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Art rupestre: des Aborigènes à l’Unesco pour défendre un site majeur

Venus de la péninsule de Burrup, dans le nord-ouest australien, jusqu’au siège de l’Unesco à Paris, des Aborigènes australiens militent pour la protection d’un site d’art rupestre majeur, nouvelle étape d’un feuilleton qui les oppose à des géants miniers mais aussi à leur gouvernement.Trois membres du peuple Mardudhunera ont parcouru des milliers de kilomètres pour s’entretenir cette semaine avec des délégués du monde entier à Paris, réunis pour la 47e session du Comité du patrimoine mondial, qui doit déterminer quels sites seront ajoutés à la liste protégée.Parmi ceux examinés cette semaine figure celui de Murujuga, zone reculée qui abrite, selon les estimations, environ un million de pétroglyphes, des gravures qui pourraient dater de 50.000 ans, en faisant l’un des plus importants sites d’art rupestre au monde. Raelene Cooper, l’une des gardiennes traditionnelles de Murujuga, lutte depuis des années pour protéger ce haut lieu de la culture aborigène, menacé directement par l’exploitation minière. “Regardez”, s’inquiète-t-elle en montrant des vidéos de sa région, où émergent des installations industrielles massives au milieu de la terre rouge. “Vous voyez l’ampleur de ce chantier ?””Nos ancêtres nous ont laissé ces gravures pour que nous maintenions notre culture à travers ces sites sacrés. Là, à cet endroit, j’emmenais les anciens régulièrement”, détaille son fils, Mark Clifton, en pointant du doigt sur une photo une zone désormais recouverte de constructions industrielles. La région du Pilbara, riche en ressources naturelles, attise l’appétit des géants miniers depuis des décennies. Du minerai de fer notamment est exporté via le port de Dampier, à l’entrée de la péninsule. La ville de Karratha, non loin de là, héberge une usine de gaz naturel liquéfié.L’entreprise australienne Woodside Energy y exploite en particulier North West Shelf, un complexe industriel comprenant plateformes offshore, pipelines sous-marins et installations de transformation des hydrocarbures.La présence de groupes miniers a déjà fait des dégâts, font valoir des organisations environnementales et autochtones. Benjamin Smith, professeur d’archéologie à l’université d’Australie-occidentale et spécialiste d’art rupestre, a constaté des dommages. “Des oxydes d’azote et des oxydes de soufre sont émis par l’industrie, attaquent le manganèse et créent des centaines de trous à la surface. Cela provoque la dégradation des surfaces d’art rupestre”, explique-t-il à l’AFP. Woodside Energy indique, lui, à l’AFP avoir “pris des mesures proactives depuis de nombreuses années – y compris des réductions d’émissions, le partage de données et un soutien continu au programme de monitoring d’art rupestre de Murujuga – pour s’assurer que nous gérons nos impacts de manière responsable.”- “Bulldozers” -Or, fin mai, le gouvernement australien a donné son feu vert – sous conditions – à la prolongation jusqu’en 2070 de l’exploitation de ce site, dont la fermeture était prévue pour 2030.Estimant ne pas être entendue par Canberra, la petite délégation menée par Raelene Cooper est donc venue demander que l’Unesco réclame un moratoire sur tout nouveau dommage comme condition à l’inscription au patrimoine mondial de l’humanité du site de Murujuga.”Nous ne nous opposons pas au classement au patrimoine mondial de l’humanité”, précise Raelene Cooper, qui a par ailleurs entamé une action en justice contre le ministre australien de l’environnement. “Cependant, il doit y avoir, au plus haut niveau, des garanties et des mesures de préservation.”Face à eux, le gouvernement australien a aussi envoyé une délégation, avec également des membres de la communauté aborigène de la région, signe de la complexité du dossier. “L’inscription au patrimoine mondial renforcerait les protections déjà importantes mises en place pour préserver ce site d’une importance capitale”, dit-il dans une déclaration transmise à l’AFP.”Cette nomination a été préparée en partenariat avec les propriétaires et gardiens traditionnels de la Corporation aborigène de Murujuga ainsi qu’avec le gouvernement d’Australie-Occidentale”, fait-il valoir.L’Icomos, une ONG spécialisée partenaire de l’Unesco, estime “urgent” pour l’État australien de “veiller à l’élimination totale des émissions acides néfastes qui affectent actuellement les pétroglyphes (…) afin de préserver durablement l’intégrité du bien”, dans un rapport consulté par l’AFP.”Si le gouvernement national ne peut pas s’occuper de ce site lorsqu’il n’est pas inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, je ne vois pas en quoi son inscription fera une différence”, soupire de son côté Benjamin Smith.

