AFP Top News

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Face aux séismes, la Californie parie sur une méthode de prévention choc

Cramponné à son siège dans un simulateur, Randy Baxter tente d’encaisser les secousses d’un tremblement de terre majeur. Mais les convulsions sont tellement violentes qu’elles envoient ses jambes valser en l’air. “C’était beaucoup plus fort que ce que j’imaginais”, sourit le professeur de 62 ans, au sortir de ce camion de prévention, sur le campus de l’université de Californie à Fullerton, près de Los Angeles.Une fois par an, l’engin réalise une tournée d’une semaine pour sensibiliser des milliers de Californiens, en répliquant les effets d’un séisme de magnitude 7. Soit la puissance du fameux “Big One”, qui pourrait causer 1.800 morts, 53.000 blessés et 200 milliards de dollars de dommages matériels, selon les projections de l’Institut américain de géophysique (USGS).”C’est dingue. (…) Si on essaie de se lever, on va être projeté à travers la pièce et se blesser. Donc c’est presque mieux de juste s’accrocher”, constate M. Baxter, pourtant habitué à ressentir des séismes d’intensité moyenne.”S’abaisser, se protéger, s’accrocher”: le slogan est martelé sur les prospectus distribués par les organisateurs. Car dans cet Etat américain comptant plus de 500 failles sismiques actives, tout le monde n’a pas les bons réflexes.”Si vous courez hors de votre maison et qu’un arbre tombe sur vous, ce n’était probablement pas une bonne décision”, explique Jon Gudel, un employé du bureau des services d’urgence de Californie (CAL OES). – Désastre garanti -En cas de tremblement de terre, “essayez de trouver quelque chose de solide, de préférence une table, glissez-vous dessous, couvrez votre tête et votre cou, et ensuite accrochez-vous à cette table jusqu’à ce que les secousses cessent”, y compris les répliques, insiste-t-il. Juchée sur la frontière entre les plaques tectoniques pacifique et nord-américaine, la Californie subit chaque année des milliers de séismes, la plupart trop faibles pour être ressentis. S’il est impossible de prédire quand le prochain désastre aura lieu, il n’en reste pas moins garanti.”Voilà pourquoi c’est important d’être préparé”, reprend M. Gudel. Dans le camion, des photos choc rappellent les catastrophes subies par le “Golden State”, du grand tremblement de terre de San Francisco, qui a détruit 80% de la ville en 1906, à celui de Northridge en 1994, qui a fait 72 morts à Los Angeles et provoqué l’effondrement de plusieurs autoroutes aériennes.De quoi doucher l’enthousiasme de certains étudiants se croyant dans un mini-parc d’attractions. Au sortir du véhicule, des professionnels leur rappellent l’importance d’avoir un sac dédié aux urgences, avec des vêtements, des médicaments, un kit de premier secours et un peu d’argent liquide.- Séismes plus fréquents -Ces préconisations résonnent d’autant plus fort que ces deux dernières années, plusieurs séismes d’une magnitude supérieure à 4 ont joué avec les nerfs des Californiens. Andrea Okoh, qui vit le long de la fameuse faille de San Andreas, cicatrice terrestre s’étendant sur près de 1.300 kilomètres dans l’Etat, s’avoue ainsi “extrêmement inquiète”. A 36 ans, cette directrice des ressources humaines a fixé ses meubles au mur depuis qu’un séisme l’a réveillée en pleine nuit en janvier. Elle craint que l’augmentation de la fréquence des secousses ne signale l’imminence d’un désastre.”Si la pression s’échappe de plus en plus, c’est évident que c’est parce qu’il y a quelque chose qui doit sortir”, redoute-t-elle.Mais sur son stand où elle explique avec une maquette la tectonique des plaques, Ashleigh Kuiroz rassure.”Un petit tremblement de terre ne signifie pas qu’un plus grand va arriver”, résume cette étudiante en géologie. Les récents séismes sont en revanche “un excellent rappel pour peut-être penser à préparer un kit de survie”.Les organisateurs recommandent également aux habitants, et même aux touristes, d’installer l’application “MyShake”, capable d’envoyer une alerte quelques instants avant la propagation des tremblements.”C’est important, parce que vous pourriez gagner des secondes vitales”, souligne M. Gudel.

