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Un blessé, des bâtiments endommagés dans un séisme de magnitude 6,3 en Equateur

Un séisme de magnitude 6,3 a frappé vendredi la province côtière d’Esmeraldas, située dans le nord-ouest de l’Équateur et proche de la frontière avec la Colombie, faisant un blessé et endommageant des bâtiments, selon un premier bilan.Le tremblement de terre s’est produit à 35 kilomètres de profondeur vers 06H45 locales (11H45 GMT), selon l’Institut américain de géophysique (USGS).Une personne a été blessée à la tête et trois habitations touchées, a indiqué l’Agence nationale de gestion des risques (SNGR) sur son canal Whatsapp. Au moins sept bâtiments publics présentent des dégâts et des murs effondrés. “Cela était très fort (…) Ça a semblé une éternité pour nous”, a déclaré à l’AFP l’ancien candidat à la présidence Yaku Pérez, qui se trouvait à Esmeraldas pour présenter un livre dans une université. En sortant du bâtiment, M. Pérez a pu constater “quelques petites maisons détruites”.Le séisme s’est produit à 8,4 km de la ville d’Esmeraldas, la capitale de la province du même nom, a précisé l’agence de gestion des risques sur X, en précisant que le séisme a été ressenti dans 10 des 24 provinces du pays latino-américain.”J’ai ordonné le déploiement immédiat de tous les ministres dans la province d’Esmeraldas afin de coordonner la mise en place d’abris, la distribution de kits d’aide humanitaire et l’assistance nécessaire envers toute notre population”, a réagi sur X le président équatorien récemment réélu Daniel Noboa.L’institut océanographique équatorien (Inocar) a écarté une alerte au tsunami.L’Équateur se situe sur des plaques tectoniques marines, ce qui génère régulièrement des secousses. Le séisme de vendredi est “une conséquence du processus de subduction de la plaque de Nazca”, a expliqué Pablo Palacios, technicien de l’Institut Géophysique, à la chaîne Ecuavisa. “En raison de sa profondeur et de sa magnitude, il avait la capacité de causer des dommages à la population d’Esmeraldas”, a souligné l’expert, estimant “possible” qu’il y ait des répliques.Une vingtaine de minutes après le séisme, l’institut équatorien de géophysique a enregistré une deuxième secousse de magnitude 4,1 dans la province côtière de Guayas, dans le sud-est du pays. Ce séisme s’est produit à 86 km de profondeur.Selon M. Palacios, cette secousse n’était pas lié au séisme d’Esmeraldas. SeloLa semaine dernière, l’Equateur a commémoré le séisme de 2016 qui avait frappé les côtes de Manabi et Esmeraldas. D’une magnitude de 7,8, il avait fait 673 morts et quelque 6.300 blessés.

Bayrou prescrit deux jours par mois imposés aux médecins dans les déserts médicaux

