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Macron instaure une journée nationale à la mémoire de Dreyfus et son combat pour la justice

Emmanuel Macron a instauré samedi une journée nationale de commémoration, le 12 juillet, de la réhabilitation par la justice d’Alfred Dreyfus, officier juif injustement accusé de trahison à la fin du XIXe siècle, en appelant à “toujours” rester vigilant “contre les vieux démons” de l’antisémitisme.”Désormais, chaque 12 juillet, se tiendra une cérémonie de commémoration pour Dreyfus, pour la victoire de la justice et de la vérité contre la haine et l’antisémitisme”, écrit le chef de l’Etat dans une déclaration aux Français.La première aura lieu en 2026, pour le 120e anniversaire de la reconnaissance par la Cour de cassation de l’innocence du capitaine.”Ainsi, Alfred Dreyfus et ceux qui combattirent à travers lui pour la Liberté, l’Egalité et la Fraternité continueront d’être l’exemple qui doit inspirer notre conduite”, souligne le président.”L’Affaire Dreyfus” a déchiré l’opinion française pendant plus d’une décennie sur fond d’antisémitisme et de conspiration politico-militaire.De 1894, année de son arrestation, au 12 juillet 1906, date de l’arrêt mettant fin judiciairement à l’Affaire, Alfred Dreyfus aura connu deux procès, l’emprisonnement et plus de quatre ans de bagne sur l’île du Diable en Guyane.”Hélas, la filiation des héritiers des antidreyfusards, antirépublicains et antisémites du début et du milieu du XXe siècle ne s’est jamais éteinte”, poursuit le président.- “Héros démocratique” -“Nous savons qu’il faut toujours faire preuve de vigilance et persévérance contre ces vieux démons antisémites engendrés par la haine. Et aujourd’hui plus que jamais”, ajoute-t-il.Entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur, soit une baisse de 24% sur un an mais un doublement par rapport à la même période de 2013. “C’est formidable qu’il y ait une commémoration nationale et annuelle. Ce sera un rappel, tous les ans, de ces valeurs fondamentales qu’aucun Français ne doit oublier et qu’il doit au contraire porter et transmettre”, s’est félicitée Anne-Cécile Levy, arrière-petite-fille du capitaine, jointe par l’AFP.Le chef de l’Etat n’a finalement pas accédé aux appels à la panthéonisation d’Alfred Dreyfus à l’occasion de ce 120e anniversaire, tout comme celui des 90 ans de sa mort, le 12 juillet 1935.L’historien Vincent Duclert – spécialiste de l’Affaire Dreyfus mais aussi du génocide des Tutsi au Rwanda – qui plaidait pour un tel geste a toutefois salué la décision présidentielle.”A travers elle et les mots qui l’accompagnent, c’est Dreyfus qui est pleinement honoré parce qu’il a été l’artisan courageux, patriote de ce combat pour la justice”, a-t-il déclaré à l’AFP.Lors du 100e anniversaire de la réhabilitation en 2006, le président Jacques Chirac avait déjà fait un premier pas avec une cérémonie nationale d’hommage à l’Ecole militaire, sans aller toutefois jusqu’à un transfert au Panthéon, à l’issue d’un débat agité.- “Rupture” -Les détracteurs d’une entrée au Panthéon considèrent qu’Alfred Dreyfus, en tant que victime, n’a pas sa place aux côtés des grands hommes.”Ce serait une rupture par rapport à la tradition de la Ve République”, relevait Avner Ben-Amos, historien spécialiste de la mémoire collective à l’université de Tel-Aviv, le 14 juin dans le quotidien Le Monde.Après sa réhabilitation, Alfred Dreyfus, réintégré comme commandant, demanda une revalorisation de carrière tenant compte de ses annnées perdues au bagne, sans obtenir gain de cause, et quitta l’armée en 1907 – avant de servir à nouveau pendant la Première Guerre mondiale. “Jusqu’à la fin de sa vie (..) il considéra comme injustes les conditions de sa réintégration. Mais, en dépit de cette situation, il continua d’être fidèle à l’esprit de la République comme à sa personne”, considère le chef de l’Etat.L’Assemblée nationale a approuvé à l’unanimité en juin une proposition de loi de Gabriel Attal, chef du parti présidentiel Renaissance, élevant Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Le texte doit encore être approuvé au Sénat à l’automne.”Le président a pris acte du vote de l’Assemblée nationale sur le grade”, s’est félicité Charles Sitzenstuhl, député Renaissance et rapporteur de la proposition de loi.Julien Aubert, vice-président des Républicains, reste plus circonspect. “Faire reculer l’antisémitisme par la réactivation d’une affaire judiciaire vieille d’un siècle? Dans une époque où l’inculture est justement le problème?  Mobiliser les jeunes au mois de juillet?”, s’est-il interrogé sur X.

