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Bayrou surmonte une motion de censure, le budget adopté par l’Assemblée

François Bayrou a engrangé mercredi un premier succès, avec le vote par l’Assemblée du budget de l’Etat, grâce à la neutralité des socialistes qui ont décidé de ne pas voter une motion de censure contre son gouvernement.Seuls 128 députés, dont six socialistes, ont approuvé la motion de censure déposée par des élus LFI, communistes et écologistes, alors qu’il aurait fallu 289 voix pour faire tomber le gouvernement.Ce vote permet l’approbation par l’Assemblée nationale du budget de l’Etat pour 2025. Le Sénat se prononcera dès jeudi, et ce vote très vraisemblablement favorable actera l’adoption du texte par le Parlement.”Ce budget est une étape d’urgence”, a soutenu devant les députés le Premier ministre, qui se projette déjà pour l’après, en promettant une réforme de l’Etat et des mesures d'”ordre et d’autorité”.Les groupes PS et du Rassemblement national avaient annoncé qu’ils ne censureraient pas, au nom de la stabilité du pays. M. Bayrou devait affronter dans la soirée une deuxième motion de censure, consécutive au 49.3 engagé sur la première partie du budget de la Sécurité sociale. Celle-ci n’a pas plus de chance que la première d’être votée.L’objectif affiché par l’exécutif est de ramener, avec le budget 2025, le déficit public à 5,4% du PIB. Avec pour cela de nouvelles recettes grâce notamment à des contributions exceptionnelles sur les ménages les plus aisés et les bénéfices des grandes entreprises, mais aussi des coupes dans les dépenses.Les écologistes et les communistes avaient opté pour la censure, comme les Insoumis. Le PS a choisi, de son côté, de négocier pendant des semaines avec le gouvernement pour arracher des concessions sur les retraites, les remboursements médicaux ou l’Education.Après le vote, La France insoumise a dénoncé dans un communiqué “l’interruption par le Parti socialiste du Nouveau Front populaire” et proposé une “réunion” aux autres partis de gauche ayant votée la motion de censure afin de “poursuivre (cette alliance, ndlr) sur la base d’un rassemblement loyal et clairement dans l’opposition au macronisme”.- Saint-Just -En présentant la motion, la présidente LFI de la commission des Affaires économiques Aurélie Trouvé a fustigé le “budget le plus austéritaire du XXIe siècle”, avec “la plus forte baisse de dépenses que la France ait jamais connue depuis 25 ans”.Dénonçant un “naufrage de la démocratie”, elle a invité les oppositions à voter la censure, “seule façon” d’exprimer leur rejet du gouvernement. Prenant la parole à sa suite, le député PS Emmanuel Grégoire a dû affronter les huées des bancs Insoumis. “J’entends une petite voix sur ma gauche qui me rappelle aux puretés de la vertu, comme disait Saint-Just. Je veux leur dire très amicalement que ce n’est ni dans l’outrance des mots, du verbe et des actes que se forge le chemin de la crédibilité et de la conviction”, a-t-il affirmé, avant d’ajouter: “Le bruit et la fureur fragilisent les combats”. Soulignant que le vote des socialistes “ne vaut nullement adhésion” à la politique de M. Bayrou, il a réaffirmé que ces derniers déposeraient à l’issue du débat budgétaire une motion de censure portant “sur l’ensemble de (sa) politique et en particulier sur les graves entorses au pacte républicain qu’elle incarne”.Les socialistes ont annoncé le dépôt de cette motion contre la “trumpisation du débat public”, en réaction notamment aux propos de François Bayrou sur le “sentiment de submersion” migratoire.- Dissolution -Au nom du RN, qui a aussi écarté un vote de la censure, le député Yoann Gillet s’est montré très critique vis-à-vis d’un budget qui prévoit “d’augmenter la pression fiscale” et jugé que le “salut” ne viendrait pas “d’une censure proposée par des imposteurs” mais d’une “prochaine dissolution”.La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a promis de suivre rigoureusement “l’exécution budgétaire” en 2025 pour “tenir cette cible de 5,4%” et tirer “les leçons de ce qui s’est passé l’année dernière” lorsque l’exécutif avait laissé déraper le déficit.A la fin de cette journée chargée, François Bayrou devrait engager une nouvelle fois la responsabilité de son gouvernement par un autre 49.3 –avant un autre en fin de semaine ou début de semaine prochaine–, toujours sur le budget de la Sécurité sociale. Avec donc au total, quatre motions de censure à esquiver sur le budget.sac-parl-far-brk-fff-are-sl/hr/swi