Quel remède aux déserts médicaux ? A l’occasion d’un déplacement dans le Cantal vendredi, François Bayrou a préconisé d’imposer jusqu’à deux jours par mois de temps de consultation aux médecins dans les zones prioritaires du territoire.”Chaque médecin généraliste ou spécialiste qui exerce dans un territoire bien pourvu devra consacrer un ou deux jours par mois à des consultations dans les zones qui sont les plus en difficulté”, a annoncé le Premier ministre au terme d’une visite à Puycalvet, une petite commune rurale à une quarantaine de kilomètres d’Aurillac.Près de 30 millions de consultations par an seraient ainsi réorientées là où il y en a besoin. Cette mesure concernerait tous les médecins, qui pourront se faire remplacer dans leur cabinet principal. “Il y aura des contreparties financières”, “a contrario, les médecins qui refuseraient se verront pénalisés”, a précisé une source gouvernementale.Les syndicats de médecins ne sont pas emballés. “Il ne faut pas que ce soit l’idée de contrainte, d’obligation”, regrette auprès de l’AFP Agnès Giannotti, présidente de Médecins généralistes (MG France, majoritaire chez les libéraux). “On fait au quotidien vraiment le maximum de ce qu’on peut faire pour soigner les gens. Il faut nous protéger, il faut nous aider, il ne faut pas nous contraindre et nous menacer”, poursuit la responsable.- “Un peu tardif” -Patricia Lefébure, présidente de la Fédération des médecins de France (Fmf), rappelle à l’AFP que son organe “proposait déjà ce principe de solidarité il y a 10-15 ans”. “C’était quand il y avait encore pas mal de médecins. Mais aujourd’hui, il n’y a plus de médecin, c’est un peu tardif” grince-t-elle.Ce principe de solidarité du corps médical est aussi présenté par l’exécutif comme une alternative à la “fin de la liberté d’installation” des médecins, mesure induite dans une proposition de loi transpartisane dont l’article phare a été adopté contre l’avis du gouvernement début avril par l’Assemblée nationale, avant l’examen de la suite du texte prévu début mai.Ce texte provoque la colère des médecins libéraux, étudiants en médecine, internes et jeunes médecins, pour qui ce projet “mettra à mal l’attractivité de la médecine libérale, aujourd’hui le premier rempart du système de santé”. Dans la mesure où ce projet de loi n’est pas retiré, les appels à la grève dès le 28 avril et à manifester partout en France le 29 avril sont maintenus. Pour présenter son “pacte de lutte contre les déserts médicaux”, François Bayrou a donc choisi le Cantal, département passé de 160,6 médecins généralistes pour 100.000 habitants en 2010 à 139,4 en 2025 selon l’Ordre des médecins. – “Fracture” -En 2024, 6 millions de Français n’avaient pas de médecin traitant. “Les déserts médicaux sont à notre avis, le symptôme le plus grave de la fracture que nous avons laissée se créer au travers du temps sur notre territoire”, constate François Bayrou.”Des pathologies qui pourraient être traitées rapidement, perdurent ou s’aggravent, faute d’avoir été soignées à temps”, regrette encore le Premier ministre. Outre la mesure phare des deux jours par mois, le plan présenté vendredi comprend trois autres “axes”. Le premier traite de la formation. L’idée est de “permettre aux plus de jeunes possible d’accéder aux études de santé, au plus près de leur territoire”, de “recruter dans les territoires ruraux ou moins favorisés”, déroule une source gouvernementale. Un nouveau médecin s’installe plus volontiers dans son territoire d’origine: 50% des médecins généralistes formés exercent à moins de 85 km de leur lieu de naissance, une installation sur deux est située à moins de 43 km de l’université d’internat.Le gouvernement veut par ailleurs confier de nouveaux actes aux autres professionnels de santé. Un patient souffrant de rhinite allergique saisonnière pourrait ainsi se rendre en pharmacie pour recevoir son traitement avec une ordonnance échue.Par ailleurs, l’exécutif souhaite, dans le délai d’un mois, une cartographie des zones particulièrement prioritaires, dites “zones rouges”. Ce travail va être confié aux agences régionales de santé (ARS), “en lien étroit avec les préfets et les élus locaux”, afin de “définir département par département les zones les plus prioritaires” pour l’application de ce plan.

Femmes exclues de la nationalité française: une ancienne disposition déclarée inconstitutionnelle

Au nom du principe d’égalité, le Conseil constitutionnel a censuré vendredi une disposition qui prévoyait que les femmes ayant acquis une nationalité étrangère entre 1945 et 1951 perdaient automatiquement la nationalité française, contrairement à certains hommes. Saisie d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), la juridiction a jugé que la disposition de l’ordonnance du 19 octobre 1945 du code de la nationalité qui, jusqu’en 1951, ouvrait la possibilité à certains hommes, mais pas aux femmes, de rester Français en cas d’acquisition d’une autre nationalité, méconnaissait le principe d’égalité entre les deux sexes.Les dispositions de l’article prévoyaient qu’en cas d’acquisition d’une nationalité étrangère, les hommes de moins de cinquante ans ne perdaient leur nationalité française qu’avec l’autorisation du gouvernement, alors que, dans la même situation, les femmes la perdaient automatiquement, explique le Conseil constitutionnel dans un communiqué de presse.L’objectif de ces dispositions était de faire “obstacle à l’utilisation des règles relatives à la nationalité pour échapper aux obligations militaires, en permettant au gouvernement de s’opposer à la perte de nationalité”, décrypte le Conseil constitutionnel.Le législateur a néanmoins estimé que ces dispositions étaient contraires aux exigences de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et du préambule de la Constitution de 1946.”Cette déclaration d’inconstitutionnalité, applicable aux affaires nouvelles ou pendantes à la date de la décision du Conseil constitutionnel, pourra être invoquée par les seules femmes qui ont perdu la nationalité française, par acquisition volontaire d’une nationalité étrangère, entre le 20 octobre 1945 et le 1er juin 1951″, précise le communiqué. “Leurs descendants peuvent également se prévaloir des décisions reconnaissant que, compte tenu de cette inconstitutionnalité, ces personnes ont la nationalité française”, conclut-il. Et pourraient ainsi revendiquer la nationalité française de leur ascendante.La QPC avait été déposée par les ayants droit d’une femme ayant perdu sa nationalité française en 1950 du fait de la nationalité britannique de son mari.

