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Valorisation des sargasses: Martinique et Guadeloupe avancent doucement

Quatorze ans après la première invasion d’algues sargasses en Guadeloupe et en Martinique et alors que de nouveaux afflux massifs envahissent leurs côtes depuis quelques semaines, les îles françaises avancent peu à peu sur la question de leur valorisation.”On ne peut pas dire aujourd’hui ou demain que nous allons faire ci ou ça avec les sargasses. Ce qui est important c’est de faire des recherches.” Lors du congrès Sargcoop II, qui s’est tenu fin mars au Gosier, le président de la région Guadeloupe, Ary Chalus, a prêté attention aux “idées  sur place, dont certaines travaillées en coalition avec toute la Caraïbe” et entend “poursuivre ces travaux”. Lui s’intéresse particulièrement “à la prévision” de ces arrivées d’algues brunes de l’Atlantique, car “imaginons qu’une entreprise investisse 5 ou 10 millions dans une usine de valorisation et que demain il n’y a plus de sargasses, que fait-on ?”, s’interroge-t-il. Et de rappeler les sommes “énormes” dépensées par les collectivités et l’État pour dévier, ramasser ou stocker ces algues qui dégagent des gaz toxiques quand elles pourrissent une fois échouées. “Pas loin de 30 millions d’euros pour la Guadeloupe, entre 2018 à 2024”, précise sa vice-présidente en charge de l’environnement, Sylvie Gustave Dit Duflot. L’enjeu est économique, sanitaire et environnemental, souligne Ferry Louisy, vice-président du conseil départemental de la Guadeloupe. Il souligne, avec d’autres élus, “la perturbation de la biodiversité marine” et en appelle à “un engagement collectif”. “Pour le moment c’est juste stocké, donc il faut valoriser.”- Briques ou cosmétiques -“L’UE dit qu’il est temps d’aller sur la valorisation. Mais comment valoriser quand on n’a pas les mêmes normes sanitaires ?”, s’interroge Mme Gustave Dit Duflot. “Il faut d’abord décontaminer”, explique-t-elle, car “en France, on ne peut pas valoriser quelque chose rempli de métaux lourds, arsenic et -spécificité des Antilles françaises- de chlordécone”, ce pesticide utilisé jusqu’en 1993 malgré les alertes sur sa dangerosité qui a durablement contaminé les sols et les eaux.Les pistes de valorisation existent : “biocarburants, briques, cosmétiques ou encore biochar, charbon avec lequel amender les sols, qui en améliore les propriétés de fertilisation et pourrait, selon certaines recherches, séquestrer le chlordécone”, explique Charlotte Gully, coordinatrice du pôle économie circulaire à l’Ademe Martinique. En terme de “valorisation, il faut laisser le temps au temps”, estime-t-elle, car si “en laboratoire, ça marche, maintenant la grande question, c’est comment passer à l’échelle industrielle”.”Petit à petit, on ferme les portes, on expérimente de manière de plus en plus appliquée pour pouvoir dire pour la France +la stratégie, ce sera ça+”, poursuit-elle.  L’Ademe a lancé un appel à projets avec l’Agence nationale de la recherche “pour soutenir les pilotes, les démonstrateurs sur le territoire”, explique Mme Gully. Parmi les projets à l’étude, Ulises Jauregui, professeur en sciences de l’environnement à l’Institut technologique de Saint-Domingue (République dominicaine), espère développer en Martinique “un procédé qui fait baisser de façon importante les teneurs en arsenic” de la sargasse, pour la transformer en “bio engrais liquide”.- “Mutualiser” -Cependant, pour Olivier Marie-Reine, président de la commission Economie bleue à la Collectivité territoriale de Martinique, “il faut faire le tri entre toutes ces idées, parce que ce sont des opportunités économiques pour certains, mais cela coûte cher”. Lui appelle à “mutualiser sur le long terme, sinon la facture sera énorme”. Il évoque les défis du quotidien: “le ramassage en mer” et les barrages” déviants (empêchant l’échouement des sargasses sur les côtes), sur lesquels “il y a eu du bien et du moins bien”. Pour Mme Gully, les deux territoires ont “la même préoccupation: développer des sites de stockage, imperméabilisés, qui récupèrent les jus de sargasses, qui les traitent”, et une “même problématique” qui est “d’identifier le foncier pour faire ça parce que sur nos îles, c’est compliqué”.D’ici là, et alors que le plan sargasses 3 est en préparation, il faut “parler des sargasses” à l’international, insiste Sylvie Gustave Dit Duflot, qui voudrait voir, au Congrès des Océans à Nice en juin, “la thématique sargasses […] évoquée lors de la déclaration finale avec tous les chefs d’Etat, parce qu’à partir du moment où une thématique est évoquée sur le plan international, cela devient une réalité et il faut s’en occuper”.

