AFP Top News

A Redon, menacée d’une crue historique, l’inquiétude “commence à monter”

A Redon, où la Vilaine pourrait frôler ses niveaux de crue historiques, les évacuations s’accéléraient mercredi et, si les habitants sont habitués aux caprices des eaux dans ce secteur d’Ille-et-Vilaine, l’inquiétude “commence à monter” chez certains.La ville de 9.400 habitants, coincée entre le canal de Nantes à Brest, le fleuve Vilaine et la rivière Oust et construite dans une terre de marais, voit l’eau monter inexorablement.”Ce n’est pas la panique”, dit d’un ton calme Wilfried Lucas, venu voir l’inondation de la Vilaine au niveau du pont qui relie la ville à Saint-Nicolas-de-Redon, aussi fortement impactée.Pour autant, ses proches “commencent à s’inquiéter parce qu’on ne sait pas quand ça va s’arrêter de monter”, avoue cet habitant de Redon.Dans les quartiers bas de la ville, où passent le canal et la Vilaine et donc sujets aux inondations, des sacs de sable ou des batardeaux sont disposés devant des portes d’immeubles et de commerces. Des tuyaux crachent l’eau de la cave inondée d’un magasin.Un ballet de véhicules de la police municipale, de la gendarmerie, de CRS, de pompiers ou encore de la sécurité civile s’active sous une pluie qui s’est interrompue à la mi-journée.La crue s’annonce comme exceptionnelle. “On est vraiment dans le niveau des crues historiques, à quelques centimètres” près, avertit le maire de Redon Pascal Duchêne.”Le leitmotiv de la journée, (…) c’est l’accélération de l’évacuation de la population des quartiers inondés”, et “le maximum” avant la nuit, annonce-t-il.- Poursuite des évacuations -Le nombre d’habitants “potentiellement à accueillir dépassera peut-être le millier (…), étant entendu que beaucoup de nos concitoyens ont déjà trouvé par eux-mêmes des moyens d’hébergement”, a ajouté l’élu.”On va passer de convaincre à obliger”, insiste-t-il.Roxane Bourcier, 24 ans, infirmière qui habite au 2e étage d’un immeuble sur le quai Jean Bart, a été incitée à quitter son logement dès mardi, par du porte-à-porte effectué par les secours.”Je me suis dit que je pourrais partir ce matin vu qu’ils avaient installé le barrage mais en fait, c’était déjà trop tard”, dit-elle à côté du quai inondé. Evacuée par les secours, elle trouvera refuge chez sa tante, avant de revenir chez elle “peut-être la semaine prochaine”.Le pic de crue est prévu “soit en fin de journée soit d’ici demain en fonction des précipitations”, souligne le chef du groupement des pompiers sud-ouest d’Ille-et-Vilaine, le lieutenant-colonel Frédéric Katuszinski.Car, après les fortes précipitations d’Herminia, qui ont fait déborder les cours d’eau plus au nord, vers Rennes, l’onde de crue descend sur Redon, aggravée mercredi par les pluies importantes de la dépression Ivo.Des boudins gonflés d’eau ont été installés sur deux quais mais les hauteurs d’eau annoncées sont telles que ces moyens s’avèrent inefficaces.Maud Violette, 52 ans, qui vit sur un bateau, a elle passé la nuit de mardi à mercredi dans un gymnase, transformé en centre d’accueil. “Tout le monde a dû quitter le port”, dit-elle.  “Il n’y a pas d’inondation dans le bateau mais pour rejoindre le quai on est obligé de mettre les pieds dans l’eau jusqu’aux genoux”.Une vingtaine de personnes ont été hébergées dans la nuit de mardi à mercredi dans ce gymnase. Un deuxième centre d’hébergement, portant la capacité totale d’accueil à 200 personnes, a également été annoncé par le maire.Dans la rue piétonne de Redon, qui débouche sur le port, le gérant du bar le Triskal prend les choses avec philosophie, comme les habitués présents.Ce n’est pas la première crue pour Richard Tual. “En 1995 je me souviens, j’étais lycéen, les camions militaires faisaient traverser les travailleurs”, se souvient-il.”Il y a une bonne compréhension de la situation, il n’y a pas de panique non plus”, constate le maire de Redon, même si pour les personnes obligées d’évacuer, “il peut y avoir de l’angoisse, c’est tout à fait normal”.”Ne vous inquiétez pas, on est waterproof ici !”, lâche un restaurateur en raccompagnant un client à la porte.

