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Les évêques d’Ile-de-France vont plancher sur l’accueil des baptisés

Les évêques d’Ile-de-France vont plancher pendant un an sur l’accueil dans l’Eglise des nouveaux baptisés, de plus en plus nombreux mais souvent mal accompagnés, a annoncé vendredi l’archevêque de Paris Laurent Ulrich dans un communiqué.Un Concile provincial se réunira “à partir de la Pentecôte 2026 et jusqu’à l’été 2027”, précise le communiqué également signé par les sept évêques d’Ile-de-France.Cette annonce intervient alors que l’Eglise catholique enregistre en 2025 une forte hausse des baptêmes d’adultes (+45%) et d’adolescents (+33%), avec une nette vitalité chez les moins de 25 ans, selon une enquête de la Conférence des évêques de France (CEF) publiée jeudi.Se félicitant de cet “afflux nombreux et vivant”, le communiqué souligne la “nécessité d’intégrer au mieux dans l’Église ces nouveaux chrétiens”.”Que devons-nous faire et faire de mieux en mieux pour qu’ils trouvent au milieu de nous de quoi grandir encore dans la foi?”, s’interroge-t-il.Les “catéchumènes” (postulants au baptême) sont préparés pendant deux ans environ avant de recevoir le sacrement, mais beaucoup déplorent la disparition de cet accompagnement après le baptême.Commentant ce nouveau dynamisme, le futur président de la CEF Jean-Marc Aveline avait estimé le 3 avril qu’il ne fallait “pas crier cocorico trop vite” car il y a “une responsabilité dans l’accueil” or “on n’a pas formé les accompagnateurs de catéchumènes”.”Il faut rattraper ce retard, on va le faire”, avait-il assuré.

Macron “confiant” dans la libération de Boualem Sansal, sujet d’une “attention particulière” d’Alger

Le président français Emmanuel Macron s’est dit “confiant” vendredi dans la libération à venir de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison ferme, car il fait l’objet d'”une attention particulière” de la part des autorités algériennes. “Je suis confiant parce que je sais qu’il y a une attention particulière, simplement voilà, j’attends des résultats”, a déclaré le chef de l’Etat lors d’une visite au Festival du Livre à Paris. “Notre souhait le plus ardent, c’est que les autorités algériennes puissent prendre la décision qui lui permettra de recouvrer une certaine liberté, de se soigner et de pouvoir réécrire”, a-t-il dit aux journalistes après avoir visité le stand du Maroc, invité d’honneur du Festival cette année. Boualem Sansal, 75 ans et incarcéré en Algérie depuis la mi-novembre, a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison notamment pour atteinte à l’intégrité du territoire pour des déclarations en octobre au média français d’extrême droite “Frontières” où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc. Il a fait appel de sa condamnation.De vives tensions ont affecté pendant huit mois les relations entre l’Algérie et la France, depuis qu’Emmanuel Macron a décidé fin juillet de soutenir un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, où les indépendantistes du Polisario sont soutenus par Alger.Elles se sont encore aggravées notamment avec l’arrestation de l’écrivain et le refus par Alger début 2025 d’accepter sur son territoire des influenceurs algériens expulsés par la France. Ces tensions se sont néanmoins un peu apaisées ces derniers jours, à la faveur notamment d’un appel le 31 mars entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune ayant acté la reprise du dialogue bilatéral. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, s’est rendu à Alger dimanche dernier pour confirmer cette “nouvelle phase” dans les relations entre Paris et Alger. 

Violences dans le porno: un livre raconte “les vies broyées, les vies têtues” de plaignantes

