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Washington secoue le sommet sur l’énergie en fustigeant les politiques anti-fossiles

Les Etats-Unis ont fustigé jeudi les politiques hostiles aux énergies fossiles, les qualifiant de “néfastes et dangereuses”, au premier jour du sommet de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur la sécurité énergétique, à Londres, s’opposant fermement aux pays qui veulent tourner la page.”Certains veulent réglementer toutes les formes d’énergie, sauf les soi-disant renouvelables, jusqu’à leur disparition complète, au nom de la neutralité carbone. Nous nous opposons à ces politiques néfastes et dangereuses”, a déclaré Tommy Joyce, secrétaire adjoint par intérim à l’Energie pour les affaires internationales.Une critique à peine voilée de l’administration Trump sur l’AIE, devenue boussole de la transition énergétique: en 2021, cette agence née en 1974 après le premier choc pétrolier avait ulcéré les pétroliers en affirmant qu’il fallait renoncer immédiatement à tout nouveau projet hydrocarbure face au réchauffement climatique.Les représentants d’une soixantaine de pays et d’une cinquantaine d’entreprises ont planché jeudi sur l’avenir de la sécurité énergétique, au moment où la planète est secouée par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, les droits de douane américains, ainsi que le climato-scepticisme du président Donald Trump.La Chine, l’Arabie saoudite ou la Russie ne sont pas représentées, tandis que les Etats-Unis n’ont envoyé que des secrétaires d’Etat adjoints par intérim à ce sommet de deux jours co-présidé par le Royaume-Uni.- “Nous faire chanter” -La matinée a été marquée par le discours plus modéré qu’à l’accoutumée du directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, chantre de la transition énergétique, qui a présenté le pétrole et le gaz comme “des éléments clés (du) mix énergétique”.”Ils le resteront dans les années à venir”, a-t-il ajouté, sans évoquer les prévisions de son agence, qui annonçait en 2023 un pic de la demande d’énergies fossiles avant 2030.Il a aussi souligné que l’essor des énergies bas carbone faisait naître “un nouveau défi”: l’approvisionnement en métaux critiques indispensable à la transition énergétique, mais qui se trouvent principalement en Chine.Plus de 40 ans après le premier choc pétrolier, “ces dernières années nous ont montré que la sécurité énergétique ne doit pas être considérée comme acquise”, a-t-il poursuivi. “L’Europe ne doit plus jamais être dans une position où la Russie pense pouvoir nous faire chanter avec de l’énergie”, a renchéri le Premier ministre britannique Keir Starmer.Les robinets de gaz russe se sont progressivement fermés après l’invasion de l’Ukraine en 2022. L’Europe a depuis diversifié ses approvisionnements mais est devenue très dépendante du gaz liquéfié acheminé par bateau de Russie, son deuxième fournisseur après les Etats-Unis.- “Fantasme” -Pour l’Europe, l’indépendance passe par les “énergies propres et produites localement”, a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula van der Leyen qui présentera le 6 mai “une feuille de route, assortie de mesures concrètes visant à mettre fin progressivement” aux importations de carburants fossiles russes.Face aux menaces persistantes, Fatih Birol a préconisé trois “règles d’or”: la “diversification” des sources d’énergie, la “prévisibilité” des politiques et la “coopération” entre Etats.Les investissements dans l’énergie sont le plus souvent gigantesques et pensés à long terme. Or, “si les politiques ne sont pas prévisibles”, elles créent “de l’incertitude” et donc “un problème majeur pour les investisseurs”, a-t-il souligné.Fatih Birol et le ministère britannique de l’Energie Ed Miliband ont aussi appelé à jouer la carte du “multilatéralisme”, au moment où Donald Trump entend se retirer des Etats-Unis de l’Accord de Paris et de plusieurs instances de l’ONU.De manière inattendue, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait salué mercredi la tenue du sommet, jugeant “positif de voir l’AIE se recentrer sur la sécurité énergétique”, son “objectif fondamental”.Car le cartel, qui avait qualifié la sortie des énergies fossiles de “fantasme”, reproche à cette agence de l’OCDE, qui réunit les pays développés, de promouvoir des scénarios de neutralité carbone “irréalistes”.

