AFP Top News

Loi simplification: un article sur la réforme du code minier inquiète les écologistes en Guyane

Un article du projet de loi sur la “simplification”, actuellement examiné par les députés, prévoit d’assouplir les règles d’attribution des permis miniers en Guyane. Il écarterait l’Office national des forêts (ONF) du processus, alarmant les défenseurs de la forêt amazonienne.En discussion depuis mardi à l’Assemblée nationale, le projet de loi de simplification de la vie économique prévoit notamment l’allègement du nouveau code minier, entré en vigueur en juillet.De quoi impacter directement la Guyane: le territoire français d’Amérique du Sud, recouvert à plus de 90% de forêt à la biodiversité inégalée, concentre “82% des mines ouvertes en France”, selon le ministère de la Transition écologique. Le texte propose de réduire le délai d’instruction des permis exclusifs de recherches (PER), et surtout de supprimer l’avis conforme de l’Office national des forêts (ONF), jusque-là nécessaire dans les dossiers d’autorisation de recherche minière (ARM).Cette procédure, propre à la Guyane, est une étape préalable à la demande d’autorisation d’exploitation minière (AEX), un titre dérogatoire mis en place pour développer les mines alluvionnaires, le principal type de mines d’or dans la région.Actuellement, l’exploitant doit obtenir l’accord du propriétaire du sol (l’Etat) ou de son gestionnaire (l’ONF), qui vérifie la compatibilité du projet avec les zones écologiquement sensibles. Nécessaire, car l’implantation d’une mine est synonyme de perturbation des cours d’eau et de déforestation, en moyenne de “500 hectares par an”, selon l’ONF.En l’état, le texte – l’article 19 du projet de loi n’a pas encore été examiné – confierait à la seule préfecture la décision de délivrer des titres miniers, excluant “le seul acteur qui pouvait s’opposer pour motif environnemental” à leur installation, souligne à l’AFP Nolwenn Rocca, coordinateur de l’association Guyane nature environnement (GNE). “Trop de simplification pourrait mettre en danger la protection de la forêt”, résume François Korysko, directeur de l’ONF en Guyane.- Mine légale – Déjà prévue dans le nouveau code minier entré en vigueur en juillet, cette orientation confirme la volonté de l’Etat de “faciliter l’exploitation minière en amenuisant les prescriptions environnementales”, déplore Guyane nature environnement.Elle s’inscrit aussi dans un contexte où la France et l’Union européenne cherchent à sécuriser leurs approvisionnements en métaux stratégiques. Localement, le développement de la filière minière est aussi vu comme un moyen d’enrayer l’orpaillage illégal, un fléau en Guyane depuis 30 ans.Le développement des AEX, modèle le plus répandu en Guyane, est au coeur de la réforme: leur nombre par exploitant n’est plus limité et leur forme devient libre, permettant d’exploiter une plus grande surface. La réforme prévoit également une mise en concurrence des opérateurs, via des appels à manifestation d’intérêt.  En contrepartie, le nouveau code impose des garanties financières aux exploitants, censées couvrir la réhabilitation des sites après extraction, une obligation auparavant peu codifiée.Pour la Fédération des opérateurs miniers de Guyane (Fedomg) et la Collectivité territoriale de Guyane, ces évolutions sont nécessaires pour industrialiser la filière aurifère, aujourd’hui dominée par une exploitation artisanale.Le député indépendantiste de Guyane Jean-Victor Castor se montre partagé. S’il appelle à “prendre en considération les particularités de la Guyane, qui a besoin d’exploiter ses ressources pour se développer”, il estime que l’article 19 “sert les intérêts géostratégiques de la France et va favoriser les grosses entreprises” pour exploiter le minerai.Ils demande des assouplissements supplémentaires pour les PME guyanaises, aujourd’hui “dans une logique de survie”. Mais pour GNE, le secteur contribue de toute façon “peu à l’économie locale”. En 2018, il n’était que le 35e secteur sur 36 contribuant à l’économie guyanaise, selon un rapport du cabinet Deloitte commandé par WWF France.Le débat en Guyane reste centré sur l’or, mais d’autres minerais stratégiques sont présents dans le sous-sol guyanais: coltan, bauxite, diamants, fer ou manganèse. Une richesse reconnue par l’Etat qui a lancé en février une mise à jour de l’inventaire des ressources minérales par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans cinq zones nationales jugées “prioritaires”, dont la Guyane.

