaire pour 3,5 mds d’euros

L’armateur suisse MSC Croisières a annoncé mercredi la commande de deux nouveaux navires aux Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, dans l’ouest de la France, pour 3,5 milliards d’euros.La livraison de ces deux paquebots, dont la construction doit démarrer en 2029, est prévue respectivement en 2030 et 2031, précisent MSC et les chantiers de l’Atlantique dans un communiqué commun.Ces deux nouvelles commandes portent à près de 7 milliards d’euros la valeur totale des navires que MSC Croisières a confiés aux Chantiers de l’Atlantique en 2025, après les deux autres paquebots de la série World Class signés en mai en marge du sommet Choose France.Ces quatre navires rejoindront les quatre premiers paquebots de la série “World Class”, d’une capacité de plus de 6.700 passagers : le MSC World Europa et le MSC World America, déjà en service, le MSC World Asia – dont la livraison est prévue en novembre 2026 – et le MSC Atlantic, qui doit entrer en service en 2027.Avec ces six bateaux déjà en construction ou prochainement en chantier, le montant des investissements directs globaux engagés actuellement par MSC Croisières en France s’élève à 10,5 milliards d’euros, souligne le communiqué.

La suspension de la réforme des retraites en passe d’être votée à l’Assemblée

La suspension de la réforme des retraites de 2023, dont l’examen a enfin débuté à l’Assemblée, a de grandes chances d’être votée mercredi, même si les échanges s’annoncent houleux à gauche.Les députés ont commencé à débattre de l’article du projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui suspend jusqu’à janvier 2028 la marche en avant vers les 64 ans, tout comme le relèvement du nombre de trimestres à cotiser.Concrètement, la génération née en 1964 partirait à 62 ans et 9 mois (comme la précédente) au lieu des 63 ans prévus par la réforme. Ces assurés partiraient avec 170 trimestres cotisés au lieu de 171.Si aucune autre réforme n’était votée après la présidentielle, l’application de la réforme Borne reprendrait ensuite, avec un trimestre de décalage.Pour s’assurer du vote des socialistes, voire de certains écologistes et communistes, le gouvernement a déposé un amendement pour élargir cette suspension, notamment aux carrières longues, aux catégories “actives” et “superactives” de la fonction publique (pompiers, aides-soignantes…) et aux personnes nées au premier trimestre 1965.Une ouverture qui a un coût : évaluée à 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard en 2027 par le gouvernement, la suspension coûterait avec l’élargissement 300 millions en 2026 et 1,9 milliard en 2027. Elle pourrait être financée par une hausse de la CSG sur les revenus du capital votée dans le même budget.Et si les socialistes ne boudent pas leur plaisir d’avoir réussi à faire bouger Emmanuel Macron sur sa principale réforme du second quinquennat, les Insoumis restent vent debout contre “une trahison” du PS sur “l’abrogation” de la réforme, revendiquée par le Nouveau Front populaire aux législatives-2024.”Nous ne voterons pas cette compromission PS-Lecornu !”, dénonce Eric Coquerel (LFI) selon qui voter “ce décalage de 3 mois” revient à valider de facto aussi pour la première fois l’âge légal de 64 ans.Le “rapport de force, il porte ses fruits”, se réjouit au contraire Jérôme Guedj (PS).Une ligne de partage qui divise aussi les syndicats, la CFDT ayant salué une “vraie victoire”, quand la CGT fustige un “simple décalage”.De quoi susciter des interrogations à gauche. Les écologistes voteront pour. Les députés communistes voteront majoritairement contre ce qu’ils considèrent comme un simple “décalage” et non une “suspension”, selon leur président Stéphane Peu.- “On peut continuer” -Pour des raisons diamétralement opposées, une majorité du groupe LR devrait s’opposer à cette suspension, à l’instar des députés Horizons d’Édouard Philippe, qui a désapprouvé une concession “trop importante” au PS.Ces oppositions ne suffiront pas car “tous les députés RN” voteront pour la suspension, selon leur cheffe de file Marine Le Pen. Et les députés Renaissance s’abstiendront majoritairement, souvent à contrecœur, pour ne pas faire dérailler l’accord avec les socialistes. “Cinq ou six” devraient voter contre, selon une source au groupe.Le chemin sera de toute façon encore long pour l’adoption finale de cette suspension, qui sera accueillie en terrain hostile au Sénat, probablement à partir de samedi.En raison du retard accumulé, les députés n’auront peut-être pas la possibilité de voter en première lecture sur l’ensemble du budget de la Sécurité sociale, dont l’examen doit s’achever à ce stade mercredi à minuit, avec près de 400 amendements encore à examiner.Y a-t-il encore une chance d’aller au vote ? “Non”, estimait sobrement un député PS mercredi matin. “On peut continuer” les débats au-delà de minuit, insiste le député LFI Hadrien Clouet, interpellant le gouvernement, arguant que ce dernier peut à partir de minuit transmettre le texte au Sénat, mais n’est pas obligé de le faire.Les Insoumis estiment que socialistes et gouvernement se sont entendus pour jouer la montre pour ne pas prendre le risque d’un rejet du budget dans l’hémicycle.Car, si le RN vote pour la suspension de la réforme des retraites, il entend voter contre le texte dans son ensemble avec la suspension incluse.Cela pourrait contraindre les socialistes à voter avec les macronistes en faveur du texte global alors qu’ils préfèreraient s’abstenir, n’en cautionnant pas toutes les mesures.En l’absence de vote, le texte sera quoi qu’il arrive transmis au Sénat et le gouvernement s’est engagé à envoyé la copie de l’Assemblée, dans son état au moment de l’interruption des débats.parl-far-sac/sde/dch   

