AFP Top News

Décharges sauvages de déchets dans les Vosges: Nestlé Waters jugé en mai

La société Nestlé Waters, qui exploite plusieurs sources d’eau minérale dans les Vosges, sera jugée en mai devant le tribunal correctionnel de Nancy pour avoir “abandonné illégalement” des déchets et conservé des décharges sauvages, a-t-on appris jeudi auprès de l’association AC Anti-Corruption.Nestlé est poursuivi pour avoir “abandonné illégalement” entre 2021 et 2024 des déchets sous forme de “bouteilles d’eau, de verre, de polymères” pour un volume total de 346.000 mètres cubes à Contrexeville (soit le volume de 92 piscines olympiques) et de 27.000 mètres cubes à Saint-Ouen-Lès-Parey (soit sept piscines olympiques), constituant à chaque fois “une décharge sauvage sans autorisation légale provoquant une dégradation substantielle de l’environnement”, note le tribunal dans son avis d’audience consulté par l’AFP.Il est également reproché à l’entreprise d’avoir conservé des décharges à Contrexeville, They-sous-Monfort et Saint-Ouen-Lès-Parey (Vosges), d’un volume respectif de 250.000, 100.100 et 27.000 mètres cubes (soit un volume équivalent à 65, 25 et sept piscines olympiques).Le maintien de ces décharges “de plastiques, de verres et de déchets de démolition”, a provoqué une “atteinte grave à la santé des personnes” et une “dégradation substantielle de l’environnement”.Nestlé est aussi poursuivi pour avoir, autour de ces décharges, “laissé s’écouler dans les eaux superficielles et souterraines” des “particules de microplastiques” à des concentrations “rendant toute vie aquatique impossible et ayant des effets nuisibles sur la santé, la flore et la faune par leur toxicité”.Enfin, à Crainvilliers (Vosges), il est reproché à Nestlé d’avoir abandonné illégalement des déchets et conservé une décharge d’un volume total de 600 mètres cubes de “carcasses de véhicules, encombrants, bouteilles en plastique, en verre, capsules en plastiques”.L’association AC Anti-Corruption avait porté plainte contre X auprès du pôle régional environnement du parquet de Nancy après la révélation de l’existence de ces décharges par les journalistes Alexander Abdelilah et Robert Schmidt du collectif We Report.”AC Anti-Corruption est très satisfaite que sa plainte au parquet ait abouti, cela fait plus de trois ans que nous attendions ce résultat avec notre avocat Maître Vincent Poudampa”, s’est réjoui auprès de l’AFP le président de l’association, Marcel Claude, saluant le travail des “nombreux journalistes” qui se sont penchés sur ces décharges.Le procès se tiendra du 26 au 28 mai au tribunal correctionnel de Nancy.Nestlé Waters fait par ailleurs l’objet de plaintes des associations Foodwatch et CVLC dans l’affaire des eaux en bouteille contaminées purifiées par des techniques interdites.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Décharges sauvages de déchets dans les Vosges: Nestlé Waters jugé en mai

La société Nestlé Waters, qui exploite plusieurs sources d’eau minérale dans les Vosges, sera jugée en mai devant le tribunal correctionnel de Nancy pour avoir “abandonné illégalement” des déchets et conservé des décharges sauvages, a-t-on appris jeudi auprès de l’association AC Anti-Corruption.Nestlé est poursuivi pour avoir “abandonné illégalement” entre 2021 et 2024 des déchets sous forme de “bouteilles d’eau, de verre, de polymères” pour un volume total de 346.000 mètres cubes à Contrexeville (soit le volume de 92 piscines olympiques) et de 27.000 mètres cubes à Saint-Ouen-Lès-Parey (soit sept piscines olympiques), constituant à chaque fois “une décharge sauvage sans autorisation légale provoquant une dégradation substantielle de l’environnement”, note le tribunal dans son avis d’audience consulté par l’AFP.Il est également reproché à l’entreprise d’avoir conservé des décharges à Contrexeville, They-sous-Monfort et Saint-Ouen-Lès-Parey (Vosges), d’un volume respectif de 250.000, 100.100 et 27.000 mètres cubes (soit un volume équivalent à 65, 25 et sept piscines olympiques).Le maintien de ces décharges “de plastiques, de verres et de déchets de démolition”, a provoqué une “atteinte grave à la santé des personnes” et une “dégradation substantielle de l’environnement”.Nestlé est aussi poursuivi pour avoir, autour de ces décharges, “laissé s’écouler dans les eaux superficielles et souterraines” des “particules de microplastiques” à des concentrations “rendant toute vie aquatique impossible et ayant des effets nuisibles sur la santé, la flore et la faune par leur toxicité”.Enfin, à Crainvilliers (Vosges), il est reproché à Nestlé d’avoir abandonné illégalement des déchets et conservé une décharge d’un volume total de 600 mètres cubes de “carcasses de véhicules, encombrants, bouteilles en plastique, en verre, capsules en plastiques”.L’association AC Anti-Corruption avait porté plainte contre X auprès du pôle régional environnement du parquet de Nancy après la révélation de l’existence de ces décharges par les journalistes Alexander Abdelilah et Robert Schmidt du collectif We Report.”AC Anti-Corruption est très satisfaite que sa plainte au parquet ait abouti, cela fait plus de trois ans que nous attendions ce résultat avec notre avocat Maître Vincent Poudampa”, s’est réjoui auprès de l’AFP le président de l’association, Marcel Claude, saluant le travail des “nombreux journalistes” qui se sont penchés sur ces décharges.Le procès se tiendra du 26 au 28 mai au tribunal correctionnel de Nancy.Nestlé Waters fait par ailleurs l’objet de plaintes des associations Foodwatch et CVLC dans l’affaire des eaux en bouteille contaminées purifiées par des techniques interdites.

