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Le cofondateur d’une entreprise de cryptomonnaies enlevé puis libéré, 10 personnes interpellées

Dix personnes sont en garde à vue jeudi soir, soupçonnés d’être impliqués dans le kidnapping et la séquestration, avec actes de torture, du cofondateur d’une société spécialisée dans la sécurisation de cryptoactifs et de sa compagne, depuis libérés.Une information judiciaire sera ouverte vendredi, notamment pour “enlèvement et séquestration en bande organisée”, accompagnés d'”actes de torture ou de barbarie” ainsi qu'”extorsion avec arme”, a indiqué la procureure de Paris Laure Beccuau, dont la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) est chargée des investigations.Ces dix suspects, neuf hommes et une femme âgés de 20 à 40 ans, ont été notamment interpellés à Châteauroux (Indre) pour trois d’entre d’entre eux et à Étampes (Essonne) pour six.La plupart étaient connus de la justice pour des faits de droit commun, mais pas pour liens avec la criminalité organisée, selon Mme Beccuau, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse à Paris.Interrogée sur l’éventualité d’un commanditaire encore non identifié, voire à l’étranger, Mme Beccuau a simplement répondu que les investigations se poursuivaient pour “identifier tous les acteurs”.- Main mutilée -L’enlèvement a eu lieu mardi, au “petit matin”.David Balland, cofondateur et ex-employé de Ledger, ainsi que sa compagne ont été kidnappés à leur domicile à Méreau dans le Cher.L’un est emmené à Châteauroux, l’autre est séquestrée dans plusieurs lieux.L’alerte est donnée par Eric Larchevêque, cofondateur de l’entreprise: il a reçu une vidéo d’un doigt mutilé de David Balland et une demande de rançon, selon une source proche du dossier.C’est une “importante rançon en cryptomonnaie” exigée, a dit le parquet, sans en préciser jeudi le montant.”Une partie” de cette “rançon a été versée dans le cadre de la négociation” avec les forces de l’ordre, mais “la majorité des cryptomonnaies ont été saisies et gelées”, a toutefois précisé Mme Beccuau.Mercredi, les forces de l’ordre parviennent à libérer David Balland, hospitalisé pour sa mutilation.A Châteauroux, deux suspects ont été interpellés à sa libération mercredi, et un troisième dans la nuit suivante, alors qu’il revenait sur les lieux, a précisé une source proche du dossier. Sa compagne restait introuvable.- “Soulagement” -Des pistes récoltées au cours des premières auditions, l’exploitation de téléphones… ont permis de mettre les enquêteurs sur la piste d’Étampes (Essonne), sans vraiment savoir ce qu’ils allaient y trouver, souligne la source proche du dossier: un commanditaire? l’autre victime? Ils la retrouvent finalement “ligotée dans le coffre dans un véhicule” dans cette commune au sud de Paris, a expliqué la procureure, où six  autres suspects sont interpellés.Une dixième personne avait été arrêtée au début des investigations, à un endroit et une date qui n’ont pas été précisées à ce stade. “Nous sommes profondément soulagés que David et sa femme aient été libérés et soient désormais en sécurité”, a réagi jeudi soir Pascal Gauthier, président-directeur général de Ledger.Même “immense soulagement” exprimé par Eric Larchevêque sur le réseau social X.Les investigations ont d’abord été dirigées par le parquet de Bourges, pour enlèvement et séquestration en bande organisée. Puis le parquet de Paris a pris la suite.La gendarmerie nationale a été saisie dans son ensemble, de la section de recherches de Bourges à l’unité nationale Cyber.”Un enlèvement, c’est extrêmement complexe car c’est une prise d’otages non localisée” d’autant que l’enlèvement était “en deux lieux”, a souligné le GIGN lors de la conférence de presse. “La négociation est vraiment un outil tactique” pour parvenir à avoir “des preuves de vie”.Une quinzaine de cyberenquêteurs de la gendarmerie ont également travaillé pour rechercher, identifier et saisir les cryptoactifs.Au total, plus de 230 gendarmes ont été mobilisés.Ledger est une licorne (startup qui a dépassé le milliard de dollars) française, fondée en 2014, leader mondial dans la conception de portefeuilles physiques de cryptomonnaies, permettant à chacun de gérer en direct ses propres cryptoactifs.L’entreprise, valorisée à plus d’un milliard d’euros, a vendu plus de sept millions d’appareils dans plus 180 pays et en 10 langues. Elle sécurise 20% des actifs numériques mondiaux, et compte plus de 100 clients institutionnels.Cette affaire d’enlèvement, en lien avec les cryptomonnaies, n’est pas sans rappeler celle d’un homme de 56 ans, retrouvé début janvier dans le coffre d’une voiture près du Mans, à plusieurs centaines de kilomètres de chez lui dans l’Ain.Selon plusieurs médias, il s’agissait d’un influenceur en cryptomonnaies basé à Dubaï, qui publie régulièrement des vidéos sur ses gains, et une demande de rançon avait été faite.A ce stade, le parquet de Paris ne fait pas de lien entre les deux affaires.

