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Perrier: la vente de la célèbre eau gazeuse reste autorisée par la justice

Un tribunal français a autorisé mardi la poursuite de la commercialisation de la célèbre eau gazeuse Perrier, dont une association de consommateurs contestait la vente comme “eau minérale naturelle” en jugeant que la marque de Nestlé Waters était coupable de “tromperies”.”L’existence d’un risque sanitaire pour le consommateur lié aux eaux Perrier étiquetées +eaux minérales naturelles+ n’est nullement établie”, a décidé le tribunal de Nanterre, en région parisienne. En concluant “qu’aucun dommage imminent n’est démontré”.L’association de consommateurs UFC-Que Choisir arguait que la microfiltration utilisée par le groupe sur ses eaux faisait que celles-ci ne pouvaient plus prétendre à l’appellation “eau minérale naturelle”. Et demandait en conséquence à la justice une “interdiction de commercialisation” et “la cessation des tromperies”.Le tribunal a débouté l’association et l’a condamnée à verser 5.000 euros au groupe Nestlé Waters Premium Beverages pour couvrir ses frais de justice. “Nous sommes en colère”, a réagi sa présidente, Marie-Amandine Stévenin.Nestlé Waters, qui produit en France les eaux Perrier, Vittel, Contrex ou encore Hépar, a pour sa part salué une décision qui “confirme que la sécurité alimentaire des eaux minérales naturelles Source Perrier a toujours été garantie”.Il s’agit du enième rebondissement d’un feuilleton de deux ans. Qui a trouvé sa source quand le groupe suisse a admis, début 2024 sous le coup de plusieurs enquêtes de presse, avoir utilisé par le passé des traitements interdits (charbon, UV) pour ses eaux.L’avocat d’UFC-Que Choisir, Alexis Macchetto, était allé jusqu’à dire qu’il existait “un risque réel pour le consommateur”.Nestlé Waters avait contesté “fermement” les demandes de l’association, “notamment les allégations mettant en cause la sécurité alimentaire des produits”.- Commercialisation “trompeuse”? -Le groupe utilise depuis 2024 une microfiltration à 0,2 micron dont la légalité a été contestée, l’eau minérale naturelle ne pouvant faire l’objet de désinfection ou traitement de nature à modifier ses caractéristiques, sauf exception pour retirer du fer ou du manganèse considérés comme nocifs.Le groupe affirme l’avoir fait dans le cadre d’un plan de transformation validé par le gouvernement français en 2023.Depuis, les autorités sanitaires ont estimé que cette microfiltration à 0,2 micron modifiait le microbisme de l’eau, poussant le groupe, sous injonction préfectorale, à la remplacer par une microfiltration à 0,45 micron.Si Nestlé Waters affirme que ce degré de microfiltration a été validé par les autorités, il a dû déposer de nouvelles demandes d’autorisation préfectorale pour exploiter ses forages et commercialiser sous l’appellation eau minérale naturelle.Alors que les préfets n’ont toujours pas rendu leur décision, UFC-Que Choisir soutient que la commercialisation actuelle est “trompeuse”.Nestlé Waters s’en défend, soulignant la mise en place depuis juin, indépendamment de la procédure judiciaire, d’une “vaste” campagne de communication dans les supermarchés et la presse, affirmant bien que les eaux Perrier, Contrex et Hépar “sont susceptibles” de ne pas être minérales naturelles selon “l’analyse par l’Etat de leur microfiltration”.- Pas d’impact sur les ventes -Dans l’immédiat, cette campagne ne semble pas avoir eu d’impact sur les ventes. Sur les bouteilles Perrier classiques, “le nombre de foyers acheteurs est resté stable”, souligne l’entreprise à l’AFP, précisant qu’elle vend toute sa production. Sur le dernier trimestre, avec une météo propice à la consommation d’eau, les ventes sont “même en croissance”.En revanche, la production des bouteilles bleues de Perrier fines bulles a reculé puisque des forages ont été suspendus depuis le début du scandale, et le groupe reconnaît que les ventes ont mécaniquement baissé.Une autre campagne de communication a été lancée ces dernières semaines, cette fois par les concurrents français de Nestlé Waters réunis dans la Maison des eaux minérales naturelles.”L’appellation eau minérale naturelle se mérite”, affirme le syndicat qui rassemble Danone (Evian, Badoit, Salvetat, Volvic) avec des plus petits acteurs (Wattwiller, Mont-Roucous, Eau neuve, Bonneval).Pour eux, la réglementation, dont Nestlé Waters a demandé une clarification, est limpide. “Nous partageons une responsabilité commune: protéger la pureté originelle. Sans traitement. Sans compromis”. C’est-à-dire avec une microfiltration à 0,45 micron réservée au retrait du fer ou du manganèse, ce qui n’est pas le cas pour les filtres utilisés par Nestlé Waters dans le cadre des demandes d’autorisation en cours.

