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Tempête Benjamin: gros coup de vent jeudi sur le littoral et l’intérieur du pays

La tempête Benjamin occasionne de “fortes rafales” de vent sur une “bonne partie du territoire” jeudi, avec de grosses vagues sur le littoral atlantique et les côtes de la Manche, selon Météo France qui a placé 19 départements au total en vigilance orange.Les départements concernés jeudi par la vigilance orange pour épisode venteux, à des heures diverses, sont le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Manche, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, l’Aude et les deux départements de Corse, auxquels Météo-France a ajouté la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes dans son dernier bulletin jeudi matin.Cette même vigilance a en revanche été levée dans le Puy-de-Dôme.La trajectoire et l’intensité de cette dépression automnale, qui survient “après une longue période de temps calme”, sont encore incertaines, indique l’institut national dans son dernier bulletin.Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l’intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs du Puy-de-Dôme, les Corbières ou les plaines des Pyrénées-Orientales, avertit le prévisionniste.Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi.Sur les côtes de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu’en Seine-Maritime, les vents forts soufflant d’ouest à nord-ouest, qui se sont renforcés en cours de nuit dans le golfe de Gascogne puis en Manche jeudi matin, engendreront “de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer”, ajoute Météo-France.Ce phénomène, combiné à des coefficients de marée “de vive-eau” (autour de 80), pourrait provoquer des “submersions marines” sur le littoral de ces quatre départements placés en vigilance orange à ce titre, le risque étant le plus marqué au moment des pleines mers.Enfin, après plusieurs jours de précipitations abondantes avec des cumuls compris entre 40 et 90 mm (soit 40 à 90 litres d’eau par mètre carré), les départements de la Corrèze et du Cantal sont placés quant à eux en vigilance orange pour le risque d’inondation.

La suspension de la réforme des retraites au menu d’un Conseil des ministres spécial jeudi

Emmanuel Macron préside jeudi un Conseil des ministres en visioconférence depuis Bruxelles pour inscrire la suspension de la réforme des retraites dans le projet de la loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 via une “lettre rectificative”.Il s’agit du deuxième conseil des ministres en deux jours, outre le rendez-vous gouvernemental traditionnel du mercredi autour du chef de l’Etat.Emmanuel Macron le présidera exceptionnellement depuis Bruxelles où il assistera dans la foulée à un sommet européen consacré au renforcement du soutien à l’Ukraine. Les ministres dont le premier d’entre eux, Sébastien Lecornu, seront pour leur part réunis à l’Elysée, comme à l’accoutumée. Contrairement au rendez-vous hebdomadaire du mercredi, les journalistes n’assisteront en revanche pas à la sortie du Conseil, et au traditionnel compte-rendu de la porte-parole du gouvernement.Sébastien Lecornu a annoncé mardi qu’une “lettre rectificative” au projet de budget de la Sécu serait présentée en Conseil des ministres, afin d’inclure la suspension de la réforme des retraites, au lieu de la proposer au vote lors des débats via un amendement.Une garantie qui était réclamée par le RN mais en premier chef par la gauche, à commencer par les socialistes qui ont conditionné un accord de non-censure du nouveau gouvernement à une suspension de la réforme.Dans un climat déjà empreint de suspicion, le chef de l’Etat a semé le trouble mardi en déclarant depuis la Slovénie que la réforme n’était ni “abrogée”, ni “suspendue”, au risque de fragiliser son Premier ministre.L’entourage du président a toutefois démenti depuis tout contentieux entre les deux têtes de l’exécutif, expliquant qu’il avait seulement signifié que la réforme ne pouvait être suspendue “ad vitam” au regard des besoins de financement du système.La suspension de la réforme coûtera 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027, selon la lettre rectificative dévoilée mercredi par les Echos et dont l’AFP a obtenu copie.En conséquence, les complémentaires santé et les retraités seront mis à contribution pour financer la suspension, précise-t-elle encore. La sous-indexation des pensions par rapport à l’inflation, initialement prévue à 0,4 point, sera augmentée de 0,5 point supplémentaire en 2027, ce qui pèsera sur le pouvoir d’achat des retraités.Le taux de contribution des organismes complémentaires (mutuelles, assurances de santé…)  passera de son côté de 2,05% à 2,25% en 2026.Le gouvernement a déjà indiqué que les pensions de retraite et prestations sociales seraient gelées en 2026 pour freiner la dérive des dépenses publiques.Après l’adoption en Conseil des ministres de cette lettre, le projet de budget de la Sécurité sociale débutera son chemin au Parlement lundi, en commission des Affaires sociales de l’Assemblée. Il devrait ensuite être voté dans l’hémicycle le 12 novembre à minuit au plus tard, avant sa transmission au Sénat.