“Je l’ai tuée. Et puis voilà”: l’aveu impassible de la meurtrière de Lola

“Je l’ai ramenée avec moi, je l’ai scotchée, je l’ai tuée. Et puis voilà”. Impassible devant les assises de Paris qui la jugent depuis vendredi pour avoir violé, torturé et tué Lola, 12 ans, Dahbia Benkired écoute sans ciller le rappel de ses aveux et le récit insoutenable de ce 14 octobre 2022.Ce crime commis dans l’appartement de sa soeur dans le XIXe arrondissement de Paris, avait déclenché l’effroi et une tempête politique: cette ressortissante algérienne était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). D’emblée, Dahbia Benkired, 27 ans, demande “pardon à toute la famille” de Lola Daviet, dont les parents étaient gardiens de l’immeuble. “C’est horrible ce que j’ai fait.”Mais les proches attendront plus que des regrets exprimés d’une voix monocorde, le regard figé, parfois éteint, dont elle ne s’est guère départie. A l’heure du verdict le 24 octobre, ils voudront une réponse à l’effroyable énigme à laquelle l’enquête n’a pas répondu: pourquoi?Les yeux rougis, ils se serrent, s’agrippent par la main, la bouche entrouverte comme pour happer l’air, peinant parfois à réprimer les sanglots. Ils sont vêtus d’un T-shirt blanc, avec le dessin d’une enfant souriante, les yeux immenses, cheveux blonds noués en queue de cheval, et cette inscription: “Tu étais le soleil de nos vies, tu seras l’étoile de nos nuits”.Quel mobile?Le frère de Lola, Thibault, s’adresse à l’accusée, sans haine ni colère: “Au nom de toute la famille”, y compris le père, Johann Daviet décédé en 2024, “on voudrait que vous disiez toute la vérité et rien que la vérité, à toute la France et à nous”.Dahbia Benkired n’a jamais livré la clé du mobile. En garde à vue, elle a évoqué sa “haine” pour un pass d’ascenseur refusé par la mère de Lola. Il fut aussi question de fantôme, de sorcellerie, de rites sataniques… Vendredi, son avocat Alexandre Valois s’efforce d’imaginer le déclencheur possible de sa rage meurtrière: un message dégradant que venait d’envoyer un homme avec qui elle entretenait une relation toxique.Elle affirme qu’elle se prostituait, à l’instigation, notamment, dit-elle, de ce petit ami, un dealer dont elle consommait le cannabis – “vingt joints par jour”. Après un arrêt, elle avait recommencé à fumer massivement la semaine avant le crime, assure-t-elle.- “C’était pas moi” -Sauf que rien n’accrédite une telle activité de prostitution, vient dire un enquêteur: aucun client, aucune trace électronique retrouvés. Pas de cannabis non plus.Ce policier expérimenté se souvient de sa stupéfaction devant le contraste entre l’horreur des faits et la froideur de  Dahbia Benkired après son arrestation. Il rappelle qu’elle a beaucoup menti : ainsi, ce viol imaginaire dont elle disait avoir été victime la veille du crime. C’était “une personne très arrogante, agressive, très provocatrice”, raconte son collègue qui a recueilli ses aveux et peine à reconnaître la femme au visage empâté et au regard éteint qui le fixe depuis le box. Celle qui, il y a trois ans, n’avait exprimé “aucune empathie”, “aucun regret”, “aucun remords” en garde à vue.”Je me dis que j’étais folle. C’était pas moi, je ne me reconnais pas du tout”, dit aujourd’hui l’accusée, commentant les images de sa garde à vue.Tout en relevant l’absence de “pathologie psychiatrique majeure”, les experts ont relevé durant l’enquête les “conduites manipulatoires” de cette femme, filmée en cet après-midi d’automne dans le hall d’entrée, chargée d’une imposante malle où elle avait mis le corps de Lola, abordée une heure et demie plus tôt.Entretemps, Dahbia Benkired a contraint l’adolescente terrorisée à la suivre dans l’appartement, l’a violée, l’a torturée. Elle lui a entièrement entouré le visage d’adhésif.Pendant que l’enfant s’asphyxiait, Dahbia Benkired a mis de la musique et fermé la porte pour couvrir les bruits de l’agonie, avait-elle raconté aux enquêteurs.- Perpétuité -Quand sont diffusées les images du corps supplicié, la mère et le frère de Lola sortent; pas de réaction physique notable chez Dahbia Benkired qui avait auparavant dressé une chronologie de vie confuse, et décrit une jeunesse déstructurée au sein d’une famille dysfonctionnelle entre Algérie et région parisienne.Elle évoque des violences sexuelles commises par un voisin à 14 ans ou par “des hommes qui venaient chez ses tantes” en Algérie, avant son retour en France en 2013. Elle mentionne aussi la violence d’un père.Quand elle ne comprend pas, elle fait répéter. Sa soeur l’a décrite comme la “mauvaise graine” de la famille. “C’est quoi +mauvaise graine+?”.  Dahbia Benkired encourt la réclusion criminelle à perpétuité, sans possibilité d’aménagement et de libération, peine la plus élevée du code pénal français. En clôture de la journée, elle a promis “la vérité”. Le procès reprend lundi.