Loi simplification: un article sur la réforme du code minier inquiète les écologistes en Guyane

Un article du projet de loi sur la “simplification”, actuellement examiné par les députés, prévoit d’assouplir les règles d’attribution des permis miniers en Guyane. Il écarterait l’Office national des forêts (ONF) du processus, alarmant les défenseurs de la forêt amazonienne.En discussion depuis mardi à l’Assemblée nationale, le projet de loi de simplification de la vie économique prévoit notamment l’allègement du nouveau code minier, entré en vigueur en juillet.De quoi impacter directement la Guyane: le territoire français d’Amérique du Sud, recouvert à plus de 90% de forêt à la biodiversité inégalée, concentre “82% des mines ouvertes en France”, selon le ministère de la Transition écologique. Le texte propose de réduire le délai d’instruction des permis exclusifs de recherches (PER), et surtout de supprimer l’avis conforme de l’Office national des forêts (ONF), jusque-là nécessaire dans les dossiers d’autorisation de recherche minière (ARM).Cette procédure, propre à la Guyane, est une étape préalable à la demande d’autorisation d’exploitation minière (AEX), un titre dérogatoire mis en place pour développer les mines alluvionnaires, le principal type de mines d’or dans la région.Actuellement, l’exploitant doit obtenir l’accord du propriétaire du sol (l’Etat) ou de son gestionnaire (l’ONF), qui vérifie la compatibilité du projet avec les zones écologiquement sensibles. Nécessaire, car l’implantation d’une mine est synonyme de perturbation des cours d’eau et de déforestation, en moyenne de “500 hectares par an”, selon l’ONF.En l’état, le texte – l’article 19 du projet de loi n’a pas encore été examiné – confierait à la seule préfecture la décision de délivrer des titres miniers, excluant “le seul acteur qui pouvait s’opposer pour motif environnemental” à leur installation, souligne à l’AFP Nolwenn Rocca, coordinateur de l’association Guyane nature environnement (GNE). “Trop de simplification pourrait mettre en danger la protection de la forêt”, résume François Korysko, directeur de l’ONF en Guyane.- Mine légale – Déjà prévue dans le nouveau code minier entré en vigueur en juillet, cette orientation confirme la volonté de l’Etat de “faciliter l’exploitation minière en amenuisant les prescriptions environnementales”, déplore Guyane nature environnement.Elle s’inscrit aussi dans un contexte où la France et l’Union européenne cherchent à sécuriser leurs approvisionnements en métaux stratégiques. Localement, le développement de la filière minière est aussi vu comme un moyen d’enrayer l’orpaillage illégal, un fléau en Guyane depuis 30 ans.Le développement des AEX, modèle le plus répandu en Guyane, est au coeur de la réforme: leur nombre par exploitant n’est plus limité et leur forme devient libre, permettant d’exploiter une plus grande surface. La réforme prévoit également une mise en concurrence des opérateurs, via des appels à manifestation d’intérêt.  En contrepartie, le nouveau code impose des garanties financières aux exploitants, censées couvrir la réhabilitation des sites après extraction, une obligation auparavant peu codifiée.Pour la Fédération des opérateurs miniers de Guyane (Fedomg) et la Collectivité territoriale de Guyane, ces évolutions sont nécessaires pour industrialiser la filière aurifère, aujourd’hui dominée par une exploitation artisanale.Le député indépendantiste de Guyane Jean-Victor Castor se montre partagé. S’il appelle à “prendre en considération les particularités de la Guyane, qui a besoin d’exploiter ses ressources pour se développer”, il estime que l’article 19 “sert les intérêts géostratégiques de la France et va favoriser les grosses entreprises” pour exploiter le minerai.Ils demande des assouplissements supplémentaires pour les PME guyanaises, aujourd’hui “dans une logique de survie”. Mais pour GNE, le secteur contribue de toute façon “peu à l’économie locale”. En 2018, il n’était que le 35e secteur sur 36 contribuant à l’économie guyanaise, selon un rapport du cabinet Deloitte commandé par WWF France.Le débat en Guyane reste centré sur l’or, mais d’autres minerais stratégiques sont présents dans le sous-sol guyanais: coltan, bauxite, diamants, fer ou manganèse. Une richesse reconnue par l’Etat qui a lancé en février une mise à jour de l’inventaire des ressources minérales par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans cinq zones nationales jugées “prioritaires”, dont la Guyane.

