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Protéger fortement des eaux françaises, un coût “pas insurmontable” pour la pêche, selon une étude

Protéger strictement 10% des eaux françaises ne représenterait pas un “coût insurmontable” pour les activités de pêche, estiment Greenpeace et des chercheurs du CNRS, dans un rapport publié mercredi. Actuellement, 33% des espaces maritimes français sont déclarés en aires marines protégées (AMP), mais seulement 4% bénéficient d’une protection “réelle” ou “stricte”, rappelle le rapport.En France métropolitaine, seul 0,03% du domaine maritime atteint ce niveau de protection, interdisant les activités extractives (pêche, mines, forages) ou autorisant seulement des activités minimes (pêche locale et durable), selon Charles Loiseau, ingénieur de recherche au CNRS.M. Loiseau et le directeur de recherche au CNRS Joachim Claudet ont croisé des données sur la répartition des habitats marins et des espèces marines, et sur la répartition des zones les plus fréquentées par les pêcheurs pour essayer d’atteindre 10% de zones strictement protégées, tout en minimisant le coût pour la pêche.Selon les deux scénarios étudiés (plus ou moins protecteurs pour les écosystèmes marins), la protection stricte impacte 10% à 13% de l’effort de pêche et peut même être presque nul sur certaines façades maritimes.”En Méditerranée par exemple, pour le premier scénario qui est moins coûteux pour la pêche, on est à moins de 1% de l’effort de pêche qui sera impacté. C’est quasiment gratuit”, souligne M. Loiseau auprès de l’AFP.Ces 10% d’aires marines en protection stricte ne représentent donc pas “un coût insurmontable pour les activités de pêche”, en conclut le chercheur.Le rapport identifie des zones précises à protéger au sein des AMP existantes mais “l’idée, ce n’est pas de dire: on a la solution et voilà où il faut mettre nos futures zones de protection forte ou stricte”, nuance M. Loiseau.Avec ces propositions, Greenpeace et les chercheurs disent vouloir montrer “qu’établir à court terme une couverture de 10% d’AMP en protection stricte peut contribuer à participer à une transformation structurelle des pêcheries, sans mettre à mal le secteur et sans le déstabiliser”, expliquent-ils dans le rapport.Car, selon eux, “les rares exemples d’AMP avec un coeur de parc bénéficiant d’une protection stricte, voire intégrale, montrent que la protection de haut niveau fonctionne”.Une protection stricte des AMP est censée générer un “effet de débordement”, c’est-à-dire “l’augmentation de la quantité de biodiversité présente autour de la zone protégée de manière stricte et donc l’augmentation des captures de pêche”, selon les auteurs qui affirment que “cet effet a été documenté et démontré par de nombreuses publications”.

