AFP Top News

Macron, Merz, Starmer et Tusk à Kiev pour appeler Moscou à un cessez-le-feu “inconditionnel” de 30 jours

Emmanuel Macron, Friedrich Merz, Keir Starmer et Donald Tusk sont arrivés à Kiev samedi matin pour afficher leur soutien à l’Ukraine et réclamer, de concert avec les États-Unis, un “cessez-le-feu complet” de 30 jours à Moscou, au lendemain d’une démonstration de force diplomatique russe.Cette visite des dirigeants français, allemand, britannique et polonais répond symboliquement aux commémorations en grande pompe des 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie tenues vendredi sur la place Rouge autour du président russe Vladimir Poutine et d’une vingtaine de dirigeants étrangers, dont le président chinois Xi Jinping.”Nous continuerons d’accroître notre soutien à l’Ukraine. Nous intensifierons notre pression sur la machine de guerre russe jusqu’à ce que la Russie accepte un cessez-le-feu durable”, ont prévenu les quatre dirigeants européens dans une déclaration commune.Le président français, le chancelier allemand et le Premier ministre britannique sont sortis ensemble samedi du train qui les a amenés depuis la Pologne, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ils doivent rejoindre plus tard le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le Premier ministre polonais. M. Tusk, arrivé séparément, a publié sur X une vidéo de son arrivée à la gare de Kiev. Les quatre dirigeants ont été accueillis à la gare par le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, et le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga. Le quatuor va participer à Kiev à une réunion virtuelle avec les autres dirigeants de la “coalition des volontaires”, ces pays occidentaux, essentiellement européens, prêts à apporter des “garanties de sécurité” à l’Ukraine.Selon leur déclaration, ils informeront ainsi les autres pays des “progrès réalisés en vue d’une future coalition rassemblant des forces aériennes, terrestres et maritimes” pour aider l’armée ukrainienne “après un éventuel accord de paix” avec la Russie, qui envahit l’Ukraine depuis trois ans.Paris et Londres assurent le pilotage de cette coalition aux contours encore flous.Après avoir embarqué dans le même train en Pologne près de la frontière avec l’Ukraine, MM Macron, Starmer et Merz, en tenue décontractée, ont eu un échange à trois durant le voyage, ont constaté des journalistes de l’AFP.Les Européens se rendent à Kiev forts de l’appel du président américain Donald Trump, qui a pressé jeudi la Russie d’accepter un “cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours”. Il a menacé de nouvelles sanctions occidentales en cas d’échec.Emmanuel Macron a affirmé vendredi souhaiter aboutir “dans les prochaines heures et les prochains jours” à un plan commun américano-européen de cessez-le-feu, assorti de nouvelles “sanctions économiques massives” en cas d’échec.”Aux côtés des États-Unis, nous appelons la Russie à accepter un cessez-le-feu complet et inconditionnel de 30 jours afin de permettre la tenue de pourparlers en vue d’une paix juste et durable”, ont ajouté les quatre  dirigeants dans leur déclaration.- Armes occidentales -Vendredi à Moscou, Vladimir Poutine a célébré le “courage” des soldats russes engagés dans ce pire conflit armé en Europe depuis le Deuxième guerre mondiale qui a fait des dizaines de milliers de morts dans chaque pays.Sur la chaîne américaine ABC, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé qu’un cessez-le-feu devrait être précédé d’un arrêt des livraisons d’armes occidentales, faute de quoi cela donnerait “un avantage à l’Ukraine” à un moment où “les troupes russes avancent de manière assurée” sur le front.Moscou a rejeté pour l’instant les appels au cessez-le-feu, se contenant de décréter unilatéralement une trêve de trois jours qui doit s’achever samedi à minuit, à l’occasion des célébrations de la victoire sur l’Allemagne nazie. L’Ukraine a évoqué des centaines des violations.Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, et son début de rapprochement spectaculaire avec le maître du Kremlin, les Ukrainiens et les Européens redoutent un accord qui se nouerait sans leur consentement.Mais ils espèrent avoir réussi à accorder leurs violons avec le président américain, notamment depuis un tête-à-tête Trump-Zelenksy à Rome à l’occasion des funérailles du pape François le 26 avril.Pour Emmanuel Macron, il s’agit de la deuxième visite en Ukraine depuis le début de la guerre après celle de juin 2022 — à l’époque avec les dirigeants allemand et italien.”Que les dirigeants de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de la Pologne viennent en bloc quatre jours après l’élection du chancelier allemand, ça montre l’unité, la force, la réactivité de l’Europe”, estime un proche du président français. “Et puis c’est en miroir avec les célébrations de Poutine.”

