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Coup d’envoi jeudi de la campagne de déclarations de revenus de 2024

Les Français pourront soumettre leur déclaration de revenus de 2024 à partir de jeudi et jusqu’au 5 juin au plus tard, selon un calendrier présenté jeudi par la ministre des Comptes publics.Lors d’une conférence de presse à Bercy, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a rappelé quelques nouveautés de la campagne déclarative, notamment un “taux individualisé” de prélèvement à la source pour les couples mariés ou pacsés qui le souhaitent, sans changer la somme totale payée par le couple, et la fin de l’envoi des déclarations papiers pour les contribuables qui avaient reçu un exemplaire papier en 2024 mais avaient finalement déclaré en ligne.Cette mesure doit permettre d’économiser “plus de 2 millions d’euros”, avait déclaré la ministre la veille dans le journal Le Dauphiné. “Nous ne voulons forcer personne à passer au numérique”, mais “quand les Français passent, eux, au numérique, nous n’envoyons plus les formulaires papier”, sauf s’ils en font a demande, a-t-elle indiqué jeudi. La date limite du dépôt des déclarations en ligne est fixée au 22 mai pour les départements 1 (Ain) à 19 (Corrèze), au 28 mai pour les départements 20 (Corse) à 54 (Meurthe-et-Moselle) et au 5 juin pour les départements 55 (Meuse) à 974 (La Réunion) et 976 (Mayotte).  Les déclarations sous format papier et celles des non-résidents devront être déposées le 20 mai au plus tard. La déclaration de revenus est obligatoire pour tous les résidents fiscaux français même en cas de ressources faibles ou nulles. “Une grande partie des usagers risquent d’être désorientés de ne plus recevoir leur déclaration papier et (de) se déplacer plus massivement dans nos services d’accueil qu’ils soient téléphoniques ou physiques”, alors que les agents sont “toujours moins nombreux pour exercer leurs missions”, s’est alarmé de son côté le syndicat Solidaires Finances Publiques, tout en précisant qu’une copie papier pouvait être obtenue sur demande.  – Inflation neutralisée -Comme prévu dans le budget 2025, les tranches du barème de l’impôt sur le revenu ont été revalorisées de 1,8%, pour éviter que certains contribuables dont les revenus ont été augmentés pour compenser l’inflation ne deviennent imposables – 619.000 contribuables seraient concernés, selon le ministère de l’Economie et des Finances.Ce barème progressif, qui sert à calculer le niveau d’impôt de chaque ménage, comporte plusieurs tranches ayant un taux d’imposition allant de 0% pour les revenus jusqu’à 11.497 euros, à 45% pour ceux dépassant 180.294 euros.Par ailleurs, à partir du 1er septembre, le taux individualisé de prélèvement à la source s’appliquera par défaut aux contribuables mariés ou pacsés, sauf indication contraire. Une mesure d'”équité” pour Amélie de Montchalin, qui estime dans son entretien au Dauphiné que “ça permettra aux femmes de payer l’impôt à la juste part de leur contribution aux revenus du foyers”, alors qu'”aujourd’hui, dans plus de 80% des cas, le taux d’imposition est le même pour les deux partenaires, alors qu’il y a parfois une grande différence de revenus, le plus souvent au détriment des femmes”.- Experts-comptables -Pour aider les contribuables, le Conseil national de l’ordre des experts-comptables a indiqué mettre à disposition un site internet dédié (allo-impot.fr) et un numéro vert (0800 06 54 32) deux jours par semaine à partir du 21 mai. Les plus riches (aux revenus supérieurs à 250.000 euros par an pour un célibataire et 500.000 euros pour un couple sans enfant) devront aussi s’acquitter en 2025 de la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR), présentée comme temporaire, qui fixe un taux minimal d’imposition de 20%.  Alors que le gouvernement a fait de la lutte contre les fraudes un axe de son action, le ministre de l’Economie Eric Lombard a dit en mars vouloir faire “évoluer la contribution des hauts patrimoines pour lutter contre la suroptimisation fiscale”. Ce ne sera “pas du tout un nouvel ISF”, impôt de solidarité sur la fortune remplacé en 2018 par l’IFI (impôt sur la fortune immobilière), recentré sur les seuls actifs immobiliers d’une valeur nette supérieure à 1,3 million d’euros, a-t-il assuré.”Nous travaillons à trouver un mécanisme de lutte contre le contournement et les abus les plus caractérisés, notamment sur les patrimoines, et l’idée d’un taux d’impôt minimum paraît bonne”, a aussi évoqué Amélie de Montchalin dans Le Dauphiné.

