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Au Bocuse d’Or, combat de chefs entre la France et les pays nordiques

Le mental est d’acier et le geste minuté, précis. Les chefs n’ont pas droit à l’erreur s’ils veulent décrocher lundi le Bocuse d’Or, “Graal” de la gastronomie aux allures de bras de fer entre la France et ses adversaires historiques, les Scandinaves.Vingt-quatre pays sont finalistes de ces Jeux olympiques de la cuisine, qui n’ont rien à envier aux grandes compétitions sportives et se déroulent depuis dimanche au Sirha, le salon des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration à Chassieu, près de Lyon.”Il faut qu’on tienne le choc”, affirme à l’AFP Paul Marcon, qui joue lui à domicile et vit enfin son “rêve de gosse” aux côtés de sa commis, Camille Pigot.L’Auvergnat de 28 ans, affichant une totale sérénité, s’est élancé pour la France à 9H30 pétantes, coup d’envoi de sa journée de “concentration non-stop, où on doit donner beaucoup, beaucoup de travail sur un temps réduit”, dit-il.Chaque équipe cuisine contre la montre. De délicates odeurs de cuisson se propagent assez rapidement dans la salle où résonnent cris et tonnerres d’applaudissements.Les candidats disposent de 4H40 pour servir à l’assiette un mets sublimant le céleri, le maigre et le homard. En parallèle, ils ont 5H30 pour réaliser un plateau, composé d’un plat et de trois garnitures, autour du chevreuil, du foie gras et du thé.La 20e édition du concours rend hommage à son fondateur, l’illustre chef lyonnais Paul Bocuse, disparu en 2018 à l’âge de 91 ans. Grand amoureux des produits du terroir et du gibier, il avait créé le Bocuse d’Or en 1987 dans le but de révolutionner les codes de la gastronomie de l’époque.Dans l’espace où évoluent les cordons bleus venus d’Islande, du Vietnam ou de Nouvelle-Zélande, la tension est à couper au couteau. Un essaim de toques blanches poche, flambe, déglace. Les mouvements sont quasi automatiques, comme une chorégraphie répétée maintes fois. Après deux années de préparation intense, “on connaît notre partition par cœur”, soulignait Paul Marcon en amont du jour J. Attention, “pas d’excès de confiance, mais de la bonne confiance pour se donner un peu d’adrénaline.”- “Comme au football” -Ni la ferveur des supporters en tribunes, ni les nuées de caméras circulant à travers les îlots ne semblent déconcentrer la crème de la cuisine de compétition, qui s’affaire aux fourneaux pour tout envoyer avant le gong final.Dans les gradins bondés, Magnus Rosendahl, 25 ans, connaît bien le chef danois Sebastian Holberg, vainqueur de la sélection européenne en qui il place toute sa confiance pour apporter à son pays, actuel tenant du titre, une quatrième consécration en finale du Bocuse d’Or.”Je veux l’aider à réaliser ses rêves”, dit-il à l’AFP. Pour encourager l’équipe danoise, qui forme comme “une petite famille”, Magnus frappe sans discontinuer sur son tambour, dans un nuage de confettis, chants patriotiques et fanfares.À quelques sièges, George Ulvestad, 44 ans, lui aussi doté de cheveux clairs et aux yeux bleu ciel, arbore un casque de Viking, hommage aux guerriers scandinaves du passé. “Le Danemark, la France, sont extrêmement bons”, reconnaît-il. “La compétition est très dure mais pour moi, la Norvège est la meilleure candidate”.Celle-ci totalise pour le moment cinq victoires au Bocuse d’Or, contre huit pour la France qui a remporté la précieuse statuette pour la dernière fois en 2021 grâce au Lyonnais Davy Tissot, aujourd’hui président du Comité international d’organisation du concours.Des spectateurs au concours du Bocuse d’Or 2025 au Salon international de la restauration, de l’hôtellerie et de l’alimentation (Sirha) à Chassieu, près de Lyon, le 27 janvier 2025Si les pays nordiques ont en effet prouvé qu’ils avaient “compris cette finesse, cette élégance, ce raffinement” nécessaires pour prétendre au podium, “la menace vient de partout”, estime auprès de l’AFP Romuald Fassenet, président de la Team France, et membre du jury.”C’est comme au football, où on veut toujours battre le Brésil. Au Bocuse d’Or: on veut battre la France !”