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Les efforts de l’État contre la pollution de l’air ont “porté leurs fruits”, estime le Conseil d’État

L’État, condamné à plusieurs reprises depuis 2017 pour ses manquements sur la pollution de l’air, a échappé vendredi à une nouvelle astreinte financière que réclamaient des associations environnementales, le Conseil d’État estimant que les “mesures prises (…) ont porté leurs fruits”.”Plus aucune zone ne dépasse les seuils de pollution aux particules fines (PM10) et le seuil de pollution au dioxyde d’azote (NO2) est quasiment respecté à Lyon et proche de l’être à Paris”, écrit dans un communiqué le Conseil d’État.La plus haute juridiction administrative française conclut que “l’État a mis en place les actions nécessaires pour améliorer la qualité de l’air en France” et a donc “exécuté sa décision de justice de 2017 dans sa totalité”.En juillet 2017, le Conseil, saisi par Les Amis de la Terre et plusieurs autres ONG, avait enjoint l’État de mettre en œuvre des plans de réduction des niveaux de PM10 (particules fines de moins de 10 microns) et de dioxyde d’azote (NO2, notamment associé au trafic routier) dans treize zones de métropole. Jugeant les efforts de l’État insuffisants, les magistrats l’avaient condamné en 2021 et 2022 à payer trois astreintes de dix millions d’euros par semestre de non-respect de son jugement. Une nouvelle condamnation était intervenue en 2023 à verser deux astreintes, réduites à 5 millions par semestre car seules les agglomérations lyonnaise et parisienne étaient encore défaillantes.À Lyon, “seule une station de mesure a présenté une concentration” de dioxyde d’azote “en dépassement, s’établissant à 44 μg/m3 en 2023, mais celle-ci devrait respecter le seuil de 40 μg/m3 en 2024″, note le Conseil d’État.”Si les concentrations relevées ne permettent pas, par elles-mêmes, de regarder la situation comme consolidée de façon certaine, l’État justifie que les mesures prises permettront d’assurer dorénavant le respect des seuils dans l’agglomération lyonnaise”, résume le communiqué.Concernant Paris, “trois stations de mesures sont encore en situation de dépassement en 2024” pour le NO2, “deux devraient l’être encore en 2025 et plus aucune en 2026”, note encore le Conseil.Malgré ces dépassements, le Conseil d’État estime que sa décision de 2017 est respectée car des mesures “précises et ayant vocation à prolonger la dynamique de réduction” dans la région parisienne ont été prises. Notamment la restriction de circulations depuis le 1er janvier des véhicules Crit’Air 3 et l’adoption en janvier du 4e plan de protection de l’atmosphère d’Île-de-France, qui prévoit des baisses de vitesses maximales sur certains axes.

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Réseaux d’eau: le Royaume-Uni face à une facture colossale de 290 milliards de livres