Protection de l’enfance: la Défenseure des droits interpelle l’Etat après de “lourdes défaillances”

Accroître le soutien financier aux départements, recruter davantage d’assistants sociaux en milieu scolaire, renforcer les moyens de la justice: la Défenseure des droits interpelle l’État, dans une décision publiée mercredi, et le presse d’agir face aux “lourdes défaillances” observées dans la protection de l’enfance. Dirigée par Claire Hédon, l’autorité indépendante, dont l’une des prérogatives est de veiller au respect des droits des enfants, demande au gouvernement de “rendre compte des suites données” à ses recommandations dans un “délai de quatre mois”.Dans sa “décision-cadre” de plus de 60 pages, la Défenseure des droits fait le constat qu’en dépit de nombreuses interpellations, la situation de la protection de l’enfance “se dégrade, de manière plus marquée ces dernières années.”  “En 2022, pour la première fois, des magistrats, juges des enfants, ont attiré (notre) attention sur la situation de la protection de l’enfance dans leur département, faisant état de lourdes défaillances du dispositif, avec un impact très défavorable sur la situation des enfants”, ajoute-t-elle.Au total, l’organisation émet, dans cette décision publiée un an après la mort de Lily – une jeune adolescente de 15 ans retrouvée pendue dans un hôtel où elle avait été placée par l’aide sociale à l’enfance – plus d’une trentaine de recommandations.Concernant le financement de la protection de l’enfance, secteur géré par les départements depuis les lois de décentralisation de 1982 et 1983, la Défenseure des droits recommande à l’État “de compenser les charges induites par les obligations nouvelles pesant sur les départements, et d’augmenter significativement la partie de son budget consacrée aux solidarités”.Elle appelle parallèlement à “donner à la justice les moyens d’assumer son rôle” dans la protection des enfants. Faute de financement suffisant et de professionnels disponibles, les délais d’audiencement ou de réalisation des enquêtes sociales se révèlent largement “insatisfaisants”, selon elle. – “Urgence” -Sur le plan de la prévention, la Défenseure des droits considère qu’il “y a urgence” à intervenir en faveur d’un “service social scolaire solide”, “y compris dans les écoles élémentaires”.Elle recommande également d’intégrer à la formation initiale des enseignants de modules relatifs à “la protection de l’enfance, aux droits de l’enfant, à la lutte contre toutes les formes de violences”.Dans un contexte de crise, “la tentation est grande d’empiler en urgence des solutions partielles défaillantes et d’adopter des réflexes défensifs”, estime l’institution. Elle cite les mineurs non accompagnés (MNA) et les enfants en situation de handicap désormais “pointés comme n’ayant pas leur place dans les établissements de la protection de l’enfance”.Or, “tous les enfants en danger ont vocation à être protégés par un dispositif de protection de l’enfance exempte de toute discrimination.”Sur la question spécifique des MNA, point de crispation régulière entre l’Etat et les départements, la Défenseure des droits appelle ces derniers à ajuster leur dispositif d’accueil provisoire “en lien avec les préfectures” et déplore “l’insuffisance des réponses de l’État dans l’ensemble des départements concernés”.- Santé mentale -Concernant les jeunes majeurs enfin, sur lesquels les associations tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs années, elle insiste sur l’importance de leur accorder un “accompagnement adapté à leurs besoins”.La Défenseure des droits émet également des inquiétudes sur les “difficultés relatives à l’accès aux soins en santé mentale” pour les enfants concernés. Ces enfants, “dont les symptômes peuvent provenir de troubles de l’attachement développés dans les premiers mois et années de vie, sont malheureusement amenés à subir régulièrement des ruptures de parcours et des réorientations multiples”, note-t-elle. Dans le même temps, elle appelle à généraliser les unités d’accueil pédiatrique enfants en danger (UAPED). Selon les derniers chiffres officiels, quelque 390.000 enfants font l’objet d’une mesure de protection au titre de l’aide sociale à l’enfance (ex-Ddass). Le secteur est touché de plein fouet par une pénurie de professionnels, un déficit de structures d’accueil et un nombre croissant de jeunes à protéger. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Crues: la dépression Ivo aggrave les inondations, Redon au coeur des inquiétudes

