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L’Assemblée appelle à abroger la réforme des retraites

Plus de deux ans après la promulgation de la réforme des retraites, l’Assemblée nationale a appelé jeudi à son abrogation lors d’un premier vote sur le sujet dans l’hémicycle, que la gauche espère voir érigé en étendard de la contestation malgré sa portée purement symbolique.A quelques jours de la fin des travaux du “conclave” de partenaires sociaux censés plancher de nouveau sur les retraites, les députés ont adopté une résolution déposée par le groupe GDR (communistes et ultra-marins), lors d’une journée dédiée à ses textes.A la tribune, le président du groupe Stéphane Peu (PCF) a dénoncé le passage de l’âge légal de départ à 64 ans, adopté à l’époque sans vote, grâce à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. “La plus grande blessure démocratique depuis la négation du vote des Français lors du référendum de 2005”, a-t-il lancé.Adoptée par 198 voix contre 35, avec celles de la gauche, du Rassemblement national et d’une partie du groupe centriste Liot, la résolution n’aura aucune valeur normative. Mais les communistes espèrent en faire un levier politique pour ranimer la contestation, alors qu’une journée de manifestation et de grèves est justement organisée jeudi, à l’appel de la CGT.Quelque 165 points de rassemblement sont prévus en France. A Paris, le cortège s’est élancé en début d’après-midi depuis l’Ecole militaire et doit passer à proximité du lieu où la concertation sur les retraites se poursuit. Depuis Strasbourg, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a salué un “grand événement”, qui montre que “quand la démocratie parle, elle défait cette réforme”.Elle en a de nouveau demandé l’abrogation, promettant de ne pas “tourner (…) la page”. – Abrogation ou référendum -Le chef du groupe communiste, qui a commencé son discours devant un hémicycle quasiment vide, a exigé du gouvernement qu’il respecte le vote de la résolution, en abrogeant la réforme ou en convoquant un référendum.”La démographie et l’allongement de la durée de vie constituent des contraintes qui conditionnent les recettes et les dépenses de notre système de retraite. Que vous le vouliez ou non”, a rétorqué Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail. “Vous nous dites +très bien, on va dans le mur, mais proposons une abrogation symbolique+”, a piqué la députée macroniste Stéphanie Rist, dénonçant une “farce”.Le texte “affirme l’impérieuse nécessité d’aboutir à l’abrogation des mesures les plus régressives” de la loi du 14 avril 2023, à savoir “le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et l’augmentation de la durée de cotisation portée à 43 annuités dès 2027″.”Une simple pétition de principe”, a critiqué Théo Bernhardt (RN), reprochant à la gauche de ne pas avoir soutenu les initiatives de son groupe pour une abrogation.Le RN mais aussi le groupe Liot et les Insoumis ont mené différentes initiatives parlementaires pour tenter d’obtenir un vote, sans succès. La dernière en date étant celle de LFI, fin novembre: la proposition de loi des Insoumis n’avait pu aboutir, victime de l’obstruction du camp gouvernemental.- Et la censure ? -Le sujet des retraites a retrouvé une actualité en janvier, à la faveur du compromis noué entre le Premier ministre François Bayrou et le groupe PS à l’Assemblée.Ces derniers ont accepté de ne pas censurer son gouvernement, contre un ensemble de promesses, dont la remise en chantier de la réforme des retraites.Mais l’enthousiasme a rapidement fait place à la déception. Après avoir appelé à des discussions “sans totem ni tabou”, le Premier ministre a successivement imposé l’objectif d’un équilibre financier en 2030, puis fermé la porte à un retour aux 62 ans. Les syndicats FO et CGT ont claqué la porte dès le début des discussions.Les organisations restant autour de la table prévoient de clore leurs travaux le 17 juin. Pour l’instant, le Medef n’a exprimé aucune ouverture quant aux demandes des syndicats, qui veulent par exemple obtenir des possibilités de partir plus tôt pour les femmes qui ont eu des enfants, ou pour les personnes ayant travaillé dans des conditions pénibles ou usantes.Quant aux députés socialistes, ils agitent de nouveau la menace d’une censure du gouvernement Bayrou, si ce dernier ne soumet pas au Parlement un éventuel accord entre les partenaires sociaux.

Nancy : les militants antinucléaire poursuivis pour une manif à Bure relaxés en appel