Après “les viols” et le “meurtre social”, survivre: le livre “Sous nos regards, récits de la violence pornographique” retrace les “vies broyées” mais “têtues” de plaignantes dans des dossiers judiciaires devenus emblématiques en France et visant le milieu du porno.Dans l’affaire de la plateforme “French Bukkake”, seize hommes, présumés innocents, doivent être jugés à Paris pour viols en réunion ou trafic d’être humains. Les investigations autour du site “Jacquie et Michel”, elles, se poursuivent.Des dizaines de femmes se sont constituées parties civiles. Depuis 2022, quinze autrices ont rencontré seize plaignantes refusant “d’être enfermées à perpétuité dans l’image de leurs corps violés”.Les bénéfices du livre, qui paraît vendredi aux éditions du Seuil, seront versés à la Fondation des femmes. “Ce livre, ce sont leurs vies broyées, leurs vies têtues”, écrivent les autrices.”Elles ont été victimes d’une surexposition” sur Internet, “d’un porno où on ne cherche pas à jouir ensemble, mais où la jouissance vient de la destruction de la femme”, analyse pour l’AFP l’autrice Hélène Devynck, à l’origine du projet avec Adélaïde Bon. “Nous voulions leur offrir, avec la littérature, un reflet où elles se voient belles”.Dans le dossier “French Bukkake”, de nombreux accusés assurent que les femmes étaient consentantes, qu’il s’agissait d’un jeu d’acteurs.- “Le prénom de ma fille” – Il y a d’abord Loubna, dont le prénom a été modifié comme pour les autres plaignantes.Loubna se “défonce” depuis que son compagnon la prostitue. Un jour, il lui parle d’un “nouveau plan”. Emmenée sur le lieu de tournage, Loubna, encore “défoncée”, “parle trop” et lâche le prénom de sa fille au caméraman qui l’accueille. Au sous-sol, deux hommes “là pour leur plaisir”. Suivent “des heures de pénétration”.”Parfois, elle arrive à parler. Elle dit qu’elle ne veut pas d’anal. Elle répète, elle hurle, elle se débat”, écrit la journaliste Alice Géraud, qui a mis en mots son calvaire.”La violence des hommes est un marteau-piqueur qui s’acharne sans relâche sur le corps de Loubna”. La mesquinerie aussi. Loubna découvrira le nom d’emprunt choisi par les réalisateurs pour la vidéo: “le prénom de ma fille”.Pauline, elle, “voudrait pouvoir dire qu’elle est aussi une jeune femme enjouée, pas seulement une rescapée de l’enfer”.Cette semaine, elle a lu, aux côtés d’autres plaignantes et d’autrices, des passages du livre à paraître, à la Maison des Métallos à Paris. Droite au micro, celle qui a tenté de se suicider s’est sentie “fière” devant ce public venu l’écouter, dit-elle à l’AFP après la lecture. “Pourquoi on n’aurait pas le droit d’aller bien ?”Toutes racontent “après les viols, le meurtre social”: le harcèlement, sur Internet et jusque devant chez elles, les inconnus qui leur crachent reconnaître “leur cul”. L’une dit avoir déménagé 18 fois en 12 ans.- “L’histoire d’un non” -Une heure et vingt minutes de récits de violence, mis en lecture par la metteuse en scène Lorraine de Sagazan. Le public, bouleversé, scande : “Justice !”, transporté par la solidarité manifeste entre autrices et plaignantes, aux âges et milieux sociaux variés.Agathe Charnet est, elle, de la même génération que la plaignante dont elle devait écrire le récit.”Petites filles d’Internet” des années 2000, elles ont partagé les “mêmes fragments d’adolescence”. Vu les mêmes images de “corps de gamines (…) se faisant retourner comme des crêpes par des hommes sans visages aux bites mastoïdes qui les traitaient sans interruption de +petites putes+, +belles salopes+ et de +sales chiennes+”. “Et au lieu de leur filer une mandale en pleine poire, les filles aux seins sublimes et au ventre nullipare se contentaient de placer judicieusement en levrette leurs fesses savamment bombées en hurlant que +oui, oui, oui+”, se souvient Agathe Charnet, retraçant l’impact de la pornographie sur sa “confusion intrinsèque de l’amour romantique et de la soumission”.Mais, tout compte fait, Agathe Charnet ne “racontera pas aujourd’hui l’histoire de M.”. “Si elle soutient pleinement la raison d’être de ce livre, M. a émis le souhait de ne pas finalement être dite ici”. Alors ce livre, c’est aussi “l’histoire d’un non”. Un non qui, pour une fois dans la vie de M., aura été respecté.

