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Une coupure de courant “massive” touche “toute la péninsule ibérique”

Une coupure de courant massive survenue lundi en fin de matinée touche l’ensemble de la péninsule ibérique, perturbant le trafic aérien et paralysant le trafic ferroviaire en Espagne.Des clients qui se précipitent sur les distributeurs bancaires aux rues bondées d’habitants cherchant désespérément à trouver un réseau téléphonique, la panne d’électricité géante crée la panique en Espagne.Le Premier ministre Pedro Sanchez tient une “réunion extraordinaire du conseil de sécurité national depuis 15H00 (13H00 GMT)”, ont indiqué ses services.En Espagne, Red Electrica a assuré avoir déployé “toutes les ressources pour remédier” à la panne, tout en estimant vers 13H00 GMT que ses équipes avaient besoin de “entre 6 à 10 heures” pour rétablir la situation “si tout va bien”.Peu avant 17H00 (15H00 GMT), le courant a été rétabli dans “plusieurs zones du Nord, du Sud et de l’Ouest” du pays, selon le Réseau d’Electricité en Espagne (REE).”Nous ne pouvons pas spéculer pour l’instant sur les causes” de la panne, a affirmé Eduardo Prieto, un responsable.Le président du Conseil européen Antonio Costa a souligné sur X qu’il n’y avait “pas d’indication d’une cyberattaque à ce stade”.La circulation des trains sur le réseau espagnol, interrompue en raison de la panne électrique géante qui touche l’ensemble de la péninsule ibérique, ne pourra pas être totalement rétablie lundi, a annoncé en fin d’après-midi le ministre espagnol des Transports.”Nous travaillons pour pouvoir reprendre ces services une fois l’alimentation électrique rétablie” mais “il n’est pas prévu que la circulation des trains de moyenne et longue distance soit rétablie aujourd’hui”, a assuré Oscar Puente sur le réseau social X.- Centrales nucléaires à l’arrêt -A Madrid comme à Barcelone, de nombreux habitants sont descendus dans la rue, leur téléphone à la main, en quête d’un hypothétique signal, circulant à pied au milieu d’embouteillages monstres.A Barcelone, Gloria Sanchis, une retraitée de 69 ans originaire d’Elche, dans la province d’Alicante, patiente déjà depuis une heure et demi pour prendre un bus qui doit l’emmener à l’aéroport.”Nous ne savons absolument rien, parce que les téléphones ne fonctionnent pas, il n’y a pas de connexion internet”, se lamente-t-elle.La compagnie téléphonique Telefónica, a précisé que depuis la panne survenue vers 10H30 GMT, elle opère “grâce à des générateurs et des batteries dans l’attente du retour du courant”.Les métros sont à l’arrêt et la direction générale du trafic routier (DGT) a demandé aux voitures de ne pas circuler.De son côté, le ministère de la Santé a indiqué dans l’après-midi sur X n’avoir été informé “d’aucun incident lié à la coupure de courant dans les hôpitaux” grâce à la mise en service de groupes électrogènes, et assuré avoir “suffisamment de réserves de carburant”.Et les centrales nucléaires espagnoles ont été mises à l’arrêt, une procédure de sécurité normale en cas de coupure d’électricité.- Coupures à Lisbonne  -D’après la radio publique RNE, la coupure n’affecte pas les îles Canaries et les îles Baléares.Le trafic aérien est perturbé en Espagne et au Portugal, notamment les aéroports de Madrid, Barcelone et Lisbonne, selon l’organisme de surveillance du ciel européen Eurocontrol.Au Portugal, le gestionnaire du réseau électrique national(REN), a affirmé qu’il lui était “impossible de prévoir quand la situation reviendra à la normale”.”Tous les plans de rétablissement par étapes de l’approvisionnement d’énergie ont été activés, en coordination avec les producteurs et opérateurs européens d’énergie”, a précisé REN dans un communiqué envoyé à l’AFP. “Il s’agirait apparemment d’un problème dans le réseau de transport (d’énergie électrique, NDLR) dont la cause est encore à identifier, apparemment en Espagne”, a déclaré le ministre porte-parole du gouvernement, Antonio Leitao Amaro, à l’agence de presse Lusa.D’après plusieurs témoignages recueillis par l’AFP, la coupure de courant touche plusieurs quartiers de la capitale Lisbonne, où le système de signalisation routière est en panne.Selon les médias locaux, au moins quatre rames du métro de la capitale portugaise ont dû être évacuées.- “Aider l’Espagne” -Pour sa part, la Commission européenne a indiqué lundi être “en contact” avec les autorités espagnoles et portugaises afin de déterminer “les causes” de la panne d’électricité.L’exécutif européen continuera à “surveiller la situation” et veillera “à ce que l’échange d’informations entre toutes les parties concernées se fasse sans encombre”, a assuré une porte-parole.En France, la panne d’électricité a touché le Pays basque (sud-ouest), frontalier de l’Espagne, et a été de courte durée, le gestionnaire français du réseau RTE annonçant avoir rétabli l’approvisionnement d’énergie.RTE a indiqué que ses équipes ont mobilisées pour porter assistance au gestionnaire du réseau espagnol, et ont déjà réalimenté pour 700 MW de consommation via la France, a indiqué RTE. Le gestionnaire français a précisé qu’il était “en capacité d’augmenter son aide à l’Espagne à 950 MW dès que le réseau ibérique sera en capacité technique de l’accueillir”, a-t-il ajouté dans un communiqué.Récemment, dans le monde, hors coupures d’électricité liées à des phénomènes météo, des méga-pannes d’électricité ont affecté la Tunisie en septembre 2023, le Sri Lanka en août 2020, l’Argentine et l’Uruguay en juin 2019, ainsi que l’Inde, dont la moitié du pays est, fin juillet 2012, victime d’un black-out géant.En Europe, le 4 novembre 2006 avait marqué la première grande panne d’électricité communautaire, quand une défaillance du réseau allemand plonge dans le noir 10 millions de personnes dont la moitié en France et le reste en Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Italie, Espagne, pendant près d’une heure.Trois ans, auparavant, l’Italie toute entière, sauf la Sardaigne, avait été privée d’électricité le 28 septembre 2003.burx-cn/thm