Le secteur de l’eau britannique, blâmé depuis des années pour des infrastructures obsolètes et des épisodes de pollution à répétition, va devoir financer des investissements colossaux de 290 milliards de livres (340 milliards d’euros) sur 25 ans, prévient le contrôleur des comptes britanniques vendredi.”Le secteur doit attirer des investissements sans précédent”, souligne le National Audit Office (NAO) dans un communiqué.Un total de 47 milliards de livres sera nécessaire sur les 5 prochaines années en dépenses d’infrastructures, et il faudra “290 milliards de livres pour atteindre les objectifs gouvernementaux au cours des 25 prochaines années”, ajoute la NAO, qui publie vendredi un rapport sur le sujet.Les compagnies des eaux britanniques, privatisées depuis 1989, pâtissent d’un sous-investissement chronique dans un système qui date en grande partie de l’époque victorienne.Conséquence: le déversement régulier de quantités importantes d’eaux usées dans les cours d’eau et en mer lorsque les canalisations débordent, mais aussi des ruptures de conduites ou des coupures d’approvisionnement qui mettent les nerfs des Britanniques à vif.Selon le rapport, le gouvernement et les régulateurs “ont échoué à attirer les investissements nécessaires”. Il y a urgence et il faut accélérer, souligne la NAO, selon qui il faudrait au rythme actuel 700 ans pour remplacer l’intégralité du réseau d’eau existant.Le gouvernement “a pris des mesures urgentes”, notamment en légiférant pour durcir les sanctions contre les dirigeants de compagnies des eaux qui ne respecteraient pas la loi, a rappelé l’exécutif dans une déclaration transmise à l’AFP. “Mais le changement ne se fera pas du jour au lendemain.”L’Ofwat, le régulateur de l’eau, a de son côté autorisé les entreprises du secteur à augmenter leurs factures, ce qui permettra notamment “d’améliorer la résilience de l’approvisionnement en eau (…), et de réduire la pollution des eaux usées de 45% d’ici 2030”, a-t-il indiqué à l’AFP.Mais le besoin massif d’investissement “coïncide avec une période de piètre performances financières (des entreprises du secteur), de perte de confiance du public et des investisseurs” privés, ajoute le contrôleur des comptes.Les graves difficultés financières de Thames Water, le plus grand distributeur d’eau du Royaume-Uni, qui dessert la région de Londres, est une source d’inquiétude majeure pour le gouvernement, qui voudrait éviter un plan de sauvetage public potentiellement ruineux.La justice britannique a récemment donné son feu vert à un nouvel emprunt de 3 milliards de livres de cette entreprise qui croule déjà sous les dettes, pour lui permettre de se financer dans les mois qui viennent et lui laisser le temps de trouver un repreneur privé.Le fonds d’investissement américain KKR est le “partenaire privilégié” dans ces discussions de rachat, a annoncé Thames Water fin mars, disant viser une recapitalisation “au second semestre 2025”.

Elève tuée à Nantes: émotion et incompréhension au lycée au lendemain du drame

“Triste et choqué”: comme Antonin, de nombreux élèves et parents étaient en proie à l’émotion et l’incompréhension vendredi au lendemain d’une attaque au couteau dans laquelle une lycéenne a été tuée et trois autres blessés dans un établissement privé de Nantes.Le suspect, un adolescent scolarisé en classe de seconde au groupe scolaire Notre-Dame-de-Toutes-Aides, a été interpellé peu après le drame, jeudi à la mi-journée, mais il a été hospitalisé dans la soirée après un examen psychiatrique. Ses motivations restent indéterminées à ce stade.Le comité des élèves du lycée a diffusé un appel à déposer des fleurs en hommage aux victimes devant l’établissement vendredi à 15H30. Mais déjà dans la matinée, des groupes de lycéens et des adultes seuls, se venaient déposer une rose blanche ou un bouquet sur le perron. Certains s’agenouillent en silence ou s’enlacent avant de repartir, a constaté un journaliste de l’AFP.”Je ne pouvais pas être présente” pour l’hommage de l’après-midi “alors je suis venue ce matin”, explique Emilie, 18 ans, en classe de terminale, “bouleversée”. “Il n’y a jamais eu de bagarre, jamais de violence au lycée ou à l’école”, assure-t-elle.À quelques rues de l’établissement, une vingtaine de lycéens, tous vêtus en blanc, se sont rassemblés à la mi-journée avant l’hommage. “C’est une façon de leur montrer qu’on est là, qu’on pense à eux”, explique Emma, en seconde, “le blanc, c’est pour dire qu’on y pense tous mais c’était pour pas se mettre en noir, parce que c’est une couleur triste”.- Rose blanche -Les cours sont suspendus vendredi pour les élèves du collège et du lycée nantais, qui peuvent bénéficier d’une cellule de soutien psychologique.Antonin, en terminale, ne pense pas aller voir les psychologues “mais c’est bien qu’ils aient fait ça”, dit à l’AFP le lycéen qui a apporté une rose blanche en hommage aux victimes.L’école primaire du groupe, fréquenté par 2.000 élèves au total, a maintenu la classe. “Ce n’est pas plus mal que la plus petite reprenne l’école car elle pourra poser des questions à l’équipe éducative si elle en a besoin”, estime Antoine, responsable informatique de 44 ans, venu accompagner sa fille scolarisée en CE2.”On a essayé de trouver les bons mots pour lui annoncer le décès de la jeune fille. On lui a dit qu’elle avait succombé à ses blessures, cela met un peu de distance”, explique-t-il.”J’avoue que j’ai eu du mal à déposer mon fils à l’école ce matin. Normalement, l’école est le lieu où il ne peut rien arriver”, déclare Olivia, 37 ans, aide-soignante et mère de quatre enfants dont un en CP.- Profil difficile à cerner -Outre la lycéenne décédée, trois autres élèves ont été blessés à coups de couteau. L’un d’entre eux se trouvait entre la vie et la mort jeudi soir mais son état de santé “s’est amélioré”, a indiqué vendredi le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy.Le magistrat doit donner une conférence de presse à 18H00.Le parquet national antiterroriste (PNAT) a indiqué à l’AFP qu’il avait évalué les faits et estimé qu’ils ne relevaient pas de sa compétence. Le profil de l’agresseur semble difficile à cerner.”Le lycéen, les gens le connaissaient comme dépressif, il disait qu’il adorait Hitler. Il a envoyé un mail de 13 pages à tout le monde pour expliquer tous ses problèmes à midi”, a témoigné auprès de l’AFP une collégienne.Peu avant d’attaquer ses camarades, les élèves du collège et lycée ont reçu un courriel sombre et confus consulté par l’AFP. Le suspect y évoque notamment “la mondialisation (qui) a transformé notre système en une machine à décomposer l’humain”, revendiquant une “révolte biologique” afin que “l’équilibre naturel, même cruel” reprenne “sa place” contre “l’écocide globalisé”.Quelques heures après l’attaque, le ministre de l’Intérieur et sa collègue de l’Education se sont rendus au lycée pour saluer le travail des forces de l’ordre, des secours ainsi que du personnel enseignant qui a permis de maîtriser l’agresseur et d’éviter, selon eux, un bilan plus lourd.Emmanuel Macron a salué le “courage” des professeurs qui “ont sans doute empêché d’autres drames”.François Bayrou a estimé que l’installation de portiques à l’entrée des établissements scolaires était “une piste” pour éviter de nouvelles attaques au couteau, des armes qui “doivent être pourchassées”. Cette hypothèse a suscité l’opposition à gauche vendredi – à l’image de l’eurodéputée LFI Manon Aubry qui dénonce une “course à l’échalote” sécuritaire – mais reste plébiscitée à droite.

