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Agriculture: la loi d’orientation arrive enfin au Sénat, juste avant le Salon

Près d’un an après son dépôt par le gouvernement Attal, le projet de loi d’orientation agricole arrive mardi soir dans l’hémicycle du Sénat, qui s’apprête à muscler ce texte très attendu par le secteur mais dénoncé par la gauche, à quelques jours du Salon de l’agriculture.Adopté à l’Assemblée nationale au début du printemps 2024, suspendu par la dissolution puis reporté par la censure, ce texte revient enfin au Parlement, porté par Annie Genevard.Issue des Républicains, la ministre de l’Agriculture partage nombre de points communs avec la vision des sénateurs, dominés par une alliance droite-centristes. De quoi laisser présager une adoption confortable de ce texte programmatique, qui balaye nombre de sujets, de l’enseignement à la formation en passant par le dossier crucial de la transmission des exploitations.Les débats à la chambre haute, qui s’étireront jusqu’au vote solennel du 18 février, raviveront néanmoins les clivages, avec une gauche vigoureusement opposée à un texte qui incarne selon elle des “reculs” sur la question environnementale. L’examen se déroule de surcroît dans un contexte tendu par la remise en cause de certaines agences de l’environnement comme l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) ou l’Office français de la biodiversité (OFB), ciblées par les agriculteurs qui fulminent face aux “entraves” administratives.Mme Genevard réfute cette interprétation. “Ma conviction profonde est qu’opposer environnement et agriculture constitue une impasse”, a-t-elle encore assuré ces derniers jours devant les sénateurs.Le gouvernement est toutefois mis sous pression depuis plusieurs mois par la profession et les syndicats agricoles, qui lui demandent d’accélérer sur ce volet législatif, à quelques jours du Salon de l’agriculture, qui cristallisera à Paris toutes les revendications du métier, à partir du 22 février.- “Intérêt général majeur” et “non-régression” -“Les agriculteurs ont besoin de ce texte à l’approche du Salon”, martèle auprès de l’AFP le centriste Franck Menonville, l’un des deux rapporteurs du texte. Ce dernier appelle la Haute assemblée à “éviter les caricatures” en votant pour “réarmer juridiquement la notion de souveraineté alimentaire”.C’est en effet le cœur de cette loi d’orientation, qui élève l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” à son article inaugural. En commission, le Sénat a maintenu cette notion tout en allant plus loin, érigeant notamment la “souveraineté alimentaire” en “intérêt fondamental de la Nation”.Le Sénat a également institué un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”. La portée juridique de cette disposition, qui fait volontairement écho au principe de “non-régression environnementale” déjà existant, interroge ses détracteurs. “Quand on a fait ça sur l’environnement, on disait que ça n’aurait aucun impact et on a vu que ça a été l’inverse. Pourquoi cela ne marcherait-il pas ?”, balaye Laurent Duplomb (LR), l’autre rapporteur du texte. Si la notion n’a pas convaincu le gouvernement qui tentera de la faire supprimer, M. Duplomb assume lui une version sénatoriale plus “ambitieuse”, susceptible, selon lui, de répondre au “manque de courage politique” du texte initial, qui “évitait tous les sujets qui fâchent.- Volontariat agricole -Cette démarche ulcère la gauche, qui s’alarme d’un “durcissement” et d’une “radicalisation” du débat public sur l’agriculture, selon l’écologiste Daniel Salmon. “La droite estime qu’il n’y a qu’un modèle qui est le bon, celui d’une souveraineté alimentaire réécrite à la sauce libérale”, déplore-t-il. La droite sénatoriale a déjà remporté un succès ces derniers jours sur ce volet, en faisant adopter à la chambre haute, avec l’appui du gouvernement, un texte plus sensible encore sur la levée des “barrières” à la profession, avec la réintroduction notable de certains pesticides.Parmi ses autres dispositions, la loi d’orientation prévoit la création d’un “Bachelor Agro”, un diplôme de bac+3 censé faire référence à l’avenir. Les sénateurs proposent également de créer un “volontariat agricole” dans le cadre du service civique.La création d’un guichet unique départemental censé favoriser les installations et transmissions d’exploitations est également au cœur du projet.Le texte entend aussi accélérer les procédures de contentieux en cas de recours contre des stockages d’eau ou des bâtiments d’élevage, et propose d’aménager les sanctions en cas d’atteintes à l’environnement non-intentionnelles.Le gouvernement proposait également d’imposer aux responsables de ces atteintes le suivi d’un stage de sensibilisation aux enjeux environnementaux, quand le Sénat privilégie, lui, une amende administrative.