Jean-Marc Morandini condamné à 18 mois de prison avec sursis en appel pour harcèlement sexuel

Reconnu coupable d’avoir “usé de pressions pour obtenir un acte sexuel”, l’animateur de télévision Jean-Marc Morandini a été condamné lundi en appel à 18 mois de prison avec sursis pour harcèlement sexuel à l’encontre d’un jeune comédien.La cour d’appel de Paris a aggravé la peine de six mois d’emprisonnement avec sursis prononcée en première instance, en août 2023, à l’encontre de l’animateur de la chaîne CNews.Absent au délibéré, Jean-Marc Morandini devra en outre payer une amende de 10.000 euros et indemniser Gabriel, la victime de harcèlement.Il a également l’obligation de suivre des soins psychologiques.”Mon client est soulagé que justice lui soit à nouveau rendue. Il associe toutes les victimes de harcèlement sexuel à l’espoir que suscitera cette décision”, a fait savoir à l’AFP Me Antoine Lachenaud, l’avocat de Gabriel, âgé de 19 ans au moment des faits.Les avocates de Jean-Marc Morandini ont annoncé qu’elles allaient se “pourvoir en cassation”.”Jean-Marc Morandini s’est toujours comporté de façon respectueuse et professionnelle, sans jamais le moindre geste déplacé”, ont affirmé Mes Céline Lasek et Florence Rault dans un communiqué.L’animateur de 59 ans était poursuivi pour avoir encouragé des comédiens, âgés de 19 à 26 ans au moment des faits, entre juin et septembre 2015, à s’exhiber nus pour les castings d’une web-série intitulée “Les Faucons” dont il était le producteur.- “Personnage totalement fictif” -Une pseudo directrice de casting, Catherine Leclerc – qui n’était autre que Jean-Marc Morandini sous pseudonyme – leur avait adressé des courriels pour leur demander avec insistance d’envoyer des vidéos d’eux nus, le pubis rasé, et de scènes de masturbation parfois avec éjaculations.Selon les enquêteurs, le “personnage totalement fictif” de Catherine Leclerc, constituait une “figure maternelle et sécurisante inspirant confiance” notamment au plus jeune des plaignants, Gabriel, comédien sans agent, sans formation et sans expérience du milieu du cinéma, l’incitant “à toujours repousser ses limites dans l’acte de nature sexuelle, sous le prétexte allégué de travailler sa posture de comédien”.Ce jeune homme avait notamment reçu en août 2015 deux mails de la fausse Catherine, signés “maman”, lui demandant s’il était prêt à faire une fellation à Jean-Marc Morandini “qui n’est pas n’importe qui”.Jean-Marc Morandini a aussi été reconnu coupable de travail dissimulé concernant quatre comédiens dont Gabriel. La cour d’appel a condamné la société “Ne zappez pas ! Production” (NZPP), dont il est l’unique gérant, à une amende de 10.000 euros.”Nous sommes satisfaits de cette condamnation qui confirme la qualité de victime pour notre client”, a déclaré Besma Maghrebi, avocate d’un des plaignants pour travail dissimulé.”Je ressens un énorme soulagement de voir la justice reconnaître ma condition de victime. Cette condamnation met fin à huit ans de combat, de harcèlement et de calvaire”, a confirmé Quentin S., l’une des victimes, par l’intermédiaire de son conseil.En décembre 2022, l’animateur avait déjà été condamné à une peine d’un an de prison avec sursis assortie d’une obligation de soin de deux ans et son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais) pour des faits de “corruption de mineurs” commis sur trois adolescents entre 2009 et 2016, lors d’échanges électroniques à caractère sexuel et d’un casting à son domicile.La décision en appel doit être rendue le 5 mars. 