Sous une pluie battante, des habitants regardent l’eau monter dans les rues de Redon: la dépression Ivo aggrave mercredi les inondations causées par les tempêtes Eowyn et Herminia en Ille-et-Vilaine, tandis que la Loire-Atlantique et le Morbihan ont été eux aussi maintenus en vigilance rouge pour crues.Entouré de rivières, de marais et d’un canal, le secteur de Redon, en Ille-et-Vilaine, limitrophe du Morbihan et de la Loire-Atlantique, est particulièrement vulnérable et quelque 20 personnes ont déjà été hébergées dans un gymnase depuis mardi soir.D’autres, comme Wilfried Lucas, 52 ans, voient leur domicile “encerclé” par les eaux “mais ce n’est pas la panique”, confie-t-il à l’AFP.Partout dans la ville, des parpaings et sacs de sable ont été disposés devant les portes d’immeubles et de commerces. La Vilaine a envahi plusieurs rues du centre-ville, effaçant les limites entre le fleuve et ses rives, où s’activent des pompiers, l’eau jusqu’aux mollets.Mille mètres de barrages anti-crues ont été installés sur les quais de Redon, selon la préfecture.Le pic de crue doit y survenir soit “en fin de journée soit d’ici demain en fonction des précipitations” charriées par la dépression Ivo, explique le chef du groupement des pompiers sud-ouest d’Ille-et-Vilaine, le lieutenant-colonel Frédéric Katuszinski.Ces pluies, accompagnées de fortes rafales de vent balayant le nord-ouest du pays selon Météo-France, saturent toujours plus les cours d’eau et barrages, que les tempêtes Eowyn et Herminia ont déjà fait déborder ce week-end, inondant notamment Rennes et plusieurs autres communes d’Ille-et-Vilaine.A Redon, le nombre d’habitants “potentiellement à accueillir dépassera peut-être le millier”, prévient son maire, Pascal Duchêne. Si nécessaire, “on va passer de convaincre à obliger” à évacuer.”On est vraiment dans le niveau des crues historiques, à quelques centimètres”, estime-t-il.”Est évoquée une crue qui serait supérieure à celle de 1936, elle-même supérieure à celle de 1995″, renchérit le lieutenant-colonel Katuszinski.A 12H35, le niveau de l’eau enregistré par Vigicrues à la station du “canal de Nantes” s’affiche à 5,40 mètres, soit une hausse de 24 cm en 24 heures. Et sur une autre station, celle du Quai Duguay-Trouin, la dernière mesure indique 5,09 mètres, contre 4,74 mètres la veille.- Inondations “très importantes” -Dans l’ensemble de l’Ille-et-Vilaine, depuis dimanche, “plus de 1.000 personnes ont été évacuées (établissements sanitaires et médico-sociaux compris)”, selon la préfecture.Dans le centre de Rennes, le niveau de la Vilaine baissait légèrement mercredi matin, a constaté une journaliste de l’AFP.Mais le répit sera de courte durée en raison de la pluie mercredi, a prévenu dès mardi Nathalie Appéré, maire de Rennes, appelant à la vigilance dans la cité bretonne, située à la confluence de l’Ille et de la Vilaine — deux cours d’eau sortis de leur lit et aux crues inédites depuis plus de 40 ans.”Des inondations très importantes sont possibles y compris dans les zones rarement inondées”, estime Vigicrues dans son dernier bulletin de 09H55. Des coefficients de marée importants en Bretagne risquent aussi de contrarier “l’évacuation des crues formées”.Toujours dans le Grand-Ouest, la Sarthe a rejoint en matinée les départements du Calvados, Maine-et-Loire, Mayenne et de l’Orne, placés sous vigilance orange pour les crues. La Loire-Atlantique, le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine restent en alerte rouge.- 800 appels quotidiens -A Rennes, lors d’une cellule de crise à laquelle l’AFP a pu assister, les équipes de la mairie se préparaient dès mardi à une nouvelle montée des eaux.Projetant sur un écran des cartes précises de la ville, Loann Cuvillier, ingénieur hydraulicien en charge de la prévention des risques, prévient que deux scénarios sont possibles à la suite des pluies de la dépression Ivo.”Si on est optimistes, c’est 25 cm de plus (sur les cours d’eau), si on est pessimistes, c’est 50 cm: c’est difficile à quantifier”, explique-t-il. Plusieurs mesures ont été prises par la mairie pour aider les Rennais à se préparer à une nouvelle hausse de la Vilaine : distribution de parpaings, éclairage public maintenu la nuit pour faciliter d’éventuelles évacuations. Plus de 100 routes ont été coupées ou déviées, selon la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Quelque 800 appels liés aux inondations sont recensés quotidiennement par les sapeurs-pompiers depuis samedi en Ille-et-Vilaine et une quarantaine aboutit à des interventions, a estimé auprès de l’AFP le capitaine Romain Bertin-Butler.