Fuel to Air India jet engines cut off moments before crash: probe

Fuel control switches to the engines of an Air India flight that crashed shortly after takeoff, killing 260 people, were moved from the “run” to the “cutoff” position moments before impact, a preliminary investigation report said Saturday.The report, issued by India’s Aircraft Accident Investigation Bureau (AAIB), did not offer any conclusions or apportion blame for …

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Indépendantistes et loyalistes signent un accord actant un “Etat de la Nouvelle-Calédonie”

Les forces politiques calédoniennes, réunies depuis dix jours près de Paris pour tenter de tracer un avenir institutionnel au territoire, ont signé samedi matin un accord “historique” actant notamment un “Etat de la Nouvelle-Calédonie” inscrit dans la Constitution.Ce “projet d’accord” doit encore être entériné en Nouvelle-Calédonie après consultation interne des partis et mouvements l’ayant signé. Participaient à ces négociations à Bougival (Yvelines) toutes les forces politiques du Congrès calédonien: Union calédonienne et UNI-Palika pour les indépendantistes, Loyalistes et Rassemblement-LR pour les non-indépendantistes, Calédonie ensemble et Éveil océanien au centre.Le président Emmanuel Macron a salué un “accord historique” actant un “Etat de Nouvelle-Calédonie”, une victoire du “pari de la confiance”, et annoncé qu’il recevrait à 18H00 les négociateurs.François Bayrou a exprimé sa “fierté d’un accord à hauteur d’Histoire”. “Honneur au courageux négociateurs, merci à M. (Manuel) Valls”, le ministre des Outre-mer, ajoute sur X le chef du gouvernement.- “Rien n’est gagné” -Dans une réaction transmise à l’AFP, M. Valls salue lui “le choix du courage et de la responsabilité” des responsables calédoniens.Lors d’un échange avec la presse, l’ex-Premier ministre a ensuite évoqué un “compromis intelligent” et “historique”, soulignant que l’accord acte un “Etat de la Nouvelle-Calédonie dans l’ensemble français”, un lien avec la France “maintenu” avec “davantage de souveraineté pour la Calédonie” et un socle de “reconstruction politique, économique et sociale”, rendu nécessaire par les émeutes de 2024.”Mais rien n’est gagné”, prévient-il, appelant à “convaincre les Calédoniens”.Dans un communiqué, les Loyalistes et le Rassemblement-LR se félicitent eux d'”un accord historique” en mesure “d’instaurer une nouvelle ère de stabilité”, soulignant notamment que l’accord permettra “la réouverture du corps électoral à de nombreux Calédoniens”.Un des points de l’accord stipule que le corps électoral local sera ouvert aux résidents en Nouvelle-Calédonie depuis au moins dix ans à partir des élections provinciales de 2031, alors que la réforme du corps électoral avait été à l’origine des émeutes de mai 2024, qui ont fait 14 morts.Ils se félicitent aussi que “ce choix respecte la volonté souveraine exprimée par les Calédoniens” lors des trois référendums d’indépendance de 2018, 2020 et 2021 et évoquent des “concessions” nécessaires, avec “la transformation de la collectivité Nouvelle-Calédonie en Etat intégré dans l’ensemble national”.”Un statut dans la France. Avec des Calédoniens qui restent Français. Plus aucun référendum en vue si ce n’est celui qui sera organisé pour valider cet accord. Une ouverture du corps électoral”, a déclaré le député non indépendantiste Nicolas Metzdorf auprès de l’AFP. – Nationalité calédonienne -Intitulé le “pari de la confiance”, les 13 pages du projet d’accord, consulté par l’AFP, actent la création d’une nationalité calédonienne, les habitants répondant aux critères de citoyenneté du Caillou bénéficiant de la double nationalité française et calédonienne.Un “Etat de la Nouvelle-Calédonie” inscrit dans la Constitution de la République française sera créé, qui pourra être reconnu par la communauté internationale, souligne l’accord. Cela ne signifie pas que la Nouvelle-Calédonie disposera d’un siège à l’ONU.L’accord aborde l’économie avec un futur “pacte de refondation économique et financière” qui prévoit notamment un “plan stratégique” pour le nickel, ressource-clé du territoire, mais reste vague dans les ambitions et les termes.Une fois validé par les “bases” en Nouvelle-Calédonie, le texte prévoit d’abord l’adoption à l’automne d’une loi organique reportant les élections provinciales – déterminantes pour la composition du Congrès et du gouvernement local – à juin 2026.Suivra un projet de loi constitutionnelle, modifiant le titre XIII de la Constitution relatif à la Nouvelle-Calédonie, qui devra être adopté par le Parlement réuni en Congrès. Les Calédoniens seront ensuite appelés à se prononcer sur l’accord lors d’un référendum, prévu en février 2026.La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a salué un moment où “chacun a su se hisser à la hauteur de l’Histoire, renouer le dialogue et aboutir à un accord historique”, estimant que “l’espoir renaît pour la Nouvelle-Calédonie”.”Il sera essentiel d’analyser les conséquences sur le statut constitutionnel de la France et de ses principes profondément bouleversés par ces dispositions”, prévient sur X Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise.