Agriculture: la loi d’orientation arrive enfin au Sénat, juste avant le Salon

Près d’un an après son dépôt par le gouvernement Attal, le projet de loi d’orientation agricole arrive mardi soir dans l’hémicycle du Sénat, qui s’apprête à muscler ce texte très attendu par le secteur mais dénoncé par la gauche, à quelques jours du Salon de l’agriculture.Adopté à l’Assemblée nationale au début du printemps 2024, suspendu par la dissolution puis reporté par la censure, ce texte revient enfin au Parlement, porté par Annie Genevard.Issue des Républicains, la ministre de l’Agriculture partage nombre de points communs avec la vision des sénateurs, dominés par une alliance droite-centristes. De quoi laisser présager une adoption confortable de ce texte programmatique, qui balaye nombre de sujets, de l’enseignement à la formation en passant par le dossier crucial de la transmission des exploitations.Les débats à la chambre haute, qui s’étireront jusqu’au vote solennel du 18 février, raviveront néanmoins les clivages, avec une gauche vigoureusement opposée à un texte qui incarne selon elle des “reculs” sur la question environnementale. L’examen se déroule de surcroît dans un contexte tendu par la remise en cause de certaines agences de l’environnement comme l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) ou l’Office français de la biodiversité (OFB), ciblées par les agriculteurs qui fulminent face aux “entraves” administratives.Mme Genevard réfute cette interprétation. “Ma conviction profonde est qu’opposer environnement et agriculture constitue une impasse”, a-t-elle encore assuré ces derniers jours devant les sénateurs.Le gouvernement est toutefois mis sous pression depuis plusieurs mois par la profession et les syndicats agricoles, qui lui demandent d’accélérer sur ce volet législatif, à quelques jours du Salon de l’agriculture, qui cristallisera à Paris toutes les revendications du métier, à partir du 22 février.- “Intérêt général majeur” et “non-régression” -“Les agriculteurs ont besoin de ce texte à l’approche du Salon”, martèle auprès de l’AFP le centriste Franck Menonville, l’un des deux rapporteurs du texte. Ce dernier appelle la Haute assemblée à “éviter les caricatures” en votant pour “réarmer juridiquement la notion de souveraineté alimentaire”.C’est en effet le cœur de cette loi d’orientation, qui élève l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” à son article inaugural. En commission, le Sénat a maintenu cette notion tout en allant plus loin, érigeant notamment la “souveraineté alimentaire” en “intérêt fondamental de la Nation”.Le Sénat a également institué un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”. La portée juridique de cette disposition, qui fait volontairement écho au principe de “non-régression environnementale” déjà existant, interroge ses détracteurs. “Quand on a fait ça sur l’environnement, on disait que ça n’aurait aucun impact et on a vu que ça a été l’inverse. Pourquoi cela ne marcherait-il pas ?”, balaye Laurent Duplomb (LR), l’autre rapporteur du texte. Si la notion n’a pas convaincu le gouvernement qui tentera de la faire supprimer, M. Duplomb assume lui une version sénatoriale plus “ambitieuse”, susceptible, selon lui, de répondre au “manque de courage politique” du texte initial, qui “évitait tous les sujets qui fâchent.- Volontariat agricole -Cette démarche ulcère la gauche, qui s’alarme d’un “durcissement” et d’une “radicalisation” du débat public sur l’agriculture, selon l’écologiste Daniel Salmon. “La droite estime qu’il n’y a qu’un modèle qui est le bon, celui d’une souveraineté alimentaire réécrite à la sauce libérale”, déplore-t-il. La droite sénatoriale a déjà remporté un succès ces derniers jours sur ce volet, en faisant adopter à la chambre haute, avec l’appui du gouvernement, un texte plus sensible encore sur la levée des “barrières” à la profession, avec la réintroduction notable de certains pesticides.Parmi ses autres dispositions, la loi d’orientation prévoit la création d’un “Bachelor Agro”, un diplôme de bac+3 censé faire référence à l’avenir. Les sénateurs proposent également de créer un “volontariat agricole” dans le cadre du service civique.La création d’un guichet unique départemental censé favoriser les installations et transmissions d’exploitations est également au cœur du projet.Le texte entend aussi accélérer les procédures de contentieux en cas de recours contre des stockages d’eau ou des bâtiments d’élevage, et propose d’aménager les sanctions en cas d’atteintes à l’environnement non-intentionnelles.Le gouvernement proposait également d’imposer aux responsables de ces atteintes le suivi d’un stage de sensibilisation aux enjeux environnementaux, quand le Sénat privilégie, lui, une amende administrative.

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JO-2026: des Jeux qui laisseront une empreinte durable ?