Cannes: l’actrice Halle Berry, l’écrivaine Leïla Slimani et le cinéaste Hong Sangsoo membres du jury (festival)

L’actrice américaine Halle Berry, l’écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani et le cinéaste sud-coréen Hong Sangsoo font partie du jury du prochain festival de Cannes, présidé par la comédienne française Juliette Binoche, ont annoncé les organisateurs lundi.Composé de neuf membres (cinq femmes et quatre hommes), ce jury, où figurent également l’actrice italienne Alba Rohrwacher et le comédien américain Jeremy Strong, devra notamment décerner la Palme d’or de la 78e édition, qui se tient du 13 au 24 mai.La cinéaste indienne Payal Kapadia, Grand Prix l’an dernier, le réalisateur mexicain Carlos Reygadas et le documentariste de République démocratique du Congo (RDC) Dieudo Hamadi complètent ce panel très international qui devra départager les 21 films retenus en compétition.Les frères belges Jean-Pierre et Luc Dardenne (“Jeune mères”), l’Iranien Jafar Panahi (“Un simple accident”), l’Américain Wes Anderson (“The Phoenician Scheme”) ou la Française Hafsia Herzi (“La petite dernière”) se disputeront les faveurs du jury, qui désignera notamment le successeur d'”Anora” de l’Américain Sean Baker, Palme d’or 2024, au sommet du palmarès cannois. L’année dernière, le jury du festival était présidé par la cinéaste américaine Greta Gerwig (“Barbie”) et comptait notamment parmi ses membres l’acteur français Omar Sy et le cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda.