Vacances d’été: circulation “très dense” vers le sud à la mi-journée

La circulation était “très dense” samedi midi vers le sud, journée classée noire par Bison Fûté en Auvergne-Rhône-Alpes et rouge sur le territoire dans le sens des départs pour les vacances d’été.”Le pic est attendu entre 12H00 et 14H00, avec une circulation très dense depuis le petit matin”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la société Vinci Autoroutes qui gère notamment l’A7 en direction de la Mer.Sur cette dernière, où l’on enregistrait vers la mi-journée une moyenne de plus de “5.000 véhicules par heure”, le temps de circulation entre Lyon-Sud et Orange était estimé à 03H55 au lieu de 01H35. Sur l’A9, administrée également par Vinci, le temps de parcours d’Orange vers Narbonne était de plus de 03H00 contre 01H40, selon même source.Sur l’A61, de Toulouse vers Narbonne, les automobilistes devaient ronger leur frein pendant une bonne demi-heure pour parcourir l’heure de voyage habituelle, a ajouté Vinci Autoroutes.Sur le littoral ouest, le trafic était également très chargé sur l’autoroute A10, où le temps de parcours atteignait les 04H30 entre Saint-Arnoult (Calvados) et Poitiers (Vienne) soit deux heures de plus qu’accoutumée et dépassait d’une heure les deux heures de route pour se rendre de la capitale poitevine à Bordeaux.Dans le sens des retours, les usagers de l’A7 devaient gagner le sud de Lyon en 02H15 depuis Orange au lieu des 01H35 de trajet habituel.Dimanche, l’ensemble des voies de circulation est classé vert, selon Bison Füté.

Indépendantistes et loyalistes signent un accord actant un “Etat de Nouvelle-Calédonie”

