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Le Théâtre du Soleil en pleine introspection après des accusations de “dérives sexuelles”

Introspection forcée au Théâtre du Soleil: l’emblématique troupe d’Ariane Mnouchkine s’interroge sur ses pratiques après les accusations de “dérives sexuelles” portées fin mars par une comédienne à l’Assemblée nationale et dont la justice vient d’être saisie.Installée en bordure du bois de Vincennes, dans l’est parisien, la compagnie, qui a fêté l’année dernière son 60e anniversaire, a fait part de sa “sidération” après les déclarations d’Agathe Pujol devant la commission d’enquête parlementaire sur les violences sexuelles dans la culture.Elle y a affirmé avoir découvert le Soleil en tant que jeune bénévole en mars 2010, quelques mois avant d’y être, selon ses dires, victime d’une tentative de viol devant “plusieurs témoins” lors d’une fête. Elle a décrit plus généralement un climat de “dérives sexuelles” sur fond d’omerta. “Il fallait toujours étouffer l’affaire”, a-t-elle affirmé. Après ce témoignage, la commission de l’Assemblée nationale, qui a rendu son rapport mercredi, a indiqué avoir saisi la justice. Contacté par l’AFP pour connaître les suites de ce signalement, le parquet de Paris n’a pas fait de commentaires.Au Soleil, lieu d’expérimentation théâtrale et d’utopie artistique, célèbre pour ses grandes épopées et son engagement politique, ces accusations ont fait l’effet d’une bombe. “Ca a été un choc”, décrit à l’AFP une source interne sous couvert d’anonymat, qui ne se retrouve pas dans le tableau dessiné par Agathe Pujol.”Il y a pu avoir des comédiens un peu lourds mais pas de climat sexuel constant”, dit-elle.Dans deux communiqués successifs, la troupe, elle, a d’abord fait part de sa “sidération”, avant d’annoncer le lancement d’une enquête interne pour “déceler les éventuelles négligences, erreurs, fautes, délits ou crime qui auraient pu être commis dans ses murs, il y a quinze ans, ou même avant, ou depuis”.- Information auprès du public -Au lendemain des accusations d’Agathe Pujol, la troupe s’est par ailleurs réunie pour échanger les points de vue, dire sa consternation ou son incompréhension. “Cette réunion est l’une des plus graves de l’histoire du Théâtre du Soleil”, a alors déclaré Mme Mnouchkine, selon le journal le Monde, qui y a assisté.L’émotion peine à retomber depuis. Par souci de transparence, les deux communiqués diffusés par le Soleil sont désormais affichés dans le théâtre, afin que “notre public sache ce qui nous arrive et notre position”, explique à l’AFP Mme Mnouchkine, 86 ans.De l’extérieur, la compagnie semble faire bloc et se montre peu encline à épancher ses états d’âme. Les membres de la troupe sollicités par l’AFP n’ont ainsi pas souhaité s’exprimer publiquement.Le Soleil n’est toutefois pas resté inerte sur le sujet des violences sexuelles.L’AFP a ainsi appris qu’une référente dédiée à ces questions avait été nommée l’an dernier après un comportement “inapproprié” qui avait été signalé à Ariane Mnouchkine. Contactée, cette dernière a confirmé ces informations sans donner plus de précisions.Par ailleurs, deux membres de la troupe ont été exclus ces derniers mois, a également appris l’AFP. Un événement “douloureux” mais “sans rapport” avec les faits dénoncés par Agathe Pujol, a confirmé Mme Mnouchkine, sans détailler.Membre de la troupe dans les années 70, Clémence Massart certifie, elle, que le Soleil n’a jamais été un lieu où les pressions sexuelles avaient cours.”Je n’ai jamais subi la moindre pression physique. Je n’ai jamais senti aucune pression autre que celle du travail”, dit à l’AFP cette comédienne de 80 ans, qui a fait partie de la troupe entre 1971 et 1979.La comédienne se souvient avec bonheur de ses années passées au sein de cette “utopie artistique”, même si le degré d’exigence y est très élevé.”Ce n’est pas philanthropique, c’est un métier dur et c’est un endroit où il faut être bon, raconte-t-elle. Il faut une bonne santé mentale et physique et il faut accepter de se poser des questions”. 