Dupont de Ligonnès: le parquet dément des rumeurs sur un signalement en Asie

Le parquet de Nantes a démenti lundi de nouvelles rumeurs circulant sur les réseaux sociaux selon lesquelles Xavier Dupont de Ligonnès, recherché depuis 2011 pour un quintuple assassinat familial, a été localisé, cette fois en Asie.”Depuis le 18 mars 2025, circulent, dans les médias et sur les réseaux sociaux, un certain nombre d’informations selon lesquelles Xavier Dupont de Ligonnès aurait été localisé”, rappelle dans un communiqué le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, sans citer nommément l’influenceur Aqababe qui a publié ce week-end une photo prise en Asie d’un homme qui serait selon lui le fugitif.”Contrairement à ce qui peut être indiqué à cette occasion, à ce jour, aucun élément factuel et vérifiable n’a été porté à la connaissance de la juridiction nantaise, pas plus qu’aux services de police saisis, par qui que ce soit, et pouvant attester de la réalité de ces informations”, souligne le procureur.Xavier Dupont de Ligonnès est suspecté d’avoir tué en avril 2011 sa femme et ses quatre enfants, dont les corps ont été retrouvés à Nantes sous la terrasse de la maison familiale.Le suspect n’a jamais été retrouvé et l’enquête n’a pas déterminé s’il était mort ou en fuite.Depuis sa disparition, des informations ou témoins assurant avoir repéré le fugitif en divers endroits surviennent de manière récurrente, sans jamais se vérifier.L’influenceur Aqababe, qui s’est fait une spécialité des infos à scandale sur les célébrités et acteurs de téléréalité, a récemment “lancé la traque numérique de Xavier Dupont de Ligonnès”, selon les mots de son avocat, Tom Michel.”A ce jour, plus de 370.000 personnes ont rejoint le canal dédié à cette recherche”, précise l’avocat dans un communiqué daté de dimanche et publié par Aqababe sur son compte Instagram.Il affirme que “des informations précises, tangibles et nouvelles ont été découvertes”, qui “pourraient permettre de clôturer ce dossier.””Nous remettons à la justice le fruit de cette opération” qui, selon l’avocat, “marque un tournant majeur dans l’histoire de la recherche des fugitifs en France”.Aqababe, de son vrai nom Aniss Zitouni, 27 ans, a demandé sur un canal Instagram baptisé “Retrouvons XDDL” de lui communiquer des informations concernant le disparu. Il dit avoir reçu “plusieurs dizaines de milliers de contributions”.

Feuille de route énergétique: Bayrou ménage le RN en repoussant la publication d’un décret

François Bayrou a fait un geste en direction notamment du Rassemblement national lundi, en disant souhaiter qu’un décret définissant la feuille de route énergétique de la France pour les dix prochaines années soit publié “d’ici à la fin de l’été”, après l’examen d’une proposition de loi sur le sujet.En jeu: la nouvelle feuille de route énergétique de la France pour la période 2025-2035, qui doit mettre le pays sur la voie de la neutralité carbone en 2050. Cette programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), en préparation depuis plusieurs années, détaille les objectifs énergétiques de la France: quelle part pour le nucléaire, les énergies renouvelables ?La programmation doit faire l’objet d’un décret.Mais pour le Rassemblement national, qui a laissé planer une menace de censure sur le sujet, et pour des parlementaires de droite et du centre, pas question de laisser passer ces orientations sans vote des parlementaires.Face aux levées de boucliers, l’exécutif a proposé d’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée une proposition de loi du sénateur Daniel Gremillet sur la programmation énergétique, a priori à partir du 16 juin, selon le cabinet du ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola. Celle-ci a déjà été adoptée en première lecture par le Sénat, et prévoit une relance massive de la filière nucléaire.Sous pression, François Bayrou avait aussi proposé ce premier débat de lundi, sur “la souveraineté énergétique de la France”, à la portée limitée car il ne fera pas l’objet d’un vote.Le Premier ministre est monté le premier à la tribune en début d’après-midi, devant seulement une cinquantaine de députés. “Le gouvernement n’a rien à vendre, aucune thèse à faire triompher sur les autres, aucun adversaire à réduire”, a assuré M. Bayrou.La porte-parole du gouvernement Sophie Primas avait jusqu’ici parlé d’une publication du décret “d’ici à l’été” après le débat sans vote au Parlement. Le Premier ministre a déclaré lundi qu’il souhaitait qu’elle ait lieu “après l’examen de la proposition de loi” du sénateur LR Daniel Gremillet. “Notre objectif est que le décret soit publié d’ici à la fin de l’été”, a annoncé M. Bayrou.Avant cela, a ajouté M. Bayrou, un “groupe de travail” piloté par le député Renaissance Antoine Armand et Daniel Gremillet sera “missionné pour mener des auditions et des études complémentaires” sur l’avenir énergétique du pays, et rendra ses conclusions fin mai.- “Soutien raisonné” aux renouvelables -François Bayrou, qui a donné comme priorité “de réduire notre dépendance aux énergies fossiles importées”, a défendu un “mix électrique” associant une “première orientation de base pro-nucléaire” à “une deuxième orientation” de “soutien raisonné aux énergies renouvelables”.Le projet de PPE prévoit de ramener la part des énergies fossiles dans la consommation énergétique d’environ 60% en 2023 à 42% en 2030, puis 30% en 2035. En rupture avec la précédente PPE, qui prévoyait de fermer des réacteurs nucléaires, le nouveau texte acte également une relance de l’atome. L’ambition du rythme de déploiement des renouvelables est confirmée, en particulier pour l’éolien en mer.”Nous condamnons cette PPE qui aggrave (des) politiques injustes et ruineuses”, a dénoncé lundi Marine Le Pen, cheffe de file des députés RN, opposée au développement des éoliennes.Signe que le RN fait du sujet un cheval de bataille, Mme Le Pen avait fait l’un de ses rares déplacements en mars sur le sujet, en visitant l’EPR de Flamanville. Un autre débat est prévu sur le même thème au Sénat le 6 mai.Au gouvernement, on explique que le décret est attendu pour lancer des appels d’offre, avec des enjeux de visibilité pour les industriels.La semaine dernière, une vingtaine de fédérations et organisations professionnelles de l’énergie ont souligné “l’urgence” d’accélérer “les transferts d’usage vers l’électricité”, afin de réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles importées et coûteuses. 