Décès du journaliste Jean-François Kahn, fondateur de Marianne et engagé au centre

Fondateur de L’Événement du jeudi et de Marianne, engagé en politique auprès de François Bayrou, le journaliste Jean-François Kahn est mort à 86 ans, a annoncé jeudi à l’AFP sa veuve, la productrice Rachel Assouline-Kahn.Elle a précisé que le décès avait eu lieu mercredi. Le magazine Le Point avait le premier donné l’information, évoquant “une légende du journalisme”.Jean-François Kahn avait apporté son soutien à la candidature de François Bayrou à la présidentielle en 2007 puis 2012, se disant “convaincu que c’était l’homme dont la France avait besoin”.Le Premier ministre a salué sur X “un géant et un homme rare”. “L’incroyable créativité qui l’animait, son audace, lui ont fait fonder de véritables journaux-époque, L’Evénement du Jeudi, Marianne. Il incarnait le +centrisme révolutionnaire+, l’humanisme et la fidélité. Nous l’aimions”, a-t-il écrit.”Le président de la République et son épouse saluent une grande figure du journalisme français et de notre vie intellectuelle, un spectateur engagé de son époque, un esprit fait d’insolence et de liberté, d’enracinement et de curiosité, profondément français”, a indiqué l’Élysée dans un communiqué.”JFK” s’était présenté aux élections européennes de 2009 sur une liste MoDem mais sans prendre la carte du parti. Il démissionnera sitôt élu pour reprendre la plume et les débats qu’il affectionnait tant.Pour la ministre de la Culture Rachida Dati, il était un “homme de presse audacieux et républicain passionné”.Fils du philosophe Jean Kahn, Jean-François Kahn était le frère du médecin généticien Axel Kahn, mort en 2021.”C’était un intellectuel avant d’être un journaliste”, a réagi auprès de l’AFP Maurice Szafran, qui a cofondé Marianne à ses côtés en 1997. Selon lui, “le journalisme était un moyen de comprendre l’histoire, de faire l’histoire et de s’inscrire dans l’histoire”. À la tête de Marianne à partir de mars et en lien avec lui encore récemment, Frédéric Taddeï s’est dit “terriblement triste”. “Il a été très important pour moi. (…) Je lisais déjà Les Nouvelles littéraires quand j’avais 18 ans”, où il était directeur de la rédaction, et “c’était un sacré patron de presse”, a-t-il souligné auprès de l’AFP.Denis Olivennes, président de CMI France, propriétaire de Marianne, a dit craindre “qu’il n’y en ait plus jamais sur ce modèle”.Le jeune Jean-François Kahn avait opté pour l’enseignement. Mais, “pour fuir la dureté du professorat, je suis devenu journaliste par faiblesse”, confiait-il il y a quelques années.C’est la politique qui le passionne et les politiques qu’il aime provoquer, l’Å“il pétillant derrière d’épaisses lunettes.En 1984, il sera le premier à défier Jean-Marie Le Pen de débattre avec lui. L’échange, courtois, tournera au dialogue de sourds et JFK le bretteur jubilera, affirmant qu’on peut contrer l’extrême droite sur le débat des idées.- Politique jusqu’au bout -Son caractère bien trempé séduit nombre de médias. Entré très jeune à Paris Presse, il couvre la guerre d’Algérie et révèle l’affaire Ben Barka, l’opposant marocain enlevé en plein Paris par des policiers en 1965 et dont le corps n’a jamais été retrouvé.L’Express, Le Monde, Europe 1, la direction des Nouvelles littéraires, du Quotidien de Paris, brièvement du Matin… il assouvit sa passion pour la presse et ne mâche pas ses mots. En 1986, après cinq ans de débat Face à Face avec Alain Duhamel, il est viré d’Europe 1 pour avoir traité de “requins” les patrons d’Hachette, alors propriétaire de la radio. À la même époque, son talent d’intervieweur l’amène souvent sur le plateau de L’Heure de Vérité.En 1984, il lance L’Événement du Jeudi, hebdomadaire au concept inédit: un journal qui appartient à ses lecteurs. Pour un Pascal (le billet de 500 francs d’alors), on devient actionnaire de l’EdJ. Le magazine prospère pendant une petite décennie avant de finir dans l’escarcelle d’Hachette et de disparaître après quelques vaines tentatives de relance.Jean-François Kahn avait quitté le navire en 1997 pour lancer Marianne, nouveau succès de presse même si les recettes publicitaires ne sont pas au rendez-vous.Il avait annoncé se retirer du journalisme en 2011, après un commentaire très critiqué sur l’affaire Strauss-Kahn. “Si c’est un troussage de domestique, c’est pas bien”, avait-il dit sur France Culture, avant de s’en excuser.JFK a tenu des chroniques dans le quotidien belge Le Soir jusqu’en 2022. Auteur de nombreux ouvrages principalement politiques, il avait encore sorti “Ne m’appelez plus jamais gauche” l’année dernière aux éditions de l’Observatoire.D’après Maurice Szafran, il venait de terminer un livre sur “le retour du fascisme”. 