Le colloque sur la Palestine annulé par le Collège de France finalement organisé dans un autre lieu

Le colloque sur la Palestine annulé par le Collège de France en raison de la “polémique entourant sa tenue” se tiendra finalement bien jeudi et vendredi, délocalisé au Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris (Carep), a annoncé mercredi ce centre, co-organisateur de l’événement.”Notre colloque se tiendra, comme prévu, les 13 et 14 novembre prochains”, a annoncé le Carep sur les réseaux sociaux.”Nous tenons à remercier les intervenants d’avoir confirmé leur venue en France et leur participation, ainsi que les nombreux universitaires, chercheurs et étudiants qui ont exprimé leur attachement à la liberté académique et à l’indépendance de la recherche”, a-t-il ajouté.Le Carep précise que “la décision d’annulation, intervenue durant un weekend prolongé, a rendu la réorganisation de l’événement particulièrement complexe” et que le nouveau lieu choisi, ses locaux dans le 13e arrondissement de Paris, “ne permettra malheureusement pas d’accueillir l’ensemble du public prévu”. Mais l’événement sera “diffusé en direct” et enregistré, assure-t-il.Pour le Carep, “ce déplacement hors des murs du Collège de France devient l’occasion d’affirmer un principe fondamental: le savoir académique ne se limite pas à un lieu et il a vocation à être diffusé au plus grand nombre”.”En dépit des annonces faites par le ministre de l’Éducation et de la Recherche et de l’administrateur du Collège de France, nous vous attendons nombreux”, ajoute-t-il.Le Collège de France avait annulé dimanche ce colloque prévu de jeudi à vendredi, co-organisé par l’historien Henry Laurens et le Carep, “en réaction à la polémique” entourant l’événement. Le colloque avait été qualifié d’événement “propalestinien” par plusieurs personnalités.Le ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, avait qualifié dimanche sur X l’annulation de “responsable”. “Défendre la liberté académique, c’est défendre un débat libre, respectueux et pluriel. C’est le message que j’ai porté auprès de l’administrateur du Collège de France au cours des derniers jours”, avait-il indiqué. Or, pour lui, ce colloque, intitulé “Palestine et Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines”, risquait fort de ne pas réunir ces conditions”.Dans une déclaration à l’AFP, mercredi, le ministre a assuré ne pas avoir “demandé l’annulation de ce colloque”.”La responsabilité d’organiser, d’annuler ou de maintenir un colloque est celle des dirigeants d’établissement. Mon rôle en tant que ministre est de relayer auprès d’eux les alertes que je peux recevoir et dont certaines émanaient ici de la communauté académique. C’est ce que j’ai fait dans le cadre de mes échanges avec l’administrateur du Collège de France”, a-t-il souligné. Plus de 2.200 chercheurs, enseignants et étudiants ont signé une pétition demandant la démission de Philippe Baptiste, estimant que la décision d’annuler le colloque “constitue une grave atteinte aux libertés académiques et scientifiques”.