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L’union fait la force des femelles bonobos

Elles ont moins de force que les mâles et pourtant les femelles bonobos ont un statut social plus élevé dans ces communautés de primates, qu’une nouvelle étude explique par leur capacité à former des coalitions.Avec les chimpanzés, les bonobos sont nos plus proches cousins dans l’ordre des primates. Mais ils se “distinguent de toutes les autres espèces de grands singes par le fait que les femelles occupent un rang élevé dans leur communauté”, rappelle l’étude parue jeudi dans Nature Communications Biology.Pour preuve, ce sont les femelles “qui décident quand et avec qui s’accoupler”, décrit un communiqué de l’Institut Max Planck sur le comportement animal, auquel est affilié une superviseure de l’étude, Barbara Fruth.Ce sont elles aussi qui ont priorité d’accès aux nourritures les plus prisées, “pendant que les mâles traînent dans les arbres en attendant leur tour”.Pourtant, un dimorphisme sexuel marqué fournit un avantage physique aux mâles, qui explique par exemple la domination incontestée de ces derniers chez les chimpanzés.L’étude interroge le mécanisme d’évolution menant des femelles à dominer largement un groupe, “un phénomène rare chez les animaux sociaux”, et propre à certaines espèces. Comme les hyènes tachetées, où les femelles ont la même dimension, et la même force, que les mâles.Plusieurs hypothèses pouvaient expliquer le phénomène, mais “aucune n’avait été testée chez des bonobos sauvages vivant dans leur jungle”, selon Barbara Fruth.Une équipe internationale de chercheurs a fouillé, sous la direction de Martin Surbeck à l’Université d’Harvard, trente ans de données collectées sur six communautés de bonobos de la République démocratique du Congo, leur seul pays d’habitat sauvage.Avec pour résultat qu'”autant que l’on sache, c’est la première preuve que la solidarité entre femelles peut inverser la structure de pouvoir favorisant les mâles, qui caractérise de nombreuses communautés de mammifères”, selon Martin Surbeck, cité dans le communiqué.- En quelques secondes -En étudiant près de 1.800 situations de conflit, dont plus de la moitié a été remportée par des femelles, ils ont écarté deux hypothèses. Celle de l’auto-organisation, où une forte proportion de mâles débouche sur un grand nombre de conflits entre eux, qui laisse un espace à des femelles pour s’affirmer. Et celle du contrôle sur la reproduction, où l’absence de signes extérieurs de la période de fertilité d’une femelle incite les mâles à en rabattre.Restait celle de la coalition, déjà décrite épisodiquement dans des communautés de bonobos, où les femelles se liguent contre un mâle agressant une de leurs congénères ou son petit.       Une situation “qui n’est pas la règle”, selon Barbara Fruth, mais qui fait que “les femelles bénéficient d’un statut élevé plutôt que d’une domination incontestée”.Statut qu’elles peuvent défendre férocement, avec d’abord des concerts de hurlements si puissants qu'”on s’en bouche les oreilles”, selon la chercheuse. Et au besoin une véritable poursuite du mâle jugé fautif, avec une correction dont les séquelles peuvent être fatales. Cette coalition, qui se forme en quelques secondes, est suffisamment dissuasive pour que les mâles “n’essaient pas de dépasser les bornes”, selon Barbara Fruth.Elle est d’autant plus surprenante que chez les bonobos, ce sont les femelles qui migrent le plus souvent d’une communauté vers une autre. Ce qui exclut l’explication de formation de bandes liées par une même origine. pcl/grd/hdz

Une lycéenne mortellement poignardée et trois blessés dans une attaque dans un lycée privé de Nantes