Après trois éditions pharaoniques et controversées, les Jeux d’hiver feront leur retour en 2026 dans leur berceau des Alpes avec une promesse, en faire les premiers Jeux 100% éco-responsables de l’histoire, qui déconcerte les associations de protection de l’environnement.Quand 34 milliards d’euros ont été dépensés en 2014 par la Russie à Sotchi pour les JO les plus chers de l’histoire, quand la Corée du Sud, en 2018, a transformé ses montagnes pour créer des stations de ski, et quand la Chine, en 2022, a artificiellement enneigé ses JO de Pékin, les sports d’hiver ont déjà leurs habitudes dans les Dolomites et Alpes italiennes.Ce qui a permis aux organisateurs des JO-2026 d’utiliser à 90% des sites déjà existants, comme Anterselva (biathlon), le Val di Fiemme (ski nordique) ou encore Cortina d’Ampezzo et Bormio pour le ski alpin.  “Nous n’avons pas construit les Jeux sur le territoire, mais nous sommes partis de ce que le territoire nous donnait pour les construire”, résume Diana Bianchedi, chargée des questions environnementales et d’héritage au sein du comité d’organisation Milano Cortina 2026.”Ces Jeux doivent absolument être un nouveau modèle pour les prochains JO (…) nous sommes conscients de nos responsabilités, en étant les premiers JO avec Paris de l’ère +Agenda 2020+”, poursuit la double championne olympique d’escrime, en référence au recalibrage lancé en 2014 par le CIO pour des JO plus sobres. – Jeux “éclatés” -Conséquence, plutôt que d’être articulés autour de deux pôles, glace/ville et neige/montagne, les troisièmes JO organisés en Italie seront “éclatés” géographiquement sur six sites, ou “clusters”, distants pour certains de plusieurs centaines de kilomètres, avec Milan en capitale du patinage et hockey.”S’appuyer sur des structures existantes, sur des gens qui savent faire, c’est raccourcir les processus, c’est réduire les risques et c’est bénéfique à la fois opérationnellement, financièrement aussi”, apprécie Christophe Dubi, le directeur des JO au CIO.Une évolution nécessaire: selon le CIO dans le contexte actuel de réchauffement climatique, seuls dix pays seront encore en mesure d’accueillir les Jeux d’hiver d’ici 2040. Sans compter que les potentiels candidats, déjà peu nombreux, doivent tenir compte de l’opposition des populations locales pour des raisons financières comme environnementales.Avec une empreinte carbone annoncée en 2023 à un million de tonnes de CO2 équivalent, “ces Jeux seront bien plus durables que les précédents JO d’hiver”, analyse David Gogishvili, chercheur à l’Institut de géographie et durabilité à l’université de Lausanne.”Mais il y a quelques questions en suspens, l’impact de la construction de certains sites, la problématique des déplacements des spectateurs, des sportifs, des médias avec des projections sur les émissions de CO2 plutôt vagues et arbitraires”, observe l’universitaire.”C’est un défi complexe à relever que celui des transports des spectateurs, reconnaît Mme Bianchedi. Pour limiter l’impact environnemental, contrairement aux habitudes, il faudra choisir un +cluster+ et y rester”.- Des Jeux dans plusieurs pays -Les associations de protection de l’environnement s’inquiètent de l’afflux de dizaines de milliers de spectateurs dans un environnement déjà fragile et estiment n’avoir pas été consultées en amont. Et elles ne digèrent toujours pas “le scandale le plus grave de ces Jeux”, selon Luigi Casanova, président de l’association Mountain Wilderness: la construction à l’instigation du gouvernement Meloni d’une piste de bobsleigh et luge à Cortina d’Ampezzo pour plus de 120 millions d’euros, plutôt que d’utiliser, comme encouragé par le CIO, une piste déjà active, non loin à Innsbruck (Autriche) ou St Moritz (Suisse).”On gaspille encore de l’argent public pour bétonner une zone de montagne déjà très artificialisée. Comme la piste des JO-2006 (à Turin fermée en 2012, NDLR), elle ne sera pas utilisée après les JO, il n’y a que 50 pratiquants de ces sports en Italie”, redoute Vanda Bonardo, présidente de l’antenne italienne de la Commission internationale pour la protection des Alpes.”On a perdu cette bataille”, regrette Luigi Casanova, déjà en contact avec ses collègues français pour qu’ils soient encore plus vigilantes avant les JO-2030 prévues dans les Alpes.Il fait aussi campagne auprès du CIO pour “une vraie révolution verte” des Jeux d’hiver: “Notre idée, ce sont des Jeux qui auraient lieu sur quinze-vingt jours dans plusieurs pays, utilisant les meilleurs sites déjà existants pour chaque sport pour mettre les sportifs, leurs entraîneurs et le public dans les meilleures conditions possibles”, explique-t-il.