À l’arrêt, le projet Polar Pod ne verra pas le jour avant 2027

Le projet Polar Pod, navire vertical océanographique conçu pour dériver autour de l’Antarctique, est à l’arrêt depuis plusieurs mois et ne devrait pas être mis à l’eau avant 2027 avec au moins quatre ans de retard, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.”On désespère mais, pour l’instant, ce n’est pas abandonné”, a déclaré à l’AFP Elsa Peny-Étienne, directrice des expéditions, lors d’une escale vendredi à Brest de Persévérance, navire de soutien du Polar Pod.Le projet est à l’arrêt en raison d’un différend opposant l’Ifremer, qui assure la maîtrise d’ouvrage, et les chantiers navals Piriou, en charge de la construction du Polar Pod à Concarneau (Finistère).   Interrogés par l’AFP, l’Ifremer et Piriou n’ont pas souhaité préciser la nature de leur différend. Ils s’opposeraient sur les coûts de construction du projet, modifiés après l’appel d’offres, selon des sources proches du dossier. L’Agence nationale de la Recherche (ANR) a attribué une aide de 28 millions d’euros à l’Ifremer pour assurer les coûts de construction du Polar Pod, son acheminement en Afrique du sud et une partie des essais post-chantier.Le sujet devait être tranché en réunion interministérielle en juin 2024, mais la dissolution de l’Assemblée nationale a de nouveau retardé le projet, de source proche du dossier. Interrogé par l’AFP, l’Ifremer a indiqué avoir “envisagé différents scénarios de suite à donner au projet et transmis ces éléments aux ministères” de la Recherche et de la Transition Écologique. “Nous attendons un retour de nos tutelles”, a ajouté l’Institut.Contactés par l’AFP, les deux ministères n’ont pas donné suite.”C’est un peu usant”, s’est désolé vendredi le médecin-explorateur Jean-Louis Étienne, initiateur du projet. “Il y a 43 institutions de 12 pays qui se sont engagées sur le projet scientifique, on a des partenaires qui se sont engagés, on a emprunté 7 millions d’euros pour construire ce bateau”, Persévérance, a-t-il énuméré. “C’est à se demander si Ifremer veut ce projet.””On a vraiment respecté notre partie du contrat”, a abondé Mme Peny-Étienne, à savoir financer l’expédition et construire le navire de soutien. Persévérance a été baptisé en juin 2023 à Marseille, soit à la date initialement prévue pour la mise à l’eau du Polar Pod. Fin 2022, Piriou et l’Ifremer tablaient encore sur un début d’expédition au dernier trimestre 2024.Mme Peny-Étienne espère désormais que le début de la construction du Polar Pod sera annoncé lors du sommet de l’Onu sur les océans, à Nice en juin, pour une mise à l’eau en juin 2027. Le Polar Pod devrait faire le tour de l’Antarctique en 18 mois, sans moteur, à la vitesse du courant. Les équipes seront relevées tous les deux mois par le navire Persévérance. L’océan austral, “principal puits de carbone océanique de la planète”, c’est celui “sur lequel on sait le moins de choses: on l’étudie l’été, essentiellement, mais les missions en dehors de la période d’été sont inexistantes. Polar Pod permet d’étudier cet océan en 4 saisons, et en plus, il est zéro émission”, a vanté M. Etienne.

