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Le chinois JD.com a accepté les conditions posées par Bercy en vue d’une entrée indirecte au capital de Fnac Darty, affirme Lescure

Le géant chinois de l’e-commerce JD.com a accepté les conditions posées par Bercy pour devenir de manière indirecte le deuxième actionnaire de Fnac Darty, a indiqué mercredi le ministre de l’Economie, Roland Lescure sur France Inter.Soulignant que Fnac n’était “pas un commerçant comme un autre”, Roland Lescure a affirmé s’être entretenu avec le groupe JD.com pour le “sensibiliser au caractère culturel du commerce en question et (…) pour poser des conditions. Ils les ont acceptées”. “Ces conditions sont très simples”, a-t-il explicité: “ils vont rester un actionnaire (…) dormant, aucun droit de gouvernance, aucun impact sur la gestion de l’entreprise”. “On passe d’un actionnaire allemand à un actionnaire chinois, qui n’aura aucun impact ni sur la gestion, la gouvernance”, a-t-il ajouté. JD.com, qui veut renforcer sa présence en Europe, est en cours de finalisation du rachat, pour quelque 2,2 milliards d’euros, du distributeur allemand Ceconomy, qui détient 22% du capital du distributeur français, ce qui en fait le deuxième actionnaire derrière le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (28%). En septembre, face à l’arrivée attendue de JD.com au capital de Fnac Darty, le ministère de l’Economie avait demandé au groupe chinois de déposer une demande d’examen au titre du contrôle des investissements étrangers en France (IEF), ce qu’il a fait. Cette procédure visant à préserver les intérêts économiques de la France dans certains secteurs sensibles n’était finalement pas applicable dans ce cas, a expliqué Bercy à l’AFP, ajoutant avoir néanmoins demandé à JD.com de respecter certaines conditions dans le cadre de l’opération. Parmi ces dernières, outre la non intervention dans la gestion, “JD et Ceconomy se sont engagés à ne pas augmenter leur participation au capital de Fnac” et à ne pas en prendre le contrôle, selon le ministère de l’Economie.”La gouvernance de Fnac, qui est composée d’administrateurs indépendants, ne sera pas modifiée”, a-t-il ajouté.  Le directeur général de Fnac Darty, Enrique Martinez, a dit mercredi avoir “pris acte des annonces du ministre de l’Economie et des Finances et des garanties obtenues par le gouvernement de la part de JD.com dans l’hypothèse où le rachat de Ceconomy serait mené à son terme”. “Ceconomy n’est pas représenté au conseil d’administration et n’aura pas d’influence directe ou indirecte dans la gouvernance de notre groupe, qui pourra ainsi continuer à déployer sa feuille de route stratégique”, a-t-il ajouté dans une réaction écrite transmise à l’AFP. JD.com a par ailleurs lancé en France sa plateforme de vente en ligne Joybuy, où l’on trouve tous types de produits, de l’électronique aux vêtements, en passant par de l’alimentaire.

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A Kinshasa, des terres agricoles englouties par le béton