Macron, Merz, Starmer, Tusk samedi à Kiev pour appeler Moscou à un cessez-le-feu “inconditionnel” de 30 jours

Emmanuel Macron, Friedrich Merz, Keir Starmer et Donald Tusk sont attendus à Kiev samedi pour afficher leur soutien à l’Ukraine et réclamer, de concert avec les États-Unis, un “cessez-le-feu complet et inconditionnel de 30 jours” à Moscou, au lendemain d’une démonstration de force diplomatique russe.Cette visite des dirigeants français, allemand, britannique et polonais répond, symboliquement, aux commémorations en grande pompe des 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie tenues vendredi sur la place Rouge autour du président russe Vladimir Poutine et d’une vingtaine de dirigeants étrangers, dont le président chinois Xi Jinping.”Nous continuerons d’accroître notre soutien à l’Ukraine. Nous intensifierons notre pression sur la machine de guerre russe jusqu’à ce que la Russie accepte un cessez-le-feu durable”, préviennent-ils dans une déclaration commune.A Kiev, le quatuor européen doit tenir, au côté du président ukrainien Volodymyr Zelensky, une réunion virtuelle avec les autres dirigeants de la “coalition des volontaires”, ces pays occidentaux, essentiellement européens, prêts à apporter des “garanties de sécurité” à l’Ukraine.Ils informeront ainsi les autres pays des “progrès réalisés en vue d’une future coalition rassemblant des forces aériennes, terrestres et maritimes pour aider à régénérer les forces armées ukrainiennes après un éventuel accord de paix et pour renforcer la confiance en la paix future”, selon leur déclaration.Le président français et le Premier ministre britannique assurent le pilotage de cette coalition aux contours encore flous qui s’est déjà réunie à Paris et Londres.MM. Macron, Starmer et Merz ont embarqué dans le même train en Pologne près de la frontière avec l’Ukraine et se sont retrouvés en tenue décontractée dans un wagon pour un échange à trois, ont constaté vendredi soir des journalistes de l’AFP.Les Européens se rendent à Kiev forts de l’appel du président américain Donald Trump, qui a pressé jeudi la Russie d’accepter un “cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours”. Il a menacé de nouvelles sanctions occidentales en cas d’échec.Emmanuel Macron a affirmé vendredi souhaiter aboutir “dans les prochaines heures et les prochains jours” à un plan commun américano-européen de cessez-le-feu, assorti de nouvelles “sanctions économiques massives” en cas d’échec.”Nous réaffirmons notre soutien aux appels lancés par le président Trump en faveur d’un accord de paix et nous demandons à la Russie de cesser (d’y) faire obstacle”, ont martelé les quatre dirigeants européens.”Aux côtés des États-Unis, nous appelons la Russie à accepter un cessez-le-feu complet et inconditionnel de 30 jours afin de permettre la tenue de pourparlers en vue d’une paix juste et durable”, ajoutent ces dirigeants qui doivent aussi rendre “hommage aux défenseurs de l’Ukraine tués et blessés lors de cette guerre menée par la Russie, sur la place Maïdan, où flottent des drapeaux en souvenir de ces victimes”.- Armes occidentales -Vendredi à Moscou, Vladimir Poutine a célébré le “courage” des soldats russes engagés dans le conflit depuis l’invasion du pays voisin qu’il a ordonné en février 2022. La guerre en Ukraine a fait des dizaines de milliers de morts et la Russie occupe actuellement 20% du territoire ukrainien.Sur la chaîne américaine ABC, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé qu’un cessez-le-feu devrait être précédé d’un arrêt des livraisons d’armes occidentales, faute de quoi cela donnerait “un avantage à l’Ukraine” à un moment où “les troupes russes avancent de manière assurée” sur le front.Il a jugé que l’Ukraine n’était “pas prête à des négociations immédiates” en vue d’une solution diplomatique.Moscou a rejeté pour l’instant les appels au cessez-le-feu, se contenant de décréter unilatéralement une trêve de trois jours ; qui doit s’achever samedi, à l’occasion des célébrations de la victoire sur l’Allemagne nazie. L’Ukraine a évoqué des centaines des violations.Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, et son début de rapprochement spectaculaire avec le maître du Kremlin, les Ukrainiens et les Européens redoutent un accord qui se nouerait sans leur consentement.Mais ils espèrent avoir réussi à accorder leurs violons avec le président américain, notamment depuis un tête-à-tête Trump-Zelenksy à Rome à l’occasion des funérailles du pape François le 26 avril.Pour Emmanuel Macron, il s’agit de la deuxième visite en Ukraine depuis le début de la guerre après celle de juin 2022 — à l’époque avec les dirigeants allemand et italien.Il a plusieurs fois dit vouloir y retourner, tout en plaidant qu’un déplacement devrait être “utile”.”Il y a toute une série de symboles”, explique son entourage à l’AFP pour justifier le choix de ce 10 mai.”Que les dirigeants de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de la Pologne viennent en bloc quatre jours après l’élection du chancelier allemand, ça montre l’unité, la force, la réactivité de l’Europe”, estime un proche du président français. “Et puis c’est en miroir avec les célébrations de Poutine.”