Crues: la dépression Ivo aggrave les inondations, Redon au coeur des inquiétudes

Sous une pluie battante, des habitants regardent l’eau monter dans les rues de Redon: la dépression Ivo aggrave mercredi les inondations causées par les tempêtes Eowyn et Herminia en Ille-et-Vilaine, tandis que la Loire-Atlantique et le Morbihan ont été eux aussi maintenus en vigilance rouge pour crues.Entouré de rivières, de marais et d’un canal, le secteur de Redon, en Ille-et-Vilaine, limitrophe du Morbihan et de la Loire-Atlantique, est particulièrement vulnérable et quelque 20 personnes ont déjà été hébergées dans un gymnase depuis mardi soir.D’autres, comme Wilfried Lucas, 52 ans, voient leur domicile “encerclé” par les eaux “mais ce n’est pas la panique”, confie-t-il à l’AFP.Partout dans la ville, des parpaings et sacs de sable ont été disposés devant les portes d’immeubles et de commerces. La Vilaine a envahi plusieurs rues du centre-ville, effaçant les limites entre le fleuve et ses rives, où s’activent des pompiers, l’eau jusqu’aux mollets.Mille mètres de barrages anti-crues ont été installés sur les quais de Redon, selon la préfecture.Le pic de crue doit y survenir soit “en fin de journée soit d’ici demain en fonction des précipitations” charriées par la dépression Ivo, explique le chef du groupement des pompiers sud-ouest d’Ille-et-Vilaine, le lieutenant-colonel Frédéric Katuszinski.Ces pluies, accompagnées de fortes rafales de vent balayant le nord-ouest du pays selon Météo-France, saturent toujours plus les cours d’eau et barrages, que les tempêtes Eowyn et Herminia ont déjà fait déborder ce week-end, inondant notamment Rennes et plusieurs autres communes d’Ille-et-Vilaine.A Redon, le nombre d’habitants “potentiellement à accueillir dépassera peut-être le millier”, prévient son maire, Pascal Duchêne. Si nécessaire, “on va passer de convaincre à obliger” à évacuer.”On est vraiment dans le niveau des crues historiques, à quelques centimètres”, estime-t-il.”Est évoquée une crue qui serait supérieure à celle de 1936, elle-même supérieure à celle de 1995″, renchérit le lieutenant-colonel Katuszinski.A 12H35, le niveau de l’eau enregistré par Vigicrues à la station du “canal de Nantes” s’affiche à 5,40 mètres, soit une hausse de 24 cm en 24 heures. Et sur une autre station, celle du Quai Duguay-Trouin, la dernière mesure indique 5,09 mètres, contre 4,74 mètres la veille.- Inondations “très importantes” -Dans l’ensemble de l’Ille-et-Vilaine, depuis dimanche, “plus de 1.000 personnes ont été évacuées (établissements sanitaires et médico-sociaux compris)”, selon la préfecture.Dans le centre de Rennes, le niveau de la Vilaine baissait légèrement mercredi matin, a constaté une journaliste de l’AFP.Mais le répit sera de courte durée en raison de la pluie mercredi, a prévenu dès mardi Nathalie Appéré, maire de Rennes, appelant à la vigilance dans la cité bretonne, située à la confluence de l’Ille et de la Vilaine — deux cours d’eau sortis de leur lit et aux crues inédites depuis plus de 40 ans.”Des inondations très importantes sont possibles y compris dans les zones rarement inondées”, estime Vigicrues dans son dernier bulletin de 09H55. Des coefficients de marée importants en Bretagne risquent aussi de contrarier “l’évacuation des crues formées”.Toujours dans le Grand-Ouest, la Sarthe a rejoint en matinée les départements du Calvados, Maine-et-Loire, Mayenne et de l’Orne, placés sous vigilance orange pour les crues. La Loire-Atlantique, le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine restent en alerte rouge.- 800 appels quotidiens -A Rennes, lors d’une cellule de crise à laquelle l’AFP a pu assister, les équipes de la mairie se préparaient dès mardi à une nouvelle montée des eaux.Projetant sur un écran des cartes précises de la ville, Loann Cuvillier, ingénieur hydraulicien en charge de la prévention des risques, prévient que deux scénarios sont possibles à la suite des pluies de la dépression Ivo.”Si on est optimistes, c’est 25 cm de plus (sur les cours d’eau), si on est pessimistes, c’est 50 cm: c’est difficile à quantifier”, explique-t-il. Plusieurs mesures ont été prises par la mairie pour aider les Rennais à se préparer à une nouvelle hausse de la Vilaine : distribution de parpaings, éclairage public maintenu la nuit pour faciliter d’éventuelles évacuations. Plus de 100 routes ont été coupées ou déviées, selon la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Quelque 800 appels liés aux inondations sont recensés quotidiennement par les sapeurs-pompiers depuis samedi en Ille-et-Vilaine et une quarantaine aboutit à des interventions, a estimé auprès de l’AFP le capitaine Romain Bertin-Butler.