Une mission scientifique cartographie plus de 3.000 fûts de déchets radioactifs dans l’Atlantique

Une équipe de scientifiques a cartographié pendant un mois 3.350 fûts de déchets radioactifs, immergés au fond de l’Atlantique Nord-Est, sans constater pour le moment de radioactivité anormale, ont-ils indiqué vendredi à leur retour à Brest.Menée à bord du navire L’Atalante, de la flotte océanographique française, cette expédition baptisée NODSSUM visait à cartographier la zone d’immersion principale de milliers de fûts de déchets radioactifs, immergés par des pays européens entre 1946 et 1993. Ces immersions étaient à l’époque considérées comme une solution normale de gestion des déchets issus de l’industrie nucléaire. La mission a exploré une zone précise située dans les eaux internationales, à 1.000 km au sud-ouest de Brest et à 650 km au nord-ouest de La Corogne (Espagne).Les chercheurs ont notamment pu scruter la zone grâce au sonar à très haute résolution du submersible autonome Ulyx de l’Ifremer, qui a réalisé à cette occasion sa première mission scientifique. En réalisant 16 plongées, Ulyx a ainsi pu cartographié 3.350 fût sur 163 km2. Une cinquantaine de fûts ont été photographiés dans un état de conservation variable, avec une surface corrodée et colonisée par des anémones. Des fuites de matière inconnue, probablement du bitume, ont également été constatées sur certains fûts.Les outils de mesure de radioprotection ont fait état de valeurs du même niveau que le bruit de fond environnemental. Mais des mesures plus fines en laboratoire sur des sédiments, de l’eau et des poissons doivent être réalisées dans les mois qui viennent.Durant la mission, les scientifiques ont en effet réalisé des prélèvements de sédiments à l’aide de carottiers mais également d’eau grâce à des rosettes. Ils ont enfin installé des pièges à poissons et crustacés pour évaluer l’effet de ces déchets radioactifs sur les organismes marins. L’équipe de scientifiques comptait notamment des chercheurs du CNRS et de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et d’autres venus de l’Université de Bergen (Norvège), du Thunen Institute (Allemagne) ou de l’Université Mémorial de Terre-Neuve (Canada).Jusqu’en 1993, plus de 200.000 fûts remplis de déchets radioactifs ont été jetés par plusieurs Etats européens dans la plaine abyssale de l’océan Atlantique Nord-Est, dans les eaux internationales, à plus de 4.000 mètres de profondeur.En juin 1984, le CEA et l’Ifremer avaient déjà effectué une campagne photographique sur la même zone d’immersion en Atlantique Nord, à 4.500 mètres de profondeur: six conteneurs avaient été photographiés et semblaient intacts mais avec des marques de corrosion.

