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Plus d’un cancer du poumon des non-fumeurs sur deux serait lié à la pollution atmosphérique

La pollution atmosphérique en particulier en Asie du sud-est, apparaît comme l’un des facteurs de la prédominance de l’adénocarcinome, devenu le type de cancer du poumon le plus fréquent dans le monde, notamment chez les non-fumeurs, selon une étude publiée mardi.Avec environ 2,5 millions de personnes diagnostiquées en 2022, le cancer du poumon demeure le plus fréquent dans le monde. Si la majorité des cas restent diagnostiqués chez les hommes (1,6 million), l’écart avec les femmes a tendance à se réduire (910.000 cas), note cette étude publiée dans la revue Lancet Respiratory Medicine à l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer. Parmi les quatre principaux sous-types de cancer du poumon, l’adénocarcinome est devenu prédominant chez les femmes dans 185 pays du monde et, chez les hommes, dans 150 pays (hormis ceux d’Europe de l’est et d’Asie de l’ouest), selon cette analyse de données issues notamment de l’agence pour le cancer de l’Organisation mondiale de la santé, le CIRC.En 2022, il représentait ainsi près d’un cas de cancer du poumon sur deux chez les hommes (45,6%, soit 717.211 cas), et six sur dix (59,7%, soit 541.971 cas) chez les femmes, contre respectivement 39% et 57,1% estimés en 2020.Il arrive ainsi loin devant les trois autres types: le carcinome épidermoïde (29,4%), le carcinome à petites cellules (11,5%), étroitement lié à la consommation de tabac, et le carcinome à grandes cellules (6,5%), plus rare.Des changements dans la fabrication des cigarettes et dans les pratiques du tabagisme depuis les années 1950 ont pu jouer dans cette évolution.Mais la prévalence du tabagisme continue de diminuer dans de nombreux pays, tandis que la proportion de cancers du poumon chez les non-fumeurs a augmenté, observent les chercheurs.Le cancer du poumon chez les non-fumeurs est même devenu “la cinquième cause de mortalité liée au cancer dans le monde, se manifestant presque exclusivement sous forme d’adénocarcinome et le plus souvent chez les femmes et les populations asiatiques”, souligne l’étude.- Particules fines -Après une série d’analyses, elle conclut que “la pollution de l’air peut être considérée comme un facteur important qui explique partiellement la prédominance croissante de l’adénocarcinome -lequel représente 53 à 70% des cas de cancer du poumon chez les non-fumeurs dans le monde”.Parmi les adénocarcinomes diagnostiqués en 2022, près de 200.000 étaient ainsi associés à la pollution de l’air ambiant par les particules fines: 114.486 cas chez les hommes et 80.378 cas chez les femmes, selon leur estimation.Depuis 2019, environ 99% de la population mondiale vit dans les zones ne répondant pas aux critères de qualité de l’air de l’OMS, selon les chiffres de l’organisation.Dans “certains pays à économie en transition rapide tels que la Chine, où une hausse constante des concentrations de particules fines dans la pollution atmosphérique a été observée, l’exposition aux combustibles utilisés pour le chauffage domestique et la cuisine pourrait expliquer la survenue de cancers du poumon chez les femmes”, selon l’étude.En effet, les incidences d’adénocarcinomes attribuables à la pollution atmosphérique les plus élevées ont été relevées en Asie de l’est, en particulier en Chine.Si les auteurs appellent à interpréter leurs résultats avec prudence, compte tenu de certaines limites méthodologiques et de la disponibilité variable des données d’un pays à l’autre, ils estiment que leur étude souligne la nécessité d’une surveillance continue de l’évolution du risque de cancer du poumon.D’autant que si les taux d’incidence du cancer du poumon chez les hommes ont diminué dans la plupart des pays depuis 30 à 40 ans, ils ont augmenté chez les femmes.”Ces tendances divergentes selon le sexe” doivent guider “spécialistes de la prévention du cancer et décideurs politiques” vers des “stratégies de lutte contre le tabac et la pollution atmosphérique adaptées aux populations à haut risque”, estime le chercheur du CIRC Freddie Bray, qui a mené l’étude.Les auteurs plaident encore pour la mise en place de registres du cancer et pour l’exploration du rôle de la pollution de l’air, là où le tabagisme n’est pas considéré comme la principale cause de cette maladie.

