AFP Top News

L’eau dessalée au secours de l’agriculture dans le sud du Maroc

Elle est coûteuse et critiquée pour son impact environnemental. Mais sans l’eau dessalée, “on ne serait plus là”, dit la responsable d’un géant de la production de tomates cerises dans le sud du Maroc.Abir Lemseffer, directrice générale adjointe du groupe Azura, fait référence à la grave sécheresse liée au changement climatique, que traverse le pays depuis 2018.Dans la plaine de Chtouka, à une soixantaine de kilomètres d’Agadir, les 800 hectares d’exploitation de ce groupe franco-marocain sont irrigués à 100% par de l’eau dessalée.Depuis 2022, la station de dessalement fournit l’équivalent de 125.000 m3 d’eau par jour pour l’irrigation de 12.000 hectares de primeurs. Mais aussi 150.000 m3 par jour pour l’eau potable destinée à 1,6 million d’habitants de la ville et ses environs, indique à l’AFP Ayoub Ramdi, responsable au sein de l’Office régional de mise en valeur agricole.La station compte atteindre 400.000 m3 par jour, dont la moitié destinée à l’irrigation, à fin 2026.Sans cette eau, affirme l’agronome Rqia Bourziza, “un scénario catastrophique se profilait au Maroc”.L’agriculture, qui représente environ 12% du PIB du pays, a été gravement affectée par un stress hydrique aigu, du fait de six années consécutives de sécheresse.- “Eau chère” -A l’échelle nationale, le Maroc dispose de 16 stations de dessalement d’une capacité totale de 270 millions de m3 par an et entend atteindre 1,7 milliard de m3 par an d’ici 2030.Si 1.500 agriculteurs irriguent avec l’eau dessalée dans la région du Souss-Massa qui englobe Agadir, d’autres n’y ont pas souscrit en raison de son coût.C’est le cas de Hassan qui cultive, sur un demi-hectare, de la courgette et du poivron irrigués par l’eau d’un puits partagé par 60 agriculteurs.”Je ne peux pas me permettre d’utiliser cette eau car elle est chère”, explique cet homme qui n’a pas souhaité donner son nom.L’eau dessalée est vendue à 0,48 euro le m3 (cinq dirhams hors taxe) contre en moyenne 0,096 euro par m3 (un dirham) pour des eaux conventionnelles.A la sortie de l’usine, cette eau coûte en fait encore plus cher: 1,05 euro par m3 (onze dirhams). Mais les contributions publiques de 40% à ce projet font baisser le tarif.Pour l’agronome Ali Hatimy, “le coût de l’eau dessalée réduit considérablement le nombre des cultures pouvant être irriguées, car elle n’est amortie que par des cultures à très haute valeur ajoutée”.Ce que confirme Mme Bourziza: l’irrigation à l’eau dessalée est une “très bonne alternative”, mais “lorsqu’elle est utilisée dans des cultures à haute valeur comme les tomates ou l’arboriculture”.Au-delà du coût, “la production de l’eau dessalée demande énormément d’énergie électrique et les rejets de saumure ont un impact sur les écosystèmes marins”, note Ali Hatimy.M. Ramdi de l’Office de mise en valeur agricole assure qu'”aucun impact” n’a été constaté autour de la ville côtière d’Agadir, et que des diffuseurs sont utilisés “dans les conduits de rejet pour diluer la saumure”. – L’eau des nappes “insuffisante” -Les enjeux dans la région du Souss-Massa, qui totalise 85% des exportations marocaines de produits maraîchers, sont de taille.Les cultures maraîchères y occupent 29.000 hectares, pour une production de près de deux millions de tonnes par an et près de 940 millions d’euros de chiffre d’affaires, selon le ministère de l’Agriculture.La station de dessalement a ainsi permis d’éviter une perte de plus de 860 millions d’euros en valeur ajoutée en plus de préserver plus d’un million d’emplois par an, selon M. Ramdi.”Le dessalement a sauvé l’agriculture dans Chtouka”, dit avec enthousiasme Mohamed Boumarg en arpentant une de ses serres de tomates, produit phare de la région.”Avant, je ne cultivais que cinq hectares car j’étais conditionné par la quantité d’eau que j’avais. L’eau de nappe n’était pas suffisante”, raconte cet agriculteur de 38 ans qui exploite désormais une vingtaine d’hectares dont 60% de la production est destinée à l’export.”Il en va de notre survie”, souligne Mme Lemseffer: “Soit on accepte de sacrifier une partie de la marge en utilisant de l’eau dessalée, soit on met la clef sous la porte”.

