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Le radar star de Thales tourne à plein régime depuis la guerre en Ukraine

Au milieu des champs près de Paris, une antenne de 3,5 tonnes effectue un tour par seconde: c’est un test final du radar de défense anti-aérienne de Thales dont la production monte en flèche depuis la guerre en Ukraine, dopée par la demande mondiale. Cette antenne intégrera le radar Ground Fire (GF) 300 de dernière génération, fabriqué sur le site de Limours (Essonne). Capable de détecter les cibles ennemies jusqu’à 400 km, ce radar répond aux menaces des conflits modernes, des drones aux missiles balistiques, et guide les missiles pour les détruire.  “La tendance de croissance de l’activité de radar est apparue il y a quelques années déjà et elle s’accélère depuis la guerre en Ukraine”, résume à l’AFP Eric Huber, vice-président des activités radars de surface de Thales.Thales dont les radars sont parmi les plus vendus au monde avec les Patriot américains a fourni à l’Ukraine depuis 2023 deux Ground Master (GM) 200 renforçant sa défense aérienne.Cette guerre au cÅ“ur de l’Europe, avec des drones et missiles russes qui pleuvent quotidiennement sur les villes ukrainiennes, fait exploser la demande de radars en Europe, mais aussi en Asie, en Afrique et en Amérique latine.- Production triplée  – “Plusieurs pays européens ont négligé leur défense aérienne, aujourd’hui on a une vision de menace différente (…) Il y a 20-30 ans il fallait faire face à des menaces plus traditionnelles dans les airs comme les avions de chasse”, souligne Hervé Dammann, directeur général adjoint de Thales.”On a un marché en Europe et on peut s’attendre à ce qu’il grossisse”, ajoute-t-il, compte tenu de l’augmentation des budgets de défense annoncés après le rapprochement de Donald Trump avec la Russie.Face à la flambée des commandes, le produit, dont la durée de vie est entre 25 et 30 ans, suit. Dans l’immense hall d’intégration, le nombre de positions de travail a doublé en 18 mois et le temps d’assemblage d’un radar est passé de 55 jours en 2023 à 21 actuellement. La production a plus que triplé en un an, de 9 radars en 2023 à 28 en 2024. Cette année le groupe prévoit d’en fabriquer entre 35 et 40.  Pour assurer cette montée en cadence fulgurante, 400 personnes ont été recrutées à Limours l’an dernier pour ce site de 1.600 salariés et autant d’embauches sont prévues en 2025. – 4.000 films par seconde-Les avancées technologiques permettent d’améliorer les performances de nouveaux radars. “Le radar n’a qu’une seule antenne, mais elle est capable d’émettre plusieurs faisceaux et d’avoir plusieurs yeux en même temps: garder un oeil sur le missile qui arrive, un autre oeil sur le missile qui va intercepter, et de les guider l’un vers l’autre”, explique à l’AFP Eric Marceau, directeur marketing et stratégie pour les activités radars de surface de Thales à l’occasion d’une visite de presse sur l’usine de Limours, à 30 km de Paris.Le temps de rotation réduit à une seconde pour ce type de radars entraîne un rafraîchissement encore plus rapide des images, ce qui facilite “un guidage extrêmement précis du missile” vers la cible avant que celle-ci ne s’éloigne du rayon d’action du radar. Le GF300 regarde et analyse un équivalent de 4.000 films par seconde, les technologies numériques actuelles étant capables de digérer ces volumes d’information, souligné Eric Marceau. Avant les tests finaux en extérieur où des balises permettent d’analyser le signal émis par le radar et de simuler des réflexions, échos et brouillages pour vérifier ses performances, l’antenne passe un mois dans un environnement digne d’une installation d’art contemporain.Avec des murs hérissés de longues pyramides de mousse bleues et roses, ce lieu sert de cage de Faraday, bloquant les champs électriques et électromagnétiques, un peu comme un studio d’enregistrement où l’on manipule des sons.Alors qu’une sonde mesure le champ radioélectrique émis par l’antenne, les mousses absorbent les petites réflexions qui pourraient perturber le calcul – ce qui ne serait pas possible en présence de murs plans.

