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A la veille du Festival, Cannes se prépare à recevoir les stars

Ultimes préparatifs sur la Croisette lundi, à la veille de l’ouverture du 78e Festival de Cannes dans un monde sous tension, en attendant l’arrivée des plus grandes stars du cinéma mondial, de Juliette Binoche à Tom Cruise.Devant des touristes et des passants, les équipes du Palais des festivals ont déroulé dimanche les affiches officielles de cette édition, célébrant le couple de cinéma formé par Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée, dans “Un homme et une femme”, Palme d’or 1966. Des musiciens ont entonné le thème de “Mission: Impossible”, comme pour annoncer un des temps forts de cette quinzaine, la présentation mercredi du dernier volet de la saga portée par Tom Cruise. Les 40.000 festivaliers accrédités, venus de 160 pays, ont également commencé à rallier la Côte d’Azur et les hôtels et palaces de la Croisette.Et une star disparue, et légende du cinéma, hante déjà les rues: Alain Delon, qui fait l’objet d’une exposition de photos inédites. Elle célèbre l’acteur et les femmes qui l’ont aidé dans sa carrière, en format monumental.”Je trouve que c’est une très belle période pour Cannes, ça apporte beaucoup de monde, ça apporte un rayonnement à l’échelle internationale, bien évidemment, et puis les films, c’est de la distraction, c’est de la culture, c’est de l’art”, s’est enthousiasmée Syvie Lespagne, infirmière cannoise rencontrée par l’AFP vidéo.Le plus grand événement annuel du 7e art se tient jusqu’au 24 mai, date de la remise de la Palme d’or qui succédera à “Anora” de l’Américain Sean Baker.- Ukraine -Le délégué général Thierry Frémaux, chef d’orchestre d’un événement suivi par quelque 4.000 journalistes, donnera une conférence de presse lundi à 16H00. L’occasion de donner le ton d’une édition qui s’ouvre dans un monde traversé par les guerres et la montée des régimes autoritaires.Les dirigeants du festival ne devraient pas manquer de rappeler avoir dédié la journée d’ouverture, mardi, à l’Ukraine, avec la projection de trois documentaires.”Cette programmation vient rappeler l’engagement du Festival de Cannes et sa capacité à raconter grâce aux œuvres de cinéma les enjeux du monde, qui sont ceux de notre avenir”, ont-ils souligné.Le président américain Donald Trump, qui a plongé l’industrie du cinéma dans l’expectative en menaçant d’instaurer des droits de douane de 100% sur les films étrangers, ou la guerre à Gaza seront également dans les esprits.M. Frémaux pourrait aussi être interrogé sur la lutte contre les discriminations liées au genre et les violences sexistes et sexuelles: des parlementaires français, qui feront le déplacement pendant l’événement, ont appelé le festival à faire évoluer les mentalités mi-avril.Hasard du calendrier, la cérémonie d’ouverture se tiendra quelques heures après le délibéré très attendu du procès à Paris de Gérard Depardieu pour des agressions sexuelles lors d’un tournage.- Binoche présidente -Les jurés, dont la présidente Juliette Binoche, actrice française à l’aura internationale et personnalité engagée, ainsi que l’actrice américaine Halle Berry ou la romancière franco-marocaine Leïla Slimani, doivent arriver au fil de la journée lundi.La grande fête du cinéma débutera le lendemain, avec la remise d’une Palme d’or d’honneur à Robert De Niro, 81 ans. Star française de la musique, Mylène Farmer montera sur scène pour une surprise, peut-être un titre inédit.Une autre chanteuse française, Juliette Armanet, sera la vedette du film d’ouverture, “Partir un jour”, un premier long-métrage qui sort en même temps en salles. Suivront plus d’une centaine de films.Vingt-deux sont en lice pour la Palme d’or, dont “Jeunes mères” des frères Dardenne, rois belges du cinéma social déjà double-palmés, et “Alpha” de la Française Julia Ducournau, une des sept réalisatrices en compétition, qui espère un deuxième titre après celui obtenu pour le très gore “Titane”.Du côté des nouveaux venus, le Chinois Bi Gan, l’Américain Ari Aster et la Française Hafsia Herzi, tous trois dans la trentaine, feront leurs premiers pas en compétition.