Eaux: l’exécutif a autorisé Nestlé à utiliser des filtres illégaux, selon Le Monde et Radio France

Le Monde et Radio France affirment dans une enquête mardi que l’Elysée et Matignon ont laissé Nestlé commercialiser des eaux non conformes à la réglementation et à risque pour la santé, malgré les recommandations d’interdiction des autorités sanitaires dès janvier 2023.Début 2024, visé par de premières révélations, Nestlé Waters, filiale du géant suisse de l’agroalimentaire, avait reconnu avoir eu recours à des systèmes interdits de microfiltration pour maintenir la “sécurité alimentaire” de ses eaux minérales. Le groupe, propriétaire en France des marques Vittel, Contrex et Hépar, puisées dans les Vosges, et Perrier dans le Gard, a accepté en septembre 2024 de payer une amende de 2 millions d’euros pour échapper à un procès, après une plainte de l’association Foodwatch. Citant des “échanges de mails et de notes ministérielles”, les deux médias accusent Matignon d’avoir dès 2023 “privilégié les intérêts de Nestlé au détriment des consommateurs” en accordant au groupe des dérogations sur l’usage de microfiltres.Radio France et Le Monde font état d’une note du 20 janvier 2023 du directeur général de la santé (DGS), Jérôme Salomon, qui recommande de “suspendre immédiatement l’autorisation d’exploitation et de conditionnement de l’eau pour les sites Nestlé des Vosges” et d’étendre cette interdiction “au site d’embouteillage de Perrier (à Vergèze, dans le Gard)”. Jérôme Salomon citait un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur l’utilisation de microfiltres inférieurs à 0,8 micromètre, qui concluait que l’eau en sortie de puits n’était “pas microbiologiquement saine”.Cette note, qui aurait été transmise au cabinet de la Première ministre, Elisabeth Borne, recommandait de refuser à Nestlé toute dérogation, au risque d’un contentieux avec Bruxelles. Mais un mois plus tard, les cabinets de Matignon et de l’Elysée auraient autorisé la microfiltration, selon les deux médias.Cette autorisation serait le fruit d’un actif lobbying, jusqu’à une rencontre entre des représentants de Nestlé et Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée.Sollicité par l’AFP, l’Élysée a indiqué que “l’attention de ses équipes (avait) été attirée sur ce sujet par l’entreprise Nestlé” et qu’elle avait “renvoyé les intéressés vers les services de l’Etat compétents”, n’ayant “pas vocation à intervenir sur les méthodes de micro-filtration de l’eau”.Egalement interrogés, la DGS et Nestlé n’avaient pas encore réagi dans l’immédiat. Les révélations de presse ont conduit le Sénat à lancer en novembre une commission d’enquête. Un premier rapport sénatorial d’octobre 2024 pointait déjà l'”opacité” des pouvoirs publics et des industriels dans ce dossier. Foodwatch a de nouveau déposé plainte cet automne contre les pratiques de Nestlé et du groupe Sources Alma (Cristaline, St-Yorre…). L’association de consommateurs CLCV a aussi porté plainte contre X.”Le gouvernement français aurait cautionné une fraude d’ampleur mondiale. Foodwatch demande qu’un procès établisse les responsabilités et que des sanctions exemplaires tombent”, a réagi l’ONG mardi. 

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Eaux: l’exécutif a autorisé Nestlé à utiliser des filtres illégaux, selon Le Monde et Radio France

