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Chikungunya à La Réunion: le gouvernement encourage la vaccination de ceux qui le peuvent

Le gouvernement a encouragé dimanche ceux qui le peuvent à se faire vacciner contre l’épidémie de chikungunya à La Réunion alors que les autorités sanitaires viennent de retirer “sans délai” les plus de 65 ans de la campagne de vaccination.”Si vous avez une insuffisance rénale, une insuffisance cardiaque, respiratoire, un diabète, une obésité, vous avez entre 18 et 65 ans, il est recommandé à l’heure où je vous parle de se faire vacciner”, a déclaré le ministre de la Santé Yannick Neuder sur France 3.”Je fais confiance aux autorités sanitaires”, a appuyé le ministre des Outre-mer Manuel Valls invité du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat, en rappelant que “c’est la première fois qu’un vaccin a été utilisé contre le chikungunya”.La campagne de vaccination lancée il y a quelques semaines, et qui ciblait en priorité les seniors, a été “adaptée sans délai” après trois “événements indésirables graves” chez des personnes de plus de 80 ans présentant des comorbidités, a rappelé M. Valls.Interrogé pour savoir si la campagne de vaccination devait se poursuivre, M. Valls a répondu “oui” en précisant que “des recommandations ont été données”.Il a nié toute précipitation dans le lancement de la campagne de vaccination en rappelant que le vaccin Ixchiq avait reçu son autorisation de mise sur le marché en juin 2024.Le chikungunya, une maladie infectieuse due à un virus transmis par le moustique tigre, provoque une forte fièvre et des douleurs articulaires pouvant perdurer plusieurs semaines. Il n’existe pas de traitement spécifique contre la maladie.Face à une épidémie généralisée et majeure à La Réunion, une campagne de vaccination a été lancée par les autorités sanitaires début avril dans l’île. Le vaccin utilisé, Ixchiq, est le premier contre le chikungunya à avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe.Le bilan provisoire de l’épidémie de chikungunya à La Réunion est de neuf morts, selon les autorités sanitaires qui soulignent que l’épidémie se “stabilise à un haut niveau”, selon des chiffres donnés mercredi.L’épidémie actuelle a commencé en août 2024, mais les cas ont explosé à partir de mars 2025. Avant cette flambée, aucun cas de chikungunya n’avait été signalé depuis 2010 à La Réunion. Une grande épidémie y avait touché 260.000 personnes et fait plus de 200 morts entre 2005 et 2006.”Le bilan est déjà lourd et peut évidemment s’aggraver”, a mis en garde M. Valls. “C’est pour ça qu’il faut à chaque fois avoir ces gestes préventifs”, a-t-il insisté.

Meurtre dans une mosquée: rassemblement anti-islamophobie à Paris

Un appel à rassemblement “contre l’islamophobie” a été lancé pour dimanche 18H00 à Paris sur les réseaux sociaux après le meurtre d’un fidèle vendredi dans une mosquée du Gard, tandis que plusieurs représentants religieux ou communautaires ont dit leur effroi devant la “haine anti-musulmane”. Le rassemblement prévu place de la République sera ponctué par une minute de silence en mémoire de la victime, un jeune homme d’une vingtaine d’années. L’appel est notamment relayé par plusieurs figures de LFI comme Eric Coquerel ou Rima Hassan ou la N.1 des Verts, Marine Tondelier. Réagissant à ce drame, François Bayrou a dénoncé samedi une “ignominie islamophobe”: “Nous sommes avec les proches de la victime, avec les croyants si choqués. Les moyens de l’Etat sont mobilisés pour que l’assassin soit saisi et puni”, a ajouté le Premier ministre sur X.Le Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l’islam en France, s’est dit “horrifié” par cet “attentat terroriste anti-musulman” et appelle les musulmans de France à “l’extrême vigilance”, selon un communiqué. Le CFCM, qui fustige “les conséquences dramatiques de la banalisation et de la médiatisation de la haine antimusulmane”, recommande aux fidèles de ne pas rester seuls ou isolés dans les mosquées. Il appelle en outre les pouvoirs publics “à déclencher immédiatement un plan national de protection renforcée des lieux de culte musulmans”.”Il fait peu de doute que son auteur a été motivé par la haine des musulmans. Face aux dernières informations révélées”, a souligné la Grande Mosquée de Paris sur X.Celle-ci demande désormais aux autorités  de communiquer au public si la piste terroriste est privilégiée: “nous devons considérer la dimension et la gravité d’un tel acte, et agir pour la sécurité de tous”, a-t-elle ajouté. “Profondément choqué”, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) a dénoncé un acte “raciste” qui “s’inscrit dans un climat de haine amplifié par le silence des responsables politiques, quand il ne sont pas eux-mêmes à l’origine d’une stigmatisation inadmissible d’une partie de la population”.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé dimanche qu’il se rendait dans l’après-midi dans le Gard.”L’assassinat d’un fidèle dans une mosquée est un crime ignoble qui doit révulser le coeur de tous les Français”, a également réagi le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).Le délégué national de la Conférence des évêques de France, Jean-François Bour a dit sur X condamner “fermement l’assassinat”. “Une réponse ferme à la haine anti-musulmane est urgente!”, a-t-il souligné.Vendredi, le suspect toujours en fuite avait porté des dizaines de coups de couteau à un jeune homme en train de prier, dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe. Puis il avait filmé sa victime agonisante avec son téléphone portable, en répétant à deux reprises: “Je l’ai fait (…), ton Allah de merde”, a appris l’AFP d’une source proche du dossier. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Des apiculteurs manifestent contre les pesticides à Toulouse et Bordeaux