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Grand retour de la consigne en verre en France: Citeo espère faire décoller le réemploi

La consigne en verre à grande échelle va faire son grand retour en France au mois de mai, a confirmé mercredi lors d’un point presse l’organisme Citeo qui espère combler le retard en matière de réemploi des emballages.Cinq ans après la loi Agec sur l’économie circulaire, le bilan reste en effet “mitigé”, a souligné Valentin Fournel, directeur écoconception et réemploi pour Citeo, organisme coordonnant la collecte et le tri des déchets d’emballages ménagers.Que ce soit pour le recyclage, la réduction des emballages ou leur réemploi, la France traîne.L’objectif était de 10% d’emballages réemployés d’ici à 2027, avec un objectif intermédiaire de 5% pour 2023 mais “on n’y est pas encore”, selon M. Fournel citant le dernier chiffre de l’observatoire du réemploi, qui plafonne à 1,5% en France.Il a néanmoins salué l’obligation fixée par la loi, pour les éco-organismes, de consacrer 5% des contributions qu’ils reçoivent au développement du réemploi.En vue du mois de mai, quatre grandes régions du nord-ouest de la France sont lancées dans des projets pour faciliter le réemploi de millions d’emballages en verre : Bretagne, Pays-de-la-Loire, Normandie et Hauts-de-France, couvrant un bassin de 16 millions d’habitants.”L’objectif, c’est bien d’être prêt pour mai et d’avoir des premiers magasins qui peuvent avoir une offre de produits en emballage réemployables, avec des équipements de récupération” et “d’avoir cette première boucle qui tourne”, a indiqué M. Fournel.A ce stade, huit enseignes de grande distribution sont impliquées dans ce projet “ReUse” de Citeo, ainsi qu’une cinquantaine d’industriels de l’alimentaire et des boissons, avec ou sans alcool. Des travaux sont également en cours avec des acteurs de la livraison à domicile, a-t-il précisé.Pour cette première phase, étalée sur 18 mois, Citeo table sur 30 millions d’emballages réemployables mis en marché, avec un taux de réemploi “d’au moins 50%”.Un objectif “à la fois ambitieux et pas ambitieux”, selon M. Fournel, qui assure qu’aucun dispositif existant actuellement en France n'”arrive à ces taux là”. Il espère, néanmoins, lorsque le réemploi arrivera à maturité, avoir des taux de réemploi encore plus importants, “autour des 80, 85%, voire au-delà”.

Grand retour de la consigne en verre en France: Citeo espère faire décoller le réemploi

