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Cyclone Chido: les moyens de surveillance maritime en voie de rétablissement à Mayotte

Les moyens de surveillance maritime contre l’immigration irrégulière détruits à Mayotte par le cyclone Chido commencent à être remplacés et vont “monter en gamme”, a déclaré mardi le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, lors d’une visite dans le territoire français de l’océan Indien.”Voilà, on va continuer à monter en gamme, le ministre de l’Intérieur s’y est engagé avec ces moyens supplémentaires”, a déclaré M. Valls au port de Longoni, sur la côte nord de Grande-Terre, aux côtés du préfet François-Xavier Bieuville et du général Lucien Barth, commandant la gendarmerie de Mayotte.”C’est forcément plus long que ce que les gens peuvent attendre, mais (…) ça reste un rythme soutenu”, a-t-il ajouté.La reconstruction se heurte selon lui aux délais d’acheminement des équipements. “C’est par bateau, donc il faut un temps de navigation avant qu’ils arrivent à Mayotte”, a rappelé le ministre.Un porte-conteneurs transportant une nouvelle embarcation de surveillance était à l’amarrage. Les deux vedettes côtières de surveillance maritime (VCSM) de la gendarmerie habituellement chargées de patrouiller dans les eaux de Mayotte, notamment pour lutter contre l’arrivée de migrants depuis l’île comorienne d’Anjouan, à 70 km, ont été détruites par Chido.Selon Lucien Barth, la vedette “sera débarquée pour être mise à l’eau dès cette semaine”. Une seconde embarcation est attendue d’ici l’été. “On aura retrouvé le potentiel d’avant Chido”, a-t-il précisé.Les moyens de détection seront eux aussi renforcés. “Ils sont en train d’être reconstruits et seront plus puissants qu’avant Chido”, a indiqué M. Valls.Selon François-Xavier Bieuville, “on aura trois nouveaux radars et un quatrième dont la profondeur de détection ira au-delà de ce que nous avons aujourd’hui”. Ces équipements permettront “une meilleure anticipation sur ce qui arrive et donc (…) de meilleures interpellations”.Située à 8.000 kilomètres de Paris, Mayotte est la seule île de l’archipel des Comores qui, lors du référendum d’indépendance de 1975, a choisi de rester française.Elle connaît depuis une forte pression migratoire, principalement en provenance des Comores. Depuis le début des années 2020, l’arrivée croissante de migrants venus d’Afrique des Grands Lacs a accentué les tensions, provoquant des mouvements de colère réguliers parmi la population.Le cyclone Chido, qui a frappé l’île début mars et fait au moins 40 morts, a endommagé de nombreuses infrastructures, compliquant encore les opérations de surveillance.