Le gouvernement veut imposer jusqu’à deux jours par mois aux médecins dans les déserts médicaux

Le gouvernement veut imposer jusqu’à deux jours par mois de temps de consultation aux médecins dans les zones prioritaires du territoire, mesure phare d’un plan de lutte contre les déserts médicaux, a-t-on appris vendredi de source gouvernementale.Ce “principe de solidarité” du corps médical est présenté par l’exécutif comme une alternative à la “fin de la liberté d’installation” des médecins, mesure induite dans une proposition de loi transpartisane dont l’article phare a été adopté contre l’avis du gouvernement début avril par l’Assemblée nationale, avant l’examen de la suite du texte prévu début mai.Cette mesure figure dans un “pacte de lutte contre les déserts médicaux” présenté vendredi par François Bayrou lors d’un déplacement dans le Cantal. En 2024, 6 millions de Français n’avaient pas de médecin traitant. La lutte contre les déserts médicaux fait partie des quatre priorités du Premier ministre, exposées dans un courrier adressé en mars aux chefs de groupe parlementaire.François Bayrou entend adresser “un message de confiance à l’ensemble de soignants”. “L’idée est de ne pas privilégier les solutions de contrainte à l’installation”, a-t-on expliqué de même source gouvernementale.Cette mesure va concerner “tous les médecins”. “Il y aura des contreparties financières”. “A contrario, les médecins qui refuseraient se verront pénalisés”, a-t-on encore précisé de même source.Outre cette mesure, le plan présenté vendredi comprend trois autres “axes”. Le premier traite de la formation. L’idée est de “permettre au plus de jeunes possible d’accéder aux études de santé, au plus près de leur territoire”, de “recruter dans les territoires ruraux ou moins favorisés”, déroule une source gouvernementale. Un nouveau médecin s’installe plus volontiers dans son territoire d’origine: 50% des médecins généralistes formés exercent à moins de 85 km de leur lieu de naissance, une installation sur deux est située à moins de 43 km de l’université d’internat.Le gouvernement entend ainsi développer massivement les stages en “territoires sous-denses” pour les étudiants en médecine. Chaque département — les trois-quarts le sont aujourd’hui — devra être pourvu d’une première année aux études de santé.Le gouvernement veut par ailleurs confier de nouveaux actes aux autres professionnels de santé. Un patient souffrant de rhinite allergique saisonnière pourrait ainsi se rendre en pharmacie pour recevoir son traitement avec une ordonnance échue.Par ailleurs, l’exécutif souhaite, dans le délai d’un mois, une cartographie des zones particulièrement prioritaires, dites “zones rouges”. Ce travail va être confié aux agences régionales de santé (ARS), “en lien étroit avec les préfets et les élus locaux”, afin de “définir département par département les zones les plus prioritaires” pour l’application de ce plan.