Saône-et-Loire: un adolescent tué et quatre blessés dans l’accident de leur voiture suivie par la police

Un adolescent est mort et quatre ont été blessés jeudi matin près de Montceau-les-Mines, quand leur véhicule a effectué une sortie de route, a annoncé la préfecture de Saône-et-Loire.L’accident dont les circonstances “restent à éclaircir” s’est produit vers 05H00 sur la commune de Gourdon, alors que le véhicule était “suivi à distance” par la police, a-t-elle précisé dans un communiqué. Les cinq victimes, dont l’une était au volant, sont âgées d’environ 15 ans, selon la préfecture qui ne donne pas plus de détails.Le jeune décédé était un passager âgé de 13 ans, a précisé à l’AFP le parquet de Chalon-sur-Saône. Le conducteur, 15 ans, et les autres passagers ont été hospitalisés mais leur vie n’est pas en danger, a-t-il précisé.Le véhicule, qui appartenait aux parents d’un des adolescents, est tombé en contrebas de la route et a heurté un arbre, selon le parquet qui ne dispose pas de davantage d’informations à ce stade.

Procédure contre symbole: tensions autour d’une statue de Jeanne d’Arc à Nice

La justice examine jeudi après-midi le sort d’une monumentale statue de Jeanne d’Arc, érigée à l’automne à Nice et devenue un point de crispation, entre symbole national et respect du code des marchés publics.Au départ, c’est d’abord l’histoire d’un parking souterrain construit devant l’église Sainte Jeanne d’Arc, dans un quartier résidentiel près du centre-ville par la régie Parcs d’Azur, organisme public dépendant de la métropole.Compte tenu de l’emplacement, la métropole a choisi d’agrémenter le parc aménagé en surface d’une statue de la Pucelle.Une commande de 170.000 euros, pour la statue d’une figure religieuse récemment adoptée par l’extrême droite, confiée à l’atelier Missor, dont les rêves de statues en titane ont récemment attiré un compliment d’Elon Musk sur X…L’initiative a provoqué des réticences à gauche, d’autant qu’elle est portée par Gaël Nofri, président de Parcs d’Azur, adjoint au maire Christian Estrosi (Horizons) mais passé par le Front national.Installée à l’automne 2024, lors de l’inauguration du stationnement, la statue en bronze doré à l’or fin montre une Jeanne jeune et ardente, en armure et à cheval, brandissant une épée qu’elle tient par la lame. Un geste d’apaisement selon Missor, une manière détournée de brandir une croix selon ses détracteurs.Au-delà des symboles, c’est un doute beaucoup plus prosaïque sur la légalité du marché public qui a poussé l’ancien préfet Hugues Moutouh, admirateur revendiqué de Jeanne d’Arc, à saisir le tribunal administratif.La décision est tombée en janvier: faute de mise en concurrence, le marché a été annulé et ordre a été donné de démonter la statue.”Je ne céderai rien. Les déboulonneurs de notre grand destin national peuvent passer leur chemin”, a promis M. Estrosi.”Si on déboulonne la statue de Jeanne d’Arc, c’est comme si on la brûlait une deuxième fois!”, a lancé Missor sur les réseaux sociaux, accusant “la bureaucratie, avec la complicité d’intellectuels de gauche et de profs des Beaux-Arts” de créer “un monde gris et triste”.- “Espèces de limaces” -“On ne fait que construire des choses moches, morbides, mortifères, pour être sûr que nous, les citoyens, devenions des espèces de limaces”, a-t-il insisté.Saisie par la régie Parcs d’Azur et par Missor, la cour administrative d’appel de Marseille se penche jeudi sur le dossier.En première instance, la régie avait argué avoir suivi une disposition permettant de se passer de mise en concurrence lorsqu’un seul opérateur économique est en mesure de réaliser la commande. Rien ne prouve qu’aucun autre atelier n’était capable de réaliser une grande statue en bronze, a répondu le tribunal.Pour Me Carine Chaix, avocate de l’atelier Missor, “Missor n’a pas été choisi seulement pour ce qu’il sait faire, mais pour ce qu’il est, pour sa vision d’artiste, pour son engagement esthétique, qui n’appartiennent qu’à lui-même”. Si l’annulation du marché est confirmée, la solution pourrait venir d’une cagnotte ouverte en janvier pour racheter la statue. Rapidement montée à plus de 52.000 euros, elle plafonne depuis plusieurs mois, mais pourrait être relancée en cas de décision contraire. Parce que la toute jeune statue a beaucoup d’admirateurs. Elle est devenue un point de ralliement du RN et de Reconquête! et le 1er mai, plusieurs dizaines de jeunes identitaires du groupuscule niçois Aquila Popularis s’y sont donné rendez-vous.”Jeanne n’est pas un souvenir, elle est un ordre. Français, niçois, défends ton héritage !”, ont-ils lancé sur les réseaux sociaux.Mais M. Estrosi a lui aussi organisé une cérémonie quelques semaines plus tard devant la statue, avec porte-drapeaux et marseillaise: “Notre Jeanne d’Arc est apaisée et forte à la fois. Elle rassemble et vaut infiniment mieux que toutes les récupérations”. 