La cour d’appel de Nancy a infirmé jeudi le jugement qui avait condamné trois militants antinucléaires pour “attroupement” lors d’une manifestation en 2017 contre le projet de stockage souterrain de déchets radioactifs à Bure (Meuse).”Les pièces et les débats ne permettent pas” d’apporter à la cour la preuve que les sommations de dispersion des gendarmes ont été cumulativement annoncées, entendues ou vues par les prévenus, et que ces derniers ont pris part à l'”attroupement” le 15 août 2017, a déclaré le président de la cour.Ces trois éléments doivent être démontrés pour que des prévenus soient déclarés coupables d'”attroupement”. Or, “aucune pièce ne précise les modalités de sommation” des gendarmes, leur contenu ou “leur portée”, a-t-il poursuivi.La cour a aussi estimé qu’il apparaît que des vidéos, mentionnées dans l’ordonnance de renvoi des prévenus devant le tribunal correctionnel “n’ont pas été exploitées”.Il était reproché à trois militants de s’être maintenus, le 15 août 2017, malgré les sommations de dispersion de la gendarmerie, dans une manifestation organisée à proximité du site du projet Cigéo, où l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) souhaite enfouir 83.000 mètres cubes des déchets les plus dangereux du parc nucléaire français pour des millénaires.L’avocate générale Béatrice Bossard avait requis quatre mois de prison avec sursis à l’encontre de chacun des trois militants, estimant qu’ils poursuivaient, en ce jour d’été 2017, “un objectif clair d’affrontement” avec la gendarmerie et qu’ils avaient “largement dépassé les limites de la liberté d’expression”.Elle a rappelé à l’audience, le 24 avril, que l’un des militants était vêtu “de noir” et “encapuchonné”, et avait relaté des échanges téléphoniques qui témoignaient “de toute évidence d’une volonté de sabotage”.A l’audience, où la salle était remplie, avec une quarantaine de personnes debout pour suivre les débats, les avocats de la défense avaient plaidé la relaxe des trois prévenus, après une longue procédure et des moyens d’enquête dont ils ont déploré la “disproportion”.Pour eux, il manquait dans ce dossier des éléments pouvant prouver que les sommations avaient été prononcées dans les règles par les gendarmes ou encore que les prévenus étaient bien présents dans le cortège au moment des sommations ou qu’ils voulaient s’y maintenir par la suite.- Moyens conséquents -Les prévenus avaient tour à tour dénoncé une procédure très lourde, ouverte depuis près de huit ans et qui a mobilisé des moyens d’enquête très conséquents, réservés d’ordinaire aux affaires de criminalité organisée, dont des IMSI-catchers – qui permettent d’intercepter en masse les données de connexion des téléphones portables.L’un des prévenus, Joël Domenjoud, avait évoqué des “mesures de surveillance extrêmement intrusives” imposées à l’encontre de “centaines de personnes”, quand une autre, Angélique Huguin, avait déclaré au nom du collectif : “Nous nous accrochons à la justice, quand bien même nous ne sommes pas dupes de son possible dévoiement par une machine policière et judiciaire qui s’emballe lorsque la puissance de l’Etat nucléocrate s’en empare pour écraser une lutte”.Ils ont ensuite fait usage de leur droit au silence, refusant de répondre aux questions de la cour.A l’origine de ce dossier se trouve une information judiciaire menée pendant 3 ans et 4 mois par un juge de Bar-le-Duc (Meuse), qui avait abouti à la mise en examen de 10 personnes, dont l’avocat Etienne Ambroselli.Sept militants avaient finalement été renvoyés en procès à l’issue de l’enquête, poursuivis notamment pour “association de malfaiteurs”, les autres bénéficiant d’un non-lieu. Six avaient été condamnés en première instance (mais aucun pour association de malfaiteurs), puis seulement trois en appel et sur des faits mineurs, les quatre autres étant relaxés de toutes les charges initialement retenues.En septembre 2024, la Cour de cassation avait ordonné la tenue d’un nouveau procès, au motif que la cour d’appel n’avait “pas justifié sa décision”, ne s’étant pas prononcée sur la possible “atteinte disproportionnée à la liberté d’expression des prévenus”.

Nancy : les militants antinucléaire poursuivis pour une manif à Bure relaxés en appel