Une lycéenne a été mortellement poignardée et trois autres lycéens ont été blessés jeudi à la mi-journée dans un collège-lycée privé, à Nantes, par un élève interpellé peu après les faits, suscitant une vive émotion.Les faits se sont déroulés vers 12H30. Un élève armé d’un couteau s’est attaqué à quatre de ses camarades, avant d’être maîtrisé par le corps enseignant et interpellé, selon les tout premiers éléments de l’enquête.”J’adresse mes pensées émues aux familles, aux lycéens et à toute la communauté éducative dont la Nation partage le choc et la peine. Par leur intervention, des professeurs ont sans doute empêché d’autres drames. Leur courage force le respect”, a réagi sur X Emmanuel Macron. Dans un communiqué, le Premier ministre François Bayrou a appelé à “un sursaut collectif” face à la “violence endémique” dans “une partie de notre jeunesse”, disant vouloir “une intensification des contrôles” aux abords des écoles.Le chef du gouvernement veut également que “des propositions concrètes en matière de prévention, de réglementation et de répression, lui soient soumises sous quatre semaines” autour des “violences commises par les mineurs avec des armes blanches”.Les ministres de l’Education Elisabeth Borne et de l’Intérieur Bruno Retailleau sont arrivés sur place vers 17H30.La conférence de presse du procureur de la République de Nantes, initialement prévue en fin de journée, a été repoussée.Sollicité par l’AFP, le Parquet national antiterroriste a indiqué être “en évaluation” pour savoir s’il se saisissait de l’enquête.Sur place, la rue menant à l’établissement est bouclée par un périmètre de sécurité surveillé par de nombreux policiers et des militaires de Vigipirate, a constaté l’AFP sur place.Des parents inquiets étaient présents aux abords du lycée et embrassaient leur enfant collégien à leur sortie. Les lycéens sortaient eux au compte-goutte, selon une correspondante de l’AFP.- 13 pages -Une collégienne, que l’AFP a pu joindre, a livré un premier témoignage. “J’étais au self avec mes amies et on nous a dit qu’un lycéen avait poignardé des élèves de seconde dans plusieurs classes. On nous a demandés de ne pas sortir du self pendant une vingtaine de minutes puis on nous a confinés dans un gymnase”, a déclaré à l’AFP une collégienne de 3e.”Le lycéen, les gens le connaissaient comme dépressif, il disait qu’il adorait Hitler. Il a envoyé un mail de 13 pages à tout le monde pour expliquer tous ses problèmes à midi”, a-t-elle ajouté.L., collégien de troisième, s’est lui retranché dans les toilettes peu après l’attaque. “On a vu des adultes qui bloquaient la porte du lycée et quand on s’est rapprochés, ils ont hurlé +cassez-vous y a quelqu’un avec un couteau+. On a couru aux toilettes pour se cacher et on a entendu une fille hurler”, a-t-il dit.”Après on a été regroupés dans une salle polyvalente où il y a une grande baie vitrée. On a vu la police arriver et les pompiers ensuite. Le lycéen, les gens le connaissaient parce qu’il était bizarre, il suivait des groupes néo-nazis sur les réseaux. On est tous un peu choqués”, a-t-il ajouté.Un lycéen a transmis à l’AFP le manifeste du tueur présumé, où il évoque “la mondialisation (qui) a transformé notre système en une machine à décomposer l’humain”, revendiquant une “révolte biologique” afin que “l’équilibre naturel, même cruel” reprenne “sa place” contre “l’écocide globalisé”.- “Horreur” -La maire de Nantes Johanna Rolland (PS) a fait part de son “émotion” face au “drame atroce survenu au collège-lycée Notre Dame de Toutes Aides”. “Mes pensées et mon soutien aux victimes et à leurs proches face à l’horreur qui les frappe”, a écrit l’élue sur X.”Face à cette violence inouïe, nous appelons à une prise de conscience collective sur l’importance de garantir la sécurité dans nos établissements scolaires”, a réagi le syndicat étudiant Uni, classé à droite.Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale de la fédération CFDT Éducation, a estimé que “l’école” était “endeuillée”.”Ce qui est redoutable c’est que c’est un élève de l’établissement. C’est impossible de tout contrôler et c’est impossible de fouiller tous les sacs de tous les établissements”, a-t-elle dit à l’AFP. Notre-Dame de Toutes-Aides est un établissement scolaire privé sous contrat situé dans l’est de Nantes qui accueille environ 2.000 élèves, de l’école maternelle au lycée, d’après son site internet.Les meurtres à l’intérieur des établissements scolaires restent rares. En février 2023, un lycéen avait poignardé son enseignante avec un couteau de cuisine dans un établissement privé de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-atlantiques).mas-all-sm-cor-gd-ved/mb/CBN