“Enfin” contre “prématuré”: la classe politique divisée sur la reconnaissance de l’Etat palestinien

“Enfin!”, “prématuré” : la classe politique française s’est divisée jeudi sur l’annonce par Emmanuel Macron que la France pourrait reconnaître “en juin” un État palestinien. Le chef de l’Etat a déclaré mercredi que cette reconnaissance pourrait avoir lieu à l’occasion d’une conférence qu’elle coprésidera avec l’Arabie saoudite aux Nations-unies à New York et qui doit aussi conduire, selon lui, à la reconnaissance d’Israël par un certain nombre de pays.Si cette reconnaissance “vient dans un cadre qui permet à des pays qui ne reconnaissent pas Israël de le faire et à d’autres pays qui ne reconnaissent pas la Palestine ou l’État palestinien de le faire, c’est un bon processus”, a estimé sur RTL l’ancien président socialiste François Hollande. Il a néanmoins rappelé que “ce qui compte, c’est bien sûr qu’un jour il puisse y avoir un État palestinien, mais que le Hamas ne soit pas dans cet État palestinien et que Gaza puisse être une zone où les Gazaouis puissent vivre, tout simplement”. “Enfin. Après près de deux ans de génocide à Gaza, la France envisage enfin de reconnaître l’État de Palestine”, a tweeté de son côté la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, rappelant que “147 pays l’ont déjà fait” et réclamant que “ce geste, arraché de haute lutte” se traduise “en acte”. Pour le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, interrogé sur franceinfo, l’annonce d’Emmanuel Macron représente un moyen de “faire pression” sur “un gouvernement d’extrême droite qui a fait la démonstration depuis de longs mois de son inhumanité et, depuis le 18 mars, qui a rompu cessez-le-feu avec des conséquences dramatiques”. – “Conditions pas réunies” -Favorable également, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance) a souhaité sur France Inter “avancer sur cette solution à deux États”, mais avec “des garanties de sécurité pour les deux États”.La “clause de réciprocité” prévoit que “les parties se reconnaissent mutuellement: les Palestiniens ont droit à un État, les Israéliens ont droit à un État, les deux ont le droit de vivre en sécurité dans un régime démocratique”, a jugé le président des députés MoDem, Marc Fesneau sur TF1, y voyant une “bonne idée”.  La solution à deux États reste rejetée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Mais les appels en ce sens se sont intensifiés depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.”Je veux aussi participer à une dynamique collective, qui doit permettre à tous ceux qui défendent la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que plusieurs d’entre eux ne font pas”, a expliqué Emmanuel Macron mercredi sur France 5. En 2020, les accords d’Abraham ont mené à la reconnaissance d’Israël par les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc. L’Arabie saoudite en revanche a suspendu ses négociations pour un rapprochement avec Israël depuis le début de la guerre à Gaza, conditionnant toute reconnaissance à la création d’un État palestinien.Pour le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, toute reconnaissance serait “prématurée”. Si le parti d’extrême droite est “favorable à deux États”, l’État palestinien est aujourd’hui “adossé au Hamas” – une organisation qualifiée de terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël notamment -, a-t-il développé sur LCI. “C’est envoyer un signal: +faites du terrorisme et on vous reconnaîtra des droits”, a-t-il balayé.Position partagée par le président LR du Sénat Gérard Larcher. “Nous avons toujours des otages dans la bande de Gaza, nous avons toujours des attaques du Hamas, nous avons malheureusement une Autorité palestinienne extrêmement faible”, a-t-il argumenté sur Europe1/Cnews. “Est-ce que les conditions sont réunies pour que nous allions plus loin dans la reconnaissance indispensable à terme de la réalité d’un État de Palestine? Non”, a-t-il tranché. Le plan défendu mercredi par Emmanuel Macron met de facto à l’écart le mouvement islamiste palestinien et prévoit un retour de l’Autorité palestinienne, chassée du territoire en 2007 par le Hamas.