Près de Paris, les derniers pigeons militaires d’Europe s’envolent toujours

“Ce pigeon-ci, c’est le 193.529, un pigeon de 2017, le premier pigeon que j’ai badgé” : dans la forteresse du Mont-Valérien, à Suresnes (ouest de Paris), se trouve le dernier colombier militaire d’Europe, jadis utilisé par l’armée pour transmettre des messages.”C’est un pigeon voyageur, un pigeon qui aurait pu servir à transmettre des messages pendant la Première et la Deuxième Guerre mondiale”, explique le maréchal des logis Sylvain à l’AFP, tout en tentant de maintenir l’oiseau qui s’agite entre ses mains.”C’est maintenant un pigeon de concours”, précise le militaire du 8e régiment de transmissions, qui n’a pas le droit de révéler son nom de famille : les pigeons voyageurs hébergés dans la forteresse militaire n’ont plus aucune “fonction de messager”.Les progrès technologiques ont eu raison de leur rôle de messagers de l’armée française, capables de revenir vers le colombier où ils ont été entraînés grâce à leur GPS naturel et à leurs sens aiguisés.Naviguant entre la dizaine de volières qui abritent l’ensemble des pigeons — pigeons de vitesse, pigeons voyageurs… — de la forteresse du Mont-Valérien surplombant Paris, le maréchal des logis, la quarantaine et lui-même petit-fils de colombophile — nom donné aux dresseurs de pigeons voyageurs — s’active pour vérifier la santé de chaque volatile, nettoyer leurs abris, les nourrir et les soigner en cas de besoin.- Exploit historique -Le sous-officier s’occupe notamment de près de 200 pigeons voyageurs, qui servent aux concours de colombophilie, aux lâchers lors de cérémonies ou encore aux présentations lors de visites des lieux.Si le recours aux pigeons voyageurs remonte à l’Antiquité, c’est surtout dans les années 1870 que l’armée française en fait officiellement un outil de communication, avec la création d’un “service de colombophilie aux armées” pendant la guerre franco-prussienne et l’utilisation des pigeongrammes, ces photographies microfilmées destinées à être transportées par pigeon voyageur.S’ensuit alors une utilisation accrue des pigeons voyageurs durant les deux conflits mondiaux en tant que “relais”, lorsque “les moyens modernes atteignaient leurs limites, que les bombardements avaient arraché des fils de téléphone” ou “empêchaient d’utiliser les moyens optiques”, raconte le maréchal des logis Sylvain.Bien que moyens secondaires, les pigeons voyageurs ont parfois réalisé des exploits notables, à l’instar de Gustav, “le premier pigeon qui a transmis un message des plages du Débarquement le 6 juin 1944”.Fraîchement débarqué en Normandie d’un navire anglais, alors que toutes les communications radio sont coupées, le pigeon voyageur repart en Grande-Bretagne, message à la patte, ce qui lui vaudra d’être récompensé de la médaille Dickin, une décoration militaire animalière.- Cages de Faraday – La colombophilie militaire française s’éteint progressivement, les derniers recours aux pigeons voyageurs datant de la guerre d’Algérie, jusqu’à prendre officiellement fin en 1961, lorsque le général De Gaulle ordonne la dissolution du dernier colombier militaire opérationnel de France.L’armée considérant que “les moyens techniques de l’époque étaient suffisants”, les pigeons ont perdu leur fonction militaire, tout en continuant à être formés à la transmission de messages durant quelques années, par crainte d’une “attaque par impulsion électromagnétique qui aurait détruit les moyens de communication électroniques de l’armée française”, précise le maréchal des logis Sylvain.”Officiellement, je n’ai aucun ordre selon lequel les pigeons doivent être formés à la transmission de messages” car “il n’y a aucun risque de black-out national”, l’ensemble des communications étant protégées par des cages de Faraday, bloquant les champs électromagnétiques.Le maintien du savoir-faire du colombier est avant tout un hommage “pour la représentation de l’armée”, que ce soit à travers les visites du musée, les concours de colombophilie ou lors des cérémonies militaires.