Tabac: un buraliste sur trois vend encore aux mineurs, selon une association antitabac

Un buraliste sur trois vend encore du tabac aux mineurs en toute illégalité, deux fois moins qu’il y a quatre ans, a constaté une association antitabac, qui se réjouit mercredi de cette “baisse significative” mais juge la situation “encore préoccupante”.L’institut d’enquêtes Audirep a mené pendant l’été 2025 sur le territoire national, pour le Comité national contre le tabagisme (CNCT), un millier de “visites mystère” en binôme, lors desquelles un mineur de 17 ans tentait d’acheter du tabac et un adulte contrôlait le respect par le buraliste du refus de vente aux mineurs.Il en est ressorti que près d’un tiers des buralistes acceptent de vendre aux mineurs du tabac (31%) ou un e-liquide de vapotage (32%), malgré l’interdiction remontant à 2009 pour le premier et à 2015 pour les seconds, selon des résultats transmis à l’AFP. Pour les enseignes de vapotage, le résultat est similaire, avec une proportion de 34%.Ces ventes aux mineurs sont plus fréquentes en Île-de-France, dans le Grand Est et les communes de plus de 15.000 habitants, “l’anonymat propre aux grandes villes favorisant le non-respect de la réglementation”, selon le CNCT.En 2021, une précédente enquête (auprès de 403 buralistes) avait montré qu’environ les deux tiers (64%) enfreignaient la loi. La “baisse significative” enregistrée cette année est due à la “mobilisation des pouvoirs publics” et aux actions judiciaires, estime l’association.Mais “la situation demeure préoccupante” car “les produits du tabac demeurent extrêmement accessibles pour les jeunes”, estime le CNCT, notant que huit buralistes sur dix visités (81%) ne demandent pas la carte d’identité de l’acheteur -c’est 77% pour les enseignes de vapotage. “Des progrès ont été faits, mais il faut vraiment poursuivre les efforts”, dit à l’AFP Emmanuelle Béguinot, directrice du CNCT; “nous voyons encore des buralistes condamnés qui continuent à vendre, sans aucun contrôle de l’âge du jeune”. En cas de récidive, l’association souhaite une suspension définitive de la licence du buraliste- et un mécanisme similaire pour les produits du vapotage.”C’est un sujet majeur de la profession, un travail de tous les jours pour obtenir le 100% d’irréprochabilité. Il y a une implication responsable totale de toute la profession, en dépit des scènes quotidiennes d’agressions verbales, d’intimidations ou de techniques toujours plus innovantes de la part des jeunes dans nos établissements”, a réagi la Confédération des buralistes auprès de l’AFP.Le Conseil d’État a rejeté le 1er octobre un recours de l’Alliance contre le tabac qui demandait un renforcement des contrôles d’interdiction de vente de tabac aux mineurs. La plus haute juridiction administrative a estimé que “des actions concrètes sont déjà engagées”, dont des “poursuites disciplinaires systématiques” et des amendes portées à 1.500 euros en juin.Le Conseil a toutefois constaté que l’interdiction de vente aux mineurs était “actuellement très insuffisamment respectée” en France.

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Energie: essor rapide des renouvelables, la demande de pétrole se stabilise “vers 2030”, selon l’AIE