Valorisation des sargasses: Martinique et Guadeloupe avancent doucement

Quatorze ans après la première invasion d’algues sargasses en Guadeloupe et en Martinique et alors que de nouveaux afflux massifs envahissent leurs côtes depuis quelques semaines, les îles françaises avancent peu à peu sur la question de leur valorisation.”On ne peut pas dire aujourd’hui ou demain que nous allons faire ci ou ça avec les sargasses. Ce qui est important c’est de faire des recherches.” Lors du congrès Sargcoop II, qui s’est tenu fin mars au Gosier, le président de la région Guadeloupe, Ary Chalus, a prêté attention aux “idées  sur place, dont certaines travaillées en coalition avec toute la Caraïbe” et entend “poursuivre ces travaux”. Lui s’intéresse particulièrement “à la prévision” de ces arrivées d’algues brunes de l’Atlantique, car “imaginons qu’une entreprise investisse 5 ou 10 millions dans une usine de valorisation et que demain il n’y a plus de sargasses, que fait-on ?”, s’interroge-t-il. Et de rappeler les sommes “énormes” dépensées par les collectivités et l’État pour dévier, ramasser ou stocker ces algues qui dégagent des gaz toxiques quand elles pourrissent une fois échouées. “Pas loin de 30 millions d’euros pour la Guadeloupe, entre 2018 à 2024”, précise sa vice-présidente en charge de l’environnement, Sylvie Gustave Dit Duflot. L’enjeu est économique, sanitaire et environnemental, souligne Ferry Louisy, vice-président du conseil départemental de la Guadeloupe. Il souligne, avec d’autres élus, “la perturbation de la biodiversité marine” et en appelle à “un engagement collectif”. “Pour le moment c’est juste stocké, donc il faut valoriser.”- Briques ou cosmétiques -“L’UE dit qu’il est temps d’aller sur la valorisation. Mais comment valoriser quand on n’a pas les mêmes normes sanitaires ?”, s’interroge Mme Gustave Dit Duflot. “Il faut d’abord décontaminer”, explique-t-elle, car “en France, on ne peut pas valoriser quelque chose rempli de métaux lourds, arsenic et -spécificité des Antilles françaises- de chlordécone”, ce pesticide utilisé jusqu’en 1993 malgré les alertes sur sa dangerosité qui a durablement contaminé les sols et les eaux.Les pistes de valorisation existent : “biocarburants, briques, cosmétiques ou encore biochar, charbon avec lequel amender les sols, qui en améliore les propriétés de fertilisation et pourrait, selon certaines recherches, séquestrer le chlordécone”, explique Charlotte Gully, coordinatrice du pôle économie circulaire à l’Ademe Martinique. En terme de “valorisation, il faut laisser le temps au temps”, estime-t-elle, car si “en laboratoire, ça marche, maintenant la grande question, c’est comment passer à l’échelle industrielle”.”Petit à petit, on ferme les portes, on expérimente de manière de plus en plus appliquée pour pouvoir dire pour la France +la stratégie, ce sera ça+”, poursuit-elle.  L’Ademe a lancé un appel à projets avec l’Agence nationale de la recherche “pour soutenir les pilotes, les démonstrateurs sur le territoire”, explique Mme Gully. Parmi les projets à l’étude, Ulises Jauregui, professeur en sciences de l’environnement à l’Institut technologique de Saint-Domingue (République dominicaine), espère développer en Martinique “un procédé qui fait baisser de façon importante les teneurs en arsenic” de la sargasse, pour la transformer en “bio engrais liquide”.- “Mutualiser” -Cependant, pour Olivier Marie-Reine, président de la commission Economie bleue à la Collectivité territoriale de Martinique, “il faut faire le tri entre toutes ces idées, parce que ce sont des opportunités économiques pour certains, mais cela coûte cher”. Lui appelle à “mutualiser sur le long terme, sinon la facture sera énorme”. Il évoque les défis du quotidien: “le ramassage en mer” et les barrages” déviants (empêchant l’échouement des sargasses sur les côtes), sur lesquels “il y a eu du bien et du moins bien”. Pour Mme Gully, les deux territoires ont “la même préoccupation: développer des sites de stockage, imperméabilisés, qui récupèrent les jus de sargasses, qui les traitent”, et une “même problématique” qui est “d’identifier le foncier pour faire ça parce que sur nos îles, c’est compliqué”.D’ici là, et alors que le plan sargasses 3 est en préparation, il faut “parler des sargasses” à l’international, insiste Sylvie Gustave Dit Duflot, qui voudrait voir, au Congrès des Océans à Nice en juin, “la thématique sargasses […] évoquée lors de la déclaration finale avec tous les chefs d’Etat, parce qu’à partir du moment où une thématique est évoquée sur le plan international, cela devient une réalité et il faut s’en occuper”.