Le Monde et Radio France affirment dans une enquête mardi que l’Elysée et Matignon ont laissé Nestlé commercialiser des eaux non conformes à la réglementation et à risque pour la santé, malgré les recommandations d’interdiction des autorités sanitaires dès janvier 2023.Début 2024, visé par de premières révélations, Nestlé Waters, filiale du géant suisse de l’agroalimentaire, avait reconnu avoir eu recours à des systèmes interdits de microfiltration pour maintenir la “sécurité alimentaire” de ses eaux minérales. Le groupe, propriétaire en France des marques Vittel, Contrex et Hépar, puisées dans les Vosges, et Perrier dans le Gard, a accepté en septembre 2024 de payer une amende de 2 millions d’euros pour échapper à un procès, après une plainte de l’association Foodwatch. Citant des “échanges de mails et de notes ministérielles”, les deux médias accusent Matignon d’avoir dès 2023 “privilégié les intérêts de Nestlé au détriment des consommateurs” en accordant au groupe des dérogations sur l’usage de microfiltres.Radio France et Le Monde font état d’une note du 20 janvier 2023 du directeur général de la santé (DGS), Jérôme Salomon, qui recommande de “suspendre immédiatement l’autorisation d’exploitation et de conditionnement de l’eau pour les sites Nestlé des Vosges” et d’étendre cette interdiction “au site d’embouteillage de Perrier (à Vergèze, dans le Gard)”. Jérôme Salomon citait un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur l’utilisation de microfiltres inférieurs à 0,8 micromètre, qui concluait que l’eau en sortie de puits n’était “pas microbiologiquement saine”.Cette note, qui aurait été transmise au cabinet de la Première ministre, Elisabeth Borne, recommandait de refuser à Nestlé toute dérogation, au risque d’un contentieux avec Bruxelles. Mais un mois plus tard, les cabinets de Matignon et de l’Elysée auraient autorisé la microfiltration, selon les deux médias.Cette autorisation serait le fruit d’un actif lobbying, jusqu’à une rencontre entre des représentants de Nestlé et Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée.Sollicité par l’AFP, l’Élysée a indiqué que “l’attention de ses équipes (avait) été attirée sur ce sujet par l’entreprise Nestlé” et qu’elle avait “renvoyé les intéressés vers les services de l’Etat compétents”, n’ayant “pas vocation à intervenir sur les méthodes de micro-filtration de l’eau”.Egalement interrogés, la DGS et Nestlé n’avaient pas encore réagi dans l’immédiat. Les révélations de presse ont conduit le Sénat à lancer en novembre une commission d’enquête. Un premier rapport sénatorial d’octobre 2024 pointait déjà l'”opacité” des pouvoirs publics et des industriels dans ce dossier. Foodwatch a de nouveau déposé plainte cet automne contre les pratiques de Nestlé et du groupe Sources Alma (Cristaline, St-Yorre…). L’association de consommateurs CLCV a aussi porté plainte contre X.”Le gouvernement français aurait cautionné une fraude d’ampleur mondiale. Foodwatch demande qu’un procès établisse les responsabilités et que des sanctions exemplaires tombent”, a réagi l’ONG mardi. 

Les vaccins anti-Covid sont sûrs, réaffirme l’agence du médicament, après 152 millions d’injections en France