Xanax, Lexomil ou Temesta: il ne faut pas en abuser, alerte l’agence du médicament

Gros consommateurs de Xanax, Lexomil ou Temesta, des benzodiazépines prescrits contre l’anxiété ou l’insomnie, les Français ignorent souvent qu’ils ont d’importants effets secondaires et doivent être pris le moins longtemps possible, souligne l’agence du médicament, qui lance jeudi une campagne de communication.La France est le deuxième pays le plus consommateur de benzodiazépines en Europe. Plus de 9 millions de personnes y ont consommé ces molécules (alprazolam, bromazépan, lorazépam, mais aussi zopiclone, zolpidem sous le nom d’Imovane, Stilnox) en 2023, dont les trois quarts prescrites par des généralistes, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), dont la campagne vise le grand public et les professionnels de santé.”Avec environ 34 unités – comprimés ou gélules – consommés par habitant et par an, nous sommes derrière l’Espagne, qui se situe à 54 unités, mais loin devant le Royaume-Uni ou l’Allemagne, avec 5 à 7 unités par habitant et par an”, a précisé à la presse le Dr Philippe Vella, directeur médical de l’agence.Le Xanax, l’Imovane, le Lexomil – le trio de tête – “sont des médicaments utiles, importants à prescrire à bon escient, mais qui exposent à des risques de somnolence, de dépendance, de troubles de la mémoire et de chutes potentiellement graves chez les sujets âgés. Or ces effets indésirables, majorés lorsque la durée de traitement est longue, sont souvent méconnus”, a-t-il complété.En altérant la capacité à conduire – en particulier en association, “fortement déconseillée”, à l’alcool – ces médicaments sont responsables de “la majorité des accidents de la route liés aux médicaments”, a souligné Mehdi Benkebil, directeur de la surveillance à l’ANSM.Or 3,6 millions de Français, soit 40% des patients traités par benzodiazépines, ont des durées de prescriptions trop longues.Commercialisées depuis les années 1960 en France, ces molécules qui agissent sur le système nerveux central ne constituent pourtant qu’une “aide temporaire pour atténuer les symptômes” et non “traiter la cause” de l’anxiété et des troubles sévères du sommeil, rappelle l’agence du médicament.- Usage “récréatif” et criminel -Leur prescription, qui “doit, dans la mesure du possible, être évitée chez le sujet âgé”, ne “doit pas dépasser 12 semaines dans l’anxiété (benzodiazépines anxiolytiques) et trois semaines dans l’insomnie (benzodiazépines hypnotiques)”, a rappelé le Dr Vella. Si près d’un patient sur deux traités avec ces médicaments a plus de 65 ans, l’ANSM veut aussi alerter les jeunes. Car moins d’un quart (23%) des moins de 30 ans qui en prennent ou en ont pris connaissent les risques de dépendance ou liés à la conduite, selon une enquête Viavoice pour l’ANSM.Stables globalement entre 2017 et 2023, les prescriptions d’anxiolytiques – essentiellement le Xanax – ont bondi de 25% chez les jeunes de moins de 19 ans (170.000 en prennent) et même de 40% chez les filles de cette tranche d’âge.Et, parmi les 18-25 ans, le détournement de benzodiazépines à “usage récréatif” – en “cocktail” associées à des opioïdes ou dans des “sucettes de fête”, alliant kétamine et MDMA, selon l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies – est “très prononcé”, a alerté M. Benkebil.Ces molécules sont aussi les plus utilisées dans le cadre de soumissions chimiques, tel que le lorazépam (Temesta) avec lequel le mari de Gisèle Pélicot l’a droguée pendant des années pour abuser d’elle et la faire violer par des inconnus.Pour cibler les jeunes, l’ANSM a noué un partenariat avec les réseaux sociaux Tik Tok et Instagram et collaboré avec des influenceurs: affiches et vidéos promeuvent des alternatives non médicamenteuses (yoga, méditation, sport…).La campagne de l’agence s’adresse aussi aux généralistes, incités à s’attaquer aux causes des insomnies et de l’anxiété des patients, et à prescrire ces médicaments sur la durée la plus courte possible. Pour les insomnies, des petits conditionnements de cinq à sept comprimés existent: les laboratoires sont incités à les produire depuis 2022.Sur 100 millions d’euros de remboursements de benzodiazépines par an, l’Assurance maladie estime pouvoir en économiser 30 millions liés à leur mauvais usage. 