Prostitution : le nombre de clients verbalisés stagne, selon une étude

Neuf ans après la loi de 2016, le nombre de clients verbalisés pour recours à la prostitution stagne en France, avec 1.146 contraventions enregistrées en 2024, selon une étude de l’Observatoire national des violences faites aux femmes publiée lundi.Marquant un tournant dans la politique française, la loi du 13 avril 2016 a abrogé le délit de racolage pour le remplacer par la pénalisation des clients, désormais passibles d’une amende de 1.500 euros – 3.750 en cas de récidive – et a mis en place un parcours de sortie de la prostitution.”En 2024, les forces de sécurité intérieure ont réalisé 1.146 verbalisations de clients pour achat d’actes sexuels sur personne majeure, contre 1.160 en 2023 et 1.155 en 2022″, indique l’étude de l’Observatoire national des violences faites aux femmes. Ces contraventions “sont très inégalement réparties sur le territoire”, relève l’Observatoire piloté par la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof). Une majorité d’entre elles (58%) ont été dressées à Paris quand sur la même période aucune verbalisation n’a été enregistrée dans 36 départements, précise-t-il. Pour la secrétaire générale de la Miprof, Roxana Maracineanu, “force est de constater” que les victimes de la “violence prostitutionnelle” sont “encore largement invisibilisées, passant sous les radars des forces de sécurité et des pouvoirs publics en général”. En dépit du travail de certains professionnels sur le terrain qui “s’efforcent de poursuivre les auteurs, protéger et mettre à l’abri les victimes”, les auteurs des violences, “qu’ils soient clients ou proxénètes, profitent d’un système qui sert leur impunité et donc leur commerce lucratif”, déplore-t-elle. En 2024, 1.579 victimes de proxénétisme ou de recours délictuel à la prostitution – c’est-à-dire commis avec une ou plusieurs circonstances aggravantes dont la minorité de la victime – ont été enregistrées par les forces de sécurité intérieure, soit une hausse de 9% par rapport à 2021. Sur ces 1.579 victimes, 920 étaient majeures et 659 mineures. Depuis 2021, le nombre de victimes mineures de proxénétisme enregistrées a augmenté, lui, de 14% et “l’augmentation est de 107% pour le nombre de mineur·e·s victimes d’un achat d’actes sexuels”. “Ces hausses traduisent les stratégies des proxénètes qui exploitent des vulnérabilités multiples et recourent souvent à l’utilisation de stupéfiants pour asseoir leur emprise”, relève Roxana Maracineanu.Selon les dernières estimations officielles, entre 35.000 et 40.000 personnes seraient en situation de prostitution en France. Sur ces 40.000 personnes, 85% seraient des femmes, 53% seraient françaises, et parmi ces dernières, 60% seraient mineures.

Déficit: Eric Lombard annonce un effort “considérable” de 40 milliards d’euros en 2026