Les quatre vaccins anti-Covid utilisés en France sont sûrs, réaffirme mardi l’agence du médicament dans son dernier bilan des effets indésirables, précisant notamment qu’aucun lien avec la maladie de Charcot n’a été établi après un cas rapporté post-vaccination.Les nouveaux résultats des enquêtes de pharmacovigilance de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), sur les données allant de janvier 2023 à février 2024, “montrent à nouveau que les vaccins contre le Covid-19 sont sûrs”, résume-t-elle dans un communiqué.Ces enquêtes -dont l’une dédiée aux femmes enceintes et qui allaitent- analysent les déclarations d’effets indésirables rapportés pour les quatre vaccins contre le Covid-19 – le Comirnaty de Pfizer/BioNTech, Spikevax (Moderna), Nuvaxovid (Novavax, remplacé depuis par le Nuvaxovid XBB) et Vidprevtyn Beta (Sanofi/GSK)- disponibles en France.Aucun nouveau signal de risque chez “les femmes enceintes et allaitantes” n’est apparu concernant les vaccins Nuvaxovid -très peu utilisés en France- et Vidprevtyn Beta -dont l’autorisation de mise sur le marché a été abrogée ensuite, en mars 2024.A ce jour, “plus de 152 millions de doses” de vaccins anti-Covid “ont été administrées” en France, – et 13 milliards de doses au niveau mondial – et quelque “163.000 signalements de suspicions d’effets indésirables potentiels ont été enregistrés” en France, dit à l’AFP Mehdi Benkebil, directeur de la surveillance de l’ANSM.”Tous ces cas ont fait l’objet d’analyses au niveau régional et national. À titre de comparaison, annuellement nous recevons de l’ordre de 40.000 cas pour tous les médicaments !”, précise-t-il, soulignant le “travail colossal d’analyse” que représente la “surveillance renforcée” des vaccins anti-Covid.Si le bénéfice/risque des vaccins Covid est très positif, certains effets secondaires ou indésirables ont été mis en évidence, le plus fréquemment bénins, ou rares lorsqu’ils sont plus impressionnants.- Désinformation -En dehors des effets indésirables les plus fréquents liés à la réaction immédiate du corps à l’injection, de rares cas de paralysie faciale périphérique (perte partielle du fonctionnement d’une partie des muscles du visage), de myocardite/péricardite (inflammation du muscle cardiaque), de saignements menstruels importants, et d’érythème polymorphe (éruption de tâches cutanées) ont ainsi été identifiés.Dans son bilan des nouveaux effets signalés et jusqu’alors non répertoriés, l’ANSM note que de “très rares cas” de “douleurs à type de brûlure, principalement au niveau des pieds et des membres inférieurs (neuropathies à petites fibres), sont apparus” avec le vaccin Pfizer, et d’autres cas, “très rares” également, de fatigue chronique, avec le vaccin Spikevax.Ils “font l’objet d’investigations complémentaires” qui pourraient déboucher sur “des mesures adaptées à la nature et au niveau du risque, en lien avec l’Agence européenne des médicaments (EMA)”, indique l’agence.”Rapporté récemment après une vaccination avec le vaccin” Pfizer, un cas de maladie de Charcot (SLA), a été analysé et “les données disponibles à ce jour” ne “permettent pas de retenir un lien” entre la survenue de la maladie et le vaccin, écrit l’ANSM, après un “examen collégial avec les centres régionaux de pharmacovigilance”.Ce cas est celui d’une trentenaire de l’Allier, dont la famille et une association de victimes ont largement communiqué sur les réseaux sociaux et dans la presse régionale autour d’une supposée “reconnaissance officielle” d’un lien de causalité entre sa maladie et cette vaccination. Le centre de pharmacovigilance régional a envoyé un courrier indiquant que le signalement du cas a été “enregistré, générant un dossier” en vue d’un “travail d’expertise”, mais “aucun lien de causalité n’y était fait” entre la maladie et le vaccin, dit à l’AFP le Pr Joëlle Micallef, pharmacologue, à la tête de l’un des 10 centres régionaux (Paca-Corse) à expertiser des cas sur la France entière.Déjà en 2022, l’ANSM avait examiné une quinzaine de signalements de SLA post-vaccination, rapporte cette experte. “Si ces patients étaient bien atteints de SLA”, la cause vaccinale avait été écartée notamment “parce que médicalement et physiopathologiquement, la maladie de Charcot ne peut pas être déclenchée dans un délai aussi court”, précise-t-elle.”Avec ce (dernier) cas également, il n’y a pas de données actuellement, d’arguments, pour évoquer le rôle direct ou indirect du vaccin dans la survenue de cette maladie”, conclut-elle.Depuis le début de la vaccination, les effets indésirables des vaccins Covid ont été largement mis en avant par leurs opposants, qui ont parfois relayé des messages de désinformation.

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Au large du littoral, l’extraction en eaux troubles du sable marin