La cour d’appel de Nancy a infirmé jeudi le jugement qui avait condamné trois militants antinucléaires pour “attroupement” lors d’une manifestation en 2017 contre le projet de stockage souterrain de déchets radioactifs à Bure (Meuse).”Les pièces et les débats ne permettent pas” d’apporter à la cour la preuve que les sommations de dispersion des gendarmes ont été cumulativement annoncées, entendues ou vues par les prévenus, et que ces derniers ont pris part à l'”attroupement” le 15 août 2017, a déclaré le président de la cour.Ces trois éléments doivent être démontrés pour que des prévenus soient déclarés coupables d'”attroupement”. Or, “aucune pièce ne précise les modalités de sommation” des gendarmes, leur contenu ou “leur portée”, a-t-il poursuivi.La cour a aussi estimé qu’il apparaît que des vidéos, mentionnées dans l’ordonnance de renvoi des prévenus devant le tribunal correctionnel “n’ont pas été exploitées”.Il était reproché à trois militants de s’être maintenus, le 15 août 2017, malgré les sommations de dispersion de la gendarmerie, dans une manifestation organisée à proximité du site du projet Cigéo, où l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) souhaite enfouir 83.000 mètres cubes des déchets les plus dangereux du parc nucléaire français pour des millénaires.L’avocate générale Béatrice Bossard avait requis quatre mois de prison avec sursis à l’encontre de chacun des trois militants, estimant qu’ils poursuivaient, en ce jour d’été 2017, “un objectif clair d’affrontement” avec la gendarmerie et qu’ils avaient “largement dépassé les limites de la liberté d’expression”.Elle a rappelé à l’audience, le 24 avril, que l’un des militants était vêtu “de noir” et “encapuchonné”, et avait relaté des échanges téléphoniques qui témoignaient “de toute évidence d’une volonté de sabotage”.A l’audience, où la salle était remplie, avec une quarantaine de personnes debout pour suivre les débats, les avocats de la défense avaient plaidé la relaxe des trois prévenus, après une longue procédure et des moyens d’enquête dont ils ont déploré la “disproportion”.Pour eux, il manquait dans ce dossier des éléments pouvant prouver que les sommations avaient été prononcées dans les règles par les gendarmes ou encore que les prévenus étaient bien présents dans le cortège au moment des sommations ou qu’ils voulaient s’y maintenir par la suite.- Moyens conséquents -Les prévenus avaient tour à tour dénoncé une procédure très lourde, ouverte depuis près de huit ans et qui a mobilisé des moyens d’enquête très conséquents, réservés d’ordinaire aux affaires de criminalité organisée, dont des IMSI-catchers – qui permettent d’intercepter en masse les données de connexion des téléphones portables.L’un des prévenus, Joël Domenjoud, avait évoqué des “mesures de surveillance extrêmement intrusives” imposées à l’encontre de “centaines de personnes”, quand une autre, Angélique Huguin, avait déclaré au nom du collectif : “Nous nous accrochons à la justice, quand bien même nous ne sommes pas dupes de son possible dévoiement par une machine policière et judiciaire qui s’emballe lorsque la puissance de l’Etat nucléocrate s’en empare pour écraser une lutte”.Ils ont ensuite fait usage de leur droit au silence, refusant de répondre aux questions de la cour.A l’origine de ce dossier se trouve une information judiciaire menée pendant 3 ans et 4 mois par un juge de Bar-le-Duc (Meuse), qui avait abouti à la mise en examen de 10 personnes, dont l’avocat Etienne Ambroselli.Sept militants avaient finalement été renvoyés en procès à l’issue de l’enquête, poursuivis notamment pour “association de malfaiteurs”, les autres bénéficiant d’un non-lieu. Six avaient été condamnés en première instance (mais aucun pour association de malfaiteurs), puis seulement trois en appel et sur des faits mineurs, les quatre autres étant relaxés de toutes les charges initialement retenues.En septembre 2024, la Cour de cassation avait ordonné la tenue d’un nouveau procès, au motif que la cour d’appel n’avait “pas justifié sa décision”, ne s’étant pas prononcée sur la possible “atteinte disproportionnée à la liberté d’expression des prévenus”.

Greenpeace épingle Coca-Cola pour ses milliards de bouteilles plastique

Coca-Cola produit 120 milliards de bouteilles en plastique jetables par an, a dénoncé Greenpeace Afrique lors d’une manifestation en Afrique du Sud jeudi, exhortant le fabricant de sodas à utiliser des emballages en verre et métal pour réduire la pollution plastique.Les militants de l’ONG ont érigé un bouchon de bouteille rouge géant devant le bureau de l’entreprise à Johannesburg, barré du slogan “Mets le bouchon, Coca”, lors d’une manifestation organisée à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement.Coca-Cola figure parmi les plus grands pollueurs plastiques au monde depuis six années consécutives, affirme Greenpeace.”Coca-Cola produit 120 milliards d’emballages plastique jetables chaque année. Et ce plastique — pour la plupart — finira dans l’environnement et dans les écosystèmes marins”, a déclaré à l’AFP Hellen Kahaso Dena, représentante de l’ONG.”Alors aujourd’hui, nous sommes devant leur bureau pour leur dire de réduire la production de plastique, d’investir dans la recharge et la réutilisation, et de s’assurer qu’ils investissent dans d’autres formes durables d’emballage comme le verre et les boîtes métalliques”, a-t-elle ajouté.Les affirmations de l’entreprise disant qu’elle promeut le recyclage des plastiques ne sont que du “greenwashing” (blanchiment écologique, ndlr), a-t-elle poursuivi. “Nous savons que près de 9% seulement sont recyclés. La majeure partie de ce plastique finira dans la nature”.Le groupe a également exhorté Coca-Cola à soutenir la campagne pour un traité mondial sur le plastique donnant la priorité à un plafonnement de la production plastique.Les négociations menées par les délégués de près de 200 pays pour élaborer le premier traité mondial contre la pollution plastique ont échoué en Corée du Sud l’an dernier, face à l’opposition d’un groupe de pays, producteurs de pétrole essentiellement.Une nouvelle série de négociations est prévue à Genève en août.Depuis l’échec de ces négociations, Coca-Cola a revu à la baisse ses engagements environnementaux en renonçant dans les faits à son objectif de 25% d’emballages réutilisables d’ici 2030, et reporté les échéances et réduit les volumes de ses objectifs de recyclage.Selon Greenpeace, plus de 99% des plastiques sont issus d’énergies fossiles, ce qui établit un lien direct entre production plastique et crise climatique.