A Marseille, la Bonne Mère retrouve l’éclat de sa couronne marquant la fin du chantier

Après une spectaculaire opération d’hélitreuillage, la couronne redorée de la statue de la Bonne Mère, figure tutélaire de la ville de Marseille, a retrouvé vendredi matin sa place, sous le regard de curieux marquant ainsi la fin du chantier de restauration.”Il s’agit du couronnement de la Vierge Marie, mais aussi du couronnement du chantier”, s’enthousiasme auprès de l’AFP le père Olivier Spinosa, recteur de Notre-Dame de la Garde.La couronne de 150 kilos et de 1,50 m de diamètre entièrement redorée à l’or fin a été placée dans une caisse en bois, puis sanglée et transportée en hélicoptère.Avant d’être vissée sur le sommet de la statue, un joint en plomb a été posé pour assurer l’étanchéité de la couronne. Puis la coiffe a été délicatement installée sur la tête de la vierge à l’enfant monumentale de Notre-Dame de la Garde, point culminant de la 2e ville de France, ont constaté des journalistes l’AFP.Le 13 août, pour la première fois depuis 1870, la couronne de la Bonne Mère a quitté le point le plus haut de la basilique. Après une restauration minutieuse confiée à un compagnon chaudronnier aixois, elle est revenue au sanctuaire pour être redorée par des artisans des Ateliers Gohard.”Aujourd’hui, ce sont les derniers gestes des compagnons qui sont au sommet du clocher pour mettre leur dernière touche à la couronne de la Vierge et le chantier sera terminé”, explique Xavier David, le maître d’oeuvre des travaux.Cette étape majeure du chantier de restauration intervient alors que la dorure touche à sa fin, après la pose en septembre de près de 40.000 feuilles d’or sur la statue de la vierge à l’enfant protectrice de la cité phocéenne. L’idée était de lui redonner l’éclat qu’elle avait perdu à cause du mistral, de l’air marin et de la pollution industrielle.Les échafaudages seront bientôt démontés et les Marseillais retrouveront une vue dégagée sur la basilique.Avant de lancer ces travaux, le diocèse de Marseille, propriétaire de l’édifice, avait lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des feuilles d’or qui ont été nécessaires à l’ouvrage. Les travaux, qui concernent également le piédestal, les anges et les façades, auront coûté environ 2,8 millions d’euros, dont 2,2 millions rien que pour la redorure.La fin des opérations est prévue le 7 décembre.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Washington saborde l’accord mondial sur la décarbonation des bateaux