La consigne en verre à grande échelle va faire son grand retour en France au mois de mai, a confirmé mercredi lors d’un point presse l’organisme Citeo qui espère combler le retard en matière de réemploi des emballages.Cinq ans après la loi Agec sur l’économie circulaire, le bilan reste en effet “mitigé”, a souligné Valentin Fournel, directeur écoconception et réemploi pour Citeo, organisme coordonnant la collecte et le tri des déchets d’emballages ménagers.Que ce soit pour le recyclage, la réduction des emballages ou leur réemploi, la France traîne.L’objectif était de 10% d’emballages réemployés d’ici à 2027, avec un objectif intermédiaire de 5% pour 2023 mais “on n’y est pas encore”, selon M. Fournel citant le dernier chiffre de l’observatoire du réemploi, qui plafonne à 1,5% en France.Il a néanmoins salué l’obligation fixée par la loi, pour les éco-organismes, de consacrer 5% des contributions qu’ils reçoivent au développement du réemploi.En vue du mois de mai, quatre grandes régions du nord-ouest de la France sont lancées dans des projets pour faciliter le réemploi de millions d’emballages en verre : Bretagne, Pays-de-la-Loire, Normandie et Hauts-de-France, couvrant un bassin de 16 millions d’habitants.”L’objectif, c’est bien d’être prêt pour mai et d’avoir des premiers magasins qui peuvent avoir une offre de produits en emballage réemployables, avec des équipements de récupération” et “d’avoir cette première boucle qui tourne”, a indiqué M. Fournel.A ce stade, huit enseignes de grande distribution sont impliquées dans ce projet “ReUse” de Citeo, ainsi qu’une cinquantaine d’industriels de l’alimentaire et des boissons, avec ou sans alcool. Des travaux sont également en cours avec des acteurs de la livraison à domicile, a-t-il précisé.Pour cette première phase, étalée sur 18 mois, Citeo table sur 30 millions d’emballages réemployables mis en marché, avec un taux de réemploi “d’au moins 50%”.Un objectif “à la fois ambitieux et pas ambitieux”, selon M. Fournel, qui assure qu’aucun dispositif existant actuellement en France n'”arrive à ces taux là”. Il espère, néanmoins, lorsque le réemploi arrivera à maturité, avoir des taux de réemploi encore plus importants, “autour des 80, 85%, voire au-delà”.

L’épidémie de grippe fléchit un peu

L’épidémie de grippe, très virulente en France depuis le début de l’hiver, commence à ralentir depuis quelques jours mais reste encore très active, en particulier chez les enfants, a résumé mercredi l’agence de santé publique.La semaine dernière, allant jusqu’au dimanche 2 février, a été marquée par un “ralentissement de l’épidémie dans l’Hexagone”, annonce Santé publique France dans son dernier bilan hebdomadaire.C’est potentiellement un tournant alors que l’épidémie de grippe saisonnière s’avère exceptionnellement virulente cet hiver, une situation en partie liée à la circulation simultanée de trois souches du virus.Chez les adultes, la mortalité semble particulièrement haute par rapport aux années précédentes et chez les enfants, le nombre d’hospitalisations atteint un niveau exceptionnellement élevé.Le ralentissement de la semaine dernière marque les premiers signes d’affaiblissement de l’épidémie, avec un recul de l’activité liée à la grippe dans les hôpitaux, de même que les consultations chez le médecin.Pour autant, l'”activité grippale (est) toujours très élevée et plus particulièrement chez les enfants”, prévient Santé publique France. Le niveau des hospitalisations, notamment, demeure “à un niveau très élevé chez les moins de 15 ans et (reste) élevé chez les 65 ans et plus”, soit les personnes les plus à risque de complications potentiellement meurtrières.Toutes les régions de métropole restent frappées par l’épidémie, ainsi qu’Outre-mer la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et, désormais, Mayotte, où la situation sanitaire est compliquée par le passage récent du cyclone Chido.Santé publique France appelle à nouveau à utiliser les gestes barrières alors que le vaccin anti-grippe s’avère cette année peu efficace chez les plus âgés, même si la campagne de vaccination est prolongée jusqu’à la fin du mois.En ce qui concerne les autres épidémies saisonnières, celle de bronchiolite qui frappe les bébés, s’achève peu à peu dans l’Hexagone après avoir été relativement clémente cette année.Quant au Covid, il reste au creux de la vague avec une “activité globalement stable à des niveaux bas”.