Au Japon, un outil d’IA pour préserver les cerisiers en fleurs

Les cerisiers en fleurs du Japon, symbole de renouveau et d’éphémère, vieillissent, mais une nouvelle application utilisant l’intelligence artificielle pourrait aider à leur préservation.La floraison des cerisiers, “Sakura” en japonais, événement très attendu tant par les Japonais que par les touristes, se voit menacée par l’âge avancé de nombreux arbres, âgés de 70 à 80 ans.Face à un risque de disparition et à des coûts d’entretien croissants, les autorités locales font appel à des “médecins des arbres”.Et pour aider à collecter davantage de données sur les cerisiers, la société nippone de boissons Kirin a développé un nouvel outil appelé “Sakura AI Camera”.Cette application permet aux utilisateurs d’évaluer l’état et l’âge des cerisiers à partir de photos prises avec leur téléphone, sur une échelle de cinq niveaux allant de “très sain” à “préoccupant”.L’intelligence artificielle, entraînée grâce à 5.000 images avec l’aide de ces “médecins-spécialistes”, analyse les arbres pour fournir cette évaluation. Les photos de l’arbre, son état et sa localisation sont ensuite collectés sur le site de Sakura AI Camera.Depuis son lancement le mois dernier, environ 20.000 nouvelles photos ont été répertoriées et les données sont accessibles en ligne gratuitement pour les autorités locales.”Nous avons entendu dire que la préservation des cerisiers nécessitait des moyens humains et financiers, et qu’il était difficile de recueillir des informations. Je pense que nous pouvons y contribuer”, explique Risa Shioda, du service marketing de Kirin.- Changement climatique -Selon l’arrondissement tokyoïte de Meguro (sud-ouest), qui abrite un quartier célèbre pour ses berges parées de cerisiers, replanter un nouvel arbre coûte l’équivalent de 6.210 euros.Hiroyuki Wada, de l’association japonaise de ces “médecins des arbres”, qui a contribué à superviser le développement de l’outil, trouve “formidable de pouvoir identifier l’emplacement et l’état des cerisiers”.D’après lui, l’idéal serait que les experts puissent utiliser ces données pour également analyser les raisons qui les rendent vulnérables.M. Wada, qui inspecte fréquemment les cerisiers dans Tokyo, a observé ces derniers temps une augmentation du nombre d’arbres nécessitant un entretien particulier.”Je suis très inquiet. Les changements environnementaux sont généralement progressifs, mais maintenant, ils sont visibles”, dit-il.”Il y a l’impact de la chaleur et, bien sûr, le manque de précipitations, sans oublier l’âge des arbres, ce qui rend la situation naturellement plus grave”.L’agence météorologique japonaise (JMA) a indiqué en janvier que l’année 2024 avait été la plus chaude de l’archipel depuis le début des relevés.Depuis l’année dernière, Kirin a commencé à reverser une partie de ses bénéfices à la préservation des cerisiers, afin de “rendre la pareille” à la population.L’alcool, notamment la bière, fait partie des boissons prisées lors des “hanami”, ces fêtes et pique-niques organisés sous les arbres lors de la saison des “Sakura”, explique Mme Shioda.Les cerisiers en fleurs symbolisent la fragilité de la vie dans la culture japonaise, car les fleurs épanouies ne durent qu’une semaine environ avant que les pétales ne tombent des arbres.Cette période est également vue comme un temps de transition, marquant le début de la nouvelle année fiscale, avec de nombreux diplômés universitaires lançant leur carrière professionnelle et des employés plus âgés prenant de nouvelles fonctions.

Inside Europe’s last ‘open-outcry’ trading floor

In an era where computer algorithms automate trading at breakneck speeds, a dwindling number of London’s metal traders still conduct business in-person by shouting orders across Europe’s last so-called open-outcry trading floor.The near 150-year old tradition takes place in a circle, or pit, of red-leather benches — called the “Ring” — where the daily global …

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Près des Grands Lacs, les menaces de Trump sur l’eau au coeur de la campagne électorale canadienne