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Perrier: la vente de la célèbre eau gazeuse reste autorisée par la justice

Un tribunal français a autorisé mardi la poursuite de la commercialisation de la célèbre eau gazeuse Perrier, dont une association de consommateurs contestait la vente comme “eau minérale naturelle” en jugeant que la marque de Nestlé Waters était coupable de “tromperies”.”L’existence d’un risque sanitaire pour le consommateur lié aux eaux Perrier étiquetées +eaux minérales naturelles+ n’est nullement établie”, a décidé le tribunal de Nanterre, en région parisienne. En concluant “qu’aucun dommage imminent n’est démontré”.L’association de consommateurs UFC-Que Choisir arguait que la microfiltration utilisée par le groupe sur ses eaux faisait que celles-ci ne pouvaient plus prétendre à l’appellation “eau minérale naturelle”. Et demandait en conséquence à la justice une “interdiction de commercialisation” et “la cessation des tromperies”.Le tribunal a débouté l’association et l’a condamnée à verser 5.000 euros au groupe Nestlé Waters Premium Beverages pour couvrir ses frais de justice. “Nous sommes en colère”, a réagi sa présidente, Marie-Amandine Stévenin.Nestlé Waters, qui produit en France les eaux Perrier, Vittel, Contrex ou encore Hépar, a pour sa part salué une décision qui “confirme que la sécurité alimentaire des eaux minérales naturelles Source Perrier a toujours été garantie”.Il s’agit du enième rebondissement d’un feuilleton de deux ans. Qui a trouvé sa source quand le groupe suisse a admis, début 2024 sous le coup de plusieurs enquêtes de presse, avoir utilisé par le passé des traitements interdits (charbon, UV) pour ses eaux.L’avocat d’UFC-Que Choisir, Alexis Macchetto, était allé jusqu’à dire qu’il existait “un risque réel pour le consommateur”.Nestlé Waters avait contesté “fermement” les demandes de l’association, “notamment les allégations mettant en cause la sécurité alimentaire des produits”.- Commercialisation “trompeuse”? -Le groupe utilise depuis 2024 une microfiltration à 0,2 micron dont la légalité a été contestée, l’eau minérale naturelle ne pouvant faire l’objet de désinfection ou traitement de nature à modifier ses caractéristiques, sauf exception pour retirer du fer ou du manganèse considérés comme nocifs.Le groupe affirme l’avoir fait dans le cadre d’un plan de transformation validé par le gouvernement français en 2023.Depuis, les autorités sanitaires ont estimé que cette microfiltration à 0,2 micron modifiait le microbisme de l’eau, poussant le groupe, sous injonction préfectorale, à la remplacer par une microfiltration à 0,45 micron.Si Nestlé Waters affirme que ce degré de microfiltration a été validé par les autorités, il a dû déposer de nouvelles demandes d’autorisation préfectorale pour exploiter ses forages et commercialiser sous l’appellation eau minérale naturelle.Alors que les préfets n’ont toujours pas rendu leur décision, UFC-Que Choisir soutient que la commercialisation actuelle est “trompeuse”.Nestlé Waters s’en défend, soulignant la mise en place depuis juin, indépendamment de la procédure judiciaire, d’une “vaste” campagne de communication dans les supermarchés et la presse, affirmant bien que les eaux Perrier, Contrex et Hépar “sont susceptibles” de ne pas être minérales naturelles selon “l’analyse par l’Etat de leur microfiltration”.- Pas d’impact sur les ventes -Dans l’immédiat, cette campagne ne semble pas avoir eu d’impact sur les ventes. Sur les bouteilles Perrier classiques, “le nombre de foyers acheteurs est resté stable”, souligne l’entreprise à l’AFP, précisant qu’elle vend toute sa production. Sur le dernier trimestre, avec une météo propice à la consommation d’eau, les ventes sont “même en croissance”.En revanche, la production des bouteilles bleues de Perrier fines bulles a reculé puisque des forages ont été suspendus depuis le début du scandale, et le groupe reconnaît que les ventes ont mécaniquement baissé.Une autre campagne de communication a été lancée ces dernières semaines, cette fois par les concurrents français de Nestlé Waters réunis dans la Maison des eaux minérales naturelles.”L’appellation eau minérale naturelle se mérite”, affirme le syndicat qui rassemble Danone (Evian, Badoit, Salvetat, Volvic) avec des plus petits acteurs (Wattwiller, Mont-Roucous, Eau neuve, Bonneval).Pour eux, la réglementation, dont Nestlé Waters a demandé une clarification, est limpide. “Nous partageons une responsabilité commune: protéger la pureté originelle. Sans traitement. Sans compromis”. C’est-à-dire avec une microfiltration à 0,45 micron réservée au retrait du fer ou du manganèse, ce qui n’est pas le cas pour les filtres utilisés par Nestlé Waters dans le cadre des demandes d’autorisation en cours.