AI surge to double data centre electricity demand by 2030: IEA

Electricity consumption by data centres will more than double by 2030, driven by artificial intelligence applications that will create new challenges for energy security and CO2 emission goals, the IEA said Thursday.At the same time, AI can unlock opportunities to produce and consume electricity more efficiently, the International Energy Agency (IEA) said in its first …

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Bruno Retailleau dresse son bilan après six mois au ministère de l’Intérieur

En pleine campagne pour la présidence des Républicains, Bruno Retailleau présente jeudi matin son bilan après six mois au ministère de l’Intérieur, marqués par son omniprésence sur l’immigration, sans résultats très concrets, comme sur la sécurité.Central dans le gouvernement, le ministre a prévu 1h30 de conférence de presse pour dresser le bilan de son action depuis son arrivée à la mi-septembre place Beauvau, où il a acquis une visibilité inégalée. La lutte contre l’immigration, dont il a fait un marqueur politique, devrait de nouveau être au centre de cet exercice médiatique, pour s’imposer encore davantage dans le paysage politique.Attendue notamment, sa réaction à la proposition polémique de son concurrent pour la tête de LR, Laurent Wauquiez, d’enfermer les “étrangers dangereux” sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.Le ministre aux déclarations martiales espère reprendre la main après sa mise à l’écart lors de la reprise des discussions avec l’Algérie avec laquelle il souhaitait engager un bras de fer, allant jusqu’à brandir sa démission si Alger ne reprenait pas ses ressortissants expulsés.Accusé de marcher sur les plates-bandes de l’extrême droite, Bruno Retailleau n’a également pas obtenu gain de cause sur l’instauration d’une nouvelle loi immigration.Le ministre peut néanmoins mettre à son crédit la diffusion auprès des préfets d’une circulaire portant son nom allongeant à sept ans contre cinq auparavant la durée de présence en France recommandée pour prétendre à une régularisation exceptionnelle, tout en se gardant de fixer un objectif chiffré.Favorable à l’abolition du droit du sol à Mayotte – impossible en l’état actuel de la Constitution – Bruno Retailleau a également dit son souhait de prolonger jusqu’à 18 mois, contre trois actuellement, la durée maximale dans les centres de rétention administrative des migrants en situation irrégulière. Mais il doit pour l’instant se contenter d’un texte présenté par la droite sénatoriale et soutenu par le gouvernement qui prévoit l’allongement de cette durée à 180 jours, voire 210 jours dans certains cas.Côté sécurité, il ne pourra pas non plus se prévaloir de résultats tangibles en si peu de temps, même s’il peut s’enorgueillir du prochain vote de la proposition de loi de lutte contre les narcotrafiquants, initiée quand il était au Sénat.Après avoir clamé que la France était en voie de “mexicanisation”, les policiers attendent de lui “des mesures fortes pour l’investigation”, a prévenu Grégory Joron, secrétaire général d’Un1té, un des principaux syndicats de policiers.Faute de pouvoir obtenir une rallonge budgétaire pour son ministère, Bruno Retailleau s’est affiché auprès des policiers lors d’un rassemblement organisé par le syndicat Alliance début février devant l’Assemblée nationale où les députés examinaient le budget de la sécurité.