German Holocaust survivor and witness-bearer Margot Friedlaender dies at 103

One of Germany’s most renowned Holocaust survivors, Margot Friedlaender, has died at the age of 103 in her native Berlin, her foundation said Friday.”With her death Germany has lost one of the most important voices in its contemporary history,” a statement from the foundation said.German President Frank-Walter Steinmeier said Friedlaender’s death “fills me with deep …

German Holocaust survivor and witness-bearer Margot Friedlaender dies at 103 Read More »

Rave-party illégale dans le Lot: 9.000 personnes sur un site “tenu et contrôlé” selon la préfecture

Une rave-party illégalement organisée dans le Lot rassemblait vendredi 9.000 personnes sur un site aux abords duquel les forces de l’ordre font des “centaines de contrôles”, selon la préfecture, la manifestation se déroulant dans le calme en début de soirée, selon un photographe de l’AFP sur place.”Nous avons sur site environ 9.000 personnes qui sont arrivées depuis la soirée du mercredi 7 mai”, a expliqué la préfète du Lot Claire Raulin, lors d’un point-presse.Dans le périmètre investi par les participants – des Français mais aussi des Espagnols et des Italiens – l’ambiance est festive avec quatre scènes principales entourées de campements et de véhicules, a constaté un photographe de l’AFP, et la manifestation, sous le soleil, se déroulait dans le calme.Dans l’enceinte, des pompiers étaient présents mais pas les forces de l’ordre qui se trouvaient à quelques kilomètres de là et procédaient à des contrôles routiers, selon la même source.”Ce site est tenu et contrôlé”, a affirmé Mme Raulin, ajoutant: “L’objectif c’est de continuer à tenir la zone, nous bloquons des axes routiers, les routes départementales autour du site sont fermées et nous faisons des centaines de contrôles et de constats chaque jour”.Interrogée sur le nombre d’infractions relevées et d’éventuelles arrestations, elle n’a pas souhaité répondre, renvoyant à un bilan à dresser en fin de rassemblement.Actuellement, une centaine de membres des forces de l’ordre sont présents mais ce dispositif “très important” a “vocation à monter en puissance dans les jours qui viennent” avec des renforts de forces mobiles, a précisé le colonel Bertrand Loddé, commandant du groupement de gendarmerie du Lot. Sur place, “toutes les infractions sont relevées, que ce soient les infractions à la législation sur les stupéfiants, la consommation excessive d’alcool, les infractions à la législation sur la sécurité routière, le non-respect des arrêtés préfectoraux sur ce rassemblement qui est illégal”, a encore dit Mme Raulin, ajoutant: “Tout cela donnera lieu aux actions nécessaires qui seront prises.” Des équipes de secours et des pompiers sont également présentes sur le site de la manifestation organisée sur des “terrains agricoles privés” à Rocamadour et à Montvalent (Lot), a-t-elle précisé car “on sait qu’il peut y avoir des risques sanitaires, c’est un rassemblement de grande ampleur, des milliers de personnes avec des consommations illégales de stupéfiants, des consommations excessives d’alcool, des risques d’accident”.