Budget de l’Etat: les parlementaires en conclave pour aboutir à un compromis

Une étape cruciale, mais ne préjugeant pas du sort final du texte: sept députés et sept sénateurs tentent jeudi de s’entendre sur une version commune du budget de l’État, examinée le cas échéant par les députés lundi, avec sans doute le premier 49.3 de François Bayrou, toujours menacé de censure. La commission mixte paritaire (CMP), qui a commencé ses travaux à 09H30 et pourrait si nécessaire les poursuivre vendredi, est dominée par la coalition gouvernementale, avec huit parlementaires issus de ses rangs. Une composition qui présage d’une issue favorable des débats, malgré des divergences de vue entre la droite et les macronistes.En cas d’accord, les conclusions de la CMP seront examinées dans l’hémicycle de l’Assemblée lundi et au Sénat jeudi 6 février. Faute de majorité à la chambre basse, le Premier ministre devrait faire usage de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, pour faire adopter le texte sans vote, s’exposant pour la deuxième fois à la censure des députés.Le négociateur PS de la CMP Philippe Brun a d’emblée mis la pression, en prévenant que faute “d’ouverture à gauche” jeudi, “il y aura censure” du gouvernement la semaine prochaine. Plus sibyllin, le patron des députés socialistes Boris Vallaud s’est contenté de dire: “Nous avons des propositions de réécriture et nous les défendrons”.- Le RN hausse le ton -Les négociations entre les gouvernement et le parti à la rose, engagés depuis plusieurs semaines, s’étaient interrompues mardi après la sortie de François Bayrou sur “le sentiment de submersion” migratoire selon lui ressenti par les Français. Jeudi, le président du Sénat Gérard Larcher a appelé le groupe de Boris Vallaud à la “responsabilité”. “Est-ce qu’on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique ?”, a-t-il interrogé.Mais les socialistes ne sont pas les seuls mécontents. Selon plusieurs participants jeudi en CMP, le Rassemblement national a également haussé le ton, menaçant le gouvernement d’une censure s’il maintient d’ici lundi un article qui réforme la tarification de l’électricité en France avec un mécanisme de partage des revenus du nucléaire.Au sein du socle commun, un terrain d’entente semble néanmoins avoir été trouvé. Les deux chefs de file des discussions en CMP, le rapporteur général du Budget au Sénat Jean-François Husson (LR), et le représentant des députés Renaissance David Amiel, ont ainsi commencé à proposer leur version commune du projet de loi. Une copie susceptible de réduire le déficit à 5,4% du PIB comme souhaité par le gouvernement, au prix d’un effort budgétaire de 50 milliards d’euros.Parmi les premières mesures adoptées par ce conclave, selon plusieurs participants: la contribution différentielle demandée aux plus hauts revenus en 2025, censée rapporter environ deux milliards. La gauche espérait la voir étendue, voire pérennisée, mais n’a pas été entendue.- Accord sur l’AME ? -“Je vois difficilement comment (la CMP) ne serait pas conclusive”, a observé le président de la commission des Finances Eric Coquerel (LFI) sur TF1, déplorant de son côté “un budget plus austéritaire” que ne l’était celui de Michel Barnier, censuré début décembre.Parmi les sujets les plus clivants au sein du socle commun, l’Aide médicale d’Etat réservée aux étrangers en situation irrégulière, dont la droite souhaite voir les crédits diminuer de 200 millions d’euros (sur 1,3 milliard d’euros), contre l’avis de la ministre du Budget Amélie de Montchalin et de nombreux macronistes. Les socialistes en font même “une ligne rouge” absolue.La version commune proposée MM. Husson et Amiel devait acter cette réduction, selon des sources parlementaires, mais des arbitrages sont toujours envisageables jusqu’à la dernière minute.”Pour nous, un budget de l’AME auquel on ne touche pas, ce n’est juste pas possible”, a souligné mercredi un responsable des Républicains. “On ne peut pas avoir un Premier ministre qui nous parle de submersion migratoire mais qui n’en tire aucune conséquence.”L’AME, “c’est un des points difficiles”, a reconnu jeudi Jean-René Cazeneuve, membre Renaissance de la CMP en tant que suppléant. “J’espère qu’on trouvera un compromis”.”Il nous faut absolument un budget la semaine prochaine. C’est absolument vital pour notre pays, donc nous avons fait un certain nombre de sacrifices”, a-t-il ajouté, indiquant s’attendre à la CMP “la plus longue et la plus difficile de la Ve République”.

