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A l’Assemblée, coup de projecteur sur la “Chapelle Sixtine” de Delacroix

Joyau caché au cœur du Palais Bourbon, la bibliothèque de l’Assemblée nationale va rouvrir en avril après un an de travaux, qui auront permis de restaurer sa nef et ses 400 mètres carrés de plafonds peints, chef-d’œuvre de Delacroix (1798-1863).Après l’inauguration, prévue le 9 avril, la bibliothèque, habituellement réservée aux députés et aux chercheurs, sera entièrement consacrée aux visiteurs de passage, qui pourront la découvrir sur simple inscription sur internet, du 14 au 26 avril.Au-delà de cette période, les 200.000 visiteurs annuels du Palais bénéficieront d’un nouvel accès à la nef, leur permettant d’apprécier dans de meilleures conditions qu’auparavant ce vaisseau de 42 mètres de long, tapissée de quelque 54.000 livres anciens, et à la voûte majestueuse perchée à 15 mètres de haut.- Une œuvre “majeure et méconnue” -“C’est la Chapelle Sixtine de Delacroix”, s’enthousiasme Pierre Bosse, le directeur de la bibliothèque. “Une œuvre à la fois majeure et méconnue”, peinte dans la douleur entre 1839 et 1848, souligne Claire Bessède, directrice du musée national Eugène-Delacroix à Paris.Sur cinq coupoles et deux “culs-de-four”, Delacroix déploie une réflexion sur l’histoire et la civilisation, avec de part et d’autre deux pièces maîtresses, représentant l’une Attila foulant au pied l’Italie et les Arts, et l’autre Orphée apportant la paix aux Grecs.”C’est une sorte d’avertissement qu’a voulu donner Delacroix devant les représentants du peuple: +faites attention, la civilisation est fragile, exposée à Attila, il faut la protéger, et l’un des outils pour la protéger, c’est le savoir qu’il y a dans cette bibliothèque+”, décrypte Pierre Bosse.Empreintes de classicisme, les peintures se caractérisent aussi par “les audaces picturales, la matière qui vibre, les couleurs vives” typiques de l’auteur de “La Liberté guidant le peuple” (1830), décrit Mme Bessède.L’œuvre du peintre romantique n’est pas le seul trésor de la bibliothèque, créée en 1796 et logée à son emplacement actuel depuis 1834. Riche au total de 700.000 volumes, pour la plupart stockés dans les sous-sols du Palais Bourbon, elle est selon l’Assemblée la troisième de France au regard de la qualité de ses collections, après la Bibliothèque nationale de France et la bibliothèque de la Sorbonne.L’institution possède de nombreuses pièces uniques – telles que le Serment du jeu de Paume, des manuscrits de Rousseau, Lamartine, Victor Hugo ou Jean Jaurès, ou même les minutes du procès de Jeanne d’Arc. Elles sont gardées dans une chambre forte dont la localisation est tenue rigoureusement secrète, et qui respecte des conditions climatiques adaptées à leur conservation.- Une restauration d’ensemble -Tel n’était pas le cas des ouvrages de la nef, jusqu’à présent conservés dans des conditions naturelles. Le chantier entrepris il y un an, pour un coût total de 5,5 millions d’euros, et avec le concours d’une centaine de personnes, a permis de créer un système de climatisation, et de nettoyer et restaurer les peintures, victimes de fissures ou de déchirures, et encrassées par des décennies de chauffage au charbon et de fumée de cigarettes.L’histoire du lieu est marquée par une restauration inattendue, que Pierre Bosse raconte avec gourmandise: “En 1871, pendant la guerre entre la France et la Prusse, un obus est arrivé juste au-dessus de la tête d’Attila (…) un obus qui a fait un trou d’un mètre !”.Mais c’est “la première fois depuis sa création en 1834” que la bibliothèque est “entièrement restaurée”, souligne le conseiller. Cette restauration a permis de faire ressortir des détails noyés dans la poussière, tels que l’épée de feu d’un ange, les montagnes derrière Orphée ou les étoiles au-dessus des bergers chaldéens, inventeurs de l’astronomie.”La bibliothèque, elle a quelque chose de magique. Parce qu’elle relie les députés à leur passé (…) On change un peu de dimension”, conclut M. Bosse.