Meurtre dans une mosquée: le meurtrier d’Aboubakar Cissé mis en examen et écroué

L’homme qui a tué à coups de couteau le jeune Malien Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard a été remis vendredi par l’Italie, où il s’était rendu après une brève cavale, à la justice française, mis en examen pour “assassinat à raison de la race ou de la religion” et écroué.Arrivé dans l’après-midi sous escorte des policiers d’élite du Raid au tribunal de Nîmes, il a été présenté à un juge d’instruction et “mis en examen du chef d’assassinat (meurtre prémédité) à raison de la race ou de la religion, et placé en détention provisoire, décision conforme aux réquisitions du parquet”, a indiqué la procureure de Nîmes, Cécile Gensac, dans un communiqué.Olivier Hadzovic, un Français de 20 ans “n’a pas été en mesure de faire des déclarations et sera interrogé ultérieurement par le magistrat instructeur”, a-t-elle précisé.Le meurtrier, dont l’acte filmé par la vidéosurveillance a ravivé en France un débat autour du terme même “d’islamophobie”, aurait agi, selon de précédentes déclarations de la magistrate, en raison d’une “envie obsessionnelle de tuer une personne”.Ce silence n’est “en aucune manière d’une quelconque velléité d’obstruction ou de soustraction, mais une incapacité, à l’heure où je vous parle, de s’exprimer”, a déclaré aux journalistes Adrien Gabeaud, un des avocats du jeune homme. Il n’a pas donné plus de détails, évoquant “notamment des raisons médicales” et “liées à son psychisme”, et soulignant qu’il allait demander “un certain nombre d’expertises”.Me Gabeaud s’est refusé à “donner davantage d’éléments sur le fond du dossier”, relevant toutefois “qu’aucune connotation à caractère terroriste n’a jamais été juridiquement envisagée”. En fuite pendant près de trois jours, le meurtrier d’Aboubakar Cissé, frappé de 57 coups de couteau le 25 avril dans la salle de prière de la mosquée Khadidja à La Grand-Combe, s’était finalement rendu à la police italienne à Pistoia, près de Florence.Sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, il a consenti à être remis à la France dans le cadre d’une procédure accélérée.Une cérémonie a eu lieu jeudi à Bamako en hommage à Aboubakar Cissé, qui avait 22 ans et dont le corps a été rapatrié dans son pays d’origine, en présence de proches et de responsables qui ont demandé aux autorités françaises que “la justice aboutisse”.En France, des organisations et personnalités appellent à une marche dimanche à Paris pour dénoncer “la progression de l’islamophobie” et rendre hommage au jeune homme, arrivé en France vers l’âge de 15 ans et qui vivait depuis plusieurs années dans des conditions précaires à La Grand-Combe.- “Dire les choses” -“Il faut que tout le monde prenne part au combat pour protéger les musulmans de France”, assure Sofia Tizaoui, secrétaire syndicale de l’Union syndicale lycéenne, une des organisations à l’initiative de la mobilisation.Le terme d’islamophobie n’est pratiquement pas utilisé par la droite, qui le conteste. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dont l’attitude dans cette affaire a été critiquée à gauche et par des proches de la victime, a estimé qu'”il y a une connotation idéologique du terme +islamophobie+ très marquée vis-à-vis des Frères musulmans, qui fait que dans notre ministère, on prend la précaution de ne pas l’utiliser”.Le Premier ministre, François Bayrou, a au contraire défendu son emploi du terme “islamophobe” après le meurtre d’Aboubakar Cissé, affirmant qu'”il faut avoir le courage de dire les choses telles qu’elles sont”.Olivier Hadzovic a “agi dans un contexte isolé, sans revendication idéologique ou lien avec une organisation (…). Les ressorts pour agir de l’agresseur sont très vite apparus comme profondément personnels, l’envie de tuer quelqu’un, quelle que soit la cible”, avait déclaré Mme Gensac le 2 mai.Rien ne permet encore d’expliquer pourquoi “il entre dans cette mosquée” et agresse cette personne précise, avait insisté la magistrate, rappelant que des contenus en ligne du futur meurtrier avaient été signalés. Il y faisait part “d’envies de viols de femmes, de meurtres ou de viols de cadavre”. Selon l’avocat l’ayant assisté en Italie, le jeune homme a reconnu le meurtre mais nié avoir agi par haine de l’islam, indiquant “avoir tué la première personne qu’il a trouvée”.Les avocats de la famille Cissé réclament eux, en vain jusqu’à présent, que l’enquête soit requalifiée en “assassinat terroriste”.