Le chant des oiseaux et le bruit d’une rivière dans les environs de Kinshasa offrent une quiétude oubliée dans la capitale grouillante de la République démocratique du Congo (RDC), qui ne cesse de s’étendre, en engloutissant les terres agricoles.La vallée de Kimwenza, située aux marges de la mégapole de quelque 17 millions d’habitants, a deux faces: un versant a déjà disparu sous le béton, l’autre est encore couvert de forêts et de champs où s’alignent sagement épinards, oseille et ciboulette, cultures typiques de l’agriculture locale qui est à la peine.Kimwenza était jusqu’à récemment considérée comme un “grenier” pour nourrir Kinshasa, explique à l’AFP Ruphin Kinzonzi, un agriculteur du coin.  Au lever du jour, une procession de commerçantes traverse la rivière sur un pont de bois, panier sur la tête. Elles viennent chercher au pied des champs de M. Kinzonzi les produits qu’elles livreront en ville. Des volumes toutefois insignifiants comparés aux besoins. La RDC dispose de près de 80 millions d’hectares de terres arables et quatre millions de terres irrigables. Mais seul 1% est cultivé, selon une étude la FAO publiée en 2022.Connu pour ses ressources minières, le pays connait un “effet d’éviction des secteurs de l’économie autres que le secteur minier”, note l’organisation. Les entreprises qui importent des produits alimentaires “parviennent souvent à contourner les barrières tarifaires”, ajoute-t-elle, tandis que les producteurs locaux doivent composer avec des routes en mauvais état, jalonnées de barrières où sont prélevées des taxes illégales.Poulets importés du Brésil critiqués pour leur mauvaise qualité, fruits et légumes sud-africains ou importés par avion d’Europe envahissent les supermarchés kinois, et les prix sont souvent exorbitants.- “Petits moyens” -Sylvia Nkelane a quitté son quartier pauvre et densément peuplé pour travailler à Kimwenza. Cette ancienne éducatrice de maternelle ne connaissait rien à l’agriculture, mais son école a fermé, et elle s’est retrouvée contrainte à la débrouille, comme des millions de Kinois précaires. Elle a du verser une caution pour avoir le droit d’exploiter sa petite parcelle d’environ dix mètres sur trois et paie chaque mois un loyer. “Mais c’est provisoire”, déplore la jeune femme, pieds nus dans la terre fraichement sarclée. “Ici, c’est une concession privée, nous sommes là juste pour quelque temps, et si devions partir, nous n’aurions nulle part où aller”, dit-elle. La spéculation immobilière pousse de nombreux propriétaires terriens à transformer les parcelles agricoles en terrains à bâtir. Par ailleurs, les petits cultivateurs comme Sylvia ont rarement les moyens d’acheter outils, engrais et insecticides. “On est obligé de faire avec nos petits moyens, c’est compliqué”, déplore Ruphin, son voisin de parcelle. Seule une petite moitié des ménages agricoles congolais accède à des semences de qualité, et la quasi-totalité n’utilisent pas d’engrais, selon une étude du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) parue en 2024.- Sol “pauvre” -Malgré les pluies abondantes, la région de Kinshasa n’est guère propice à l’agriculture. La faute aux “sols sableux, à faible capacité de rétention d’eau et pauvres en matière organique”, qui caractérisent les rives du fleuve Congo, selon la FAO.Au nord-ouest de la ville, une ferme pilote, soutenue par le Programme alimentaire mondial (PAM), tente de transformer ce sable en terre exploitable.  Plants de carottes et papayers ont surgi d’un rectangle de terre sombre, grâce à une technique de fertilisation à base d’engrais biologiques, obtenus avec un mélange de compost et de fientes de poules, développée par Oswald Symenouh, agronome à la tête de l’entreprise qui exploite la ferme.”Ca permet la rétention d’eau, parce que la texture du sol a changé”, explique-t-il. Mais il faut environ “deux ans pour que ce sol soit bon à utiliser pour les différentes cultures maraichères”. Un investissement à long terme difficilement envisageable pour des petits agriculteurs, qui doivent être “formés et accompagnés”, concède-t-il.  Selon l’ONU, plus de 26 millions de personnes en RDC risquent de se trouver en situation d’insécurité alimentaire sévère d’ici début 2026. 

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Au Canada, l’avenir incertain des bélugas de Marineland menacés d’euthanasie