Jugement attendu jeudi à Paris dans le procès de TotalEnergies pour “greenwashing”

Le groupe pétrolier Totalenergies a-t-il été insincère envers ses clients en vantant des objectifs de “neutralité carbone”? Le tribunal de Paris rend jeudi une décision très attendue dans une affaire d’écoblanchiment qui pourrait avoir une résonance mondiale.Le tribunal judiciaire, saisi en 2022 au civil par les ONG Greenpeace France, Les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous, doit dire si TotalEnergies a diffusé des “publicités mensongères” laissant croire qu’elle pourrait devenir un “acteur majeur de la transition énergétique” tout en continuant ses activités dans le pétrole et le gaz.Quelle que soit la décision, une condamnation ou un rejet de cette plainte pour “pratiques commerciales trompeuses”, viendrait ajouter une pierre dans la jurisprudence naissante sur le “greenwashing” – le fait de se présenter plus vertueux sur l’environnement qu’en réalité.Des tribunaux et régulateurs européens ont déjà épinglé pour écoblanchiment les compagnies aériennes KLM en 2024 et Lufthansa en mars, et d’autres entreprises dans l’alimentation et d’autres secteurs.Mais jamais une compagnie pétrolière n’a été condamnée par un tribunal pour greenwashing en Europe – et une telle condamnation ferait référence au-delà, confirme l’ONG ClientEarth à l’AFP. TotalEnergies peut d’ailleurs se prévaloir de décisions qui vont dans son sens comme celle rendue en faveur du pétrolier espagnol Repsol.”Un résultat positif mettrait en garde” l’industrie pétrogazière “contre le fait de prétendre viser la neutralité carbone d’ici 2050 tout en augmentant la production de combustibles fossiles, ou de promouvoir le gaz comme solution climatique”, explique Johnny White, juriste de ClientEarth. – Neutralité carbone -L’affaire porte sur la campagne de communication du groupe déployée à partir de mai 2021 sur son site internet, dans la presse, sur les réseaux sociaux et à la télévision. A l’époque, Total venait de se rebaptiser TotalEnergies pour souligner son ambition d’être “la compagnie de toutes les énergies”, du pétrole à l’électricité éolienne et solaire.Le groupe affichait alors son objectif de “neutralité carbone d’ici 2050, ensemble avec la société” et vantait le gaz comme “l’énergie fossile la moins émettrice de gaz à effet de serre”, malgré son bilan climatique contesté en raison des fuites de méthane, très réchauffant pour l’atmosphère.En tout, une quarantaine de messages, dont une partie sont encore accessibles en ligne, sont épinglés. Les associations demandent leur retrait sous astreinte et l’obligation d’insérer des mentions informatives dans les communications commerciales futures évoquant par exemple la “neutralité carbone”.- Des investissements réels -Ces messages rendent, “pour un consommateur moyen, impossible de comprendre que TotalEnergies est en train d’étendre sa production d’énergies fossiles”, a martelé Clémentine Baldon, l’avocate des plaignants, à l’audience en juin.En face, le groupe défend sa bonne foi et la réalité de ces investissements “bas carbone”. Surtout, il avance que ces messages n’étaient pas des publicités destinées aux consommateurs mais relevaient d’une “communication institutionnelle” et générale, encadrée par le code monétaire et financier.Cette affaire est “une instrumentalisation du droit de la consommation pour critiquer la stratégie de la société”, affirme encore le groupe à l’AFP.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Jugement attendu jeudi à Paris dans le procès de TotalEnergies pour “greenwashing”