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COP30: le Brésil met la pression avec une première esquisse de compromis

A quatre jours de la fin de la COP30 et avant le retour de Lula, la présidence brésilienne de la conférence de l’ONU a publié mardi une première ébauche de compromis, mettant la pression sur les ministres qui sont loin d’avoir encore abandonné leurs lignes rouges.Le président brésilien Lula reviendra à Belem mercredi, un retour vu par les observateurs comme un moyen de peser sur les négociations pour atteindre le but de la COP30: démontrer en Amazonie que le monde n’a pas abandonné la coopération climatique, malgré les turbulences géopolitiques et économiques.”Comme toujours à ce stade des négociations, c’est mitigé”, a déclaré à l’AFP le commissaire européen au Climat, Wopke Hoekstra, présent à Belem depuis lundi.”Ce n’est pas particulièrement équilibré mais c’est une première ébauche”, a dit à des journalistes l’émissaire pour le climat du Royaume-Uni, Rachel Kyte.Wopke Hoekstra a prévenu qu’il n’était pas question de “rouvrir les compromis atteints difficilement l’an dernier en termes de financement” des pays riches en direction des pays en développement, et aussi dénoncé tout entraînement “dans une conversation artificielle sur les mesures commerciales”.M. Hoekstra réagissait à l’inclusion d’options, dans le projet de texte, faisant allusion aux mesures commerciales unilatérales, ce qui vise implicitement la taxe carbone aux frontières que l’UE va mettre en place en janvier et qui est critiquée comme protectionniste par la Chine et d’autres pays exportateurs.- “Mutirão” -Ce texte est baptisé “Mutirão mondiale”, en référence à un mot autochtone qui désigne une communauté qui se rassemble pour travailler ensemble sur une tâche commune. Publié inhabituellement tôt dans la semaine, par rapport aux habitudes des COP, il est vu comme la base d’un possible compromis entre les ministres, qui pourrait alors représenter le principal résultat de la COP.Une coalition d’Européens, de pays latino-américains et d’Etats insulaires se battent à Belem pour envoyer un message très clair sur la poursuite du combat climatique.”Nous devons montrer au monde que le multilatéralisme est vivant”, a déclaré Josephine Moote, représentante de l’archipel de Kiribati dans le Pacifique.Ed Miliband, ministre britannique de l’Energie, a appelé à conserver la “foi dans le multilatéralisme”. – “pression” -Le projet de compromis comporte de nombreuses options contradictoires, si bien qu’il devra encore être considérablement affiné avant tout accord entre les quelque 200 nations présentes à la conférence.Les négociateurs travaillent désormais jour et nuit pour qu’un accord sur les sujets les plus épineux puisse être adopté en séance plénière “d’ici le milieu de la semaine”.”Les Brésiliens ont un calendrier très ambitieux. Je pense que ça met beaucoup de pression aux délégués mais il y a une alchimie propre à chaque COP”, juge Rachel Kyte.Le texte laisse présager une bataille pour arracher des concessions mutuelles entre les blocs de pays sur l’aide financière ou sur le niveau d’ambition pour la réduction des gaz à effet de serre, et sur les énergies fossiles.Plusieurs options font en effet allusion à la transition vers une sortie des énergies fossiles, point qui oppose pays producteurs et les dizaines de nations qui souhaitent une “feuille de route” pour en sortir.”La référence actuelle dans le texte est faible et présentée comme une option. Il faut qu’il soit renforcé et adopté”, a prôné Tina Stege, l’émissaire pour le climat des Iles Marshall, aux côtés de représentants de la Colombie, du Kenya ou encore de l’Allemagne.Le texte suggère de tripler les financements des pays riches vers les plus pauvres pour leur adaptation au changement climatique, d’ici 2030 ou 2035, ce qui correspond à une demande des pays du Sud.Sans décision financière sur l’adaptation “tout ce dont on discute ici n’est que symbolique”, juge Lina Yassin, chercheuse et déléguée du Soudan. “On repartira à la maison et demain rien n’aura changé.”