Sans les géants du prêt-à-porter, la Suède peine à trier ses habits usés

Les centres de collecte croulent sous les vêtements en Suède depuis le début de l’année en raison de l’obligation de trier les textiles, mais en attendant le soutien des géants de l’habillement, les communes sont débordées.”D’énormes quantités arrivent chaque jour, c’est dingue”, constate Brian Kelly, secrétaire général de l’association Artikel2 (ex-Emmaüs), face à la rangée de chariots remplis de leur point tri.Depuis le 1er janvier 2025, les pays européens doivent opérer une collecte séparée des textiles, comme pour le verre ou le papier. L’objectif est de favoriser une gestion circulaire de ces déchets: après le tri, ils sont réemployés ou recyclés s’ils sont trop abîmés. “Nous avons enregistré une augmentation d’environ 60% des textiles collectés entre janvier et février cette année, par rapport à la même période l’année dernière”, souligne Karin Sundin, spécialiste de ces déchets chez Stockholm Vatten och Avfall.Une fois triés, environ 60 à 70% sont destinés à la réutilisation, 20 à 30% seront recyclés (rembourrage, isolation, matériaux composites) et environ 7 à 10% seront brûlés à des fins énergétiques, selon l’agence suédoise de la protection de l’environnement.- Gros volumes -Une nette amélioration, selon les professionnels du secteur, qui rappellent qu’avant cette loi, un pull jeté finissait systématiquement incinéré. Faute d’infrastructures suffisantes, les vêtements usagés en Suède sont néanmoins encore largement exportés vers l’étranger, surtout en Lituanie, où ils sont triés, ou brûlés et transformés en énergie sur place. “Nous ne disposons pas de grandes installations de tri capables de valoriser l’ensemble des textiles, comme c’est le cas, par exemple, en Europe de l’Est. Cela s’explique par le fait que ce tri est très intensif en main-d’Å“uvre, ce qui le rend très coûteux”, explique Mme Sundin en faisant visiter à l’AFP le centre de collecte d’Östberga (sud de Stockholm).Les volumes en circulation sont gigantesques: en Suède, les déchets textiles représentent 90.000 tonnes par an, soit 10 kilos par personne, selon l’association Naturskyddsföreningen. Au sein de l’UE, elle atteint en moyenne 19 kilos par personne en 2022, contre 17 en 2019, selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE).Sans compter la pollution générée par le secteur de l’habillement.  Fabriquer un tee-shirt de 135 grammes nécessite 2.500 litres d’eau et un kilo de produits chimiques, relève Yvonne Augustsson, conseillère au sein de l’agence suédoise pour la protection de l’environnement. “Cela entraîne une émission d’environ 2 à 5 kilos de gaz à effet de serre. En Suède, un vêtement est utilisé en moyenne 30 fois. Si on double cette durée d’usage à 60 utilisations — ce qui semble raisonnable — on réduit de moitié son impact climatique”, expose-t-elle.La gestion des déchets repose uniquement sur les communes, souvent dépassées par la quantité de textiles reçus. Dans le nord, certaines comme Kiruna continuent à tout brûler malgré la loi, faute de trouver preneur.  Les géants de l’industrie comme H&M et Zara sont attendus au tournant, et des négociations sont en cours au niveau européen pour établir leur responsabilité.Selon un accord provisoire conclu entre les pays membres de l’UE le 18 février, ces acteurs devront assumer les coûts liés à la gestion de leurs déchets textiles, y compris la mise en place de systèmes de collecte et de traitement. – Changement des mentalités -L’idée est de les inciter à produire “des vêtements conçus pour durer plus longtemps, tant en termes de qualité que de réparabilité”, décrypte Mme Augustsson. Un changement des mentalités chez le consommateur est également nécessaire. Pour rester dans les “limites planétaires”, il faudrait ne “pas acheter plus de cinq vêtements neufs par an”, prévient Beatrice Rindevall, présidente de Naturskyddsföreningen, association qui organise régulièrement des journées d’échange de vêtements.Dans la ville de Linköping, par une journée ensoleillée de mars, Eva Vollmer, une bénévole, s’affaire sur un campus étudiant. Veste rose fuschia aux manches garnies de plumes, jeans délavés, sacs, marinières… il y en a pour tous les goûts.”Les gens peuvent nous donner des vêtements en bon état, qu’ils ne portent plus (…) et les échanger contre d’autres”, dit-elle. “Notre objectif, c’est de créer une solution concrète pour offrir une réelle alternative”.Mais le marché de la seconde main a changé, avec des produits de plus en plus défectueux, note Karin Sundin. 