Grève dans l’audiovisuel public, rapprochement des sociétés au menu des députés

Radio France et France Télévisions en tête, les personnels de l’audiovisuel public se mobilisent de nouveau mardi contre le projet de rapprochement de leurs entreprises, sur lequel les députés vont ferrailler en commission dans la soirée.De nombreuses matinales ont été perturbées, remplacées par de la musique sur les radios France Inter, franceinfo, France Culture, Ici (ex-France Bleu), RFI, ou encore par des dessins animés sur France 3.Les syndicats de France Télévisions (CGT, CFDT, SNJ, FO, SUD) dénoncent “un carnage que prépare le projet de holding de l’audiovisuel public”, soutenu par la ministre de la Culture, Rachida Dati.Chez Radio France, les syndicats (CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD, Unsa) redoutent notamment une remise en cause de “l’indépendance éditoriale et budgétaire”, ainsi qu’une “tutelle de France Télévisions”, dont la présidente Delphine Ernotte Cunci milite pour la réforme.Des préavis ont également été déposés dans les deux autres entreprises publiques potentiellement concernées, France Médias Monde (RFI, France 24) et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), alors que le texte passe en commission des Affaires culturelles à l’Assemblée nationale.La proposition de loi, déjà validée en première lecture au Sénat en 2023, prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait les entreprises concernées, sous l’autorité d’un(e) président(e). Vieux serpent de mer, le projet d’origine prévoyait une fusion des sociétés, dans une sorte de BBC à la française, mais il avait été interrompu par la dissolution de l’Assemblée mi-2024. Les salariés s’étaient alors déjà mobilisés, alors qu’ils étaient potentiellement 16.000 à être concernés.Contrairement aux plans initiaux, France Médias Monde, branche internationale de l’audiovisuel public français, pourrait toutefois être exclue de cette holding. C’est ce que préconise finalement le gouvernement, dans une évaluation de la réforme consultée par l’AFP.Ce document évoque aussi la création de nouvelles filiales par la société mère France Médias: franceinfo pour des coopérations plus poussées entre radio et télé et Ici pour réunir les réseaux régionaux.- Calendrier serré -Une première journée de grève lundi a été relativement peu suivie – à l’appel de la seule CGT pour Radio France et de l’intersyndicale pour France Télé. Elle a donné lieu à une “soirée festive”, organisée à la Bourse de travail à Paris par la CGT, dont la secrétaire générale, Sophie Binet, a invoqué “une question d’intérêt général”. Le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, y a également alerté sur “l’affaiblissement progressif du service public”. Le mouvement s’annonce plus vigoureux mardi et les opposants au projet prévoient un rassemblement près du Palais Bourbon dès 14H00.Un millier d’amendements ont été déposés. Les députés vont-ils avoir le temps d’en venir à bout d’ici mercredi midi, échéance fixée ? L’arrivée de la réforme dans l’hémicycle de l’Assemblée est programmée le 10 avril mais elle pourrait être décalée en raison de l’examen préalable d’un autre texte sur la simplification de la vie économique.Début mars, Mme Dati a confié à Laurence Bloch, ex-directrice des antennes de Radio France, une “mission d’accompagnement” sur la réforme, dont les conclusions sont attendues dans les prochaines semaines.La holding proposée “préserve l’indépendance, les identités de chaque entité et leurs spécificités”, et “tient compte des nombreuses consultations des syndicats et des collectifs de journalistes”, a assuré la ministre dimanche au Parisien.Mais, “dans un contexte très concurrentiel”, il est “urgent de préserver l’audiovisuel public en rassemblant ses forces aujourd’hui dispersées et éviter son affaiblissement déjà en cours”, a-t-elle plaidé, en affirmant qu’il nétait pas question d’économies.La ministre espère une adoption définitive de la réforme à l’été.Le calendrier est cependant serré et réunir une majorité des voix des députés n’est pas acquis. Si les macronistes et la droite soutiennent le projet de holding, la gauche est vent debout et le Rassemblement national peut se poser en arbitre.

Sam Mendes to launch four ‘Beatles’ movies in same month

Sam Mendes will release four movies about The Beatles in the same month, the director announced Monday, with Paul Mescal playing Paul McCartney and Barry Keoghan portraying Ringo Starr in “the first bingeable theatrical experience.”The “four-film cinematic event,” hitting theaters in April 2028, will each focus on a different member of the legendary British pop quartet, …

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Jugement Le Pen: “Tout sera fait” pour empêcher le RN “d’arriver au pouvoir”, accuse Bardella

