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“En colère”, la présidente de l’Office de la biodiversité réclame le soutien du gouvernement

“Nous en avons assez”: Sylvie Gustave-dit-Duflo, présidente du conseil d’administration de l’Office français de la biodiversité (OFB), se dit “en colère” face aux attaques visant l’établissement public.Dans un entretien à l’AFP, la responsable politique, également vice-présidente de la Région Guadeloupe, demande au gouvernement de “soutenir” l’OFB et ses agents.QUESTION: François Bayrou évoquant la “faute” des agents de l’OFB, Laurent Wauquiez réclamant sa suppression… Comment réagissez-vous aux débats de ces derniers jours?REPONSE: “Nous en avons assez de ce qui se passe depuis plus d’un an et demi à l’encontre de l’OFB et des agents. Lorsque les agents de l’OFB vont au contact des agriculteurs, c’est pour exercer des missions de contrôle et assurer la qualité des sols, de l’air, de l’eau… Et on sait bien aujourd’hui que préserver la planète c’est préserver notre santé, nos modes de vie. Et aujourd’hui l’établissement et les agents sont pris à partie parce qu’ils exercent ces missions.Seuls 7,5% des contrôles annuels exercés par l’OFB ont un rapport avec le monde agricole. La probabilité pour qu’une exploitation agricole soit contrôlée par les 1.700 inspecteurs de l’environnement, c’est (une fois tous les) 120 ans.Lorsque le Premier ministre prend directement à partie l’OFB sans avoir pris la peine de s’intéresser à nos missions, à ses enjeux, c’est inconcevable, c’est une faute.(…)Aujourd’hui je demande à ce gouvernement de nous soutenir, de nous appuyer et de reconnaître les missions que nous exerçons”.Q: Que ressentez-vous?R: “Je suis une présidente qui est très en colère puisqu’en 2023 nos agents ont subi l’incendie du siège de Brest; depuis 2024 et la crise agricole c’est plus de 55 agressions vis-à-vis de l’établissement et des agents; on a même eu un agent qui voit sa vie mise en danger parce qu’on lui a déboulonné les pneus de sa voiture.Et nous avons des réactions timides de nos ministères (de tutelle, Agriculture et Environnement). Où est-ce qu’on a déjà vu une police attaquée de la sorte sans que les autorités compétentes prennent sa défense?”Q: Un syndicaliste a comparé les demandes de certains agriculteurs à des “dealers” demandant “aux policiers de ne plus venir dans les cités”. Comprenez-vous l’émoi qu’ont pu susciter ces propos?R: “Je regrette et je condamne la récente déclaration de ce responsable syndical. Non les agriculteurs ne sont pas des dealers. Mais la déclaration isolée d’un syndicaliste ne doit pas non plus remettre en cause ses collègues, 1.700 autres inspecteurs de l’environnement et 3.000 collègues pour l’ensemble de l’OFB. On doit chercher des voies d’apaisement et de non-instrumentalisation. Nous avons des propositions sur la table pour faire avancer le contrôle auprès des agriculteurs. Et ces propositions, notamment la caméra piéton, c’est un travail qui doit être discuté avec nos ministères de tutelle.Les petites phrases, les tweets trop rapides, ont des conséquences et participent à l’hystérisation du débat. J’aimerais que nos deux ministres défendent davantage encore l’établissement et aillent à la rencontre de nos agents pour mieux les connaître…”Q : Le Premier ministre a critiqué les contrôles “une arme à la ceinture” dans les fermes. Y a-t-il une autre façon de faire?R: “Qu’un gendarme ou un policier soit armé, c’est intégré dans la conscience collective. Mais la police de l’environnement est une jeune police. Nos inspecteurs sont habilités à ce port d’arme et lorsqu’ils exercent des contrôles, ils le font dans le cadre des missions : soit une procédure administrative diligentée par le préfet, soit dans le cadre d’une procédure judiciaire diligentée par le procureur. On ne sait jamais à qui l’on a affaire dès lors qu’on est dans une mission de contrôle.Nous avons commencé à travailler avec nos deux ministères de tutelle pour un port d’arme discret. Néanmoins on ne peut pas désarmer la police de l’environnement. Tous les troisièmes jeudis de septembre, je m’incline devant la stèle des agents qui sont tombés dans l’exercice de leur fonction.La police de l’environnement c’est encore une fois 7,5% de contrôles agricoles. Pour tout le reste – du braconnage, la lutte contre le trafic illégal d’animaux – nous avons affaire à des gens qui peuvent être dangereux”.

“En colère”, la présidente de l’Office de la biodiversité réclame le soutien du gouvernement