Auschwitz survivors return to death camp for 80th anniversary of liberation

Some of the few remaining survivors of Auschwitz returned to the notorious Nazi death camp on Monday as the world marked the 80th anniversary of its liberation.Auschwitz was the largest of the extermination camps and has become a symbol of Nazi Germany’s genocide of six million Jews. One million Jews and more than 100,000 non-Jews died …

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Psychiatrie: il y a urgence à répondre à la crise, selon le Comité d’éthique

Conditions d’accès dégradées, pénurie de moyens, inégalités territoriales: “l’urgence et la gravité” de la crise de la psychiatrie en France nécessitent un “plan” dédié, rapide et d’ampleur, souligne le Comité national d’éthique dans un avis rendu public lundi.Cet avis, intitulé “Enjeux éthiques relatifs à la crise de la psychiatrie: une alerte”, insiste sur l’urgence d’une réponse coordonnée et ambitieuse alors que les troubles psychiatriques touchent environ un Français sur cinq au cours de sa vie.Trois priorités sont énoncées par le comité: “garantir un accès à des soins psychiatriques dignes” et renforcer “la vigilance autour de la santé mentale de tous”; “lutter contre la stigmatisation et l’exclusion des personnes vivant avec des troubles psychiatriques”; renforcer la formation et la recherche dans toutes les disciplines concourant à la prise en charge psychiatrique.”Les populations en détresse ont besoin de réponses rapides et effectives; tout comme les professionnels de santé, fatigués et inquiets”, souligne le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), qui s’est auto-saisi du sujet.S’il “accueille avec satisfaction” le choix de la santé mentale comme grande cause nationale 2025 par les gouvernements Barnier puis Bayrou, l’organisme, qui mêle médecins, scientifiques, juristes et philosophes, préconise “un véritable plan psychiatrie” pluriannuel.”Depuis une dizaine d’années, plus d’une vingtaine de rapports ont dénoncé les difficultés de prise en charge, d’accès aux soins, parfois les maltraitances, notamment de la contention – liées pour beaucoup à des manques de personnel. Et le paradoxe est l’absence de réponse politique forte”, a résumé devant la presse Sophie Crozier, neurologue hospitalière et corapporteure de l’avis.Autre corapporteure, la psychiatre Angèle Consoli a notamment relevé “la très grande pénurie de moyens”, notant entre autres qu’à l’hôpital, “en 40 ans, on a fermé 60% des lits” pour un virage ambulatoire non compensé par d’autres accueils.”Quand on a besoin d’une place en hospitalisation, il y a des listes d’attente, les troubles s’aggravent, ça finit aux urgences… ou des mineurs se retrouvent parfois dans des services de psychiatrie adulte”, a-t-elle pointé.Pour le CCNE, “c’est une question de moyens, mais pas seulement. C’est aussi la vision des autres disciplines sur la psychiatrie et les malades, et la vision de la société qui doit changer, comme cela a été le cas pour les malades du cancer”, a souligné son président, Jean-François Delfraissy.