Le 78e Festival de Cannes dévoile sa sélection officielle

Qui montera les marches aux côtés de Robert De Niro, Tom Cruise et Juliette Binoche? A un mois de l’ouverture, les dirigeants du 78e Festival de Cannes en dévoilent jeudi la très attendue sélection officielle.Producteurs et cinéastes du monde entier ont mis les bouchées doubles pour terminer la post-production de leurs films avant la conférence de presse de la présidente du festival, Iris Knobloch, et de son délégué général, Thierry Frémaux, à 11H00 (09H00 GMT).Comme chaque année, les paris vont bon train. Parmi les prétendants, le réalisateur Terrence Malick, 81 ans, plus mystique que jamais, pourrait briguer une nouvelle Palme d’or 14 ans après “The Tree of Life”, avec un film en préparation depuis des années et inspiré des récits bibliques.Autres vétérans du Festival, Jim Jarmusch (“Broken Flowers”, “Dead Man”, “Only Lovers Left Alive”) pourrait faire son retour à 72 ans, avec un film réunissant Cate Blanchett et Adam Driver, ou Wes Anderson, 55 ans, qui a réuni dans son dernier film, une nouvelle fois, un contingent inégalé de stars, de Benicio Del Toro à Tom Hanks ou Scarlett Johansson.Cette dernière pourrait apporter un vent de fraîcheur en présentant à 40 ans son premier film de réalisatrice, “Eleanor The Great”. Elle n’est pas la seule actrice à tenter le passage à la réalisation: Kristen Stewart, 34 ans, vient également de tourner son premier long-métrage.- Sang neuf -Le nouveau maître de l’horreur américain Ari Aster, 38 ans, auteur des glaçants “Hérédité” et “Midsommar”, pourrait lui aussi apporter du sang neuf à Cannes, où il n’a encore jamais été sélectionné, avec une Å“uvre réunissant Joaquin Phoenix et Emma Stone.Trois réalisatrices françaises ont tourné avec des castings en or: Julia Ducournau (Palme d’or avec le très gore “Titane”) pour un nouveau film avec Golshifteh Farahani et Tahar Rahim, Rebecca Zlotowski (“Les enfants des autres”, “Une fille facile”) pour un drame avec Jodie Foster, et Alice Winocour pour un film sur la Fashion Week parisienne avec Angelina Jolie.Le festival pourrait ne pas résister non plus à sélectionner la comédie “Nouvelle Vague”, présentée comme un making-of du classique “A bout de souffle”, “dans le style et l’esprit de Godard”, et signé Richard Linklater (“Boyhood”). Comme chaque année, une vingtaine de films seront en compétition officielle, en lice pour succéder à “Anora”, la Palme d’or 2024.La présidence du jury a été confiée à Juliette Binoche, l’une des stars françaises les plus connues à l’international et une personnalité engagée, pour une édition qui se déroulera, du 13 au 24 mai, dans un contexte tendu, entre inquiétudes des artistes sur la présidence Trump et guerres, en Ukraine comme au Proche-Orient.A l’écran, Kirill Serebrennikov, Andrey Zvyagintsev ou le jeune Kantemir Balagov pourraient incarner la voix d’un cinéma russe contraint à l’exil.Juliette Binoche est aussi l’un des visages de MeToo et pourrait profiter de la tribune cannoise pour évoquer de nouveau le sujet, après avoir témoigné devant la commission d’enquête parlementaire française sur les violences dans le milieu culturel.- Tom Cruise et De Niro -La présidente de cette commission, la députée écologiste Sandrine Rousseau, a appelé le Festival de Cannes à devenir “le lieu de renversement des mentalités” sur les violences sexuelles dans le cinéma, en présentant son rapport final.Côté stars, certaines sont déjà assurées de fouler les marches cannoises, dont Tom Cruise, invité au lendemain de l’ouverture pour présenter hors compétition le dernier “Mission: Impossible”.Le film, qui doit signer la fin de la saga d’action, est l’un des blockbusters les plus attendus de l’année et s’annonce comme l’un des événements de la quinzaine, trois ans après l’arrivée de la vedette hollywoodienne de 62 ans sur la Croisette en hélicoptère pour “Top Gun: Maverick”.Il succèdera à une autre légende du cinéma américain, Robert De Niro (“Taxi Driver”, “Les affranchis”, “Le parrain 2”) , invité à recevoir une Palme d’or d’honneur lors de la cérémonie d’ouverture.Cette dernière, tout comme la cérémonie de clôture, sera animée par l’acteur et humoriste français Laurent Lafitte et retransmise sur Brut et France Télévisions.