Exposition universelle 2025: la France place son pavillon sous le signe de l’amour

La France lèvera le voile dimanche sur son pavillon à l’Exposition universelle d’Osaka, conçu comme un “hymne à l’amour” propre à tisser des connexions avec le public d’un évènement mondial où quelque 160 pays et régions sont représentés.Il sera inauguré en présence de deux de ses parrains, l’actrice Sophie Marceau et le judoka Teddy Riner. L'”Expo-2025″ qui aura lieu du 13 avril au 13 octobre sur l’île artificielle de Yumeshima, s’inscrit dans la lignée de l’édition de 1970 organisée dans cette même ville d’Osaka (ouest) et dont l’impact fut majeur pour le Japon. Trois ans après l’Exposition à Dubaï, Osaka s’est choisie pour thème “la société du futur”, mettant l’accent sur l’intelligence artificielle et le spatial.Avec parmi les attractions-phares une météorite martienne, un minuscule coeur battant cultivé à base de cellules-souches, 32 sculptures d’Hello Kitty déguisées en algues…Organisées régulièrement à travers le monde depuis 1851 (celle de 1889 laisse pour héritage la Tour Eiffel à Paris), les Expositions universelles offrent l’occasion aux pays participants de rivaliser via l’architecture de leurs pavillons et la présentation de leurs cultures, techniques et savoir-faire.Pour cette édition, les pavillons sont entourés de la plus grande structure architecturale en bois du monde, un imposant “Grand Anneau” symbole d’unité.”On a voulu, nous, un pavillon ancré dans le champ des valeurs et de l’émotion”, déclare à l’AFP Jacques Maire, commissaire général du Pavillon France et président de la Compagnie française des expositions (Cofrex). Imaginé par un consortium franco-italien mené par le Français Thomas Coldefy, le bâtiment est enveloppé d’immenses drapés blancs.-Fil rouge-La France s’est inspirée de la légende japonaise du “akai ito”, fil rouge évoquant l’union de deux êtres liés par un cordon invisible et indestructible. “Il faut créer des liens et expliquer qu’on a des valeurs communes avec le Japon”, explique M. Maire. D’autant plus face aux tensions géopolitiques grandissantes en Asie-Pacifique, Paris affichant son soutien à Tokyo en faveur d’un ordre international fondé sur la coopération et le dialogue.L’exposition permanente du pavillon, sur 1.560 m2, a vu sa scénographie confiée à l’artiste plasticienne Justine Emard, mêlant culture japonaise et patrimoine français.Avec notamment, outre des sculptures de Rodin, une tapisserie géante d’Aubusson inspirée du film “Princesse Mononoke” du studio d’animation Ghibli… sous la surveillance d’une gargouille-chimère rescapée de l’incendie de Notre-Dame.Au fil des parcours, sont présents des géants hexagonaux du luxe, les vins alsaciens… “Si l’on veut donner confiance à la jeunesse, c’est en replaçant la technologie dans sa vraie dimension d’une réponse aux besoins fondamentaux de l’homme et la nature”, argumente M. Maire.-Billeterie décevante- Pendant six mois, la France ambitionne d’accueillir trois millions de visiteurs dans son pavillon.Mais les difficultés à écouler les billets de l’Expo-2025 ont illustré la complexité du système d’achats en ligne et le désintérêt des Japonais pour l’évènement. Une semaine avant l’ouverture, la vente totale de billets avait atteint les 8.701.432 billets… pour un objectif de 28 millions de visiteurs sur six mois.”L’Expo est trop tournée vers les Japonais (…) il y a une réelle difficulté à prendre compte les publics étrangers”, regrette Jacques Maire, tout en tablant sur un succès du pavillon français –où il attend de longues queues, le lieu n’accueillant que 2.500 à 3.000 visiteurs par heure. Le Pavillon France, qui a coûté 58 millions d’euros (dont 42,5 millions financés par l’État), a subi, comme d’autres pays participants, une flambée des coûts: renchérissement des matières premières, pénurie de main-d’oeuvre dans le BTP au Japon…Soit, selon M. Maire, une augmentation du coût au m2 de 30% à 40% par rapport à la période précédant le chantier.La structure, à vocation provisoire comme tous les autres pavillons d’Osaka-2025, se veut “durable”, avec des structures en acier destinées à être recyclées ou réutilisées, une “double peau extérieure” optimisant sa performance thermique durant le rude été nippon, et un toit végétalisé.Alors que le Japon a connu en 2024 l’été le plus chaud de son histoire, une structure ombragée abritera les files d’attentes et un espace-jardin de 330 m2 a été aménagé autour d’un massif olivier réputé millénaire.Le Pavillon France proposera des expositions temporaires, de l’artisanat aux innovations technologiques, en passant par l’exploration des océans.