Vente d’alcool aux mineurs: près de 9 supermarchés sur 10 enfreignent la loi, selon une association

Près de neuf supermarchés sur dix enfreignent la loi en vendant de l’alcool aux mineurs dénonce, au vu de tests menés à Nantes, Angers et Rennes, l’association Addictions France, qui réclame jeudi des “sanctions réellement dissuasives” et des contrôles fréquents par l’État.Sur 90 établissements des enseignes Auchan, Lidl, Leclerc, Diagonal, U Express, Intermarché, Carrefour (City, Market et Express), Monoprix, Franprix et G20 testés en avril et en mai, 86% ont vendu de l’alcool à des mineurs, selon l’association. Contre 93% lors d’une opération similaire en 2021.”Malgré l’interdiction formelle de vente d’alcool aux mineurs et l’engagement de l’État à mieux la faire respecter, l’accès à l’alcool reste en 2025 très aisé pour les mineurs”, a déploré auprès de l’AFP Myriam Savy, responsable du plaidoyer chez Addictions France.Pour ces tests, des mineurs se sont rendus, accompagnés d’un huissier, dans des supermarchés dont une partie avaient “déjà fait l’objet de constatations”. Seuls 8% des établissements ont demandé une pièce d’identité pour vérifier l’âge des clients.Or l’article L.3342-1 du Code de la santé publique précise que “la personne qui délivre la boisson exige du client qu’il établisse la preuve de sa majorité” via un “acte systématique”, “non conditionné par le simple doute sur l’apparence physique du client”, rappelle Addictions France.Ces achats tests “ont systématiquement été réalisés en pleine journée, en semaine”, le plus souvent à des moments de “faible affluence, avec peu voire aucun client à la caisse”, précise l’association pour battre en brèche par avance l’argument d’une “pression liée à l’affluence” pour justifier le non-contrôle de l’âge. Dans le détail, sur les 25 magasins Carrefour testés, seuls deux ont refusé la vente, deux également chez les 11 Lidl testés, comme au sein des 7 magasins du groupe Coopérative U visités. Parmi les autres enseignes: un seul magasin E.Leclerc sur six a refusé la vente au mineur, un seul Intermarché sur 7, aucun Monoprix sur les 6 testés et aucun Auchan (sur deux).À l’été 2023, l’association avait testé en Loire-Atlantique 42 bars, cafés et points de restauration rapide en zones urbaines et rurales: un seul avait refusé la vente après vérification de l’âge du mineur.Ses constatations en 2023-2024 ont donné lieu à l’ouverture de 37 procédures judiciaires dont les premières, “ne seront plaidées que le 9 décembre 2025”, soit un délai de deux ans qui “renforce un sentiment d’impunité et banalise la transgression de la loi”, juge Addictions France.- Sanctions “réellement dissuasives” -Face à “l’inefficacité générale du dispositif réglementaire actuel” et de la “Charte d’engagements responsables” signée par la grande distribution (Carrefour, Auchan, Lidl, Monoprix…) en 2019, en partenariat avec la Fédération du commerce et de la distribution, l’association demande des contrôles aléatoires systématiques par l’État, et des sanctions “réellement dissuasives”. Avec des amendes atteignant 2% du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise si celui-ci est inférieur à 100.000 euros, et 10% à partir de 500.000 euros -selon un régime de sanctions graduées rappelant ceux du droit de l’environnement ou de la concurrence.Le recours aux sanctions administratives pourrait être systématisé, allant de l’avertissement à la suspension, voire au retrait de la licence par le préfet ou le maire après deux