Confinés dans leurs petits bassins, ils tournent en rond depuis des mois. Les trente bélugas de Marineland Canada, privés d’activité depuis la fermeture du parc à l’été 2024, se retrouvent au centre d’une tempête politique et médiatique et sont maintenant menacés d’euthanasie.Dans les allées vides et balayées par le vent de novembre du parc installé à Niagara, près des célèbres chutes à la frontière canado-américaine, le temps semble suspendu. L’époque où tous les enfants connaissaient le jingle publicitaire accrocheur et où le parc attirait les foules paraît bien loin.Officiellement, le parc a fermé pour de graves difficultés et le sort des mammifères marins est plus incertain que jamais, rappelant la saga en France autour des derniers cétacés du Marineland d’Antibes (sans lien avec celui au Canada).Il y a quelques semaines, la direction pensait avoir trouvé une solution en proposant leur exportation vers la Chine dans un grand parc aquatique.Mais cette option a été rejetée par le gouvernement canadien qui refuse que ces mammifères soient de nouveau exploités pour du divertissement.Ulcéré, Marineland a menacé de les euthanasier s’il ne recevait pas de fonds d’urgence.”Nous sommes lourdement endettés et nous manquons cruellement de ressources pour fournir des soins adéquats aux cétacés”, écrit le parc dans une lettre adressée au ministère des Pêches et des Océans. Interrogé à plusieurs reprises par l’AFP, le parc s’est refusé à tout commentaire.- “Illégal” -Pour l’ancien dresseur devenu lanceur d’alerte, Phil Demers, qui a documenté les dérives du parc où il a travaillé pendant plus de dix ans, cette menace d’euthanasie, “c’est du vent”.”C’est illégal, et personne ne participerait jamais à une chose aussi horrible”. Toutefois, il dénonce l’impasse actuelle: “Marineland recherche le profit. Ils ne veulent que de l’argent et ne se préoccupent pas de l’intérêt des animaux”.Rien de nouveau sous le soleil, d’après lui. Depuis 2019, 20 animaux, dont 19 bélugas, y sont morts, selon un décompte de La Presse, journal canadien.Le parc assure qu’il s’agit de “morts naturelles”, mais les services de protection animale de l’Ontario enquêtent depuis cinq ans sur de possibles mauvais traitements.Une situation qui n’a fait qu’accentuer une tendance déjà observée dans de nombreux pays: le désintérêt croissant du public pour les spectacles de cétacés, perçus comme une forme d’exploitation animale.C’est d’ailleurs dans ce contexte que le Canada a adopté, en 2019, une loi rendant illégale la détention en captivité des baleines, des dauphins ou des marsouins. Et c’est sur cette législation que le gouvernement s’est appuyé pour rejeter leur transfert vers la Chine.Mais aujourd’hui, “les bélugas ont besoin d’un nouveau foyer. Le ministère a peut-être commis une erreur en rejetant les permis” pour un transfert vers le parc d’attractions Chimelong Ocean Kingdom en Chine, estime Phil Demers, car peu d’installations dans le monde sont capables d’accueillir autant de bélugas.- Le temps presse -Kristy Burgess a d’abord été serveuse à Marineland et après avoir assisté à la naissance d’un béluga, a décidé de devenir soigneuse. Travailler auprès de ces animaux était le rêve d’une vie et l’imbroglio actuel est, pour elle, un crève-coeur. “Il y a une poignée de baleines, trois en particulier, auxquelles je pense constamment et je me demande comment elles vont, car ce sont des animaux très sociables”, raconte-t-elle.”Elles étaient vraiment têtues, mais elles étaient géniales avec moi. Elles me manquent tellement”, ajoute l’ex-employée du parc.Alors dans ce contexte, parmi les pistes avancées émerge celle d’un sanctuaire marin, actuellement à l’étude en Nouvelle-Ecosse, dans l’est du Canada.”Nous devons trouver des moyens de collaborer pour offrir à ces animaux un environnement enrichissant, leur permettre de finir leur vie avec dignité”, insiste Charles Vinick, directeur du Whale Sanctuary Project.Une solution toutefois rejetée par beaucoup car considérée comme irréaliste, puisque les travaux n’ont pas débuté sur le site prévu. Le gouvernement a assuré mardi à l’AFP être disposé à examiner “rapidement” toute “autre proposition de transferts ou permis d’exportation”. Les défenseurs des animaux exhortent Ottawa à agir avant de nouveaux décès.