Les pays membres de l’Organisation maritime internationale (OMI) ont repoussé vendredi d’un an leur décision sur l’adoption d’un plan mondial destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre des navires, une victoire diplomatique pour les Etats-Unis, catégoriquement opposés au projet.Ce report fait suite à une semaine chaotique de tractations à Londres, pendant laquelle Washington, avec le soutien de l’Arabie saoudite, la Russie et d’autres pays producteurs de pétrole, a cherché à tout prix à faire capoter le texte, allant jusqu’à menacer de sanctions les pays qui y sont favorables.Ce plan ambitieux, dont le principe avait pourtant été approuvé en avril, doit permettre au secteur, extrêmement polluant, de prendre un virage climatique historique en contraignant les navires à réduire progressivement leurs émissions dès 2028, jusqu’à décarbonation totale vers 2050.Le report a été entériné par une majorité de 57 voix contre 49. Concrètement, les pays membres ont décidé de se réunir dans un an sur cette question -ce qui ne garantit cependant pas qu’un vote sur l’adoption du texte, comme celui qui aurait dû avoir lieu vendredi, sera organisé.”Je n’ai pas grand-chose à vous dire pour l’instant. Ça n’arrive pas souvent”, a réagi, visiblement abattu, Arsenio Dominguez, le secrétaire général de l’OMI, une organisation dont les 176 membres prennent traditionnellement leurs décisions par consensus.- “Arnaque verte” -Donald Trump, attaché aux énergies fossiles et qui a enclenché une marche arrière sur le climat depuis son retour au pouvoir, notamment en retirant son pays de l’accord de Paris, s’était vertement opposé au plan jeudi sur son réseau Truth Social.”Les États-Unis ne toléreront PAS cette arnaque verte mondiale sous forme de taxe sur le transport maritime et ne s’y conformeront d’aucune manière”, avait affirmé le président américain, qui a dans le passé qualifié le changement climatique de “plus grande arnaque” de l’Histoire.Washington a “empêché une augmentation massive des taxes imposées par l’ONU aux consommateurs américains, qui aurait servi à financer des projets climatiques progressistes”, a quant à lui commenté vendredi, après le report, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, parlant d'”énorme victoire” pour Donald Trump.Les Etats-Unis ont menacé les délégations favorables au projet de restrictions de visas pour les membres de leurs équipages, de pénalités commerciales ou de frais portuaires supplémentaires.Interrogé par l’AFP, le ministre français des Transports, Philippe Tabarot, a dénoncé les “manœuvres de certains États” pour faire capoter l’accord, sans citer nommément les Etats-Unis. “C’est un très mauvais signal”, a-t-il insisté.Le système envisagé “n’est pas parfait”, avait reconnu Arsenio Dominguez à l’ouverture du sommet mardi. Mais “il fournit une base équilibrée”.Le plan litigieux vise à faire payer aux bateaux une sorte de taxe sur leurs émissions au-delà d’un certain seuil, en vue d’alimenter un fonds récompensant les navires à faibles rejets et soutenant les pays vulnérables au changement climatique.Cette tarification du CO2 doit les inciter à utiliser des carburants moins émetteurs de gaz à effet de serre.- “Ils ont menacé tout le monde” -Les pays de l’Union européenne, le Brésil et la Chine avaient réitéré cette semaine leur soutien à l’adoption de ce “cadre net-zéro” (appelé aussi NZF), tout comme les Etats insulaires du Pacifique, qui s’étaient abstenus en avril dernier.Mais la Chine, tout comme l’Inde, a voté pour le report. D’autres pays comme Chypre et la Grèce, dont beaucoup de bateaux portent le pavillon, ainsi que les Philippines, qui fournissent le premier contingent mondial de travailleurs du secteur, se sont abstenus.Cet ajournement d’un an est “regrettable” et l’UE est prête “à reprendre les discussions sur l’accord sous l’égide de l’Organisation maritime internationale lorsque cela sera opportun”, a réagi vendredi une porte-parole de la Commission européenne.”Nous regrettons (…) qu’une occasion historique ait ainsi été manquée. Mais une chose est claire : nous ne devons pas relâcher nos efforts”, a encore indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère allemand des Transports.”C’est important d’avoir cette année en plus pour décider, nous ne pouvions pas nous mettre d’accord en deux heures”, a pour sa part déclaré à l’AFP le délégué argentin, dont le pays, en difficulté économique, bénéficie d’un important soutien financier de Washington.”Il est de notoriété publique que les États-Unis ont menacé tout le monde”, a regretté le représentant d’un petit pays, sous couvert d’anonymat. Des méthodes dénoncées vendredi par le délégué brésilien en séance plénière.