Au large de l’île d’Oléron, le Stellamaris, plus grand cargo-sablier du pays, plonge un long bras articulé dans l’océan. En France, l’exploitation des granulats marins, majoritairement destinées à la fabrication de béton, est très réglementée mais son impact environnemental fait débat.Durant une à quatre heures, les allers-retours à 40 mètres de profondeur s’enchaînent sur les 1,3 km2 de la concession “Chassiron B” pour pomper un mélange d’eau et de sédiments.”On aspire tout sur une épaisseur de 20 à 30 cm sur deux mètres de large. L’impact est limité et acceptable”, assure Frédéric Suire, responsable foncier environnement dans le Grand-Ouest de l’entreprise allemande Heidelberg Materials, l’un des principaux armateurs de cargo-sabliers en France.Les 4.200 tonnes de sable stockées dans les trémies du cargo sont débarquées au port de La Rochelle.”On répond à un besoin local, dans une zone de chalandise de 30 à 50 km autour des ports sabliers”, souligne Laëtitia Paporé, directrice pour ce marché de l’entreprise allemande.Outre le béton, le granulat (sable et gravier) de tailles diverses sert aussi au maraîchage ou au rechargement des plages. L’extraction représente seulement 2% des 400 à 450 millions de tonnes utilisées chaque année dans l’Hexagone, issues majoritairement de carrières terrestres et des rivières, indique Mme Paporé, qui préside la commission granulats marins de l’Union nationale des producteurs de granulats (UNPG).- “Bon élève” -Sur le littoral, dix-sept concessions actives bénéficient d’autorisations d’extraction pour une durée de 20 à 30 ans, renouvelables.Ce cadre réglementaire tranche avec d’autres régions du monde, comme l’Asie ou l’Afrique où des “mafias du sable” pillent la deuxième ressource la plus exploitée après l’eau.La consommation mondiale a explosé pour atteindre 50 milliards de tonnes par an, soit trois fois plus que l’ensemble des sédiments transportés par les fleuves du monde entier (15 à 18 milliards), selon Eric Chaumillon, chercheur en géologie marine, qui précise qu’il faut “des dizaines, voire des centaines de milliers d’années” pour produire des grains de sable.En 2023, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a alerté sur les conditions d’extraction des six milliards de tonnes arrachées chaque année aux océans.En mer, “la réserve est gigantesque mais on n’exploite jamais plus que nécessaire”, assure Frédéric Suire.Les extracteurs soulignent aussi que des études d’impact sont obligatoires tous les trois à cinq ans en France et mettent en avant leurs programmes de suivi. Les premiers résultats d’une étude de l’UNPG dans une ancienne concession d’extraction en baie de Seine font ressortir une “explosion du retour de la faune et de la flore 10 ans après” sa fermeture, selon Mme Paporé.Laure Simplet, géologue à l’Ifremer, indique aussi qu’aucun “risque pour le trait de côte” n’est “détectable ni mesurable” sur “tous les sites” étudiés par les extracteurs, en partenariat avec le Cerema, établissement public d’expertise sur la transition écologique.Selon elle, la France fait même figure de “bon élève” avec environ trois millions de m3 de granulats extraits chaque année, pas plus que la Belgique et son littoral de 65 km3 seulement. Elle n’autorise pas le criblage de granulats, technique de tri qui modifie la turbidité de l’eau, contrairement au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas.- “Non-sens” -Des oppositions ont cependant conduit à l’abandon de projets d’extraction dans la baie de Lannion (Côtes-d’Armor) en 2022 et sur le banc du Matelier (Charente-Maritime) en 2019. Dans ce même département, la prolongation pour 20 ans du gisement marin du Platin de Grave, exploitée par une filiale de Heidelberg entre le phare de Cordouan, la pointe du Verdon et Royan, concentre les crispations.  En avril 2023, le conseil de gestion du Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis avait voté pour malgré l’avis défavorable du conseil scientifique de l’estuaire et de l’Office français de la biodiversité au sein du Parc. La préfecture doit rendre un avis.Daniel Delestre, président de l’association Sepanso qui veut faire invalider en justice l’exploitation, dénonce “un non-sens écologique” dans un estuaire en mauvaise santé: “Des espèces de poissons comme le maigre, l’alose et l’esturgeon européen sont menacées”.

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Grèce: 6.000 personnes quittent Santorin, nouveaux séismes

Près de 6.000 personnes ont quitté Santorin en 48 heures en raison des nombreux séismes qui continuent de secouer l’île touristique grecque ainsi que sa voisine Amorgos et qui inquiètent la population, selon les autorités grecques.Quelque 4.640 passagers ont embarqué à bord des quatre ferries qui ont quitté cette île volcanique mondialement connue depuis dimanche, selon un décompte fourni mardi à l’AFP par une garde-côte grecque.La compagnie aérienne grecque Aegean Airlines a indiqué de son côté qu’elle avait transporté 1.294 passagers lundi de Santorin vers Athènes, assurant au total 9 vols dont 5 exceptionnels. Deux ferries doivent quitter Santorin dans la journée pour rejoindre Le Pirée, le grand port proche d’Athènes.Aegean Airlines de son côté prévoit mardi huit vols d'”une capacité totale de plus de 1.400 sièges” et précise dans un communiqué que des places étaient encore disponibles.A Santorin, des journalistes de l’AFP ont vu lundi des files d’attente se former dans le calme devant des agences de voyage mais en aucun cas la population ne cédait à la panique.L’activité touristique est réduite en cette période de l’année sur cette île qui accueille plus de 3 millions de visiteurs chaque année. Un séisme de magnitude 4,9 a été enregistré en mer Egée, à quelque 31 km de Santorin mardi vers 02h45 GMT (04h45 heure locales), selon l’Institut géodynamique de l’Observatoire d’Athènes.Peu après 6H00 GMT, une secousse de 4,7 a également eu lieu dans la même zone, située à environ 19 km au sud-ouest d’Amorgos, une autre île touristique de l’archipel des Cyclades qui compte moins de 2.000 habitants permanents.D’autres séismes de plus faible intensité ont été enregistrés alors que des scientifiques grecs ont prévenu que cette activité sismique, qui s’est intensifiée depuis samedi, pourrait durer des semaines. “Le scénario de tremblements de terre de magnitude 6 et plus reste peu probable”, a toutefois insisté le président de l’Organisation pour la planification et la protection antisismique (OASP), Efthymios Lekkas sur la chaîne de télévision privée Mega. “Les habitants de Santorin doivent se sentir en sécurité. Il ne faut pas céder à la panique”, a-t-il souligné alors que le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a appelé les 15.500 résidents permanents à rester calmes.Tous les établissements scolaires de Santorin, d’Amorgos et des îles voisines resteront fermés jusqu’à vendredi mais les autorités martèlent que les mesures adoptées jusqu’ici sont préventives.