Face à la précarité, les étudiants attendent une réforme “urgente” des aides

Les demandes de bourses étudiantes sont entrées dans la dernière ligne droite. Réclamée par les syndicats, la réforme du système d’attribution, réputé peu lisible et pas toujours efficace face à la précarité, se fait toutefois toujours attendre. Les étudiants actuels ou en devenir ont jusqu’au 31 mai pour remplir leur dossier social et pouvoir bénéficier d’une bourse ou un logement Crous.En novembre, l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur Patrick Hetzel avait jugé ce système d’aides “trop complexe, parfois peu clair voire même source d’injustice”. Il avait dit vouloir le rendre “lisible”, “plus progressif et adaptable” et promis une concertation au printemps.Son successeur, Philippe Baptiste, a fait part de sa volonté de “réactiver le chantier de la réforme des bourses”. “Le ministre s’est engagé à apporter des améliorations au système actuel. Les discussions budgétaires sont en cours, et à leur issue s’ouvrira une concertation avec les organisations étudiantes”, indique à l’AFP son ministère.La Fage, une organisation étudiante, avait exprimé son impatience en organisant mi-avril un sit-in devant le ministère des Finances, réaffirmant aux côtés de la CFDT la nécessité d’une réforme “urgente”.”Sans une idée de l’enveloppe concrète qu’on aura de Bercy, on ne sait pas quelles sont les lignes rouges et sur quoi on peut pousser pour une concertation”, observe Mylène Schroer, vice-présidente en charge des affaires sociales à la Fage.- Réforme “ambitieuse” -“Cette réforme, promise par Emmanuel Macron, doit exister avec des moyens”, plaide aussi l’Union étudiante. Cet autre syndicat “n’ira pas à la table des concertations” si cette réforme “se fait à moyens constants”, assure sa secrétaire nationale Léa Jules-Clément.L’Unef réclame aussi la révision d’un système “injuste” et “insuffisant”, selon sa secrétaire générale Hania Hamidi.La dernière réforme, en 2023, avait revalorisé le montant de ces aides de 500 millions d’euros, permettant à 35.000 nouveaux étudiants de devenir boursiers.A l’occasion d’une distribution de paniers alimentaires dans l’une des 42 épiceries solidaires de la Fage, dans le 13ème arrondissement de Paris, Mylène Schroer nuance la portée de cette dernière réforme: “La somme a seulement permis de rattraper des étudiants qui sont sortis des bourses au fur et à mesure des années parce que les montants ne sont pas indexés sur l’inflation”. Depuis, la Fage attend une réforme plus “ambitieuse”. Selon cette organisation, 63% des bénéficiaires des épiceries solidaires ne touchent pas d’aides sociales.Et depuis 2020, le nombre d’étudiants éligibles à une bourse sur critères sociaux n’a fait que diminuer (-3,9 % en 2021-2022 et -7,6% en 2022-2023), selon le ministère de l’Enseignement supérieur. En 2023, la revalorisation a mis un terme à cette baisse, mais le nombre de boursiers demeurait l’un des plus faibles depuis 2015, avec 679.000 bénéficiaires.- “Vraiment dur” -Les bourses étudiantes comportent huit échelons, chacun correspondant à un montant annuel de bourse, de 1.454 à 6.335 euros pour l’année 2024-2025.”Je suis descendue de deux échelons depuis le début de mes études il y a six ans”, confie Sandra Michaud, 24 ans, en master de géographie à Paris-Cité. “C’est vraiment dur cette année. Je mange un repas par jour et il n’y a pas de viande”. Les syndicats demandent une indexation des aides sur l’inflation. Ils plaident également pour un élargissement du nombre de boursiers, pour atteindre un million de bénéficiaires, et pour une ouverture aux étudiants étrangers hors Union européenne.Ces derniers sont particulièrement touchés par la précarité. A l’épicerie solidaire, “60% de nos bénéficiaires sont extra-communautaires”, explique Ilane Lê, vice-président de l’Association générale des étudiants de Paris, qui gère le lieu. Le rapport 2023 sur les conditions de vie de l’Observatoire national de la vie étudiante indiquait que 41% des étudiants étrangers éprouvent des difficultés financières pour financer alimentation, loyer ou électricité…”Les frais de scolarité sont plus élevés pour les étrangers, et le titre de séjour nous coûte un bras chaque année”, confie Manel Chahed, 20 ans, étudiante algérienne en licence d’infocom à Paris-Assas. “On doit se débrouiller tout seul pour payer le reste”.