Brésil: des indigènes des Amériques et d’Océanie interpellent la COP30

Près de 200 organisations indigènes et environnementales du monde entier ont demandé jeudi à la présidence brésilienne de la COP30 de s’engager à mettre fin aux énergies fossiles, lors d’une réunion des peuples indigènes à Brasilia.Elles ont remis une lettre à la présidence de la conférence sur le changement climatique prévue en novembre au Brésil, l’exhortant à soutenir les appels à “bloquer” les nouveaux projets d’exploitation pétrolière et à “réduire rapidement, de manière ordonnée et équitable” la production d’hydrocarbures dans le monde, principale cause du réchauffement de la planète.”La science est sans équivoque : il n’y a pas de place pour de nouvelles mines de charbon ou de nouveaux champs de pétrole et de gaz si le monde veut limiter le réchauffement à 1,5°C” par rapport à l’ère préindustrielle, souligne ce texte.Les peuples indigènes d’Amérique tiennent cette semaine leur assemblée annuelle à Brasilia, à laquelle ils ont également invité des indigènes d’Océanie.Ils ont marché jeudi vers le Congrès, le parlement brésilien, avec des banderoles en défense du “climat et de l’Amazonie”, avec à la clé un accrochage avec les forces de police qui ont fait usage de gaz lacrymogènes, selon un photographe de l’AFP sur place.

L’hypothèque Le Pen, un casse-tête aussi pour ses adversaires

Tabou vertigineux au sein du Rassemblement national, le possible empêchement judiciaire de Marine Le Pen pour 2027 rebat aussi les cartes pour ses concurrents, chacun réévaluant les chances d’accéder au second tour face à la triple candidate ou à son dauphin Jordan Bardella.Condamnée, Marine Le Pen laisse toute la classe politique en sursis. A l’extrême droite d’abord, où dans l’attente du procès en appel qui lèvera ou confirmera son inéligibilité à l’été 2026, la patronne du RN affirme qu’elle “ne lâchera rien”. Opiniâtreté qui ferme la porte à tout “plan B” – comme Bardella.Mais les stratèges sont bien obligés de revoir leurs pronostics. Comme ce baron socialiste qui estime que le jeune président du parti d’extrême droite “a intérêt à se préparer” car “un second tour sera peut-être plus dur pour lui” que pour son expérimentée cheffe de file. Tout en soulignant avec malice que sans Marine Le Pen, à l’autre bout du ring “Jean-Luc Mélenchon perd son sparring-partner”.Argument balayé par le fidèle lieutenant Insoumis Manuel Bompard, qui fait au contraire le pari que “Bardella explosera en vol pendant la campagne”, parce qu'”une fois qu’on a gratté les éléments de langage à la surface, il n’y a plus rien”. Trop tendre, à l’en croire: “Mélenchon n’en ferait qu’une bouchée”.Une figure historique de la droite fait un calcul diamétralement opposé, partant du principe que le patriarche de la gauche radicale “ne sera probablement pas au second tour”, avec un ticket d’entrée attendu “autour de 20% à 25%”.Par conséquent, “il y a une place à prendre” face au RN, dont “le candidat restera à un niveau très élevé” et sera “qualifié y compris si c’est Bardella”, prédit cet observateur chevronné, pour qui “même Louis Aliot doit pouvoir le faire”.Le maire de Perpignan (lui aussi condamné dans l’affaire des assistants parlementaires européens) n’est cependant pas testé par les instituts de sondage. Notamment l’Ifop qui créditait Marine Le Pen de 34% à 37% à la veille de son verdict, et Harris Interractive qui situait Jordan Bardella entre 35% et 36% au lendemain de la décision du tribunal.- “Le vent en poupe” -Preuve par l’opinion que la condamnation de la favorite à deux ans de l’échéance “ne crée pas d’appel d’air pour ses adversaires”, constate la directrice générale d’Odoxa Céline Bracq, qui voit pour la première fois Mme Le Pen arriver en tête de son baromètre mensuel des personnalités politiques, suivie de près par M. Bardella sur la troisième marche du podium.”Pour le moment le RN a le vent en poupe” et cela “pose plutôt un problème à ceux qui voudraient lui reprendre des parts de marché”, d’autant que les sympathisants LR sont partagés sur la question de l’indépendance de la justice, souligne-t-elle.Ce qui expliquerait la surenchère entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, en lutte pour la présidence des Républicains. Dans leur logique, “Marine Le Pen n’étant plus candidate, il y a une course à droite pour conquérir la légitimité, faire l’union derrière soi et espérer l’emporter en 2027”, analyse le spécialiste en communication politique Philippe Moreau-Chevrolet.Une “convergence” des électorats de droite que le RN serait moins en mesure de réaliser à cause de ses critiques virulentes du “système” en général et de l’institution judiciaire en particulier, selon Luc Rouban. Ce parti “qui s’était dédiabolisé (…) retourne un peu à ses vieux démons”, au risque de perdre les électeurs “des classes moyennes supérieures diplômées” conquis aux dernières législatives, explique le politologue rattaché au CNRS et à Sciences Po.Mais gare à ceux qui s’imaginent siphonner les voix lepénistes. “S’ils pensent que le jugement pourrait conduire à un affaissement des intentions de vote, ils n’ont rien compris aux ressorts du vote RN”, avertit Emeric Bréhier, ancien député PS aujourd’hui directeur de l’Observatoire de la vie politique à la Fondation Jean-Jaurès.Et “peu importent les soubresauts judiciaires de Marine Le Pen”, les autres prétendants ont encore “beaucoup de haies à franchir”, qu’il s’agisse de “travailler sur leurs programmes” ou de “préparer les municipales”, rappelle-t-il. Après tout, si bien placé soit-il, “Edouard Philippe aussi aura besoin des 500 parrainages”.