Le groupe pétrolier Totalenergies a-t-il été insincère envers ses clients en vantant des objectifs de “neutralité carbone”? Le tribunal de Paris rend jeudi une décision très attendue dans une affaire d’écoblanchiment qui pourrait avoir une résonance mondiale.Le tribunal judiciaire, saisi en 2022 au civil par les ONG Greenpeace France, Les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous, doit dire si TotalEnergies a diffusé des “publicités mensongères” laissant croire qu’elle pourrait devenir un “acteur majeur de la transition énergétique” tout en continuant ses activités dans le pétrole et le gaz.Quelle que soit la décision, une condamnation ou un rejet de cette plainte pour “pratiques commerciales trompeuses”, viendrait ajouter une pierre dans la jurisprudence naissante sur le “greenwashing” – le fait de se présenter plus vertueux sur l’environnement qu’en réalité.Des tribunaux et régulateurs européens ont déjà épinglé pour écoblanchiment les compagnies aériennes KLM en 2024 et Lufthansa en mars, et d’autres entreprises dans l’alimentation et d’autres secteurs.Mais jamais une compagnie pétrolière n’a été condamnée par un tribunal pour greenwashing en Europe – et une telle condamnation ferait référence au-delà, confirme l’ONG ClientEarth à l’AFP. TotalEnergies peut d’ailleurs se prévaloir de décisions qui vont dans son sens comme celle rendue en faveur du pétrolier espagnol Repsol.”Un résultat positif mettrait en garde” l’industrie pétrogazière “contre le fait de prétendre viser la neutralité carbone d’ici 2050 tout en augmentant la production de combustibles fossiles, ou de promouvoir le gaz comme solution climatique”, explique Johnny White, juriste de ClientEarth. – Neutralité carbone -L’affaire porte sur la campagne de communication du groupe déployée à partir de mai 2021 sur son site internet, dans la presse, sur les réseaux sociaux et à la télévision. A l’époque, Total venait de se rebaptiser TotalEnergies pour souligner son ambition d’être “la compagnie de toutes les énergies”, du pétrole à l’électricité éolienne et solaire.Le groupe affichait alors son objectif de “neutralité carbone d’ici 2050, ensemble avec la société” et vantait le gaz comme “l’énergie fossile la moins émettrice de gaz à effet de serre”, malgré son bilan climatique contesté en raison des fuites de méthane, très réchauffant pour l’atmosphère.En tout, une quarantaine de messages, dont une partie sont encore accessibles en ligne, sont épinglés. Les associations demandent leur retrait sous astreinte et l’obligation d’insérer des mentions informatives dans les communications commerciales futures évoquant par exemple la “neutralité carbone”.- Des investissements réels -Ces messages rendent, “pour un consommateur moyen, impossible de comprendre que TotalEnergies est en train d’étendre sa production d’énergies fossiles”, a martelé Clémentine Baldon, l’avocate des plaignants, à l’audience en juin.En face, le groupe défend sa bonne foi et la réalité de ces investissements “bas carbone”. Surtout, il avance que ces messages n’étaient pas des publicités destinées aux consommateurs mais relevaient d’une “communication institutionnelle” et générale, encadrée par le code monétaire et financier.Cette affaire est “une instrumentalisation du droit de la consommation pour critiquer la stratégie de la société”, affirme encore le groupe à l’AFP.