Le concours Lépine récompense un casque “assistant d’écoute” pour personnes mal-entendantes

Le concours Lépine, qui récompense les meilleures inventions, a décerné vendredi sa plus prestigieuse distinction à un casque “assistant d’écoute”, qui amplifie les sons pour les personnes mal-entendantes grâce à une double conduction sonore, aérienne et osseuse.Lors cette 124e édition du concours – qui se déroulait Porte de Versailles au sein de la Foire de Paris (30 avril-11 mai) – un total de 250 inventions étaient en lice et ont été passées au crible par un jury d’une cinquantaine de personnes.Vendredi soir, le prix du président de la République, le plus prestigieux – qui prend la forme d’un vase en porcelaine de Sèvres, maison en activité depuis le XVIIIe près de Paris – a été remis à Raphaël Zakine pour un “assistant d’écoute” baptisé Spokeo.Ce dispositif “permet de rétablir la communication avec une personne mal-entendante: 70% des personnes qui ont une perte d’audition ne portent pas d’appareil auditif, pour plein de raisons différentes, et pourtant à certains moments il faut pouvoir communiquer avec elles sans avoir besoin de répéter ou hausser le ton”, résume à l’AFP Michael Uzzan, un des trois co-inventeurs aux côtés de Raphaël Zakine, opticien, et Jonathan Goldminc, audio-prothésiste, et lui-même opticien de profession intervenant en Ehpad.Spokeo prévoit un petit micro-cravate dans lequel l’interlocuteur va parler, et un casque noir, d’allure semblable à ceux utilisés pour écouter de la musique, qui permet au son de se propager par voie aérienne mais aussi “par conduction à travers les os pour arriver jusqu’à l’oreille interne” de la personne mal-entendante “même quand le conduit auditif est obstrué. Cette technologie de bi-conduction est brevetée”, précise-t-il.Commercialisé depuis cinq mois, au prix de 598 euros, Spokeo s’adresse principalement aux aidants et aux soignants: “les ophtalmos notamment l’adorent car quand ils opèrent de la cataracte, le patient est conscient et doit pouvoir suivre des consignes” – et donc les entendre – comme “ne pas bouger l’oeil à certains moments”, relève Michael Uzzan, 54 ans.Au-delà de la santé, d’autres utilisations “plus généralistes” peuvent être imaginées, relève la directrice du concours Lépine, Barbara Dorey, qui cite “les notaires qui ont besoin de bien se faire comprendre dans le cadre de successions” ou encore “les médecins lors de téléconsultations”.Le deuxième prix du concours Lépine est allé à Bruno Tronchi, pour avoir développé une douille d’éclairage électrique, compatible avec les ampoules vissées E14 et E27 (parmi les plus utilisées) et qui intègre un mécanisme de protection empêchant tout risque d’électrocution.”Ce n’est pas forcément que les enfants qui peuvent se faire piéger, mais aussi une mauvaise manipulation par un adulte, moi j’ai été piégé très jeune, à 14 ans, j’ai perdu connaissance”, confie Bruno Tronchi, dont la production de cette douille baptisée PAP’S va “bientôt démarrer”, pour une commercialisation début 2026 aux alentours de 6 euros pour une ampoule E27, et de 5 euros pour une E14.Enfin, le prix de l’univers connecté du concours a récompensé Christophe Bureau et son dispositif #dotdot, un petit boîtier qui combiné à une appli permet de “partager gratuitement, ou de vendre, des gigas d’accès à l’internet mobile qu’on utilise pas, via la création d’un wifi visible à 100 mètres autour de vous”. Vendu 40 euros, le boîtier est commercialisé depuis janvier.Barbara Dorey a évoqué “un cru intéressant” pour 2025, tenant à souligner que “le concours Lépine, ce n’est pas que du rêve, ça se concrétise vraiment, c’est utile, on retrouve les inventions dans notre société”.