Face au lac Huron, à la frontière entre le Canada et les Etats-Unis, pas de fleurs sur les pelouses de la ville canadienne de Sarnia, mais une flopée de pancartes rouges “Fiers d’être Canadiens”, qui ont fait leur apparition ces dernières semaines.Partout dans le pays, les attaques de Donald Trump envers le Canada et les stratégies politiques à mettre en place pour contrer le président américain sont devenues une obsession, alors que le Canada votera le 28 avril lors de législatives anticipées.Près des Grands Lacs, l’angoisse liée à la menace américaine est encore plus grande: les habitants de cette région aux immenses réservoirs d’eau douce, dont quatre sur cinq sont partagés entre le Canada et les Etats-Unis, ont le sentiment d’être en première ligne.Affirmant que la frontière entre les deux pays est une “ligne artificielle qui semble avoir été tracée à la règle”, Donald Trump a évoqué, selon le New York Times, la possibilité de revoir l’accord de 1908 sur la répartition des Grands Lacs.Pour Marilyn Madery, qui vend les pancartes patriotiques rouges qui fleurissent à Sarnia, “c’est la première fois de notre vie que nous sommes confrontés à un tel défi”. Cette frêle femme de 87 ans estime que “l’élection est très importante, parce que Trump est à la Maison blanche”.Pour faire face au président américain, elle hésite encore entre le libéral Mark Carney et le conservateur Pierre Poilievre, tous deux candidats aux élections législatives qu’elle estime “très forts”.Stan Latewiec, qui habite au bord du lac, a lui aussi comme priorité d’élire un Premier ministre “qui défendra le Canada”.Toutes les menaces de Donald Trump le rendent “plus patriotique”, confie-t-il. “Nous devons nous unir et nous battre: nous avons un bon pays et on veut le garder tel quel”, explique l’homme de 76 ans depuis le porche de sa maison bleu marine, à quelques dizaines de mètres de la plage.- “Détourner l’eau” -Les fenêtres de la mairie de Sarnia, 72.000 habitants, offrent une vue directe sur la commune américaine de l’autre côté de la rivière. Mais pour le maire Mike Bradley, les Américains qui étaient “nos amis”, ne sont plus aujourd’hui “que nos voisins”. Ce dernier, qui est élu depuis 37 ans et membre du groupe des maires des Grands Lacs aux côtés d’homologues américains et canadiens, constate que l’union entre les Etats-Unis et le Canada, autrefois soudée, se fracture.Il redoute que les Américains “veuillent détourner l’eau vers la Californie ou l’Arizona”, comme cela a été évoqué par Donald Trump lors de la campagne, et qu’ils “veuillent forer dans les Grands Lacs”.Ceux-ci couvrent près de 245.000 km2 et contiennent un cinquième des réserves mondiales d’eau douce de surface, ce qui intéresse grandement le président américain.Les lacs sont une source d’eau potable pour des dizaines de millions de personnes au Canada et aux Etats-Unis, et ils ont été encadrés par de multiples traités et accords depuis le début du XXe siècle, explique à l’AFP Mary Baxter, spécialiste de l’histoire des Grands Lacs à la Western University.”Il s’agit d’une relation de coopération de longue date”, explique l’experte, qui note que le président américain semble vouloir “rompre avec cette tradition” de gestion “profondément intégrée” entre les deux pays.Face à l’immensité de l’eau, Jan Casbourn est formelle: “j’ai grandi au bord du lac Huron, il représente beaucoup pour moi”. “Alors si M. Trump a l’intention de déplacer cette frontière, il va avoir une grosse bataille à mener”.

Musk brands Trump aide ‘dumber than a sack of bricks’ in tariff spat

Billionaire Elon Musk blasted President Donald Trump’s senior trade advisor Peter Navarro as “truly a moron” and “dumber than a sack of bricks” on Tuesday in a growing rift over the US tariff policy that has rocked the world.The extraordinary public spat came after Navarro described the Tesla boss and so-called Department of Government Efficiency …

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Ukraine says captured two Chinese nationals fighting for Russia

President Volodymyr Zelensky said Tuesday that Ukrainian troops had captured two Chinese citizens fighting alongside Russian forces, with Kyiv demanding an explanation from Beijing.Moscow and Beijing have in recent years boasted of their “no limits” partnership and deepened political, military and economic cooperation since Russia’s full-scale invasion of Ukraine began in February 2022.”Our military captured …

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Elections syndicales: CFDT, CGT et FO trio de tête inchangé mais en léger recul