Eaux: l’exécutif accusé d’avoir autorisé Nestlé à utiliser des filtres illégaux, Macron dément

Des médias ont accusé mardi l’Elysée et Matignon d’avoir cédé au lobbying du groupe Nestlé, en laissant le groupe commercialiser des eaux non conformes à la réglementation et à risque pour la santé, malgré les recommandations d’interdiction des autorités sanitaires, des accusations démenties par Emmanuel Macron.Début 2024, visé par de premières révélations du Monde et de Radio France, Nestlé Waters, filiale du géant suisse de l’agroalimentaire, avait reconnu avoir eu recours à des systèmes interdits de microfiltration pour maintenir la “sécurité alimentaire” de ses eaux minérales, face notamment à des problèmes de contaminations bactériologiques. Le groupe, propriétaire des marques Vittel, Contrex et Hépar, puisées dans les Vosges, et Perrier dans le Gard, a même accepté en septembre 2024 de payer une amende de 2 millions d’euros pour échapper à un procès, après une plainte de l’association Foodwatch. Citant des “échanges de mails et de notes ministérielles”, Radio France et Le Monde accusent mardi Matignon d’avoir dès 2023 “privilégié les intérêts de Nestlé au détriment des consommateurs” en accordant au groupe des dérogations sur l’usage de microfiltres.Les deux médias font état d’une note du 20 janvier 2023 du directeur général de la santé (DGS), Jérôme Salomon, qui recommandait de “suspendre immédiatement l’autorisation d’exploitation et de conditionnement de l’eau pour les sites Nestlé des Vosges” et d’étendre cette interdiction “au site d’embouteillage de Perrier (à Vergèze, dans le Gard)”. Jérôme Salomon citait un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur l’utilisation de microfiltres inférieurs à 0,8 micromètre, qui concluait que l’eau en sortie de puits n’était “pas microbiologiquement saine”.Cette note, qui aurait été transmise au cabinet de la Première ministre, Elisabeth Borne, recommandait de refuser à Nestlé toute dérogation, au risque d’un contentieux avec Bruxelles. Mais un mois plus tard, les cabinets de Matignon et de l’Elysée auraient autorisé la microfiltration, selon les deux médias.- ‘Lobbying’ -Cette autorisation serait le fruit d’un actif lobbying, jusqu’à une rencontre entre des représentants de Nestlé et Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée.”Je ne suis pas au courant de ces choses-là. Il n’y a de l’entente avec personne, il n’y a pas de connivence avec qui que ce soit”, a répondu mardi Emmanuel Macron, en marge d’un déplacement à l’Institut Gustave Roussy. “Comme toute entreprise, Nestlé est amenée à dialoguer régulièrement avec les autorités de tutelle sur son activité. Les échanges au sujet du plan de transformation se sont inscrits dans ce cadre usuel. Quant aux demandes formulées auprès de certaines autorités, elles sont toutes déclarées et donc publiques sur le site de la HATVP, conformément aux règles en vigueur”, a réagi Nestlé auprès de l’AFP.Dans la foulée, l’ONG Transparency International France a demandé la publication des conclusions de l’enquête de la HATVP sur le lobbying de Nestlé” déclenchée en février 2024 ainsi que “l’examen de ses rendez-vous non déclarés avec l’Élysée”. “Selon l’analyse du répertoire des représentants d’intérêt de la HATVP, le groupe Nestlé n’a pas déclaré ses rencontres avec Alexis Kohler et des conseillers de l’Élysée”, affirme l’ONG qui dénonce une “omission de déclaration d’activité”. Egalement interrogée, la DGS n’avait pas réagi mardi. Le 23 janvier, Grégory Emery, son actuel directeur général, avait indiqué au Sénat, devant la commission d’enquête sur le sujet lancée en novembre, que ce dossier n’était “pas un sujet de sécurité sanitaire mais un sujet de fraude”. “Est-ce que le consommateur a été dupé ? indéniablement (…) est ce que le consommateur a été mis en danger ? en tant que directeur général de la DGS je réponds de manière explicite : +non+”, avait-il dit. Foodwatch a de nouveau déposé plainte cet automne contre les pratiques de Nestlé et du groupe Sources Alma (Cristaline, St-Yorre…). L’association de consommateurs CLCV a aussi porté plainte contre X.”Le gouvernement français aurait cautionné une fraude d’ampleur mondiale. Foodwatch demande qu’un procès établisse les responsabilités et que des sanctions exemplaires tombent”, a réagi l’ONG mardi. 