“Tout sera fait pour nous empêcher d’arriver au pouvoir”, a accusé mardi Jordan Bardella au lendemain de l’inéligibilité décidée contre Marine Le Pen, faisant un parallèle entre “le climat” en France et la Roumanie où le candidat d’extrême droite a été privé d’une victoire potentielle par l’annulation de l’élection présidentielle.Le président du RN a dénoncé au micro de Cnews/Europe 1 “la tyrannie des juges”, qualifiés de “juges rouges” car “on a le sentiment que ça se tourne souvent contre un camp politique plutôt que contre un autre”, en référence aux affaires Fillon et Sarkozy. Il a cependant condamné “les menaces, les injures ou les insultes” à leur égard et a annoncé “l’organisation ce week-end de distributions de tracts et mobilisations” qui seront “pacifiques” car “nous ne sommes pas des fachos (…), nous sommes des gens raisonnables”.”Nous sommes totalement innocents dans cette affaire et, en dépit de cela, on prive des millions et des millions de Français de leur candidate naturelle et légitime à l’élection présidentielle”, a-t-il clamé. “Pour l’instant, on ne passe pas à autre chose et on ne passera pas à autre chose”, a-t-il martelé. “On est loin d’être morts”, a-t-il répété, “promettant d’utiliser toutes les voies de recours”. Le président du RN, qui pourrait être le candidat de son parti à la présidentielle si la cour d’appel ne revenait pas sur le jugement du tribunal, a promis une “loyauté totale” à Marine Le Pen car il a “une dette envers elle”.Marine Le Pen “va continuer d’occuper un rôle qui va être un rôle de tout premier plan. Et nous allons continuer à deux, en binôme, main dans la main, à avancer dans l’intérêt du pays”.Les deux dirigeants vont continuer à travailler “en ticket”, un “ticket qui n’a pas vocation à s’arrêter”, a-t-il encore précisé.”Nous avons commencé ce travail à deux et nous le finirons à deux”, a-t-il assuré.

Dans les décombres ou en montagne, les sapeurs français et leurs chiens se préparent pour sauver des vies

Sauver des vies. Avec cette seule mission en tête, les chiens Nala, Sango ou encore Pumba sillonnent avec leurs maîtres des terrains multiples lors d’exercices intenses de la Sécurité civile française, pour être parés à être déployés à tout moment.Aux abords de Madrid ou sur les sommets pyrénéens, dix-huit équipes cynotechniques ont testé la semaine dernière leurs aptitudes à rechercher des victimes, dans des conditions difficiles, pour maintenir une exigence opérationnelle. L’exercice, baptisé Swan, prépare les troupes à répondre immédiatement à une situation d’urgence, comme cela pourrait être le cas avec la Birmanie, durement frappée par un puissant séisme vendredi.”Pour une opération d’ampleur, c’est 99% d’entraînement pour 1% d’intervention. La phase de préparation est immense. Ca nous permet d’être toujours présent le jour J, ce qui est crucial puisqu’il y a des vies qui sont en jeu”, souligne le sergent Charly, chef de chenil au 7e RIISC (régiment d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile) et organisateur de l’exercice.Minuit approche. Nuit noire sur Tojira, à 80 km au nord-est de Madrid. Les équipes cynotechniques françaises – deux sauveteurs du 7e RIISC, deux pompiers de Paris et 14 sapeurs-pompiers volontaires – arrivent après avoir enchaîné durant 48 heures non-stop des exercices dans l’obscurité: dans une mine, sous les tirs dans un parc, suspendus dans le vide…Le scénario en Espagne: retrouver des survivants sous les décombres d’un hôtel après un séisme, en coopérant avec l’armée espagnole (Unidad Militar de Emergencias, UME).Dans un froid glacial, sur des gravats de béton, maîtres et chiens partent en quête de victimes. Guillaume et son malinois Pumba s’avancent vers un endroit où des hussards espagnols déblaient à l’aide de marteaux-piqueurs, sous la lumière de deux immenses projecteurs. Dégagement important de fumée. L’ambiance est celle de vrais séismes où une multitude de personnes sont présentes, ce qui peut être un facteur de stress pour les chiens.Le conducteur Guillaume détache son chien et Pumba file sur les gravats, reniflant et s’activant avec frénésie.- “Expérience unique” -Les militaires espagnols ont caché de la nourriture pour déstabiliser le travail du chien. “Sur des tremblements de terre, vous avez des frigos ouverts, des odeurs partout. Ils ont aussi mis des vêtements dans des caches. Si le chien leur signale ça, les équipes de hussards vont creuser pour rien alors qu’à cinq mètres à côté, il y a une vraie victime qui attend”, explique le sergent Benjamin, adjoint à l’organisation.Les chiens de la Sécurité civile française ne sont formés que pour la recherche de personnes vivantes. En Espagne, ils sont confrontés aux odeurs de mort, avec des restes humains placés dans des boîtes.”L’expérience est unique puisqu’en France c’est interdit, mais pas en Espagne. Pour nous, il s’agit d’une vraie plus-value, parce qu’en intervention, malheureusement, on ne trouve pas toujours des personnes vivantes. Etre confronté pour la première fois à quelqu’un de décédé, ça peut être traumatisant et les jeunes conducteurs peuvent ne pas savoir interpréter ce que dit le chien lors d’une telle découverte”, explique le sergent Charly.Sur les gravats, Pumba marque et aboie: il a trouvé une victime. Guillaume le félicite et le récompense en lui donnant, pour quelques minutes, son jouet, un boudin de tissu. Tout n’est que jeu pour le chien, aux qualités olfactives exceptionnelles.”C’est un gage de réponse opérationnelle très rapide. Avec dix hommes sur un terrain de 500 mètres carrés de décombres, vous allez mettre deux, voire trois heures à trouver une victime. Avec un chien, en une minute, la personne peut être retrouvée et localisée”, relève le sergent Charly. “Le chien peut discriminer toutes les odeurs, souligne le lieutenant-colonel Christelle, vétérinaire: si on a mal dormi, si on est de bonne ou mauvaise humeur, si on a de la fièvre, si une femme est enceinte, il le sait tout de suite parce qu’on dégage ces odeurs”.Il est 05H30, le soleil ne s’est pas encore levé et les équipes cynotechniques reprennent l’avion de la Sécurité civile pour la station de ski d’Artouste (Pyrénées-Orientales) pour un nouvel exercice d’après-séisme.