Autodétermination, citoyenneté et compétences partagées au coeur du projet d’accord de l’Etat pour la Nouvelle-Calédonie

Autodétermination, citoyenneté et partage des compétences sont au coeur du projet d’accord sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie remis fin mars par Manuel Valls aux partenaires politiques calédoniens, et que l’AFP a pu consulter. Le ministre des Outre-mer a de nouveau réuni vendredi, en visioconférence, les délégations indépendantistes et non-indépendantistes pour avancer et faire évoluer ce texte. D’autres séances, plénières ou en bilatérales, seront organisées jusqu’à son retour à Nouméa le 29 avril pour des “négociations”.Dans un communiqué, le ministère des Outre-mer a rappelé et défendu vendredi sa méthode “fondée sur le respect mutuel et la responsabilité”. “Le chemin vers un accord demeure exigeant, les positions sont encore éloignées mais des évolutions sont possibles”, souligne le ministère.Dans sa version initiale, le texte propose d’engager la Nouvelle-Calédonie, déjà largement autonome, dans une nouvelle étape de son “émancipation”, fondée notamment sur une “montée en compétences progressive”, un “partage encadré de certaines prérogatives régaliennes”, ainsi que sur “la consolidation d’une citoyenneté calédonienne”. En voici les principales lignes.- Droit à l’autodétermination -L’exercice du droit à l’autodétermination serait conservé, mais il s’agirait de proposer aux Calédoniens un “référendum de projet” et non plus de seulement dire oui ou non à l’indépendance.Ce mécanisme vise à rompre avec la “logique binaire” des consultations de 2018, 2019 et 2021 et à “engager l’ensemble des forces politiques calédoniennes dans une dynamique de responsabilité”, précise le document, qui prévoit que pour être soumis au vote, ce projet soit adopté par le Congrès calédonien à la majorité des 3/5e (33 élus sur 54).Il faudrait donc que les indépendantistes, qui détiennent aujourd’hui 25 sièges, mobilisent au-delà de leur camp pour pouvoir déclencher un référendum. Ce point devrait donc être âprement discuté.- Compétences régaliennes – En faisant le bilan des premiers échanges avec l’Etat mercredi, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) s’est montré circonspect concernant les propositions de l’État, notamment sur la “souveraineté partagée”.Les compétences régaliennes – relations internationales, défense, police, justice, monnaie – continueraient d’être exercées par la France, qui promet de mieux y associer la Nouvelle-Calédonie en instaurant par exemple un “comité stratégique de défense” ou en créant des postes d’assesseurs coutumiers auprès des juridictions pénales. Mais il n’est pas prévu de statut d’observateur à l’ONU ni de police coutumière, des revendications indépendantistes de longue date. “Le concept de souveraineté partagée n’est qu’une manière déguisée de prolonger la dépendance vis-à-vis de l’Etat français. Finalement, ce document ne traduit qu’un lien d’appartenance encore plus fort à la France et nous entraîne dans une période d’incertitude sans délai précis concernant le transfert des compétences régaliennes, ni même de garantie pour exercer notre droit à l’autodétermination”, avait d’ailleurs pointé le bureau politique du FLNKS mercredi.- Citoyenneté -Intégré à un projet d’accord global, le débat sur le corps électoral calédonien qui avait entraîné l’explosion de violences de mai 2024 ne fait plus débat entre indépendantistes et non-indépendantistes.Selon le projet d’accord, la citoyenneté calédonienne permettrait de voter aux élections provinciales, scrutin crucial dans l’archipel en raison des vastes compétences exercées par ces collectivités, et lors des référendums. Elle serait acquise de droit aux natifs et aux enfants et conjoints de citoyens calédoniennes.Les personnes justifiant de 10 à 15 ans de résidence sur le territoire pourraient également acquérir la citoyenneté. Elles devront justifier d’un “ancrage local avéré” et passer un examen culturel obligatoire, “visant à garantir la connaissance et le respect des valeurs, de l’histoire et des spécificités de la Nouvelle-Calédonie”.- Rôle des provinces -Le renforcement des provinces, plébiscité par la frange radicale des non-indépendantistes, est acté par le projet d’accord qui propose de leur transférer la compétence fiscale, exercée aujourd’hui par le gouvernement de Nouvelle-Calédonie.Or, la province Sud, dirigé par les non-indépendantistes et où se trouve le chef-lieu Nouméa, génère 80% des richesses du territoire et plus de 90% de ses recettes fiscales. Ce transfert devrait donc faire l’objet de vifs débats au cours des prochaines discussions, les indépendantistes l’assimilant à un “projet de partition du pays”.”Le renforcement des provinces est à contre-courant de notre vision”, estime le FLNKS, qui doit décider le 26 avril s’il participe à la nouvelle séquence de discussions avec l’Etat.