Condamné à mort en Indonésie, Serge Atlaoui s’est envolé pour la France

Serge Atlaoui, un Français de 61 ans condamné à mort en Indonésie en 2007 pour trafic de drogue, s’est envolé mardi soir pour Paris en espèrant recouvrer la liberté après 19 ans de prison, a indiqué un responsable indonésien.Extrait de sa prison de Salemba à 15H00 (08H00 GMT), M. Atlaoui a décollé pour Paris “sur le vol KLM KL 810 de 19H35 (12H35 GMT) via Amsterdam”, a déclaré à l’AFP I Nyoman Gede Surya Mataram, responsable au ministère indonésien en charge des Affaires juridiques et des droits humains.Escorté par trois policiers français, il atterrira à Paris mercredi matin.”Je me réjouis que le combat que nous avons mené se solde par la victoire de la vie sur la mort”, a réagi auprès de l’AFP son avocat Richard Sédillot. “Je vais maintenant m’employer à faire en sorte que la peine soit adaptée dans des conditions qui permettront sa mise en liberté”.Avant cela, M. Atlaoui s’était plié à une dernière obligation, une conférence de presse à laquelle ont pris part ce responsable indonésien et l’ambassadeur de France, Fabien Penone. Masque sur la bouche et casquette noire, le Français est resté muet durant toute la conférence.- “Jamais perdu l’espoir” -Depuis le 11 novembre 2005, jour de son interpellation près de Jakarta, le Français rêve de cette journée, “sans avoir jamais perdu l’espoir”, selon une source proche. Après son arrivée à l’aéroport de Roissy, il sera conduit au tribunal de Bobigny, en région parisienne, “pour être présenté au procureur qui lui notifiera son incarcération”, avant d’être “conduit directement dans un établissement pénitentiaire”, a indiqué à l’AFP le parquet.”Après toutes ces années d’incarcération, c’est ce moment-là que j’attendais. Il a quitté la prison, ça veut dire qu’il est vraiment sur le chemin du retour”, a réagi son épouse Sabine sur la radio RTL.”Je pensais que j’allais être un peu plus sereine, mais je suis chamboulée, il y a beaucoup de joie et on est pressés de le voir”, a-t-elle ajouté.Demandé officiellement le 4 novembre par la France, son retour a été rendu possible par la signature d’un accord le 24 janvier entre les ministres français de la Justice Gérald Darmanin et indonésien Yusril Ihza Mahendra.Dans cet accord, Jakarta explique avoir décidé de “ne pas exécuter” le prisonnier et d’autoriser son retour pour “raisons humanitaires” car “il est malade”. M. Atlaoui a suivi chaque semaine un traitement, ces derniers temps, dans un hôpital proche de sa prison.”Le retour de Serge Atlaoui en France est un énorme soulagement pour ECPM et toute la communauté abolitionniste”, a commenté Raphaël Chenuil-Hazan, directeur général de l’association française Ensemble contre la peine de mort (ECPM), qui le soutient depuis de nombreuses années. Cette issue favorable “est une source d’inspiration et nous invite à poursuivre notre combat pour les milliers de personnes qui se trouvent toujours dans les couloirs de la mort à travers le monde. Cette libération est une lueur d’espoir”, a-t-il ajouté.- Peine de mort en appel -M. Atlaoui avait été arrêté en 2005 dans une usine où des dizaines de kilos de drogue avaient été découverts et les autorités l’avaient accusé d’être un “chimiste”.Venu de Metz, dans le nord-est de la France, cet artisan soudeur, père de quatre enfants, s’est toujours défendu d’être un trafiquant de drogue, affirmant qu’il n’avait fait qu’installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique. Initialement condamné à la prison à vie, il avait vu la Cour suprême alourdir la sentence et le condamner à la peine capitale en appel.Il devait être exécuté aux côtés de huit autres condamnés en 2015, mais a obtenu un sursis après que Paris a intensifié la pression.L’affaire avait fait grand bruit en Indonésie, où la législation antidrogue est l’une des plus sévères du monde. Mais aussi en France où de nombreuses personnalités, dont la chanteuse franco-indonésienne Anggun, s’étaient mobilisées pour le soutenir. L’Indonésie qui n’a plus procédé à d’exécution depuis 2016, compte actuellement au moins 530 condamnés dans le couloir de la mort, selon l’association de défense des droits Kontras, citant des données officielles.Parmi eux, plus de 90 étrangers, dont au moins une femme, selon le ministère de l’Immigration et des services correctionnels.D’après l’association ECPM, outre M. Atlaoui, au moins quatre Français sont actuellement condamnés à mort dans le monde: deux hommes au Maroc, un en Chine ainsi qu’une femme en Algérie.