Vencorex retient son souffle avant une décision de justice cruciale

Le groupe chimique en difficulté Vencorex retient son souffle avant une décision cruciale jeudi du tribunal de commerce de Lyon, qui doit trancher entre deux offres, l’une d’un concurrent chinois et l’autre bâtie dans l’urgence par deux de ses salariés.Le tribunal doit rendre son verdict en délibéré sur la situation de cette société installée à Pont-de-Claix, près de Grenoble, une semaine après une audience intermédiaire le 3 avril, au cours de laquelle les deux projets ont été mis sur la table. Les deux scénarios sont celui, annoncé de longue date, d’une reprise partielle par le groupe chinois Wanhua avec une cinquantaine d’emplois maintenus sur les 450 que comptait initialement Vencorex, et celui de la création d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), bâti en moins de deux mois par deux salariés de la CGT, Denis Carré et Séverine Dejoux, aidés par un entrepreneur local, Olivier Six.”Notre ambition est de créer une plateforme d’innovation chimique, de nombreuses entreprises pourraient venir s’installer sur le site et fonctionner clés en main”, avait déclaré M. Six à la sortie du tribunal il y a une semaine. “On est très confiants sur la possibilité de faire une offre ferme. Notre offre est bien meilleure en termes d’activités et au niveau emploi”, avaient renchéri Denis Carré et Séverine Dejoux.Tous trois se sont livrés ces dernières semaines à une véritable course contre la montre pour trouver des soutiens et des financements pour leur projet, baptisé CIRCEI (Coopérative industrielle de relance Chimie Electrochimie Isocyanate).Ces tractations semblent avoir porté leurs fruits: un industriel asiatique, dont le nom n’a pas été divulgué, s’est déclaré prêt à investir 44 millions d’euros dans le projet de SCIC s’il est validé par la justice, a appris l’AFP mercredi de sources concordantes. La région Auvergne-Rhône-Alpes a fait savoir qu’elle y prendrait part elle aussi mais n’a pas divulgué de montant.- “Montagnes russes émotionnelles” -Cela suffira-t-il à convaincre le tribunal de la viabilité de l’offre ? Les soutiens de la SCIC l’espèrent et souhaitent se voir accorder un nouveau délai de quelques semaines pour pouvoir boucler leur dossier. Le suspense est donc entier, admet une des sources proches du dossier, qui dit passer par des “montagnes russes émotionnelles” avec cette affaire à rebondissements.Les porteurs du projet disent avoir besoin de 20 millions de ligne de trésorerie au redémarrage et de 120 millions d’euros à horizon 2029, et tablent aussi sur des prêts bancaires et des subventions publiques.Interrogé mercredi matin, le ministre de l’Industrie Marc Ferracci a répété que l’Etat était prêt à apporter à la SCIC une aide d’un “euro d’argent public pour un euro d’argent” privé investi, tout en soulignant que selon une expertise indépendante, Vencorex aura besoin de 300 millions d’euros dans les prochaines années.Salariés, élus locaux et nationaux mettent en garde depuis des mois contre un “scénario catastrophe” en Isère si Vencorex, qui joue un rôle central pour la chimie régionale, devait fermer l’essentiel de son activité.Selon eux, une liquidation ne mettrait pas seulement en péril les emplois directs mais des milliers d’autres dans la région en raison de l’interconnexion des activités. Un démantèlement entraînerait en outre une perte de souveraineté pour des secteurs comme le nucléaire ou le spatial – dont certains groupes utilisent les sels produits par Vencorex – et laisserait sans solution un vaste site lourdement pollué, arguent-ils.Mais selon le ministre Ferracci, qui avait refusé la nationalisation temporaire demandée par la CGT, “il n’y a plus de risques de souveraineté”, l’approvisionnement en sel des entreprises clientes de Vencorex ayant été entretemps “sécurisé”. “Il n’y a pas 5.000 emplois qui sont en jeu. Il y en a 450”, a-t-il affirmé.Plusieurs élus dont François Hollande, Olivier Faure et le député LR Olivier Marleix avaient écrit la semaine dernière à Emmanuel Macron pour l’appeler à se saisir de ce “dossier hors du commun” et à lever les obstacles au projet de SCIC. 