France: l’OFCE révise sa prévision de croissance à la baisse à 0,5% en 2025

La croissance française devrait atteindre 0,5% du PIB en 2025 et 1,1% du PIB en 2026, lestée par l’incertitude sur les plans nationaux et internationaux avec la hausse de taxes douanières américaines, selon les prévisions de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) mercredi.L’OFCE révise ainsi à la baisse sa prévision de croissance de l’automne 2024 de 0,3 point de pourcentage, une situation qui s’explique par l’incertitude politique intérieure, avec un contexte marqué par l’adoption d’une motion de censure à l’Assemblée nationale, et désormais par le péril d’un conflit commercial d’ampleur et durable, consécutif aux surtaxes douanières américaines. Si les incertitudes compliquent l’exercice de la prévision, il faut noter que “la croissance française a été plutôt résiliente ces deux dernières années”, en moyenne de 1,1% en 2023 et 2024, mais en 2025, la double incertitude coûte “0,6 point de PIB d’activité”, détaille Mathieu Plane, économiste à l’OFCE.La raison: les deux moteurs qui ont tiré la croissance française vers le haut ces deux dernières années “sont amenés à être mis en difficulté”: à savoir le commerce extérieur, avec les surtaxations douanières, et les dépenses publiques, relève l’économiste.Avant même la tempête douanière déclenchée le 2 avril, les incertitudes internationales avaient conduit la Banque de France à réduire de 0,2 point à 0,7% sa prévision de croissance pour 2025. Et le gouvernement se prépare à suivre le mouvement, possiblement le 15 avril lors d’une conférence sur les finances publiques.- chômage -Depuis mercredi, le président des Etats-Unis Donald Trump impose à des dizaines de pays une nouvelle salve de droits de douane à l’importation, dont un taux de plus de 100% à la Chine.L’Union européenne n’est pas épargnée et doit s’acquitter d’une surtaxe de 20% supplémentaire. La France demeure toutefois moins exposée au marché américain avec des conséquences à nuancer en comparaison d’autres pays. “Le poids des exportations vers les Etats-Unis rapportées à notre PIB, ce n’est que 1,7%. Ce n’est pas négligeable, mais ce n’est que 1,7%”, souligne Mathieu Plane. En France, la faible croissance conjuguée à la réduction des politiques de l’emploi et le haut niveau des faillites pourraient notamment se traduire par des destructions d’emplois en France à hauteur de 190.000 emplois sur la période 2025-2026, estime l’OFCE.Le taux de chômage passerait ainsi de 7,3% fin 2024 à 7,9% à la fin de l’année avant d’atteindre 8,5% au dernier trimestre 2026, prévoit le centre de recherches en économie de Sciences Po. La prévision de croissance économique du gouvernement pour 2025, actuellement à 0,9%, “peut changer”, sans remettre en cause l’objectif de ramener le déficit public à 5,4% du produit intérieur brut (PIB), avait déclaré mi-mars la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin.Concernant les finances publiques, l’OFCE estime que le déficit public passerait “seulement de 5,8% du PIB à 5,5% du PIB en 2025” et 5,3% du PIB en 2026, tandis que la dette publique se creuserait de 113% du PIB en 2024 à 116,7% du PIB en 2026, note l’OFCE. 

Pollution aux microplastiques: un compromis pour durcir la loi en Europe

Commission européenne, eurodéputés et Etats membres sont parvenus à un compromis dans la nuit de mardi à mercredi pour durcir la législation contre la pollution aux microplastiques qui envahissent fleuves, plages et océans. Cet accord devrait permettre d’adopter définitivement ce nouveau règlement d’ici quelques mois.L’UE entend endiguer en particulier la pollution liée aux fuites de granulés de plastique, des “pellets” aussi surnommés “larmes de sirènes”, qui mesurent jusqu’à 5 mm et qui une fois fondus constituent un matériau clé pour produire des composants et des objets plastiques.En pratique, les industriels qui produisent, transportent ou transforment ces granulés devront établir des plans d’évaluation des risques afin de contenir les fuites éventuelles et engager rapidement des opérations de nettoyage le cas échéant.Les grandes entreprises qui produisent ou transportent plus de 1.500 tonnes de microplastiques par an devront régulièrement obtenir une certification auprès d’un organisme indépendant, et risquent des sanctions en cas d’insuffisances.Pour les petites entreprises, ces obligations sont allégées: celles qui produisent plus de 1.500 tonnes devront obtenir une certification unique dans les cinq ans suivant l’entrée en vigueur de la loi, celles qui produisent moins n’auront qu’une simple auto-déclaration à remplir.L’intégration ou non des petites entreprises à cette loi était la principale pomme de discorde ces derniers jours.En pleine politique de “simplification” pour alléger les charges administratives des entreprises, la Commission voulait exempter les petites entreprises de certification. La France plaidait au contraire pour les y contraindre dès 1.000 tonnes de production annuelle.Un compromis a été trouvé avec un seuil relevé à 1.500 tonnes et des modalités différentes de certifications entre grandes et petites entreprises.Du côté des organisations environnementales, le collectif Rethink Plastic a salué le “leadership” de l’Union européenne dans la lutte contre la pollution aux microplastiques.Mais des “délais” et des “exemptions arbitraires” pour les petites entreprises “risquent de limiter l’impact” de la loi, regrette Amy Youngman, de l’Environmental Investigation Agency (EIA), l’une de ces ONG.Autre point sensible entre les Etats européens, le transport maritime a bien été intégré à ce règlement, malgré les réticences de certains pays comme Chypre, Malte, la Croatie ou la Grèce, dont l’économie est tournée vers la mer.D’après des estimations, entre 52.140 et 184.290 tonnes de granulés ont été perdues dans la nature en 2019 au sein de l’Union européenne.Et selon Bruxelles, le transport maritime représentait environ 38% de tous les pellets transportés dans l’UE en 2022.En cas de pollution, la persistance d’un granulé de plastique dans l’eau peut être mesurée sur des décennies car ces pellets ne sont pas biodégradables.