Les forces politiques calédoniennes, réunies depuis dix jours près de Paris pour tenter de tracer un avenir institutionnel au territoire, ont signé samedi matin un accord “historique” actant notamment un “Etat de Nouvelle-Calédonie” inscrit dans la Constitution.Ce “projet d’accord” doit encore être entériné en Nouvelle-Calédonie par les mandants des différentes délégations. Il a été signé par Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, et les 18 délégués représentant les forces politiques du Congrès de Nouvelle-Calédonie.François Bayrou a exprimé sa “fierté d’un accord à hauteur d’Histoire”. “Honneur au courageux négociateurs, merci à M. (Manuel) Valls”, le ministre des Outre-mer, ajoute sur X le Premier ministre.Dans une réaction transmise à l’AFP, M. Valls salue lui “un engagement majeur, fruit d’un long travail de négociations au cours duquel les partenaires calédoniens ont fait le choix du courage et de la responsabilité”.Dans un communiqué, les non-indépendantistes des Loyalistes et du Rassemblement se félicitent eux d'”un accord historique” qui permet “d’instaurer une nouvelle ère de stabilité”. Sans préciser le contenu du texte signé, ils assurent notamment que l’accord permettra “la réouverture du corps électoral à de nombreux Calédoniens”.Selon une source loyaliste, le corps électoral local sera ouvert aux résidents en Nouvelle-Calédonie depuis au moins dix ans à partir des élections provinciales de 2031. La réforme du corps électoral avait été à l’origine des émeutes meurtrières de mai 2024, qui ont fait 14 morts.Ils se félicitent aussi que “ce choix respecte la volonté souveraine exprimée par les Calédoniens” lors des trois référendums d’indépendance de 2018, 2020 et 2021 et évoquent des “concessions”, avec “la transformation de la collectivité Nouvelle-Calédonie en Etat intégré dans l’ensemble national”.”Un statut dans la France. Avec des Calédoniens qui restent Français. Plus aucun référendum en vue si ce n’est celui qui sera organisé pour valider cet accord. Une ouverture du corps électoral”, a déclaré le député non indépendantiste Nicolas Metzdorf dans une réaction transmise à l’AFP.”On nous avait prédit un référendum sur l’Etat-associé dans 15 ans. Nous avons fait de fortes concessions pour l’éviter et projeter définitivement la Nouvelle-Calédonie dans l’avenir et sans date butoir”, a-t-il ajouté, appelant désormais à la relance économique alors que les émeutes ont coûté plus de deux milliards d’euros et au moins 10% de PIB au “Caillou”. – Retour de “l’espoir” -Intitulé le “pari de la confiance”, les 13 pages du projet d’accord, transmis à l’AFP, actent la création d’une nationalité calédonienne, les habitants du Caillou pouvant bénéficier de la double nationalité française et calédonienne.Un “Etat de la Nouvelle-Calédonie” inscrit dans la Constitution de la République française sera créé, qui pourra être reconnu par la communauté internationale. Paris accompagnera la Nouvelle-Calédonie dans le renforcement de ses capacités dans les domaines régaliens, précise le texte.L’accord aborde l’économie avec un “pacte de refondation économique et financière” qui prévoit notamment un “plan stratégique” pour le nickel, ressource-clé du territoire. Il prévoit la relance d’une activité de transformation du nickel en province Nord, majoritairement peuplée de Kanak, où l’usine de nickel a fermé l’an passé, mettant 1.300 salariés au chômage.”Cet accord permet à l’espoir de renaître”, a réagi auprès de l’AFP Philippe Gomes, chef de file du parti Calédonie ensemble. Le Parlement doit être réuni en Congrès à Versailles au dernier trimestre pour “constitutionnaliser” l’accord, avant un référendum local approuvant l’accord politique par les Calédoniens en février 2026 et des élections provinciales en mai-juin 2026.Celles-ci, cruciales sur l’archipel car d’elles découlent la composition du Congrès et du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, devraient avoir lieu à la fin du premier semestre 2026. “L’espoir renaît pour la Nouvelle-Calédonie”, a réagi la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, saluant un moment où “chacun a su se hisser à la hauteur de l’Histoire, renouer le dialogue et aboutir à un accord historique”.”Il sera essentiel d’analyser les conséquences sur le statut constitutionnel de la France et de ses principes profondément bouleversés par ces dispositions”, prévient sur X Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise.