Kenya president still handing cash to churches despite his own ban

Kenya’s President William Ruto sparked protests recently after donating some $150,000 to a Nairobi church just months after saying such hand-outs fuelled corruption. Ruto’s pledge of 20 million shillings to the Jesus Winner Ministry Church led to protesters gathering there a week later, demanding the return of what they called “stolen tax money”, only to be …

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‘Heartbreaking’ floods swamp Australia’s cattle country

Whole herds of cattle have drowned in vast inland floods sweeping across the Australian outback, officials said Tuesday, as the muddy tide drenched an area the size of France.Swollen rivers burst their banks after unusually heavy downpours last week over outback Queensland, an arid region home to some of the country’s largest cattle ranches.Officials said …

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A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Sous une pluie de pétales, touristes et locaux admirent la beauté des cerisiers en fleurs à Tokyo

Sous les pétales rose pâle ou blancs, touristes et locaux s’émerveillent depuis quelques jours à Tokyo de la beauté des cerisiers, dont la floraison symbolise pour les Japonais le renouveau et le caractère éphémère des choses.Les foules affluent vers les principaux sites de la capitale pour immortaliser la floraison des cerisiers et pique-niquer sous les élégantes branches débordant de fleurs, aussi connues sous le nom de “sakura” en japonais.”C’est une sensation extraordinaire. C’est mieux que ce à quoi nous nous attendions. Et cela n’arrive que de temps en temps et seulement pour une courte durée”, a déclaré à l’AFP Christian Sioting, un touriste philippin.”C’est une expérience éphémère et nous sommes très heureux d’avoir pu être là et d’assister à la pleine floraison”, ajoute-t-il.L’agence météorologique japonaise (JMA) a annoncé dimanche que la variété de cerisiers la plus courante dans le pays, le “somei yoshino”, avait atteint son niveau maximal de floraison.Bien que les dates de floraison cette année soient proches de la moyenne dans l’archipel, la JMA a indiqué que le changement climatique et l’effet d’îlot de chaleur urbain déclenchent la floraison des cerisiers d’environ 1,2 jour plus tôt tous les dix ans.Grâce notamment à la faiblesse du yen, qui attire de plus en plus d’étrangers, les statistiques du tourisme nippon publiées en janvier témoignent d’un record de 36,8 millions de visiteurs en 2024.”Regarder des photos c’est une chose mais être ici (pour) voir les sakura de ses propres yeux…c’est vraiment incroyable”, affirme Ralf Ng, touriste venu de Hong Kong.Un spectacle qui attire également les locaux comme Kayoko Yoshihara, Tokyoïte de 69 ans, qui organise chaque année avec ses amis un “hanami”, un pique-nique sous les arbres pour admirer les fleurs. “Après avoir enduré le froid de l’hiver, les fleurs des cerisiers éclosent et nous donnent envie de nous diriger vers l’été”, a déclaré Mme Yoshihara à l’AFP. “Lorsque les arbres atteignent leur pleine floraison, c’est si beau que l’on reste sans voix”, ajoute Nanami Kobayashi, une infirmière de 31 ans. 