récidives. Et des moyens dédiés permettraient de juger ces délits sous six semaines. Car si vendre de l’alcool à un mineur est un délit passible d’une amende de 7.500 euros -le double en cas de récidive avant 5 ans-, aujourd’hui “les contrôles sont rares, les poursuites peu fréquentes et les condamnations à hauteur de la peine maximale quasiment inexistantes”, affirme Addictions France.En comparaison, en Suisse, qui allie prévention, contrôles aléatoires fréquents et sanctions dissuasives, 65% des vendeurs ont contrôlé l’âge des acheteurs en 2023, contre 54% en 2014, selon l’association.En juillet 2024, la cour d’appel de Pau a confirmé la condamnation de l’enseigne Lidl à 5.000 euros d’amende pour avoir vendu de l’alcool à un mineur de 16 ans, Kilian, qui s’était tué à Urrugne (Pyrénées atlantiques) le 8 mai 2021 en heurtant un pylône à scooter après avoir été percuté par un ami circulant, lui aussi alcoolisé, sur son scooter.Lidl s’est pourvu en cassation.

Le Crif organise son 39e dîner annuel sur fond de montée de l’antisémitisme

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) organise jeudi à Paris son 39e dîner annuel en présence de nombreux politiques dont le chef du gouvernement, sur fond de montée des actes antisémites depuis le 7 octobre 2023.Plusieurs ministres — notamment Bruno Retailleau (Intérieur), Élisabeth Borne (Éducation), Gérald Darmanin (Justice) et Benjamin Haddad (Europe) — ainsi que le président du Sénat Gérard Larcher sont attendus à ce dîner qui réunit traditionnellement de nombreuses personnalités politiques, associatives et religieuses.Le Premier ministre François Bayrou devrait y prononcer un discours, comme l’avait fait Gabriel Attal l’an dernier en dénonçant “une vague d’antisémitisme”.Le “prix du Crif” sera remis a l’humoriste Sophia Aram lors de cette soirée.Le président du Crif Yonathan Arfi, qui entame son second mandat de trois ans, devrait également s’exprimer. Après sa réélection le 15 juin, il avait promis de mener un “travail de dialogue exigeant” avec les pouvoirs publics “pour lutter contre toutes les manifestations d’antisémitisme”.En 2024, un total de 1.570 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur. Et sur le premier trimestre 2025, 280 actes antisémites ont été enregistrés, selon les services du délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.Un rabbin a été agressé à coup de chaise le 6 juin à Neuilly-sur-Seine, quelques jours seulement après un acte similaire la semaine précédente à Deauville.Le 19 juin, au moment de la guerre entre l’Iran et Israël, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait reçu des représentants de la communauté juive, la troisième la plus importante dans le monde après celle d’Israël et des États-Unis.Face aux inquiétudes des représentants, il avait alors promis de “doubler les patrouilles” de sécurité et d’augmenter le niveau de protection pour les sorties de culte et d’école, et devant les consulats et institutions.Après sa réélection, M. Arfi avait également promis de “rendre résiduelle” l’influence politique de LFI et son leader Jean-Luc Mélenchon, que beaucoup dans la communauté juive accusent de nourrir une forme d’antisémitisme sous couvert de soutien à la Palestine.Les inquiétudes de la communauté juive reviennent régulièrement depuis le 7 octobre 2023, date d’une attaque sans précédent du Hamas en Israël. En représailles, Israël a déclaré une guerre pour “ anéantir ” le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza. 