Inondations dans l’Ouest: Redon attend une crue record, trois départements en rouge

“Le pic de crue ne sera pas atteint aujourd’hui”: la ville de Redon retient son souffle avant une crue potentiellement historique dans les prochains jours de la Vilaine, maintenue jeudi en vigilance rouge.”Sur la Seiche et la Vilaine, les niveaux vont rester exceptionnellement hauts dans les prochains jours”, avertit l’organisme de prévision Vigicrues dans son bulletin de 10H00, qui maintient en rouge l’Ille-et-Vilaine, la Loire-Atlantique et le Morbihan.”Sur la Vilaine aval à Redon, la tendance reste à la hausse dans les jours qui viennent”, insiste Vigicrues.Si le fleuve s’était stabilisé jeudi matin à un niveau légèrement inférieur aux crues historiques de 1995 et 1936, “la décrue sera lente, ça fait un peu peur”, lâche Isabelle Rousselet, 66 ans, en contemplant “ces flots impressionnants”.”J’aime beaucoup le quartier du port, mais tout compte fait je suis bien dans la ville haute !”, s’exclame cette habitante de Redon.Très vulnérables car entourés de rivières, de marais et d’un canal, plusieurs quartiers de Redon, en Ille-et-Vilaine, et de Saint-Nicolas-de-Redon, côté Loire-Atlantique, ont les pieds dans l’eau depuis la veille.La mairie de Redon estimait à 750 (sur près de 10.000) le nombre d’habitants “susceptibles d’être impactés”. Aucune nouvelle évacuation n’a été nécessaire durant la nuit et 27 sinistrés étaient accueillis jeudi dans un gymnase.A Saint-Nicolas-de-Redon, de l’autre côté du pont inondé dont l’accès est bloqué par des gendarmes, 300 personnes ont été évacuées, selon la préfecture de Loire-Atlantique.Au total, quelque 1.600 personnes ont dû quitter leur logement sur les deux départements limitrophes.- “Solidarité” d’Emmanuel Macron -“Solidarité avec les habitants de l’Ouest qui font face à des inondations”, a écrit le président Emmanuel Macron sur X jeudi matin. “Pensées pour les maires. Je sais leur mobilisation et leur situation. Merci à eux du travail engagé avec leurs équipes et les services de l’État dont je salue l’engagement”, a-t-il ajouté.”L’état de catastrophe naturelle sera déclaré dans les prochains jours”, a affirmé sur franceinfo la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.Le pic de la crue de la Vilaine, encore alimenté par les pluies qui se sont abattues mercredi sur la Bretagne, n’est pas encore défini avec certitude. “Il ne sera pas atteint aujourd’hui. Certainement demain”, selon les dernières informations de la mairie de Redon.Ce sera “peut-être jeudi ou vendredi, voire samedi. A mon avis, avec les précipitations sur le bassin de l’Oust, je pense que le pic peut être vendredi”, pronostiquait mercredi soir pour l’AFP Jean-François Mary, président de l’agglomération de Redon et président de l’Etablissement public territorial de bassin (EPTB) Eaux et Vilaine.”La ville est presque isolée”, expliquait mercredi le maire de Redon, Pascal Duchêne, alors que la circulation des trains entre Rennes et Nantes, via Redon, est interrompue, et qu’un seul grand axe de circulation routière est accessible. – Impact sur l’agriculture -Ces crues, qui n’ont pas fait de victimes, ont aussi de nombreuses conséquences sur l’agriculture.”Cette situation n’est pas sans conséquence sur les exploitations agricoles” d’Ille-et-Vilaine, relève dans un communiqué le syndicat agricole FDSEA. “Certaines d’entre elles ont vu leurs stabulations inondées, jusqu’à un mètre d’eau a été constaté, et des bâtiments ont souffert des fortes rafales de vent. Les céréales semées à l’automne sont noyées et subissent elles aussi cette forte pluviométrie.”Les pluies de mercredi ont saturé toujours plus les cours d’eau et barrages, que les tempêtes Eowyn et Herminia ont déjà fait déborder ce weekend, inondant notamment Rennes et plusieurs communes d’Ille-et-Vilaine.La Seine-Maritime, l’Oise et l’Eure se sont ajoutés jeudi aux départements de la Somme et de la Sarthe, placés en vigilance orange crues par Météo-France.Les Alpes-Maritimes et le Var sont quand à eux en vigilance orange pour pluie-inondations.