Procès du RN: le parti, Marine Le Pen et 11 autres personnes seront jugés en appel

Le Rassemblement national et 12 des personnes condamnées dans le dossier des assistants d’eurodéputés du parti, dont Marine Le Pen, ont fait appel du jugement, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.Le délai pour faire appel courait jusqu’à jeudi minuit. Au total, 24 personnes ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Paris le 31 mars (un expert-comptable avait été relaxé), en plus du RN.La moitié d’entre eux environ ont donc choisi d’accepter leur peine.Le procès en appel, prévu au premier semestre 2026 avec une décision à l’été 2026, devrait donc être plus court que le premier, qui avait duré deux mois, entre le 30 septembre et le 27 novembre 2024.L’écrasante majorité des prévenus avaient clamé leur innocence dans cette affaire. La cheffe de file de l’extrême droite Marine Le Pen, son parti et Wallerand de Saint-Just (à l’époque trésorier du Front national devenu RN) avaient rapidement annoncé faire appel. Parmi les anciens eurodéputés condamnés, Louis Aliot (aujourd’hui vice-président du parti et maire de Perpignan), Nicolas Bay, Bruno Gollnisch, Fernand Le Rachinel ont aussi formellement fait appel. Tout comme d’anciens assistants parlementaires condamnés en première instance: Julien Odoul (actuel député RN de l’Yonne), Timothée Houssin (actuel député RN de l’Eure), Catherine Griset, Guillaume L’Huillier, et Jeanne Pavard.L’expert-comptable Nicolas Crochet, un ami de jeunesse de Marine Le Pen déjà condamné dans l’affaire Jeanne concernant les kits de campagne des législatives 2012, a également fait appel de sa condamnation.Marine Le Pen a été condamnée le 31 mars à cinq ans d’inéligibilité immédiate et quatre ans de prison dont deux ferme aménagés sous bracelet, le tribunal ayant estimé qu’elle était au “cÅ“ur” du système de détournements de fonds publics mis en place pour payer des salariés du parti avec l’argent du Parlement européen, à hauteur de 4 millions d’euros, entre 2004 et 2016.Le tribunal a justifié l’inéligibilité immédiate en mettant notamment en avant le risque de récidive, Marine Le Pen n’ayant jamais admis les faits ni pris “conscience”, selon le jugement, de “l’exigence particulière de probité” attachée à la fonction d’élue ni “des responsabilités qui en découlent”.