Le texte intégrant le non-consentement à la définition pénale du viol arrive dans l’hémicycle

Faut-il inscrire la notion de non-consentement dans la définition pénale du viol? Les débats qui agitent juristes et associations féministes arrivent mardi dans l’hémicycle, où les députés sont chargés d’étudier un texte à la portée symbolique forte.La mesure ne fait pas consensus: pour les uns, elle est nécessaire pour lutter contre “l’impunité”. Pour les autres, elle est inutile voire contre-productive.Ses opposants craignent qu’inclure le non-consentement à la définition pénale du viol conduise à centrer l’enquête sur l’attitude de la victime. Ses défenseurs le contestent, arguant que cette modification permettrait d’inclure des situations mal couvertes aujourd’hui, comme l’état de sidération.Tout en envoyant un signal fort, quelques mois après le procès des viols de Mazan. “Je pense que la société est prête”, dit à l’AFP l’écologiste Marie-Charlotte Garin, co-rapporteure du texte. “Quand on parle aux gens dans la rue, ils ne comprennent même pas qu’on n’ait pas le consentement inscrit dans la loi.”La proposition de loi transpartisane, également portée par la députée macroniste Véronique Riotton, est issue d’une mission d’information parlementaire de plusieurs mois.Le texte a été adopté en commission sans vote contre, mais avec des abstentions, notamment du Rassemblement national.Le groupe socialiste, divisé, pourrait opter pour une liberté de vote mardi, lors de l’examen en première lecture dans l’hémicycle.- “Libre et éclairé” -La proposition de loi redéfinit l’article du code pénal portant sur l’ensemble des agressions sexuelles, dont le viol. Elle propose de les redéfinir comme “tout acte sexuel non consenti”. Le texte précise ce qu’est ou n’est pas le consentement, afin d’aiguiller les enquêteurs et les juges.”Le consentement est libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable. Il est apprécié au regard des circonstances environnantes”, propose d’établir le texte. “Il ne peut être déduit du seul silence ou de la seule absence de réaction de la victime”, ajoute-t-il.Des formulations validées par le Conseil d’Etat, et reprises par les deux co-rapporteures, qui ont modifié leur texte à l’occasion de l’examen en commission.Enfin, le texte précise qu'”il n’y a pas de consentement si l’acte à caractère sexuel est commis avec violence, contrainte, menace ou surprise”, quatre modalités déjà présentes dans le code pénal, qui sont conservées.- “Pas d’unanimité” -Dans son avis rendu début mars, le Conseil d’Etat a estimé que “le principal apport de la proposition de loi” serait de “consolider (…) les avancées de la jurisprudence”.Cette dernière, fait-il remarquer, considère déjà le défaut de consentement “comme un élément clé”, et fait entrer les situations d’emprise ou de sidération dans les termes de surprise ou de contrainte.Mais “les chiffres d’impunité qu’on a aujourd’hui démontrent bien que cette jurisprudence n’est pas suffisante”, fait valoir Mme Riotton.Selon l’Observatoire de la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof), en 2023, pour sept personnes sur dix mises en cause pour violences sexuelles, l’affaire a été classée sans suite.La députée PS Céline Thiébault-Martinez estime toutefois que “personne ne peut dire que cette proposition de loi aura l’effet attendu, à savoir une meilleure reconnaissance des victimes”.”Il n’y a pas d’unanimité”, chez les associations féministes, les magistrats ou les avocats, contrairement aux demandes de moyens, pointe-t-elle auprès de l’AFP. La socialiste redoute que l’initiative ne “pénalise encore plus les victimes, qui vont se retrouver face à des policiers ou des gendarmes qui les interrogerons d’abord et avant tout sur leur consentement”.Un argument balayé par Mme Garin, pour qui l’introduction du consentement dans la loi “n’a jamais” mis la victime “au cœur des audiences”, dans les pays qui l’ont fait, citant l’Espagne, la Suède ou le Danemark.Selon le Conseil d’Etat, l’inscription du non-consentement “n’a pas pour conséquence de caractériser l’infraction du seul fait du comportement de la victime”. Il reviendra aux enquêteurs et juges de démontrer “la conscience chez le mis en cause d’avoir agi à l’encontre ou en l’absence” de consentement, explique-t-il.Avant ce texte, une proposition de résolution non-contraignante visant “à mettre fin à la culpabilisation des victimes de violences physiques et sexuelles” sera soumise aux députés, invitant notamment le gouvernement “à réaffirmer l’obligation d’enregistrer l’intégralité des plaintes”.