Prayer and dance: hundreds of millions in Asia celebrate Year of the Snake

From incense offerings and vibrant lion dances in Beijing to prayer rituals at temples in Bangkok and Taipei, hundreds of millions of people across Asia celebrated the Lunar New Year on Wednesday, ushering in the Year of the Snake.In China, people enjoy eight consecutive public holidays for the 2025 Spring Festival, an opportunity to share …

Prayer and dance: hundreds of millions in Asia celebrate Year of the Snake Read More »

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Pourquoi les aéroports européens veulent aussi s’agrandir

De nouveaux terminaux et de nouvelles pistes d’atterrissage vont devoir être construits en Europe pour répondre à la croissance prévue du trafic aérien, même si l’Asie en prévoit encore davantage, plaident des professionnels de l’aérien malgré le réchauffement climatique.Le gouvernement britannique a donné son soutien mercredi à la construction d’une troisième piste à l’aéroport londonien d’Heathrow, le plus fréquenté du Vieux Continent, au nom de la relance de l’économie.Une annonce rare pour une plateforme de correspondance (“hub”) dans une Europe tiraillée entre ses objectifs de réduction des rejets de gaz à effet de serre et les besoins d’un secteur stratégique qui ne voit pas la demande faiblir.L’Association internationale du transport aérien (Iata), porte-voix des compagnies, et le duopole d’avionneurs Boeing et Airbus prévoient toujours un doublement du nombre de voyages aériens dans les 25 prochaines années, de 5 à 10 milliards par an dans le monde.Ce dynamisme sera surtout nourri par l’Asie, selon l’Iata, qui promet néanmoins à l’Europe une croissance annuelle de 2,3% dans les 20 prochaines années, soit 656 millions de passagers aériens supplémentaires en 2043.Défenseurs de l’environnement et autres ONG préviennent que seule la sobriété permettra d’atteindre le “zéro émission nette” à l’horizon 2050. La hausse prévue du trafic aérien en Europe devrait même annuler les bénéfices de l’obligation du recours croissant à des carburants d’origine non-fossile, selon une récente étude de Transport & Environment (T&E). Et le secteur y émettra en 2049 presque autant de CO2 qu’en 2019.”Les plans de croissance de l’industrie aéronautique sont en totale contradiction avec les objectifs climatiques de l’Europe et ne répondent pas à l’ampleur de la crise climatique”, selon Jérôme du Boucher, de T&E France.En Europe occidentale, peu de hubs ont annoncé des extensions, tandis que se multiplient les mesures politiques incitant à moins emprunter l’avion.