Cosmétiques: derrière le phénomène des “dupes”, des dangers pour la santé

Loin des bons plans mis en avant, les “dupes” en cosmétiques – des copies plus ou moins discrètes de soins, maquillages ou crèmes solaires de marques – vendus à petits prix sur Internet peuvent se révéler dangereux pour la santé, préviennent des professionnels du secteur.”Alerte dupes!”: sur les réseaux sociaux, en particulier sur TikTok, plusieurs centaines de milliers de vidéos de jeunes femmes mettent en avant leurs dernières trouvailles de “dupes” de produits cosmétiques existants.Fond de teint, rouge à lèvres, crème hydratante ou produit solaire : ils permettraient d’obtenir le même résultat que leur modèle original, pour un prix plus de deux fois moins cher.Cousin de la contrefaçon, “le phénomène est plus subtil et parfois difficile à identifier”, déclare à l’AFP Xavier Guéant, directeur des affaires juridiques de la Fédération des entreprises de la beauté (Febea), laquelle a lancé une “alerte” lors de la journée mondiale anti-contrefaçon, le 4 juin.Mais ces produits, “de plus en plus nombreux” et “de plus en plus populaires chez les jeunes consommateurs”, représentent “un risque pour la santé”, affirme-t-il.  En ligne de mire de la fédération : les produits vendus sur les plateformes d’e-commerce hors Union Européenne, principalement asiatiques comme Temu, Shein ou AliExpress, et “fabriqués hors de tout cadre réglementaire d’hygiène ou de contrôle qualité”.Selon une étude C-Ways, menée pour la Febea en mars 2025, 31% des Français avaient acheté un dupe lors des douze mois précédents. Mais 96% d’entre eux ignorent les risques encourus.-“Métaux lourds” ou “phtalates”-“En France, le système est sérieux. Mais dès qu’on s’éloigne de ce cadre et qu’on se fournit sur des sites où le contrôle n’existe pas, on s’expose à des dangers multiples”, explique à l’AFP le Dr Stéphane Pirnay, expert toxicologue et directeur de la société Expertox.Outre le risque allergène, les produits de “qualité médiocre”, peuvent contenir des substances “toxiques”, interdites ou dépassant les limites autorisées, ce qui peut représenter “de vrais risques sanitaires”, insiste-t-il.Le toxicologue met également en garde contre un risque chimique, certains produits testés contenant régulièrement “des métaux lourds” ou “des phtalates”, des substances chimiques considérés comme des perturbateurs endocriniens.Autre danger repéré: un risque infectieux, certains produits étudiés pouvant contenir de nombreux pathogènes.”On est vraiment étonnés de voir tout ce que l’on peut trouver dans les contrefaçons de manière générale: terre, cailloux, excréments, plumes d’oiseau”, énumère M. Pirnay.Laurence Coiffard, professeure en pharmacie à la faculté de Nantes spécialisée en cosmétologie, s’est intéressée aux produits solaires vendus sur ces plateformes.Avec son équipe, elle a analysé deux produits contrefaits affichant un SPF 50+, ainsi que quelques dupes.Résultat : “Aucun de ces produits ne contenait en réalité de filtres UV”, révèle-t-elle.”Ils n’apportent donc aucune protection contre les rayons UV et il y a un grand danger à les utiliser”, prévient-elle, alors que l’exposition au soleil est la principale cause des cancers de la peau.Pour Mme Coiffard, les sites comme Temu ou AliExpress sont “le créneau de vente par excellence” des produits contrefaits ou des dupes “où ils peuvent régner en maître”, car commercialisés sans satisfaire aux exigences règlementaires européennes.-“Dépassés par l’ampleur du phénomène”-Selon une étude publiée par le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) en février, plus de 80% des produits testés achetés sur Temu ne respectaient pas la législation européenne.Pour les cosmétiques, les plus importants manquements concernaient des listes d’ingrédients manquantes ou erronées, ne permettant pas de savoir ce que contiennent réellement les produits.”Quand on pratique des prix comme ils le font, on ne peut pas raisonnablement faire les évaluations de sécurité”, pointe aussi Xavier Guéant.Et même si des contrôles existent, “le marché est tellement énorme que les acteurs sont dépassés par l’ampleur du phénomène”, ajoute Mme Coiffard.Avec le lancement de TikTok shop en France en mars (qui permet de faire des achats directement dans l’application), Xavier Guéant craint que ce lien plus direct entre vendeur et acheteur ne bénéficie aux dupes et contrefaçons.Avec la Febea, il appelle à renforcer le cadre juridique pour “clarifier les zones grises” et à augmenter les moyens dédiés aux contrôles.