Trump foe John Bolton pleads not guilty to mishandling classified info

John Bolton, who served as Donald Trump’s national security advisor before becoming an outspoken critic of the US president, pleaded not guilty on Friday to charges of mishandling classified information.The 76-year-old veteran diplomat entered the not guilty plea to 18 counts of transmitting and retaining top secret national defense information at a court hearing in …

Trump foe John Bolton pleads not guilty to mishandling classified info Read More »

Electricité: les heures creuses évoluent pour mieux profiter du soleil

A compter du 1er novembre, onze millions de foyers vont progressivement bénéficier d’une réforme des heures creuses destinée à déplacer une partie de la demande vers l’après-midi, lorsque la production photovoltaïque est au plus haut et les prix au plus bas.Ce changement dans le vieux dispositif des heures creuses/heures pleines (HC/HP) vise à lisser la consommation d’électricité en incitant les particuliers à faire fonctionner leur chauffe-eau, leur sèche-linge ou recharger leur véhicule électrique en dehors des pics de consommation du soir ou du matin.Outre la baisse des factures, la réforme mise en oeuvre par Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution, va aider à équilibrer le système électrique et réduire le phénomène des prix dits “négatifs” de l’électricité, lorsque l’offre est supérieure à la demande et que les prix passent en-dessous de zéro.”C’est un outil de flexibilité majeur au service du système électrique grâce au pilotage automatique de certains usages”, explique Timothée Furois, directeur du programme flexibilités d’Enedis.”C’est aussi une opportunité pour les clients d’être à la fois acteurs de la transition énergétique (…) et de bénéficier de prix plus avantageux” lorsque la “production décarbonée solaire est la plus abondante”.La réforme devrait permettre de déplacer “de l’ordre de 5 gigawatts (GW) de consommation vers l’après-midi pendant les mois les plus ensoleillés”, estime-t-il. Soit environ l’équivalent de cinq réacteurs nucléaires.Les HC/HP avaient été mises en place dans les années 1960 dans la foulée des premières centrales nucléaires, précisément pour déplacer vers la nuit une partie de la consommation.La réforme actuelle est liée au boom des énergies renouvelables et rendue possible par les changements de modes vie et de consommation, le télétravail ou la programmation des appareils électroménagers et chauffe-eau.”Pas mal de plages d’heures creuses sont placées à des moments qui ne sont plus des moments creux pour le système, et inversement on a assez peu d’heures creuses à des moments qui sont utiles pour le consommateur et pour le système”, expliquait Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), en présentant la réforme en février.- Saisonnalité des heures creuses -Au total, onze millions de foyers sont concernés sur les 14,5 disposant de l’option HP/HC. Les 3,5 millions restants bénéficient déjà de plages horaires compatibles avec les nouvelles règles.La réforme se fera en deux temps, du 1er novembre 2025 à octobre 2027, et ne concernera que les clients ayant un compteur communicant Linky.Actuellement, les créneaux d’HP/HC sont différents selon les foyers.Entre novembre 2025 et juin 2026, Enedis repositionnera les HP/HC de 1,7 million de clients dans les créneaux autorisés: il n’y aura plus d’heures creuses de 07H00 à 10H00 et de 18H00 à 23H00 l’été et de 07H00 à 11H00 et 17H00 à 21H00 l’hiver.La seconde phase (décembre 2026 à octobre 2027) concernera 9,3 millions de clients et verra l’introduction de la saisonnalité des heures creuses, qui pourront être différentes selon les périodes estivales (1er avril-31 octobre) et hivernales (1er novembre-31 mars), principalement entre 11H00 et 17H00 l’été notamment.Les clients, déjà informés par leurs fournisseurs d’électricité, n’auront rien à faire. Les heures seront différentes d’un bâtiment, voire d’un appartement à l’autre. Elles sont déterminées par Enedis, qui effectuera les modifications à distance, en fonction des contraintes locales du réseau.Pour autant, il n’y aura pas de “grand soir”: Enedis vise un rythme de 300.000 clients par mois, soit 10.000 clients par jour.Cette réforme est “une bonne chose”, estime Vincent Maillard, président d’Octopus Energy. “Avec la part des énergies renouvelables qui augmente dans le mix énergétique, il devient logique d’inciter les clients à consommer pendant les pics de production, notamment l’été quand il y a du soleil”.Cela va aussi réduire les situations de prix négatifs, “qui arrivent justement quand il existe une production solaire abondante le jour et des chauffe-eaux qui ne se chargent pas car ils sont programmés pour la nuit”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Electricité: les heures creuses évoluent pour mieux profiter du soleil