Budget: la partie recettes largement rejetée en commission

Onze voix pour, 37 contre: les députés ont largement rejeté en commission dans la nuit de mercredi à jeudi la partie recettes du budget de l’Etat pour 2026, ce qui annonce des débats difficiles pour le gouvernement dans l’hémicycle à partir de vendredi.L’ensemble de la gauche, le Rassemblement national, mais aussi LR, dont plusieurs ministres du gouvernement sont issus, ont voté contre la copie résultant des travaux de la commission.Les députés MoDem, Horizons et Liot se sont abstenus, seuls les députés Renaissance votant finalement pour le texte.La commission des Finances avait commencé à examiner cette première partie du budget lundi, et a tenu les délais prévus, au terme de débats de “qualité” et marqués par une forte mobilisation, ont souligné les orateurs.Les députés repartiront en séance plénière de la copie gouvernementale, les débats en commission servant en quelque sorte de répétition générale.”Nous avons fait un grand chemin, mais il y a beaucoup à faire parce que le budget tel qu’il est n’est pas un budget crédible. Il va falloir le retravailler”, a commenté le rapporteur général du Budget, Philippe Juvin (LR), qui s’est abstenu au vu des “grandes incertitudes qui demeurent”, voire d’un “certain nombre d’impasses”.Selon le député des Hauts-de-Seine, le texte prévoit après son passage en commission une réduction de la pression fiscale de 7 milliards d’euros (13 milliards de recettes en moins, et 6,3 milliards de recettes nouvelles) par rapport à la copie gouvernementale, ce qui supposerait pour ne pas dégrader l’objectif de déficit (4,7%) de réduire d’autant les dépenses.Il a pointé la suppression par les députés de plusieurs “gros articles”, dont celui portant sur les transferts du budget de l’Etat aux collectivités territoriales.- “Le compte n’y est pas” -Clé de la survie du gouvernement de Sébastien Lecornu, qu’ils ont fait le choix de ne pas censurer la semaine dernière, les socialistes ont également fait part de leurs réserves.”Pour nous bien sûr le compte n’y est pas ce soir”, a commenté le chef de file du PS sur le budget Philippe Brun, jugeant insuffisantes les recettes votées et le texte “déséquilibré” dans l’effort demandé aux classes moyennes et populaires.LR, dont le chef Laurent Wauquiez avait prévenu que son vote n’était pas “automatique”, a de même pris ses distances, donnant “rendez-vous lors de la séance publique pour faire disparaître” d’autres taxes et impôts.Le président de la commission des Finances, Eric Coquerel (LFI) a lui évoqué un texte “patchwork dans lequel (…) personne ne va complètement se reconnaître”.L’hémicycle sera-t-il le lieu de davantage de compromis ? “En commission chacun a mis en avant ses idées, et je crois savoir qu’on va tous être plus raisonnables en séance”, veut croire un député Horizons.Lundi, le PS a eu la déception de voir la taxe Zucman visant les “ultra-riches”, qui avait pu être adoptée dans l’hémicycle en février grâce à l’abstention du RN, être cette fois-ci rejetée, les députés du groupe de Marine Le Pen s’y opposant fermement. La gauche n’a pas non plus réussi à faire rétablir un Impôt de solidarité sur la fortune.Elle s’est toutefois félicitée de plusieurs mesures, dont la suppression de la fiscalisation des indemnités journalières pour affection longue durée, soutenue aussi par LR et le RN.- Taxe “Gafam” -Le gouvernement a lui aussi essuyé quelques déconvenues: les députés ont revu à la marge le gel du barème de l’impôt sur le revenu, en excluant du dispositif la première tranche de l’impôt, pour un coût estimé à 700.000 euros, selon M. Juvin. LR souhaitait supprimer purement et simplement la mesure.Mardi, les députés ont rejeté la suppression de l’abattement fiscal de 10% dont bénéficient les retraités, pour un coût estimé à 1,2 milliard.Côté recettes, les députés ont dans une belle unanimité mercredi voté une taxe “Gafam” sur les bénéfices des géants de la tech américaine, censée rapporter plusieurs milliards d’euros.A rebours de cette unité, les débats se sont a plusieurs reprises tendus, comme lorsque les députés ont adopté un amendement de l’ancien ministre du Logement Guillaume Kasbarian (Renaissance), qui entend réduire de moitié l’exonération de taxe foncière dont bénéficient les bailleurs sociaux.Les députés commenceront lundi l’examen en commission des Affaires sociales du budget de la Sécurité sociale, qui contiendra d’emblée la suspension de la réforme des retraites en 2026 et 2027 demandée par le PS. Le gouvernement entend mettre à contribution les complémentaires santé et les retraités pour la financer. 

Vol au Louvre: la directrice du musée reconnaît des failles, propose de nouvelles mesures