“Stressés”, les camarades de la lycéenne tuée reprennent les cours à Nantes

Le coeur lourd, “stressés”, parfois en pleurs, les collégiens et lycéens du groupe scolaire de Notre-Dame-de-Toutes-Aides, à Nantes, ont repris les cours lundi, aidés par un dispositif d’aide psychologique, quatre jours après le meurtre d’une jeune fille de 15 ans au cours d’une attaque au couteau commise par un élève.Pour la plupart vêtus de blanc, les adolescents sont entrés dans l’établissement par petites grappes, les visages graves, passant devant des gerbes de fleurs, dont de nombreux bouquets de roses blanches.Jeudi, vers 12h30 un jeune garçon de 16 ans, masqué et muni d’un couteau de chasse d’environ 20 cm, a tué une lycéenne de 15 ans, en la frappant de 57 coups de couteau dans sa salle de classe. Dans une autre salle, il fait aussi trois autres blessés, deux garçons et une fille, âgés de 15 à 16 ans. “Aucun mobile” ne peut être évoqué de “façon certaine”, a affirmé vendredi le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy.L’intervention d’un technicien en informatique qui a donné “un coup de chaise dans le dos” de l’agresseur met fin à l’attaque du lycéen, qui est interpellé quelques minutes plus tard par la police, placé en garde à vue puis hospitalisé dans une unité psychiatrique.Sous le choc, les élèves de cet établissement privé ont été dispensés de cours vendredi. Pendant le week-end, certains parents, comme Véronique, mère de deux jeunes filles, ont veillé à entourer leurs enfants.”On a essayé de former un cocon autour d’elles et d’en parler même si elles ont du mal à réaliser ce qui s’est passé”, a-t-elle raconté à l’AFP. Elle salue la reprise des cours dès lundi car “les élèves ont besoin d’être ensemble et avec leurs professeurs”.Ces derniers ont évoqué l’attaque avec leurs élèves, parlant surtout “de la cellule d’aide psychologique, au cas où on en aurait besoin”, a expliqué T., élève de terminale.Les parents de Lorène, la lycéenne tuée, “ont pris la décision de créer une cagnotte à destination de structures pour l’aide psychologique à l’enfance”, ont-ils expliqué dans un communiqué.Cette aide, dont les destinataires seront précisés ultérieurement, “pourra être bénéfique pour les victimes de cette tragédie mais aussi pour pallier le désengagement financier du service public”, estiment-ils.La famille insiste également sur le fait que les obsèques de l’adolescente “auront lieu dans un cercle privé”.- “Ça fait chelou” -Pour certains élèves, le retour sur les bancs de l’école est difficile. Dans une voiture, une jeune fille pleure à chaudes larmes. Sa mère, qui s’entretenait avec un responsable scolaire devant la porte, revient en courant vers elle.”Non, ça ne va pas”, glisse-t-elle à l’AFP en passant. “C’est trop tôt, voilà. Je leur ai dit. On rentre à la maison.”V. triture nerveusement sa cigarette “puff” au milieu de son groupe d’amis, “un peu stressé” d’être “déjà de retour”. “Ça fait chelou”, confie-t-il. En revenant “aujourd’hui (…), on a un peu l’impression de revivre la journée de la semaine dernière.”A ses côtés, S. a “hâte de retrouver les cours” et “une vie normale”. “On a été bien accompagnés, la cellule psychologique est là, ils ont tout fait pour qu’on se sente bien.””Le but, ce n’est pas d’oublier, le but c’est de faire avec.”De nombreux élèves refusent de répondre aux journalistes, certains montrant un communiqué de la direction du groupe scolaire les menaçant d'”une semaine de suspension” s’ils font fi de cette interdiction.”Décrit par tout le monde comme étant extrêmement solitaire”, ayant “peu d’amis voire pas du tout”, le suspect entretenait une “fascination pour Hitler” et avait envoyé un courriel sombre et confus à l’ensemble des élèves peu avant son passage à l’acte, selon M. Leroy.Une enquête pour “meurtre” est en cours, avait annoncé vendredi le procureur qui n’a pas écarté la possibilité que celle-ci évolue en “assassinat” compte tenu “des éléments susceptibles de caractériser une préméditation”.