Au coeur d’un laboratoire qui traque les faux médicaments

“Si je vous l’injecte, vous mourez assez rapidement”: impossible pourtant, à l’œil nu, de distinguer ce faux médicament de l’authentique. A Tours, au laboratoire central d’analyse des contrefaçons de Sanofi, les échantillons suspects sont passés au crible.”Il faut continuer la lutte” contre la falsification de médicaments, un fléau mondial “devenu sophistiqué”, déclare Nathalie Tallet, responsable du laboratoire, blouse blanche intégrale, sur-chausses et lunettes de sécurité superposées sur sa paire corrective.Une récente opération contre le trafic de médicaments menée dans 90 pays a conduit à l’arrestation de près de 800 personnes et la saisie de produits illicites pour une valeur de 56 millions d’euros, selon Interpol.Les médicaments falsifiés, dont le trafic est facilité par l’explosion du commerce électronique et la multiplication de sites non réglementés, sont des produits dont l’identité, la composition ou la source est délibérément représentée de façon trompeuse, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Ils peuvent contenir soit les bons ingrédients mais dans un dosage incorrect, soit un autre composé actif, ou même aucune substance active. Ou encore de mauvais excipients.Ce peut être aussi de vrais médicaments détournés pour être revendus illégalement et utilisés comme dopants ou psychotropes.Quand une autorité de santé demande au laboratoire d’enquêter sur un produit suspect faisant l’objet d’une alerte des douanes ou des autorités de santé débute alors un travail de vérification sur la traçabilité.”On va interroger nos bases de données, avec le nom du produit, son numéro de lot, sa date de fabrication, de péremption”, détaille la pharmacienne à la tête d’une équipe de 12 personnes.En cas d’incohérences, l’étape suivante consiste à récupérer les échantillons pour en vérifier le contenu. Si le système de détection confirme que le produit suspect est falsifié, le laboratoire émet un rapport aux autorités compétentes. Remonter à la source peut s’avérer ardu, le médicament pouvant être fabriqué à un endroit et conditionné à un autre, souvent proche de la source de vente.- “Protéger les populations” -Il faut “protéger les populations qui n’ont pas la chance d’avoir des médicaments”, affirme Mme Tallet qui a déjà témoigné devant des tribunaux au Kenya, en Jordanie, aux Philippines sur le danger des falsifications.Tout est passé en revue pour détecter un éventuel écart sur le poids, l’étui, les codes de série, les lettres, le liseré d’emballage, les techniques d’impression, la nature du produit, son aspect.D’autres grands groupes pharmaceutiques, comme Servier, ont aussi leur propre laboratoire d’analyses pour détecter les faux médicaments et leurs flux illicites.Celui de Sanofi reçoit “entre 1.000 et 2.000 demandes par an” d’analyses et compte “entre 100 et 200 cas” confirmés de faux médicaments ainsi qu'”une centaine de cas de trafic illicite”.”Depuis quelques années, l’Amérique latine et l’Asie du sud-est sont vraiment les deux régions géographiques qui nous font travailler”, observe Mme Tallet.En 2008, année de création du laboratoire, les faux médicaments étaient “beaucoup plus faciles à détecter”, se souvient-elle. Maintenant avec l’évolution technologique, “on peut tout imaginer”.- Amidon, verre, métaux -Preuve à l’appui, elle tient dans chaque paume une boîte a priori identique de comprimés comportant des inscriptions en chinois sur l’étui.Seule une machine équipée d’une caméra grossissante, munie de différents types d’éclairages et de filtres fait ressortir les défauts visuels de la boîte contrefaite: la police de caractères diffère.Les échantillons liquides, aussi, sont sous surveillance : “si je vous l’injecte, vous mourez assez rapidement”, met en garde un autre collaborateur, plaçant un flacon sous un microscope à grande profondeur de champ.Ce spécimen, fait partie d’une dizaine de flacons thérapeutiques contrefaits dans un pays étranger, interceptés à temps, il y a quelques années.Un dérivé d’amidon, produit peu coûteux, remplace le principe actif alors que le flacon légitime vaut, lui, “plusieurs milliers d’euros” pour traiter des maladies rares.La cause du danger réside cependant ailleurs : dans la solution flotte un plancton de particules de “verre”, de “ferraille”, “des fibres qui peuvent provoquer une embolie”.D’autres affaires anciennes ont révélé la présence de détergents dans des vaccins pédiatriques en Indonésie ou encore un antibiotique dans un anti-cancéreux, des contaminations microbiennes, garde en mémoire Mme Tallet.”Il n’y a pas que les douanes qui nous remontent des cas. Il peut y avoir aussi des patients et des professionnels de santé qui observent des bizarreries sur le produit, le prix de vente ou des effets secondaires”, précise-t-elle.