Narcotrafic : Macron souhaite la même approche que dans “la lutte contre le terrorisme”

Emmanuel Macron a demandé mardi “d’amplifier” la lutte contre le narcotrafic en adoptant la même approche que pour “le terrorisme” après l’assassinat, la semaine dernière à Marseille, du frère d’un militant écologiste, “un point de bascule” pour le gouvernement.Le chef de l’Etat a présidé, dans la matinée, une réunion d’urgence à l’Elysée autour de plusieurs ministres et d’acteurs concernés par le trafic de stupéfiants – le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, le directeur général de la police nationale, Louis Laugier, et celui de la police judiciaire, Christian Sainte.”Ce qui a été fait”, “et même réussi, dans la lutte contre le terrorisme”, “nous devons le faire” sur le narcotrafic, a affirmé dans la soirée le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à Berlin. “Acheter de la cocaïne”, c’est “être complice”, a-t-il ajouté.Ces déclarations interviennent après l’assassinat, jeudi, du frère du militant écologiste Amine Kessaci, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme, un “crime d’intimidation” et “un assassinat d’avertissement” pour les autorités.”C’est un combat qui ne fait que commencer”, a prévenu devant l’Assemblée nationale Sébastien Lecornu, appelant à “l’unité nationale”.Partageant l'”émotion, la colère” et “la solidarité de l’ensemble de la nation” avec la famille Kessaci, qui a perdu en 2020 un autre fils, Brahim, dans un règlement de comptes, le chef du gouvernement a assuré que “tout sera fait pour que la justice soit rendue”.Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez se rendra avec son homologue de la Justice Gérald Darmanin jeudi à Marseille à la demande du chef de l’Etat, qui se rendra lui même mi-décembre dans la citée phocéenne.- Trafiquants “à cran” -“Les trafiquants et notamment ceux qui dirigent les mafias marseillaises sont de plus en plus à cran parce que nous menons des actions qui sont extrêmement efficaces”, a estimé Laurent Nuñez.De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Nöel Barrot, doit présenter jeudi à Bruxelles une proposition de “régime transversal” de sanctions contre les acteurs de la criminalité organisée. Comme en matière de terrorisme, l’exécutif plaide pour un “décloisonnement entre le national et le local” et entre “tout ce qui relève de la police administrative et la police judiciaire”, ainsi que des “coopérations internationales” avec les pays où des commanditaires “continuent de donner des ordres”.Les obsèques de Mehdi Kessaci ont réuni, mardi, dans la douleur les Marseillais, qui ont témoigné de leur effarement face à cette “nouvelle étape dans l’horreur” du narcobanditisme, redoutant qu’elle n’entraine l’omerta. “Les grands effets d’annonce, c’est bien, les moyens concrets, c’est mieux”, a réagi auprès de l’AFP l’avocat de la famille Kessaci, Me Mathieu Croizet, rappelant qu’il manque encore 30 magistrats dans la juridiction de Marseille. Emmanuel Macron s’est entretenu par téléphone avec Amine Kessaci, selon une source proche du dossier.Les faits criminels liés au narcotrafic se multiplient. A Grenoble, un jeune adolescent a été touché dans la nuit de samedi à dimanche par trois balles près d’un point de deal. Ses agresseurs sont en fuite.- Municipales -L’exécutif entend intensifier la mise en oeuvre de la loi promulguée en juin, qui prévoit l’installation d’un parquet national anticriminalité organisée (Pnaco) à compter du 1er janvier, sur le modèle du parquet national antiterroriste et du parquet national financier. La loi comprend aussi des mesures répressives, des outils pour les enquêteurs, et la création de quartiers de haute sécurité dans des prisons pour y placer à l’isolement les narcotrafiquants les plus dangereux.Sa rapporteure et sénatrice LR Muriel Jourda attend en particulier les décrets d’application concernant le “statut des informateurs et le régime des repentis”.A quatre mois des municipales, le sujet devient un thème majeur dans la campagne électorale.Le candidat RN à la mairie de Marseille, Franck Allisio, a réclamé “l’état d’urgence à Marseille”, une mesure qui donne davantage de pouvoir aux préfets pour interdire certains rassemblements ou décider de perquisitions administratives.La question doit aussi être abordée au congrès de l’Association des maires de France (AMF) cette semaine à Paris. “Cette réalité nous la vivons dans les grandes villes, les villes moyennes mais aussi les villages”, selon son président David Lisnard, maire LR de Cannes (Alpes-Maritimes).Manuel Bompard, député LFI de Marseille, a lui appelé à “sortir de l’impasse répressive sur la drogue” tout en renforçant les moyens de la police judiciaire et de la justice afin de “démanteler en profondeur les réseaux de criminalité organisée”. sm-mby-lum-far-jp-san-we-are-sde/CBN