Françoise Bettencourt Meyers, l’héritière discrète de L’Oréal

Ses apparitions sont rares et sa parole encore plus: Françoise Bettencourt Meyers, héritière de L’Oréal et femme la plus riche de France, prend du champ au sein du géant des cosmétiques et passe le flambeau à ses fils. “Je ne quitte pas L’Oréal, mais son conseil d’administration”, dit-elle dans une déclaration lundi à l’AFP. Françoise Bettencourt Meyers va céder son siège au conseil d’administration lors de l’assemblée générale des actionnaires mardi. Elle sera remplacée par un représentant de la holding familiale Téthys. Et elle laissera son poste de vice-présidence de L’Oréal à son fils Jean-Victor, 38 ans, déjà présent au conseil d’administration aux côtés de son deuxième fils Nicolas, 36 ans.La dirigeante, qui présidera toujours Téthys, le premier actionnaire de L’Oréal, évoque dans sa déclaration à l’AFP un “passage de génération, la quatrième côté famille” avec ses fils.Françoise Bettencourt Meyers, 71 ans, est la fille unique de Liliane et André Bettencourt et petite-fille unique d’Eugène Schueller fondateur du groupe L’Oréal dont les origines remontent au début du XXe siècle.Elle était devenue administratrice de L’Oréal en 1997. Depuis, le groupe de cosmétique n’a fait que grandir pour peser désormais plus de 43 milliards d’euros de chiffre d’affaires.Et Françoise Bettencourt Meyers est devenue la femme la plus riche de France avec une fortune estimée à 75,4 milliards d’euros selon Forbes.D’une discrétion extrême, elle avait été placée contre son gré sous les feux des projecteurs lors de “l’affaire Bettencourt” qui a abouti à la condamnation du photographe François-Marie Banier en appel en 2016 à quatre ans de prison avec sursis pour abus de faiblesse contre sa mère, Liliane Bettencourt.Les Bettencourt Meyers, “sont tellement discrets qu’ils ne sont pas connus et donc caricaturés”, explique Jean-Claude Le Grand, directeur des relations humaines chez L’Oréal. Pourtant, la famille a “un rôle actif d’actionnaire et met à la tête du groupe une méritocratie de managers”, assure-t-il. Françoise Bettencourt Meyers “a un attachement viscéral à l’entreprise qui fait qu’elle est très impliquée”, assure le directeur général Nicolas Hieronimus.- “Un couple” -Cachée derrière de grandes lunettes à larges bords noir, Françoise Bettencourt Meyers, “est quelqu’un qui a de l’humour et part souvent d’un grand éclat de rire”, relève Laurence des Cars, directrice du Louvre mais également présidente du jury du prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main qui récompense les professionnels des métiers d’art.Et “ce qui frappe c’est que vous êtes face à un couple”, ajoute-t-elle. Françoise Bettencourt Meyers a épousé en 1984 Jean-Pierre Meyers, petit-fils du rabbin Robert Meyers, déporté et décédé avec son épouse à Auschwitz.Jean-Pierre Meyers a été membre du conseil d’administration de L’Oréal de 1987 à 2020 et vice-président de 1994 à 2020. Il est aujourd’hui directeur général de Tétys, vice-président de la fondation Bettencourt Schueller et président de la fondation pour l’audition, créée avec son épouse.La fondation Bettencourt Schueller a effectué en 2024 plus de 85 millions d’euros de dons dans les domaines des sciences de la vie, des métiers d’art et de la solidarité.”Peut-être mes parents auraient-ils préféré que j’épouse un catholique, parce que eux-mêmes l’étaient, mais mon bonheur était le leur”, disait Françoise Bettencourt Meyers au Monde en 2012, “cela a modifié mon regard sur l’autre, sur la Bible”. Elle est notamment l’autrice d’une étude en cinq volumes intitulée “Regard sur la Bible”.- Tradition -“Je les sens préoccupés par les fractures dans la société”, assure Eric Mestrallet, fondateur d’Espérance banlieues, réseau d’écoles hors contrat soutenu par les Bettencourt Meyers.Au moment de prendre du recul, Françoise Bettencourt Meyers insiste sur son attachement au groupe et à son avenir. “Nous en sommes les gardiens”, selon elle.”Nous voulons apprécier cette continuité remarquable par respect et fierté pour tous ceux qui ont contribué partout dans le monde. Au fond, pour que presque rien ne change dans cette épopée”, dit-elle.Signe de l’importance des traditions, à chaque naissance chez L’Oréal en France, Françoise Bettencourt Meyers adresse aux parents un petit mot écrit de sa main et une timbale de l’orfèvrerie Christofle.”Un exemple qui peut apparaître comme paternaliste, désuet” mais “les gens sont très attachés à ce symbole”, souligne Jean-Claude Le Grand.