Renée et Dédée, 18 ans en 1945: résistantes, déportées et toujours amies

“Dédée, c’est marrant de se revoir après toutes ces années, on est devenues de vieilles nanas!”, s’esclaffe Renée, 98 ans, devant son écran, depuis les Etats-Unis. De l’autre côté de l’Atlantique, en France, est connectée Andrée, 97 ans. La dernière fois qu’elles se sont vues, c’était en avril 1945, à la libération d’un camp de travail dépendant du camp de concentration de Buchenwald, en Allemagne, où elles ont été déportées en juin 1944, pendant dix mois, pour faits de résistance contre l’occupant allemand.Elles ont échangé de vive voix pour la première fois depuis 80 ans, lors d’un appel en visioconférence organisé en avril, auquel l’AFP a assisté. “Renée, je suis toute émue de te revoir”, confie Dédée, d’une voix chevrotante. “Je t’embrasse bien fort ma poulette”, lui dit-elle, envoyant un baiser de sa main.”Pour toi aussi, les souvenirs reviennent?”, demande Dédée à Renée, qui vit aux Etats-Unis depuis les années 1970. “Oh oui ! Et encore, je suis au loin, mais ça sort pas de ma tête, il y a trop de choses qu’on ne peut pas exprimer”. – “Agent de liaison” -Andrée Dupont est née dans la Sarthe, en 1927. Renée Guette naît la même année, à Paris, et grandit dans le Cher, à 350 km du village d’Andrée. En 1943, âgées de 16 ans, toutes deux issues de familles de résistants, elles rejoignent les réseaux de leur village: Assé-le-Boisne pour Dédée, Beffes pour Renée. Andrée, que l’on appelle déjà “Dédée”, est blonde et jolie, atout jugés précieux pour faciliter les opérations clandestines. En tant “qu’agent de liaison”, elle parcourt la Sarthe à vélo pour transmettre des messages et parfois même des armes. Un jour, “j’avais une serviette d’écolier, avec un revolver démonté à l’intérieur, et je suis passée tout sourire” devant les Allemands, se rappelle-t-elle.”Ca oui, tu avais de beaux cheveux blonds et longs!”, s’exclame Renée, du Texas, où elle habite avec sa fille. En 1943, Renée est brune, et tout aussi jolie. Elle est employée des postes et fait passer clandestinement des tickets de rationnement et des messages aux résistants des Forces Françaises de l’Intérieur et des Francs-Tireurs et Partisans communistes. – Déportation -Le 26 avril 1944, Dédée est arrêtée avec le réseau de son village, 16 personnes en tout, dont son père et sa tante. “Je pliais du linge, il était 10h du soir. J’ai entendu des portières claquer. J’ai compris tout de suite”, se remémore-t-elle.Quatre jours plus tard, Renée était arrêtée par un agent français de la Gestapo, lors de la rafle du maquis de Beffes. “Il m’a dit: +alors, jeune fille de bonne famille qui a mal tourné+”, se remémore-t-elle. “Et moi, j’ai répondu, pour lui faire comprendre, qu’il avait pas mieux tourné, et il m’a giflée!”.Les deux jeunes filles se rencontrent à la prison de Romainville, près de Paris, où elles apprennent le débarquement. “On a cru qu’on était sauvées ! Mais les Allemands avaient besoin de nous pour travailler dans les usines de guerre”, explique Renée. Le 25 juin 1944, Renée Guette, matricule 43.133, arrive dans le camp de travail dit “kommando HASAG-Leipzig”, dans le même bloc que Dédée – matricule 41.129 – où près de 5.000 femmes ont été déportées pour fabriquer des armes. Elles se souviennent du travail de nuit, du papier journal caché contre leur peau pour se protéger du froid, des cheveux infestés de poux, puis tondus, des passages à tabac par les Allemands, des corps nus entassés, puis envoyés aux fours crématoires, de celles qui n’ont pas survécu.”Ils nous en ont fait, des vacheries”, lâche Renée.De leur déportation, elles ont conservé des objets fabriqués en cachette: une broche en fil de fer, des barrettes à cheveux. – Hôtel Lutetia -Mi-avril 1945, les nazis évacuent le camp de Leipzig. Les déportées partent alors sur les routes et entament les “marches de la mort”. Renée raconte avoir marché des jours et des nuits durant, les pieds en sang, chaussés de galoches, se nourrissant de colza et de pommes de terre. Elle se souvient de l’Elbe, dans lequel elle s’est lavée pour la première fois depuis des mois, ainsi que d’une balle de pistolet, tirée près de son oreille gauche lors d’affrontements entre “Boches” et Américains. Arrivée à l’hôtel Lutetia, devenu un centre d’accueil à Paris pour les exilés de guerre, Dédée retrouve sa mère. Son père, déporté lui aussi, est revenu des camps. Sa tante, elle, est morte gazée. Quant à Renée, elle a pris le train pour rentrer à Beffes. “Il y avait des soldats français, j’avais peur. On était très marquées”, dit-elle. “Tu sais Dédée, quand je suis arrivée, j’étais pas sûre que j’étais chez moi. Toi aussi ?”. “Moi, j’ai su que j’étais revenue quand j’ai vu le clocher de mon village”, répond-elle. Renée ne se rend plus en France. Mais elle aimerait revoir Dédée, quitte à arriver “à quatre pattes”.”Je t’embrasse Dédée, on se retrouvera peut-être là-haut”, dit-elle avant de raccrocher. 