Macron et Tusk vont signer un traité renforçant le partenariat franco-polonais

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk vont signer vendredi à Nancy, dans l’est de la France, un traité d’amitié renforçant le partenariat entre les deux pays, signe du poids grandissant en Europe de la Pologne, acteur-clé sur le flanc est face à la Russie.Les deux dirigeants se retrouveront à 12H45 (10H45 GMT) dans la cité lorraine pour une séquence chargée de symboles, entre la Journée de l’Europe, qui célèbre cette année les 75 ans de la construction européenne, et un imposant défilé militaire sur la Place Rouge pour les 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie.Avec en toile de fond la guerre en Ukraine qui, trois ans après le début de l’offensive russe, ne faiblit pas malgré la promesse de Donald Trump d’y mettre fin. Et une menace de désengagement américain qui pousse l’Europe à se réarmer massivement.Dans ce contexte, le traité d’amitié et de coopération renforcée entre la France et la Pologne va “changer la donne”, notamment en matière de sécurité et de défense, promet Donald Tusk.Les deux pays avaient déjà conclu un tel traité bilatéral en 1991, alors que la Pologne sortait du glacis soviétique, après la chute du Rideau de fer, mais moins ambitieux.”L’objectif de ce traité, c’est de consacrer l’amitié franco-polonaise, et de renforcer dans la sécurité, la défense, les infrastructures, l’énergie et toute une série d’autres domaines notre partenariat bilatéral”, explique la présidence française.- “Anomalie” -Emmanuel Macron entend ainsi rehausser la relation avec Varsovie au niveau de celle déjà actée avec l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne à travers les traités de l’Elysée (1963), du Quirinal (2021) et de Barcelone (2023).La Pologne est “un partenaire que pendant trop longtemps (…) on a un peu négligé”, a reconnu vendredi sur RTL le ministre français chargé de l’Europe Benjamin Haddad, qui sera aux côté d’Emmanuel Macron à Nancy.”Il n’y avait pas de raison, c’était même une anomalie, de considérer que nous avions un traité privilégié avec l’Allemagne (renforcé à Aix-la-Chapelle en 2019, ndlr), que nous avions rehaussé notre relation avec l’Italie et avec l’Espagne, mais pas avec elle”, souligne l’Elysée.Craignant la menace du grand voisin russe et soutien actif de l’Ukraine, la Pologne, pays de quelque 38 millions d’habitants, s’est lancée dans un programme de modernisation accélérée de son armée et est devenue un acteur politique et militaire majeur en Europe.Jusqu’ici très dépendante des Etats-Unis pour sa défense, elle est profondément ébranlée par le climat d’incertitude généré par les ambivalences de Donald Trump envers l’Europe.La France espère, elle, renforcer la coordination militaire et diplomatique dans la région, et ne plus laisser les Etats-Unis dominer le dialogue avec les Polonais.Elle mise aussi sur un nouveau marché pour son industrie de défense au moment où Varsovie cherche à se doter d’avions de transport, d’avions-ravitailleurs ou encore de sous-marins.- “Intérêts vitaux” -Varsovie s’intéresse de son côté à l’idée française d’un parapluie nucléaire européen. Une proposition jugée “très prometteuse” par Donald Tusk et qui retient aussi l’attention de Berlin.La France est le seul pays d’Europe occidentale, avec le Royaume-Uni, doté de l’arme nucléaire. Les autres pays européens membres de l’Otan sont jusqu’ici sous le parapluie de la dissuasion nucléaire américaine.Mais face aux remous transatlantiques, Emmanuel Macron s’est dit prêt à “ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen”.Comme ses prédécesseurs, il a relevé à plusieurs reprises que les intérêts vitaux de la France, à la base de sa doctrine de dissuasion, avaient une “dimension européenne”, qui pourrait donc inclure des pays voisins, voire au-delà.Mais il a aussi souligné que “quoi qu’il arrive, la décision a toujours été et restera entre les mains du président de la République”.Soucieux des symboles, Emmanuel Macron et Donald Tusk signeront ce nouveau traité dans un décor chargé d’histoire pour les deux pays, déjà liés par une amitié séculaire.Nancy fut la résidence du roi de Pologne Stanislas Leszczynski, devenu duc de Lorraine après avoir été exilé de son pays, et beau-père du roi de France Louis XV. Les retrouvailles des deux dirigeants auront lieu place Stanislas, joyau architectural de la ville.La signature interviendra une semaine avant l’élection présidentielle en Pologne, le 18 mai, pour laquelle le maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, candidat de la Coalition civique (KO) de Donald Tusk, est donné favori.

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Les Etats-Unis arrêtent leur base de données sur les grandes catastrophes climatiques