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“Nous n’avons pas peur” des séismes: la résilience de l’île grecque de Santorin

“Je n’ai pas peur “. Malgré les séismes à répétition qui ont poussé des milliers de personnes à quitter l’île touristique de Santorin, en Grèce, Chantal Metakides a décidé, comme d’autres habitants, de rester dans sa maison accrochée à la falaise.De la terrasse de sa vaste bâtisse blanche, cette Belge, qui vit depuis 27 ans sur l’île volcanique des Cyclades, dispose d’une vue imprenable sur l’ensemble de la caldeira, née d’une éruption volcanique vers 1.600 ans avant notre ère.”La plus grande partie de la maison date de 1720”, explique-t-elle à l’AFP alors que les bourrasques de vent balaient les ruelles désertes du village blanc et bleu de Fira, perché en haut de la falaise rouge et l’un des plus visités par des touristes du monde entier. “Pendant 500 ans, il y a eu des tremblements de terre et des éruptions volcaniques et la maison est toujours là”, poursuit-elle. “Donc il n’y a pas de raison que ça change”.”Je n’ai pas peur du tout!”, martèle Chantal Metakides qui propose des chambres haut de gamme avec la mer Egée à perte de vue. “Et de toute façon, je me dis toujours +ce qui doit arriver doit arriver+”.Plus loin, Panagiotis Hatzigeorgiou affiche la même assurance. “Nous n’avons pas peur!”, clame cet employé municipal de 65 ans.- “C’est fini!” -“Pourquoi devrais-je m’inquiéter? Si quelque chose doit vous arriver, cela peut se produire même lorsque vous êtes dans la rue”, explique-t-il. Et “si c’est votre heure, c’est fini!”, lance-t-il.Plus de 11.000 personnes ont quitté Santorin par la mer et par les airs depuis dimanche en raison des nombreuses secousses telluriques, une séquence sans précédent dans cette zone depuis le début des relevés en 1964, selon des données de l’Institut géodynamique de l’Observatoire d’Athènes analysées par l’AFP.Plus de 165 séismes ont été enregistrés quotidiennement depuis le 2 février, dont plus de la moitié dépassent une magnitude de 3. Au total, du 24 janvier au 5 février après-midi, plus de 965 séismes ont été recensés, mais ils n’ont provoqué aucun dégâts.Santorin compte environ 15.500 résidents permanents et de nombreux saisonniers dans l’hôtellerie, la restauration ou le BTP pour accueillir plus de trois millions de touristes chaque année.Si la fréquence des secousses s’est réduite mercredi, il y en “au moins une vingtaine par jour mais pas de très grosses”, affirme Chantal Metakides. “On les ressent mais il n’y a rien qui tombe”, détaille-t-elle.Panagiotis Hatzigeorgiou souligne que sa maison “est souterraine et elle est aussi reliée aux nouvelles maisons qui ont été construites” à côté ce qui amoindrit le risque, selon lui.Mais des rubans blancs et rouges ont été déployés pour interdire les promenades sur le chemin d’une beauté exceptionnelle qui relie Fira au très photogénique village d’Oia, connu pour ses couchers de soleil devant lesquels des millions de touristes, l’été, aiment poser pour des selfies. A Oia, les ruelles, en proie l’été à une agitation intense, sont désertes, selon des photos postées par des habitants sur les réseaux sociaux.- Piscines et jacuzzis -Et là où, en été, il faut faire la queue pour se prendre en photo devant de petites églises aux dômes bleus accrochées à la falaise, il ne reste que quelques chats qui déguerpissent à l’arrivée de journalistes.A l’aplomb de la falaise, une myriade de piscines et de jacuzzis rappelle aussi que Santorin est une destination plutôt chic et chère.Dans le cadre des mesures préventives prises depuis dimanche, les autorités grecques ont demandé que les piscines soient vidées.Tous les établissements scolaires sont fermés jusqu’à vendredi et les rassemblements interdits.A Fira, Chantal s’inquiète un peu des répercussions à venir sur le tourisme alors que le coup d’envoi de la saison est donné dès la fin mars.”On entend des trucs un peu fou (…). Ce n’est pas vrai, l’île n’est pas évacuée. Il y a des gens qui ne se sentent pas en confiance et qui partent”, conclut-elle.