Désendettement de la France: le gouvernement va dépenser 5 milliards d’euros en moins

La ministre française des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé mercredi un effort supplémentaire de réduction de la dépense, de 5 milliards d’euros, pour “tenir” les objectifs de désendettement du gouvernement, dont une partie pourrait être réallouée au secteur défense.”Il y a 5 milliards d’euros d’efforts de plus sur la dépense que nous allons faire dans les toutes prochaines semaines, pour que nous puissions tenir la ligne, tenir ce chemin de désendettement, parce que c’est la seule condition pour qu’aujourd’hui, demain, on arrête d’augmenter la dette et que nous nous redonnions des marges”, a déclaré la ministre au micro de RMC.”C’est un effort supplémentaire de réduction de la dépense de 5 milliards, on va dépenser 5 milliards d’euros en moins”, a précisé Amélie de Montchalin à l’AFP.”Comme la croissance baisse, comme on a moins de recettes et comme certains ministères ont de nouveaux besoins, si on veut tenir la cible de déficit, il faut qu’il y ait 5 milliards de dépenses qu’on avait prévu de faire, qu’on ne va pas faire à l’endroit où on voulait les faire, soit parce qu’elles n’auront pas lieu du tout, soit parce qu’on les aura réallouées”, a-t-elle détaillé.”Ces 5 milliards d’euros que nous allons soit annuler, soit repousser, soit réorienter, c’est notre réponse à un monde instable. C’est la manière de faire face quoi qu’il arrive à ce monde instable”, a déclaré Amélie de Montchalin sur RMC.Elle a notamment souligné l’importance pour le gouvernement d’avoir “les moyens de soutenir l’Ukraine, de réarmer notre pays”: “dans ces 5 milliards, il y a une partie qui va aller à nos dépenses essentielles de défense”, a indiqué la ministre.Mme de Montchalin avait indiqué lundi que 9,1 milliards d’euros avaient été mis en réserve. C’est “comme quand un ménage met de côté pour les jours difficiles […] Nous avons mis 9 milliards d’euros de réserve de côté, on va en prendre 5.Une conférence sur les finances publiques est prévue le 15 avril afin d’identifier les risques de dérapage et prendre des mesures correctives éventuelles.Le gouvernement entend réduire le déficit public à 5,4% en 2025, après 5,8% l’an dernier, avec l’ambition de passer sous le maximum européen de 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2029.Avant même la tempête douanière déclenchée le 2 avril, les incertitudes internationales ont conduit la Banque de France à réduire de 0,2 point à 0,7% sa prévision de croissance pour 2025.A la question de la journaliste de RMC “est-ce que vous maintenez la volonté et la promesse de ramener le déficit à 5,4% du PIB en 2025 contre 5,8% l’an dernier, et est-ce que vous espérez toujours que l’on puisse atteindre ou passer dessous les 3% d’ici 2029?”, Amélie de Montchalin a répondu “oui”.Evoquant “la maladie endémique du déficit”, elle a souligné que sa “doctrine, partagée par le ministre de l’Economie Eric Lombard, est “le quoi qu’il arrive: que notre pays puisse faire face ensemble à ses priorités existentielles, la défense, la santé, l’éducation”.