L’administration de Donald Trump va cesser d’alimenter la base de données de référence recensant les coûteuses catastrophes climatiques, nouvelle conséquence des importantes réductions de financement de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), selon une annonce jeudi.Cette base de données existe depuis des décennies, elle a été mise en place en 1980 et a été alimentée jusqu’à 2024. Elle permet aux chercheurs, aux médias et au public de comptabiliser des événements comme des feux de forêt, des tornades ou des ouragans qui causent plus d’un milliard de dollars de dégâts.”En raison de l’évolution des priorités, des mandats statutaires et des changements de personnel, les National Centers for Environmental Information (NCEI) de la NOAA ne mettront plus à jour la base de données sur les catastrophes climatiques causant plus d’un milliard de dollars de dégâts”, indique une bannière sur la page d’accueil.Les années précédentes resteront cependant archivées.Entre 1980 et 2024 les Etats-Unis ont subi 403 catastrophes occasionnant pour chacune plus d’un milliard de dollars de dégâts. Leur coût cumulé dépasse les 2.900 milliards de dollars (2.556 milliards d’euros).Un graphique montre un accroissement sensible du nombre de catastrophes ces dernières années, dues principalement au réchauffement climatique.”Cacher des milliards de dollars de coûts est la dernière initiative de Trump pour laisser les Américains dans l’ignorance à propos des désastres climatiques”, a regretté Maya Golden-Krasner, du Centre pour la diversité biologique.”Le programme climatique de Trump laisse les gens dans l’insécurité et sans préparation tandis que les compagnies pétrolières empochent des profits records”, poursuit Mme Golden-Krasner. “Les dirigeants intègres doivent continuer à recenser les coûts des catastrophes climatiques et tenir les pollueurs pour responsables des dégâts.”Donald Trump, ouvertement climatosceptique, a retiré les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat au premier jour de son second mandat. Son administration semble suivre les préceptes du “Projet 2025” rédigé par un groupe de réflexion d’extrême droite qui accuse la NOAA d’être “alarmiste sur le climat”.La NOAA a récemment dû se séparer d’environ 20% de ses effectifs et la Maison Blanche veut effectuer des coupes massives dans son budget de fonctionnement.

SNCF: la grève des chefs de bord perturbe peu le trafic TGV