60 ans après la loi, un compte bancaire pour toutes les femmes ne résout pas l’inégalité

Soixante ans après la loi du 13 juillet 1965 permettant aux femmes mariées d’ouvrir un compte bancaire sans l’accord de leur mari, l’égalité entre les sexes reste encore à conquérir dans les banques, de part et d’autre du guichet.”On n’est pas encore au point d’équilibre”, constate auprès de l’AFP l’historienne Sabine Effosse, mais “la situation s’améliore, c’est indéniable”.En parallèle du long combat pour l’égalité dans la loi et dans les règles, commencé bien avant 1965 et que l’on peut prolonger jusqu’à la loi Rixain de 2021, se joue celui de l’évolution des pratiques, difficile à gagner.”Nous savons qu’aujourd’hui les projets portés par des femmes sont moins financés que ceux des hommes”, déclarait mardi à l’Assemblée nationale la ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes Aurore Bergé, évoquant dans la foulée des échanges en cours sur le sujet avec la Fédération bancaire française (FBF).La disparité est aussi visible dans la détention de produits d’épargne: les femmes détiennent moins de contrats d’assurance vie et moins d’actions d’entreprises cotées que les hommes, selon une étude publiée lundi par La France Mutualiste et la banque publique Bpifrance.Les freins autour de l’épargne sont très anciens. Si les femmes ont pu déposer leurs économies à la Caisse d’épargne et de prévoyance dès le début XIXème siècle, elles ont par exemple dû attendre plusieurs décennies pour pouvoir les retirer sans l’accord de leur mari.La gent féminine n’a par ailleurs eu le droit d’entrer à la Bourse de Paris qu’en 1967.- Cible marketing -L’anniversaire de la loi de 1965, qui accorde en même temps le droit aux femmes mariées de signer un contrat de travail sans l’accord de leur mari, donne l’occasion à certains acteurs financiers de se mettre en avant.En plus d’un “cahier de vacances dédié à l’autonomie financière des femmes” et d’une offre ciblée, BNP Paribas lance une campagne de communication vantant “plus de 2 milliards d’euros de crédit aux entreprises dirigées par des femmes” accordés chaque année.Interrogée par l’AFP, la banque n’a pas voulu rendre public le montant total de ces crédits aux entreprises, qu’elles soient dirigées par des femmes ou par des hommes, ce qui aurait permis de comparer.Le discours commercial sur le sujet, plus ou moins heureux, n’est pas nouveau. L’ouverture de comptes en banque par des femmes au tournant des années 60/70 s’est faite à grand renfort de publicité, alors centrées sur un moyen de paiement, le chèque. “Perdre de l’argent, par exemple; dans la cohue d’un marché, c’est une catastrophe. Y perdre un chéquier, un léger contretemps”, expliquait la Société Générale en 1970, sur une affiche figurant une femme en pantalon et bonnet phrygien, libérée de ses chaînes et brandissant un chéquier.Camille Eymard, responsable financière au sein du réassureur Scor et bénévole de l’association Financi’Elles, se méfie aujourd’hui d’approches trop genrées.Il faut néanmoins “trouver les moyens d’embarquer les femmes” et de développer leur connaissance financière, complète Virginie Chauvin, associée du cabinet d’audit Forvis Mazars, aussi membre de Financi’Elles, une association “au service de la mixité” dans la finance.- Role model -L’inégalité dans les pratiques du secteur se voit aussi sur la photo des premiers cercles des équipes dirigeantes des grandes banques françaises, dont aucune n’a jamais été dirigée par une femme.Devant les actionnaires réunis en assemblée générale, aucune femme ne figurait parmi les candidats à la succession du patron du Crédit Agricole en fin d’année dernière, dans le premier cercle du pouvoir de BNP Paribas, pourtant élargi à six personnes à la rentrée.La profession est pourtant à 57% féminine, selon la FBF, mais ce pourcentage a tendance à diminuer à mesure que l’on monte dans la hiérarchie.”L’argent est un rapport de force”, rappelle l’historienne Sabine Effosse, “il y en a forcément un qui perd un peu de son pouvoir” dans une phase de rééquilibrage.Aujourd’hui la bataille se joue sur les investissements, sur l’accès au financement et sur les rôles de pouvoir, liste-t-elle.