A compter du 1er novembre, onze millions de foyers vont progressivement bénéficier d’une réforme des heures creuses destinée à déplacer une partie de la demande vers l’après-midi, lorsque la production photovoltaïque est au plus haut et les prix au plus bas.Ce changement dans le vieux dispositif des heures creuses/heures pleines (HC/HP) vise à lisser la consommation d’électricité en incitant les particuliers à faire fonctionner leur chauffe-eau, leur sèche-linge ou recharger leur véhicule électrique en dehors des pics de consommation du soir ou du matin.Outre la baisse des factures, la réforme mise en oeuvre par Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution, va aider à équilibrer le système électrique et réduire le phénomène des prix dits “négatifs” de l’électricité, lorsque l’offre est supérieure à la demande et que les prix passent en-dessous de zéro.”C’est un outil de flexibilité majeur au service du système électrique grâce au pilotage automatique de certains usages”, explique Timothée Furois, directeur du programme flexibilités d’Enedis.”C’est aussi une opportunité pour les clients d’être à la fois acteurs de la transition énergétique (…) et de bénéficier de prix plus avantageux” lorsque la “production décarbonée solaire est la plus abondante”.La réforme devrait permettre de déplacer “de l’ordre de 5 gigawatts (GW) de consommation vers l’après-midi pendant les mois les plus ensoleillés”, estime-t-il. Soit environ l’équivalent de cinq réacteurs nucléaires.Les HC/HP avaient été mises en place dans les années 1960 dans la foulée des premières centrales nucléaires, précisément pour déplacer vers la nuit une partie de la consommation.La réforme actuelle est liée au boom des énergies renouvelables et rendue possible par les changements de modes vie et de consommation, le télétravail ou la programmation des appareils électroménagers et chauffe-eau.”Pas mal de plages d’heures creuses sont placées à des moments qui ne sont plus des moments creux pour le système, et inversement on a assez peu d’heures creuses à des moments qui sont utiles pour le consommateur et pour le système”, expliquait Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), en présentant la réforme en février.- Saisonnalité des heures creuses -Au total, onze millions de foyers sont concernés sur les 14,5 disposant de l’option HP/HC. Les 3,5 millions restants bénéficient déjà de plages horaires compatibles avec les nouvelles règles.La réforme se fera en deux temps, du 1er novembre 2025 à octobre 2027, et ne concernera que les clients ayant un compteur communicant Linky.Actuellement, les créneaux d’HP/HC sont différents selon les foyers.Entre novembre 2025 et juin 2026, Enedis repositionnera les HP/HC de 1,7 million de clients dans les créneaux autorisés: il n’y aura plus d’heures creuses de 07H00 à 10H00 et de 18H00 à 23H00 l’été et de 07H00 à 11H00 et 17H00 à 21H00 l’hiver.La seconde phase (décembre 2026 à octobre 2027) concernera 9,3 millions de clients et verra l’introduction de la saisonnalité des heures creuses, qui pourront être différentes selon les périodes estivales (1er avril-31 octobre) et hivernales (1er novembre-31 mars), principalement entre 11H00 et 17H00 l’été notamment.Les clients, déjà informés par leurs fournisseurs d’électricité, n’auront rien à faire. Les heures seront différentes d’un bâtiment, voire d’un appartement à l’autre. Elles sont déterminées par Enedis, qui effectuera les modifications à distance, en fonction des contraintes locales du réseau.Pour autant, il n’y aura pas de “grand soir”: Enedis vise un rythme de 300.000 clients par mois, soit 10.000 clients par jour.Cette réforme est “une bonne chose”, estime Vincent Maillard, président d’Octopus Energy. “Avec la part des énergies renouvelables qui augmente dans le mix énergétique, il devient logique d’inciter les clients à consommer pendant les pics de production, notamment l’été quand il y a du soleil”.Cela va aussi réduire les situations de prix négatifs, “qui arrivent justement quand il existe une production solaire abondante le jour et des chauffe-eaux qui ne se chargent pas car ils sont programmés pour la nuit”.