Entre la mobilisation contre la réforme des retraites et leurs congrès, la représentativité syndicale des salariés du privé reste inchangée avec CFDT, CGT et FO dans le trio de tête mais en baisse, contrairement aux plus petites organisations qui progressent, selon des chiffres publiés mardi. La CFDT, qui avait ravi en mars 2017 la place de premier syndicat du privé à la CGT, a obtenu 26,58% selon ces chiffres (contre 26,77% en 2021), devant la centrale de Montreuil qui se classe deuxième avec 22,21% (contre 22,96% précédemment), selon les chiffres de la Direction générale du Travail.Force ouvrière, troisième, obtient elle 14,91% (contre 15,24% en 2021).”Pour la troisième fois consécutive, les salariés ont porté la CFDT à la première place des organisations syndicales françaises”, a salué dans un communiqué la centrale dirigée par Marylise Léon.La CGT, qui subit elle aussi un léger recul, n’a ainsi pas pu regagner cette première sa place en dépit de son score obtenu dans le scrutin des “Très petites entreprises” (TPE) ou employés chez des particuliers (avec 27,64% des suffrages exprimés contre 14,86% pour la CFDT).”Ce résultat s’explique (…) par la transformation sociologique des grandes entreprises dans lesquelles la CGT est la plus implantée”, avec une hausse toujours croissante des cadres et une baisse du nombre d’ouvriers, a réagi la centrale dans un communiqué. “La CGT avec ses positions hyper dures qui demandent tout et mieux que tout, perd en crédibilité”, tacle un fin connaisseur du monde syndical, qui estime par ailleurs que “plus un syndicat est gros, comme la CFDT, et plus c’est compliqué de se maintenir” et de continuer à progresser. Depuis la réforme de la représentativité syndicale en 2008, cette audience est calculée tous les quatre ans en additionnant les suffrages recueillis par les syndicats lors des élections professionnelles (CSE) organisées dans les entreprises d’au moins 11 salariés, lors des élections aux chambres départementales d’agriculture et dans les très petites entreprises (TPE).Les syndicats représentatifs, recueillant plus de 8% des suffrages, peuvent négocier des accords, désigner des conseillers aux prud’hommes, percevoir des subventions.L’enjeu est essentiel pour les organisations syndicales, particulièrement pour les trois premières (CFDT, CGT et FO) avant leurs congrès respectifs prévus au printemps 2026 car la mesure de la représentativité dessine les rapports de force à l’intérieur des centrales comme en externe. – La surprise des “petits” -La surprise vient du syndicat des cadres, la CFE-CGC, qui marque une progression de 1,05% (avec 12,95% contre 11,90%) talonnant ainsi FO de quelque 2 points.”On progresse chez les cadres comme chez les techniciens et agents de maîtrise”, s’est réjoui le président de la CFE-CGC, François Hommeril, qui incarne une ligne plus combative de son organisation. Pour le syndicaliste, “les évolutions en termes d’audience sont inscrites dans la durée, ce n’est pas comme en politique où des gens inconnus deux ans plus tôt peuvent se présenter et être élus”, dit-il dans une allusion au chef de l’Etat. La CFTC, quatrième organisation syndicale représentative, se classe toujours cinquième et progresse très légèrement de 0,08% (9,58% contre 9,50%). “Le mouvement des retraites a donné une petite visibilité à la CFTC et ça a joué”, estime son leader, Cyril Chabanier.Le résultat de cette séquence électorale était aussi essentiel pour les plus petits syndicats comme Solidaires et l’Unsa, qui espéraient encore devenir représentatifs.Las, la marche reste encore un peu haute. L’Unsa obtient ainsi 6,45% (contre 5,98% en 2021, +0,47%) et Solidaires décroche 3,75% des suffrages (contre 3,66%, + 0,09%).Reste que peu de salariés ont participé aux différents scrutins, qui se sont pourtant tenus après une séquence favorable aux syndicats, celle de la mobilisation contre la réforme des retraites en 2023 avec des cortèges garnis partout en France.Pour la CGT, “l’heure du bilan (de la réforme de 2008, Ndlr) a sonné” et le ministère du Travail doit ouvrir une “concertation” autour, notamment, “des ordonnances Macron”, qui en fusionnant différentes instances ont éloigné les élus des salariés. 

Les députés divisés adoptent l’article phare de la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille