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Coût de dépollution de l’eau: les collectivités en première ligne, alerte l’UFC-Que Choisir

Pesticides, nitrates, “polluants éternels”: le coût de la dépollution de l’eau promet d’exploser dans les prochaines années, s’alarme mardi l’association UFC-Que Choisir, pour qui collectivités et consommateurs ne doivent pas supporter seuls l’augmentation de la facture d’eau.Lors du Salon des maires de France qui s’est ouvert mardi, la question du coût de la gestion de l’eau est dans toutes les têtes, en témoignent les nombreuses conférences et tables au programme.La part des réseaux où l’eau potable est conforme à la réglementation est en recul, selon une étude de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir dévoilée mardi.”Seulement 85% des réseaux sont conformes à l’ensemble des critères réglementaires, soit un recul de 10 points par rapport à la précédente enquête de 2021″, s’inquiète l’étude, basée sur les résultats de 30 millions d’analyses réalisées pour le compte des agences régionales de santé (ARS).Or, lorsque la limite de qualité (0,1 microgramme par litre pour un pesticide, 0,5 pour l’ensemble des pesticides détectés), est dépassée, l’eau est alors déclarée “non conforme”, et le gestionnaire de la distribution de l’eau “a alors l’obligation de prendre des mesures pour rétablir la conformité de l’eau dans les meilleurs délais”, souligne l’UFC-Que Choisir.Se basant sur des données de l’Insee, elle estime que ces contaminations “commencent déjà à se répercuter sur le prix de l’eau”, le prix moyen du mètre cube ayant “augmenté de 16%” ces 30 derniers mois, “alors qu’il était particulièrement stable depuis les 10 années précédentes”.Une étude publiée fin 2024, financée en partie par le ministère de la Transition écologique, estimait à 13 milliards d’euros par an les dépenses supplémentaires qu’il faudrait engager pour la politique de l’eau, dont 5 milliards rien que pour les coûts environnementaux.Cette dégradation depuis 2021, provoquée essentiellement par les pollutions aux pesticides, n’est pas due à une évolution des pratiques agricoles, mais “essentiellement” à la “détection de nouveaux métabolites (molécules issues de la dégradation) de pesticides par les ARS depuis 2023”, note l’association.Autre enseignement de l’étude, alors que jusqu’ici les dépassements de la norme sur les pesticides “ne concernaient que de petites communes rurales”, désormais des villes comme Reims, Beauvais, Caen, La Rochelle ou Calais sont également touchées.”Est-ce-que je peux continuer à boire mon eau ? La réponse est oui, dans la très grande majorité des cas”, déclare à l’AFP Olivier Andrault, chargé de mission Alimentation et Nutrition à l’UFC-Que Choisir.Il rappelle que les valeurs réglementaires qui sont ici dépassées, ont été fixées “très, très bas en application du principe de précaution” et que les seuils de dangerosité de l’eau “sont en général beaucoup, beaucoup plus haut”.- “Abandonnés” par l’État -Mais le coût de la dépollution risque de s’accentuer. Les techniques classiques de dépollution par charbon actif sont inefficaces sur les nouveaux métabolites, ainsi que sur de nombreux “polluants éternels” ou PFAS (pour substances per- et polyfluoroalkylées), dont certains seront recherchés systématiquement à compter du 1er janvier 2026.Les investissements dans des techniques comme la filtration membranaire, qui se chiffrent en milliards d’euros, sont supportables pour de grandes structures comme le Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif), compte tenu du large bassin de population concernée et des “économies d’échelle”, mais “que vont faire les petites collectivités?”, s’alarme Olivier Andrault.Une interrogation qui vient en écho des inquiétudes des maires de villages des Ardennes et de la Meuse, qui se disent “abandonnés” par l’État, après la découverte l’été dernier de taux record de “polluants éternels” dans l’eau du robinet.”On ne peut pas accepter qu’on pollue l’eau, que nous soyons les victimes et que nous devions payer”, a déclaré au Salon des maires, René Martinez vice-président du Syndicat mixte d’eau potable (SMEP) Rhône-Sud.Il a été contraint d’engager un chantier d’élimination des “polluants éternels” ou PFAS de l’eau de 170.000 habitants, une démarche qui alourdira la facture d’eau d’un ménage d’environ 25 euros par an.L’UFC-Que Choisir demande un “renforcement des procédures d’autorisation des pesticides”, des “mesures préventives de protection des captages” et “une aide ciblée aux petites communes grâce à un relèvement de la redevance pour pollution diffuse” acquittée par les agriculteurs.