La France va devoir réaliser “un effort supplémentaire de 40 milliards d’euros” l’an prochain, un engagement “très considérable”, sous forme “essentiellement” d’économies, nécessaire pour atteindre son objectif de déficit public de 4,6% du PIB en 2026, a annoncé dimanche le ministre de l’Economie Eric Lombard.Le pays s’était déjà doté d’un budget pour 2025 prévoyant une cinquantaine de milliards d’euros d’efforts, renforcé cette semaine par cinq milliards supplémentaires puisés dans des crédits mis en réserve.La France est “en état d’alerte budgétaire”, a prévenu dimanche M. Lombard sur BFMTV, une situation qui n’est pas liée à la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis mais bien aux “déficits cumulés” du pays.Le ministre a tenu ces propos l’avant-veille d’une conférence publique convoquée par le Premier Ministre François Bayrou, destinée à sensibiliser les Français aux “pathologies” budgétaires du pays, dont la grande fragilité est exacerbée par les incertitudes liées à l’assaut protectionniste des Etats-Unis.L’effort de 40 milliards d’euros portera “essentiellement” sur des “économies”. Mais “ça peut être aussi une augmentation des recettes liées à la croissance”, a tenu à rassurer M. Lombard.- “Crédibilité sur les marchés” -“Avec 57% de PIB de dépenses publiques, on peut tout à fait à la fois réduire les dépenses et maintenir la qualité des services”, a-t-il estimé, refusant de qualifier cette politique “d’austérité”.En outre, il a dit “souhaiter” que la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR), appliquée aux ménages les plus aisés, présentée comme temporaire et qui fixe un taux minimal d’imposition de 20%, soit “pérenne” dans “un souci d’équité”, précisant que le gouvernement s’engageait à combattre la suroptimisation fiscale. Bercy travaille à transformer cette contribution “en un outil de lutte contre les suroptimisations fiscales”, a précisé son cabinet à l’AFP.”Nous avons une méthode radicalement nouvelle, avec le Premier ministre, qui est de construire ce budget dès mardi”, a-t-il lancé.Réagissant rapidement après cette annonce, le leader de la France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a jugé que “le peuple de France est traité comme la Grèce en 2010″. Le leader de la gauche radicale fait référence dans son message à la crise grecque qui avait provoqué une crise de toute la zone euro et obligé la Grèce à une cure d’austérité d’une rare sévérité.”La macronie vous présente sa facture (…). L’équivalent du budget de l’Éducation nationale”, écrit-il également dans un message posté sur X.La porte-parole du gouvernement Sophie Primas a admis dimanche qu’il s’agissait “d’une équation difficile”. Cependant, “le Premier ministre s’est engagé, le président de la République également, (…) à ne pas augmenter les impôts”, a-t-elle rappelé au “Grand Jury” RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat. Pour 2025, l’objectif d’un déficit à 5,4% du PIB “est une question de crédibilité sur les marchés”, a-t-elle estimé, en assurant: “Nous tiendrons ces 5,4%.”Concernant le maintien de cet objectif, Eric Lombard a de son côté suggéré qu’il était “possible” que les efforts additionnels soient supérieurs aux cinq milliards d’euros prévus. “Ca peut être plus d’économies car il est hors de question d’augmenter les impôts.”- “Pas tirés d’affaire” -Le ministre de l’Economie a été longuement questionné à propos des droits de douane américains. Le président américain Donald Trump a récemment fait volte-face et les a ramenés à 10% pendant 90 jours, ce qui reste “beaucoup trop”, a rappelé le ministre. Si ces droits de douane sont passés de 20% à 10% pour l’Union européenne, “on a l’impression qu’on est tirés d’affaire, mais pas du tout”, a-t-il averti, soulignant que l’objectif était “de revenir au libre-échange”.Interrogé sur l’introduction éventuelle d’un “quoi qu’il en coûte”, comme pendant la pandémie de Covid 19, le ministre s’est montré ferme : “Nous n’en avons pas les moyens d’une part et puis, d’autre part, notre économie grâce d’ailleurs au +quoi qu’il en coûte+ est solide, nos entreprises sont solides”. Eric Lombard a toutefois dit suivre “très attentivement” la situation et notamment les “28.000 entreprises qui exportent aux Etats-Unis, dont 40% (…) la moitié de leur production”.”Le temps n’est pas à distribuer de l’argent public que nous n’avons pas. Il faut trouver d’autres solutions pour soutenir nos filières industrielles”, a-t-il ajouté.

Trump downplays tariffs walk-back, says no country ‘off the hook’

US President Donald Trump warned Sunday that no country would be getting “off the hook” on tariffs despite a 90-day reprieve on some levies, while also downplaying exemptions for Chinese technology.Global markets have been on a roller coaster since Trump’s April 2 tariffs announcement, declining sharply before partially recovering with his 90-day pause on the …

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Polls close in Ecuador’s razor-tight presidential runoff

Polls closed in Ecuador’s too-close-to-call presidential election Sunday, with incumbent Daniel Noboa hoping to fend off a charismatic leftist challenger after a campaign dominated by drug-related violence.The 37-year-old president narrowly won February’s first round, but not by enough to avoid another duel against a resurgent Luisa Gonzalez, who is bidding to become Ecuador’s first woman …

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Ecuador votes in razor-tight presidential runoff

Ecuadorans are voting Sunday in a too-close-to-call presidential election that pits incumbent Daniel Noboa against a charismatic leftist challenger, after a campaign plagued by drug-related violence.The 37-year-old president narrowly won February’s first round, but not by enough to avoid another duel against a resurgent Luisa Gonzalez, who is bidding to become Ecuador’s first woman president.  The …

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A peine réconciliés, Alger et Paris crispés par la détention d’un agent consulaire algérien