En France, les autorités inquiètes de l’influence de la nébuleuse MAGA

Avec le retour au pouvoir de Donald Trump, la droite radicale américaine s’est engagée dans une offensive idéologique hors de ses frontières, notamment en France où les autorités surveillent de près les manoeuvres d’influence de cette nébuleuse, à l’approche d’importantes d’échéances électorales.Viginum, le service gouvernemental chargé de détecter les ingérences numériques étrangères, n’a à ce jour documenté aucune action coordonnée émanant de la sphère trumpiste MAGA – acronyme du slogan du président américain “Make America Great Again”. Mais il existe une vraie préoccupation”, confie une source sécuritaire à l’AFP.Dans la sphère MAGA, mouvance traversée par d’importantes divergences d’opinions, certains entendent pousser en Europe l'”idéologie nationaliste ultra-conservatrice”, souligne Célia Belin, du centre de réflexion ECFR (European Council on Foreign Relations).L’administration américaine elle-même ne se prive pas de s’immiscer dans les affaires du Vieux continent.En juin, Donald Trump affirmait que l’Europe devait agir contre “l’immigration hors de contrôle”.Quelques mois plus tôt, en février, son vice-président, JD Vance, avait déjà attaqué avec virulence les pays européens dans un discours retentissant à Munich, avant d’échanger avec Alice Weidel, la dirigeante du parti d’extrême droite allemand AfD, à une semaine d’élections législatives.- “Laboratoire” -Les contacts des dirigeants américains avec “l’extrême droite internationale” sont beaucoup plus assumés que lors du premier mandat Trump (2017-2021), explique Nina Jankowicz, cofondatrice d’une organisation de lutte contre la désinformation après un court passage dans l’administration Biden en 2022: “Aujourd’hui, c’est une politique officielle”.Comme l’Allemagne, la France, qui tient des élections municipales au printemps 2026 puis présidentielle en 2027, fait partie des cibles.Pour Nathalie Loiseau, eurodéputée Renew (centre), “les éléments de langage de l’extrême droite européenne sont très souvent des copiés-collés de ce que l’on peut entendre du côté des MAGA”. Dernier exemple notable en date: l’offensive coordonnée de partis d’extrême droite au Parlement européen pour exiger une minute de silence pour l’Américain Charlie Kirk, l’influenceur MAGA assassiné en septembre 2025, et en proposant son nom pour le prix Sakharov pour la liberté d’expression. Une initiative portée par le groupe de l’eurodéputée française du parti Reconquête, Sarah Knafo. “Nous sommes confrontés à des enjeux très similaires” à ceux des Américains, assume-t-elle, en expliquant à l’AFP entretenir des contacts avec plusieurs acteurs de la sphère MAGA: “Ils sont pour nous un laboratoire de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas”.- Reconquête en phase, RN plus ambigu -Reconquête, dont le candidat Eric Zemmour a obtenu 7% des suffrages à la présidentielle de 2022, est le parti “le plus en phase avec certains pans de la rhétorique MAGA”, observe Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite française.Pour Marion Maréchal, autre eurodéputée d’extrême droite et ex-membre de Reconquête, le soutien de la sphère MAGA est “politique et médiatique”, affirme-t-elle à l’AFP.”La liberté sur les réseaux sociaux aide à établir ce contact, cette passerelle, et à nous renforcer les uns les autres pour avancer dans nos combats communs”, détaillait-elle début novembre, après avoir rencontré à Paris Alex Bruesewitz, conseiller média de la campagne de Trump et figure de la sphère MAGA.Son passage à Paris a été facilité par une association française, la Bourse Tocqueville, qui orchestre rencontres et échanges entre conservateurs des deux côtés de l’Atlantique. L’entité, dirigée par le couple franco-américain Kate et Alexandre Pesey, a notamment organisé une visite début mai à Paris de Kevin Roberts, président du cercle de réflexion conservateur Heritage Foundation, considéré comme le réservoir idéologique de la pensée trumpiste.Kevin Roberts expliquait alors vouloir tisser des liens avec des Européens qui souhaitent s’allier “avec des amis américains, afin de pouvoir ressusciter l’esprit de la civilisation occidentale”.Du côté du Rassemblement national, principal parti d’extrême droite français qui ambitionne de conquérir le pouvoir en 2027, l’attitude à l’égard de la sphère MAGA est plus ambiguë.”On a toujours dit qu’on voulait être une voix indépendante, qu’on n’est affilié ni aux uns, ni aux autres”, assure à l’AFP le vice-président du RN Louis Aliot, qui a assisté à l’investiture de Donald Trump ainsi qu’à l’hommage rendu à Charlie Kirk en septembre dans le Colorado.”On peut se trouver des points communs sur des thématiques telles que la lutte contre l’immigration et la protection des frontières” ou la dénonciation du “wokisme”, détaille M. Aliot.Mais il existe des différences: “Ils sont dans une dynamique qui mêle patriotisme et d’une certaine manière religion, qui nous est totalement étrangère”.Pour le camp trumpiste, “avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, c’est plus facile” qu’en France “car leurs partis (nationalistes, NDLR) sont davantage alignés avec l’agenda MAGA”, commente une source diplomatique française.- Rôle de la “Big Tech” -Pour faire circuler les narratifs MAGA en Europe, le rôle des plateformes “Big Tech” (Apple, Alphabet, Meta…) est fondamental, souligne Maud Quessard, spécialiste de politique étrangère américaine et chercheuse à l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire (Irsem).Le patron de Viginum, Marc-Antoine Brillant, a récemment appelé au Sénat à considérer les plateformes comme “des acteurs de la menace informationnelle”, capables “d’agir sur le débat public en France au travers de leurs algorithmes” ou de “l’abaissement des politiques de modération”.En Allemagne, plus de la moitié des contenus politiques recommandés sur X étaient favorables à l’AfD lors des élections législatives de février, selon l’ONG Global Witness. Le chiffre montait même à 78% sur la plateforme chinoise TikTok.La réponse publique des autorités françaises et européennes, qui craignent d’éventuelles mesures de rétorsion de Donald Trump, reste à ce stade timide.Le ministère français des Affaires étrangères a bien lancé en septembre le compte X “French response”, dont l’objectif est de réagir aux fausses informations visant la France sur les réseaux sociaux.Mais “pour l’instant, ce compte a une visibilité limitée” avec moins de 10.000 abonnés, observe le chercheur Julien Nocetti, spécialiste des questions de guerre informationnelle. Pas de quoi faire de l’ombre à l’influence numérique du patron de X, Elon Musk, un temps fervent soutien du président américain.tll-gbh-Dt-dab/sva/hba