Au Val Fourré, les irréductibles propriétaires de la tour Jupiter bientôt expropriés

Katia* a acheté sa “vue extraordinaire sur la vallée de la Seine” en 1977. Presque cinquante ans après, la justice a rejeté le recours en référé de plusieurs propriétaires de sa tour, au cÅ“ur d’un quartier populaire de Mantes-la-Jolie (Yvelines), contre sa démolition.”Je me suis endettée pour rien, pour aujourd’hui être à la rue, mise à la rue, je trouve ça déplorable”, s’emporte Katia, qui vit dans un deux-pièces “pas du tout dégradé”.”Les tours, ça n’est pas l’avenir. Ça, je comprends très bien. Mais les pauvres gens qui ont acheté ici (…) n’ont pas à payer l’incurie des architectes de l’époque” et “l’inaction des pouvoirs publics”, se désole Jean Bégué, 74 ans, président du syndic.Criblée de dettes et dégradée par les marchands de sommeil, la tour Jupiter, symbole des grands ensembles construits dans les années 1960, doit disparaître pour “redonner une attractivité résidentielle” au Val Fourré, selon l’étude d’impact réalisée pour le projet de renouvellement urbain de ce quartier.Mais sept copropriétaires avaient demandé en urgence en mai la suspension des arrêtés préfectoraux déclarant le projet d’utilité publique et ouvrant la voie à leur expropriation.Ils estimaient que l’établissement public foncier d’ÃŽle-de-France (Epfif), pilote du projet, n’avait pas suffisamment évalué les solutions alternatives à la démolition et les nuisances environnementales.”Aucun des moyens soulevés n’est de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité des décisions en litige”, a balayé le juge des référés début juillet.Exit le gigantisme de l’urbanisme sur dalles. Comme ses voisines Mercure et Pluton, Jupiter devrait donc être remplacée par des petits immeubles et des maisons de ville pour “désenclaver” et créer un “environnement apaisé, plus vert”, promet l’Epfif.Plus largement, 421 millions d’euros ont été prévus pour “ouvrir sur la ville” le Val Fourré d’ici 2030.- “Gentrification” -Selon certains propriétaires, les sommes qui leur ont été proposées pour racheter leurs appartements sont bien loin des prix du marché aujourd’hui.Mohammad*, 62 ans et trois appartements loués pour “agrandir (sa) retraite”, s’inquiète: “Quand on va perdre la tour, ça va être difficile”.Avec les 67.000 euros qu’on propose à Katia, “on n’achète même pas un studio dans Mantes, alors je ne vais pas accepter”, s’indigne-t-elle.L’ensemble du projet est une “opération de gentrification”, dénoncent les avocats des copropriétaires, Mes Marc Pitti-Ferrandi et Marion Giard, qui pointent l’arrivée du RER E à Mantes-la-Jolie, prévue d’ici 2027. Quarante minutes suffiront alors pour rejoindre La Défense depuis la ville des Yvelines.Face aux propriétaires qui se sentent “en insécurité ou incompris”, la mairie de Mantes-la-Jolie, qui finance la rénovation du quartier à hauteur de 70 millions d’euros, assure à l’AFP avoir mis en place “un accompagnement humain et personnalisé”. “Le projet vise à recréer un cadre de vie plus digne, plus sain et plus fonctionnel, pour l’ensemble des habitants”, souligne la ville. Quant aux prix contestés, ils sont fixés par la direction de l’immobilier de l’État (ex-France Domaine), “un organisme public neutre, garant d’une évaluation juste et indépendante”. La préfecture évoque, elle, une “juste indemnisation des copropriétaires expropriés”.Autre sujet d’inquiétude, le bilan environnemental du projet, notamment les déchets et les émissions de gaz à effet de serre.Des mesures d’évitement liées aux émissions carbone produites par le chantier sont prévues, assure l’Epfif qui anticipe qu'”en pratique, 90% (des 150.000 tonnes de déchets évalués) seront valorisés”.Au lieu de démolir puis reconstruire, mieux vaudrait “réhabiliter” comme l’a été Neptune, voisine et quasi-jumelle, souhaitent les copropriétaires.Celle-ci, blanche et pimpante, éclipse Jupiter et sa façade fatiguée.Or selon la préfecture, “les coûts disproportionnés d’une réhabilitation justifient (la) démolition” de Jupiter. Sur ses 105 appartements, seuls 11 sont occupés par leurs propriétaires. Grevée par les impayés, la tour est devenue un lieu d’habitat indigne pour nombre de ses locataires, parfois victimes de marchands de sommeil. Ces derniers révoltent les quatre copropriétaires interrogés par l’AFP. “Mais on ne nous a pas aidés côté pouvoirs publics” à les expulser, regrette M. Bégué.Aucun bailleur social n’a souhaité acquérir la tour pour la rénover.D’ici à la démolition, qui pourrait intervenir en 2028 selon l’Epfif, les copropriétaires qui ont introduit une requête au fond auprès du tribunal administratif peuvent encore espérer l’annulation du projet.En attendant, l’horloge tourne. Une première audience devant le juge de l’expropriation doit se tenir dès la rentrée.(*Les personnes citées ont préféré rester anonymes).