Des dizaines d’apiculteurs, souvent en tenue avec combinaison et enfumoir, ont manifesté dimanche à Bordeaux et Toulouse pour dire “non au retour des pesticides tueurs d’abeilles” et “de toute la biodiversité”.A Toulouse, plus d’une trentaine d’entre eux en combinaison blanche, couvrant parfois aussi la tête, ont manifesté dans un marché du centre de la Ville rose pour exprimer leur opposition à une proposition de loi du sénateur LR Laurent Duplomb qui prévoit de réintroduire des pesticides interdits depuis des années.”Duplomb, ta loi a du plomb dans l’aile!”, criaient-ils au milieu des stands bondés du marché Saint-Aubin qu’ils ont traversé derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire “protégeons les abeilles et la biodiversité”.”Ce n’est pas simplement les abeilles qui sont concernées. C’est nous aussi, par rapport à ce qu’on mange, les oiseaux…”, a déclaré à l’AFP l’une des manifestantes, Sylvie Fourdain, 65 ans, apicultrice à Carbonne, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Toulouse.A Bordeaux, ils étaient une cinquantaine à se rassembler sur la place de la Bourse.”Ce serait une catastrophe de réintroduire ces produits, évidemment pour l’abeille, mais pour les pollinisateurs sauvages également, et puis au sens large pour la santé, pour la qualité de l’eau”,  a déclaré à l’AFP Pierre Verger, président du syndicat apicole de Gironde (SAG).La loi Duplomb “va détruire des millions et des millions d’abeilles”, selon Patrick Granziera, apiculteur dans le Lot-et-Garonne et secrétaire général de l’Union nationale de l’apiculture française.Or, “des solutions intermédiaires existent” pour les producteurs ayant recours à ces produits nocifs pour les pollinisateurs, comme par exemple dans la filière noisettes, assure-t-il.La proposition de loi Duplomb, qui vise à “lever les contraintes au métier d’agriculteur”, prévoit de réintroduire, par dérogation pour des filières en crise, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdits en France depuis 2018, mais autorisés ailleurs en Europe jusqu’en 2033. Voté par le Sénat, le texte doit être étudié fin mai par l’Assemblée nationale. Selon le CNRS, la production de miel en France a été divisée par deux entre le milieu des années 1990, date d’introduction des néonicotinoïdes, et le milieu des années 2010.  Dès 1995, certains apiculteurs ont accusé jusqu’à 90% de pertes – loin des 5 à 10% de mortalité généralement constatés dans les colonies d’abeilles.