As Ukraine battles for key city, pro-Russian accounts wage AI war

Fighting for control of Pokrovsk in Ukraine’s east is raging on, but in pro-Russian social media circles, Moscow has already won: viral, AI-generated videos depict a Ukrainian army in retreat, complete with fake, tearful soldiers.Russia has been trying to capture the logistics hub in the eastern Donetsk region for more than a year, intensifying its …

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Après le grand incendie de l’été dans l’Aude, des milliers de tonnes de bois à exploiter

Sur les collines des Corbières ravagées par le plus grand incendie survenu en France depuis un demi-siècle, des centaines d’arbres calcinés se dressent sous le soleil d’automne: un paysage désolé mais une ressource qui, en dépit du sinistre, reste exploitable.Stéphane Villarubias, directeur territorial de l’Office national des forêts (ONF), se penche sur un arbre à l’écorce noircie par le feu que ses équipes viennent de couper pour sécuriser une piste.Malgré la couche carbonisée, à l’intérieur “le bois est sain, on voit même encore un petit peu de résine qui coule, un petit peu de sève, donc, ça veut dire que la matière est totalement utilisable à ce stade”, note-t-il.En août dernier, un total de quelque 16.000 hectares répartis sur 17 communes a été parcouru par les flammes, ce qui correspond à une surface de végétation effectivement brûlée de 11.133 hectares, selon le décompte réalisé par l’ONF une fois le feu éteint.C’est le “mordor”, résume M. Villarubias, dans une allusion au pays noir, royaume de Sauron le maléfique, dans le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien.”On n’a jamais eu des volumes aussi conséquents, sauf dans les Landes avec l’incendie autour de la dune du Pilat”, souligne le patron de l’Office pour l’Aude, l’Ariège et les Pyrénées-Orientales, qui évalue a minima “entre 60 et 80.000 m3” la masse de bois à traiter.- Prêt à l’emploi -Sur son domaine d’intervention, à savoir les forêts domaniales, propriétés de l’Etat, et les forêts communales à la demande des collectivités, l’ONF cherche à “valoriser au mieux” cette ressource qui garde une valeur marchande.Elle est “transformable en plaquettes forestières (copeaux broyés) à destination de chaudières” ou “quand le bois est droit, il peut être scié pour faire des planches destinées à la fabrication de palettes”, détaille M. Villarubias.L’entreprise gardoise Environnement Bois Energie (EBE) s’est peu à peu spécialisée dans ce matériau ingrat, dont ne veulent pas les scieries ou les papeteries. “Depuis quinze ans, tous les grands incendies, de La Clape (un des massifs de l’Aude, NDLR) à Carcassonne, c’est nous qui les avons traités”, explique à l’AFP son directeur Bernard Philip.”Ce matin, précise-t-il, on avait deux camions à Toulouse chez Airbus”, où les plaquettes vont être brûlées dans les chaudières du géant aéronautique. Ainsi réutilisé le bois issu des incendies possède un avantage non négligeable: il est déjà sec et prêt à l’emploi, ce qui évite un stockage coûteux. D’ailleurs, rappelle M. Philip, le prix du bois énergie “varie selon le taux d’humidité. Les bois brûlés ont un taux d’humidité plus bas, donc on les vend mieux”, autour 60 à 70 euros la tonne.- “Energie verte” -Dans le cas du grand feu des Corbières, EBE n’a pas acheté de bois via l’ONF, mais l’entreprise intervient déjà depuis plusieurs semaines dans des forêts de propriétaires privés, là où le sinistre estival a été le plus important avec pour conséquence des “dizaines de milliers de tonnes de bois” touchées, selon M. Philip.”Ils m’enlèvent tous les bois brûlés de mon exploitation (…) je n’ai pas à faire le travail, et en contrepartie, ils récupèrent le bois pour pouvoir l’exploiter”, indique Laurent Lignère, viticulteur à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, qui y voit “un réel partenariat”. Et surtout, dit-il à l’AFP, “c’est une démarche vertueuse, on va brûler du bois qui était voué à la destruction, il allait pourrir sur place”. “C’est quelque part de l’énergie verte”, estime l’exploitant, dans l’une des communes les plus touchées par le feu.Côté ONF, l’opération de valorisation se poursuit également, même si, compte tenu de la physionomie du terrain, toutes les surfaces brûlées ne seront pas exploitables. Après avoir cartographié et localisé les volumes à commercialiser, une première mise aux enchères a eu lieu, permettant de vendre environ 13.000 m3 de bois.Deux autres vont suivre prochainement. A terme, les ressources générées retomberont pour partie dans l’escarcelle des communes sinistrées “pour des investissements, soit en forêt, soit sur la voirie”, selon M. Villarubias, pour des aménagements ou l’achat de citernes, permettant de mieux lutter contre les incendies.