Un procès en mai pour Mimi Marchand, soupçonnée de chantage sur Karine Le Marchand

Mimi Marchand, ex-reine de la presse “people”, sera jugée par le tribunal correctionnel de Paris fin mai, accusée d’avoir soutiré 1.600 euros à l’animatrice TV Karine Le Marchand pour que des photos compromettantes de sa fille ne soient pas publiées.Mimi Marchand, de son vrai nom Michèle Marchand comparaîtra les 26, 27 et 28 mai et le 2 juin pour recel et extorsion avec violence, menace ou contrainte, a annoncé le tribunal mercredi lors d’une audience de procédure.A ses côtés sur le banc des prévenus figureront le paparazzi Sébastien Valiela, un des ses collaborateurs réguliers, ainsi que deux policiers, soupçonnés d’avoir fourni des informations au photographe. En février 2020, Karine Le Marchand avait déposé plainte à l’IGPN, la “police des polices”, en indiquant qu’une “source” de sa connaissance avait évité de justesse la publication de photos de sa fille sortant de garde à vue contre le paiement de 3.000 euros. A l’époque, l’animatrice de “L’amour est dans le pré” sur M6 n’avait pas mentionné le nom de sa source, Michèle Marchand.Quelques semaines plus tard, la présentatrice avait expliqué aux enquêteurs avoir déjeuné avec Mimi Marchand à qui elle aurait remis 1.600 euros “avec la promesse de compléter sous peu” pour atteindre la somme de 3.000 demandée pour ne pas diffuser les photos. Selon une source proche du dossier, Mimi Marchand est soupçonnée d’avoir fait pression sur Karine Le Marchand pour que celle-ci lui verse rapidement la totalité de l’argent en la prévenant: “Ce sera trop tard… c’est embêtant pour la petite”. Mimi Marchand, connue pour avoir été proche des couples Macron et Sarkozy, a reconnu avoir reçu les 1.600 euros au cours d’un déjeuner avec l’animatrice de télévision mais a toujours nié avoir fait pression sur elle pour obtenir plus d’argent. Les photos de la fille de Karine Le Marchand avaient été prises devant un commissariat parisien par Sébastien Valiela, un célèbre paparazzi, auteur notamment des photos de Mazarine Pingeot avec François Mitterrand, publiées dans Paris Match en 1994. Il a aussi réalisé les clichés volés de François Hollande et Julie Gayet, parus en janvier 2014 par Closer.Ce dernier sera jugé pour corruption, violation du secret professionnel et du secret de l’enquête.Un autre dossier a été joint et sera également jugé au cours de ce procès: la diffusion par Paris Match en février 2020 de photos et d’une vidéo montrant le Russe Piotr Pavlenski allongé à plat ventre sur le sol, les mains entravées par des menottes.Deux jours auparavant, Piotr Pavlenski avait revendiqué la diffusion de vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux, alors candidat LREM à la mairie de Paris, précipitant son retrait de la bataille des municipales le 14 février 2020.Les deux policiers cités dans l’affaire de Karine Le Marchand sont soupçonnés d’avoir renseigné le même paparazzi sur l’interpellation à venir de M. Pavlenski et de sa compagne Alexandra de Taddeo. Ils seront jugés pour violation du secret.Alexandra de Taddeo et Karine Le Marchand, parties civiles, ont assuré qu’elles seraient présentes lors du procès.