Procès de la boucherie “conspirative” de Brest: le verdict attendu en soirée

Après trois semaines d’audience, six hommes soupçonnés d’avoir fomenté des projets d’attentats depuis une boucherie de Brest se sont exprimés une dernière fois vendredi à leur procès à Paris, avant le verdict prévu dans la soirée.”On me reproche mon passage en Syrie mais je suis né en Syrie. Je n’ai jamais combattu là-bas. Je m’occupais d’aide humanitaire”, a dit Mohamad Darwish qui s’exprimait en arabe, via une interprète.Le parquet a réclamé 25 ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sûreté des deux tiers, et une interdiction définitive du territoire français à l’encontre de l’accusé palestinien de 39 ans.Selon l’accusation, M. Darwish, par “l’aura” qu’il dégageait en raison de son passé de combattant au sein du groupe Etat islamique (EI), entre mars et l’automne 2014, “a galvanisé et motivé” le petit groupe qui se retrouve aujourd’hui sur le banc des accusés de la cour d’assises des mineurs spéciale.Me Sami Khankan, avocat de M. Darwish, n’a pas plaidé. A l’ouverture du procès, il avait demandé un supplément d’information et un ajournement du procès, refusés par la cour. Dernier avocat de la défense à s’exprimer – il n’y a pas de parties civiles -, Me Louis Heloun, avocat de Wahid Bouraya, 35 ans, le gérant de la boucherie “conspirative” de Brest contre qui treize ans de réclusion dont deux tiers de sûreté et six ans de suivi socio-judiciaire ont été requis, a dénoncé “un dossier tronqué”.”La thèse de la cellule prête à passer à l’action est chimérique”, a affirmé l’avocat. Dans cette affaire “on a insulté le droit, rétabli la loi des suspects”, s’est-il offusqué.Le dossier repose sur des écoutes faites par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dans la boucherie de M. Bouraya entre novembre 2019 et janvier 2020.Selon l’accusation, les six hommes, dont un mineur de 16 ans à l’époque des faits, jamais réunis tous ensemble dans la boucherie, auraient projeté des actions violentes ou envisagé des départs en zone irako-syrienne.Mais au fil de l’audience, les projets d’attentats retenus initialement par l’accusation (rade de Brest, stade brestois, attaque d’un village isolé…) ont considérablement fondu. Il ne restait plus à l’issue des débats qu’un vague projet d’attentat durant le Nouvel An chinois à Paris ou Brest mais aucun plan d’action, aucune arme n’ont pu soutenir cette hypothèse.Beaucoup de ces accusations reposaient sur les aveux de “Mehdi” (le prénom a été modifié) mineur au moment des faits. Les larmes aux yeux, le jeune homme aujourd’hui âgé de 21 ans s’est excusé auprès de ses co-accusés. “C’est à cause de moi que vous vous retrouvez” dans le box des accusés, a-t-il dit. 

En Guadeloupe, des habitants résignés face à la démolition de leur quartier insalubre