France: Moody’s se prononce vendredi sur fond de croissance affaiblie

Croissance rabotée, imprévisibilité de l’offensive protectionniste américaine… Quatre mois après l’avoir rétrogradée d’un cran, l’agence de notation Moody’s doit dire vendredi si elle maintient la bonne note de la France, confrontée au défi de respecter sa trajectoire budgétaire.La note de la dette publique française avait été abaissée de “Aa2” à “Aa3” (l’équivalent d’un 17/20) en décembre, au vu de la “fragmentation politique” du pays, peu propice selon Moody’s au rétablissement rapide des finances publiques. C’est l’équivalent du “AA-” de Fitch et S&P mais, contrairement à la perspective négative de ces dernières, la perspective stable attribuée par Moody’s suggère qu’une nouvelle révision n’est pas envisagée à plus ou moins brève échéance. “Le scénario le plus probable, c’est que la note soit confirmée. C’est un peu plus incertain pour la perspective”, indique à l’AFP Norbert Gaillard, économiste et consultant indépendant.Depuis le revers de décembre, la France s’est dotée d’un budget pour 2025 prévoyant une cinquantaine de milliards d’euros d’effort, renforcé cette semaine par cinq milliards supplémentaires puisés dans des crédits mis en réserve, tandis que la menace d’une censure du gouvernement s’est momentanément éloignée. – Effort “reporté” -Mais le risque économique s’est accru avec la tempête commerciale déclenchée par le gouvernement américain le 2 avril, puis temporairement suspendue mercredi pour 90 jours – sauf avec la Chine. Citant des “incertitudes”, le ministre de l’Economie Eric Lombard a abaissé à 0,7% la prévision gouvernementale de croissance pour 2025, contre 0,9% auparavant et après 1,1% en 2024, l’alignant sur celle de la Banque de France. Ce taux de croissance pourrait-il à nouveau être raboté? “Si on réussit à faire baisser les droits de douane” – une surtaxe de 20% pour l’Union européenne ramenée à 10% mercredi – “on peut même avoir mieux, et sinon, nous verrons”, a éludé le ministre. Le gouvernement détaillera sa trajectoire budgétaire le 15 avril, lors d’une conférence sur les finances publiques autour du Premier ministre François Bayrou. L’exécutif a réaffirmé sa volonté de réduire le déficit public à 5,4% du PIB cette année, après 5,8% en 2024, pour être sous le plafond européen de 3% en 2029, une ambition qui maintient toutefois la France parmi les cancres de la zone euro. Cela relève de la gageure, estiment des économistes, alors que le gouvernement exclut d’augmenter à nouveau les impôts – en dehors du passage en revue des niches fiscales – et ne veut faire “ni plus (…) ni moins” que ce qui est inscrit au budget en termes de dépenses. “Pour arriver à ce maigre succès” d’un déficit à 5,4%, “le gouvernement a dû consentir d’énormes concessions” lors de discussions avec les partis politiques, pointe Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management. “Tout l’effort est donc reporté sur les années ultérieures”, souligne-t-il dans une note, estimant “peu crédible” l’objectif de 2029: “On ignore comment ce qui est politiquement impossible maintenant pourrait être possible d’ici quelques mois pour le prochain budget”.- Arbitraire -Compliquant davantage l’équation budgétaire, aux perspectives d’activité assombries s’ajoutent la volonté d’augmenter les dépenses militaires et une remontée des taux d’intérêt pour les emprunts français, qui alourdit le coût déjà colossal de la dette (58 milliards d’euros en 2024 pour une dette à 113% du PIB, selon l’Insee).  “Avec une croissance plus faible que prévu”, le gouvernement “a très peu de marges de manÅ“uvre”, abonde Norbert Gaillard. “On liste les mesures, mais on sait qu’elles sont impopulaires, qu’elles peuvent déclencher le vote d’une motion de censure, des manifestations, des mouvements de grève”, développe-t-il, citant les pistes d’un effort éventuel demandé aux retraités ou d’une hausse de la TVA avancée par le patronat. Au-delà de la fragilité de ses finances publiques, la France peut se prévaloir d’atouts: “son économie grande, prospère et diversifiée”, “la compétence de l’administration” ou “la bonne liquidité de la dette”, relève cependant Eric Dor. “La question est de déterminer si cela suffit encore, vu la forte instabilité politique du pays”, développe-t-il. “L’agence Moody’s aurait déjà des arguments solides pour dégrader la note de la France à A1”, mais “l’expérience apprend que les agences de notations prennent parfois des décisions qui semblent assez arbitraires.” 