Dans la vallée de l’Arve, le Mont-Blanc surplombe une chape de pollution

Dans son chalet à 700 mètres d’altitude, Françoise Veyret a une vue “incroyable” sur le massif du Mont-Blanc, mais aussi sur un nuage de “poussières” qui recouvre souvent la vallée de l’Arve, l’une des plus polluées de France.”Dès qu’il fait beau, hop, il y a le brouillard”, regrette la retraitée de 75 ans, installée depuis 45 ans à Domancy, un village de Haute-Savoie situé légèrement au-dessus de cette vallée qui serpente entre Chamonix et Annemasse.La brûme épaisse blanchâtre, surnommée la “peuf” par certains Savoyards, résulte de l’accumulation des polluants dans l’air de la vallée coincée entre deux massifs montagneux, où se concentrent les activités humaines.”On s’en rend compte en fin de journée ou le matin quand on se lève”, surtout par temps sec l’hiver, témoigne la retraitée. “Mais même l’après-midi, la vallée est dans la poussière.”En cause, le phénomène dit d'”inversion de températures”, lorsque l’air froid reste bloqué sous un air plus chaud, lequel forme un “couvercle” empêchant les polluants de se disperser en altitude.Principal coupable: le chauffage au bois, particulièrement utilisé dans les nombreux chalets l’hiver, suivi du transport routier très dense sur cet axe de circulation majeur entre la France et l’Italie, et les activités industrielles notamment dans le secteur du décolletage très présent en Haute-Savoie.Avec l’arrivée du froid, la concentration de particules fines dépasse régulièrement les seuils réglementaires européens, entraînant des mesures de restriction pour les habitants.- Files de camions -Pendant ces pics de pollution, Evelyn Zetter, 74 ans et atteinte d’un cancer, ne va plus “se promener au lac” de Passy, en fond de vallée, suivant les recommandations des autorités.Cette habitante de Sallanches blâme avant tout le passage des camions sur l’autoroute A40, dont le vombrissement résonne en continu près du lac, où l’AFP l’a rencontrée. Elle relate les embouteillages récurrents avec des “files de camions entières” à l’approche du tunnel du Mont-Blanc, qu’empruntent en moyenne 4.500 véhicules par jour dont 1.400 poids-lourds.L’autoroute est aussi indispensable aux habitants qui travaillent en Suisse et à ceux qui peinent à se loger près de leur lieu de travail, à cause de la flambée des prix de l’immobilier dans les villes touristiques.Alertés, l’Etat et les collectivités ont mis en place le Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) de la vallée de l’Arve en 2010, qui a acté l’interdiction des cheminées à foyer ouvert depuis 2022 ou la limitation de la vitesse à 110km/h sur l’A40 l’hiver. “Nous sommes précurseurs parce que nous étions dans une situation particulièrement préoccupante”, explique Emmanuelle Dubée, préfète de Haute-Savoie, qui se félicite d’une légère baisse des émissions constatée sur quinze ans.- “Vieilles habitudes” -A Cluses, des affichettes intitulées “Luttons ensemble contre la pollution” ont été collées devant l’école pour inviter les automobilistes à couper le moteur de leur voiture à l’arrêt.Selon les associations locales, la petite amélioration de la qualité de l’air est due aux habitants qui ont “réfléchi par eux-même” et ont “changé leurs habitudes”. “La plupart des gens ont changé leur système de chauffage”, assure Jean-Claude Louis, “premier” habitant de Passy à avoir installé ses propres panneaux solaires et qui prodigue depuis ses conseils à ceux souhaitant l’imiter.Si Françoise n’utilise pas sa cheminée, elle constate que nombre de ses voisins se chauffent encore au bois. “Ils ne changeront pas. Ce sont des vieilles habitudes…” Pour sa part, elle utilise du fioul, également émetteur de polluants.Ces efforts mitigés se traduisent dans des tableaux chiffrés encore alarmants: en 2024, à Passy, le seuil d’alerte pour la pollution aux particules très fines (PM 2,5), particulièrement dangereuses pour la santé, a été dépassé 38 jours.Pour la première fois, en février, la justice a condamné l’Etat à verser 9.000 euros à une famille de la vallée de l’Arve, au motif que les pathologies respiratoires de leur fils “ont été aggravées par la pollution”. Pour la cour d’appel de Lyon, l’Etat a commis une “faute” du fait “de l’insuffisance des mesures adoptées” contre les pics de pollution.