Guatemala: le bilan des séismes s’alourdit à sept morts

Le bilan de la série de séismes qui ont secoué le Guatemala mardi s’est alourdi à sept morts et neuf blessés tandis que plus de 370 habitations ont été endommagées, ont indiqué jeudi les autorités.Un précédent bilan faisait état de cinq décès.”Malheureusement, ces événements sismiques ont causé la mort de sept personnes” dont cinq ont été identifiées, a déclaré le président Bernardo Arévalo lors d’une conférence de presse.Les séismes les plus forts ont atteint, mardi après-midi, une magnitude de 4,8 et 5,7, avec des épicentres situés dans les localités d’Amatitlan et d’Alotenango, près de la capitale, selon le service géologique américain USGS.Selon l’agence de coordination des catastrophes Conred, le nombre de morts est passé à cinq avec la découverte du corps d’un homme de 30 ans décédé d’une crise cardiaque à son domicile dans le village de Santa Ines (sud).La Conred avait précédemment rapporté la découverte du corps d’un adolescent à Santa Maria de Jesus (sud-ouest), la zone la plus touchée par les séismes.Dans son dernier bilan, la Conred indique également que les séismes ont fait des centaines de sinistrés et endommagé des dizaines de maisons ainsi que plusieurs routes et un pont.Le président Arévalo a suspendu mercredi les cours dans les écoles ainsi que la journée de travail dans les trois départements les plus touchés: Guatemala, Escuintla et Sacatepéquez.Après le premier tremblement de terre, survenu vers 15H00 locales (21H00 GMT), quelque 200 répliques ont été enregistrées, dont une vingtaine ressenties par la population, a précisé l’Institut local de sismologie.Des centaines de personnes ont passé la nuit de mardi à mercredi dans la rue ou les parcs par crainte de répliques.Carmen Carrillo, 49 ans, a ainsi dormi dehors avec sa famille à Palin, situé à 35 km au sud de la capitale. Les séismes de la veille “ont été très forts”, a-t-elle dit à l’AFP. A Santa Maria de Jesus, 50% des maisons présentent des dommages, y compris des bâtiments historiques, selon le maire Mario Pérez. La ville est privée d’électricité et est presque isolée en raison des éboulements qui encombrent les routes.Mercredi, le président Arévalo est arrivé en hélicoptère dans cette ville à majorité indigène maya pour évaluer les dégâts.”Sachez que nous travaillons sans relâche pour la sécurité de toute la population”, a indiqué le dirigeant sur X, exprimant ses “plus profondes condoléances aux familles des défunts”.L’Amérique centrale subit fréquemment des séismes en raison de la convergence des plaques tectoniques des Caraïbes et de Cocos, ainsi que de failles géologiques locales.

Les requins bouledogues s’attardent de plus en plus longtemps sur les plages de Sydney

Les requins bouledogues s’attardent de plus en plus longtemps sur les plages de Sydney en raison du réchauffement de la température des océans, ont indiqué des chercheurs vendredi, qui estiment qu’ils pourraient un jour y rester à l’année.Ces prédateurs sont des espèces migratrices, qui se dirigent vers le nord en hiver quand la température de l’océan à Sydney descend en dessous de 19 degrés Celsius, pour se prélasser dans les eaux plus chaudes du Queensland, au nord du pays.Une équipe de scientifiques a analysé 15 années de suivi acoustique de 92 requins migrateurs marqués dans une zone comprenant la plage populaire de Bondi Beach et le port de Sydney.Il en ressort que les requins passent en moyenne 15 jours de plus qu’en 2009 au large de la côte de Sydney en été, explique Nicolas Lubitz, chercheur à l’université James Cook.”S’ils restent plus longtemps, cela signifie que les humains et les proies restent plus longtemps en leur présence”.”Il se pourrait que dans quelques décennies, les requins bouledogues soient présents toute l’année dans les eaux au large de Sydney”, a-t-il ajouté.Les attaques de requins sont rares en Australie, et la plupart des blessures graves proviennent de trois espèces: les requins bouledogues, les grands requins blancs et les requins-tigres, selon la base de données nationale.Le changement climatique pourrait également affecter les schémas de reproduction explique M. Lubitz, qui cite de premiers éléments indiquant que de jeunes requins apparaissent dans des rivières au sud du pays. Il semblerait également que les habitats d’été des grands requins blancs, qui préfèrent les eaux froides, diminuent dans les régions du nord de la Nouvelle-Galles du Sud et du Queensland.