La SNCF a prévu de faire rouler plus de neuf TGV sur dix en France pour le premier jour de la grève des contrôleurs vendredi et a promis de permettre à tous ses clients dont le train a été annulé d’en réserver un autre le jour même, sans frais.Environ 60% des chefs de bord se sont déclarés grévistes sur le TGV vendredi. La SNCF a pourtant assuré “que tous les voyageurs pourront voyager le jour prévu vers leur destination”.Le syndicat SUD-Rail et un collectif de contrôleurs baptisé Collectif national ASCT (CNA) ont appelé à la grève les 9, 10 et 11 mai pour réclamer une augmentation de leur prime de travail et une meilleure anticipation des plannings, trop souvent modifiés à la dernière minute d’après eux.Selon la direction du groupe public, le taux de grévistes devrait dépasser les 60% le samedi, avant un retour au niveau de vendredi le dimanche. Sur l’ensemble du week-end, la direction prévoit un trafic normal à 96% sur les TGV.La plupart des trains pourront rouler grâce au déploiement de volontaires, cadres dans l’entreprise, qui ont reçu des formations spéciales d’une journée pour remplacer les contrôleurs grévistes dans les trains.SNCF Voyageurs a également promis d’offrir à toutes les personnes dont le train a été annulé un bon de réduction de 50% sur leur prochain voyage. Les trains régionaux, qui peuvent circuler sans chef de bord, rouleront eux normalement vendredi et samedi ainsi que les trains Intercités. Le réseau francilien de la SNCF (transilien), qui comprend plusieurs lignes ou portions de RER, doit aussi connaître un trafic normal, a indiqué la SNCF.La CGT-Cheminots, première organisation syndicale à la SNCF, a d’ores et déjà prévu une poursuite de la mobilisation en juin.L’organisation a lancé mercredi un appel à la grève le 4 juin pour les conducteurs, en marge d’une table ronde consacrée à la prime dont ils bénéficient, le 5 juin pour toutes les catégories de cheminots, avec des revendications portant sur les salaires ou l’amélioration des conditions de travail, et le 11 juin pour les contrôleurs.Au début de cette semaine, une grève des conducteurs à l’appel de la CGT-Cheminots a provoqué des perturbations sur les lignes régionales dans plusieurs régions comme les Hauts-de-France ou l’Ile-de-France.D’après SNCF Voyageurs, “environ neuf TER sur dix auront circulé en France (pendant cette grève), et environ huit Transilien (trains de banlieue parisienne) sur dix, avec des disparités selon les régions ou les lignes”. Mercredi, SUD-Rail revendiquait 40% de conducteurs grévistes dans tout le pays et jusqu’à un train régional sur deux annulé en Ile-de-France.