Forte hausse du chômage en France dans un paysage économique incertain

Plus de doutes, la remontée du chômage se confirme en France: le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail a connu une hausse marquée au quatrième trimestre 2024 sur fond de baisse des embauches et de multiplication des plans sociaux.Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) inscrits à France Travail a augmenté de 3,9% au quatrième trimestre par rapport au troisième trimestre, la plus forte remontée du chômage en France (hors Mayotte) en une décennie en dehors de la crise du Covid, selon les chiffres publiés lundi par le ministère du Travail.Chez les jeunes de moins de 25 ans, la hausse atteint 8,5% sur le trimestre en France métropolitaine (contre 4% en moyenne dans l’Hexagone), précise le département des études du ministère (Dares).Dans la France entière, le nombre de chômeurs de catégorie A atteint 3,138 millions au 4e trimestre, soit 117.000 chômeurs de plus sur un trimestre. Une part de cette hausse (+36.000) est toutefois due au basculement de demandeurs d’emploi de catégorie B ou C – activité réduite- vers la catégorie A.En incluant l’activité réduite (Catégories A,B et C), le nombre des demandeurs d’emploi augmente de 1,7% à 5,495 millions sur le trimestre, et de 1,8% sur un an.Signe que le retournement du marché de l’emploi est récent: la hausse du chômage pour les catégories A,B et C est plus forte pour ceux inscrits depuis moins d’un an à France Travail (+2,3% en France métropolitaine) et même depuis moins de trois mois (2,8%) que pour ceux déjà au chômage depuis plus d’un an (+1,1%).-“Vraie rupture”-Les principaux organismes économiques s’attendent à une hausse du chômage en 2025. Dans sa dernière note de conjoncture mi-décembre, l’Insee a estimé que le taux de chômage (mesuré au sens du BIT et permettant des comparaisons internationales) devrait passer de 7,4% actuellement à 7,6% de la population active d’ici à la mi-2025. Le taux de chômage du quatrième trimestre est attendu le 11 février.Les chiffres du quatrième trimestre marquent “une vraie rupture: on ne s’attendait pas à ce que ça soit bon, mais là c’est très mauvais”, a réagi pour l’AFP Mathieu Plane, directeur adjoint du département Analyse et prévision à l’OFCE.”Il y a la remontée des faillites” et également “l’ajustement budgétaire qui est attendu avec beaucoup d’incertitude, qui a été renforcée par la censure”, les entreprises anticipant la fin ou le rabotage de certaines aides, comme sur l’apprentissage, ajoute l’économiste.Alors que la vigueur du marché du travail avait surpris les économistes depuis la crise du Covid et que nombre d’entreprises peinaient à embaucher, l’Urssaf a rapporté la semaine dernière que les déclarations d’embauche étaient reparties à la baisse au quatrième trimestre, perdant 2,4% par rapport au trimestre précédent.Mathieu Plane souligne que la question est maintenant de savoir si le fait d’adopter un budget va “rassurer” les entreprises, dans un contexte de multiplication des faillites et de baisse des carnets de commande.Dans le meilleur des cas, la brusque remontée du chômage pourrait être liée à un facteur conjoncturel, alors que les Jeux olympiques avaient soutenu l’activité et l’emploi durant l’été.”Est-ce qu’on est sur une tendance très haussière et ou est-ce que c’est juste la quatrième trimestre qui est mauvais ?”, s’interroge l’économiste.Tous ces chiffres sont “cohérents avec ceux des faillites et des plans sociaux”, relève Nathalie Chusseau, économiste à l’université de Lille. Elle note aussi que l’environnement international, déjà dégradé avec la récession en Allemagne, connaît désormais des incertitudes encore plus grandes après l’arrivée de Donald Trump aux Etats-Unis et ses menaces de guerres commerciales.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Crues: l’Ille-et-Vilaine en vigilance rouge, pas d’accalmie en vue