Trente ans de prison pour l’homme qui avait attaqué deux personnes devant Charlie Hebdo

L’homme qui a tenté de tuer deux personnes devant les locaux de Charlie Hebdo en septembre 2020, pensant s’en prendre à des salariés du journal satirique, a été condamné jeudi soir à 30 ans de prison par la cour d’assises spéciale des mineurs de Paris.Zaheer Mahmood, un Pakistanais de 29 ans, a été reconnu coupable de tentatives d’assassinat et association de malfaiteurs terroriste. Sa peine est assortie d’une interdiction définitive du territoire national et d’une inscription au fichier des auteurs d’infractions terroristes (Fijait).A l’annonce du verdict, il n’a pas réagi, écoutant le détail de sa condamnation grâce à un traducteur. Zaheer Mahmood, originaire d’une région rurale du Pakistan, est arrivé clandestinement en France au cours de l’été 2018. Ce musulman pratiquant et adepte d’un émir radical entendait “venger le Prophète” après la republication de caricatures de Mahomet par le journal satirique le 2 septembre 2020, à l’occasion de l’ouverture du procès des attaques jihadistes de janvier 2015. Il ignorait que l’hebdomadaire avait déménagé après l’attentat qui a décimé sa rédaction.Le 25 septembre 2020, aux alentours de 11H40, Zaheer Mahmood était arrivé rue Nicolas-Appert devant l’ancienne adresse de Charlie Hebdo, armé d’une feuille de boucher. Il avait blessé grièvement deux employés de l’agence de presse Premières Lignes. Cinq autres Pakistanais, dont certains étaient mineurs au moment des faits, ont été condamnés pour association de malfaiteurs terroriste à des peines allant de trois à douze ans de prison, à l’inscription au fichier des auteurs d’infractions terroristes (Fijait) et à l’interdiction définitive du territoire national pour les majeurs.La cour a suivi le parquet qui avait soutenu que Zaheer Mahmood n’aurait pas pu agir sans leur soutien et leurs encouragements.- “Le but, c’était de tuer” -Pendant tout le procès, l’assaillant a expliqué son geste par le profond décalage culturel qu’il ressentait à l’époque, lui qui a grandi dans un Pakistan rural et très religieux.Or à Lahore, Islamabad et Karachi, la nouvelle publication des caricatures de Mahomet en 2020 a été à l’origine d’une vague de colère et de manifestations monstres, dans un pays où les blasphémateurs sont condamnés à mort.”Le but, c’était de tuer”, avait admis Zaheer Mahmood au cours des débats.Les avocats généraux pendant leur réquisitoire avaient dénoncé l’”idéologie arriérée” de l’accusé, qualifié de “pseudo justicier-vengeur du Prophète”, s’acharnant sur les victimes pour “les décapiter avec son hachoir brandi comme un trophée”. La feuille de boucher qui frappe, plusieurs fois, qui met à terre, qui ouvre le crâne, c’est le souvenir qu’ont gardé Hélène et Paul (prénoms modifiés) aujourd’hui âgés de 32 et 37 ans.”J’ai perdu mon insouciance, ça a cassé quelque chose en moi”, avait expliqué Paul à la cour, tout en racontant son long parcours de rééducation après avoir frôlé la mort.Hélène, l’autre victime de l’attaque, a elle raconté les douleurs physiques au quotidien et le sentiment terrible que sa vie était “restée bloquée rue Nicolas-Appert”. A de nombreuses reprises pendant les plus de deux semaines de procès, Zaheer Mahmood a demandé pardon, parfois en larmes.”J’ai beaucoup de peine pour eux. J’ai vraiment honte de ce que j’ai fait. De ce qu’ils ont subi à cause de moi. Je comprends leur souffrance, vraiment je regrette énormément”, avait-il déclaré lors de son interrogatoire.Hélène et Paul ont assisté à chaque journée d’audience pour comprendre notamment les motivations de leur agresseur ainsi que son parcours mortifère. Ni l’un ni l’autre n’ont accepté les excuses de Zaheer Mahmood. Émus et fatigués, ils n’ont pas souhaité s’exprimer à l’issue du verdict. Les avocats de Mahmood n’ont pas indiqué à ce stade si leur client comptait faire appel de la condamnation.