Les renouvelables se déploient au niveau mondial plus vite que les énergies fossiles, malgré le changement de politique aux Etats-Unis, indique mercredi l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui, dans son scénario médian, voit la demande de pétrole “se stabiliser vers 2030”.Les renouvelables, tirées par l’électricité solaire, voient leur demande croître “plus rapidement que toute autre source majeure d’énergie, dans tous les scénarios” présentés par l’AIE dans son rapport annuel sur les perspectives énergétiques mondiales (WEO 2025).Dans ce rapport très attendu, publié au moment où se tient la conférence de l’ONU sur le climat COP30 à Belem, l’AIE présente trois scénarios sur le futur de l’énergie: l’un basé sur les politiques actuelles des pays, déclinant une vision “prudente” du rythme de la transition énergétique; un autre incluant les mesures à adopter pour atteindre la neutralité carbone en 2050, et un scénario médian incluant les mesures déjà annoncées par les Etats.Dans ce dernier, les Etats-Unis – du fait des changements de politiques annoncés – ont en 2035 35% de capacités renouvelables en moins par rapport aux prévisions de 2024, “mais au niveau mondial les renouvelables poursuivent leur expansion rapide”.La Chine en reste le premier marché – et premier fabricant – assurant 45 à 60% du déploiement ces dix prochaines années, dans tous les scénarios.Sur le partage des énergies, les chemins en revanche divergent: dans le scénario médian, la demande de charbon atteint un pic et le pétrole se stabilise “aux environs de 2030”. En revanche, le gaz continue à croître au cours des années 2030 contrairement aux précédentes prévisions, du fait de la nouvelle politique américaine et de prix plus bas.Il y a deux ans, l’AIE avait évoqué un pic de la demande de tous les fossiles (pétrole, charbon, gaz) dès cette décennie.Dans le scénario basé sur les politiques actuelles – le plus conservateur -, la demande de charbon commence à se replier avant la fin de cette décennie mais celle de pétrole et de gaz continue à croître jusqu’en 2050.L’AIE ressuscite ainsi ce scénario, abandonné en 2020 dans un contexte d’élan global de la transition énergétique. Son retour est abondamment commenté par les défenseurs du climat dont certains y voient le signe d’une “pression” américaine sur l’AIE. “En résumé, l’AIE régresse”, a commenté Stephan Singer, du réseau CAN International.Pour Rachel Cleetus, de l’Union of Concerned Scientists, interrogée à Belem, ce scenario “n’est pas représentatif de la réalité de l’accélération (de la transition) dans le monde, ses motivations sont politiques”.Du point de vue de l’AIE, ces scenarios multiples tirent les conséquences de changements de politiques et d’incertitudes économiques, réflétant aussi des “visions des gouvernements concernant l’avenir de l’énergie” qui “divergent largement”, a indiqué le directeur de l’agence Fatih Birol à la presse.- “Deux sujets critiques” -Agence de l’OCDE, l’AIE est aujourd’hui dans le collimateur de la pro-pétrole et climatosceptique administration Trump.”Nous réformerons le fonctionnement de l’AIE ou nous nous retirerons”, avait averti en juillet le secrétaire américain à l’Energie Chris Wright.L’institution, créée en 1974 pour aider les pays riches à affronter le choc pétrolier, a produit depuis les années 2020 des scénarios décrivant un déclin des énergies fossiles et modélisé le chemin à suivre pour atteindre la neutralité carbone, condition pour endiguer le réchauffement.Le rapport, qui appelle à la coopération et reconnaît la préoccupation des gouvernements d’assurer la sécurité énergétique, aborde de nombreux enjeux: boom de la demande d’énergie et notamment d’électricité, tirée par la climatisation, les centres de données et les véhicules propres, et aussi les défis de l’approvisionnement en métaux critiques.Et surtout, sur “deux sujets critiques, le monde est en-deça des objectifs qu’il s’est fixés, insiste-t-il: l’accès universel à l’énergie et le changement climatique”.Les trois scénarios entraîneront le monde au-delà de 1,5°C de réchauffement, et même à presque 3°C d’ici 2100 pour le moins ambitieux. Seul le scénario “neutralité carbone” permettrait, à plus long terme, de revenir sous ce seuil de 1,5°C, souligne l’AIE, qui relève que 2024 a été l’année la plus chaude enregistrée. Dans ce scenario, synonyme de forte adoption des énergies bas carbone, il n’y aurait “pas besoin, dans l’ensemble, (d’investissements) dans de nouveaux champs conventionnels” pour satisfaire la demande en pétrole et gaz, a indiqué Tim Gould, chef économiste Energie de l’AIE.