A moins d’un an des municipales, les députés ont adopté mardi soir le principal article de la réforme du scrutin à Paris, Lyon et Marseille, dans un hémicycle très divisé et aux repères chamboulés. Il est rare qu’un texte examiné à l’Assemblée nationale réunisse le soutien des macronistes, de LFI et du RN à la fois. Et soulève, de l’autre, l’opposition farouche des communistes, des écologistes et d’un député LR.C’est le cas de la proposition de loi du député Renaissance Sylvain Maillard, soutenue par le gouvernement, qui prévoit de réformer avant les municipales de 2026 le mode de scrutin des trois métropoles.Les députés ont adopté peu après minuit (116 voix pour, 44 contre) le premier article, cÅ“ur de cette réforme, qui fracture au sein même de certains groupes parlementaires. Depuis 1982, Paris, Lyon et Marseille ont un mode de scrutin spécifique: leurs électeurs votent dans chaque arrondissement pour une liste de conseillers, et les élus du haut de la liste siègent à la fois au conseil d’arrondissement et au conseil municipal.Un mode de scrutin décrié, qui peut aboutir à l’élection d’un maire ayant réuni une minorité de voix – comme ce fut le cas en 1983 à Marseille -, et qui conduit à ce que l’élection se joue dans une poignée d’arrondissements clés.La réforme examinée “répond à une exigence démocratique fondamentale, celle de la clarté et de la lisibilité du suffrage universel dans nos grandes villes”, en prévoyant “l’application du mode de scrutin” qui prévaut dans les autres municipalités en mettant fin à une “exception”, a défendu le rapporteur MoDem, Jean-Paul Mattei.L’article premier prévoit d’instaurer deux scrutins distincts pour les trois métropoles, l’un pour élire les conseillers d’arrondissement ou de secteur, l’autre pour élire ceux du conseil municipal, sur une circonscription unique.M. Mattei avait déposé un amendement “visant à exclure Lyon du champ de la réforme”, où la réforme aboutirait à instaurer trois scrutins le même jour, pour les élus des arrondissements, de la ville et de la métropole. Mais les députés ne l’ont pas adopté. L’article voté propose par ailleurs d’abaisser à 25% la prime majoritaire pour la liste arrivée en tête, au lieu de 50%, comme c’est aujourd’hui le cas dans les trois villes et partout en France.- “Tripatouillage” -“Votre appel à la démocratie n’est que le voile d’ambitions à peine cachées parmi les excuses avancées pour justifier cette réforme”, a estimé pendant les débats le président du groupe communiste Stéphane Peu, qui a défendu une motion de rejet sur ce texte, largement refoulée par les députés (51 pour, 222 contre).Il accuse les macronistes de vouloir modifier les règles du scrutin à moins d’un an des municipales pour tenter de remporter la mairie de Paris. La réforme “détruit un mode d’organisation de ces trois villes qui a fait ses preuves, avec le risque de transformer les arrondissements en courroie de transmission de la mairie centrale”, un argument également avancé par les écologistes.Une position similaire a aussi été défendue par le député LR Olivier Marleix. Il a dénoncé l’abaissement de la prime majoritaire de 50 à 25%, une concession, selon lui, des macronistes pour obtenir une majorité sur leur texte, “en scellant un accord avec le Rassemblement national et avec La France insoumise”.Les deux groupes, de part et d’autre de l’hémicycle, ont apporté leur soutien à la proposition de loi, y voyant une avancée démocratique, avec une meilleure représentation des oppositions.M. Marleix n’incarnait toutefois pas la position majoritaire de son groupe, qui a annoncé au début des débats, par la voix du député Nicolas Ray, que la plupart des élus LR voteraient en faveur la réforme. Un surprenant revirement par rapport au vote défendu en commission la semaine dernière.Les socialistes sont également divisés: la maire de Paris Anne Hidalgo est farouchement opposée à la réforme, quand le maire de Marseille Benoît Payan y est favorable. Dans l’hémicycle, le député Emmanuel Grégoire, candidat à la primaire socialiste pour la mairie de Paris, était vent debout, dénonçant un “tripatouillage électoral”.”Opposants ou sympathisants à cette loi ? Chacun regarde son nombril et le nombre d’élus qu’il pourrait obtenir ou perdre”, a affirmé durant les débats le député Horizons Jean Moulliere. Son groupe s’abstiendra sur le vote de ce texte, dont l’examen doit se poursuivre mercredi après-midi.