En Argentine, sur le tracé d’une route, l’arbre de la discorde

Un arbre de près de 300 ans, situé sur le tracé d’une extension prévue de route dans le nord de l’Argentine, engendre depuis deux mois protestations, recours en justice et mobilisations, avec interpellations à la clef.Le quebracho blanc (Aspidosperma quebracho blanco), autochtone de cette partie d’Amérique du Sud, se trouve sur un élargissement de deux à quatre voies d’un axe dans un quartier résidentiel en expansion, à Villa Allende, près de Cordoba (à 700 km de Buenos Aires).L’arbre, jusqu’ici préservé, dessine une silhouette incongrue au milieu de la voie inachevée, et a rassemblé en sa défense des militants de l’environnement et des voisins, qui ont organisé des veillées, un campement, des rondes, pour empêcher son déplacement, autour du slogan “Pas touche au quebracho!”.La justice administrative, saisie, a donné raison à la municipalité de Villa Allende, qui invoquait un motif de “sécurité routière” pour déplacer l’arbre. Transplantation à laquelle “il n’a aucune chance de survivre” selon les agronomes, a assuré à l’AFP Guillermo Galliano, responsable de Mil Aves, ONG environnementale locale.Mais la cause du quebracho — ironiquement un arbre réputé pour sa dureté et résistance exceptionnelle — a pris un tour national: s’y sont joints divers artistes argentins et personnalités du sport, tels le rockeur Leon Gieco, ou Fernando Signorini, ancien préparateur physique de l’Albiceleste et de Maradona.Deux personnes ont été interpellées ces dernières semaines autour des mobilisations: une journaliste et un automobiliste qui avait bloqué avec son véhicule l’accès des pelleteuses.Plusieurs entreprises locales de travaux ont par ailleurs signifié leur refus de se prêter à l’extraction de l’arbre.Mais la municipalité a assuré cette semaine avancer, après avoir pris toutes les précautions pour préserver le spécimen.”La pelleteuse a réduit le +pain+ (masse de terre maintenant les racines, NDLR), il est intact, la racine centrale atteint 2 mètres de profondeur”, a déclaré mardi le secrétaire de la municipalité de Villa Allende, Felipe Crespo, cité par le quotidien local La Voz. “Le transfert est imminent.”Ce déplacement, délicat et fastidieux, impliquant une grue à l’enlèvement, un camion, puis de nouveau une grue pour replanter l’arbre quelque 25 mètres plus loin, a commencé mercredi sous forte présence policière, a constaté l’AFP.