- “Absence de soutien politique” -Le gouvernement français a renoncé en 2021 à l’agrandissement de Paris-Charles-de-Gaulle et s’apprête à alourdir la fiscalité sur les billets d’avion après avoir interdit les vols intérieurs pouvant être remplacés par des trajets en train de moins de 2h30.Plus au nord, les autorités néerlandaises veulent plafonner le nombre de vols annuels à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol pour lutter contre les nuisances sonores, tandis qu’une mesure identique est prévue à l’horizon 2032 à Bruxelles.A Paris-Orly, où les vols sont déjà plafonnés, le gestionnaire ADP voit le nombre de passagers augmenter de 16% entre 2023 et 2035, mais pense que le volume de vols restera stable, grâce à des avions plus grands et mieux remplis.Cela n’empêche pas de grands travaux d’avoir lieu ailleurs, dans des destinations ensoleillées prisées par les compagnies “low-cost”, comme Heraklion en Crète. Lisbonne prévoit aussi un nouvel aéroport géant à l’horizon 2034.Les professionnels du secteur, déjà en butte à un contrôle aérien européen saturé, s’inquiètent de la perspective d’aéroports trop étriqués.L’organisme de surveillance du trafic aérien Eurocontrol estime que dès 2030, 1% de la demande de voyages ne pourra pas être satisfaite en raison de l’insuffisance des infrastructures au sol.”Clairement, les infrastructures aéroportuaires, en Europe en particulier, ne suivent pas le rythme de la croissance prévue, cela contraste avec ce que nous observons dans la région Asie-Pacifique”, a déploré en décembre le directeur général de l’Iata, Willie Walsh. D’immenses hubs capables d’accueillir plus de 100 voire 200 millions de passagers par an y ont été inaugurés ou planifiés, notamment Istanbul, Ryad et Dubaï. En Inde, le nombre d’aéroports a doublé en dix ans à 157 et les autorités en visent jusqu’à 400 en 2047.Pour Olivier Jankovec, directeur général de l’association ACI Europe qui fédère plus de 500 aéroports du continent, “il est indubitable que nous risquons une insuffisance de capacités dans les prochaines décennies”.Ne pas satisfaire ces besoins futurs “coûtera très cher à l’économie et à la compétitivité européennes”, a-t-il affirmé à l’AFP, en invoquant le récent rapport Draghi. Il a regretté que l’extension des aéroports devienne “de plus en plus difficile, en raison de l’absence de soutien politique”.Celle-ci reflète “l’augmentation de la pression environnementale”, mais aussi “plus généralement un défaut de vision stratégique à long terme”, selon M. Jankovec.

Budget: le PS veut des gages, le gouvernement dénonce une “prise d’otages” sur l’immigration