Avec Trump, le whisky écossais redoute de trinquer à nouveau

C’est tout au bout de la route, sur une presqu’île sauvage battue par les vents: ici, on fabrique un whisky bio zéro carbone unique en Ecosse, qui séduit les Etats-Unis. Mais il faut désormais composer avec la menace Trump.Le chantre de l'”America first” menace de taxer à tout-va: Mexique, Canada, Chine, bientôt l’UE et peut-être aussi le Royaume-Uni, qui a selon lui “dépassé les bornes” sur le plan commercial.L’industrie du scotch –150 distilleries– tremble depuis son retour, avec en mémoire les droits de douane de 25% imposés par l’Américain en 2019, qui ont, dit-elle, coûté 600 millions de livres en un an et demi.Le jour même de la réélection de Donald Trump, le Premier ministre écossais John Swinney était à la manoeuvre pour éviter “à tout prix” que le whisky subisse les taxes promises cette fois sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis.Cette agitation peut paraître éloignée de la petite distillerie Nc’nean, qui, quand le soleil s’éclipse, prend des airs d’oasis du bout du monde dans l’obscurité hivernale du Morvern, une péninsule quasi inhabitée.Mais la jeune marque de l’ouest des Highlands s’est lancée depuis un an et demi aux Etats-Unis, au prix d’efforts insoupçonnés. Des taxes mettraient à mal son ambition d’y réaliser à terme un tiers de son chiffre d’affaires.”C’est étrange les Etats-Unis, parce qu’il ne suffit pas d’entrer sur le marché pour être présent partout. Il faut le faire État par État”, raconte Annabel Thomas, qui a quitté il y a douze ans son emploi de consultante londonienne pour se lancer.- Cigare, fauteuil club, virilité -L’entreprise possède aujourd’hui sa boutique en ligne américaine. Présente via des revendeurs dans 28 Etats, elle se concentre toutefois sur New York et la Californie, sensibles à son positionnement.Car cette distillerie flambant neuve nichée dans des murs élimés, où flotte un délicieux parfum de caramel, affirme être la seule d’Ecosse à ne produire que du whisky bio, certifié zéro carbone, à base d’orge locale.L’eau de refroidissement des alambics est recyclée, le verre des bouteilles aussi, l’énergie provient d’un four à biomasse où grésille un bois des environs immédiatement replanté, les résidus servent d’engrais.Annabel Thomas dit vouloir s’affranchir d’une méthode de production “des années 70” pour clients “des années 80” –cigare, fauteuil club, virilité– vision que “les pros du marketing des années 80 ont réussi à nous mettre en tête”.Tout est plus long, plus cher, plus difficile. Mais cette différenciation est “la clé” pour le marché US, raconte la sémillante quadragénaire au milieu de ses stocks: 4.500 tonneaux de seconde main en chêne, pour beaucoup rachetés à des producteurs de bourbon américain –dont le cahier des charges impose une utilisation unique.Le fait que la marque ait été créée par une femme, une rareté dans le petit monde du whisky écossais, joue aussi un rôle, pense-t-elle. “Aux États-Unis, l’accent est davantage mis sur la diversité.”Des taxes américaines seraient indéniablement “une mauvaise nouvelle”, mais tout dépend de leur portée: 25% serait difficile, 10% “beaucoup plus gérable”.”Nous réduirions probablement notre marge, en espérant une mesure temporaire”, explique-t-elle, rappelant que Joe Biden avait rapidement supprimé les taxes trumpiennes.Dans le cas contraire, son entreprise de 21 personnes, pas encore bénéficiaire, et qui met chaque année en tonneau l’équivalent de 300.000 flacons, se tournerait un peu plus vers l’Asie.- “Racines écossaises” -Rares sont les marques qui comme Nc’nean se risquent à évoquer l’imprévisible président, les Etats-Unis restant le premier marché d’exportation du whisky écossais: 1 milliard de livres par an.Le géant Diageo (Johnnie Walker) a affirmé mardi dans ses résultats s’inquiéter des droits de douane, mais Pernod-Ricard (Ballantine’s, Chivas Regal) ou William Grant (Glenfiddich) gardent le silence. Le lobby du secteur, la Scottish Whisky Association, ne confie rien de plus que sa réjouissance à l’idée de travailler avec l’Américain.Ceux qui s’expriment, comme la ministre britannique des Finances Rachel Reeves, insistent sous forme de semi-boutade sur les “racines écossaises” de Donald Trump, dont la mère est née sur l’île de Lewis, tout au nord.William Wemyss, propriétaire de Kingsbarns, au nord-est d’Edimbourg, souligne lui qu’en 2019, le scotch s’est retrouvé “pris au piège” d’un différend commercial entre Washington et Bruxelles. Or “cette fois-ci, le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’Union européenne…”Le président Trump s’est d’ailleurs dit dimanche “sûr” de pouvoir “trouver une solution” commerciale avec le Royaume-Uni, dont il affirme apprécier le Premier ministre Keir Starmer.De quoi, pour l’instant, rester optimiste.