Argentine: vague de froid record, neuf sans-abris morts, selon une ONG

Une vague de froid d’une rigueur inhabituelle en Argentine, même pour l’hiver austral, a fait tomber des records de températures et causé la mort d’au moins neuf personnes à travers le pays depuis 10 jours, alors que la population des sans-abris est en hausse, selon une ONG spécialisée.La vague de froid s’est intensifiée depuis le début de la semaine, le thermomètre atteignant -1,9°C mercredi à l’aube à Buenos Aires, un record depuis 34 ans, selon le Service météorologique national.Dans la grande banlieue de la capitale, -7,4°C ont été enregistrés à El Palomar, à 25 km, soit un record depuis 58 ans, et la deuxième plus basse température depuis 1935.Des plages atlantiques, comme celle de Miramar (450 km de Buenos Aires), ont été recouvertes de neige en début de semaine, un fait sans précédent depuis 12 ans.La ville la plus froide du pays ces derniers jours était Maquinchao, petite localité patagonienne de 3.000 habitants, à 1.400 km au sud de Buenos Aires, où la température a oscillé depuis lundi entre -12 et -18°C. Loin toutefois du record de -35°C datant de 1991.ONG spécialisée dans l’aide aux sans-abris, Proyecto 7 a indiqué que neuf personnes sont décédées à cause du froid à travers le pays en une dizaine de jours depuis le début de l’hiver, un chiffre non confirmé par les autorités faute de relevé global officiel.L’ONG a notamment mentionné des cas rapportés par des médias provinciaux ces derniers jours: un sexagénaire retrouvé mort lundi sur le pas d’un garage à Mar del Plata (sud), un autre mardi sur un banc public à Parana (nord).”Il y a beaucoup plus de familles et de mamans dans la rue, de grands-parents, beaucoup plus d’enfants”, a estimé sur la radio El Destape Horacio Avila, coordinateur de Proyecto 7, qualifiant l’année écoulée de “fatale et désastreuse” sous l’effet combiné de pertes d’emploi et de loyers dérégulés et pointant du doigt la politique économique du président ultralibéral Javier Milei.Selon les derniers chiffres officiels disponibles pour Buenos Aires, quelque 4.050 personnes étaient à la rue en novembre 2024 dans la capitale, un bond de 23% par rapport à novembre 2023.

Arrêt de “Questions pour un champion” en semaine: des députés font part de leur “émotion”

Une vingtaine de députés ont adressé mercredi une lettre à la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte-Cunci, pour faire part de leur “profonde émotion” après l’annonce de l’arrêt de la diffusion quotidienne de l’émission “Questions pour un champion”. “Cette décision nous paraît symboliquement lourde et culturellement regrettable”, ont écrit les 22 élus de gauche, de droite et du centre, dans une lettre commune initiée par le député Renaissance Denis Masséglia.”Je n’ai qu’un seul espoir, c’est que la décision soit remise en cause”, a affirmé M. Masséglia auprès de l’AFP.L’élu a exprimé son “incompréhension” face à l’annonce samedi par France Télévisions et la société productrice de l’émission, Fremantle, de l’arrêt de sa diffusion en semaine la saison prochaine pour la cantonner au weekend. “Au delà d’un simple programme télévisé, Questions pour un champion est une institution populaire, culturelle et intergénérationnelle qui fait pleinement partie du patrimoine audiovisuel français”, ont plaidé les députés dans leur texte.Ils ont également salué un “vecteur de lien social”, via les “centaines de clubs” que le programme a inspiré, et ont souligné la “modernité” de l’émission lancée en 1988 qui dispose désormais d’une communauté en ligne sur la plateforme Twitch. L’arrêt de la diffusion quotidienne “s’inscrit dans un contexte budgétaire particulièrement contraint”, avait indiqué le numéro 2 de France Télévisions, Stéphane Sitbon-Gomez, dans une déclaration transmise à l’AFP suite à l’annonce de l’arrêt de la diffusion quotidienne. Samuel Etienne, qui a repris les rênes du jeu en 2016 après 27 années assurées par l’animateur Julien Lepers, a qualifié cette évolution de “mauvaise décision” mais a assuré qu’il acceptait de “poursuivre l’aventure” par crainte d’un arrêt définitif. 