Bébé empoisonné au Destop à Lyon: le parquet fait appel du verdict

Le parquet général de Lyon a annoncé vendredi avoir fait appel du verdict rendu contre une ancienne employée de crèche, condamnée à 25 ans de prison pour avoir tué un bébé en lui faisant boire un produit caustique en 2022.Myriam Jaouen, 30 ans, a été condamnée le 3 avril par la cour d’assises du Rhône pour “torture ou actes de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner”, mais les jurés avaient écarté la qualification de meurtre, requise par l’avocat général.Ce dernier avait demandé 30 ans de réclusion contre l’ex-employée de crèche, estimant qu’elle avait agi “en parfaite conscience” et “lâchement retiré la vie à une enfant sans défense”.Dès sa garde à vue, Myriam Jaouen avait reconnu avoir fait ingérer le liquide corrosif, un déboucheur de canalisation de type Destop, à la petite Lisa, 11 mois. Mais elle a toujours nié avoir voulu la tuer. Après avoir présenté plusieurs versions, elle a admis avoir tenu la tête de l’enfant et versé le produit directement dans sa bouche. Elle ne supportait plus, selon ses explications, les pleurs de la petite fille. La requalification est “difficilement compréhensible pour les parents”, avait réagi leur conseil Me Catherine Bourgade, à l’issue du procès. Ils sont “choqués” par un jugement qui “rajoute de la douleur à la douleur”, avait-elle ajouté.L’appel du parquet général “ne m’étonne pas”, a réagi auprès de l’AFP Me Jean Sannier, avocat de l’association Innocence en danger, partie civile au procès, en relevant que le parquet avait “pendant toute l’instruction” puis lors du procès estimé qu’il y avait eu “intention” de donner la mort.”La famille avait exprimé que ce verdict était une seconde mort pour leur enfant, le parquet général a respecté cette souffrance complémentaire infligée par la cour”, en faisant appel, a-t-il ajouté.La mort de Lisa dans une micro-crèche du groupe People & Baby avait suscité une profonde émotion et enclenché une série d’enquêtes administrative, parlementaires et journalistiques qui ont épinglé la course au rendement dans le secteur des crèches privées.Les parents de la fillette avaient toutefois souhaité garder ce débat à l’écart du procès qui s’était concentré sur la responsabilité de Myriam Jaouen. Mais en trois jours d’audience, ni l’accusée ni les experts psychiatres n’avaient pu parvenir à expliquer son geste.