Opération de gendarmerie sur un campement anti-LGV près de Toulouse

La gendarmerie a mené mardi près de Toulouse une nouvelle opération visant à évacuer un campement de militants écologistes opposés à la construction de la ligne LGV Bordeaux-Toulouse, ont constaté des journalistes de l’AFP.Trois personnes ont été interpellées lors de l’intervention, selon la gendarmerie.Depuis plusieurs semaines, des opposants sont postés dans des arbres et tentent d’installer une ZAD sur des terrains appartenant à la SNCF et à Voies navigables de France (VNF) sur la commune de Saint-Jory, à 15 km de Toulouse, où le doublement des voies ferrées pour les besoins du chantier doit entraîner des coupes d’arbres.Appuyés par la Cnamo, une unité spécialisée, environ 60 gendarmes sont intervenus “pour enlever les installations au sol et en hauteur, dans les arbres, sauf celles occupées par des personnes”, a précisé à l’AFP le capitaine Eric Moulis, officier de communication de la gendarmerie.Les gendarmes avaient d’abord rétabli la circulation sur une route menant au campement, entravée par des branches d’arbres et divers déchets. Ils ont ensuite démantelé des plateformes inoccupées dans les arbres ainsi qu’une cabane au sol, dénommée “Guinguette vaillante”, proche d’un canal.Environ dix manifestants restaient perchés dans des arbres et dénonçaient l’action des forces de l’ordre, a constaté un journaliste de l’AFP.Une opération semblable avait été menée par les gendarmes le 22 janvier, mais l’occupation de la zone avait repris quelques jours après leur départ.La semaine dernière, la préfecture de Haute-Garonne avait averti que toute entrave au chantier serait levée. “Dès qu’il y aura une gène (pour le chantier), il y aura évacuation, (les militants) seront systématiquement délogés”, a-t-elle souligné.La construction de la LGV Bordeaux-Toulouse a débuté en mai 2024. La nouvelle ligne à grande vitesse réduira le trajet Paris-Toulouse, actuellement de quatre heures et demie à cinq heures, à trois heures et dix minutes lors de sa mise en service prévue en 2032.

Opération de gendarmerie sur un campement anti-LGV près de Toulouse

La gendarmerie a mené mardi près de Toulouse une nouvelle opération visant à évacuer un campement de militants écologistes opposés à la construction de la ligne LGV Bordeaux-Toulouse, ont constaté des journalistes de l’AFP.Trois personnes ont été interpellées lors de l’intervention, selon la gendarmerie.Depuis plusieurs semaines, des opposants sont postés dans des arbres et tentent d’installer une ZAD sur des terrains appartenant à la SNCF et à Voies navigables de France (VNF) sur la commune de Saint-Jory, à 15 km de Toulouse, où le doublement des voies ferrées pour les besoins du chantier doit entraîner des coupes d’arbres.Appuyés par la Cnamo, une unité spécialisée, environ 60 gendarmes sont intervenus “pour enlever les installations au sol et en hauteur, dans les arbres, sauf celles occupées par des personnes”, a précisé à l’AFP le capitaine Eric Moulis, officier de communication de la gendarmerie.Les gendarmes avaient d’abord rétabli la circulation sur une route menant au campement, entravée par des branches d’arbres et divers déchets. Ils ont ensuite démantelé des plateformes inoccupées dans les arbres ainsi qu’une cabane au sol, dénommée “Guinguette vaillante”, proche d’un canal.Environ dix manifestants restaient perchés dans des arbres et dénonçaient l’action des forces de l’ordre, a constaté un journaliste de l’AFP.Une opération semblable avait été menée par les gendarmes le 22 janvier, mais l’occupation de la zone avait repris quelques jours après leur départ.La semaine dernière, la préfecture de Haute-Garonne avait averti que toute entrave au chantier serait levée. “Dès qu’il y aura une gène (pour le chantier), il y aura évacuation, (les militants) seront systématiquement délogés”, a-t-elle souligné.La construction de la LGV Bordeaux-Toulouse a débuté en mai 2024. La nouvelle ligne à grande vitesse réduira le trajet Paris-Toulouse, actuellement de quatre heures et demie à cinq heures, à trois heures et dix minutes lors de sa mise en service prévue en 2032.