Taxe de séjour: Airbnb condamnée en appel à payer 8,6 millions d’euros à l’île d’Oléron

Pour l’île d’Oléron, c’est une “victoire historique”: la plateforme Airbnb a été condamnée mardi en appel à lui payer plus de 8,6 millions d’euros d’amendes alourdies pour ses “manquements graves” à la collecte de la taxe de séjour en 2021 et 2022.”L’histoire retiendra qu’une petite île de l’Atlantique a fait plier le géant américain du tourisme numérique”, s’est félicité dans un communiqué le président de la communauté de communes oléronaise (CDCO) Michel Parent.”Une seconde victoire historique”, selon lui, qui “couronne plus de cinq ans de démarches, d’abord amiables, puis judiciaires, auprès de la société Airbnb qui ne daignait même pas nous répondre lors de [leurs] premières tentatives”.En première instance, le tribunal judiciaire de La Rochelle avait déjà condamné la branche européenne d’Airbnb, basée en Irlande, à 30.000 euros d’amende en juin 2023 pour l’année 2021, puis 1,3 million en avril 2024 au titre de 2022.La société avait fait appel, mais dans ses deux arrêts rendus mardi, la cour de Poitiers a considérablement alourdi la sanction: 5,1 millions d’euros pour 2021 et 3,5 millions pour 2022.Airbnb envisage un nouveau recours, jugeant ces amendes “disproportionnées”, car “plus de 25 fois” supérieur à celui de la taxe de séjour non collectée.”Nous avons résolu le problème identifié à Oléron lorsque nous en avons été informés et tous les montants non versés ont déjà été payés à la communauté de communes, avec intérêts de retard”, avant même cette action en justice, déclare la plateforme.- Des milliers de nuitées -Les amendes prononcées correspondent en effet non pas aux arriérés de taxe de séjour, mais à l’amende légale en cas de manquement initial à son versement, multipliée par le nombre de nuitées concernées (5.066 pour 2021 et 2.344 pour 2022).En première instance, elles étaient en dessous du plancher légal (750 euros, pour un plafond de 2.500).La cour d’appel a relevé le niveau des sanctions à 1.500 euros par manquement pour 2022 et 1.000 euros pour 2021, jugeant les faits reprochés à Airbnb “d’autant plus graves que le recouvrement de la taxe de séjour représente une part non négligeable du budget de la collectivité pour financer les dépenses liées à l’afflux de touristes sur la période estivale”.”C’est une ressource importante qui permet de financer la surveillance des plages, la protection des espaces naturels, la création de pistes cyclables…”, souligne le directeur général des services de la collectivité, Joseph Hughes, qui ajoute que le développement de logements touristiques Airbnb et d’autres plateformes “se fait au détriment du logement à l’année”.”Cette décision judiciaire démontre qu’aucun géant n’est au-dessus de la loi, salue Jonathan Bellaiche, avocat de la CDCO. Nous n’avons rien lâché et nous ne lâcherons rien pour que la loi soit respectée.””Il est de la responsabilité d’une plateforme comme Airbnb d’être irréprochable concernant le respect de la réglementation, surtout lorsqu’il s’agit du paiement d’une taxe”, a-t-il ajouté.”Airbnb prend ses obligations fiscales très au sérieux et collecte la taxe de séjour dans près de 25.000 villes en France”, répond la plateforme.- “Sous-collecte majeure” -Pour la cour d’appel, Airbnb “a été particulièrement négligente en laissant perdurer” “une erreur consistant à retenir la date de la réservation au lieu de la période du séjour”, qui a engendré une “sous-collecte majeure” de la taxe de séjour en 2021 et 2022.Or, estiment les juges, cette “professionnelle” de la réservation en ligne “ne pouvait ignorer” le passage à la “taxe au réel” inscrit dans la loi de finances 2020 qui a confié aux plateformes l’obligation de collecter la taxe de séjour et de la reverser aux collectivités.Et si Airbnb “se prévaut de sa totale bonne foi et de sa coopération avec les collectivités territoriales”, la CDCO a dû “assigner la société en référé pour obtenir communication des fichiers de réservation”, ajoutent-ils.La collectivité oléronaise a également engagé des procédures contre la plateforme Booking et le site internet Le Bon Coin. “Je pense que ça va créer une jurisprudence qui permettra aux collectivités de se protéger”, a déclaré le président de la collectivité oléronaise Gilles Parent à l’AFP. “Les plateformes et les multinationales n’auront aucun intérêt à ne pas respecter la loi”.