Dans cet archipel riche en coraux, la Grèce interdit la pêche au chalut, un exemple en Europe

L’aube rougeoie sur le minuscule archipel grec de Fournoi, riche en coraux, tandis que le caïque en bois de Manolis Mytikas fend les eaux calmes du petit port avec à son bord les quelques poissons piégés dans ses filets.Sa modeste prise attire rapidement les îliens en quête de poisson frais, rare depuis des années au large de ce chapelet d’îles dans le nord-est de la mer Egée qui compte moins de 1.500 habitants au total.”Aujourd’hui, on était deux à sortir en mer, on a eu un peu de poisson par chance”, explique à l’AFP ce pêcheur de 76 ans à la peau tannée par le soleil méditerranéen. “Hier, on a gagné 30 euros. Avant-hier, pas un sou. On n’a même pas de quoi manger parfois!”Pourtant, dans le petit port de Fournoi, l’espoir renaît.  Fin mai, le gouvernement grec a interdit la pêche au chalut de fond dans les eaux de Fournoi et de six îlots inhabités proches pour protéger des récifs coralliens d’une exceptionnelle richesse récemment identifiés.Plus généralement, la Grèce va interdire le chalutage de fond dans les parcs marins nationaux d’ici 2026, et dans l’ensemble des aires marines protégées d’ici 2030, devenant ainsi le premier pays en Europe à prendre une mesure de cette envergure.Car la réalité des aires marines protégées dans le monde, qui figure parmi les sujets clés de la 3e conférence de l’ONU sur l’océan (Unoc 3) qui s’ouvre à Nice la semaine prochaine, est que la pêche y est généralement autorisée, y compris souvent par des chalutiers.- “Bulldozers” – “Enfin!”, s’exclame M. Mytikas qui ne décolère pas face aux ravages perpétrés par le chalutage qui consiste à racler les fonds marins avec un immense filet en entonnoir. Ils “ont ravagé la mer. Ils labourent les fonds marins et détruisent tout”, s’emporte-t-il tandis que son collègue Vaguelis Markakis, 58 ans, compare ces bateaux à “des bulldozers”.”Si on les empêche de venir ici, notre mer pourra revivre!”, assure M. Mytikas. “La mer sera à nouveau pleine de poissons!”, s’enthousiasme également M. Markakis alors que les pêcheurs de Fournoi affirment que les chalutiers pêchent dans leurs eaux.L’enjeu de cette interdiction est également environnemental.Les recherches menées dans cet archipel par les ONGs Under the Pole, qui organise des expéditions de plongée en milieu extrême, et Archipelagos, en collaboration avec des institutions scientifiques européennes, ont mis en évidence l’existence de véritables forêts animales sous-marines. A entre 60 et 150 mètres de profondeur, en basse lumière, les scientifiques ont recensé plus de 300 espèces benthiques, c’est-à-dire qui vivent au fond des eaux.”Ce que nous avons découvert dépasse l’imagination”, assure Anastasia Miliou, hydrobiologiste et directrice scientifique d’Archipelagos. “De vastes récifs coralliens vieux de plusieurs milliers d’années, encore intacts.”- Forêts sous-marines -Ces espèces animales, “lorsqu’elles se développent à forte densité, forment de véritables forêts sous-marines”, explique également Lorenzo Bramanti chercheur au Laboratoire d’écogéochimie des environnements benthiques du CNRS.Or “ces habitats sont extrêmement sensibles. Un passage de chalut suffit à les raser”, alerte Stelios Katsanevakis, professeur d’océanographie à l’Université de l’Egée.Et les dégâts s’avèrent “potentiellement irréversibles”, ajoute M. Bramanti. Car “une fois détruites, ces forêts peuvent mettre des décennies, voire des siècles à se reconstituer”.”Personne ne doute que la déforestation est une catastrophe écologique, il en va de même pour les forêts animales”, insiste-t-il.En interdisant la pêche au chalut de fond autour de Fournoi, il espère que la Grèce va servir d'”exemple aux autres pays méditerranéens”.”Nous devons agir rapidement car il s’agit des derniers écosystèmes encore épargnés par le changement climatique” car situés à des profondeurs supérieures à 70 mètres, insiste encore Lorenzo Bramanti.Mais du côté des professionnels de la pêche industrielle, la colère gronde. En Grèce, environ 220 chalutiers de fond sont en activité. Leurs représentants estiment que les restrictions à leur activité s’accumulent sans la moindre concertation.Ces décisions “se fondent sur des rapports d’organisations bénévoles (…) qui manquent de rigueur scientifique”, estime Kostas Daoultzis, vice-président de l’Union des armateurs de pêche au chalut de fond et président des armateurs de chalutiers mécanisés de Nea Michaniona, près de Thessalonique (nord).”Les consommateurs en pâtiront: les prix du poisson vont exploser”, juge-t-il.Selon lui, les chalutiers évitent déjà les zones coralliennes, où leurs engins risquent d’être endommagés. Mais il ne s’est pas exprimé spécifiquement concernant la zone de Fournoi. 