US-China confrontation overshadows Trump’s ‘beautiful’ trade war

President Donald Trump claimed victory over Europe in the US tariffs war but acknowledged a “cost” to his surging trade offensive against superpower rival China as markets plunged again Thursday.Trump sought a victory lap at a White House cabinet meeting, saying the European Union had backed off from imposing retaliatory tariffs because of his tough …

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Grieving Dominicans start burying 200+ victims of nightclub disaster

Grief-stricken Dominicans on Thursday began holding funerals for loved ones who were among at least 220 people killed in a nightclub rooftop collapse, even as dozens remained unaccounted for.More than 300 rescuers, aided by sniffer dogs, have worked tirelessly since disaster struck early Tuesday to pull survivors from the rubble of the Jet Set club …

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L214 amène des cadavres de porcelets devant un Leclerc parisien

Une vingtaine de militants de l’association de défense des animaux L214 se sont postés jeudi devant un magasin E. Leclerc du XIXe arrondissement de Paris en exposant des cadavres de porcelets pour protester contre les conditions d’élevage dans des établissements fournissant le distributeur.Deux enquêtes ont été ouvertes en Bretagne mi-mars après le dépôt de plaintes de L214 pour maltraitance animale dans huit élevages porcins à la suite d’une enquête menée par l’association.L’enseigne a indiqué avoir cessé de se fournir auprès de la moitié d’entre eux.Les photos et vidéos diffusées au moment du dépôt de plainte montrent notamment des cadavres de porcelets en état de décomposition avancée, abandonnés au milieu des animaux.Ambre Bernard, chargée de campagne contre l’élevage intensif, dénonce aussi la coupe systématique des queues des porcelets sans anesthésie, le meulage systématique de leurs dents mais aussi le “claquage” au sol ou au mur utilisé pour tuer les porcelets jugés “non économiquement viables”. Ces procédés sont autorisés seulement en dernier recours et s’ils ne sont pas systématiques.Kermené, filiale de l’enseigne E.Leclerc spécialisée dans la transformation de produits carnés, avait indiqué “vérifier ces informations afin de prendre toutes les mesures nécessaires”, y compris l’arrêt de la collaboration avec les éleveurs concernés si ces faits “inacceptables” sont “avérés”.Jeudi, E.Leclerc a déclaré dans un message transmis à l’AFP avoir déjà “cessé toute collaboration avec l’un d’eux dès juillet 2024”. Les sept autres ont fait l’objet d’un contrôle ou une enquête de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), et il s’est avéré que “quatre élevages présentaient des non-conformités significatives. Nous avons donc mis fin, immédiatement et de façon définitive, à toute collaboration: ils ne fournissent plus Kermené”, écrit l’enseigne. Trois élevages “présentaient des non-conformités mineures qui ont été rapidement corrigées dans un délai de 24 heures”, indique également E.Leclerc.Après la dépôt de sa plainte, L214 a mené plusieurs actions devant des magasins E. Leclerc partout en France mais avec seulement tractage et collage d’autocollants. Celle de jeudi a été “la plus difficile” pour les militants, qui se sont relayés pour porter les cadavres sur des morceaux de caillebotis en plastique, sur lesquels évoluent les cochons dans les élevages, affirme Ambre Bernard.”Je suis carnivore, je mange de la viande mais il y a des façons de traiter les animaux, ils ont le droit d’être bien traités”, déclare à l’AFP Mélanie, cliente de 36 ans qui n’a pas souhaité donner son nom. “Touchée” par la vision des cadavres de porcelets, elle a signé la pétition que les militants ont présentée devant le magasin, après s’être assurée que celle-ci ne visait pas à “interdire” la viande.