Pakistan and India accuse each other of waves of drone attacks

India and Pakistan accused each other Thursday of carrying out waves of drone attacks, as deadly confrontations between the nuclear-armed foes drew global calls for calm.The fighting comes two weeks after New Delhi blamed Islamabad for backing an attack on the Indian-run side of disputed Kashmir, which Pakistan denied.On Thursday, Pakistan’s army said it shot …

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A Notre-Dame-de-Paris, les cloches et la joie des fidèles après l’élection du pape

A Paris, quelques minutes à peine après l’apparition dans le ciel de Rome d’une fumée blanche annonçant l’élection d’un pape, les cloches de Notre-Dame se sont mises à sonner à toute volée, devant une foule de visiteurs ignorant encore la nouvelle.”Habemus papam”, lance alors aux fidèles, à l’intérieur de la cathédrale parisienne, le père Henry de Villefranche, qui célèbre la messe de fin d’après-midi et vient de commencer son sermon.Après un tonnerre d’applaudissements, le père de Villefranche change visiblement complètement le texte de son homélie, selon le témoignage d’Antoine Lefranc, venu ce jour-là à Notre Dame en pèlerinage avec sa paroisse parisienne.”Il a improvisé, c’était très beau”, a-t-il indiqué à l’AFP.”Il a expliqué que les fidèles devaient maintenant accueillir” le nouveau pape, “faire en sorte que cela se passe bien”, avec cette image d’une Église dont le pape est “la tête” et les fidèles “le corps”, raconte-t-il.Alors que beaucoup de touristes entrent encore dans la cathédrale sans savoir pourquoi les cloches sonnent toujours – le carillon festif durera environ un quart d’heure -, un jeune homme arrive devant la file d’attente à l’extérieur, et interpelle les bénévoles qui renseignent les visiteurs: “J’espère qu’il va y avoir un écran géant, il faut qu’il y en ait un!”.”C’est une grande joie d’avoir un nouveau pasteur, je ne pouvais pas rester tout seul chez moi”, explique à l’AFP Louis Ginesty, 29 ans.- “Qualités d’écoute” -Après la messe, alors qu’une partie des fidèles sont restés en prière, la sono de la cathédrale diffuse en direct l’annonce du nom du nouveau pape puis la première prise de parole de Léon XIV depuis son balcon au Vatican.Le père de Villefranche explique aux fidèles qu’il se sent “profondément encouragé” par le choix rapide des cardinaux. “C’est certainement un signe de la Providence”, lance-t-il.En sortant de Notre-Dame, Guillaume Dutheil, 24 ans, se félicite de ce que le nouveau pape américain ait des origines françaises et italiennes, et connaisse bien l’Amérique latine. “C’est un beau symbole” d’une foi qui réunit dans le monde entier, estime-t-il. Antoine Lefranc espère de son côté que le nouveau pape saura “poursuivre l’œuvre du pape François contre le cléricalisme, la tentation des prêtres et des évêques d’accumuler trop de pouvoirs”.”J’espère qu’il saura donner un peu d’autonomie aux diocèses”, y compris sur les questions qui fâchent entre les catholiques, comme la place des femmes, les couples remariés, ou les personnes homosexuelles, explique-t-il.L’archevêque de Paris a pour sa part salué dans un communiqué les “grandes qualités d’écoute” et l'”humilité” du nouveau pape. “Dans sa première salutation à l’Église et au monde, il nous appelle à construire ensemble (…) une Église missionnaire, qui construit des ponts, une Église du dialogue, toujours ouverte à tous”, a observé Laurent Ulrich, qui présidera vendredi soir une messe dans cette même cathédrale Notre-Dame à l’intention du nouveau pape.