Cinq ans après la disparition de Delphine Jubillar, son mari condamné à 30 ans de prison

Epilogue d’un procès hors normes, Cédric Jubillar a été condamné vendredi à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son épouse Delphine, disparue fin 2020 dans le Tarn et dont le corps n’a jamais été retrouvé.Le peintre-plaquiste de 38 ans a regardé, impassible, la présidente de la cour Hélène Ratinaud énoncer le verdict, mains serrées sur l’ouverture vitrée de son box et les jambes agitées de mouvements nerveux, comme souvent lors des quatre semaines d’audience.Il a ensuite regagné la maison d’arrêt de Seysses-Toulouse, où il vient de passer quatre ans et demi à l’isolement, à bord d’un véhicule de l’administration pénitentiaire.”Moi, je ne peux pas comprendre qu’on condamne un homme sans corps, sans scène de crime, sans preuves, avec un faisceau d’indices” qui “ne sont a minima pas convergents”, a lancé après la lecture de la décision Alexandre Martin, l’un de ses avocats.Le verdict est conforme aux réquisitions des avocats généraux. La défense a annoncé qu’elle fera appel de cette décision.Au terme d’environ six heures de délibéré, au moins sept des neuf membres de la cour, composée de trois magistrats et six jurés, ont répondu oui, par bulletin secret, à la question: “Est-il coupable d’avoir, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines donné volontairement la mort à Delphine Aussaguel, épouse Jubillar?”A l’énoncé du verdict, la famille et les proches de Delphine se sont étreints, certains en pleurs, sur les quatre bancs des parties civiles qu’ils occupaient en rangs serrés. Un oncle et une cousine de Delphine ont fait un malaise.”Ça fait quatre ans et demi qu’on s’égosille à dire que ce dossier n’est pas vide, que dans ce dossier il y a des preuves, il y a une scène de crime”, a souligné Mourad Battikh, pour les parties civiles, devant les dizaines de journalistes ayant couvert ce procès ultramédiatisé.- “Mots simples” -Dispute du couple juste avant la disparition rapportée par leur fils, lunettes de Delphine retrouvées brisées, utilisation de sa 207 bleu nuit pendant la nuit… Lors du réquisitoire, le ministère public s’est appuyée sur un faisceau d’indices, ainsi que sur la personnalité de l’accusé, décrit unanimement par la cohorte de proches et d’amis du couple comme impulsif et violent avec son fils.”Trente ans, c’est la rétribution d’un meurtre accompli dans des conditions détestables pour un mobile futile, c’est-à-dire empêcher l’autre d’accéder à une liberté absolument légitime”, alors que l’infirmière de 33 ans s’apprêtait à refaire sa vie avec un autre homme, a estimé Me Laurent Boguet, qui représente avec Me Malika Chmani les intérêts des enfants du couple Jubillar.Il faudra annoncer cette condamnation à Louis, 11 ans, et Elyah, 6 ans, avec des “mots simples”, expliquer que “des juges et des jurés ont estimé qu’ils avaient assez d’éléments pour dire que papa était coupable du meurtre de maman”, a confié à l’AFP Me Chmani.Juste avant que la cour d’assises du Tarn se retire pour délibérer peu après 09H00, Cédric Jubillar, le visage blême et les yeux cernés, a redit n’avoir “absolument rien fait à Delphine”.”Nous allons nous remettre au travail pour préparer cet appel”, a affirmé Me Martin, évoquant un “homme abattu”.”Je pense qu’il s’est imaginé que l’absence du corps de Delphine le protégerait”, a analysé Laurent de Caunes, avocat des frères et soeur de la disparue. “Il n’a pas réalisé à quel point au contraire, ça pourrait le pénaliser. Donc peut-être qu’en appel, son raisonnement va évoluer.”Lors de leurs plaidoiries jeudi, les deux avocats qui défendent Cédric Jubillar depuis sa mise en examen et son placement en détention, en juin 2021, s’étaient efforcés de semer le doute dans l’esprit des jurés.Pour les parties civiles et l’accusation, sa culpabilité ne faisait en revanche aucun doute. L’avocat général Pierre Aurignac avait estimé que “pour défendre l’idée de l’innocence de M. Jubillar, il faut écarter quatre experts, faire taire 19 témoins et tuer le chien pisteur” qui a établi que la mère de famille n’a pas quitté son domicile la nuit de sa disparition.”Le crime parfait attendra, avait-il ajouté, le crime parfait, ce n’est pas le crime sans cadavre mais celui pour lequel on n’est pas condamné, et vous allez être condamné M. Jubillar”.bur-chv-vgr/ap/dmc/dch