Des apiculteurs manifestent contre les pesticides à Toulouse et Bordeaux

Des dizaines d’apiculteurs, souvent en tenue avec combinaison et enfumoir, ont manifesté dimanche à Bordeaux et Toulouse pour dire “non au retour des pesticides tueurs d’abeilles” et “de toute la biodiversité”.A Toulouse, plus d’une trentaine d’entre eux en combinaison blanche, couvrant parfois aussi la tête, ont manifesté dans un marché du centre de la Ville rose pour exprimer leur opposition à une proposition de loi du sénateur LR Laurent Duplomb qui prévoit de réintroduire des pesticides interdits depuis des années.”Duplomb, ta loi a du plomb dans l’aile!”, criaient-ils au milieu des stands bondés du marché Saint-Aubin qu’ils ont traversé derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire “protégeons les abeilles et la biodiversité”.”Ce n’est pas simplement les abeilles qui sont concernées. C’est nous aussi, par rapport à ce qu’on mange, les oiseaux…”, a déclaré à l’AFP l’une des manifestantes, Sylvie Fourdain, 65 ans, apicultrice à Carbonne, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Toulouse.A Bordeaux, ils étaient une cinquantaine à se rassembler sur la place de la Bourse.”Ce serait une catastrophe de réintroduire ces produits, évidemment pour l’abeille, mais pour les pollinisateurs sauvages également, et puis au sens large pour la santé, pour la qualité de l’eau”,  a déclaré à l’AFP Pierre Verger, président du syndicat apicole de Gironde (SAG).La loi Duplomb “va détruire des millions et des millions d’abeilles”, selon Patrick Granziera, apiculteur dans le Lot-et-Garonne et secrétaire général de l’Union nationale de l’apiculture française.Or, “des solutions intermédiaires existent” pour les producteurs ayant recours à ces produits nocifs pour les pollinisateurs, comme par exemple dans la filière noisettes, assure-t-il.La proposition de loi Duplomb, qui vise à “lever les contraintes au métier d’agriculteur”, prévoit de réintroduire, par dérogation pour des filières en crise, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdits en France depuis 2018, mais autorisés ailleurs en Europe jusqu’en 2033. Voté par le Sénat, le texte doit être étudié fin mai par l’Assemblée nationale. Selon le CNRS, la production de miel en France a été divisée par deux entre le milieu des années 1990, date d’introduction des néonicotinoïdes, et le milieu des années 2010.  Dès 1995, certains apiculteurs ont accusé jusqu’à 90% de pertes – loin des 5 à 10% de mortalité généralement constatés dans les colonies d’abeilles.

Nouvelle-Calédonie: Valls appelle indépendantistes et non-indépendantistes à trouver un accord

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a appelé dimanche indépendantistes et non-indépendantistes en Nouvelle-Calédonie à trouver rapidement un “accord”, à quelques jours de nouvelles discussions à Nouméa sur l’avenir institutionnel de l’archipel français. “S’il n’y a pas d’accord, et bien alors l’incertitude économique et politique peut conduire à un nouveau désastre, à la confrontation et à la guerre civile”, a déclaré le ministre, invité du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat. “Et c’est pour ça que j’ai lancé plusieurs appels et je le fais encore aujourd’hui (…) à l’ensemble des protagonistes politiques, indépendantistes et non indépendantistes (…). Chacun doit assumer ses responsabilités, chacun doit faire un pas l’un vers l’autre”, a-t-il souligné. Un tel accord est “indispensable”, a insisté M. Valls, qui doit arriver dans la nuit de mardi à mercredi à Nouméa pour un troisième round de discussions sur l’avenir institutionnel de l’archipel, meurtri par des émeutes ayant éclaté il y a près d’un an et qui ont fait au total 14 morts et plus de 2 milliards d’euros de dégâts. “Nous allons entrer, je l’espère, je fais tout pour cela, dans une véritable phase de négociations la semaine prochaine”, a dit le ministre des Outre-mer. Le maintien du droit à l’autodétermination, qui est contesté par une partie des non-indépendantistes, cristallise notamment les désaccords en Nouvelle-Calédonie. “Le droit à l’autodétermination est un droit constitutionnel, conventionnel. Il est inscrit dans les accords de Nouméa, qui sont constitutionnalisés, qui sont la base des discussions que nous avons en Nouvelle-Calédonie ou à Paris”, a répondu Manuel Valls. “Ce droit doit être préservé, quoi qu’il arrive. Mais ce que je souhaite, moi, c’est trouver un accord qui permette, encore une fois, de concilier, et le droit, l’aspiration à l’autodétermination, et le lien avec la France”, a-t-il ajouté, se montrant “prudent” quant au choix des mots employés.