Disparition de Lydie Logé: Monique Olivier a donné “des précisions”

La “mémoire assez précise” de Monique Olivier va-t-elle permettre de retrouver le corps de Lydie Logé, comme l’espère son avocat ? 31 ans après la disparition de cette femme, que Michel Fourniret est soupçonné d’avoir tuée, son ex-épouse a participé jeudi dans l’Orne à un troisième jour de recherches.”On a des éléments qui nous permettent d’être optimistes”, a déclaré à des journalistes Me Richard Delgenes, devant la gendarmerie d’Argentan où sa cliente a été interrogée dans la matinée. “J’avais peu d’espoir parce que 30 ans plus tard c’est difficile mais compte tenu de la participation de Mme Olivier aujourd’hui, je me dis que c’est possible de retrouver le corps de Lydie Logé”.L’ex-épouse de Michel Fourniret est repartie durant l’après-midi sur différents sites, s’arrêtant notamment durant quelques minutes dans les carrières de Tinchebray, dans un convoi formé de plusieurs fourgons de la gendarmerie, selon des journalistes de l’AFP sur place.Le convoi est revenu à la gendarmerie d’Argentan vers 18h00.”Sur l’endroit où peut se trouver le corps de Lydie Logé, on n’a pas l’endroit en tant que tel (…) mais Mme Olivier a donné des précisions”, a ajouté Me Delgenes. “Compte tenu de l’endroit décrit, je pense qu’on peut trouver le corps de la victime”.”Ce matin, c’est le troisième jour de déplacement ici dans l’Orne pour essayer de retrouver le corps de Lydie Logé et l’objectif de ce matin, c’était de mettre dans des procès-verbaux (…) toutes les dépositions de Monique Olivier et le résultat des investigations qui avaient été faites jusqu’à présent”, a expliqué Me Delgenes. Depuis mardi, Monique Olivier, 76 ans, a été emmenée sur différents lieux du Calvados et de l’Orne, ainsi qu’au domicile de Lydie Logé à l’époque des faits à Saint-Christophe-le-Jajolet (Orne).Monique Olivier a, selon son avocat, “une mémoire assez précise” de ce qu’il s’est passé il y a plus de 30 ans.”Elle était très volontaire, en tout cas elle a répondu à toutes les questions, la sincérité était là”, a ajouté Me Delgenes, à propos de sa cliente, condamnée deux fois, en 2008 et en 2023, à la réclusion à perpétuité notamment pour complicité dans sept meurtres de jeunes filles au total, dont celui d’Estelle Mouzin. Lydie Logé, mère d’un garçon de sept ans, avait disparu le 18 décembre 1993 à l’âge de 29 ans à Saint-Christophe-le-Jajolet, petit village de 240 habitants peu après avoir fait des courses de Noël avec une amie.- “Le nom de Fourniret” -Alors que deux enquêtes de 1994 à 1998 puis de 2004 à 2009, avaient abouti à des non-lieux, les investigations ont été relancées en 2018 après des rapprochements établis entre les traces ADN issues de composés organiques trouvés dans la camionnette de Michel Fourniret et l’ADN de la mère de Lydie Logé.En janvier 2021, Monique Olivier a été mise en examen pour complicité d’arrestation, d’enlèvement, de détention ou de séquestration arbitraire dans cette enquête.Son ex-mari, surnommé L’Ogre des Ardennes, avait été mis en examen pour enlèvement et séquestration suivis de mort. Il est décédé quelques mois plus tard, en mai 2021.Michel Fourniret avait été condamné en 2008 à la perpétuité incompressible notamment pour sept meurtres de jeunes filles commis entre 1987 et 2001. En 2018, il avait à nouveau écopé de la perpétuité pour l’assassinat de Farida Hammiche.Selon Michel Lerat, le maire de Boischampré, dont Saint-Christophe-le-Jajolet est devenue une commune déléguée, Lydie Logé et sa famille s’étaient installés depuis “quelques mois” dans leur pavillon lorsque la mère de famille avait disparu.Il avait côtoyé la jeune femme, qui lui avait demandé un stage de secrétariat de “trois, quatre semaines” au sein de la communauté de communes. M. Lerat a décrit Lydie Logé comme “vraiment sérieuse”, ponctuelle et “tout à fait agréable”.”Quand le nom de Fourniret est apparu, là, les gens ont pris conscience de ce qui avait dû se passer”, a déclaré l’élu à l’AFP.