Chikungunya: la sécurité du vaccin continue à poser question

Une épidémie meurtrière et un vaccin qui suscite des craintes: La Réunion, durement frappée par le chikungunya, continue à faire face à une situation complexe, alors qu’un second décès potentiellement lié au vaccin vient d’être signalé.”Comment la dangerosité du vaccin n’a-t-elle pas été mieux évaluée ?”, s’est insurgée mercredi la sénatrice de La Réunion, Evelyne Corbière Naminzo (groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky), lors des questions au gouvernement.”Toutes les études de sécurité ont été faites. Je ne peux vous laisser dire que nous utilisons le peuple de La Réunion comme cobaye”, lui a rétorqué Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé.Ce vif échange témoigne des doutes autour du vaccin Ixchiq, développé par le laboratoire franco-autrichien Valneva et qui a été suspendu chez les plus de 65 ans après le décès fin avril d’un octogénaire.Or, toujours mercredi, un deuxième décès était évoqué par Valneva et par l’Agence européenne du médicament (EMA), parmi les personnes âgées ayant présenté des effets indésirables après avoir reçu ce vaccin.Le premier cas concernait un homme de 84 ans qui a développé une encéphalite. Le second concernait un homme de 77 ans atteint de la maladie de Parkinson dont les difficultés de déglutition se sont aggravées et pourraient avoir provoqué une pneumonie par aspiration.- “Evaluation approfondie” -“L’imputabilité du premier décès signalé en lien avec la vaccination Ixchiq pour une personne de 84 ans a été évaluée comme très vraisemblable”, a précisé vendredi à l’AFP le centre de crises sanitaires du ministère de la Santé.En revanche, la relation entre le vaccin et le second décès mentionné par l’EMA est considérée comme “douteuse” par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et le centre régional de pharmacovigilance, sur une échelle d’imputabilité comprenant cinq niveaux (très vraisemblable – vraisemblable – plausible – douteuse – incompatible), selon cette source.Ce décès “n’est donc pas comptabilisé” dans le bilan actuel de Santé publique France (SpF), qui fait état de douze morts “liés au chikungunya” depuis début 2025 sur cette île de l’Océan indien, où elle observe une légère baisse de l’épidémie.Les investigations sur ces cas et les autres signalements de pharmacovigilance se poursuivent, selon le centre de crises sanitaires.Le temps de mener “une évaluation approfondie” de la balance bénéfice/risque, l’EMA a décidé de contre-indiquer l’utilisation du vaccin pour les plus de 65 ans.Cette restriction d’utilisation était déjà en vigueur depuis le 26 avril en France, après trois événements indésirables graves chez des personnes de plus de 80 ans présentant des comorbidités, dont le premier décès à La Réunion.- 40.000 doses dans le monde -Les autorités avaient initialement donné la priorité à la vaccination des adultes âgés de 65 ans et plus, en particulier ceux présentant des comorbidités.Le vaccin est-il réellement en cause ? L’EMA souligne que le motif des 17 cas d’effets indésirables graves signalés jusqu’à présent chez des personnes âgées de 62 à 89 ans ayant reçu le vaccin, et leur lien avec ce dernier “n’ont pas encore été déterminés”.De son côté, Valneva continue d’estimer que le rapport bénéfice/risque de son vaccin est “positif pour la grande majorité des personnes potentiellement exposées à la maladie”. “La société continuera à surveiller tous les effets indésirables graves signalés”, assure-t-elle.Le sérum Ixchiq est un vaccin vivant atténué (il utilise une version affaiblie du virus) contre le chikungunya, une maladie infectieuse due à un virus transmis par le moustique tigre qui provoque une forte fièvre et des douleurs articulaires.Principalement destiné aux personnes vivant ou voyageant dans des zones à risque, il est approuvé aux Etats-Unis depuis 2023 et dans l’Union européenne depuis 2024. Cette année, il a obtenu une autorisation de mise sur le marché au Brésil et au Royaume-Uni.À ce jour, plus de 40.000 doses du vaccin ont été utilisées dans le monde, souligne Valneva.