Immigration: titres de séjour et expulsions en hausse, demande en baisse l’an dernier

Plus de titres de séjour et d’expulsions, moins de demandes d’asile: le bilan 2024 de l’immigration a été publié mardi par le ministère de l’Intérieur, alors que Bruno Retailleau se fait fort de donner un nouveau tour de vis sur le sujet.La France a délivré 336.700 premiers titres de séjour l’an dernier, un chiffre en hausse de 1,8% par rapport à 2023, tandis que les expulsions augmentaient de 26,7% avec 21.601 reconduites au total, a annoncé le ministère de l’Intérieur.L’immigration reste un sujet brûlant en France: fin janvier, François Bayrou a soulevé l’indignation de la gauche et d’une partie de son camp en affirmant que la France “approch(ait)” d’un “sentiment de submersion en matière d’immigration”.”Hausse de 27% du nombre de clandestins expulsés en 2024. Je me réjouis de ces résultats obtenus grâce à la politique de fermeté que nous avons menée durant les 9 premiers mois de l’année 2024, poursuivie par @BrunoRetailleau”, a écrit sur X le ministre de la Justice Gérard Darmanin, auteur de la dernière loi immigration en 2024. Ce message a été reposté par le LR Bruno Retailleau qui lui a succédé à Beauvau en septembre.La hausse des titres de séjour l’an dernier s’est faite à “un rythme moins soutenu” que l’année précédente (+4%), selon l’Intérieur. En tête des motifs de délivrance, les titres étudiants ont représenté un tiers du total (109.300) et les motifs familiaux un quart (90.600), selon le rapport annuel sur l’immigration rendu public par le ministère.Une forte augmentation (+13,5%) a été enregistrée pour les motifs humanitaires, autour de 55.000, tandis que les titres de séjour pour motifs économiques se stabilisaient autour de 55.600.Dans une approche géographique, les trois pays du Maghreb arrivent en tête des primo-délivrances, avec un quart des titres. Les renouvellements ont eux été “au plus haut” depuis 2020, avec 880.000 titres de séjour. “Cette hausse est surtout le fait des motifs économiques (+10,5%) et étudiants (+5,7%)”, selon Guillaume Mordant, le chef du département statistique de la Direction générale des étrangers en France (DGEF). Le ministère a également souligné le dynamisme des demandes de renouvellement faites par des Algériens (+24%).Au total il y avait 4,3 millions de titres de séjours valides au 31 décembre 2024, en hausse de 3,9%.- Retours forcés -Sur les expulsions, l’Intérieur a fait état d’une hausse de 26,7% du nombre d’étrangers en situation irrégulière reconduits à la frontière l’an dernier, soit 21.601 personnes au total.Sur cette statistique complexe, qui inclut aussi les retours aidés, on peut noter que les éloignements forcés se sont élevés à 12.856, soit une hausse de 9,7% sur un an.Par ailleurs 31.250 personnes sans-papiers ont été régularisées l’an dernier, soit une baisse de 10%. C’est la première fois depuis 2020 que la tendance diminue pour cette “admission exceptionnelle au séjour”, faite au titre de la circulaire Valls récemment durcie par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.”La régularisation n’est pas un droit” pour les sans-papiers, avait-il alors affirmé.Parmi ces personnes régularisées on trouve des travailleurs sans-papiers (10.330, en baisse de 10%) tandis que le motif familial concernait 20.090 personnes (-9%).En ce qui concerne la demande d’asile, le ministère a fait état d’une baisse de 5,5% du total, à 157.947 dossiers. Cette baisse s’explique notamment par une chute “de 45% des demandes Dublin”, c’est-à-dire formulées dans un autre pays où le demandeur est passé initialement, a expliqué M. Mordant.”Le nombre de demande d’asile baisse globalement en Union Européenne”, puisqu’il y a eu un total de 950.000 dossiers déposés en 2024 après 1,050 million en 2023, a-t-il ajouté.L’an dernier l’Ukraine a pris le relais de l’Afghanistan comme première nationalité des ressortissants demandant l’asile. La demande ukrainienne a elle été multipliée par quatre en un an à 13.350 demandes.Le taux de protection (y compris avec les recours) a lui bondi de 4,6 points à 49,3%.