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Après le grand incendie de l’été dans l’Aude, des milliers de tonnes de bois à exploiter

Sur les collines des Corbières ravagées par le plus grand incendie survenu en France depuis un demi-siècle, des centaines d’arbres calcinés se dressent sous le soleil d’automne: un paysage désolé mais une ressource qui, en dépit du sinistre, reste exploitable.Stéphane Villarubias, directeur territorial de l’Office national des forêts (ONF), se penche sur un arbre à l’écorce noircie par le feu que ses équipes viennent de couper pour sécuriser une piste.Malgré la couche carbonisée, à l’intérieur “le bois est sain, on voit même encore un petit peu de résine qui coule, un petit peu de sève, donc, ça veut dire que la matière est totalement utilisable à ce stade”, note-t-il.En août dernier, un total de quelque 16.000 hectares répartis sur 17 communes a été parcouru par les flammes, ce qui correspond à une surface de végétation effectivement brûlée de 11.133 hectares, selon le décompte réalisé par l’ONF une fois le feu éteint.C’est le “mordor”, résume M. Villarubias, dans une allusion au pays noir, royaume de Sauron le maléfique, dans le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien.”On n’a jamais eu des volumes aussi conséquents, sauf dans les Landes avec l’incendie autour de la dune du Pilat”, souligne le patron de l’Office pour l’Aude, l’Ariège et les Pyrénées-Orientales, qui évalue a minima “entre 60 et 80.000 m3” la masse de bois à traiter.- Prêt à l’emploi -Sur son domaine d’intervention, à savoir les forêts domaniales, propriétés de l’Etat, et les forêts communales à la demande des collectivités, l’ONF cherche à “valoriser au mieux” cette ressource qui garde une valeur marchande.Elle est “transformable en plaquettes forestières (copeaux broyés) à destination de chaudières” ou “quand le bois est droit, il peut être scié pour faire des planches destinées à la fabrication de palettes”, détaille M. Villarubias.L’entreprise gardoise Environnement Bois Energie (EBE) s’est peu à peu spécialisée dans ce matériau ingrat, dont ne veulent pas les scieries ou les papeteries. “Depuis quinze ans, tous les grands incendies, de La Clape (un des massifs de l’Aude, NDLR) à Carcassonne, c’est nous qui les avons traités”, explique à l’AFP son directeur Bernard Philip.”Ce matin, précise-t-il, on avait deux camions à Toulouse chez Airbus”, où les plaquettes vont être brûlées dans les chaudières du géant aéronautique. Ainsi réutilisé le bois issu des incendies possède un avantage non négligeable: il est déjà sec et prêt à l’emploi, ce qui évite un stockage coûteux. D’ailleurs, rappelle M. Philip, le prix du bois énergie “varie selon le taux d’humidité. Les bois brûlés ont un taux d’humidité plus bas, donc on les vend mieux”, autour 60 à 70 euros la tonne.- “Energie verte” -Dans le cas du grand feu des Corbières, EBE n’a pas acheté de bois via l’ONF, mais l’entreprise intervient déjà depuis plusieurs semaines dans des forêts de propriétaires privés, là où le sinistre estival a été le plus important avec pour conséquence des “dizaines de milliers de tonnes de bois” touchées, selon M. Philip.”Ils m’enlèvent tous les bois brûlés de mon exploitation (…) je n’ai pas à faire le travail, et en contrepartie, ils récupèrent le bois pour pouvoir l’exploiter”, indique Laurent Lignère, viticulteur à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, qui y voit “un réel partenariat”. Et surtout, dit-il à l’AFP, “c’est une démarche vertueuse, on va brûler du bois qui était voué à la destruction, il allait pourrir sur place”. “C’est quelque part de l’énergie verte”, estime l’exploitant, dans l’une des communes les plus touchées par le feu.Côté ONF, l’opération de valorisation se poursuit également, même si, compte tenu de la physionomie du terrain, toutes les surfaces brûlées ne seront pas exploitables. Après avoir cartographié et localisé les volumes à commercialiser, une première mise aux enchères a eu lieu, permettant de vendre environ 13.000 m3 de bois.Deux autres vont suivre prochainement. A terme, les ressources générées retomberont pour partie dans l’escarcelle des communes sinistrées “pour des investissements, soit en forêt, soit sur la voirie”, selon M. Villarubias, pour des aménagements ou l’achat de citernes, permettant de mieux lutter contre les incendies.