En France, le “super riche” a entre 50 et 69 ans, cumule revenus et patrimoine

Les Français les plus riches sont plus souvent cadres ou indépendants, vivent en couple sans enfant et cumulent revenus importants, biens immobiliers, assurance vie, placements et patrimoine professionnel, selon une étude de l’Insee publiée mardi.Pour définir les “hauts revenus”, l’Insee prend en compte tous les revenus imposables mais aussi les prestations sociales, déduits des impôts directs, et la taille du ménage. Ainsi, en 2022, un foyer sur 1.000 en France – soit un peu plus de 40.000 foyers – est un “foyer à très hauts revenus”, qui gagne plus de 463.000 euros, réside en région parisienne (48%) et est constitué dans une écrasante majorité d’un couple marié ou pacsé (82%).Dans le Top 100 des salariés les mieux payés en France figurent plus d’un tiers de sportifs professionnels (36%), relève l’étude. Les revenus de ces “très riches” sont particulièrement diversifiés: salaires ou pensions, bénéfices professionnels (terres agricoles, par exemple), fonciers, capitaux mobiliers (actions, parts dans des entreprises, assurance vie, contrat de capitalisation, etc.). Et même si les revenus peuvent être plus volatiles, car touchés par les deux crises économiques (2009 et 2012), les écarts de revenus se sont encore creusés en 20 ans.Ainsi, en 2003, “les foyers à très hauts revenus gagnaient 21 fois plus que les autres foyers” tandis qu’en 2022, c’est “31 fois plus”, souligne l’enquête, présentée mardi au cours d’une conférence de presse. Ils gagnaient “95 fois plus que les foyers les plus modestes en 2003” mais “167 fois plus en 2022”, ajoute l’Institut national de la statistique.Parmi les très hauts salaires (plus de 10.219 euros nets par mois), les femmes ne comptent que pour un quart (24%) du contingent, alors qu’elles représentent 42% des salariés en équivalent temps plein (en 2023).Reste que les plus aisés sont globalement ceux qui ont à la fois “un haut niveau de vie” (les 10% les plus riches qui ont plus de 39.100 euros de revenus disponibles par an pour une personne seule) et un “haut patrimoine” (de plus de 716.300 euros).Et globalement, ces derniers ont “entre 50 et 69 ans” (51% d’entre eux), sont “cadres ou indépendants” (58%), “en couple sans enfant” (47%) et résident plutôt dans l’agglomération parisienne (38%), détaille l’Insee.”Les inégalités de patrimoine sont plus fortes que les inégalités de niveau de vie” et “l’augmentation des prix de l’immobilier a contribué à augmenter les disparités”, souligne Michel Duée, chef du département des ressources et des conditions de vie des ménages à l’Insee. 