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“Révolutionnaire”: la station polaire de Tara baptisée à Lorient

Un navire “révolutionnaire pour la science”: la Tara Polar station, observatoire scientifique dérivant sur la banquise du pôle Nord, a été baptisée jeudi à Lorient, avant son départ en 2026 pour une première mission sur un océan Arctique encore largement inexploré.Qualifié de “station spatiale internationale des glaces”, ce laboratoire flottant en aluminium, en forme d’igloo posé sur une grosse bouée, a été conçu pour résister à des conditions presque aussi extrêmes que dans l’espace.Avec ses 110 tonnes d’aluminium, son éolienne et ses panneaux solaires, ce concentré de technologie peut résister à la pression de la glace de mer et supporter des températures de -52°C, dans une des zones les plus isolées de la planète.Un “projet incroyable, un peu fou”, a confirmé le spationaute Thomas Pesquet, parrain du navire. “Il reste plein d’aventures à faire sur Terre, pas besoin d’aller dans l’espace: on a fait beaucoup plus d’expéditions dans l’espace que dans l’océan Arctique.”Les expéditions scientifiques hivernales, en dérive sur l’océan Arctique, se comptent en effet sur les doigts d’une main. “C’est trop hostile comme conditions pour les scientifiques”, explique Chris Bowler, biologiste (ENS/CNRS) et directeur adjoint de la première expédition Tara Polaris I.”Nous faisons quelque chose de révolutionnaire pour la science”, souligne le chercheur, car “nous avons très peu d’informations sur ce qui se passe là-bas durant l’hiver et même durant la plus grande partie de l’année”.”Nous sommes allés sur la lune (…) et au fond des océans plusieurs fois. Mais être dans l’Arctique central est plutôt rare d’un point de vue scientifique”, insiste-t-il.- “Prisonniers volontaires des glaces”-Après une série d’essais en 2025, la station polaire doit entamer sa première mission en août 2026 et dériver sur la banquise du pôle Nord pendant 350 à 500 jours, à une vitesse moyenne de 10 km par jour. Dix expéditions du même type sont prévues entre 2026 et 2045.Le navire embarquera 12 personnes en hiver (dont 6 scientifiques) et 18 en été. Les volontaires devront affronter quatre mois de nuit totale, le confinement, le froid extrême (-25°C en moyenne) mais aussi la présence d’ours polaires.”Ils seront prisonniers volontaires des glaces. Leur seule bouée sera ce bateau au milieu d’une étendue de glace”, résume Clémentine Moulin, directrice des expéditions à la Fondation Tara océan. Grâce à un trou aménagé dans la coque et aux multiples instruments embarqués, les scientifiques prélèveront des milliers d’échantillons dans la colonne d’eau (jusqu’à 2.500 mètres de profondeur), l’atmosphère et dans les multiples cavités de la banquise.”En général, on pense qu’il n’y a pas de vie dans la glace de mer. En fait, c’est un écosystème très riche qu’on connaît très peu. C’est une sorte d’éponge avec des bulles, des canaux et de l’eau très salée. On ne sait pas comment des organismes survivent dans des conditions si hostiles”, décrit Chris Bowler.Chaque expédition devrait rapporter environ 20.000 échantillons. “Ça va changer radicalement la connaissance”, souligne le chercheur.Les 30 centres de recherche de 12 pays associés à la première expédition vont notamment étudier l’influence du changement climatique sur cet océan qui se réchauffe trois à quatre fois plus vite que le reste de la planète et voit sa banquise s’amenuiser.”L’Arctique, c’est une sentinelle du réchauffement climatique. Voir comment cette transition se passe au niveau de la biodiversité, c’est super important pour préparer ce qui va nous arriver plus tard en Europe”, estime Romain Troublé, directeur de la Fondation Tara océan. La nouvelle station polaire, qui a coûté 21 millions d’euros, a bénéficié de 13 millions d’euros de fonds publics. 