Lyon va transformer son centre névralgique de Perrache

La métropole de Lyon a dévoilé jeudi le projet de transformation du Centre d’échanges de Lyon Perrache (CELP), énorme bâtiment jouxtant la gare du même nom, construit à l’époque du tout-voiture, et qui coupe en deux le centre lyonnais.”Vécu comme une coupure urbaine entre le nord et le sud de la presqu’île”, rappelle la métropole, le bâtiment “concentre aujourd’hui des problèmes liés à son fonctionnement: passoire énergétique, locaux vieillissants et dégradés, surfaces commerciales inoccupées, coûts de fonctionnement importants pour la métropole…”Pour les visiteurs peu familiers de l’endroit, il est difficile de s’orienter dans ce bâtiment construit dans les années 1970, à l’architecture aujourd’hui décriée, et où sont venus se connecter au fil des années le métro et le tram.Dans ce partenariat public-privé, les deux groupes qui chapeautent le projet promettent une “métamorphose spectaculaire”, selon Emmanuel Launiau, président du groupe Quartus, et “un lieu désirable”, selon Maurice Bansay, président d’Apsys.L’investissement annoncé de 170 millions d’euros sera porté à hauteur de 130 millions par les partenaires privés.Le projet de transformation prévoit une grande percée: le bâtiment actuel sera “évidé” pour créer une place couverte et ouvrir un axe nord-sud, permettant notamment de mieux intégrer le quartier Confluences à la pointe de la presqu’île, bordée par la Saône et le Rhône. Les silos caractéristiques de sa façade nord seront supprimés.Le projet prévoit aussi cinq strates végétalisées, avec des patios du 3e au 7e étage et un vaste toit-terrasse, avec un panorama à 360° sur la ville.D’un projet actuellement “encombré”, l’architecte Dietmar Feichtinger veut tirer un espace où le visiteur pourra s’orienter rapidement, et “changer l’ambiance” avec une façade interne en bois.Une partie des parkings sera transformée en hôtel, et un restaurant sera installé sur trois niveaux.Les travaux, prévus pour durer cinq ans, doivent commencer mi-février avec la démolition de la passerelle en hauteur qui relie le CELP à la gare de Perrache. Des accès alternatifs sont prévus pour maintenir les fonctionnalités de la gare.

Sacklers, Purdue to pay $7.4 bn over opioid crisis: NY state

Several US states have reached a $7.4 billion settlement with the Sackler family and their pharmaceutical company Purdue over the opioid crisis that has ravaged the lives of millions of Americans, officials said Thursday.The opioid addiction epidemic has caused more than 500,000 overdose deaths in the United States over two decades.Thursday’s settlement, which will see funds …

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“Je vais mourir”: à l’annonce du confinement de 2020, la détresse d’Amandine, morte affamée par sa mère