“Nous en avons assez”: Sylvie Gustave-dit-Duflo, présidente du conseil d’administration de l’Office français de la biodiversité (OFB), se dit “en colère” face aux attaques visant l’établissement public.Dans un entretien à l’AFP, la responsable politique, également vice-présidente de la Région Guadeloupe, demande au gouvernement de “soutenir” l’OFB et ses agents.QUESTION: François Bayrou évoquant la “faute” des agents de l’OFB, Laurent Wauquiez réclamant sa suppression… Comment réagissez-vous aux débats de ces derniers jours?REPONSE: “Nous en avons assez de ce qui se passe depuis plus d’un an et demi à l’encontre de l’OFB et des agents. Lorsque les agents de l’OFB vont au contact des agriculteurs, c’est pour exercer des missions de contrôle et assurer la qualité des sols, de l’air, de l’eau… Et on sait bien aujourd’hui que préserver la planète c’est préserver notre santé, nos modes de vie. Et aujourd’hui l’établissement et les agents sont pris à partie parce qu’ils exercent ces missions.Seuls 7,5% des contrôles annuels exercés par l’OFB ont un rapport avec le monde agricole. La probabilité pour qu’une exploitation agricole soit contrôlée par les 1.700 inspecteurs de l’environnement, c’est (une fois tous les) 120 ans.Lorsque le Premier ministre prend directement à partie l’OFB sans avoir pris la peine de s’intéresser à nos missions, à ses enjeux, c’est inconcevable, c’est une faute.(…)Aujourd’hui je demande à ce gouvernement de nous soutenir, de nous appuyer et de reconnaître les missions que nous exerçons”.Q: Que ressentez-vous?R: “Je suis une présidente qui est très en colère puisqu’en 2023 nos agents ont subi l’incendie du siège de Brest; depuis 2024 et la crise agricole c’est plus de 55 agressions vis-à-vis de l’établissement et des agents; on a même eu un agent qui voit sa vie mise en danger parce qu’on lui a déboulonné les pneus de sa voiture.Et nous avons des réactions timides de nos ministères (de tutelle, Agriculture et Environnement). Où est-ce qu’on a déjà vu une police attaquée de la sorte sans que les autorités compétentes prennent sa défense?”Q: Un syndicaliste a comparé les demandes de certains agriculteurs à des “dealers” demandant “aux policiers de ne plus venir dans les cités”. Comprenez-vous l’émoi qu’ont pu susciter ces propos?R: “Je regrette et je condamne la récente déclaration de ce responsable syndical. Non les agriculteurs ne sont pas des dealers. Mais la déclaration isolée d’un syndicaliste ne doit pas non plus remettre en cause ses collègues, 1.700 autres inspecteurs de l’environnement et 3.000 collègues pour l’ensemble de l’OFB. On doit chercher des voies d’apaisement et de non-instrumentalisation. Nous avons des propositions sur la table pour faire avancer le contrôle auprès des agriculteurs. Et ces propositions, notamment la caméra piéton, c’est un travail qui doit être discuté avec nos ministères de tutelle.Les petites phrases, les tweets trop rapides, ont des conséquences et participent à l’hystérisation du débat. J’aimerais que nos deux ministres défendent davantage encore l’établissement et aillent à la rencontre de nos agents pour mieux les connaître…”Q : Le Premier ministre a critiqué les contrôles “une arme à la ceinture” dans les fermes. Y a-t-il une autre façon de faire?R: “Qu’un gendarme ou un policier soit armé, c’est intégré dans la conscience collective. Mais la police de l’environnement est une jeune police. Nos inspecteurs sont habilités à ce port d’arme et lorsqu’ils exercent des contrôles, ils le font dans le cadre des missions : soit une procédure administrative diligentée par le préfet, soit dans le cadre d’une procédure judiciaire diligentée par le procureur. On ne sait jamais à qui l’on a affaire dès lors qu’on est dans une mission de contrôle.Nous avons commencé à travailler avec nos deux ministères de tutelle pour un port d’arme discret. Néanmoins on ne peut pas désarmer la police de l’environnement. Tous les troisièmes jeudis de septembre, je m’incline devant la stèle des agents qui sont tombés dans l’exercice de leur fonction.La police de l’environnement c’est encore une fois 7,5% de contrôles agricoles. Pour tout le reste – du braconnage, la lutte contre le trafic illégal d’animaux – nous avons affaire à des gens qui peuvent être dangereux”.

Le président de la Conférence des évêques demande à la justice d’ouvrir une enquête sur l’Abbé Pierre

Le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Eric de Moulins-Beaufort a annoncé vendredi sur RMC qu’il avait “saisi la justice” mardi pour lui demander d’ouvrir une enquête sur l’abbé Pierre, après de nouvelles révélations de violences sexuelles. “J’ai écrit un signalement au procureur de Paris pour lui demander de réfléchir à ouvrir une enquête sur l’abbé Pierre”, a-t-il ajouté, en redisant son “horreur” après les nouvelles révélations cette semaine visant le prêtre, longtemps figure iconique pour son action envers les plus démunis.Dans un communiqué la CEF précise que ce signalement a été fait “pour non-dénonciation de viols et agressions sexuelles sur personnes vulnérables et mineurs” afin que le parquet “apprécie l’opportunité d’ouvrir une enquête” pour déterminer comment les faits “ont pu ne pas être signalés à la justice pendant toutes ces années”, ajoute le communiqué.Il s’agit aussi d’enquêter sur “d’éventuelles autres victimes ou éventuels complices”, a précisé Mgr de Moulins-Beaufort, en soulignant que le parquet “a des moyens d’investigation qu’une commission d’enquête historique comme celle qu’a réunie Emmaüs (…) n’a pas”.”Seule la Justice dispose des moyens d’investigation nécessaires pour permettre que toute la vérité possible soit faite sur les silences et non-dénonciations dont aurait pu bénéficier l’abbé Pierre”, précise le communiqué.Rappelant qu’il avait déjà demandé en septembre l’ouverture des archives de l’Eglise sur l’abbé Pierre, Mgr de Moulins-Beaufort a expliqué qu’il fallait aller “jusqu’au bout de la vérité”, après les révélations du cabinet Egae et la diffusion de deux documentaires télévisés sur l’abbé Pierre cette semaine.Dans ce rapport publié lundi le prêtre est visé par neuf nouvelles accusations de violences sexuelles, dont un viol sur mineur et des faits concernant des membres de sa famille.”A chaque rapport du cabinet on franchit un seuil dans la découverte de ce qu’il a pu faire”, et “une sorte de système qu’il semble avoir construit”, a déploré Mgr de Moulins-Beaufort.Il s’agit du troisième rapport du cabinet mandaté par Emmaüs pour faire la lumière sur les agissements de l’abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès. Ces nouvelles révélations portent à 33 le nombre de témoignages visant le prêtre décédé en 2007.