“Révolutionnaire”: la station polaire de Tara baptisée à Lorient

Un navire “révolutionnaire pour la science”: la Tara Polar station, observatoire scientifique dérivant sur la banquise du pôle Nord, a été baptisée jeudi à Lorient, avant son départ en 2026 pour une première mission sur un océan Arctique encore largement inexploré.Qualifié de “station spatiale internationale des glaces”, ce laboratoire flottant en aluminium, en forme d’igloo posé sur une grosse bouée, a été conçu pour résister à des conditions presque aussi extrêmes que dans l’espace.Avec ses 110 tonnes d’aluminium, son éolienne et ses panneaux solaires, ce concentré de technologie peut résister à la pression de la glace de mer et supporter des températures de -52°C, dans une des zones les plus isolées de la planète.Un “projet incroyable, un peu fou”, a confirmé le spationaute Thomas Pesquet, parrain du navire. “Il reste plein d’aventures à faire sur Terre, pas besoin d’aller dans l’espace: on a fait beaucoup plus d’expéditions dans l’espace que dans l’océan Arctique.”Les expéditions scientifiques hivernales, en dérive sur l’océan Arctique, se comptent en effet sur les doigts d’une main. “C’est trop hostile comme conditions pour les scientifiques”, explique Chris Bowler, biologiste (ENS/CNRS) et directeur adjoint de la première expédition Tara Polaris I.”Nous faisons quelque chose de révolutionnaire pour la science”, souligne le chercheur, car “nous avons très peu d’informations sur ce qui se passe là-bas durant l’hiver et même durant la plus grande partie de l’année”.”Nous sommes allés sur la lune (…) et au fond des océans plusieurs fois. Mais être dans l’Arctique central est plutôt rare d’un point de vue scientifique”, insiste-t-il.- “Prisonniers volontaires des glaces”-Après une série d’essais en 2025, la station polaire doit entamer sa première mission en août 2026 et dériver sur la banquise du pôle Nord pendant 350 à 500 jours, à une vitesse moyenne de 10 km par jour. Dix expéditions du même type sont prévues entre 2026 et 2045.Le navire embarquera 12 personnes en hiver (dont 6 scientifiques) et 18 en été. Les volontaires devront affronter quatre mois de nuit totale, le confinement, le froid extrême (-25°C en moyenne) mais aussi la présence d’ours polaires.”Ils seront prisonniers volontaires des glaces. Leur seule bouée sera ce bateau au milieu d’une étendue de glace”, résume Clémentine Moulin, directrice des expéditions à la Fondation Tara océan. Grâce à un trou aménagé dans la coque et aux multiples instruments embarqués, les scientifiques prélèveront des milliers d’échantillons dans la colonne d’eau (jusqu’à 2.500 mètres de profondeur), l’atmosphère et dans les multiples cavités de la banquise.”En général, on pense qu’il n’y a pas de vie dans la glace de mer. En fait, c’est un écosystème très riche qu’on connaît très peu. C’est une sorte d’éponge avec des bulles, des canaux et de l’eau très salée. On ne sait pas comment des organismes survivent dans des conditions si hostiles”, décrit Chris Bowler.Chaque expédition devrait rapporter environ 20.000 échantillons. “Ça va changer radicalement la connaissance”, souligne le chercheur.Les 30 centres de recherche de 12 pays associés à la première expédition vont notamment étudier l’influence du changement climatique sur cet océan qui se réchauffe trois à quatre fois plus vite que le reste de la planète et voit sa banquise s’amenuiser.”L’Arctique, c’est une sentinelle du réchauffement climatique. Voir comment cette transition se passe au niveau de la biodiversité, c’est super important pour préparer ce qui va nous arriver plus tard en Europe”, estime Romain Troublé, directeur de la Fondation Tara océan. La nouvelle station polaire, qui a coûté 21 millions d’euros, a bénéficié de 13 millions d’euros de fonds publics. 

Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l’Intérieur annonce 21 arrestations dans “le haut du spectre”

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au “haut du spectre” du narcobanditisme marseillais, lors d’un déplacement à Marseille.Une opération “a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille”, qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d’une conférence de presse.Les personnes arrêtées sont de “hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane”, “pas du menu fretin”, a-t-il insisté: ce “ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme”, a insisté M. Retailleau.Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.Toutes ces interpellations jeudi matin n’ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des “ramifications nationales mais avec des racines marseillaises”, a ajouté le ministre sans plus de détail. Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, “un coup dur”, “sinon mortel”, porté à ce réseau. La cité de la Castellane, vaste ensemble d’immeubles blancs en bordure d’autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s’y était rendu pour lancer des opérations “place nette XXL” contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.Ce coup de filet n’a a priori “pas de lien” avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d’identité.Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d’étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d’une opération “massive” et “visible”.