La directrice du Louvre, Laurence des Cars, a reconnu mercredi des failles dans le système de surveillance extérieur du grand musée parisien et proposé de nouvelles mesures dont un commissariat de police en son sein, trois jours après le casse spectaculaire au cours duquel huit joyaux de la Couronne ont été volés.”Il ne s’agit nullement pour moi de me dérober ou d’adopter une position de déni. Malgré nos efforts, malgré notre travail acharné au quotidien, nous avons été mis en échec”, a-t-elle dit devant la commission de la Culture du Sénat qui l’a auditionnée pendant plus de deux heures.Cette première prise de parole publique était très attendue après des jours d’intense polémique sur la sécurité des oeuvres dans le musée le plus visité du monde, qui a rouvert ses portes mercredi.Présidente-directrice du Louvre depuis septembre 2021, Mme des Cars a indiqué avoir proposé sa démission à la ministre de la Culture Rachida Dati, qui l’a refusée.- Vidéosurveillance “très insuffisante” -“Le système de sécurité tel qu’il est en place aujourd’hui dans la galerie d’Apollon a parfaitement fonctionné”, y compris toutes ses alarmes, a assuré la dirigeante.Elle a en revanche admis que le système de surveillance vidéo de l’extérieur du gigantesque palais était “très insuffisant”, évoquant une “faiblesse dans la protection périmétrique”: “Nous n’avons pas repéré suffisamment à l’avance l’arrivée des voleurs”.”Il y a quelques caméras périmétriques, mais qui sont vieillissantes (…), le parc est très insuffisant, ne couvre pas l’ensemble des façades du Louvre, et malheureusement du côté de la galerie d’Apollon” où a eu lieu le vol, “la seule caméra est posée en direction de l’ouest et donc ne couvrait pas le balcon concerné par l’effraction”, a-t-elle détaillé.Les malfaiteurs ont pénétré dans le musée grâce à un monte-charge installé sur la voie publique et fracturé à la disqueuse une porte-fenêtre en verre anti-effraction puis les vitrines abritant les joyaux, le tout en quelques minutes, avant de disparaître avec huit trésors nationaux.La question qui se pose, selon Mme des Cars, est celle de “l’adaptation de ce système de sécurité à un nouveau type d’attaque, à de nouveaux modes opératoires qui n’avaient pas été envisagés”.A court terme, elle entend “solliciter le ministère de l’Intérieur pour étudier si l’installation d’un commissariat de police au sein du musée serait envisageable”. Une demande relayée par Rachida Dati auprès de Matignon et de l’Elysée, a indiqué la ministre au Parisien.Laurence des Cars souhaite aussi pouvoir empêcher le stationnement des véhicules aux abords du musée.La dirigeante a assuré avoir, dès son arrivée, “accéléré l’élaboration” d’un plan de sécurisation à plus long terme du musée, ou “schéma directeur”. Ces travaux, chiffrés à 80 millions d’euros et qui doivent débuter en 2026, permettront selon elle de couvrir “l’ensemble des façades” et de “doubler” le nombre de caméras sur le domaine du Louvre.Sa responsable de la sécurité, Dominique Buffin, a toutefois ajouté que “la réglementation nous limite sur l’emprise de notre vidéoprotection”, avec des compétences qui relèvent “de la préfecture de police de Paris”.Selon Mme Buffin, ce système rénové devrait être relié à un “hyperviseur”, un système informatique d’analyse rapide des images.S’agissant de la mise en oeuvre du plan de sécurisation, il n’y a “pas eu de retard”, “nous accélérons autant que nous pouvons dans le cadre extrêmement contraint et lent des marchés publics”, a assuré Mme des Cars, alors qu’un pré-rapport de la Cour des comptes évoque un “retard persistant” sur ce point. – “Constat terrible” -La dirigeante a également dit avoir été frappée, dès son arrivée en provenance d’un musée d’Orsay bien plus moderne, par le “sous-investissement chronique en matière d’équipement et d’infrastructures au Louvre”. Elle a déploré des “infrastructures techniques absolument obsolescentes, voire absentes”, “un constat terrible pour le plus grand musée du monde”.”Je ne veux pas laisser penser que ce vol est une fatalité. Je n’ai cessé depuis ma prise de fonction en septembre 2021 d’attirer l’attention de notre tutelle de la représentation nationale et des médias sur l’état de dégradation et d’obsolescence générale du Louvre, ses bâtiments et structure”, a-t-elle souligné.Le président Emmanuel Macron a demandé de son côté mercredi une “accélération” des “mesures de sécurisation en cours de déploiement” au Louvre, visité par neuf millions de visiteurs en 2024.En coulisses, l’enquête se poursuit pour tenter de mettre la main sur les quatre cambrioleurs et leur incroyable butin. La couronne de l’impératrice Eugénie, qui leur avait échappé dans leur fuite, est “assez endommagée”. Sa restauration est “délicate mais possible”, a annoncé Mme des Cars.L’enquête “progresse”, a assuré sur CNews et Europe 1 le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez. “J’ai toute confiance, ça c’est sûr, dans le fait que nous retrouverons les auteurs”, a-t-il martelé.Les bijoux volés ont été estimés par le musée à 88 millions d’euros, un montant qui ne tient toutefois pas compte de leur valeur patrimoniale.