“Il y a 50 cm d’eau dans toute la maison, on n’a jamais vu ça”: l’Ille-et-Vilaine est placée lundi en vigilance rouge pour crues après les importantes précipitations de la dépression Herminia qui ont provoqué des inondations sans précédent depuis 40 ans à Rennes et ses alentours.Comme cette habitante d’Amanlis, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Rennes, des dizaines de personnes dans le département ont dû évacuer leur logement devant l’inexorable montée des eaux entamée ce week-end.”C’est monté très vite cette nuit. Le voisin a 70 cm !”, témoigne cette habitante du lieu-dit Le Pont de Seiche, âgée d’une quarantaine d’années et qui souhaite rester anonyme, en chargeant des affaires dans sa petite voiture.Et la situation risque encore de s’aggraver par endroits dans la journée de lundi, selon le bulletin publié à 10h00 par Météo-France.En Bretagne, ce sont surtout la Vilaine médiane et la Seiche, placées en vigilance rouge, qui affichent des niveaux préoccupants avec des crues “exceptionnelles” et qui “devraient être durables” compte tenu des précipitations attendues jusqu’en milieu de semaine, prévient de son côté Vigicrues.Sur la Seiche, le niveau est monté à plus de deux mètres lundi matin, battant le record de 1966 (1,83 m).Selon les prévisions de Vigicrues, l’eau devrait continuer à monter mardi et pourrait dépasser 2,25 m. “On quitte la maison, pas le choix”, lance la quadragénaire.- 1.800 parpaings -Toujours au sud de Rennes, la Vilaine médiane dépasse par endroits le record de 2001.”On ne peut plus traverser le bourg”, où entre 40 et 50 maisons sont inondées, a indiqué à l’AFP le maire de Guichen Pont-Réan, Dominique Delamarre, qui a supervisé l’évacuation de certains habitants depuis dimanche.”On a toute une rue commerçante de Pont-Réan avec des habitations, des commerces qui sont touchés”, explique le maire, dont les services ont déjà mis en place 1.800 parpaings.Déjà venue la veille pour mettre en sécurité le matériel informatique de son cabinet, l’architecte Charlotte Piel a dû revenir lundi à cause de la rapidité de la crue. “L’eau monte très vite. Donc je surélève – avec de l’aide heureusement – avec des parpaings tous les meubles en bois massif qui craignent le plus”, explique-t-elle à une journaliste de l’AFP.A Rennes, traversée par deux cours d’eau gonflés par les pluies, la mairie avait pris dès samedi soir un arrêté d’évacuation pour quatre rues proches du canal Saint-Martin, où les péniches ont atteint le même niveau que les voitures et de nombreuses voies interdites d’accès.”Ce qui m’impressionne le plus, c’est la hauteur des bateaux”, s’exclame Gilbert Le Bihan, venu spécialement d’une commune voisine pour contempler les dégâts. “Ça fait peur. Avec le réchauffement climatique ça va arriver de plus en plus souvent”, lâche son épouse Pascale.Dimanche en fin d’après-midi, environ 400 Rennais ont été évacués à titre préventif, avec plusieurs gymnases pour accueillir les personnes sans solution d’hébergement.Un seul restait ouvert lundi matin dans le centre-ville. Une trentaine de personnes y ont passé la nuit, a indiqué un responsable de la Croix-Rouge gérant le site.Cinq autres départements de l’ouest sont maintenus en vigilance orange crues (le Calvados, l’Eure, l’Orne, la Mayenne et le Maine-et-Loire). Mais si les niveaux des cours d’eau demeurent élevés, “il n’est pas attendu d’aggravations significatives dans ces secteurs”, souligne Vigicrues.- “Vagues puissantes” -Cette aggravation de la situation en Ille-et-Vilaine fait suite au passage dimanche de la dépression Herminia, qui a succédé à la tempête Eowyn.Elle a entraîné des pluies et des coups de vent sur le nord-ouest de la France, notamment la Bretagne où environ 20.000 clients étaient privés d’électricité lundi à 07H00, selon le gestionnaire du réseau Enedis.La tempête a aussi perturbé la circulation des trains en Bretagne et en Normandie, avec des dizaines de trains annulés encore lundi.Les vents forts liés à Herminia engendrent des “vagues puissantes” qui viennent toucher le littoral breton, nécessitant le passage en vigilance orange vagues-submersion du Finistère et du Morbihan, souligne Météo-France.Dans la nuit, c’est tout le littoral allant du Finistère aux Pyrénées-Atlantiques qui sera en vigilance orange.Quant aux Hautes-Alpes, elles sont maintenues en vigilance orange pour les avalanches (risque de 4 sur une échelle de 5) en raison des fortes précipitations attendues sur les Alpes du Sud.et-ban-mas-cor/mb/sp