Fonction publique: Bayrou exhorte à maitriser les mesures catégorielles

La masse salariale des agents de la fonction publique a atteint 107 milliards d’euros en 2024, en hausse de 6,7% et la “maitrise” de ces dépenses, en particulier les mesures catégorielles, doit “impérativement être renforcée”, selon une circulaire du Premier ministre adressée au gouvernement et diffusée jeudi.Emplois, crédits, masse salariale: une circulaire de François Bayrou exhorte le gouvernement à la rigueur dans l’exécution du budget, et en particulier concernant les “dépenses catégorielles”, des mesures décidées par les ministères et ciblées en faveur de certaines catégories d’agents publics dans la police, la justice, l’éducation par exemple.”Au titre de la seule année 2024, les mesures catégorielles se sont traduites par une hausse de 3,7 milliards d’euros de la masse salariale de l’Etat”, peut-on lire dans ce document, et elles représentent une enveloppe de crédits “nettement supérieure à celle consacrée aux mesures générales”. Si ces politiques ciblées peuvent être “légitimes”, afin notamment de “mieux reconnaitre certaines missions essentielles ou de remédier à des difficultés d’attractivité de certains métiers”, elles peuvent également “être source d’inégalités si elles ne s’inscrivent pas dans une approche d’ensemble”, peut-on lire.  D’autre part, ces mesures sont pérennisées dans les dépenses de masse salariale dès l’année suivant leur mise en oeuvre et ont pour conséquence une augmentation des dépenses de personnel à long terme, relève le Premier ministre, qui exhorte à “respecter les enveloppes budgétées” et de “limiter les hausses sur les exercices suivants”. Il s’agit d’un rappel de “quelques règles de bon sens”, notamment que “les mesures catégorielles doivent faire l’objet d’un accord préalable, en particulier pour respecter une cohérence interministérielle”, a indiqué à l’AFP Laurent Marcangeli, ministre de la Fonction publique.A l’avenir, les ministres sont invités à justifier d’éventuelles futures demandes de mesures catégorielles notamment par une “gestion prévisionnelle des emplois et des compétences”, la “situation démographique”, “l’attractivité des missions”.Les demandes devront également être assorties de propositions visant à “simplifier le cadre statutaire, indiciaire et indemnitaire”, sans surcoût. Et ces propositions pourront aboutir à “supprimer des régimes indemnitaires obsolètes”, ou à envisager des “fusions de corps”, peut-on également lire. 