Un réseau de passeurs lourdement condamné pour un naufrage dans la Manche

Huit hommes, désormais reconnus comme “passeurs”, ont été lourdement condamnés mardi à Paris pour avoir tenté de faire entrer clandestinement des migrants au Royaume-Uni, une traversée de la Manche qui avait tourné au drame en 2023, avec un naufrage et sept morts.Déjà en détention pour certains depuis plus d’un an et demi, ces huit Afghans et Kurdes irakiens âgés de 23 à 45 ans ont écopé de trois à quinze ans de prison ferme selon leur rôle dans ce réseau de passeurs, essentiellement pour homicides involontaires et aide à l’entrée et au séjour irrégulier en bande organisée.Dans ce drame qui a fauché sept candidats afghans à l’exil, la présidente du tribunal a en revanche relaxé le neuvième prévenu, un ressortissant soudanais originaire du Darfour en reconnaissant à ce rescapé du naufrage sa qualité de victime, lui qui comparaissait dans le même box que ses passeurs car soupçonné d’avoir piloté l’embarcation de fortune.Les huit autres prévenus ont mené une activité “particulièrement lucrative” et “profité de la grande vulnérabilité (des migrants) pour monnayer des passages dans des conditions dangereuses”, a déclaré mardi la présidente du tribunal, suivant les réquisitions du parquet, qui avait réclamé la semaine dernière des peines exemplaires pour des passeurs “aveuglés par leur volonté d’enrichissement”.- Risque de récidive -“Vous avez tous, pour ceux qui sont déclarés coupables d’homicides involontaires, créé les conditions conduisant aux décès des personnes qui se sont noyées avant l’arrivée des secours et exposé les autres à un risque imminent de mort”, a ajouté la juge.L’affaire, un des pires drames survenus dans la Manche depuis l’explosion en 2018 de ces traversées en “small boats”, remonte à la nuit du 11 au 12 août 2023, lorsqu’un pneumatique surchargé avec 67 personnes à bord quitte la plage de la Huchette, près de Calais. Le bateau chavire en haute mer et les passagers, pour certains équipés de bouées faites de chambres à air, se retrouvent à l’eau. Bilan: sept morts et soixante personnes prises en charge par les secours maritimes français et britanniques.Le procès a permis de déterminer “les responsabilités de chacun” dans ce réseau formé “d’une alliance de plusieurs branches”, l’une irako-kurde chargée de la logistique, l’autre afghane chargée du recrutement des candidats à l’exil, a expliqué la magistrate. La juge a justifié les peines particulièrement lourdes pour les deux Kurdes irakiens par leur “absence de remise en question” et le risque de “réitération des faits” pour ces hommes déjà condamnés comme passeurs et en situation de récidive.Elle a ainsi condamné Tariq H. à 12 ans de prison et Idriss K. à 15 ans de réclusion.- Trouver “cette vie meilleure” -Les deux prévenus afghans pour lesquels la qualification d’homicides involontaires n’a pas été retenue ont écopé de 3 et 4 ans de prison. Les autres ont été condamnés à 7, 8 et 9 ans d’emprisonnement.Le sort d’Ibrahim A. rescapé soudanais de 31 ans, a fait l’objet d’une appréciation particulière.A-t-il tenu la barre du bateau ? Le tribunal n’a pas pu l’établir formellement.”Vous êtes avant tout un candidat au départ et comme les autres passagers, vous auriez pu perdre la vie”, lui a dit la présidente en lui annonçant sa relaxe totale.Son avocat Raphaël Kempf s’est félicité auprès de l’AFP, à l’issue de l’audience, de cette décision “après deux ans et trois mois de prison”.”Rappelons qu’il a fui un génocide ou un nettoyage ethnique au Darfour (…) et qu’il a eu un parcours migratoire absolument terrible”, a-t-il ajouté, indiquant que la relaxe allait lui permettre de solliciter le statut de réfugié en France. Ibrahim A. est le seul, dans le box, contre lequel une interdiction définitive du territoire français n’a pas été demandée.Avant qu’il ne quitte la salle du tribunal, encore menotté, la présidente a pris le temps de s’adresser à lui.”Le tribunal forme le voeu que vous trouviez en France cette vie meilleure à laquelle vous aspiriez en montant dans ce bateau”, a lancé la juge en direction d’Ibrahim A., en détention depuis le 16 août 2023. Dans le box, il s’est rassis de soulagement.