Travail le 1er mai: “pas question” pour Sophie Binet (CGT)

La leader de la CGT, Sophie Binet, s’est dite dimanche opposée au travail le 1er mai, en réaction à une proposition de loi censée permettre aux établissement déjà autorisés à ouvrir le dimanche de pouvoir le faire le 1er-mai, visant notamment les boulangers et fleuristes.”Pas question. Il y a 364 autres jours pour ouvrir”, a réagi Sophie Binet, interrogée sur LCI. “C’est une conquête sociale et nous sommes là pour la préserver”, a insisté la secrétaire générale de la deuxième centrale syndicale.Une proposition de loi de sénateurs centristes, soutenue par le gouvernement, a été déposée afin que les salariés des établissements et services “dont le fonctionnement ou l’ouverture est rendu nécessaire par les contraintes de la production, de l’activité ou les besoins du public” puissent travailler le 1er mai.Cette initiative entend répondre à la polémique de ces derniers jours autour des boulangers, dont certains avaient subi l’an passé des contrôles inopinés de l’inspection du Travail en ce traditionnel jour férié. “Je rappelle que le 1er mai, les patrons peuvent travailler s’ils le souhaitent, mais pour les travailleurs et les travailleuses, c’est férié, c’est chômé, c’est un conquis de la lutte”, a souligné Mme Binet.La représentante syndicale a réfuté l’argument selon lequel les salariés seraient volontaires: “C’était exactement ce qu’on nous disait le dimanche en nous disant, de toute manière, le dimanche est payé double, donc il faut laisser les salariés qui le souhaitent travailler le dimanche”. “Le résultat, c’est qu’on a complètement libéralisé le travail du dimanche (…) et de plus en plus, il y a des majorations de 10% ou pas de majoration du tout et encore moins de volontariat”, a-t-elle défendu.A l’opposé le député RN Julien Odoul a déclaré qu’il fallait “bien évidemment (…) changer la loi parce qu’aujourd’hui on a besoin de libérer le travail (…), d’inciter les gens à travailler”.”Le 1er mai c’est la fête du travail, c’est pas la fête de l’oisiveté, c’est pas la fête de l’assistanat. Nonobstant à la CGT qui veut nous renvoyer au XIXᵉ siècle”, a-t-il souligné.

Une lettre de Napoléon sur l’arrestation du pape Pie VII vendue 26.360 euros

Une lettre de Napoléon feignant de désapprouver l’arrestation du pape Pie VII, qu’il avait pourtant ordonnée, a été vendue 26.360 euros aux enchères à Fontainebleau dimanche, a annoncé la maison de vente Osenat, qui l’organisait.Véritable “manoeuvre politique”, cette missive datée du 23 juillet 1809, raturée et signée “Napole”, probable diminutif de Napoleone, était estimée entre 12.000 et 15.000 euros, avait auparavant indiqué à l’AFP Jean-Christophe Chataignier, associé et directeur du département Empire au sein de la maison de vente.”Cette arrestation est un des événements qui va marquer le règne de Napoléon sur le plan politique et religieux. Napoléon sait que cette lettre va être diffusée et qu’elle est destinée à toutes les autorités”, explique le spécialiste.Elle s’adresse à l’archichancelier Jean-Jacques-Régis Cambacérès. “C’est sans mes ordres et contre mon gré qu’on a fait sortir le pape de Rome ; c’est encore sans mes ordres et contre mon gré qu’on le fait entrer en France. Mais je ne suis instruit de cela que dix ou douze jours après que c’est exécuté. Du moment que je saurai le pape stationnaire quelque part, & que mes intentions pourront être connues à tems (sic) et exécutées, je verrai les mesures que j’aurai à prendre…”, écrit Napoléon.”Il veut montrer son autorité sans être désavoué et, plutôt que de dire +contre ma volonté+, il écrit +sans ma volonté+. Il ne devait pas apparaître comme celui ayant fait arrêter le pape, c’est historique et hyperstratégique”, souligne M. Chataignier.Devant le refus de Pie VII de s’associer à la politique du blocus continental, Napoléon Ier va enchaîner plusieurs “coups de force”: il prend l’autorité sur le pape en occupant une partie des États pontificaux, notamment les ports, envoie ses troupes dans Rome le 2 février 1808, et fait chasser les cardinaux étrangers en mars. Le pape finira par être arrêté au Vatican fin juillet 1809, détenu à Grenoble et envoyé en Italie le 1er août, pour être placé en résidence surveillée à Savone puis à Fontainebleau à la demande de Napoléon. “L’empereur entend ainsi affirmer encore un peu plus son emprise sur la religion catholique qu’il a orchestrée dès son sacre à Notre-Dame, où il se couronne lui-même alors que cette tâche revient normalement au souverain pontife”, rappelle le spécialiste.Les enchères napoléoniennes font florès, plus de deux siècles après la mort de “l’Empereur des Français”, décédé en exil en 1821, à 51 ans, après avoir dominé l’Europe.