A Madagascar, Macron veut créer les “conditions” du “pardon” de la colonisation

Le président français Emmanuel Macron veut créer les “conditions” du “pardon” pour la colonisation de Madagascar, en restituant des restes humains emblématiques de ces “pages sanglantes et tragiques” et en engageant un travail de mémoire commun à travers une commission mixte d’historiens.Il a annoncé jeudi l’installation d’une “commission mixte franco-malgache d’historiens autour de 1947 (…) des guerres de décolonisation et des atrocités qui ont été commises à cette époque”, à l’issue de sa visite d’Etat de deux jours dans la capitale Antananarivo.”Des pages éminemment douloureuses”, avait-il reconnu un peu plus tôt en référence à la colonisation de Madagascar (de 1897 à l’indépendance en 1960) et à l’insurrection de 1947 réprimée dans le sang par l’armée française au prix de dizaines de milliers de vies.Les historiens malgaches réclamaient un tel geste mémoriel à l’image des commissions d’historiens créées avec d’autres anciennes colonies françaises comme le Cameroun, l’Algérie, le Sénégal ainsi que Haïti.Une démarche “pour que la vérité, la mémoire, l’histoire et la réconciliation puissent voir le jour”, a espéré le président français. “Il n’y a que vous qui pouvez faire ce chemin de pardon, qui est éminemment intime. Mais nous en créons les conditions, en permettant par ce lien très humain, très personnel et très symbolique, de faire le deuil de ce qui n’est plus”, a déclaré Emmanuel Macron après avoir visité l’ex-palais royal avec la princesse Fenosoa Ralandison Ratsimamanga.Une allusion à la restitution à venir de trois crânes sakalava, dont l’un appartenant à un roi malgache tué par l’armée française lors du massacre d’Ambiky en 1897. – “Martyr et héros” -Il s’agit de la première application de la loi de 2023 sur la restitution de restes humains appartenant aux collections publiques françaises.Les crânes sont conservés au Musée de l’Homme à Paris, en compagnie de plusieurs centaines de vestiges humains malgaches. “Il n’y a rien qui puisse justifier que les jeunesses africaines ne puissent connaître leur passé que par des musées parisiens”, a illustré Emmanuel Macron. Le crâne du roi Toera, décapité en 1897 par les troupes françaises et emporté comme trophée en France, n’a toutefois pas été restitué comme prévu à l’occasion de cette première visite bilatérale d’un président français dans l’ancienne colonie de 30 millions d’habitants depuis 2005.Des descendants du roi s’opposaient à une restitution en avril, synonyme de malheur selon les traditions locales. La famille avait aussi demandé que le tombeau du roi, récemment profané, soit restauré.La restitution se fera en août: “Enfin le rêve se réalise, la restitution est actée. Pour nous c’est un martyr, un héros”, a souligné la ministre malgache de la Culture Donna Mara.Emmanuel Macron a ensuite défendu l’intégration de Mayotte, bloquée par les Comores, à la Commission de l’océan Indien (COI), à l’occasion du 5ème sommet de l’organisation intergouvernementale organisé dans la capitale malgache.”Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l’écart d’un certain nombre de nos programmes”, a-t-il affirmé en notant que la France était le “premier bailleur” de l’organisation. – “Bonté et volonté” -La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l’océan Indien. Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans la région, Mayotte reste à la porte de l’organisation.Les Comores s’opposent à l’intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l’archipel est devenu indépendant en 1975.”L’intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité (..) sont dans l’intérêt de nos peuples et de la région”, a insisté le président français, tout en concédant vouloir “avancer de manière pragmatique vers cet objectif”.Le ministre comorien des Affaires étrangères Mohamed Mbae a aussitôt réitéré auprès de l’AFP qu'”il ne saurait être question d’intégration de Mayotte à la COI, Mayotte est comorienne”. Emmanuel Macron et son épouse Brigitte ont achevé leur visite dans la ferveur de milliers d’enfants vivant dans le quartier du père Pedro, un ancien élève séminariste du pape François en Argentine, devenu une figure locale de lutte contre la pauvreté.”Le mariage de la bonté et de la volonté, ça c’est unique et ça change le monde”, a lancé le président en hommage au prêtre de 76 ans, installé depuis 50 ans à Madagascar.clv-vl-str-ger/blb

Coup de frein pour les créations de librairies en 2024

Après trois années record liées à la bonne santé du marché du livre, le nombre de créations de librairies en France a connu un repli en 2024, a annoncé jeudi le Centre national du livre (CNL), tandis que le nombre de fermetures s’est accéléré.Le CNL a ainsi recensé 129 ouvertures effectives l’an passé, “tous types et tailles confondus”, contre 150 par an en moyenne sur la période 2021-2023. La tendance “devrait se confirmer en 2025”, précise-t-il dans un communiqué publié en amont de la 27e Fête de la librairie indépendante, qui a lieu samedi.Dans le même temps, l’institution relève une “hausse significative” du nombre de fermetures de libraires en 2024: elles ont été 72 à baisser le rideau, dont 40% avaient été ouvertes depuis 2017.Ces évolutions “interviennent dans un contexte de tensions économiques liées à l’augmentation des charges fixes des librairies”, ainsi qu’au “développement des ventes en ligne de livre neufs et d’occasion”, détaille le CNL. Il appelle ainsi “à une grande vigilance pour le maintien durable d’un tissu solide de librairies en France”.Au total, le solde net reste tout de même positif, avec 57 librairies supplémentaires en France l’an dernier. Entre 2021 et 2024, ce solde net atteint 382 libraires.