A la veille d’une réunion décisive sur le budget, où la censure du gouvernement est en jeu, les socialistes continuent de demander à François Bayrou de retirer ses propos sur “le sentiment de submersion” migratoire, mais le gouvernement les appelle à ne pas prendre en “otage” les finances publiques, “sujet numéro un pour notre pays”.”Nous souhaitons qu’il n’y ait aucune prise d’otage de quelque nature que ce soit sur le budget”, a déclaré mercredi Sophie Primas dans son compte-rendu à la presse du Conseil des ministres. “Les Français ne comprennent pas cette bataille de mots”, a-t-elle ajouté, après que les socialistes ont demandé à François Bayrou de retirer notamment ses propos sur la “submersion” migratoire. Le Premier ministre n’a “pas prévu (…) de s’exprimer sur ce qui lui est reproché. Il laisse aujourd’hui les partis travailler sur le budget”, a ajouté la représentante du gouvernement. Elle assure que les “négociations sont en cours” entre les députés et sénateurs qui se réuniront jeudi en commission mixte paritaire (CMP) pour essayer de trouver un compromis sur le projet de loi de finances pour 2025.Le Parti socialiste, qui cherche à obtenir des concessions en échange d’une non-censure sur le budget, a annulé mardi une réunion prévue avec le gouvernement, après des propos de François Bayrou sur la “submersion” migratoire qui ont fait hurler toute la gauche.Le chef du gouvernement “a déraillé hier et nous l’appelons au sursaut”, “l’intérêt du pays, c’est qu'(il) retire ces mots qui blessent inutilement”, a déclaré mercredi le député socialiste Philippe Brun qui siège au sein de la CMP et évoque un “cataclysme” si la France n’avait pas de budget. – “Coût de l’immigration” -Le député a évoqué des demandes du PS sur le pouvoir d’achat, réclamant une augmentation “immédiate” du Smic mais aussi de la prime d’activité (complément de rémunération de l’État versé aux bas salaires, ndlr).La maire PS de Nantes Johanna Rolland a ajouté une autre condition sur Public Sénat: que François Bayrou dise “qu’il ne va pas toucher” à l’Aide médicale d’État, qui permet aux immigrés sans titre de séjour régulier de se faire soigner et dont le budget a été diminué de 200 millions d’euros par le Sénat à majorité de droite.Elle a aussi appelé les socialistes à “fermement réfléchir” à la censure, qu’elle voterait à ce stade si elle était députée.A l’extrême droite, le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu a tonné: le RN “ne s’achète pas avec des mots”.Alors que son parti veut réduire l’AME à une simple aide d’urgence vitale, il s’est demandé si “après les propos de François Bayrou” le gouvernement allait “s’attaquer au coût de l’immigration” et à la dépense, à ses yeux “exponentielle”, de l’AME. Dans l’expression polémique de “submersion” migratoire, il n’y a “nulle tactique pour plaire ou déplaire à qui que ce soit” pour échapper à la censure, s’est défendu mercredi l’entourage du Premier ministre. C’est “simplement l’expression d’une réalité, ce sentiment éprouvé par certains de nos concitoyens”.- “Pudeurs de gazelle” -“La question, c’est chaos ou pas chaos”, ajoute un dirigeant MoDem. Les socialistes “ont quand même eu des gages solides”. “Les gens n’en peuvent plus de ce chaos permanent”.Mais, concède-t-il, François Bayrou “aurait pu attendre huit jours”, après le budget, pour employer cette expression.”On joue l’avenir institutionnel du pays sur une querelle sémantique”, s’est inquiété le ministre (Horizons) de la Fonction publique Laurent Marcangeli, rejetant “la faute à ceux qui ont des pudeurs de gazelle sur un sujet qui est sérieux”.Les plus droitiers du gouvernement ont défendu la sortie de François Bayrou. Il “a justifié la politique que je souhaite mener”, s’est réjoui mardi Bruno Retailleau (LR, Intérieur). Au-delà de la question migratoire, et des groupes politiques, la pression sur François Bayrou est aussi venue du patron de LVMH Bernard Arnault, qui a fustigé la taxation en préparation des grosses entreprises qui “pousse à la délocalisation”.Mme Primas a assuré “comprendre la colère” de Bernard Arnault mais estimé que “chacun doit prendre part aux efforts”.Le gouvernement ne prévoit cependant d’appliquer cette surtaxe d’impôt sur les sociétés que pendant un an, au lieu des deux ans prévus dans le projet de budget du gouvernement Barnier.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Royaume-Uni: procès en appel de militants écologistes condamnés à de la prison ferme