Affaire Evaëlle: l’heure du jugement pour l’enseignante accusée de harcèlement

Le tribunal correctionnel de Pontoise (Val-d’Oise) rend jeudi sa décision concernant l’enseignante d’Evaëlle jugée en mars pour le harcèlement de trois anciens élèves dont la pré-adolescente, qui s’est suicidée en juin 2019 à l’âge de 11 ans.Dans ses réquisitions le 11 mars, au terme de deux jours d’audience, la procureure avait requis 18 mois de prison avec sursis et une interdiction définitive d’enseigner à l’encontre de cette femme de 62 ans. L’ancienne enseignante était dans une position de “toute puissance” et avait un “contact assez rude avec les élèves”, avait décrit le ministère public.Dans sa relation avec Evaëlle, elle “la jette en pâture au collectif, la fait pleurer”. Son “harcèlement est le déclencheur et catalyseur du harcèlement des mineurs”, a affirmé la procureure. Deux d’entre eux seront jugés devant le tribunal des enfants avant la fin de l’année.L’enseignante était jugée pour harcèlement moral sur trois élèves, dont Evaëlle, mais avait bénéficié d’un non-lieu pour homicide involontaire.L’enquête n’avait pas permis de “déterminer les éléments précis ayant conduit à son décès” car la pré-adolescente avait été confrontée à de nombreuses difficultés, notamment relationnelles, les jours précédant son décès, a estimé la juge d’instruction. L’arrivée en 6e au collège Isabelle-Autissier d’Herblay dans le Val-d’Oise avait été éprouvante pour l’adolescente, bouc émissaire de camarades qui l’insultent et la violentent.Dès septembre 2018, elle avait également fait face à des tensions avec sa professeure de français autour de la mise en place d’un protocole médical relatif à des problèmes de dos. – “Pire journée” -Un portrait très contrasté de l’enseignante aux 30 années d’expérience sans accroc a été brossé par ses anciens collègues. “Autoritaire et cassante” d’un côté, “bienveillante et aidante” de l’autre. Pour l’une des victimes, elle avait “ses chouchous et ses cibles”.Face au tribunal, elle a exprimé peu de regrets sur sa pratique professionnelle. Confrontée à une kyrielle de témoignages relatant des humiliations sur des élèves – “tu es bête, tu vas finir SDF”, “on peut pas être bête à ce point, tu n’as pas de cerveau” – l’ancienne enseignante a contesté plusieurs insultes et admis certaines paroles. “Oui, ça m’arrivait de crier, de dire ça dans des moments”, a-t-elle reconnu, estimant qu’elle était “exigeante”, “à l’écoute” et déterminée à “aider ses élèves”.”Je n’ai pas humilié Evaëlle”, a-t-elle affirmé à plusieurs reprises, très marquée par le fait d’avoir été initialement mise en cause pour le décès de l’adolescente.”J’ai dû lui dire: +Arrête de pleurer+, phrase idiote à dire. Je ne voulais pas qu’elle pleure, ce n’était pas l’enjeu”, a expliqué l’enseignante au sujet d’heures de vie de classe litigieuses.Durant une session consacrée au harcèlement scolaire, l’enseignante avait demandé aux élèves d’exprimer leurs reproches à Evaëlle qui devait ensuite s’expliquer. Face à ses pleurs, l’enseignante s’était énervée et lui avait intimé de répondre aux questions, d’après les récits des élèves.”Ce n’était pas dans le but de la mettre en difficulté mais essayer de régler ce problème relationnel dans la classe”, s’est justifiée la prévenue.Mais pour Evaëlle, comme elle le raconte à sa mère, “c’était la pire journée de toute ma vie”.Evaëlle change de collège, elle va d’abord mieux mais est rattrapée par des difficultés, notamment avec un camarade.”Elle n’a pas eu le temps de travailler” le harcèlement subi dans son précédent collège, a estimé son père. “Elle n’a trouvé qu’une solution pour s’échapper”.Le 21 juin 2019, Evaëlle se pend à son lit, à 11 ans.Les parents ont dénoncé aussi bien l’inertie de l’Education nationale – contre laquelle il n’y aura aucune poursuite pénale à la suite d’une indemnisation – que le manque d’investigations des autorités, une première plainte ayant été classée alors qu’Evaëlle était encore vivante.”On a alerté tous ceux qu’on pouvait en tant que parents d’élèves”, a insisté sa mère.Le suicide d’Evaëlle, “c’est le drame de toute l’institution scolaire” avait reconnu l’ancien principal du collège. A l’époque, un harcèlement émanant d’un professeur lui était inimaginable et il avait fait bloc derrière l’enseignante.Depuis une loi de mars 2022, le harcèlement scolaire est reconnu comme un délit.