MeToo: Judith Godrèche appelle à rendre concrètes les préconisations du rapport parlementaire

Le rapport de la commission d’enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans la culture rendu public mercredi est “impressionnant” et doit se traduire “en législation”, a exhorté Judith Godrèche, l’actrice fer de lance de MeToo qui avait appelé de ses voeux la création de cette instance.Après six mois d’auditions auprès de 350 personnalités du cinéma, de l’audiovisuel ou du spectacle vivant, le constat des députés membres de cette commission est sans appel: “Les violences morales, sexistes et sexuelles dans le monde de la culture sont systémiques, endémiques et persistantes”, écrit sa présidente, l’écologiste Sandrine Rousseau, dans ce document qui livre près de 90 recommandations pour freiner “la machine à broyer les talents”.Judith Godrèche a qualifié le constat d'”impressionnant et assez terrifiant”. “Mais je n’en suis pas étonnée parce que je ne m’attendais pas à mieux”, a-t-elle déclaré sur Franceinfo mercredi.La comédienne a appelé le monde politique à s’en emparer afin que “plus personne ne puisse dire +On ne savait pas+”. “Il faut qu’elle (la commission, ndlr) (…) se traduise en loi, en législation, qu’elle ne soit pas rangée dans les bureaux de l’assemblée nationale”.”Dans notre pays, on a un culte du talent et du génie créateur”, avait commenté pour l’AFP Erwan Balanant, député centriste et rapporteur de la commission. “Et ce génie créateur a une sorte de quitus pour créer son Å“uvre, qui serait, pour certains, plus importante que les règles de notre République”. Il a aussi décrit, comme facteur propice aux violences, un environnement marqué par “l’entre-soi”: “on connaît tout le monde”, ce qui fait que “tout le monde se tient et plus personne ne parle”, a-t-il relaté mercredi sur France Inter, tandis que Sandrine Rousseau a parlé d'”omerta”. “Neuf dixièmes” des personnes que la commission a souhaité interroger “ont refusé de venir par peur et parce qu’elles étaient terrorisées pour leur carrière”, a-t-elle affirmé.- “priorité” -Pour la ministre de la Culture Rachida Dati, qui a été auditionnée et “a suivi les travaux” de la commission, ces questions sont “une priorité” et la membre du gouvernement “n”a pas attendu ce rapport pour agir”, a déclaré une source gouvernementale à l’AFP. “Forcément, il va y avoir des échanges avec les parlementaires”, a-t-on ajouté de même source, soulignant que “c’est aussi un sujet (à traiter, ndlr) pour les secteurs” pointés du doigt.Dans ses 86 recommandations, la commission appelle à interdire la “sexualisation” des mineurs à l’écran, réglementer les castings, le travail des enfants acteurs ou encore les scènes d’intimité.”Un enfant a besoin d’être extrêmement entouré sur un plateau (…) Il y a un cadre à créer qui va coûter des sous, il est important que le CNC (Centre national du cinéma, ndlr) s’implique et que le ministère de la Culture” s’implique aussi, a plaidé Judith Godrèche sur Franceinfo.L’une de ces recommandations prône aussi d’inscrire dans le code de procédure pénale une obligation pour les employeurs de signaler les faits de VHSS (violences et harcèlements sexistes et sexuels) portés à leur connaissance. Une mesure à laquelle Judith Godrèche s’est dite favorable, soulignant la nécessité “que les gens qui ont le plus de pouvoir sur un plateau s’emparent de la détresse de celles et ceux qui en ont le moins”.Sandrine Rousseau et Erwan Balanant ont rappelé sur France Inter ne pas avoir pas auditionné de personnes mises en cause devant la justice, appliquant “à la lettre les règles d’une commission d’enquête”, à savoir que “nous ne devons pas empiéter sur le domaine judiciaire”.Alors que 19 avocats ont publié dans Marianne une tribune dans laquelle ils reprochent à la commission d’avoir empiété, lors de certaines auditions, sur des procédures judiciaires en cours, M. Balanant a démenti, assurant que c’était “une négation de la réalité”.