Les vins de Bourgogne dans la course à la décarbonation

Moins de verre et de métal, plus d’engrais naturels et de haies: les vins de Bourgogne se sont lancés dans un plan tous azimuts pour atteindre la neutralité carbone dès 2035, quinze ans avant l’objectif de la France.C’est “très ambitieux”, confesse à l’AFP Laurent Delaunay, président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB). “Mais le dérèglement climatique est quelque chose de très grave. On est bien placés pour le voir”, dit-il en référence aux dégâts causés à la vigne par les aléas climatiques.D’ici à 2035, les vins de Bourgogne ambitionnent donc de réduire de 60% leur émission de gaz à effet de serre. Les 40% restants, un “minimum incompressible” selon M. Delaunay, doivent être “compensés” par des mesures de stockage de carbone, comme la plantation de haies et d’arbres.Le plan n’en est encore qu’à ses débuts: sur les quelque 3.500 domaines de Bourgogne, seuls 150 comptes ont été ouverts sur la plateforme WinePilot, qui permet aux vignerons d’évaluer leur empreinte carbone et de la réduire. “Mais il n’y en avait que 60 il y a six mois”, se félicite Mathieu Oudot, chef du projet neutralité au BIVB, qui veut y voir une “dynamique en train de prendre”.Pour atteindre son objectif, la profession s’attaque d’abord au plus gros contributeur : la bouteille, qui pèse 25% du carbone. “Nos bouteilles passent cette année à 420 grammes, contre 520 auparavant. Cela représente 500 tonnes de verre en moins, soit 100 tonnes de CO2″, l’équivalent de plus de 50 allers-retours Paris-New York en avion, se félicite Frédéric Drouhin, de la Maison Drouhin, à Beaune (Côte d’Or).Mais toucher à la dive bouteille, même si elle est devenue diabolique par son empreinte carbone, nécessite de s’attaquer à un tabou dans une Bourgogne où on estime souvent qu’un bon vin nécessite un flacon de poids.”On a sondé nos clients”, rétorque Frédéric Drouhin. “Et ils ne sont pas choqués, même pour les grands vins.”- Tondeuses naturelles -Alléger la bouteille ne suffira pas. “Il va falloir qu’il y ait des pratiques qui changent”, avertit Boris Champy, à la tête d’un des premiers domaines de France à être passé, dès 1984, en biodynamie, forme plus exigeante de l’agriculture biologique qui lutte contre les maladies à l’aide de tisanes ou de bouses de vaches, et émet moins de gaz à effets de serre.Le résultat est visible: alors que la parcelle de son voisin est revêtue d’un triste sol nu, des milliers de pâquerettes pointent leurs couleurs au milieu du domaine de Boris, à Nantoux (Côte d’Or). Entre les rangs, des moutons pâturent, véritables tondeuses naturelles qui “évitent un passage en tracteur” tout en laissant au sol un engrais naturel. Boris Champy n’a pas la prétention de demander à tous de suivre son exemple mais certaines de ses pratiques peuvent être reprises, croit-il, par exemple l’abolition des capsules en métal qui recouvrent les bouchons.Autre usage à éradiquer, selon lui: le brûlage des sarments (tiges coupées lors de la taille) qui charge l’air de C02 alors que, broyés, ils peuvent apporter aux sols de précieuses matières organiques.Outre la vigne, la neutralité se fera également dans les chais, estime la coopérative de La Chablisienne, premier producteur de Chablis (Yonne). Quand il a fallu penser à un nouvel entrepôt, elle a opté pour la réhabilitation d’une ancienne carrière plutôt qu’une nouvelle construction.”Elle aurait coûté 8 millions d’euros, contre 2,5 millions pour cette carrière. Et ici, la température reste toute l’année à 12-14 degrés, donc pas besoin de climatiser, ce qui économise beaucoup d’énergie. C’est une belle opération pour nous et pour la planète”, se réjouit Damien Leclerc, directeur général de La Chablisienne.Pour lui, l’objectif de neutralité en 2035 “semble réaliste”. “De toute façon, même si on s’arrête aux trois quarts du chemin, on aura quand même déjà parcouru trois quarts du chemin”.