De 2005 à 2023, des chercheurs s’interrogent sur les ressorts profonds des émeutes

Vingt ans après les émeutes de l’automne 2005 et deux ans après celles de l’été 2023, qui ont suivi la mort de jeunes des quartiers populaires après des faits impliquant la police, des chercheurs interrogent les ressorts profonds des violences urbaines.”Quand les quartiers protestent”: réunis la semaine dernière en colloque à Paris, des sociologues ont échangé sur leurs travaux, issus d’enquêtes de terrain. Fil rouge des débats entre ces chercheurs, jeunes pour la plupart, la “fabrique sociale” des émeutes et la question des logiques, souvent invisibles, qui sous-tendent les mobilisations violentes.Le 27 octobre 2005, après avoir été poursuivis par la police, Bouna Traoré, 15 ans, et Zyed Benna, 17 ans, sont morts électrocutés dans un site EDF où ils avaient trouvé refuge à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Leur décès a provoqué une vague d’émeutes dans tout le pays pendant trois semaines.Plus courtes mais plus intenses, les émeutes de 2023 ont eu lieu durant plusieurs nuits à la suite de la mort le 27 juin de Nahel Merzouk, 17 ans, tué par le tir d’un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine).Des chercheurs, qui se sont également penchés sur les violences quasi insurrectionnelles du printemps 2024 en Nouvelle-Calédonie, mettent en lumière une pluralité de motivations.”Il y a eu un questionnement sur l’emploi du terme d’+émeutes+, associé à une explosion de violence gratuite, ou de +révoltes+, qui suggère une dimension plus politique et rationnelle”, explique à l’AFP Marion Carrel, professeure de sociologie à l’Université de Lille.”On a montré qu’il y avait à la fois des émeutes et des révoltes, que ce soit à l’échelle d’une même émeute ou d’un même individu”, indique le sociologue Renaud Epstein.Plusieurs chercheurs mettent en avant la politisation diffuse des jeunes des quartiers populaires, notamment une “politisation des discriminations policières” comme à Vaulx-en-Velin, en banlieue lyonnaise, où avaient éclaté de violentes émeutes en 1990 après la mort d’un jeune motard dans un accident controversé avec la police.”La sociologue Anaïk Purenne évoque des +petites émeutes+ du 14-Juillet à Vaulx-en-Velin qui sont aussi une réaction à des micro-agressions du quotidien, des micro-insultes de la police qui ne sont pas forcément racistes, mais davantage des formes d’intimidation à répétition qui font qu’il y a un rendez-vous annuel qui est pris pour en découdre”, rapporte Marion Carrel.- Continuité mémorielle -Élément nouveau, ces recherches intègrent le rôle des familles, des associations et des collectifs d’habitants. Elles mettent par ailleurs en évidence une “continuité mémorielle” entre les émeutes de 2005 et celles de 2023.Selon la sociolinguiste Magda Orabi, chercheuse à l’Université de Lorraine, les émeutes s’inscrivent ainsi dans une “mémoire collective des injustices” et une “transmission symbolique de la colère” d’une génération à l’autre.”On retrouve des événements déclencheurs similaires, la mort de jeunes issus de quartiers populaires à la suite d’une interaction policière. Les jeunes disent +On revit la même chose+”, explique-t-elle. “Beaucoup de jeunes ont le sentiment d’être des citoyens de seconde zone, 90% disent avoir déjà été contrôlés par la police et les mots qui reviennent sont l’humiliation, la peur et la lassitude. La révolte devient alors un moyen, certes brutal, d’affirmer qu’on est là et qu’on veut être entendus”, poursuit-elle.Marco Oberti, professeur de sociologie à Sciences Po, met toutefois en garde contre une vision “trop homogénéisante” et insiste sur la “multiplicité des rationalités, selon le genre, l’origine immigrée ou non, et le rapport à l’école” des jeunes.Les débats portent également sur les “cibles” choisies par les émeutiers. Selon Gaspard Leveugle, chercheur à l’Université de Lille, ces choix peuvent obéir à des logiques locales et à une action collective structurée.”Plusieurs enquêtes ont évoqué l’influence de +grands+ du quartier ayant interdit l’attaque d’une pharmacie, d’une école et d’un centre social”, explique-t-il. Un autre centre social, où il n’y avait pas de service jeunesse, a lui été incendié.Roman Vareilles, de l’Université de Montpellier, a enquêté sur le quartier de la Mosson, épargné en 2005 mais pas en 2023. Il explique ce basculement par une dégradation du tissu associatif et une perte de relais locaux capables de canaliser les tensions.