Crues: l’Ille-et-Vilaine en vigilance rouge, pas d’accalmie en vue

“Il y a 50 cm d’eau dans toute la maison, on n’a jamais vu ça”: l’Ille-et-Vilaine est placée lundi en vigilance rouge pour crues après les importantes précipitations de la dépression Herminia qui ont provoqué des inondations sans précédent depuis 40 ans à Rennes et ses alentours.Comme cette habitante d’Amanlis, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Rennes, des dizaines de personnes dans le département ont dû évacuer leur logement devant l’inexorable montée des eaux entamée ce week-end.”C’est monté très vite cette nuit. Le voisin a 70 cm !”, témoigne cette habitante du lieu-dit Le Pont de Seiche, âgée d’une quarantaine d’années et qui souhaite rester anonyme, en chargeant des affaires dans sa petite voiture.Et la situation risque encore de s’aggraver par endroits dans la journée de lundi, selon le bulletin publié à 10h00 par Météo-France.En Bretagne, ce sont surtout la Vilaine médiane et la Seiche, placées en vigilance rouge, qui affichent des niveaux préoccupants avec des crues “exceptionnelles” et qui “devraient être durables” compte tenu des précipitations attendues jusqu’en milieu de semaine, prévient de son côté Vigicrues.Sur la Seiche, le niveau est monté à plus de deux mètres lundi matin, battant le record de 1966 (1,83 m).Selon les prévisions de Vigicrues, l’eau devrait continuer à monter mardi et pourrait dépasser 2,25 m. “On quitte la maison, pas le choix”, lance la quadragénaire.- 1.800 parpaings -Toujours au sud de Rennes, la Vilaine médiane dépasse par endroits le record de 2001.”On ne peut plus traverser le bourg”, où entre 40 et 50 maisons sont inondées, a indiqué à l’AFP le maire de Guichen Pont-Réan, Dominique Delamarre, qui a supervisé l’évacuation de certains habitants depuis dimanche.”On a toute une rue commerçante de Pont-Réan avec des habitations, des commerces qui sont touchés”, explique le maire, dont les services ont déjà mis en place 1.800 parpaings.Déjà venue la veille pour mettre en sécurité le matériel informatique de son cabinet, l’architecte Charlotte Piel a dû revenir lundi à cause de la rapidité de la crue. “L’eau monte très vite. Donc je surélève – avec de l’aide heureusement – avec des parpaings tous les meubles en bois massif qui craignent le plus”, explique-t-elle à une journaliste de l’AFP.A Rennes, traversée par deux cours d’eau gonflés par les pluies, la mairie avait pris dès samedi soir un arrêté d’évacuation pour quatre rues proches du canal Saint-Martin, où les péniches ont atteint le même niveau que les voitures et de nombreuses voies interdites d’accès.”Ce qui m’impressionne le plus, c’est la hauteur des bateaux”, s’exclame Gilbert Le Bihan, venu spécialement d’une commune voisine pour contempler les dégâts. “Ça fait peur. Avec le réchauffement climatique ça va arriver de plus en plus souvent”, lâche son épouse Pascale.Dimanche en fin d’après-midi, environ 400 Rennais ont été évacués à titre préventif, avec plusieurs gymnases pour accueillir les personnes sans solution d’hébergement.Un seul restait ouvert lundi matin dans le centre-ville. Une trentaine de personnes y ont passé la nuit, a indiqué un responsable de la Croix-Rouge gérant le site.Cinq autres départements de l’ouest sont maintenus en vigilance orange crues (le Calvados, l’Eure, l’Orne, la Mayenne et le Maine-et-Loire). Mais si les niveaux des cours d’eau demeurent élevés, “il n’est pas attendu d’aggravations significatives dans ces secteurs”, souligne Vigicrues.- “Vagues puissantes” -Cette aggravation de la situation en Ille-et-Vilaine fait suite au passage dimanche de la dépression Herminia, qui a succédé à la tempête Eowyn.Elle a entraîné des pluies et des coups de vent sur le nord-ouest de la France, notamment la Bretagne où environ 20.000 clients étaient privés d’électricité lundi à 07H00, selon le gestionnaire du réseau Enedis.La tempête a aussi perturbé la circulation des trains en Bretagne et en Normandie, avec des dizaines de trains annulés encore lundi.Les vents forts liés à Herminia engendrent des “vagues puissantes” qui viennent toucher le littoral breton, nécessitant le passage en vigilance orange vagues-submersion du Finistère et du Morbihan, souligne Météo-France.Dans la nuit, c’est tout le littoral allant du Finistère aux Pyrénées-Atlantiques qui sera en vigilance orange.Quant aux Hautes-Alpes, elles sont maintenues en vigilance orange pour les avalanches (risque de 4 sur une échelle de 5) en raison des fortes précipitations attendues sur les Alpes du Sud.et-ban-mas-cor/mb/sp