Décès de l’économiste français Michel Aglietta

L’économiste français Michel Aglietta est mort à l’âge de 87 ans, a indiqué lundi à l’AFP le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii) dont l’économiste était conseiller.Polytechnicien, l’économiste spécialiste des questions financières et monétaires s’est éteint jeudi, a indiqué le centre français de recherche en économie internationale lié à Matignon, qui affirme avoir été informé du décès de M. Aglietta par sa famille. Outre son rôle au sein du Cepii, M. Aglietta était aussi conseiller à France Stratégie, une institution placée auprès du Premier ministre dont l’objectif est d’analyser les grands enjeux économiques.Professeur émérite de sciences économiques à l’université de Paris Nanterre, Michel Aglietta a publié plusieurs ouvrages liés à l’Europe, au dollar, et aux ressorts de la grande crise financière de 2007-2008.En 2012, il a fait partie des économistes signataires d’une tribune appelant à porter François Hollande à la présidence de la République.Ce polytechnicien a été membre du Conseil d’analyse économique (CAE) de 1997 et 2013, et du Haut conseil des finances publiques de 2013 à 2015.Michel Aglietta avait été fait chevalier de la légion d’honneur en 2016.

Budget 2026/contribution pour les collectivités: “rien n’est arbitré” par le gouvernement, assure sa porte-parole

La piste d’une nouvelle “contribution” fiscale pour financer les services publics des communes, avancée par le ministre François Rebsamen, “ne correspond (pas) à la position du gouvernement”, a affirmé lundi sa porte-parole Sophie Primas, martelant que “rien n’est arbitré” concernant la préparation du budget 2026.”Il y a beaucoup aujourd’hui d’initiatives, d’idées qui sont sur la table, mais absolument rien n’est arbitré, absolument rien ne correspond à la position finale du gouvernement”, a déclaré Mme Primas lors du compte-rendu du Conseil des ministres.La veille, son collègue M. Rebsamen avait pourtant suggéré dans un entretien à Ouest-France la création d’une “contribution modeste” pour le “financement des services publics de la commune”. Une manière de “renouer le lien” entre les collectivités et les citoyens qui y résident, selon le ministre de l’Aménagement du territoire.Certes, “l’autonomie fiscale des collectivités territoriales et l’équité entre les différents habitants, qu’ils soient propriétaires ou locataires (…) nécessitent probablement un réflexion très en profondeur”, a reconnu Mme Primas.Mais “c’est un sujet comme les autres” et “aujourd’hui rien n’est décidé”, a-t-elle insisté, même si “chacun peut avoir des idées, y compris à l’intérieur du gouvernement”.La position de l’exécutif, elle, “sera affinée dans les semaines qui viennent, dans le cadre des différentes discussions que nous avons avec l’ensemble des partenaires”, puis “fera l’objet d’une déclaration sur les orientations budgétaires à la mi-juillet”, comme s’y est déjà engagé le Premier ministre François Bayrou, a-t-elle rappelé.