A Port-Cros, la plus vieille aire marine protégée d’Europe “montre le futur”

“Des dauphins, des puffins, des mérous… C’est une bulle de nature et pourtant on est entre Saint-Tropez et Marseille. Les gens disent que c’est un miracle”, s’enthousiasme Sophie-Dorothée Duron, directrice du parc national de Port-Cros.Ici, navigation, pêche et autres activités humaines sont soit interdites soit strictement réglementées. Un modèle que de nombreux experts, à l’occasion de la Conférence des Nations unies sur l’océan à Nice du 9 au 13 juin, aimeraient voir étendu à toutes les aires marines protégées (AMP), souvent fustigées comme étant seulement “de papier”.Créée en 1963 au large de Hyères en Méditerranée, Port-Cros est la plus ancienne AMP de France et d’Europe. D’abord centrée sur l’île éponyme, elle englobe depuis 2012 sa voisine Porquerolles et s’étend sur 1.700 hectares terrestres et 2.900 hectares marins. “C’est un petit joyau, un hotspot de biodiversité. On retrouve ici quasiment toutes les espèces de Méditerranée”, se réjouit Vincent Bardinal, garde-moniteur sur l’île, montrant du doigt les nuées de poissons qui fraient dans les herbiers marins.Girelles, crénilabres, castagnoles ou daurades: dans les eaux cristallines du coeur du parc, où la pêche est strictement interdite, “on a une très bonne image de ce que pouvait être la côte il y a peut-être 100 ans, avec une pression humaine presque inexistante”. Un mérou, prédateur emblématique de l’archipel, apparaît. “On peut les approcher à quelques centimètres alors que sur le continent ils fuient”, sourit Vincent Bardinal.- “Patchwork” -Pour assurer une cohabitation fluide, les règles de fonctionnement du parc sont établies en concertation avec les acteurs économiques de la région, avec l’avis d’un conseil scientifique.Les restrictions concernent aussi bien la vitesse de navigation que la pratique de la plongée et de la pêche ou encore l’interdiction d’approcher certaines espèces animales.”La particularité c’est d’être dans une zone très fréquentée, très anthropisée (transformée par l’activité humaine). Le pari a été de conserver la nature tout en permettant à une population de continuer à y vivre et à des touristes d’en profiter, il n’y a pas de mise sous cloche”, souligne Mme Duron.Si les deux îles n’ont que 350 habitants permanents, elles voient défiler jusqu’à 2 millions de visiteurs par an!”L’idée c’est de travailler sur un patchwork de zones en fonction des sensibilités de l’écosystème. Il y a des zones ultra sensibles où on réglemente voire interdit la présence humaine. Et il y a d’autres zones qui peuvent tolérer les visiteurs”, explique la directrice. Une charte encadre depuis 1999 le travail des 24 pêcheurs professionnels autorisés à pratiquer au cÅ“ur du parc. 350 pêcheurs de loisir peuvent aussi opérer, à condition d’afficher sur leur bateau l’autorisation renouvelable chaque année.”L’objectif n’est pas d’exclure la pêche mais d’encadrer une pratique traditionnelle”, explique Thomas Abiven, garde-moniteur du Parc, en pleine opération de contrôle à l’aurore, l’heure préférée des resquilleurs.”Au début, le parc s’est monté sans vraiment l’aval des pêcheurs”, reconnaît-il, “mais au fur et à mesure les discussions se sont mises en place. En contrepartie de pouvoir pêcher, ils ont l’obligation de déclarer leurs prises. Cela offre des données que l’on croise avec les scientifiques pour voir si les populations de poissons se portent bien. Puis ont peut durcir ou alléger la réglementation en fonction”.- “Capital-poisson” -La population de mérous est par exemple passée de 40 à près de 1.000 individus. Les herbiers de posidonie sont également en pleine expansion.”On observe clairement +l’effet réserve+, c’est-à-dire que la nature se porte mieux qu’en dehors du parc. Ça se voit sur le nombre de poissons mais aussi l’augmentation de leur taille moyenne”, détaille Sandrine Ruitton, enseignante chercheuse à Aix-Marseille Université, rattachée à l’Institut Méditerranéen d’Océanologie. “C’est comme un coffre-fort où on fait fructifier le capital-poisson”, poursuit-elle. “Les intérêts vont déborder à l’extérieur et cela va permettre aux autres écosystèmes et à la population humaine d’en profiter, c’est vertueux pour tout le monde”.La France compte aujourd’hui 565 AMP en métropole et Outre-Mer, couvrant 33% de l’espace maritime national. Mais les règles très strictes qui font le succès de Port-Cros font figure d’exception. “L’appellation d’AMP ne veut rien dire, il y en a dans lesquelles on peut chaluter”, s’insurge François Sarano, océanologue et ancien collaborateur du commandant Cousteau. “La définition comprend diverses petites réglementations mais c’est totalement insuffisant”.Et d’espérer des “règles beaucoup plus strictes” à l’occasion du sommet onusien de Nice: “Port-Cros n’est pas un conservatoire du passé, c’est un endroit qui nous montre le futur en intégrant la question de la pollution et du réchauffement climatique.”