Grèce: 6.000 personnes ont quitté l’île de Santorin, les séismes continuent

Près de 6.000 personnes, inquiètes, ont quitté Santorin en 48 heures en raison des séismes à répétition qui continuent mardi de secouer l’île touristique grecque et sa voisine Amorgos, un phénomène qui surprend les scientifiques.Quelque 4.640 passagers ont embarqué depuis dimanche à bord de quatre ferries au départ de cette île volcanique, mondialement connue pour ses chapelles à coupoles bleues accrochées aux falaises, selon un décompte fourni mardi à l’AFP par une garde-côte grecque.La principale compagnie aérienne grecque Aegean Airlines a indiqué de son côté avoir acheminé 1.294 passagers lundi de Santorin vers Athènes, assurant au total neuf vols dont cinq exceptionnels. Dans la journée de mardi, deux ferries doivent quitter Santorin pour Le Pirée, le grand port proche d’Athènes et Aegean Airlines prévoit huit vols d'”une capacité totale de plus de 1.400 sièges”.Dans un communiqué, la compagnie a précisé qu’elle pourrait avoir transporté au total entre lundi et mardi 2.500 à 2.700 personnes.Santorin compte environ 15.500 résidents permanents et de nombreux saisonniers dans l’hôtellerie, la restauration ou le BTP.Des files d’attente se sont formées dans le calme devant des agences de voyage et avant le départ des ferries mais aucun mouvement de panique, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place.- Tourisme réduit -L’activité touristique est réduite en cette saison à Santorin qui reçoit plus de 3 millions de visiteurs chaque année. Toutefois, quelques touristes rencontrés à Fira, l’un des principaux villages de l’île, ne semblaient pas perturbés outre mesure malgré les secousses, même minimes, qui se font ressentir à intervalle régulier.”Au Japon, comme vous savez, chaque jour nous faisons face à des tremblements de terre”, relativisait auprès de l’AFP Walter Saito, 43 ans, économiste de Tokyo, “pas particulièrement inquiet”.A l’aéroport, l’Américain Roger Beauchamp, originaire de l’Arizona, a lui aussi ressenti toute la journée “de petites secousses légères”. “Nous venons d’un endroit où (…) il y a eu de grands séismes par le passé”, ajoute-t-il.Mardi vers 02h45 locales (04h45 GMT), un nouveau séisme de magnitude 4,9 a été enregistré en mer Egée, à quelque 31 km de Santorin, selon l’Institut géodynamique de l’Observatoire d’Athènes.Peu après 6H00 GMT, une secousse de 4,7 s’est répétée dans la même zone, à environ 19 km au sud-ouest d’Amorgos, une autre île touristique de l’archipel des Cyclades, où vivent moins de 2.000 habitants permanents.D’autres séismes de plus faible intensité ont été enregistrés et des scientifiques grecs préviennent que cette activité sismique, qui s’est intensifiée depuis samedi, pourrait durer des semaines. – “Sans précédent” -“Le scénario de tremblements de terre de magnitude 6 et plus reste peu probable”, a insisté le président de l’Organisation pour la planification et la protection antisismique (OASP), Efthymios Lekkas sur la chaîne de télévision privée Mega.”Les habitants de Santorin doivent se sentir en sécurité. Il ne faut pas céder à la panique”, a-t-il ajouté, après que le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a appelé les habitants au calme.Selon lui, “un tremblement de terre d’environ 5,5 n’aurait aucune conséquence sur l’île”.Pour le professeur de sismologie Kostas Papazachos, ces séismes à répétition constituent un “phénomène sans précédent pour les données de la région grecque”.”Nous n’avons pas de tremblement de terre principal, nous avons une séquence de nombreux tremblements de terre”, a-t-il observé sur la chaîne de télévision privée ANT1.”Nous n’avons jamais connu cela auparavant”, a renchéri Athanassios Ganas, directeur de recherche à l’Observatoire d’Athènes, en calculant: “Nous avons maintenant plus de 41 tremblements de terre supérieurs à 4 dans une période de 72 heures”.Les secousses actuelles ne sont pas le résultat d’une activité volcanique mais d’une activité tectonique, ont par ailleurs martelé les autorités qui ont ordonné la fermeture par précaution de tous les établissements scolaires de Santorin, d’Amorgos et des îles voisines jusqu’à vendredi.Le paysage spectaculaire de Santorin a été créé par une éruption volcanique vers 1.600 ans avant notre ère.