Une guerre des chefs “dévastatrice” menace la “refondation” des Républicains

La menace d’une guerre des chefs “dévastatrice” entre le patron des députés Laurent Wauquiez et le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau plane sur Les Républicains qui se sont réunis mercredi pour lancer leur projet de “refondation”.Les hostilités ont débuté mardi soir lors d’un dîner en tête à tête à Beauvau entre les deux hommes, rivaux potentiels pour prendre la tête du parti, tremplin pour se propulser dans la course à l’Elysée.Lors de cet entretien, Laurent Wauquiez a demandé au ministre le respect d’un “accord” passé entre eux sur la distribution de leurs rôles au sein des Républicains, selon des propos transmis à l’AFP par l’entourage de l’élu de Haute-Loire. “A toi d’incarner la droite au gouvernement, à moi de reconstruire notre famille politique”, a insisté Laurent Wauquiez, avant de lui lancer un avertissement sans ambigüité. “Si tu romps cet accord, tu porteras la responsabilité d’allumer une guerre des chefs qui sera dévastatrice”, a-t-il mis en garde, quelques heures avant qu’il ne présente devant le bureau politique ses propositions pour la “refondation” de la droite, mission dont il a été chargé à l’automne.Dans l’entourage du ministre de l’Intérieur, on relève que Laurent Wauquiez a “tenté par deux fois d’entrer au gouvernement” – avec Michel Barnier puis avec François Bayrou – même si, au final, il a refusé Bercy. La “vraie question” que se posent aujourd’hui les adhérents LR est de connaître le nom de “celui qui va être le leader de la droite”, ajoute-t-on de même source.- Avantage Retailleau -Les sondages sont en tout cas unanimes: la cote de popularité du très droitier ministre a grimpé depuis qu’il s’est installé à Beauvau.Et il est en tête pour prendre la direction du parti (24%), devant Xavier Bertrand (21%), Valérie Pécresse (15%) et Laurent Wauquiez (15%), d’après une enquête OpinionWay publiée mercredi dans Le Point et réalisée à la demande de Force républicaine, mouvement lancé par l’ancien candidat à la présidentielle François Fillon et repris par le ministre de l’Intérieur lui-même.”Il pourrait devenir la valeur-refuge de tous ceux qui ne veulent pas de Laurent Wauquiez”, commente un cadre LR.Il y a une semaine, le patron des députés LR avait déjà appelé la droite à éviter une guerre des chefs, estimant que le parti, qui a frôlé la disparition en juin lorsque son ex-président Eric Ciotti a scellé une alliance avec le Rassemblement national, ne peut se permettre de nouvelles divisions internes.Abattant la carte du “collectif” et donnant la priorité à la “refondation” du parti, Laurent Wauquiez cherche à temporiser face à l’appétit grandissant du ministre de l’Intérieur. Lors d’un bureau politique de mercredi, il a appelé à une “refondation qui doit donner le signal d’une droite qui se rebâtit et qui a appris de ses erreurs du passé”.”Tout le monde a appelé à éviter un affrontement lors de la réunion”, a assuré un dirigeant du parti à l’issue du bureau politique qui a repoussé à plus tard les décisions les plus cruciales, notamment la désignation du président et le changement du nom du parti qui passera par la consultation des adhérents. Un nouveau bureau politique doit se réunir “dans les 15 jours” pour entériner le changement des statuts et un congrès sera ensuite convoqué en “avril-mai” pour probablement désigner le nouveau patron de la droite. Parmi les “propositions d’évolution” du parti, des “référendums internes” pour les adhérents, qui valideront par ailleurs les investitures aux élections, ou la création d’un statut de “sympathisant”.Mais Laurent Wauquiez a écarté l’un des sujets qui fâche à droite: le mode de désignation de son candidat à la présidentielle, dont il a confirmé qu’il ne sera pas traité dans l’immédiat.Le week-end dernier, Les Républicains ont remporté deux succès électoraux à la mairie de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) et au premier tour de la législative partielle de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), attribués à la présence du très droitier Bruno Retailleau au gouvernement, selon ses partisans. Mais, pour Laurent Wauquiez, ces résultats prouvent uniquement que “la refondation de la droite avance”.

Pas à pas, l’IA générative “souveraine” Albert infuse dans la fonction publique française