Cinq Français tués dans un accident de la route au Togo

Cinq Français, dont quatre originaires des Bouches-du-Rhône, ont été tués mardi dans un accident de la route au Togo, où ils voyageaient à l’occasion d’une mission caritative en Afrique de l’Ouest, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.Le gouvernement du Togo a confirmé dans un communiqué la mort de cinq personnes, sans préciser leur nationalité, et fait état de huit blessés dans un “grave accident de la circulation” mardi en début d’après-midi à Yomaboua, dans le centre du pays.”L’éclatement du pneu avant d’un minibus” a entraîné une “perte de contrôle” du véhicule qui a alors “basculé sous le pont de la rivière de Yomaboua”, précise encore le communiqué togolais.Parmi les victimes, trois sont originaires de La Ciotat (Bouches-du-Rhône), a indiqué à l’AFP le secrétaire du Lions Clubs de la ville, qui a demandé à être identifié par son seul prénom, Aurélien.Il a indiqué que les victimes “en moyenne avaient autour de 70-75 ans”.Parmi les victimes figurent également un membre du Lions Clubs du Pays de la Sainte Baume, dans les environs d’Aubagne (Bouches-du-Rhône), et un membre de l’antenne de Valenciennes (nord), a précisé ce responsable local de l’association caritative.”On a également des blessés”, a-t-il indiqué, sans pouvoir préciser immédiatement leur nombre ni la gravité de leur état.L’association, notamment via un de ses membres sur place, est en lien avec l’ambassade de France pour l’organisation du rapatriement des personnes décédées et blessées.Depuis le Togo, l’équipe caritative française devait se rendre au Bénin voisin pour y inaugurer une maternité. L’association avait “activement participé” au financement et au montage du projet “depuis une dizaine d’années”, a encore précisé le responsable.Le Lions Club, est une organisation caritative internationale, qui s’implique notamment dans des actions sociales dans les domaines de la santé, l’environnement, et vient en aide aux plus démunis.- “Extrême douleur” -“Trois habitants de notre ville ont tragiquement trouvé la mort et d’autres ont été blessés” a confirmé sur son compte X le maire de la Ciotat Alexandre Doriol, évoquant des membres des Lions Club qui “participaient à une action humanitaire au Bénin.””En ces moments d’extrême douleur, je pense à toutes les victimes de notre ville, françaises et béninoises”, a-t-il encore indiqué.”On a les informations au compte-goutte c’est ça aussi la vrai difficulté”, a indiqué à l’AFP la mairie de la Ciotat.L’accident s’est produit en saison pluvieuse, “où la pluie affecte les conditions de circulation”, a souligné le gouvernement togolais dans son communiqué.”Une enquête a été ouverte pour établir les causes exactes de ce drame”, poursuit le communiqué signé du ministre de la sécurité.Les routes dans de nombreux pays ouest-africains sont réputées pour leur dangerosité, en raison du mauvais état de la chaussée et de nombreux véhicules y circulant. La Banque mondiale soulignait en février que “chaque année, les accidents de la circulation tuent 1,19 million de personnes dans le monde”, notamment en raison d’un “déficit critique de financement”.”Ce sont les pays à revenu faible et intermédiaire qui paient le plus lourd tribut, avec 92% des décès dans le monde, alors même qu’ils ne possèdent que 60% environ du parc mondial de véhicules et 10% seulement du réseau routier interurbain asphalté”, déplorait encore l’institution internationale.

Rouler en chargeant sa batterie: deux solutions de “route électrique” testées en France

A quarante kilomètres au sud-ouest de Paris, sur l’autoroute A10, un panneau jaune annonce: “Ici, nous testons la recharge dynamique sur autoroute”, l’une des solutions qui pourrait permettre d’accélérer la décarbonation du transport routier.Hormis ce détail, difficile de deviner qu’un consortium mené par Vinci expérimente depuis septembre à Angervilliers (Essonne) la recharge par induction, sans contact, pour les véhicules électriques.Sur la voie de droite, seul un revêtement plus sombre suggérant une réfection récente trahit le tronçon test. Mais, dix centimètres sous la chaussée, 900 bobines de cuivre alimentées par le réseau électrique et générant un champ électromagnétique se succèdent, sur 1,5 kilomètre.Pour ces tests, quatre prototypes (poids lourd, bus, utilitaire et voiture) se mêlent au flot de véhicules empruntant cet axe. “C’est une première mondiale sur une autoroute” ouverte, indique à l’AFP Pierre Delaigue, responsable du projet chez Vinci Autoroutes. Au passage d’un véhicule équipé de bobines réceptrices, chaque dispositif enfoui “le détecte et lui envoie une impulsion”, ce qui “fournit de l’énergie régulièrement tout au long du trajet”, explique Guillaume Demond, chargé du projet chez Electreon, startup israélienne conceptrice du système de recharge.Les bobines réceptrices, des plaques d’une quarantaine de kilogrammes mesurant 1,3 mètre sur 80 centimètres, peuvent être installées sur des véhicules existants et à terme, elles pourront être intégrées dès la construction.Le couplage de ces bobines réceptrices avec les bobines émettrices placées dans la chaussée, – qui pourront être produites à l’échelle industrielle par Hutchinson – est suffisament puissant pour recharger des camions, avec une puissance transfére de 200 kW en moyenne selon les premières mesures de l’université Gustave-Eiffel. “Avec une telle puissance, la moitié va au moteur et la moitié va recharger la batterie. On gagne un kilomètre d’autonomie par kilomètre parcouru pour un poids lourd et deux à trois kilomètres d’autonomie par kilomètre parcouru pour un véhicule léger”, observe M. Delaigue.Un résultat encourageant puisque l’induction est l’une des trois technologies testées actuellement pour développer la “route électrique” (Electric Road System, ERS en anglais), un système de recharge de véhicules électriques en circulation qui devrait faciliter la décarbonation du transport routier, majoritairement effectué aujourd’hui par des camions à moteur diesel.- Conduction par le sol -Les deux autres solutions nécessitent un contact : la conduction aérienne par caténaire, inspirée du ferroviaire, et la conduction par le sol.Cette dernière est expérimentée à Saint-Maurice-de-Rémens (Ain), à près de 500 kilomètres de Paris, un ancien site militaire reconverti en centre d’essais routiers est ainsi le théâtre de tests d’une solution d’alimentation par le sol (APS).Les porteurs du projet “100% français” eRoadMontBlanc – la société d’autoroutes ATMB, Alstom, l’université Gustave-Eiffel et les PME Pronergy et Greenmot – mènent actuellement des essais sur une route aménagée sur 420 mètres avec “une piste d’alimentation qui s’intègre dans la chaussée”, précise Patrick Duprat, directeur de la R&D et de la compétitivité chez Alstom.Adapté d’une technologie développée dans les années 2000 par Alstom pour le tramway de Bordeaux, ce système utilise des “rails” moulés dans une résine pour s’intégrer au revêtement de la route sans aspérité.Pour capter le courant, un bras articulé installé sur le véhicule vient faire glisser un patin sur les courts segments conducteurs des rails, alimentés uniquement au passage d’un véhicule de façon automatique.Les tests doivent durer trois à six mois”, indique Florian Grange, chef de projet Innovation chez ATMB. Les résultats seront ensuite transmis au ministère des Transports qui devra valider un passage en “phase 2″.Au-delà des différences techniques et de leur degré d’avancement, l’objectif des deux projets – soutenus financièrement par Bpifrance et par le plan d’investissements d’avenir France 2030 – est d'”essayer de montrer qu’il y a un modèle économique rentable” pour les ERS, note Nicolas Hautière, de l’université Gustave-Eiffel, qui participe au projet alpin.”Le but c’est d’avoir des tarifs abordables à terme”, observe de son côté M. Demond en soulignant que l’induction “ce n’est pas une option (seulement) pour les Porsche”.