Défilé du 14-Juillet: neuf minutes pour un ballet aérien millimétré

Moins de neuf minutes pour 65 avions. Du haut de l’Arc de Triomphe, les organisateurs du défilé du 14-Juillet s’assurent du complexe ordonnancement du ballet aérien, répété par les équipages depuis plusieurs jours.Dès l’apparition du panache bleu, blanc, rouge de la Patrouille de France au-dessus de l’Arche de la Défense à l’Ouest de Paris, les aviateurs du “PC Etoile”, juchés en haut de l’Arc de Triomphe, scrutent l’alignement des appareils jusqu’à la tribune présidentielle située sur la place de la Concorde et chronomètrent les temps de passage.”C’est comme à l’habitude, sauf que ça n’est jamais l’habitude”, philosophe le général Xavier Buisson, commandant la partie aérienne du défilé militaire, qui rassemble au total plus de 7.000 participants.Si elle descend les Champs-Elysées chaque année pour la Fête nationale, la Patrouille de France (PAF) ne comprend cette année que huit Alphajet, et non neuf, à la suite de la collision en mars de deux de ses appareils en vol.A la suite de la PAF, 12 tableaux représentent les différentes missions de l’aviation militaire française: défense aérienne, projection, supériorité aérienne ou encore le groupe aéronautique naval. Le tout en moins de neuf minutes.Les “blocs”, qui ont tourné sur une douzaine d’hippodromes d’attente s’étendant jusqu’à une centaine de kilomètres à l’Ouest de la capitale, se succèdent toutes les 40 secondes, soit une distance de 6 kilomètres entre les avions de chasse, 3,6 kilomètres pour ceux de transport, plus lents.A partir du top départ, donné quand le chef de l’Etat s’assied à la tribune présidentielle, il faut neuf minutes aux avions pour arriver des hippodromes les plus éloignés.”Aujourd’hui, les conditions de vol sont claires et on a également un vent qui est favorable et pas trop de turbulences, ce qui est essentiel pour la tenue de nos avions”, observe le général Buisson.- Drone et ravitaillement en vol -Les turbulences peuvent être provoquées par le vent, la “convection thermique”, c’est-à-dire la chaleur venue du sol, ou encore le sillage des appareils précédents.Le passage du tableau “projection de forces” avec ses 4 énormes avions de transport A400M, dont un Espagnol, est à ce titre scruté avec attention.Deux d’entre eux traînent des perches de ravitaillement en vol, illustrant une nouvelle capacité de l’appareil mise en service depuis quelques semaines.Il n’y aura cependant pas de ravitaillement en vol lors du défilé, à 300 mètres du sol. “Sur Paris, ça peut être un peu compliqué, donc on ne va pas jouer à ça”, sourit-il.L’édition 2025 du défilé aérien marque également la dernière apparition en vol du KC-135, une des composantes de la dissuasion nucléaire aéroportée. Cet avion de ravitaillement en vol était entré en service en 1964 pour accompagner les Mirage IV, puis les Mirage 2000 et Rafale dans leur mission nucléaire.Les trois derniers ont été retirés du service le 30 juin et laissent maintenant la place à 12 et bientôt 15 ravitailleurs A330 MRTT.L’armée de l’air américaine continue elle d’exploiter 375 KC-135, sur les plus de 700 qu’elle avait reçu à la fin des années 1950.Le drone de reconnaissance et d’attaque MQ-9 Reaper participe également pour la deuxième fois au défilé, piloté par un aviateur depuis sa base de Cognac, à plusieurs centaines de kilomètres de là.Avant l’entrée en piste des 34 hélicoptères, un bombardier d’eau Dash-8 clôt le défilé des avions.Mais avec la multiplication des feux dans le sud de la France, “on traitera en conduite comme on dit dans le jargon militaire”, explique le général Buisson: “s’il y a des besoins (…), il interviendra sur les incendies et on ne le verra malheureusement pas”.

Un superyacht en feu dans le port de Saint-Tropez

Un yacht de luxe de 41 mètres a pris feu jeudi soir dans le port de Saint-Tropez (Var) et continuait de brûler après minuit, a-t-on appris auprès des pompiers qui ont mis en place un barrage antipollution.”Tout le monde a évacué le bateau”, a indiqué à l’AFP le commandement régional de la gendarmerie. Selon les pompiers, deux hommes de 24 et 30 ans ont “inhalé des fumées “et ont été pris en charge par les secours sur place.Le feu, d’origine accidentelle selon les gendarmes, s’est déclaré peu après 20h15 sur le superyacht Sea Lady II, amarré dans le vieux port de cette station huppée de la Côte d’Azur, très prisée par la jet-set internationale.Peu après minuit, le feu n’était “toujours pas éteint” et avait gagné “les trois ponts supérieurs” du bateau, a déclaré à l’AFP un porte-parole des pompiers du Var.”Tous les bateaux à proximité ont été enlevés pour éviter tout risque de propagation” et un barrage anti-pollution a été mis en place autour du yacht, ont ajouté les pompiers.Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux, l’incendie dégageait d’épaisses fumées noires dans le ciel de Saint-Tropez, où de nombreux badauds filmaient la scène dans la soirée le long du quai Meiffret qui jouxte la capitainerie du port.Une trentaine de sapeurs-pompiers assistés de quatre engins sont mobilisés pour lutter contre l’incendie, assistés de la gendarmerie et de sauveteurs en mer de la SNSM.Selon la gendarmerie, l’incendie est d’origine “accidentelle” et a “vraisemblablement été causé par un problème électrique”.Le Sea Lady II est un superyacht de 41,20 mètres battant pavillon maltais. Construit en 1986 et rénové en 2024, il est proposé à la location 80.000 euros la semaine hors frais en haute saison. Outre ses huit membres d’équipage, il peut accueillir jusqu’à dix passagers avec ses cinq cabines, toutes équipées d’une salle de bains privée, selon le site de location de yachts Charterindex.