MeToo: le rapport parlementaire est “impressionnant et “assez terrifiant”, pour Judith Godrèche

L’actrice Judith Godrèche a jugé que le rapport de la commission d’enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans la culture rendu public mercredi après six mois d’auditions était “impressionnant” et “assez terrifiant”, sur franceinfo.”Ce rapport, je l’attendais et (…) il est impressionnant et assez terrifiant. Mais je n’en suis pas étonnée parce que je ne m’attendais pas à mieux”, a déclaré l’actrice, qui avait appelé de ses voeux la création de cette commission.Après six mois d’auditions, le constat des membres de cette instance est sans appel: “Les violences morales, sexistes et sexuelles dans le monde de la culture sont systémiques, endémiques et persistantes”, écrit sa présidente, l’écologiste Sandrine Rousseau, dans ce document qui livre près de 90 recommandations pour freiner “la machine à broyer les talents”.”Le rapport de cette commission d’enquête montre que le problème n’est absolument pas lié qu’à l’univers du cinéma et, d’ailleurs, que le cinéma est une grande famille incestueuse et que le rapport de pouvoir et les abus de pouvoir sont les mêmes (…) que dans l’Église que dans les écoles, etc.”, a poursuivi Judith Godrèche.La comédienne a ajouté qu’elle n’était cependant “pas étonnée” de ce “constat terrible” et a appelé le monde politique à s’en emparer afin que “plus personne ne puisse dire +On ne savait pas+”.Interrogée sur l’une des recommandations des parlementaires, celle d’inscrire dans le code de procédure pénale une obligation pour les employeurs de signaler les faits de VHSS (violences et harcèlements sexistes et sexuels) portés à leur connaissance, Judith Godrèche a approuvé, soulignant la nécessité “que les gens qui ont le plus de pouvoir sur un plateau s’emparent de la détresse de celles et ceux qui en ont le moins”.La comédienne est devenue le fer de lance de MeToo en France après avoir accusé de viols le réalisateur Benoît Jacquot, de 25 ans son aîné, avec qui elle a entretenu une relation alors qu’elle avait 14 ans. Elle a porté des accusations similaires à l’encontre du cinéaste Jacques Doillon. Des enquêtes sont en cours et les deux hommes contestent ces allégations.

Droits de douane: l’industrie française veut faire front face à un “choc historique”

Les industriels français se sont réunis mardi à Bercy autour du ministre Marc Ferracci pour faire part de leurs inquiétudes face à un “choc historique” et tenter d’élaborer une position française commune dans la riposte européenne face à la crise commerciale mondiale déclenchée par la hausse des droits de douane américains.Le Conseil national de l’Industrie réunissait mardi des représentants de tous les secteurs industriels, notamment de l’énergie, des matériaux (bois, chimie, matériaux, eau, mines, métallurgie, valorisation des déchets), des transports (industrie aéronautique et spatiale, automobile, ferroviaire, industries de la mer), des biens de consommation et de la santé (agroalimentaire, mode et luxe, industries de santé).Face à ce que certains acteurs ont qualifié de “choc historique”, la rencontre devait permettre d’identifier les “impacts directs et indirects” de ces nouvelles taxes douanières, notamment sur les “sous-traitants et l’emploi”, indique Bercy.L’un des principaux enseignements est qu’il n’y a “pas d’objection à une approche ferme et une réponse rapide de l’Union européenne”, a poursuivi la même source, rapportant toutefois des “sensibilités” et des “inquiétudes” différentes selon les filières, notamment sur les conséquences d’une escalade. L’Union européenne a proposé de répliquer aux taxes américaines sur les importations d’acier par des droits de douane de 25% sur des marchandises américaines, mais épargnera le bourbon, pour éviter des représailles aux vins et spiritueux européens, selon une liste consultée par l’AFP. L’UE pourrait présenter sa réponse aux droits de douane de 20% “en début de semaine prochaine”, selon un porte-parole de la Commission.- “Reports de marchés” -Alors que les Etats-Unis ont acté mardi une taxation des produits chinois de 104% au total, plusieurs filières ont manifesté leurs inquiétudes concernant d’éventuels “reports de marché” asiatiques vers l’Europe, une crainte notamment soulevée par le secteur automobile.Sur ce point, pour la filière acier, “ce qu’on peut faire est encore significatif”, a estimé Bercy, qui soutient l’idée d’un renforcement de la clause de sauvegarde. Cette clause de sauvegarde est une mesure de protection utilisée par l’Union européenne pour limiter les importations. L’UE y a recours depuis 2018 pour protéger ses producteurs d’acier.”On va demander une nouvelle évolution de ces mesures de sauvegarde au 1er juillet de manière à se montrer encore plus restrictifs”, ajoute Bercy, des mesures qui pourraient aussi s’appliquer à d’autres secteurs.En France, le président Emmanuel Macron avait appelé la semaine dernière les industriels français à suspendre leurs investissements aux Etats-Unis, dans le cadre d’une riposte européenne qu’il souhaite “proportionnée” afin de laisser sa chance à la négociation avec les Américains.Mardi, la Bourse de New York a terminé en net recul, manquant le rebond tenté en début de journée, les investisseurs se montrant à cran face aux droits de douane, tandis que les valeurs automobiles ont plongé à la suite de cette offensive protectionniste américaine sans équivalent depuis les années 30.