Condamné à mort en Indonésie, Serge Atlaoui a quitté sa prison avant d’être rapatrié en France

Serge Atlaoui, un Français de 61 ans condamné à mort en Indonésie en 2007 pour trafic de drogue, a quitté sa prison de Jakarta mardi avant de s’envoler dans la soirée pour Paris après un accord conclu fin janvier, et espère recouvrer la liberté après 19 ans de prison.Un fourgon noir dans lequel M. Atlaoui avait pris place, selon des responsables pénitentiaires, a quitté la prison de Salemba peu après 15H00 locales (08H00 GMT), a constaté un journaliste de l’AFP.Le Français va être conduit à l’aéroport de Jakarta d’où il décollera dans la soirée pour Paris sur un vol commercial, escorté par trois policiers français. Il doit atterrir à Paris mercredi matin.Une dernière obligation l’attend avant d’embarquer: une conférence de presse prévue à 17H30 locales (14H30 GMT), à laquelle doivent également participer un responsable ministériel indonésien et l’ambassadeur de France, Fabien Penone.Depuis le 11 novembre 2005, jour de son interpellation près de Jakarta, le Français rêve de cette journée, “sans avoir jamais perdu l’espoir”, selon une source proche. A son arrivée en France, “il sera ensuite conduit à Bobigny (région parisienne, ndlr) et présenté au parquet puis probablement placé en détention dans l’attente de la décision sur son adaptation”, a indiqué à l’AFP son avocat Richard Sédillot. L’avocat français interviendra ensuite, “dans un délai de quelques semaines ou quelques mois” devant le tribunal compétent “pour demander qu’une adaptation de sa peine permette sa mise en liberté”.”Serge est heureux et serein”, a confié Me Sédillot, “mais il va avoir besoin d’un petit peu de temps pour se réorganiser”.Demandé officiellement le 4 novembre par la France dans une lettre du ministre de la Justice, son retour a été rendu possible par la signature d’un accord le 24 janvier entre les ministres français Gérald Darmanin et indonésien Yusril Ihza Mahendra.Dans cet accord, Jakarta explique avoir décidé de “ne pas exécuter” le prisonnier et d’autoriser son retour pour “raisons humanitaires” car “il est malade”. M. Atlaoui a en effet suivi chaque semaine un traitement, ces derniers temps, dans un hôpital proche de sa prison.Jakarta laisse également la liberté au gouvernement français d’accorder “sa clémence, une amnistie ou une réduction de peine” au seul Français actuellement condamné à mort dans l’archipel.- Peine de mort en appel -M. Atlaoui avait été arrêté en 2005 dans une usine où des dizaines de kilos de drogue avaient été découverts, en banlieue de Jakarta, et les autorités l’avaient accusé d’être un “chimiste”.Venu de Metz, dans le nord-est de la France, cet artisan soudeur, père de quatre enfants, s’est toujours défendu d’être un trafiquant de drogue, affirmant qu’il n’avait fait qu’installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique. Initialement condamné à la prison à vie, il avait vu la Cour suprême alourdir la sentence et le condamner à la peine capitale en appel.Il devait être exécuté aux côtés de huit autres condamnés en 2015, mais a obtenu un sursis après que Paris a intensifié la pression, les autorités indonésiennes ayant accepté de laisser un appel en suspens suivre son cours.L’affaire avait fait grand bruit en Indonésie, où la législation antidrogue est l’une des plus sévères du monde. Mais aussi en France où de nombreuses personnalités, dont la chanteuse franco-indonésienne Anggun, s’étaient mobilisées pour le soutenir. L’Indonésie qui n’a plus procédé à d’exécution depuis 2016, compte actuellement au moins 530 condamnés dans le couloir de la mort, selon l’association de défense des droits Kontras, citant des données officielles.Parmi eux, plus de 90 étrangers, dont au moins une femme, selon le ministère de l’Immigration et des services correctionnels.Une Philippine de 39 ans, Mary Jane Veloso, arrêtée en 2010 et également condamnée à la peine capitale pour trafic de drogue, a été transférée aux Philippines à la mi-décembre, après un accord entre les deux pays.Selon l’ONG française Ensemble contre la peine de mort (ECPM), outre M. Atlaoui, au moins quatre Français sont actuellement condamnés à mort dans le monde: deux hommes au Maroc, un en Chine ainsi qu’une femme en Algérie.