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Dans la vallée de l’Arve, le Mont-Blanc surplombe une chape de pollution

Dans son chalet à 700 mètres d’altitude, Françoise Veyret a une vue “incroyable” sur le massif du Mont-Blanc, mais aussi sur un nuage de “poussières” qui recouvre souvent la vallée de l’Arve, l’une des plus polluées de France.”Dès qu’il fait beau, hop, il y a le brouillard”, regrette la retraitée de 75 ans, installée depuis 45 ans à Domancy, un village de Haute-Savoie situé légèrement au-dessus de cette vallée qui serpente entre Chamonix et Annemasse.La brûme épaisse blanchâtre, surnommée la “peuf” par certains Savoyards, résulte de l’accumulation des polluants dans l’air de la vallée coincée entre deux massifs montagneux, où se concentrent les activités humaines.”On s’en rend compte en fin de journée ou le matin quand on se lève”, surtout par temps sec l’hiver, témoigne la retraitée. “Mais même l’après-midi, la vallée est dans la poussière.”En cause, le phénomène dit d'”inversion de températures”, lorsque l’air froid reste bloqué sous un air plus chaud, lequel forme un “couvercle” empêchant les polluants de se disperser en altitude.Principal coupable: le chauffage au bois, particulièrement utilisé dans les nombreux chalets l’hiver, suivi du transport routier très dense sur cet axe de circulation majeur entre la France et l’Italie, et les activités industrielles notamment dans le secteur du décolletage très présent en Haute-Savoie.Avec l’arrivée du froid, la concentration de particules fines dépasse régulièrement les seuils réglementaires européens, entraînant des mesures de restriction pour les habitants.- Files de camions -Pendant ces pics de pollution, Evelyn Zetter, 74 ans et atteinte d’un cancer, ne va plus “se promener au lac” de Passy, en fond de vallée, suivant les recommandations des autorités.Cette habitante de Sallanches blâme avant tout le passage des camions sur l’autoroute A40, dont le vombrissement résonne en continu près du lac, où l’AFP l’a rencontrée. Elle relate les embouteillages récurrents avec des “files de camions entières” à l’approche du tunnel du Mont-Blanc, qu’empruntent en moyenne 4.500 véhicules par jour dont 1.400 poids-lourds.L’autoroute est aussi indispensable aux habitants qui travaillent en Suisse et à ceux qui peinent à se loger près de leur lieu de travail, à cause de la flambée des prix de l’immobilier dans les villes touristiques.Alertés, l’Etat et les collectivités ont mis en place le Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) de la vallée de l’Arve en 2010, qui a acté l’interdiction des cheminées à foyer ouvert depuis 2022 ou la limitation de la vitesse à 110km/h sur l’A40 l’hiver. “Nous sommes précurseurs parce que nous étions dans une situation particulièrement préoccupante”, explique Emmanuelle Dubée, préfète de Haute-Savoie, qui se félicite d’une légère baisse des émissions constatée sur quinze ans.- “Vieilles habitudes” -A Cluses, des affichettes intitulées “Luttons ensemble contre la pollution” ont été collées devant l’école pour inviter les automobilistes à couper le moteur de leur voiture à l’arrêt.Selon les associations locales, la petite amélioration de la qualité de l’air est due aux habitants qui ont “réfléchi par eux-même” et ont “changé leurs habitudes”. “La plupart des gens ont changé leur système de chauffage”, assure Jean-Claude Louis, “premier” habitant de Passy à avoir installé ses propres panneaux solaires et qui prodigue depuis ses conseils à ceux souhaitant l’imiter.Si Françoise n’utilise pas sa cheminée, elle constate que nombre de ses voisins se chauffent encore au bois. “Ils ne changeront pas. Ce sont des vieilles habitudes…” Pour sa part, elle utilise du fioul, également émetteur de polluants.Ces efforts mitigés se traduisent dans des tableaux chiffrés encore alarmants: en 2024, à Passy, le seuil d’alerte pour la pollution aux particules très fines (PM 2,5), particulièrement dangereuses pour la santé, a été dépassé 38 jours.Pour la première fois, en février, la justice a condamné l’Etat à verser 9.000 euros à une famille de la vallée de l’Arve, au motif que les pathologies respiratoires de leur fils “ont été aggravées par la pollution”. Pour la cour d’appel de Lyon, l’Etat a commis une “faute” du fait “de l’insuffisance des mesures adoptées” contre les pics de pollution.