Buttes-Chaumont: l’homme soupçonné d’avoir démembré son épouse sera jugé aux assises

Le mari d’Assia, étranglée puis démembrée et dont le corps avait été retrouvé en février 2023 dans le parc parisien des Buttes-Chaumont, sera jugé devant la cour d’assises de Paris pour meurtre par conjoint.Le renvoi de Lakhdar M. devant les assises, révélé par Le Parisien et confirmé mercredi à l’AFP par des sources proches du dossier, a été décidé le 23 juin par le juge d’instruction chargé du dossier, conformément aux réquisitions du parquet de Paris.La qualification de meurtre par conjoint est une circonstance aggravante et fait encourir la réclusion criminelle à perpétuité.Le corps démembré d’Assia M., mère de famille de 46 ans, avait été découvert mi-février 2023, disséminé dans le parc des Buttes-Chaumont, dans le 19e arrondissement, par des employés de la ville, suscitant une vive émotion.Son mari, Lakhdar M., employé dans un supermarché, en arrêt maladie depuis peu, avait signalé la disparition de son épouse à la police le 3 février. Il a finalement été mis en examen et écroué le 25 février 2023.Le reste du corps de son épouse avait été découvert dans des sacs poubelle, derrière un muret, dans une friche industrielle à Bobigny, sur ses indications lors de la garde à vue. – “Faire disparaître” -Agé aujourd’hui de 52 ans, Lakhdar M., né en Algérie, est en détention provisoire.Selon l’ordonnance de renvoi dont l’AFP a eu connaissance, Lakhdar M. a avancé de manière constante au cours de l’enquête qu’une dispute avait éclaté avec son épouse le 30 janvier 2023, à cause de difficultés financières qui affectait grandement leur couple, et qu’il l’avait étranglée pour “la faire taire vu qu’elle criait”. Il niait avoir “voulu la tuer” ou “lui faire du mal”.Il est soupçonné d’avoir ensuite caché le corps dans leur appartement, situé à Montreuil (Seine-Saint-Denis), puis de l’avoir découpé avec une scie le 2 février, et d’avoir simulé sa disparition.”L’instruction a permis d’établir qu’Assia avait été tuée par étranglement, après avoir subi de nombreuses violences, et avant d’être découpée méthodiquement. La thèse accidentelle avancée par le mis en cause est grotesque”, a affirmé Me Pauline Rongier, avocate de plusieurs membres de la famille de la victime, sollicitée par l’AFP.”Les auteurs de féminicides doivent cesser d’espérer qu’en faisant disparaître ou en découpant le corps de leur victime, ils vont faire disparaître les preuves et échapperont à la justice”, a-t-elle ajouté.Selon les derniers chiffres officiels publiés fin novembre 2024, quelque 271.000 victimes de violences conjugales, à 85% des femmes, ont été enregistrées par les forces de sécurité en 2023 en France. Sur la même année, 96 féminicides conjugaux ont été recensés.- Nombreuses ecchymoses -D’après l’ordonnance de renvoi, les autopsies ont révélé de nombreuses ecchymoses et hématomes sur différentes parties du corps d’Assia, qui selon le médecin légiste n’ont pu survenir que de son vivant et sont liés à des chocs et/ou des coups portés pour la majorité entre quelques minutes et quelques heures avant sa mort.Deux membres de la famille de la victime ont expliqué pendant l’enquête qu’Assia leur avait exprimé son mal-être et avoir le sentiment qu’elle allait mourir prochainement, étranglée.Lakhdar M. “a dit tout au long de l’enquête qu’il n’avait jamais voulu la mort de son épouse, qu’il n’avait jamais voulu la tuer”, avait déclaré à l’AFP début juin son avocate, Me Dominique Beyreuther.Si Lakhdar M. a invoqué un “trou noir” lors des faits, il ne souffrait d’aucun trouble psychiatrique et son discernement n’était ni aboli ni altéré au moment des faits, selon les deux expertises réalisées.L’ordonnance souligne qu’il n’a pas appelé les secours pour tenter de sauver sa femme.Au cours des investigations, Lakhdar M. a dit avoir “agi, au constat de mort de son épouse, dans un état de sidération, d’irréalité de dissociation mentale, l’anesthésiant de ses émotions”, selon l’ordonnance de renvoi.Les trois enfants du couple ont été placés.