Espionnage et ingérence au profit de la Russie: trois personnes écrouées à Paris

Trois personnes ont été mises en examen et écrouées à Paris dans le cadre d’une double affaire d’espionnage économique au profit de Moscou et d’ingérence après la découverte d’affiches prorusses sur l’Arc de triomphe.L’un des mis en examen, Vyacheslav P., un Russe de 40 ans, a été reconnu par vidéosurveillance en train de coller début septembre ces affiches à la gloire de la Russie, a précisé le parquet, interrogé sur des informations dévoilées par Le Parisien et Intelligence Online.Il en aurait ensuite rendu compte au téléphone à la fondatrice de l’association SOS Donbass, une Franco-Russe de 40 ans soupçonnée d’avoir approché des cadres d’entreprises françaises pour obtenir des renseignements économiques.Cette dernière, Anna Novikova, née en Sibérie, était depuis au moins le début de l’année dans le radar de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Le contre-espionnage avait détecté “des agissements susceptibles de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation”, ce qui avait conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire. Un juge d’instruction a ensuite été désigné, en mars, enquêtant notamment pour “intelligence avec une puissance étrangère”, un délit puni de 10 ans d’emprisonnement. La troisième personne écrouée est un homme de 63 ans né en Seine-Saint-Denis, Vincent P.Un quatrième mis en examen, Bernard F., 58 ans, né à Paris, a pu pour sa part échapper à la détention provisoire.Mais il a été placé sous un strict contrôle judiciaire, qui l’oblige à pointer une fois par semaine au commissariat et remettre ses papiers d’identité, mais lui interdit aussi toute activité associative en lien avec “la politique internationale de la France, la politique de la Russie ou l’aide aux personnes en raison du conflit armé russo-ukrainien”.- Affiches et collectes -L’association, qui servait selon les soupçons de la DGSI de couverture à ces activités d’espionnage et de déstabilisation, baptisée SOS Donbass pour “Sud Ouest solidarité Donbass”, avait été déclarée en septembre 2022 auprès de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.Elle se présente comme une organisation d’aide humanitaire, qui organise des collectes de fonds pour des convois d’aide aux civils de cette région de l’Est de l’Ukraine déchirée par la guerre. Son site internet fournit également des affiches prêtes à imprimer avec le slogan “La Russie n’est pas mon ennemie”.Les affaires de possible ingérence étrangère se sont multipliées ces derniers mois en France, depuis les mains rouges sur le Mur des Justes au Mémorial de la Shoah et des cercueils au pied de la tour Eiffel en 2024.Fin avril, le Mémorial de la Shoah avait été visé, ainsi que trois synagogues, par des jets de peinture. Trois Serbes avaient été mis en examen et écroués à Paris, suspectés d’avoir dégradé ces lieux “dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère”, possiblement la Russie.En septembre, des têtes de porc, animal considéré comme impur par l’islam, avaient été déposées devant des mosquées, à Paris et en région parisienne, “par des personnes de nationalité étrangère qui ont aussitôt quitté le territoire”, selon le parquet. Le ministère public avait dénoncé “une volonté manifeste de provoquer le trouble au sein de la nation”.En octobre, quatre hommes avaient par ailleurs été écroués, soupçonnés d’être impliqués dans un projet d’action à l’encontre d’un opposant russe réfugié politique en France.