Mayotte: face à la détresse d’élèves, Borne promet de rétablir l’école “le plus vite possible”

Face à la détresse d’élèves qui ont tout perdu après le cyclone Chido, la ministre de l’Education Elisabeth Borne a promis jeudi à Mayotte de rétablir l’école “le plus vite possible” pour y accueillir les enfants toute la journée.”Il faut qu’on puisse accueillir les enfants toute la journée, on va travailler pour remettre le plus vite possible l’école”, a assuré la ministre en visite de deux jours dans ce territoire français de l’océan Indien.Lundi, 115.000 élèves ont commencé à reprendre le chemin de l’école dans ce  département ravagé le 14 décembre par le cyclone tropical Chido, qui a causé la mort d’au moins 39 personnes et des dégâts colossaux. Trois jours après cette rentrée dans des conditions dégradées, la ministre a notamment visité une école primaire à Labattoir. Là, le directeur de l’établissement, Michel Roche, a souligné la grande difficulté des élèves.Une enseignante a expliqué à la ministre avoir passé un mois sans électricité, un autre a décrit combien les élèves sont sans matériel, sans vêtement, qu’ils ont soif, que certains “ont tout perdu”, et qu’une enfant a vu son père mourir pendant le cyclone. “L’école est indispensable partout, mais ici, c’est un havre de paix, où il y a la collation”, a déclaré Mme Borne, soulignant le rôle crucial des établissements scolaires pour des enfants qui manquent de nourriture et d’eau.”Il est important qu’on puisse aller à l’école toute la journée”, a reconnu la ministre, interpellée par une élève qui lui demandait quand ils pourront revenir à l’école sans rotation.La ministre, soulignant les difficultés antérieures à Chido, assure que “le matériel de base” sera “redonné” aux élèves.Un membre du rectorat lui a présenté la logistique de distribution de kits solaires. Quelques 130 palettes de matériel scolaire ont été reçues par fret aérien. Des kits (crayon, colle, stylo, cahier) vont être dispatchés sur trois pôles en Grande-Terre, l’île principale, où les écoles pourront venir les récupérer. En Petite-Terre, des kits ont déjà été distribués.Avant Chido, le système scolaire de Mayotte, département le plus pauvre de France où la moitié des habitants a moins de 18 ans et ne parle pas français, était déjà défaillant.Selon les plannings diffusés par le rectorat, les collégiens et lycéens sont accueillis un à deux jours en cette semaine de la rentrée. Des cellules d’écoute psychologique ont été mises en place dans trois collèges, tandis qu’un service d’écoute téléphonique est accessible gratuitement 24 heures sur 24.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Déchets toxiques de la mafia: l’Italie condamnée par la CEDH