“La France n’est plus le leader mondial du tourisme”, regrette l’Alliance France Tourisme

“La France n’est plus le leader mondial du tourisme” et perd des parts de marché dans un secteur de plus en plus concurrentiel, a déploré jeudi à l’AFP Dominique Marcel, président de l’Alliance France Tourisme.Ce groupe de réflexion qui réunit notamment des entreprises comme Accor, SNCF Connect, European Camping Group, ou encore la Compagnie des Alpes, organise jeudi un colloque avec Régions de France, autour du thème “100 millions de touristes en France : réalité ou totem politique ?”.Pour M. Marcel, ce cap de 100 millions de visiteurs étrangers franchi en 2024 ne “veut pas dire grand-chose, puisque ce qui est important, c’est la dépense touristique”, rappelle-t-il.Avec 71 milliards d’euros de recettes touristiques l’an dernier, la France s’est classée à la quatrième position en la matière, loin derrière les 126 milliards d’euros de l’Espagne, qui a pourtant eu moins de visiteurs.”Ce qu’on veut, c’est passer d’une approche en volume à une approche en valeur”, poursuit M. Marcel, qui juge qu’à l’heure du surtourisme, il n’était pas forcément pertinent de vouloir faire venir de plus en plus de visiteurs, sachant que la durée moyenne de séjours est plus courte en France que dans d’autres pays.”C’est dû au fait que la France est un pays de passage”, avec des visiteurs qui ne passent qu’une “nuit étape” dans le pays et qui se retrouvent comptabilisés dans les statistiques. Pour M. Marcel, la France doit davantage investir, rénover son parc d’hôtels et d’hébergements et mieux répondre aux attentes des visiteurs comme de la population locale.”Il ne faut pas non plus perdre de vue que deux tiers de la dépense globale du tourisme, ce sont les touristes français”, indique-t-il, ce qui doit amener à ne pas “se focaliser uniquement sur la clientèle internationale”.Pour répondre aux enjeux, l’Alliance France Tourisme souhaite davantage travailler avec les Régions et également mieux capitaliser sur l’effet JO. “Il ne faut pas s’autocongratuler, les autres progressent très vite et on perd des points. Il vaut mieux se poser des questions maintenant parce qu’il faut dix ans pour investir”, conclut-il.