Les vins de Bourgogne dans la course à la décarbonation

Moins de verre et de métal, plus d’engrais naturels et de haies: les vins de Bourgogne se sont lancés dans un plan tous azimuts pour atteindre la neutralité carbone dès 2035, quinze ans avant l’objectif de la France.C’est “très ambitieux”, confesse à l’AFP Laurent Delaunay, président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB). “Mais le dérèglement climatique est quelque chose de très grave. On est bien placés pour le voir”, dit-il en référence aux dégâts causés à la vigne par les aléas climatiques.D’ici à 2035, les vins de Bourgogne ambitionnent donc de réduire de 60% leur émission de gaz à effet de serre. Les 40% restants, un “minimum incompressible” selon M. Delaunay, doivent être “compensés” par des mesures de stockage de carbone, comme la plantation de haies et d’arbres.Le plan n’en est encore qu’à ses débuts: sur les quelque 3.500 domaines de Bourgogne, seuls 150 comptes ont été ouverts sur la plateforme WinePilot, qui permet aux vignerons d’évaluer leur empreinte carbone et de la réduire. “Mais il n’y en avait que 60 il y a six mois”, se félicite Mathieu Oudot, chef du projet neutralité au BIVB, qui veut y voir une “dynamique en train de prendre”.Pour atteindre son objectif, la profession s’attaque d’abord au plus gros contributeur : la bouteille, qui pèse 25% du carbone. “Nos bouteilles passent cette année à 420 grammes, contre 520 auparavant. Cela représente 500 tonnes de verre en moins, soit 100 tonnes de CO2″, l’équivalent de plus de 50 allers-retours Paris-New York en avion, se félicite Frédéric Drouhin, de la Maison Drouhin, à Beaune (Côte d’Or).Mais toucher à la dive bouteille, même si elle est devenue diabolique par son empreinte carbone, nécessite de s’attaquer à un tabou dans une Bourgogne où on estime souvent qu’un bon vin nécessite un flacon de poids.”On a sondé nos clients”, rétorque Frédéric Drouhin. “Et ils ne sont pas choqués, même pour les grands vins.”- Tondeuses naturelles -Alléger la bouteille ne suffira pas. “Il va falloir qu’il y ait des pratiques qui changent”, avertit Boris Champy, à la tête d’un des premiers domaines de France à être passé, dès 1984, en biodynamie, forme plus exigeante de l’agriculture biologique qui lutte contre les maladies à l’aide de tisanes ou de bouses de vaches, et émet moins de gaz à effets de serre.Le résultat est visible: alors que la parcelle de son voisin est revêtue d’un triste sol nu, des milliers de pâquerettes pointent leurs couleurs au milieu du domaine de Boris, à Nantoux (Côte d’Or). Entre les rangs, des moutons pâturent, véritables tondeuses naturelles qui “évitent un passage en tracteur” tout en laissant au sol un engrais naturel. Boris Champy n’a pas la prétention de demander à tous de suivre son exemple mais certaines de ses pratiques peuvent être reprises, croit-il, par exemple l’abolition des capsules en métal qui recouvrent les bouchons.Autre usage à éradiquer, selon lui: le brûlage des sarments (tiges coupées lors de la taille) qui charge l’air de C02 alors que, broyés, ils peuvent apporter aux sols de précieuses matières organiques.Outre la vigne, la neutralité se fera également dans les chais, estime la coopérative de La Chablisienne, premier producteur de Chablis (Yonne). Quand il a fallu penser à un nouvel entrepôt, elle a opté pour la réhabilitation d’une ancienne carrière plutôt qu’une nouvelle construction.”Elle aurait coûté 8 millions d’euros, contre 2,5 millions pour cette carrière. Et ici, la température reste toute l’année à 12-14 degrés, donc pas besoin de climatiser, ce qui économise beaucoup d’énergie. C’est une belle opération pour nous et pour la planète”, se réjouit Damien Leclerc, directeur général de La Chablisienne.Pour lui, l’objectif de neutralité en 2035 “semble réaliste”. “De toute façon, même si on s’arrête aux trois quarts du chemin, on aura quand même déjà parcouru trois quarts du chemin”.