Une semaine jour pour jour après le déplacement du chef de la diplomatie française à Alger, la réconciliation entre la France et l’Algérie est déjà mise à l’épreuve avec la détention d’un agent consulaire algérien en France qui a suscité l’ire des autorités algériennes.Le ministère algérien des Affaires étrangères a tonné samedi soir contre “ce nouveau développement inadmissible et inqualifiable (qui) causera un grand dommage aux relations algéro-françaises”.Il s’est engagé à ne pas “laisser cette situation sans conséquences” et a “reçu” dès samedi l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, pour “exprimer (s)a vive protestation”.Ces propos contrastent avec l’annonce, la semaine dernière par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, d'”une nouvelle phase” pour les relations entre Paris et Alger, à l’issue d’un entretien avec son homologue Ahmed Attaf et surtout avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune. Le président français Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune avaient acté quelques jours auparavant la fin d’une crise d’une intensité rare, qui avait conduit les deux pays au bord de la rupture diplomatique.Trois hommes, dont l’un employé dans l’un des consulats d’Algérie en France, ont été mis en examen vendredi à Paris pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour, en relation avec une entreprise terroriste, selon le parquet national antiterroriste (Pnat) français.Dans cette affaire qui concerne l’opposant au régime algérien Amir Boukhors, influenceur surnommé Amir DZ, ces hommes sont aussi poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Ils ont été placés en détention provisoire.”Nous ne commentons pas une enquête en cours. L’autorité judiciaire, qui agit en toute indépendance, est seule compétente pour se prononcer”, a déclaré à l’AFP une source diplomatique française dimanche.”L’enlèvement est avéré y compris par un individu qui travaille à Créteil au consulat général d’Algérie”, a réagi pour sa part le ministre français de l’intérieur Bruno Retailleau, interrogé sur la chaine LCI.Il s’est en revanche montré prudent sur une éventuelle ingérence des autorités algériennes. “Le lien avec le pays n’est pas avéré”, a-t-il dit tout en soulignant que cette affaire était “grave”. “Nous sommes un pays souverain et nous entendons que sur le sol français nos règles soient respectées”.Plus tôt, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez avait assuré sur Europe 1/CNews que les investigations avaient été menées “de manière extrêmement rigoureuse” et qu’il n’y avait “pas d’instruction politique reçue par les effectifs de police, en l’occurrence, les miens, sous l’autorité de la justice”.Auprès de l’ambassadeur français, Alger avait protesté samedi soir sur “la forme” et sur “le fond” de l’affaire, reprochant notamment l’absence de “notification par le canal diplomatique”.- “Argumentaire vermoulu” -De plus, le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé “l’argumentaire vermoulu et farfelu” du ministère de l’Intérieur français, fustigeant une “cabale judiciaire inadmissible” reposant “sur le seul fait que le téléphone mobile de l’agent consulaire inculpé aurait borné autour de l’adresse du domicile de l’énergumène” Amir Boukhors.Cet influenceur algérien, qui vit depuis 2016 en France, y a obtenu l’asile politique en 2023. Son pays le réclame pour le juger.Alger a émis neuf mandats d’arrêt internationaux à son encontre, l’accusant d’escroquerie et d’infractions terroristes. En 2022, la justice française a refusé son extradition. Âgé de 41 ans et suivi par plus d’un million d’abonnés sur TikTok, Amir DZ a été la cible “de deux agressions graves, une en 2022 et une autre dans la soirée du 29 avril 2024”, jour de son enlèvement en banlieue sud de Paris (Val-de-Marne), avant d’être relâché le lendemain, selon son avocat Eric Plouvier.A la suite des mises en examen des trois hommes, dont l’agent consulaire, Me Plouvier a parlé d’une “affaire d’Etat” et le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau avait évoqué “peut-être” un “acte d’ingérence étrangère”.Toutefois, une source proche du dossier en France a appelé samedi à la prudence sur ces trois mises en examen, redoutant que l’enquête ne débouche sur “un dossier vide”, contre des suspects qui ne seraient que des fusibles.Pour le ministère algérien des Affaires étrangères, “ce tournant judiciaire, inédit dans les annales des relations algéro-françaises, n’est pas le fruit du hasard”.Il se produit “à des fins de torpillage du processus de relance des relations bilatérales convenu entre les deux chefs d’Etat lors de leur récent entretien téléphonique”, a déploré ce ministère, en exigeant la libération “immédiate” de son agent consulaire.Alger insiste sur l’immunité diplomatique de cet agent, mais selon une source française proche du dossier, celui-ci dispose d’un passeport de service et non d’un passeport diplomatique.Cette affaire intervient alors que la France a appelé à un geste de clémence pour faire libérer l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné en Algérie à 5 ans de prison notamment pour atteinte à l’intégrité du territoire.Â