Plus d’un an après son lancement, l’intelligence artificielle (IA) générative Albert, développée par l’Etat français, infuse peu à peu dans les services publics et se prépare, malgré certaines critiques et résistances, à une généralisation dès 2025.Jeudi, le ministre de la Fonction publique Laurent Marcangeli doit dévoiler sa feuille de route pour l’IA, quelques jours avant que la France n’accueille un sommet international sur cette technologie (10-11 février).Dans le 7e arrondissement de Paris, au coeur d’un dédale de couloirs blancs, la direction interministérielle du numérique (Dinum) a mis au point Albert à partir de logiciels ouverts pour “ne pas dépendre de technologies outre-atlantique”, précise à l’AFP Pierre Pezziardi, conseiller de la Dinum. “La souveraineté est une vraie contrainte”, souligne-t-il. “Dans le moment géopolitique dans lequel on vit, on veut avoir la capacité de maîtriser nos données”. – Des démarches en ligne aux douanes -Albert a d’abord été déployé auprès de conseillers volontaires des maisons France Services, qui aident les citoyens dans leurs démarches administratives courantes.”Cela permet aux agents d’interroger une base de connaissance fiable” qui génère “des réponses avec des sources en lien”, explique Ulrich Tan, chef du Datalab de la Dinum. Au moins 48 maisons France Services sur sept départements en disposent. Cette IA est aussi disponible sur la messagerie sécurisée de l’Etat, Tchap, et permet de générer des réponses automatiques à des avis sur la plateforme “Service Public +”.  “L’agent reste responsable de la publication de la réponse” qu’il peut amender, insiste M. Tan. “Il y a toujours une supervision humaine”.Albert désigne plus largement une interface de programmation (API), disponible depuis l’été dernier, sur laquelle peuvent se connecter les administrations qui souhaitent développer un nouveau produit d’intelligence artificielle. On leur met à disposition “les algorithmes et la puissance de calcul”, détaille Ulrich Tan, l’idée étant “d’abaisser la barrière à l’entrée pour que les administrations puissent s’approprier le plus facilement possible la technologie”.Les services de douanes et la gendarmerie s’en sont saisi mais aussi des agents du ministère de la Culture, comme Lucie Termignon, qui a élaboré Compar:IA, un comparateur de réponses générées par plusieurs modèles d’IA générative en français. “C’est un outil qui permet d’objectiver des biais culturels et de donner accès à une diversité de modèles”, détaille-t-elle à l’AFP. – “Travail du clic” -Mais Albert est loin de séduire tous les services de l’Etat.La direction générale des Finances publiques refuse de l’utiliser sur les bases de données fiscales et préfère développer sa propre IA, a confié à l’AFP Benjamin Gandouin, du syndicat Solidaires Finances Publiques. France Travail collabore directement avec la start-up française Mistral et a annoncé mardi un renforcement de ce partenariat pour mettre des robots conversationnels à disposition des conseillers.  Certains agents ayant utilisé Albert au sein des maisons France Services ont en effet trouvé que “les résultats étaient souvent moins pertinents qu’une recherche Google”, raconte M. Gandouin.   “C’est un outil qui a plutôt été déployé du haut vers le bas, sans forcément d’information ni même de formation vis-à-vis des conseillers”, ajoute-t-il. Avec les expérimentations sur l’IA, “loin de soulager les tâches chronophages, les agents vont devoir traiter des listes d’anomalies extrêmement grandes” avec le risque “d’une intensification des tâches répétitives” et de “se retrouver dans des postures de travail du clic”, pointe de son côté Alexandre Bataille, de CFDT Fonction publique.Albert atteint près de 65% de pertinence, “ce qui correspond aux performances les plus avancées des grands modèles de langage”, tempère Yann Ferguson, sociologue du travail à l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria). “Avec cependant une forte volatilité”, reconnaît-il. “Parfois, c’est parfait, parfois, ce sont des hallucinations (lorsque l’IA déraille, NDLR)”, ajoute le chercheur dont les travaux portent notamment sur le déploiement de cette technologie dans la fonction publique. Pour lui, la principale crainte des fonctionnaires est l’automatisation forcée avec pour objectif de réduire la dépense publique et donc le nombre d’agents.Mais aussi “la perte de sens” lorsque “l’IA était supposée être notre outil et c’est nous qui sommes l’outil de l’IA”, note-t-il. Pour cet expert, l’Etat n’est cependant ni moins bon ni meilleur que le privé dans le déploiement de l’intelligence artificielle générative. Plus de 25 administrations utilisent aujourd’hui Albert, d’après Ulrich Tan, dont l’objectif pour 2025 est d’être capable de gérer “le passage à l’échelle sur l’ensemble” des services de l’Etat.