“Lola, je vais mourir”: morte affamée par sa mère, en août 2020, la jeune Amandine était terrifiée à l’idée de retrouver sa famille, cinq mois plus tôt, pour le confinement, a témoigné jeudi une surveillante de son internat, devant les Assises de l’Hérault.Au quatrième jour du procès de la mère d’Amandine, Sandrine Pissarra, et de son beau-père, Jean-Michel Cros, une surveillante de l’internat du dernier collège fréquenté par l’adolescente, à Sigean (Aude), a raconté cette soirée du lundi 16 mars 2020, lorsque le président Emmanuel Macron annonce le confinement du pays dès le lendemain, face au Covid.”Les garçons ont sauté de joie, c’était les vacances. Amandine, elle, s’est effondrée au sol. Elle m’a dit: +Lola, je vais mourir. Combien de temps ça va durer ? Je ne vais pas tenir+”. “Elle le répétait en boucle, elle pleurait, elle n’arrivait plus à respirer”, rapporte la jeune femme de 28 ans.Le lendemain, Amandine rentre donc chez elle. Mais elle ne reprend pas les cours en mai, à la levée d’un isolement contraint de deux mois. La plupart du temps enfermée dans un débarras, privée de nourriture, rouée de coups par sa mère, la collégienne mourra moins de trois mois plus tard.Le 6 août 2020, jour de son décès d’un arrêt cardiaque et d’une septicémie, au domicile familial de Montblanc (Hérault), près de Béziers, la collégienne ne pèse plus que 28 kg pour 1,55 m.Si sa mère a reconnu mardi soir, pour la première fois, les “actes de torture ou de barbarie” pour lesquels elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité, elle a eu beaucoup de mal jeudi à préciser ce qu’elle reconnaissait au juste.”Des gifles, oui. Tirer les cheveux, ça m’est arrivé”, concède-t-elle d’une voix fluette, bien plus prolixe quand il s’agit d’évoquer les violences qu’elle aurait elle-même subies de la part de sa mère. “Aller dormir le ventre vide, je sais ce que c’est”, insiste Sandrine Pissarra: Amandine, elle, “mangeait ce qu’elle voulait”. Dans son débarras, “elle crevait de faim !”, la reprend le président de la cour, Eric Emmanuelidis. “Vous vouliez qu’elle meure ?”.”Non, tout ce que vous voulez, sauf ça”, persiste la mère.- “Camp de concentration privé” -Interrogé jeudi également, son compagnon de l’époque risque lui jusqu’à 30 ans de réclusion pour avoir “privé de soins ou d’aliments” sa belle-fille et n’avoir rien fait pour la sauver.”Avant le confinement, si on mangeait des frites, elle (Amandine, ndlr) avait des haricots verts ou du céleri”, a expliqué Jean-Michel Cros. Puis les privations et punitions s’aggravent, sans que cet homme, unanimement décrit comme bienveillant par son entourage, mais soumis à sa compagne, n’ose y mettre fin. “Oui, c’est devenu banal. A la longue, ça s’est mis en place, on s’y habitue”, tente-t-il d’expliquer, à M. Emmanuelidis, qui évoque le concept de “banalité du mal” développé par la philosophe Hannah Arendt à propos du régime nazi.Comme en écho aux images des camps de concentration, le magistrat fait alors projeter des captures d’écran des caméras qui surveillaient Amandine dans le débarras.Sur la première, l’adolescente apparaît nue, déjà très amaigrie, à genoux sur un rouleau de lino, les mains dans le dos. Sur la seconde, prise de face, elle est toujours nue et encore plus maigre. Marionnette désarticulée, elle s’appuie sur un meuble, les jambes croisées dans une position peu naturelle.Jean-Michel Cros assure qu’il n’avait jamais vu ces images: “Comment on peut faire ça à un enfant, c’est dégueulasse, inhumain”, lâche-t-il, répétant qu’il ne s’est rendu compte de rien, qu’il ne comprend pas pourquoi cela ne lui a pas sauté aux yeux, que ça aurait dû, qu’il était sous la coupe de sa compagne, qu’il s’était remis à boire, qu’il “donnerait sa vie” pour qu’Amandine revienne.S’adressant en fin d’audience à Sandrine Pissarra, Me Laurent Epailly, au nom de “La Voix de l’enfant”, l’une des quatre associations à s’être portées parties civiles, lui a asséné qu’elle avait créé son “petit camp de concentration privé”, instaurant “le travail forcé jusqu’à épuisement”. “La faim, les sévices, le manque de soin, la déshumanisation, l’absence d’espoir et le manque d’amour: vous êtes monstrueusement coupable”, a-t-il martelé.Le réquisitoire du parquet et les plaidoiries de la défense auront lieu vendredi. La cour se retirera ensuite pour délibérer.