Protéger fortement des eaux françaises, un coût “pas insurmontable” pour la pêche, selon une étude

Protéger strictement 10% des eaux françaises ne représenterait pas un “coût insurmontable” pour les activités de pêche, estiment Greenpeace et des chercheurs du CNRS, dans un rapport publié mercredi. Actuellement, 33% des espaces maritimes français sont déclarés en aires marines protégées (AMP), mais seulement 4% bénéficient d’une protection “réelle” ou “stricte”, rappelle le rapport.En France métropolitaine, seul 0,03% du domaine maritime atteint ce niveau de protection, interdisant les activités extractives (pêche, mines, forages) ou autorisant seulement des activités minimes (pêche locale et durable), selon Charles Loiseau, ingénieur de recherche au CNRS.M. Loiseau et le directeur de recherche au CNRS Joachim Claudet ont croisé des données sur la répartition des habitats marins et des espèces marines, et sur la répartition des zones les plus fréquentées par les pêcheurs pour essayer d’atteindre 10% de zones strictement protégées, tout en minimisant le coût pour la pêche.Selon les deux scénarios étudiés (plus ou moins protecteurs pour les écosystèmes marins), la protection stricte impacte 10% à 13% de l’effort de pêche et peut même être presque nul sur certaines façades maritimes.”En Méditerranée par exemple, pour le premier scénario qui est moins coûteux pour la pêche, on est à moins de 1% de l’effort de pêche qui sera impacté. C’est quasiment gratuit”, souligne M. Loiseau auprès de l’AFP.Ces 10% d’aires marines en protection stricte ne représentent donc pas “un coût insurmontable pour les activités de pêche”, en conclut le chercheur.Le rapport identifie des zones précises à protéger au sein des AMP existantes mais “l’idée, ce n’est pas de dire: on a la solution et voilà où il faut mettre nos futures zones de protection forte ou stricte”, nuance M. Loiseau.Avec ces propositions, Greenpeace et les chercheurs disent vouloir montrer “qu’établir à court terme une couverture de 10% d’AMP en protection stricte peut contribuer à participer à une transformation structurelle des pêcheries, sans mettre à mal le secteur et sans le déstabiliser”, expliquent-ils dans le rapport.Car, selon eux, “les rares exemples d’AMP avec un coeur de parc bénéficiant d’une protection stricte, voire intégrale, montrent que la protection de haut niveau fonctionne”.Une protection stricte des AMP est censée générer un “effet de débordement”, c’est-à-dire “l’augmentation de la quantité de biodiversité présente autour de la zone protégée de manière stricte et donc l’augmentation des captures de pêche”, selon les auteurs qui affirment que “cet effet a été documenté et démontré par de nombreuses publications”.