A Port-Cros, la plus vieille aire marine protégée d’Europe “montre le futur”

“Des dauphins, des puffins, des mérous… C’est une bulle de nature et pourtant on est entre Saint-Tropez et Marseille. Les gens disent que c’est un miracle”, s’enthousiasme Sophie-Dorothée Duron, directrice du parc national de Port-Cros.Ici, navigation, pêche et autres activités humaines sont soit interdites soit strictement réglementées. Un modèle que de nombreux experts, à l’occasion de la Conférence des Nations unies sur l’océan à Nice du 9 au 13 juin, aimeraient voir étendu à toutes les aires marines protégées (AMP), souvent fustigées comme étant seulement “de papier”.Créée en 1963 au large de Hyères en Méditerranée, Port-Cros est la plus ancienne AMP de France et d’Europe. D’abord centrée sur l’île éponyme, elle englobe depuis 2012 sa voisine Porquerolles et s’étend sur 1.700 hectares terrestres et 2.900 hectares marins. “C’est un petit joyau, un hotspot de biodiversité. On retrouve ici quasiment toutes les espèces de Méditerranée”, se réjouit Vincent Bardinal, garde-moniteur sur l’île, montrant du doigt les nuées de poissons qui fraient dans les herbiers marins.Girelles, crénilabres, castagnoles ou daurades: dans les eaux cristallines du coeur du parc, où la pêche est strictement interdite, “on a une très bonne image de ce que pouvait être la côte il y a peut-être 100 ans, avec une pression humaine presque inexistante”. Un mérou, prédateur emblématique de l’archipel, apparaît. “On peut les approcher à quelques centimètres alors que sur le continent ils fuient”, sourit Vincent Bardinal.- “Patchwork” -Pour assurer une cohabitation fluide, les règles de fonctionnement du parc sont établies en concertation avec les acteurs économiques de la région, avec l’avis d’un conseil scientifique.Les restrictions concernent aussi bien la vitesse de navigation que la pratique de la plongée et de la pêche ou encore l’interdiction d’approcher certaines espèces animales.”La particularité c’est d’être dans une zone très fréquentée, très anthropisée (transformée par l’activité humaine). Le pari a été de conserver la nature tout en permettant à une population de continuer à y vivre et à des touristes d’en profiter, il n’y a pas de mise sous cloche”, souligne Mme Duron.Si les deux îles n’ont que 350 habitants permanents, elles voient défiler jusqu’à 2 millions de visiteurs par an!”L’idée c’est de travailler sur un patchwork de zones en fonction des sensibilités de l’écosystème. Il y a des zones ultra sensibles où on réglemente voire interdit la présence humaine. Et il y a d’autres zones qui peuvent tolérer les visiteurs”, explique la directrice. Une charte encadre depuis 1999 le travail des 24 pêcheurs professionnels autorisés à pratiquer au cÅ“ur du parc. 350 pêcheurs de loisir peuvent aussi opérer, à condition d’afficher sur leur bateau l’autorisation renouvelable chaque année.”L’objectif n’est pas d’exclure la pêche mais d’encadrer une pratique traditionnelle”, explique Thomas Abiven, garde-moniteur du Parc, en pleine opération de contrôle à l’aurore, l’heure préférée des resquilleurs.”Au début, le parc s’est monté sans vraiment l’aval des pêcheurs”, reconnaît-il, “mais au fur et à mesure les discussions se sont mises en place. En contrepartie de pouvoir pêcher, ils ont l’obligation de déclarer leurs prises. Cela offre des données que l’on croise avec les scientifiques pour voir si les populations de poissons se portent bien. Puis ont peut durcir ou alléger la réglementation en fonction”.- “Capital-poisson” -La population de mérous est par exemple passée de 40 à près de 1.000 individus. Les herbiers de posidonie sont également en pleine expansion.”On observe clairement +l’effet réserve+, c’est-à-dire que la nature se porte mieux qu’en dehors du parc. Ça se voit sur le nombre de poissons mais aussi l’augmentation de leur taille moyenne”, détaille Sandrine Ruitton, enseignante chercheuse à Aix-Marseille Université, rattachée à l’Institut Méditerranéen d’Océanologie. “C’est comme un coffre-fort où on fait fructifier le capital-poisson”, poursuit-elle. “Les intérêts vont déborder à l’extérieur et cela va permettre aux autres écosystèmes et à la population humaine d’en profiter, c’est vertueux pour tout le monde”.La France compte aujourd’hui 565 AMP en métropole et Outre-Mer, couvrant 33% de l’espace maritime national. Mais les règles très strictes qui font le succès de Port-Cros font figure d’exception. “L’appellation d’AMP ne veut rien dire, il y en a dans lesquelles on peut chaluter”, s’insurge François Sarano, océanologue et ancien collaborateur du commandant Cousteau. “La définition comprend diverses petites réglementations mais c’est totalement insuffisant”.Et d’espérer des “règles beaucoup plus strictes” à l’occasion du sommet onusien de Nice: “Port-Cros n’est pas un conservatoire du passé, c’est un endroit qui nous montre le futur en intégrant la question de la pollution et du réchauffement climatique.”