Bygmalion: la Cour de cassation va dire si la condamnation de Sarkozy est définitive

La Cour de cassation se prononce mercredi sur le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bygmalion, faisant peser le couperet d’une deuxième condamnation pénale définitive au-dessus de l’ex-président, qui affrontera au printemps le procès libyen en appel.Passée au second plan avec l’incarcération de l’ancien chef de l’État à la prison parisienne de la Santé, cette procédure en cassation, qui a suspendu la peine prononcée à son encontre, est l’ultime recours en droit français dans ce dossier.Si la Cour de cassation rejette le pourvoi, comme l’a préconisé l’avocate générale à l’audience du 8 octobre, l’affaire Bygmalion deviendra la deuxième condamnation pénale définitive au casier judiciaire de Nicolas Sarkozy, après celle de l’affaire des écoutes.En revanche, si elle reconnaît le bien-fondé de la requête, la plus haute juridiction française, qui juge le seul respect du droit et non le fond des dossiers, pourrait ordonner un nouveau procès.Dans l’affaire Bygmalion, Nicolas Sarkozy a été condamné le 14 février 2024 par la cour d’appel de Paris à un an d’emprisonnement dont six mois ferme pour le financement illégal de sa campagne présidentielle perdue de 2012.Dans ce dossier, les investigations ont révélé que, pour masquer l’explosion des dépenses de sa campagne – près de 43 millions d’euros pour un maximum autorisé de 22,5 millions -, un système de double facturation avait été mis en place imputant à l’UMP (devenue LR), sous couvert de conventions fictives, une grosse partie du coût des meetings.Contrairement à ses coprévenus, l’ex-chef de l’État n’était pas mis en cause pour ce système de fausses factures mais comme bénéficiaire, en tant que candidat, d’un financement politique illégal.En première instance comme en appel, Nicolas Sarkozy a contesté “vigoureusement toute responsabilité pénale”, dénonçant “fables” et “mensonges”.Sa peine en appel, dont la cour avait ordonné l’aménagement pour la partie ferme (bracelet électronique, semi-liberté…), était légèrement inférieure à celle d’un an d’emprisonnement ferme prononcée en première instance en 2021.- Perspectives judiciaires -Trois des dix condamnés en appel du procès Bygmalion se sont joints au pourvoi: le directeur de campagne, Guillaume Lambert, et les ex-cadres de l’UMP Eric Cesari et Pierre Chassat.En décembre 2024, la Cour de cassation avait déjà rendu définitive la condamnation de Nicolas Sarkozy à un an d’emprisonnement ferme sous bracelet électronique pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes, également appelée Bismuth.L’ancien champion de la droite, aujourd’hui âgé de 70 ans, l’a porté entre février et mai, avant l’obtention d’une libération conditionnelle avant mi-peine, notamment en raison de son âge.Une nouvelle condamnation définitive pourrait compliquer encore davantage les perspectives judiciaires de Nicolas Sarkzoy, qui se prépare pour le procès en appel du dossier libyen prévu du 16 mars au 3 juin.Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris l’a condamné à cinq ans de prison pour avoir sciemment laissé ses collaborateurs démarcher la Libye du dictateur Mouammar Kadhafi pour solliciter un financement occulte de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.Pour déterminer sa peine, le tribunal de Paris avait tenu compte de l’affaire des écoutes, reprochant dans son jugement à M. Sarkozy d’avoir “relativisé cette condamnation” en “minimisant la gravité des faits”, mais avait en revanche écarté la condamnation Bygmalion en raison de son caractère non-définitif.Nicolas Sarkozy, qui clame son innocence, a été incarcéré pendant trois semaines à la Santé, une détention inédite pour un ex-président dans l’histoire de la République française et qui a suscité de vifs débats.La cour d’appel de Paris l’a remis en liberté sous contrôle judiciaire le 10 novembre. L’ex-président va relater cette expérience carcérale dans un livre, “Le Journal d’un prisonnier”, qui paraîtra un mois exactement après sa sortie de prison.