Au procès du meurtre de Lola, le récit “pas plausible” de l’accusée et les larmes de la famille

“Elle a dit: +madame, s’il vous plaît, ne me faites pas de mal+. Je lui ai dit: +non, t’inquiète pas, je te ferai pas de mal+”. L’interrogatoire de l’accusée du meurtre de Lola, mercredi devant la cour d’assises, n’a pas permis d’apporter de réponse plausible à une somme de questions.Il faut tout le tact, la précision des questions, la pertinence des silences laissés et, surtout, la patience du président de la cour d’assises de Paris, Julien Quéré, pour obtenir quelques bribes de récit de Dahbia Benkired.Mais lorsque celle qui est accusée des actes de torture, viol et meurtre de Lola, 12 ans, raconte les 90 minutes criminelles de l’après-midi du 14 octobre 2022, la salle d’audience est partagée entre consternation et indignation.”T’inquiète pas, je te ferai pas de mal”, lui aurait-elle donc lancé dans le hall de la résidence du XIXe arrondissement de Paris où elle vivait chez sa sœur – Lola était la fille des gardiens.Dahbia Benkired, au mépris de la vidéosurveillance, des témoins, de l’enquête, s’enferre dans des mensonges, tantôt futiles – elle persévère à dire qu’elle a abordé la fillette dans la cour, c’était à l’évidence devant le portillon -, tantôt invraisemblables.Elle aurait, selon son interrogatoire, convaincu Lola de l’attendre dans le hall pour l’aider à transporter des valises qu’elle allait rechercher dans l’appartement du 6e étage.Puis, cinq minutes plus tard, l’avoir finalement fait monter dans l’ascenseur pour l’emmener à l’appartement, toujours sans résistance. De lui avoir demandé de se déshabiller, prendre une douche, se laisser toucher la poitrine, faire un cunnilingus à sa ravisseuse. “Pour moi, vu qu’elle a pas dit non, c’est oui.”Près de quarante plaies de lames relevées par les légistes? Elle ne reconnaît qu’un seul coup, “claqué la tête contre le mur, mais très doucement”.Vient l’adhésif, posé tout autour des pieds et de la tête, notamment du nez et de la bouche, qui a provoqué l’asphyxie létale. “C’est pas que je voulais la tuer, c’est que je voulais faire du mal à quelqu’un. Et puis comme je l’ai violée, je me suis dit autant la tuer.”Quant aux “1” et “0” écrits sous chaque plante des pieds au vernis, c’est parce qu’elle a vu sa victime “comme un mouton qu’on égorge en Algérie quand elle a tremblé”, en fait convulsé pendant son agonie. Alors elle l’a marquée comme les ovins. Plus tôt, elle avait encore expliqué avoir confondu la fillette avec un “fantôme”.- “Compliqué d’essayer de comprendre” -Reste le mobile. “Se venger” de son ex-compagnon, Mustapha M.: “Tout ce que j’ai fait, on m’a fait la même chose”, croit pouvoir se dédouaner Dahbia Benkired. Lola aurait été une sorte de victime dérivative choisie “au hasard”, et surtout “moins forte” que son ancien amant.Le président Quéré soupire: “Juger, c’est aimer écouter, essayer de comprendre et vouloir décider. Essayer de comprendre, c’est compliqué avec vous”.”Ça n’est pas logique, ça n’est pas crédible, ça n’est pas plausible”, abonde l’une des avocates des parties civiles, Me Karine Bourdié.Avant l’interrogatoire de l’accusée, la cour d’assises avait écouté la famille de Lola. D’abord sa mère, Delphine Daviet, qui s’était interrogée en larmes à la barre: “Qui aurait pu imaginer que Lola (croiserait) cette chose, ce monstre?”, avant de réclamer que Dahbia Benkired “soit enfermée toute sa vie”.Après le récit des oncles, tantes, cousins, qui ont tous décrit leur chagrin d’avoir perdu cette fillette “joyeuse, solaire”, le grand frère de Lola, Thibault Daviet, a prévenu: “Je n’attends plus la vérité, avec tout ce qu’elle raconte… Je sais que je ne l’aurai pas”.Les trois juges professionnels et six jurés populaires doivent entendre jeudi deux experts psychiatres, dont les rapports ont conclu durant l’enquête que l’accusée n’avait pas son discernement aboli lors de son passage à l’acte – c’est-à-dire qu’elle peut être jugée, et condamnée.Mercredi matin, un expert psychologue avait déjà estimé que Dahbia Benkired ne souffrait “pas de pathologie psychiatrique”, mais que sa personnalité présente un “aspect psychopathique élevé”.Verdict vendredi. 