Après des décennies d’un énorme scandale sanitaire, l’Etat italien a été condamné jeudi par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour son inaction face aux dépôts de déchets toxiques par la mafia près de Naples.Les juges de Strasbourg ont reconnu la responsabilité de Rome face aux activités illégales d’enfouissement et d’incinération par la mafia de déchets dangereux ayant provoqué une recrudescence de cancers dans la population.”L’Etat italien n’a pas répondu à la gravité de la situation avec la diligence et la célérité requises, bien qu’il ait eu connaissance du problème depuis de nombreuses années”, écrit la Cour dans un communiqué.La CEDH a ainsi jugé l’Italie en violation de l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui garantit “le droit à la vie”. A l’unanimité, les juges ont donné deux ans à l’Italie pour “élaborer une stratégie exhaustive afin de répondre à la situation, mettre en place un mécanisme de contrôle indépendant et une plate-forme d’information publique”.La décision réjouit Antonella Mascia, l’une des avocates des requérants.”C’est un arrêt historique, très important, qui pousse à résoudre cet énorme problème”, déclare-t-elle à l’AFP. “Nous espérons que les autorités comprendront que cette décision (…) est une exhortation des autorités internationales à changer les choses. Nous espérons donc que d’ici deux ans tous ces projets restés jusqu’ici sur papier seront mis en œuvre de manière efficace.”- “Terre des feux” -Une zone comprise entre Naples et Caserte est surnommée “la terre des feux” en raison des nombreux sites illégaux où étaient brûlés à ciel ouvert des déchets industriels, souvent importés du nord de la péninsule.Cette région, qui compte près de trois millions d’habitants, affronte depuis des décennies une pollution aux métaux lourds, dioxines et particules fines contaminant le sol, l’eau et l’air.Encore aujourd’hui, des tas d’ordures s’empilent le long des routes et dans les champs contaminés, sur lesquels paissent pourtant encore paisiblement moutons, chèvres et brebis. Parmi les victimes, Miriam, 18 ans, qui vit avec les séquelles de sa maladie (baisse d’audition…).Le médulloblastome qui l’a frappé est une tumeur au cerveau qui frappe 1,5 enfant par million d’habitants, mais “à l’hôpital il y avait trois autres cas venant d’Acerra”, leur ville qui ne compte que 60.000 habitants, souligne sa mère, Antonietta Moccia, 61 ans.Aujourd’hui, elle attend l'”assainissement” du territoire et des dédommagements “pour aider d’autres familles” alors qu’elle-même jusqu’ici n’a “reçu aucune aide si ce n’est des parents et des amis”.- “De véritables monstres” -L’un des requérants, Alessandro Cannavacciuolo, qui vient d’une famille de bergers, a raconté à l’AFP comment il a été alerté au début des années 2000 par la naissance d'”agneaux difformes, à deux têtes, avec deux langues, des queues sur le côté”. “Nous n’avions plus des agneaux, mais de véritables monstres”.Lui aussi a perdu des parents et des amis, et la croisade de ce militant traquant et dénonçant les décharges illégales est éprouvante.”Nous sommes en guerre, celui qui élève la voix, celui qui pointe le doigt sur ces activités criminelles fait aujourd’hui l’objet de menaces”, note ce gaillard à la tignasse brune avant d’énumérer: “On a tiré sur nos voitures, on a tué nos animaux, on a reçu des lettres de menace…”En 1997, le Parlement avait été informé par un repenti de la mafia de l’existence, au moins à partir de 1988, de l’enfouissement des déchets dangereux à grande échelle, mais ce n’est qu’en 2013 qu’il a adopté un décret-loi délimitant la “terre des feux”.Depuis, une kyrielle de commissions d’enquête parlementaires se sont succédé, confirmant la passivité voire la complicité de l’administration, l’absence de contre-mesures, et l’impact sur la santé des résidents avec notamment une augmentation des cas de cancers et de malformations fœtales et néonatales.En 2018, la commission Hygiène et Santé du Sénat a estimé que l’activité de pollution criminelle et systématique générée, d’une part, par une chaîne de négligences, omissions et silences et, d’autre part, par l’absence totale de préparation à la prévention du phénomène de la part des autorités avait conduit à une véritable catastrophe écologique.La corrélation entre la pollution et les cancers a quant à elle été reconnue en 2021 par l’Institut supérieur de la santé.