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En Arabie saoudite, l’art d’extraire le parfum de la “cité des roses”

Depuis cinq décennies, Khalafallah al-Talhi taille à la main les buissons épineux et cueille les fleurs, perfectionnant l’art d’extraire le parfum très demandé de la “cité des roses” nichée dans les montagnes de l’ouest de l’Arabie saoudite.   “J’aime les roses plus que mes propres enfants”, confie à l’AFP l’homme de 80 ans dans sa ferme florale, l’une des quelque 800 que compte Taëf, ville surnommée “la cité des roses”.Située à quelque 1.700 mètres d’altitude, Taëf produit chaque année quelque 300 millions de ces fleurs emblématiques à pétales roses. A lui seul, M. Talhi dit en faire pousser de cinq à six millions par saison.A l’arrivée du printemps, les champs se couvrent généralement d’un tapis rose éclatant. Les fleurs sont alors cueillies à la main, du levée du soleil jusqu’à la tombée de la nuit, par des dizaines de travailleurs.  Une fois récoltées, les pétales sont trempées et bouillies pendant des heures dans de grandes cuves. Le parfum est ensuite extrait à travers un processus complexe de distillation de la vapeur, qui produit une huile essentielle très prisée. – Le parfum de La Mecque -L’eau de rose produite à Taëf est utilisée notamment pour laver les murs de la Kaaba, l’édifice cubique au centre de la Grande mosquée de La Mecque vers lequel les musulmans se tournent pour prier, tandis que les parfums à base de roses locales séduisent de nombreux pèlerins. “La quantité de roses produites à Taëf est limitée. Il y a peu d’exportations, car la demande locale est très forte. En Arabie saoudite, beaucoup ne jurent que par ce parfum”, souligne l’agriculteur.Une petite partie des huiles est exportée à l’étranger, où elles sont utilisées dans la fabrication de parfums ou intégrées à des produits cosmétiques, comme des crèmes ou des savons.Selon la base de données économiques TrendEconomy, l’Arabie saoudite a exporté pour seulement 141 millions de dollars de produits de parfumerie en 2023, eau de rose inclue.Durant la récolte, les travailleurs de la ferme de M. Talhi cueillent chaque jour plusieurs dizaines de milliers de fleurs.”Nous sommes nés dans les champs, nous avons toujours travaillé la terre”, dit-il, vêtu d’une longue tunique blanche et d’un keffieh rouge et blanc.Mais les roses de Taëf, qui fleurissent d’ordinaire d’avril à juin dans un paysage verdoyant et des températures clémentes, subissent les aléas d’une météo de plus en plus capricieuse.Selon les climatologues, le réchauffement climatique augmente la fréquence et la gravité de phénomènes météorologiques extrêmes, comme les canicules, les pluies diluviennes ou les sécheresses. – “Mon âme” -L’Arabie saoudite, avec son climat aride et ses vastes déserts, est particulièrement vulnérable. “Le changement climatique accélère la dégradation des sols dans des processus tels que la salinisation, l’érosion et la désertification, ce qui diminue la qualité et la productivité des terres arables en Arabie saoudite”, indique un rapport publié par l’Atlantic council. Le groupe de réflexion a estimé que les rendements de blé devraient diminuer de 20 à 30% d’ici 2050 en raison du stress thermique et du manque d’eau pour l’irrigation, tandis que des réductions sont également attendues pour les palmiers dattiers et d’autres cultures de base.Et la région de Taëf n’y échappe pas.”L’an dernier, et l’année d’avant, il a fait extrêmement froid. Certains agriculteurs n’ont pas récolté une seule fleur”, raconte M. Talhi.Heureusement, cette année, la météo a été plus clémente. “Il y a des changements, mais (…) le climat est resté doux”, dit-il.Si le temps devient moins prévisible, M. Talhi, lui, reste content.Malgré son âge avancé, il se lève chaque jour avant l’aube pour travailler dans les champs, souvent jusque tard dans la nuit.”Cette ferme, c’est mon âme, mon cœur qui bat”, confie-t-il à l’AFP: “Rien ne m’en séparera, sauf la mort”.