Réforme des retraites: les complémentaires santé et les retraités seront mis à contribution pour financer la suspension

Les complémentaires santé et les retraités seront mis à contribution pour financer la suspension de la réforme des retraites, selon le projet de lettre rectificative examinée au Conseil d’Etat, qui sera présentée en Conseil des ministres jeudi. Cette suspension coûtera 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027, selon cette lettre rectificative au budget 2026 de la Sécurité sociale, dévoilée mercredi soir par les Echos et dont l’AFP a obtenu copie.La suspension sera financée d’une part par une hausse du taux de la contribution des organismes complémentaires (mutuelles, assurances de santé…) qui passera de 2,05% en 2,25% en 2026.D’autre part, les retraités seront davantage mis à contribution puisque la sous-indexation de leurs pensions par rapport à l’inflation, initialement prévue à 0,4 point, sera augmentée de 0,5 point supplémentaire en 2027.Pour cette année-là, le gouvernement table sur une inflation (hors tabac) de 1,75%. La mesure pèsera donc sur leur pouvoir d’achat si cette prévision est avérée. Le gouvernement a déjà indiqué que les pensions de retraite et prestations sociales seraient gelées en 2026 pour freiner la dérive des dépenses publiques.Le Premier ministre avait annoncé mardi qu’une “lettre rectificative” au projet de budget de la Sécu serait présentée jeudi matin en Conseil des ministres, afin d’inclure la suspension de la réforme des retraites, au lieu de la proposer au vote lors des débats via un amendement. Une garantie qui était réclamée par la gauche et le Rassemblement national.Le projet décale dans le temps l’application de la réforme Borne. Il suspend jusqu’à janvier 2028 la marche en avant vers les 64 ans, tout comme le relèvement du nombre de trimestres à cotiser pour partir à taux plein.Ainsi, la génération née en 1964 partirait à 62 ans et 9 mois (comme la précédente) au lieu des 63 ans prévus par la réforme, soit à partir d’octobre 2026 au lieu de début 2027.Les textes actuels prévoient par ailleurs que la génération 1964 doive cotiser 171 trimestres. Avec une “suspension”, ces assurés partiraient finalement avec 170 trimestres.L’application de la réforme reprendrait en 2028 pour la génération 1965, qui devrait cotiser 171 trimestres, au lieu de 172. Mais entre-temps, la présidentielle 2027 aura peut-être rebattu les cartes. Emmanuel Macron est remonté au front mardi depuis la Slovénie sur la réforme des retraites, affirmant qu’il n’y aurait “ni l’abrogation ni la suspension”, seulement le “décalage d’une échéance (…) à savoir le relèvement progressif de l’âge légal de départ.Il était au même moment contredit à l’Assemblée nationale par le Premier ministre Sébastien Lecornu, qui annonçait que la “suspension” serait bien ajoutée au budget de la Sécurité sociale.