Les bulldozers sont à l’Å“uvre à Vieux-Bourg, un quartier des Abymes, en Guadeloupe: ils “écrasent” les maisons, déclarées insalubres par les autorités. L’opération, censée transformer le quartier, soulève inquiétudes, souvenirs et résistances.Dans les ruelles étroites de Vieux-Bourg, les eaux ruissellent le long des maisons. À même le sol, carcasses de vélos et vieilles tôles s’amoncellent autour de plantes qui poussent dans la poussière. Sur les murs de plusieurs bâtisses en tôles et en bois, plus rarement en béton, un “avis de démolition” annonce la fin imminente.Ce quartier emblématique de Guadeloupe fait l’objet d’un vaste projet de renouvellement urbain porté par la communauté d’agglomération Cap Excellence, annoncé fin 2024 après un classement en zone insalubre par la préfecture.La préfecture évalue à 35.000 le nombre de logements indignes en Guadeloupe, soit 15% des résidences principales.A Vieux-Bourg, 160 maisons doivent être rasées, certaines déjà inhabitées. Soixante-cinq habitants seront relogés dans un premier temps, selon l’Établissement public foncier de Guadeloupe, chargé de racheter les parcelles. D’autres le seront plus tard – le projet s’étale sur deux ans, 84 familles étant concernées. “Des procédures d’expropriation sont en cours sur les 10 hectares concernés”, explique sa directrice, Corine Vingataramin.Mais la situation foncière est complexe. Nombre d’habitants vivent ici depuis des générations sans titre de propriété. L’indivision rend les démarches longues et parfois conflictuelles. Les bulldozers, eux, avancent.”Fin 2024, on a reçu un courrier de la préfecture qui nous enjoint de partir”, raconte Célina Mennock, la présidente de l’Association des habitants de Vieux-Bourg.”Malgré les réunions, la question du relogement n’est pas réglée. Le démarrage des démolitions crée le sentiment d’être mis devant le fait accompli”, ajoute-t-elle.- Paradoxes guadeloupéens -C’est le cas pour Georgette Sainte-Rose, 78 ans, installée dans le quartier depuis 1975. “Quand je suis arrivée, on parlait déjà d’écraser nos maisons (…) Aujourd’hui, rien n’est prévu pour nous reloger. Tout ça c’est du blablabla”, peste-t-elle en créole.Elle ne nie pas les problèmes du quartier: insalubrité, délinquance, délabrement. “Mais ici, dit-elle, c’est ma maison”. Elle évoque la solidarité entre voisins qui règne depuis “nanni nannan” (la nuit des temps en créole, ndlr), la vie de quartier et le jardin nourricier qu’elle cultive avec un voisin: aubergines, christophines, plantes médicinales.”Tout le monde en profite”, sourit Gitane Dragin, 68 ans, voisine et amie de Georgette. Elle aussi redoute un départ. “Mon cardiologue est à côté. Si je suis relogée loin, comment pourrais-je venir?” s’interroge-t-elle.Installé dans une minuscule échoppe en bois, Caliste Harry est le cordonnier du quartier. “Dans les années 1960, il y avait une usine de sucre ici, beaucoup d’activité économique”, se souvient-il. Les crises économiques, la fermeture des sites et les changements de population ont provoqué la dégradation du quartier. A 70 ans, il travaille toujours, comme beaucoup d’habitants aux petites retraites et aux carrières hachées.On lui a proposé d’installer sa boutique à Pointe-à-Pitre, mais il n’est pas séduit. “Cette rue est souvent cambriolée”, assure-t-il. Et devoir payer un loyer ne l’enchante pas.Comme lui, beaucoup se disent propriétaires, sans avoir de titre, mais avec une mémoire forte du lieu. D’autant que la question de l’indemnisation reste sensible. “On a laissé l’habitat se dégrader, ça ne vaut plus rien”, regrette Marlène Quimpert, une membre de l’association des habitants.”Ça revient à chiffrer le vécu des gens du quartier”, a-t-elle souligné auprès de Valérie Létard, la ministre du Logement, venue visiter ce quartier dont la reconstruction est présentée comme un modèle.”Ce qu’on fait ici, c’est de la dentelle, du cas par cas”, a répondu la ministre, promettant une réponse “adaptée”. Car ce projet mené avec l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) est censé inspirer d’autres réhabilitations, dans un territoire où les grands ensembles d’habitat insalubre sont une réalité de tous les jours. Aucune solution ne sera “totalement satisfaisante”, admet Célina Mennock: “On se résigne, on part, et on fera le deuil après”. 

Enlèvement du cofondateur de Ledger: le commanditaire présumé mis en examen à Paris

Le commanditaire présumé de l’enlèvement en janvier du cofondateur de Ledger, société spécialisée dans les cryptoactifs, a été mis en examen jeudi et écroué, a indiqué vendredi une source proche du dossier, confirmant des informations du Parisien.Ce suspect, âgé de 26 ans, était déjà en prison dans une autre affaire liée à un enlèvement, a précisé la source proche du dossier.Jeudi soir, un nouveau mandat de dépôt a été prononcé dans le cadre de l’enquête sur l’enlèvement de David Balland, cofondateur de Ledger.Devant les policiers, il a contesté être le commanditaire de l’opération, d’après la source proche.Contacté, son avocat Me Arnaud Fabre n’a pas souhaité s’exprimer à ce stade.La compagne du commanditaire présumé est également poursuivie, selon la source proche du dossier.Selon le parquet de Paris, deux personnes, âgées de 26 ans, ont été mises en examen jeudi “dans l’affaire relative à l’enlèvement” de M. Balland.Elles ont été mises en examen pour “arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire avec torture ou acte de barbarie commis en bande organisée” ainsi que pour “arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire d’otage pour obtenir l’exécution d’un ordre ou d’une condition, commis en bande organisée”.Ces chefs d’accusation sont passibles de la réclusion criminelle à perpétuité et d’un million d’euros d’amende.Les deux sont également poursuivis pour extorsion en bande organisée, blanchiment en bande organisée, blanchiment aggravé, association de malfaiteurs criminelle et recel de bien provenant d’un vol.David Balland et sa compagne avaient été kidnappés le matin du 21 janvier à leur domicile à Méreau (Cher).L’alerte avait été donnée par Eric Larchevêque, cofondateur de Ledger, qui avait reçu une vidéo d’un doigt coupé de David Balland, accompagnée d’une importante demande de rançon en cryptomonnaies.Séquestré à Châteauroux, David Balland a été libéré le 22 janvier. Sa compagne a été retrouvée ligotée dans le coffre d’un véhicule dans l’Essonne le lendemain.Six hommes et une femme, âgés de 20 à 40 ans, ont été aussi mis en examen dans la foulée, dans le cadre de l’information judiciaire instruite à Paris par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco).