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“Il serait extrêmement décevant” que l’UE recule sur le climat, s’alarme la DG de la COP30

La directrice générale de la prochaine conférence sur le climat de l’ONU, à Belem au Brésil en novembre, Ana Toni, met en garde l’Union européenne contre tout recul sur le climat, lors d’un entretien avec l’AFP à Paris. Les 27 pays membres s’écharpent en coulisses depuis des mois sur la proposition de la Commission européenne de réduire de 90% les émissions de gaz à effet de serre du bloc d’ici 2040, par rapport à 1990. Des pays dont l’Italie et la République tchèque réclament d’aller moins loin, alors qu’on attend la position publique de la France.QUESTION: L’Union européenne pourrait remettre en cause son objectif de -90% d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040, par rapport à 1990. Qu’en pensez-vous ?REPONSE: “L’UE a toujours été un leader dans le débat climatique, il est absolument vital que l’UE conserve ce leadership, a fortiori dans la géopolitique actuelle. Il serait extrêmement décevant d’affaiblir le double engagement de -90% d’ici 2040, comme la Commission l’avait proposé, et d’un plan de réduction à 2035 très ambitieux.”Q: Que se passerait-il si l’engagement européen était réduit?R: “L’UE doit montrer l’exemple (…). Si elle ne le fait pas, il ne faudra pas être déçu que des pays en développement, comme l’Inde ou la Chine, revoient leurs propres ambitions à la baisse.”Q: Comprenez-vous la pression politique et budgétaire actuelle en Europe?R: “Je comprends évidemment la pression, mais nous subissons la même pression politique chez nous. Demandez au président Lula, lorsqu’il a présenté son engagement de réduire les émissions (jusqu’à) -67%: la pression des différents secteurs économiques brésiliens était bien là.”Q: Et si l’UE décidait de moins réduire ses propres émissions, mais d’acheter beaucoup de crédits carbone ailleurs ?R: “L’Europe doit d’abord assumer sa responsabilité et se décarboner. Au vu de leur responsabilité historique, ils doivent avoir des objectifs très forts. Les crédits carbone, achetés à d’autres régions, peuvent être un bonus, mais pas quelque chose qui les absolve de leur responsabilité.”Q: Le Brésil vendra-t-il des crédits carbone à l’Europe?R: “Oui, le Brésil pourrait vendre beaucoup de crédits carbone. Le Brésil est évidemment bien placé pour vendre des crédits carbone, avec intégrité, à n’importe quel marché, en raison de son secteur énergétique et de la reforestation en cours.”Q: Quel a été selon vous l’impact du retrait annoncé des Etats-Unis de l’accord de Paris?R: “Ce nouveau retrait du gouvernement fédéral est très triste, surtout que ce n’est pas la première fois, c’est la seconde fois, on est vraiment face à un pays schizophrénique en termes de politiques climatiques.Mais les Etats-Unis ne se résument pas au gouvernement fédéral, il y a le secteur privé, les autorités subnationales. On m’a dit que 60% des lois liées au climat étaient aux mains des gouverneurs des Etats.Le climat a besoin de stabilité, de planification. Nous devons tous repenser notre notion de ce qu’est un pays à risque. La plupart des gens pensent que les Etats-Unis sont un pays très stable et à faible risque, et que certains pays du Sud sont à haut risque. Cela montre qu’il nous faut remettre en cause nos notions de haut et faible risque.”Q: Le président Xi a déclaré mercredi que la Chine ne ralentirait pas sur le climat. Pékin doit-il remplir le vide laissé par Washington?R: “Je ne crois pas que la Chine souhaite prendre cette place car la Chine croit au leadership collectif. L’idée d’un leadership par des pays individuels est une idée très occidentale, cette idée que tout le monde recherche un sauveur, un leader. Ce n’est ni la culture chinoise, ni la culture brésilienne. Nous préférons le leadership collectif, et oui, les pays du Sud jouent ce rôle aujourd’hui. (…)L’Europe, avec le Brésil, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Inde et d’autres, peuvent jouer ce rôle de leadership collectif.”Q: Comment évaluez-vous les effets du regain de protectionnisme, avec Donald Trump, sur le climat?R: “Aucune guerre n’est bonne pour le climat, les guerres sont anti-écologiques, qu’elles soient militaires ou commerciales. Le commerce peut jouer un rôle positif pour la décarbonation, par l’échange de biens bas carbone, par la coopération. Il est fondamental de continuer à commercer, et en particulier pour les technologies bas carbone.”