Le procès en appel de 16 militants de l’organisation écologiste Just Stop Oil, condamnés à des peines de prison ferme en première instance, a débuté mercredi à Londres, le jour où deux autres activistes comparaissent pour avoir endommagé le site préhistorique de Stonehenge.Pendant ces deux jours d’audience devant la Cour d’appel de Londres, suivis de près par les organisations de défense du climat, les 16 militants vont tenter d’obtenir une réduction voire une annulation de leurs peines.Devant le tribunal, des dizaines de personnes avaient déployé des banderoles “Protégez le droit de manifester” ou “Libérez les prisonniers politiques”, avec des tee-shirts et ballons Just Stop Oil. D’autres étaient assis en silence, tenant devant eux les portraits des militants incarcérés.Ceux-ci ont été condamnés en 2024 en première instance à des peines comprises entre 15 mois et cinq ans de prison ferme. En cause: plusieurs opérations, parmi lesquelles un blocage d’autoroute et un jet de soupe sur “Les Tournesols” de Van Gogh à Londres, organisées pour dénoncer l’inaction politique face au changement climatique.Ils sont emprisonnés “parce que Just Stop Oil menace les profits de l’industrie des combustibles fossiles”, a affirmé l’organisation dans un communiqué.Les ONG Greenpeace et Friends of the Earth sont associées à ce recours, qui selon elles “aura des implications considérables sur l’avenir des manifestations pacifiques et sur les peines qui pourront en résulter” au Royaume-Uni.Ces deux organisations dénoncent une répression croissante à l’encontre des militants écologistes ces dernières années.”Ces peines sont les plus longues jamais infligées dans l’histoire des manifestations non-violentes” au Royaume-Uni, assure à l’AFP Katie de Kauwe, l’avocate de Friends of the Earth.La coalition d’organisations écologistes et pro-Palestine “Free Political Prisoners” (“Libérez les prisonniers politiques”) prévoit de mobiliser jeudi des centaines de personnes pour bloquer la route devant la Cour d’appel.La police a d’ores et déjà prévenu que “des agents seront déployés dans la zone pour garantir que tout incident soit traité rapidement”.Just Stop Oil est connu pour ses actions aussi spectaculaires que controversées dans des musées, lors de compétitions sportives ou de spectacles. Le groupe exhorte le gouvernement à cesser l’exploitation des énergies fossiles d’ici à 2030.Mardi, deux de ses militants ont été arrêtés pour avoir perturbé une représentation d’une pièce de Shakespeare avec l’actrice américaine Sigourney Weaver à Londres. Et mercredi, deux activistes ayant aspergé de peinture orange les célèbres monolithes du site préhistorique de Stonehenge, dans le sud de l’Angleterre, en juin 2024 comparaîtront au tribunal de Salisbury, accusés d’avoir endommagé un monument protégé.- “Jour sombre” -En juillet 2024, cinq membres de ce groupe ont été condamnés à quatre à cinq ans d’emprisonnement pour avoir planifié, lors d’une réunion en ligne, une action de blocage de l’autoroute M25 autour de Londres.Parmi eux figure Roger Hallam, 58 ans, cofondateur de Just Stop Oil et d’Extinction Rebellion. Quatre militants ayant participé à cette action ont eux aussi été condamnés à de la prison ferme.La sévérité de leurs peines avait provoqué la stupeur et l’inquiétude des ONG et défenseurs de l’environnement.”Chacun d’entre vous a franchi, il y a quelques temps, la ligne qui sépare le militant du fanatique”, avait affirmé à l’époque le juge Christopher Hehir.Michel Forst, rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, avait pour sa part estimé qu’il s’agissait d’un “jour sombre pour les manifestations pacifiques en faveur de l’environnement et pour tous ceux qui sont inquiets de l’exercice de leurs libertés fondamentales”.L’alliance mondiale d’organisations de la société civile Civicus, qui évalue l’état des libertés civiles dans différents pays, estime que leur exercice est “entravé” au Royaume-Uni depuis 2023, à l’instar de la Hongrie ou l’Afrique du Sud.Les précédents gouvernements conservateurs ont voté une série de lois pour punir plus sévèrement les actions coups de poing des militants écologistes, et les dissuader de passer à l’acte.En 2022, ils ont créé une infraction qui prévoit jusqu’à dix ans d’emprisonnement pour “complot en vue de causer des nuisances publiques”. C’est “plus que pour des personnes condamnées pour agression sexuelle ou acte de violence”, dénonce Katie de Kauwe.