Les évêques d’Ile-de-France vont plancher sur l’accueil des baptisés

Les évêques d’Ile-de-France vont plancher pendant un an sur l’accueil dans l’Eglise des nouveaux baptisés, de plus en plus nombreux mais souvent mal accompagnés, a annoncé vendredi l’archevêque de Paris Laurent Ulrich dans un communiqué.Un Concile provincial se réunira “à partir de la Pentecôte 2026 et jusqu’à l’été 2027”, précise le communiqué également signé par les sept évêques d’Ile-de-France.Cette annonce intervient alors que l’Eglise catholique enregistre en 2025 une forte hausse des baptêmes d’adultes (+45%) et d’adolescents (+33%), avec une nette vitalité chez les moins de 25 ans, selon une enquête de la Conférence des évêques de France (CEF) publiée jeudi.Se félicitant de cet “afflux nombreux et vivant”, le communiqué souligne la “nécessité d’intégrer au mieux dans l’Église ces nouveaux chrétiens”.”Que devons-nous faire et faire de mieux en mieux pour qu’ils trouvent au milieu de nous de quoi grandir encore dans la foi?”, s’interroge-t-il.Les “catéchumènes” (postulants au baptême) sont préparés pendant deux ans environ avant de recevoir le sacrement, mais beaucoup déplorent la disparition de cet accompagnement après le baptême.Commentant ce nouveau dynamisme, le futur président de la CEF Jean-Marc Aveline avait estimé le 3 avril qu’il ne fallait “pas crier cocorico trop vite” car il y a “une responsabilité dans l’accueil” or “on n’a pas formé les accompagnateurs de catéchumènes”.”Il faut rattraper ce retard, on va le faire”, avait-il assuré.

Macron “confiant” dans la libération de Boualem Sansal, sujet d’une “attention particulière” d’Alger

Le président français Emmanuel Macron s’est dit “confiant” vendredi dans la libération à venir de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison ferme, car il fait l’objet d'”une attention particulière” de la part des autorités algériennes. “Je suis confiant parce que je sais qu’il y a une attention particulière, simplement voilà, j’attends des résultats”, a déclaré le chef de l’Etat lors d’une visite au Festival du Livre à Paris. “Notre souhait le plus ardent, c’est que les autorités algériennes puissent prendre la décision qui lui permettra de recouvrer une certaine liberté, de se soigner et de pouvoir réécrire”, a-t-il dit aux journalistes après avoir visité le stand du Maroc, invité d’honneur du Festival cette année. Boualem Sansal, 75 ans et incarcéré en Algérie depuis la mi-novembre, a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison notamment pour atteinte à l’intégrité du territoire pour des déclarations en octobre au média français d’extrême droite “Frontières” où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc. Il a fait appel de sa condamnation.De vives tensions ont affecté pendant huit mois les relations entre l’Algérie et la France, depuis qu’Emmanuel Macron a décidé fin juillet de soutenir un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, où les indépendantistes du Polisario sont soutenus par Alger.Elles se sont encore aggravées notamment avec l’arrestation de l’écrivain et le refus par Alger début 2025 d’accepter sur son territoire des influenceurs algériens expulsés par la France. Ces tensions se sont néanmoins un peu apaisées ces derniers jours, à la faveur notamment d’un appel le 31 mars entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune ayant acté la reprise du dialogue bilatéral. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, s’est rendu à Alger dimanche dernier pour confirmer cette “nouvelle phase” dans les relations entre Paris et Alger.Â