Paris: spectaculaire incendie à la mairie du 12e arrondissement

La mairie du 12e arrondissement de Paris a été endommagée par un spectaculaire incendie qui a embrasé son campanile haut d’une trentaine de mètres dans la nuit de dimanche à lundi, sans faire de victime. Le sinistre, dont l’origine est encore indéterminée, a mobilisé d’importants moyens de lutte contre le feu.”A ce stade rien ne laisse penser à un incendie volontaire”, a indiqué le parquet de Paris sollicité par l’AFP,  soulignant que “les recherches sur les causes de l’incendie étudieront notamment les conditions de sécurité des travaux de réfection de la toiture, et le dispositif électrique du bâtiment”.L’incendie a été “maîtrisé” après un peu plus de trois heures d’intervention, a précisé à l’AFP un porte-parole de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), qui a été alertée vers 03H20 et a engagé une soixantaine d’engins et 150 soldats du feu.Sept lances à incendie et des échelles ont été déployées pour combattre les flammes menaçant cet édifice du XIXe siècle situé dans le sud-est de la capitale.Le “feu de toiture” a “attaqué” le campanile haut de plus de 35 mètres et qui coiffe le bâtiment, selon le lieutenant Matthieu Lamouliatte, officier de communication de la BSPP.La toiture est “gravement endommagée” et la flèche “n’est pas stabilisée”, a indiqué la mairie de Paris à l’AFP. “Une incertitude demeure sur la stabilité de la flèche, qui menace toujours de s’effondrer”, a également déclaré en début de matinée sur RTL le préfet de police Laurent Nuñez, estimant qu'”il faudra sans doute plusieurs jours pour expertiser tout ça”.”Les quatre piliers du beffroi n’ont pas été touchés”, a précisé à la presse sur place le lieutenant Lamouliatte. “Les architectes de la mairie de Paris prennent le relais pour savoir si la flèche va se coucher”, a-t-il ajouté vers 08H20, indiquant alors qu’elle ne menaçait plus de s’effondrer.S’agissant des dégâts, “il y un trou juste derrière le beffroi, grignoté par les flammes”, a précisé le gradé.- Continuité du service public -La maire de Paris Anne Hidalgo a déploré un “très grave incendie” qui a causé “des dégâts considérables” à la mairie du 12e. “Je salue l’exceptionnelle intervention des pompiers de Paris pour maîtriser cet incendie qui n’a pas fait de victime”, a-t-elle souligné dans un communiqué. “La Ville de Paris active dès à présent sa cellule de crise et une cellule psychologique est mise en place”, a ajouté Mme Hidalgo. “L’ensemble des services publics aux habitantes et habitants sont d’ores et déjà maintenus et seront assurés dans la mairie du 11e”, a-t-elle encore affirmé.Selon la mairie, “la priorité est de sécuriser les registres de l’état civil qui sont déjà protégés pour faire face à ce type d’incident”. Un large périmètre avait été établi dès le petit matin par la police autour de l’imposant édifice, a constaté une journaliste de l’AFP. – “Emotion” – “Le feu s’est propagé avec le vent et tout est inondé parce qu’il a continué à pleuvoir”, a témoigné en début de matinée auprès de l’AFP une riveraine, qui n’a pas donné son nom, confiant avoir été prévenue du sinistre vers 06H00 et avoir été rassurée d’apprendre que le gardien de la mairie – qui réside sur place – était “en sécurité”.L’édifice n’étant mitoyen avec aucun immeuble, l’incendie n’a présenté aucun risque de propagation.Les pompiers prévoyaient de rester “au chevet” du bâtiment une bonne partie de la journée de lundi, selon le lieutenant Lamouliatte.”A l’intérieur, sous la toiture, il va falloir évacuer l’eau” déversée, a-t-il indiqué.En début de matinée, les pompiers maintenaient des moyens aériens et de reconnaissance dans le bâtiment, avec des caméras thermiques, tout en allégeant le dispositif d’intervention.La BSPP a engagé son module spécialisé dans la conservation des oeuvres, qui a d’ores et déjà “sorti des registres d’état-civil” et “déplacé du mobilier”, selon le lieutenant Lamouliatte.”Quelle émotion devant l’incendie de la mairie du 12e arrondissement qui nous rappelle tant celui de Notre-Dame de Paris”, quand la cathédrale avait été dévorée par les flammes en 2019 et sa flèche s’était effondrée, a réagi sur X la ministre de la Culture Rachida Dati.al-tll-juc-mk/asl/hj