Affaire Evaëlle: l’enseignante relaxée, les parents de la collégienne “révoltés”

L’enseignante d’Evaëlle a été relaxée jeudi par le tribunal correctionnel de Pontoise des poursuites pour harcèlement sur mineurs, dont la pré-adolescente qui s’est suicidée en juin 2019.Les parents de la collégienne sont “révoltés” par cette relaxe, a réagi leur avocate, Me Delphine Meillet.Lisant ses motivations détaillées, la présidente du tribunal a notamment considéré que les éléments à charge étaient “discordants, indirects, peu circonstanciés” ou relevant de “comportements adaptés et légitimes s’agissant de l’autorité dont doit faire preuve un enseignant en classe”.”La vérité éclate enfin”, a réagi, via une déclaration écrite à l’AFP, l’enseignante qui estime que “le jugement du tribunal correspond aux éléments du dossier”.  Son avocate Me Marie Roumiantseva “salue le courage du tribunal qui a su résister à la pression”, l’enseignante, absente lors de l’énoncé de la décision, étant également relaxée des poursuites pour deux autres anciens élèves.”Je suis dans l’incompréhension totale”, a déclaré en larmes la mère de la pré-adolescente. “J’ai l’impression qu’on légitime le comportement de cette professeure (…), on n’écoute pas les enfants, on n’écoute pas Evaëlle”, a ajouté son père à la sortie de l’audience. Les parents ont appelé de leurs voeux un appel de la décision. Jeudi soir, Elisabeth Borne a adressé “ses sincères pensées aux parents et proches d’Evaëlle”. La ministre de l’Education nationale a également rappelé “sa détermination et celle du ministère à lutter sans relâche contre le fléau du harcèlement et contre toutes les formes de violences”.- “Pas d’élément intentionnel” -Lors du procès en mars, au terme de deux jours d’audience, la procureure avait requis 18 mois de prison avec sursis et une interdiction définitive d’enseigner à l’encontre de cette femme de 62 ans. Dans sa relation avec Evaëlle, elle “la jette en pâture au collectif, la fait pleurer”, avait considéré la procureure. Son “harcèlement est le déclencheur et catalyseur du harcèlement des mineurs”, avait-elle affirmé. Deux d’entre eux seront jugés devant le tribunal pour enfants avant la fin de l’année.Le tribunal correctionnel a pourtant considéré qu’il n’y avait “pas d’élément permettant de caractériser l’élément intentionnel de l’infraction” soit “qu’elle aurait volontairement cherché la dégradation des conditions de vie” d’Evaëlle, faits pour lesquelles l’enseignante était jugée.  Un portrait très contrasté de l’enseignante aux 30 années d’expérience sans accroc avait été brossé par ses anciens collègues. “Autoritaire et cassante” d’un côté, “bienveillante et aidante” de l’autre. “Oui, ça m’arrivait de crier”, a-t-elle reconnu au procès, estimant qu’elle était “exigeante”, “à l’écoute” et déterminée à “aider ses élèves”.”Je n’ai pas humilié Evaëlle”, a-t-elle affirmé à plusieurs reprises, très marquée par le fait d’avoir été mise en cause par la famille pour le décès de l’adolescente.- “Diminuer les tensions” -Des sessions avaient été consacrées en classe au harcèlement dont était victime Evaëlle et avaient viré, selon l’accusation, à de nouveaux épisodes de harcèlement. “Ce n’était pas dans le but de la mettre en difficulté mais essayer de régler ce problème relationnel dans la classe”, s’est justifiée l’enseignante. Ces sessions visaient à “diminuer les tensions” et “faire cesser les invectives”, “c’est ainsi que certains élèves ont perçu cette séance y compris certains des élèves mis en cause”, a tranché la présidente.En mars 2019, Evaëlle change de collège, elle va d’abord mieux mais est rattrapée par des difficultés, notamment avec un camarade.”Elle n’a pas eu le temps de travailler” le harcèlement subi dans son précédent collège, avait estimé son père. “Elle n’a trouvé qu’une solution pour s’échapper”.Le 21 juin 2019, Evaëlle se pend à son lit, à 11 ans.La présidente du tribunal a également reconnu que “les événements de juin 2019 sont dramatiques” et qu’il est “légitime que la famille d’Evaëlle recherche les causes de la tragédie”.Elle a cependant rappelé que la date du suicide d’Evaëlle avait été exclue de la période de prévention pour laquelle l’enseignante avait été jugée et ne pouvait ainsi donc pas être considéré comme un élément factuel appuyant les poursuites. Les parents avaient dénoncé aussi bien l’inertie de l’Education nationale – contre laquelle il n’y aura aucune poursuite pénale à la suite d’une indemnisation – que le manque d’investigations des autorités, une première plainte ayant été classée alors qu’Evaëlle était encore vivante.”Les défaillances du système scolaire et de l’Education nationale (…) largement commentées dans le cadre de cette procédure ne relèvent pas de la mission attribuée par la loi au tribunal correctionnel”, a conclu la présidente.meh-cka-amb-ved/asl/hj