En Lituanie, une opération pour sauver les phoques menacés par la fonte de la banquise

La cage s’ouvre et neuf phoques gris glissent dans les eaux de la côte lituanienne, en mer Baltique. Ils partent à la découverte d’une nouvelle vie, au péril des changements climatiques, de la pollution et de la raréfaction des poissons.Les phoques sont élevés dans un site spécialisé dans le port lituanien de Klaipeda.Seulement 5% des petits phoques survivent dans la nature, selon les experts lituaniens.La banquise en mer Baltique se fait de plus en plus rare en raison du changement climatique, ce qui prive les phoques de sanctuaires où élever leurs petits. “Les mères sont obligées de se reproduire sur la terre ferme et en forte concentration avec d’autres phoques”, explique Vaida Surviliene, scientifique à l’université de Vilnius. De ce fait, “elles sont incapables de reconnaître leurs petits et les abandonnent souvent pour cette raison”, précise-t-elle.Selon Arunas Grusas, biologiste au centre de Klaipeda, l’élevage des petits à terre les expose également aux humains, aux prédateurs, aux mâles agressifs, ainsi qu’à un risque plus élevé de maladies. – Extinction évitée – M. Grusas a commencé à s’occuper des phoques en 1987 quand il a ramené le premier petit dans son bureau au musée de la mer de Klaipeda, qui supervise désormais le nouveau centre de convalescence construit en 2022.”Nous leur avons appris à se nourrir, les avons habitués à l’eau. Il fallait qu’ils se sentent à l’aise avec la mer, bien qu’elle les ait rejetés pratiquement morts sur le rivage”, explique M. Grusas. Les tout premiers petits ont été placés dans un bassin improvisé dans un de ses bureaux. “Pour nous, c’était une sensation. A ce moment, il n’y avait pratiquement plus de phoques”, indique le biologiste. Les scientifiques ont dû apprendre à soigner les petits pour les ramener à la vie. Ils ont commencé par les nourrir avec des préparations liquides avant d’introduire des aliments solides. À l’époque, les phoques étaient proches de l’extinction dans la région. Pour une population qui s’élevait à 100.000 individus avant la Seconde Guerre mondiale, il n’en restait plus que 4.000 à 5.000 à la fin des années 1980.”Leur nombre a commencé à diminuer considérablement dans les années 1950 en raison de la chasse et de la compétition avec les pêcheurs”, explique Vaida Surviliene.- Pesticides et surpêche – Dans les années 1960, l’agriculture locale a commencé à utiliser des pesticides “extrêmement toxiques pour les prédateurs,” souligne la scientifique. Au sommet de la chaîne alimentaire de la mer Baltique, les phoques ont absorbé la pollution. Les substances toxiques ont rendu les femelles infertiles et ont affaibli le système immunitaire de la population entière, rendant les phoques plus vulnérables aux parasites et aux infections. Après l’interdiction des pesticides les plus toxiques, la population de phoques gris a pu survivre et croître. Aujourd’hui, leur nombre dans la mer Baltique est estimé à 50.000 à 60.000 individus. En réponse à la surpêche, la Commission européenne a interdit définitivement la pêche commerciale à la morue dans l’est de la Baltique, pourtant cette mesure n’a pas encore apporté de résultats significatifs.”Plus de 80 pour cent des ressources halieutiques de la mer Baltique ont été détruites et les phoques n’ont plus rien à manger”, a déclaré Grusas.”Il n’y a pas eu de pêche à la morue de la Baltique orientale depuis environ cinq ans, mais le nombre de ces poissons n’est pas encore revenu à la normale, alors qu’il s’agit de l’une des principales sources de nourriture” pour les phoques, alerte Darius Daunys, scientifique à l’université de Klaipeda.- Toujours vulnérables – Un nombre croissant de phoques adultes s’échouent sur les côtes lituaniennes. Des scientifiques, dont M. Grusas, pointent du doigt les filets de pêche proches de la côte, dans lesquels les phoques en quête de nourriture s’empêtrent et finissent par se noyer.Les neuf phoques relâchés s’adonnent à leur première nage en milieu naturel. Lors des lâchers précédents, selon les traceurs GPS, la plupart des animaux se sont dirigés vers l’île suédoise de Gotland, au milieu de la mer Baltique, plus riche en poissons.Mais certains ont eu besoin d’un coup de pouce de la part des biologistes.Certains phoques relâchés ont d’abord suivi le bateau regagnant le port, de peur de rester tout seuls. Finalement, ils retrouvent tous leur chemin dans la nature.Arunas Grusas, qui dit avoir “passé toute sa vie avec les phoques”, s’apprête désormais à prendre sa retraite.Son départ intervient à un moment où la population de phoques gris de la Baltique s’est certes stabilisée, mais reste toujours vulnérable. 