En Birmanie, le combat d’une tribu contre un projet chinois de mine de plomb

Dans les collines birmanes, un projet chinois d’extraction de plomb, encouragé par le boom des batteries électriques, menace de détruire les moyens de subsistance d’une petite tribu qui a organisé sa défense, par crainte de “disparaître”.”Nous n’avons pas le projet d’échanger ce que nos ancêtres nous ont légué pour de l’argent. Cette terre est la dignité de notre tribu”, affirme Khun Khine Min Naing, qui mène le mouvement de révolte.”Nous ne faisons que demander des droits indigènes qui nous sont dus”, met en avant le jeune homme de 24 ans.Depuis avril, des centaines de membres de l’ethnie Pradawng défilent régulièrement sur les chemins de terre battue contre le projet d’extraire du plomb sur leurs terres, qui risque de transformer le paysage à jamais, sans aucune forme de bénéfice pour eux.La tribu, proche culturellement des Karens, revendique 3.000 membres sur un territoire qu’elle occupe depuis près de quatre siècles dans l’Etat Shan (Est), près de Pekon.Mais leurs voix résonnent dans le vide, dans le contexte de la guerre civile qui a réduit en lambeaux la Birmanie, où des groupes privés font leurs affaires sans être trop inquiétés. Une entreprise birmane, Four Star Company, connectée à une milice locale, et son partenaire chinois ont l’ambition de développer une importante mine de plomb. Depuis février, d’imposantes machines occupent le site, en vue des travaux.Les Pradawng, qui assurent ne pas avoir été consultés, habitent un village, Thi Kyeik, en contrebas de la future mine – un endroit vulnérable aux pollutions générées par l’activité minière.L’extraction de plomb, un métal toxique particulièrement nocif pour les jeunes enfants et les femmes en âge de procréer, contamine les sols et l’eau, a prévenu l’Organisation mondiale de la santé (OMS).- Présence chinoise -“Nous ne voulons pas laisser cette terre endommagée pour la prochaine génération”, a insisté Khun Khine Min Naing. “Nous ne voulons pas être considérés comme des criminels aux yeux de l’histoire.”En manifestant à l’aide de pancartes, les Pradawng s’exposent à une violente réponse de gardes armés.Selon les Pradawng, Four Star Company opère dans la région depuis 20 ans, avec l’aval d’une milice locale, le Kayan New Land Party, qui a conclu un cessez-le-feu avec l’armée birmane.Son partenaire chinois, longtemps caché aux habitants, est difficile à identifier.Le conflit qui a éclaté après le coup d’Etat du 1er février 2021 a fragmenté la Birmanie, où des dizaines de groupes armés, en plus de la junte, imposent leur loi, dans des conditions plus ou moins opaques, qui profitent aux trafics en tous genres.Dans ce contexte, des Chinois ont investi dans les riches ressources naturelles du pays: jades et autres pierre précieuses, bois de teck, minerais.Le plomb est recherché pour construire des batteries, largement utilisées par le secteur automobile.Sur l’année 2023, quelque 98% des exportations birmanes de plomb sont allées en Chine, a noté la Banque mondiale. Mais le volume des échanges, estimé à 20 millions de dollars, ou 50.000 tonnes, pourrait être sous-évalué du fait de la prédominance du marché noir.Une analyse par imagerie satellite d’un seul site à la frontière chinoise par le Centre pour la résilience de l’information, basé en Grande-Bretagne, a montré que celui-ci avait presque doublé entre 2018 et 2024, donnant une idée de la dynamique.- “Aucune loi” -“Nous risquons de disparaître”, assure Khun Aung Naing Soe, 32 ans, un leader de la tribu.”Il n’y a aucune loi qui protège le peuple”, affirme-t-il.Le prix d’une tonne de plomb raffiné se situe autour de 2.000 dollars sur le marché mondial.Les Pradawng craignent que seule la pollution ne ruisselle de l’activité minière, pas les profits.”Ils essayent de négocier avec nous en nous promettant des bénéfices, mais on a décidé avec courage de repousser leur offre”, a expliqué le leader des manifestations, Khun Khine Min Naing.Durant les négociations, la tribu a senti que ses interlocuteurs allaient débuter leurs opérations “par tous les moyens”, a-t-il poursuivi.Des signes avant-coureurs de dommages environnementaux sont déjà visibles, selon les riverains.Les habitants ont remarqué une augmentation des inondations et des coulées de boue qui ont emporté des maisons entières, car le rythme de l’exploitation minière dans la région s’est accéléré ces dernières années.Mu Ju July, 19 ans, gagne péniblement sa vie en fouillant les terrils à la recherche de morceaux de plomb. “Si nous donnons notre autorisation, nous ne serons tranquilles que pendant un ou deux ans”, estime-t-elle. “Il ne restera que des pierres lorsque le moment sera venu pour nos enfants.”