Les Français détenus en Iran inculpés d’espionnage pour Israël

Les Français Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis plus de trois ans, sont inculpés pour “espionnage pour le Mossad”, le service de renseignement extérieur israélien, pour “complot pour renverser le régime” et “corruption sur terre”, ont indiqué à l’AFP une source diplomatique occidentale et l’entourage des détenus.”Nous avons été informés de ces accusations”, a indiqué mercredi soir cette source diplomatique, ajoutant que ces accusations étaient “infondées”. “Tout ce qu’on sait, c’est qu’ils ont vu un juge qui a confirmé ces trois chefs d’inculpation”, a déclaré la soeur de Cécile, Noémie Kohler. “On ignore quand (ils leur ont été notifiés). Mais ils n’ont toujours pas accès à des avocats indépendants”, a-t-elle déploré lors d’un entretien avec l’AFP au lendemain d’une visite consulaire du chargé d’affaires de l’ambassade de France à Téhéran.Chacun de ces trois chefs d’inculpation est passible de la peine de mort.Jusqu’à présent, l’Iran a indiqué que les deux Français étaient accusés d’espionnage mais il n’a jamais révélé pour quel pays précisément. Téhéran n’a pas encore confirmé si de nouvelles accusations avaient été portées contre eux.La prison d’Evine, où étaient détenus jusque récemment les deux Français, a été bombardée par Israël le 23 juin, faisant 79 morts selon Téhéran qui a annoncé avoir déplacé depuis certains détenus, sans préciser lesquels.”Ces motifs d’inculpation, s’ils sont confirmés, sont totalement infondés”, a réagi une source diplomatique française interrogée par l’AFP. “Cécile Kohler et Jacques Paris sont innocents. Aucune sentence ne nous a été communiquée et à notre connaissance n’a été prononcée”, a-t-elle ajouté. Mardi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui martèle que leur libération est une priorité pour la France, avait annoncé que les deux Français dont on était sans nouvelles depuis cette frappe, avaient reçu la visite d’un diplomate français.La visite consulaire, qui s’est tenue à Bozorg, un pénitencier du sud de la capitale, a duré 35 minutes, “sous haute surveillance en présence de gardes”, a précisé Noémie Kohler. “Pour la première fois, Cécile et Jacques étaient ensemble lors de cette visite (…) mais rien ne nous indique que ce soit leur lieu de détention” actuel, a-t-elle également expliqué.Cécile Kohler, professeure de lettres de 40 ans originaire de l’est de la France et son compagnon Jacques Paris, 72 ans, ont été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique en Iran.Paris et les autres chancelleries européennes dont des ressortissants sont détenus en Iran accusent Téhéran de pratiquer la “diplomatie des otages”, pour peser notamment dans les très sensibles discussions sur le nucléaire iranien, dans l’impasse depuis des années, et obtenir une levée des sanctions.- “Péril de mort” -Les relations entre l’Iran et la France sont particulièrement tendues, alors que Téhéran reproche aux Occidentaux l’absence de condamnation des frappes israéliennes. Lors du bombardement sur Evine, “ils ont entendu trois frappes qui ont fait trembler les murs de leur cellule”, a raconté Noémie Kohler en se basant sur le compte-rendu de la visite consulaire que lui a transmis le Quai d’Orsay. “Ils ont vu des prisonniers, notamment des co-détenus de Jacques qui avaient été blessés (…) mais eux n’ont pas été blessés”. La Française a alors été transférée à la hâte avec d’autres prisonniers, sans pouvoir emmener d’affaires personnelles, à la prison de Qarchak, où elle est restée 24 heures, selon sa soeur.Puis, “on lui a bandé les yeux et on l’a emmenée dans un autre lieu de détention qu’on ne connaît pas. Elle-même ne sait pas où il se situe”, a-t-elle ajoutant. “Ca a été assez violent et traumatisant”.”Cécile ne dort plus depuis les bombardements (…) Elle a très peur que cela recommence”, a poursuivi Noémie Kohler, dont le dernier contact téléphonique avec sa sÅ“ur remonte au 28 mai.Quant à Jacques Paris, il a été transféré dans un lieu également inconnu, “tout seul dans une cellule. Il n’a pas de meubles. Donc il continue à dormir à même le sol”, a ajouté Noémie Kohler.”Il ne dispose toujours pas de lunettes adaptées à sa vue et il souffre énormément de l’absence de visibilité”, a-t-elle ajouté.La jeune femme s’est dite “extrêmement inquiète sur leur état psychique”, sur “ce double péril de mort (…) la reprise des bombardements et cette condamnation à mort qui leur pend au-dessus de la tête”.