Nouvelle-Calédonie: indépendantistes et non indépendantistes signent un accord “historique”

L’Etat et les forces politiques de Nouvelle-Calédonie, réunis depuis dix jours près de Paris pour tenter de tracer un avenir institutionnel au territoire, ont signé samedi matin un accord “historique”, ont annoncé plusieurs participants au sommet.Les détails de cet accord, trouvé au petit matin après une ultime nuit de négociations à Bougival (Yvelines), où les représentants calédoniens étaient réunis depuis le 2 juillet, ne sont pas encore connus. Il doit encore être entériné en Nouvelle-Calédonie par les mandants des différentes délégations.”Un accord historique a été signé”, ont indiqué dans un communiqué les non-indépendantistes des Loyalistes et du Rassemblement. Sans préciser le contenu du texte signé, ils assurent que l’accord permettra “la réouverture du corps électoral à de nombreux Calédoniens”.Ils se félicitent aussi que “ce choix respecte la volonté souveraine exprimée par les Calédoniens” lors des trois référendums d’indépendance de 2018, 2020 et 2021 et évoquent des “concessions”, avec “la transformation de la collectivité Nouvelle-Calédonie en Etat intégré dans l’ensemble national”.”C’est signé. Un statut dans la France. Avec des Calédoniens qui restent Français. Plus aucun référendum en vue si ce n’est celui qui sera organisé pour valider cet accord. Une ouverture du corps électoral”, a déclaré le député non indépendantiste Nicolas Metzdorf dans une réaction transmise à l’AFP.”On nous avait prédit un référendum sur l’état-associé dans 15 ans. Nous avons fait de fortes concessions pour l’éviter et pour projeter définitivement la Nouvelle-Calédonie dans l’avenir et sans date butoir”, a-t-il ajouté.”L’heure est désormais aux explications et à la relance économique”, a-t-il souligné, alors que la Nouvelle-Calédonie a été ravagée par les émeutes de mai 2024, qui ont fait 14 morts et plus de deux milliards d’euros de dégâts. “Cet accord permet à l’espoir de renaître”, a réagi auprès de l’AFP Philippe Gomes, chef de file du parti Calédonie ensemble. Selon lui, le Parlement doit être réuni à Versailles au dernier trimestre pour “constitutionnaliser” l’accord, avant un référendum local. Les élections provinciales, cruciales sur l’archipel et prévues au plus tard fin novembre, sont reportées.Selon des informations de l’AFP, l’accord acte un “Etat de la Nouvelle-Calédonie” inscrit dans la Constitution de la République française. Une nationalité calédonienne sera créée et cet Etat pourra être reconnu par la communauté internationale.

Tourists, residents evacuated from Grand Canyon due to wildfires

Fast-spreading wildfires have forced the evacuation of part of the Grand Canyon, with the US National Park Service ordering visitors and residents away from its northern rim. “Due to the advancing Dragon Bravo Fire within Grand Canyon National Park, all North Rim residents are now in ‘GO’ status and should evacuate the North Rim immediately,” the …

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