Accident d’un car scolaire en Eure-et-Loir: une lycéenne tuée, une quarantaine de blessés

Une lycéenne a été tuée et une quarantaine de personnes blessées, dont 31 élèves, dans un accident de car scolaire jeudi matin à proximité de Châteaudun (Eure-et-Loir), a-t-on appris auprès de la préfecture.”Ce matin, un peu avant 08h00, un car scolaire des transports Rémi a eu un accident de la route sur la D927, à proximité de Châteaudun. Les causes de l’accident sont inconnues. Car couché sur la voie, il s’agit du seul véhicule impliqué”, a indiqué la préfecture d’Eure-et-Loir.La victime est une lycéenne âgée de 15 ans, a précisé à l’AFP le service communication. Trente-et-un élèves, lycéens et collégiens, ont été légèrement blessés et transportés à l’hôpital de la ville, a-t-on précisé.Six véhicules et une quarantaine de sapeurs-pompiers sont sur place, a ajouté la préfecture dans le communiqué. Un poste médical avancé a été déployé à proximité de l’accident, dans un centre de secours, “pour prendre en charge les victimes, avec le Samu”.Une cellule d’urgence médico-psychologique a aussi été activée “en soutien des victimes et de leurs proches”.”C’est avec une vive émotion et une immense tristesse que j’ai appris, depuis Mayotte, le décès d’une lycéenne de Châteaudun dans un accident de bus scolaire survenu ce matin, qui a également fait plusieurs blessés parmi les élèves transportés”, a réagi la ministre de l’Education, Elisabeth Borne, sur les réseaux sociaux.Mme Borne indique par ailleurs qu’elle se rendra lundi matin au lycée Emile-Zola de Châteaudun. “J’adresse mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches”, ajoute la ministre. “J’exprime tout mon soutien aux élèves et à la communauté éducative. Je suis avec attention l’évolution de l’état de santé des blessés.”Le sous-préfet de Châteaudun, Kevin Poveda, s’est rendu sur les lieux en fin de matinée. Le préfet du département, Hervé Jonathan, doit également s’y rendre en début d’après-midi, selon la préfecture.L’enquête devra déterminer les causes de l’accident.

Violences racistes contre Michel Zecler: procès requis devant la cour criminelle pour trois policiers

Le parquet de Paris a requis mardi un procès devant la cour criminelle départementale pour trois policiers soupçonnés d’être impliqués dans l’agression raciste du producteur de musique noir Michel Zecler en 2020 et d’avoir fait un faux procès-verbal pour le cacher, a appris l’AFP jeudi de source proche du dossier.Le parquet de Paris a confirmé à l’AFP ces informations.”Mon client, qui se bat depuis le 21 novembre 2020 pour que justice soit rendue, voit dans la position du parquet une étape essentielle vers la reconnaissance de la vérité. Nous espérons que cette procédure permettra d’établir avec clarté les responsabilités, à la hauteur de la gravité des faits qu’il a subis”, s’est félicitée Me Caroline Toby, avocate de M. Zecler.Les avocats des policiers n’ont pas répondu dans l’immédiat à l’AFP.Dans ce dossier qui avait ému jusqu’au chef de l’Etat, le ministère public demande un procès pour trois policiers, Aurélien L., Philippe T. et Pierre P., pour faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique, une infraction criminelle.Le parquet demande que les deux premiers soient jugés pour un autre crime, celui de violences aggravées par plusieurs circonstances, et notamment: par personne dépositaire de l’autorité publique, ayant entraîné plus de huit jours d’incapacité totale de travail, et accompagnées ou suivies de propos à caractère raciste.Pour le troisième policier, le caractère raciste des violences n’est pas retenu par le parquet.Le parquet demande en outre un procès distinct, devant le tribunal correctionnel, pour un quatrième policier, soupçonné d’avoir commis des violences contre Michel Zecler et une dizaine de jeunes hommes présents dans le studio de musique où le producteur a été agressé.La décision finale sur un procès appartient au juge d’instruction.Le 21 novembre 2020, en début de soirée, Michel Zecler est passé à tabac dans son studio de musique parisien après un contrôle déclenché notamment à cause d’une supposée “forte odeur de cannabis”.L’enquête pour les “violences” et la “rébellion” dont les policiers l’accusent est rapidement classée et Loopsider révèle cinq jours plus tard les images de vidéosurveillance contredisant la version policière initiale, déclenchant l’indignation jusqu’au sommet de l’Etat.Placés en garde à vue, les policiers reconnaissent des coups injustifiés.A l’issue de leur mise en examen, un brigadier et un gardien de la paix âgés de 31 ans et 23 ans au moment des faits sont placés en détention provisoire, une décision rarissime pour des fonctionnaires de police. Ils avaient été relâchés sous contrôle judiciaire au bout d’un mois.Une confrontation a été organisée le 27 février 2024 entre les deux policiers et M. Zecler, pour savoir si les premiers ont bien qualifié le producteur de “sale nègre”, ce qu’il affirme depuis le début malgré les dénégations des fonctionnaires.