Agriculture: la loi d’orientation arrive enfin au Sénat, juste avant le Salon

Près d’un an après son dépôt par le gouvernement Attal, le projet de loi d’orientation agricole arrive mardi soir dans l’hémicycle du Sénat, qui s’apprête à muscler ce texte très attendu par le secteur mais dénoncé par la gauche, à quelques jours du Salon de l’agriculture.Adopté à l’Assemblée nationale au début du printemps 2024, suspendu par la dissolution puis reporté par la censure, ce texte revient enfin au Parlement, porté par Annie Genevard.Issue des Républicains, la ministre de l’Agriculture partage nombre de points communs avec la vision des sénateurs, dominés par une alliance droite-centristes. De quoi laisser présager une adoption confortable de ce texte programmatique, qui balaye nombre de sujets, de l’enseignement à la formation en passant par le dossier crucial de la transmission des exploitations.Les débats à la chambre haute, qui s’étireront jusqu’au vote solennel du 18 février, raviveront néanmoins les clivages, avec une gauche vigoureusement opposée à un texte qui incarne selon elle des “reculs” sur la question environnementale. L’examen se déroule de surcroît dans un contexte tendu par la remise en cause de certaines agences de l’environnement comme l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) ou l’Office français de la biodiversité (OFB), ciblées par les agriculteurs qui fulminent face aux “entraves” administratives.Mme Genevard réfute cette interprétation. “Ma conviction profonde est qu’opposer environnement et agriculture constitue une impasse”, a-t-elle encore assuré ces derniers jours devant les sénateurs.Le gouvernement est toutefois mis sous pression depuis plusieurs mois par la profession et les syndicats agricoles, qui lui demandent d’accélérer sur ce volet législatif, à quelques jours du Salon de l’agriculture, qui cristallisera à Paris toutes les revendications du métier, à partir du 22 février.- “Intérêt général majeur” et “non-régression” -“Les agriculteurs ont besoin de ce texte à l’approche du Salon”, martèle auprès de l’AFP le centriste Franck Menonville, l’un des deux rapporteurs du texte. Ce dernier appelle la Haute assemblée à “éviter les caricatures” en votant pour “réarmer juridiquement la notion de souveraineté alimentaire”.C’est en effet le cÅ“ur de cette loi d’orientation, qui élève l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” à son article inaugural. En commission, le Sénat a maintenu cette notion tout en allant plus loin, érigeant notamment la “souveraineté alimentaire” en “intérêt fondamental de la Nation”.Le Sénat a également institué un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”. La portée juridique de cette disposition, qui fait volontairement écho au principe de “non-régression environnementale” déjà existant, interroge ses détracteurs. “Quand on a fait ça sur l’environnement, on disait que ça n’aurait aucun impact et on a vu que ça a été l’inverse. Pourquoi cela ne marcherait-il pas ?”, balaye Laurent Duplomb (LR), l’autre rapporteur du texte. Si la notion n’a pas convaincu le gouvernement qui tentera de la faire supprimer, M. Duplomb assume lui une version sénatoriale plus “ambitieuse”, susceptible, selon lui, de répondre au “manque de courage politique” du texte initial, qui “évitait tous les sujets qui fâchent.- Volontariat agricole -Cette démarche ulcère la gauche, qui s’alarme d’un “durcissement” et d’une “radicalisation” du débat public sur l’agriculture, selon l’écologiste Daniel Salmon. “La droite estime qu’il n’y a qu’un modèle qui est le bon, celui d’une souveraineté alimentaire réécrite à la sauce libérale”, déplore-t-il. La droite sénatoriale a déjà remporté un succès ces derniers jours sur ce volet, en faisant adopter à la chambre haute, avec l’appui du gouvernement, un texte plus sensible encore sur la levée des “barrières” à la profession, avec la réintroduction notable de certains pesticides.Parmi ses autres dispositions, la loi d’orientation prévoit la création d’un “Bachelor Agro”, un diplôme de bac+3 censé faire référence à l’avenir. Les sénateurs proposent également de créer un “volontariat agricole” dans le cadre du service civique.La création d’un guichet unique départemental censé favoriser les installations et transmissions d’exploitations est également au cÅ“ur du projet.Le texte entend aussi accélérer les procédures de contentieux en cas de recours contre des stockages d’eau ou des bâtiments d’élevage, et propose d’aménager les sanctions en cas d’atteintes à l’environnement non-intentionnelles.Le gouvernement proposait également d’imposer aux responsables de ces atteintes le suivi d’un stage de sensibilisation aux enjeux environnementaux, quand le Sénat privilégie, lui, une amende administrative.