Trump administration ramps up attack on Harvard, Columbia

President Donald Trump ramped up his campaign against top US universities Wednesday, banning visas for all foreign students coming to attend Harvard and threatening to strip Columbia of its academic accreditation.Trump is seeking to bring the universities to heel with claims their international students pose a national security threat, and that they ignored anti-Semitism on …

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L’Assemblée appelle à abroger la réforme des retraites, via un texte à portée symbolique

Plus de deux ans après la promulgation de la réforme des retraites, l’Assemblée nationale a appelé jeudi à son abrogation lors d’un premier vote sur le sujet dans l’hémicycle, que la gauche espère voir devenir un étendard de la contestation malgré sa portée purement symbolique.A quelques jours de la fin des travaux du “conclave” de partenaires sociaux censés plancher de nouveau sur les retraites, les députés ont adopté une résolution déposée par le groupe GDR (communistes et ultra-marins), lors d’une journée dédiée à ses textes.A la tribune, le président du groupe Stéphane Peu a dénoncé le passage de l’âge légal de départ à 64 ans, adopté à l’époque sans vote, grâce à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. “La plus grande blessure démocratique depuis la négation du vote des Français lors du référendum de 2005”, a-t-il lancé.Adoptée par 198 voix contre 35, avec celles de la gauche, du Rassemblement national et d’une partie du groupe centriste Liot, la résolution n’aura aucune valeur normative. Mais les communistes espèrent en faire un levier politique pour ranimer la contestation, alors qu’une journée de manifestation et de grèves est justement organisée jeudi, à l’appel de la CGT.Quelque 165 points de rassemblement sont prévus en France. A Paris, le cortège s’élancera à 14H00 depuis l’Ecole militaire et doit passer à proximité du lieu où la concertation sur les retraites se poursuit.- Abrogation ou référendum -“Les Français ont de la mémoire et ils n’ont pas tourné la page”, a affirmé M. Peu, – qui a commencé son discours devant un hémicycle largement vide. Le chef du groupe communiste a exigé du gouvernement qu’il respecte le vote de la résolution, en abrogeant la réforme ou en convoquant un référendum. “Nous ne renoncerons jamais à revenir sur cette réforme injuste et injustifiée”, a abondé son homologue LFI Mathilde Panot.”La démographie et l’allongement de la durée de vie constituent des contraintes qui conditionnent les recettes et les dépenses de notre système de retraite. Que vous le vouliez ou non”, a rétorqué Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail. “Vous nous dites +très bien, on va dans le mur, mais proposons une abrogation symbolique+”, a piqué la députée macroniste Stéphanie Rist, dénonçant une “farce”.Le texte “affirme l’impérieuse nécessité d’aboutir à l’abrogation des mesures les plus régressives” de la loi du 14 avril 2023, à savoir “le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et l’augmentation de la durée de cotisation portée à 43 annuités dès 2027″.”Une simple pétition de principe”, a critiqué Théo Bernhardt (RN), reprochant à la gauche de ne pas avoir soutenu les initiatives de son groupe pour une abrogation.Mais le vote “démontre qu’il y a une exigence démocratique” pour abroger la réforme ou remettre la mesure d’âge en jeu au Parlement, a estimé après le vote la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain devant les journalistes.”Ils ont 80% des salariés contre eux, 66% des Français contre eux, tous les syndicats, et une très large majorité des députés à l’Assemblée nationale (…) vous ne pouvez pas faire un message plus clair”, a abondé François Ruffin, député de son groupe.- Conclave -Le sujet des retraites a retrouvé une actualité en janvier, à la faveur du compromis noué entre le Premier ministre François Bayrou et le groupe PS à l’Assemblée.Ces derniers ont accepté de ne pas censurer son gouvernement, contre un ensemble de promesses, dont la remise en chantier de la réforme des retraites.Mais après l’enthousiasme a rapidement point la déception. Après avoir appelé à des discussions “sans totem ni tabou”, le Premier ministre a successivement imposé l’objectif d’un équilibre financier en 2030, puis fermé la porte à un retour aux 62 ans. Les syndicats FO et CGT ont claqué la porte dès le début des discussions.Les organisations restant autour de la table prévoient de clore leurs travaux le 17 juin. Pour l’instant, le Medef n’a exprimé aucune ouverture quant aux demandes des syndicats, qui veulent notamment obtenir des possibilités de partir plus tôt pour les femmes qui ont eu des enfants, ou pour les personnes ayant travaillé dans des conditions pénibles ou usantes.Quant aux députés socialistes, ils agitent de nouveau la menace d’une censure du gouvernement Bayrou, si ce dernier ne soumet pas au Parlement un éventuel accord entre les partenaires sociaux.