La fin de vie de retour dans l’hémicycle de l’Assemblée

Promesse de longues joutes empreintes de gravité, la question de la fin de vie fait son retour dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale lundi, avec en perspective la création d’un “droit à l’aide à mourir” que l’exécutif, divisé, veut “très encadré”.Les députés débattront deux semaines durant, week-end compris s’il le faut, de deux propositions de loi, portant l’une sur les soins palliatifs, et l’autre sur l’aide à mourir. Un vote solennel pour chacune est prévu le 27 mai.Consensuelle, la première prévoit notamment la création d’un “droit opposable” aux soins palliatifs, alors que selon un rapport de la Cour des comptes de juillet 2023, seuls la moitié des besoins étaient pourvus.Plus clivante, la seconde a été approuvée par 28 députés contre 15, le 2 mai, en commission. Un vote sans ambiguïté qui laisse espérer au rapporteur du texte Olivier Falorni (groupe MoDem) qu’il y ait dans l’hémicycle une majorité “conséquente” en faveur du texte, même s’il ne veut “préjuge(r) de rien”.Les députés devront d’abord examiner les plus de 3.300 amendements déposés sur les deux textes, dont plus de 700 sur le second par le député du groupe ciottiste Gérault Verny, soutien d’Eric Zemmour en 2022. – “Moindre mal” -Un pas supplémentaire sur un long chemin ? Après s’être engagé en 2022 à confier une réflexion sur le sujet à une convention citoyenne, Emmanuel Macron avait dévoilé en mars 2024 les grandes lignes d’un projet de loi. Mais l’examen de celui-ci n’a pu aller à son terme, interrompu par la dissolution.Soumis à une forte pression des députés, le Premier ministre François Bayrou a remis l’ouvrage sur le métier, en scindant le projet de loi en deux, de manière à laisser la liberté aux députés de voter pour un texte mais pas pour l’autre.La création d’une aide à mourir, autre nom du suicide assisté et de l’euthanasie, suscite en effet de vifs débats jusqu’au sein du gouvernement, où le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR) en est un opposant déterminé, comme une large partie de son parti et de l’extrême droite, même si la question transcende les clivages politiques.L’ancien patron des sénateurs LR a de nouveau dénoncé ce week-end un “texte de rupture anthropologique”. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, ancienne sénatrice, a elle aussi émis des réserves lundi matin.Sept députés LR, dont le médecin urgentiste Philippe Juvin, avaient critiqué dans une tribune au Figaro un texte ne prévoyant pas suffisamment de garde-fous, que ce soit sur les délais, la traçabilité de la procédure, la collégialité de la décision, ou la vérification de la libre volonté de celui qui demande l’euthanasie.Lundi dernier, Emmanuel Macron a au contraire réaffirmé son engagement en faveur de cette évolution sociétale, estimant devant les francs-maçons de la Grande Loge de France que le débat ne pouvait “être réduit” à pour ou contre la vie, mais devait poser la question du “moindre mal”.Dimanche, c’est l’ancien Premier ministre Gabriel Attal qui a apporté son soutien au texte, dans une tribune cosignée avec Line Renaud.- Processus “irréversible” -La ministre de la Santé Catherine Vautrin a elle aussi réitéré dimanche auprès du Parisien, et lundi sur BFMTV, son souhait de répondre à une “forte attente des Français” tout en faisant en sorte que “l’accès à l’aide à mourir soit très encadré”.La question des critères ouvrant l’accès à ce nouveau droit sera particulièrement débattue. La ministre avait défendu au printemps 2024 parmi les conditions requises le fait que le patient souffre “d’une affection grave et incurable engageant son pronostic vital à court ou moyen terme”. Cette notion de “moyen terme” avait été écartée par les députés, jugée trop floue et inopérante.Le texte de M. Falorni prévoit désormais que le patient soit “atteint d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale”. Une définition jugée trop large par M. Juvin et nombre de ses collègues.La Haute Autorité de Santé a estimé mardi dans un avis qu’il n’y avait “pas de consensus médical sur la définition du pronostic vital engagé +à moyen terme+”.Elle a aussi défini la “phase avancée”, comme “l’entrée dans un processus irréversible marqué par l’aggravation de l’état de santé qui affecte la qualité de vie”. Une définition que le gouvernement entend reprendre dans un amendement.”Cela correspond à des patients en fin de vie qui ont un pronostic vital extrêmement engagé et qui souffrent de douleurs insupportables et réfractaires aux traitements”, a souligné Mme Vautrin, soucieuse de désarmer les critiques.

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A New York, depuis sept décennies, la clim de l’ONU pompe l’eau de l’East River

Dans les entrailles du siège de l’ONU à New York, une pompe aspire des milliers de litres d’eau de l’East River chaque minute: un système de climatisation ancien et peu gourmand en énergie, mais qui peine à se déployer alors que le monde cherche de plus en plus de fraîcheur.Ce système de refroidissement est là “depuis le début, intégré dès la conception” du quartier général inauguré au début des années 1950, explique l’ingénieur en chef Michael Martini, en faisant visiter les installations à l’AFP.Modernisé lors de la rénovation majeure des bâtiments réalisée entre 2008 et 2014, il permet de rafraîchir le complexe onusien — avec une limite fixée à 24-25°C–, en consommant moins d’énergie qu’un système d’air conditionné classique, en plein boom face au changement climatique.Même en plein été à New York, “la rivière atteint 76°F (24,5°C) et pas 100°F (38°C)” comme l’air ambiant, note David Lindsay, responsable de l’installation de refroidissement. Alors il faut “moins d’énergie” pour créer du froid.Jusqu’à 26.000 litres d’eau salée pompés chaque minute dans l’East River remontent par de gros tuyaux en fibre de verre vers la station de refroidissement, où un gaz réfrigérant intervient alors dans le processus de climatisation.Avec “deux circuits indépendants” pour empêcher toute contamination de l’eau de mer qui retourne ensuite, plus chaude, dans cet estuaire qui borde Manhattan, explique David Lindsay.Une particularité impossible à deviner dans les étages de la tour de verre ou sous le dôme de l’Assemblée générale, où beaucoup sont surpris d’apprendre que l’East River ne fait pas seulement partie du paysage.Le siège new-yorkais n’est pas la seule installation de l’ONU tournée vers l’eau. Le Palais des Nations à Genève est raccordé à un réseau de froid utilisant le lac Léman, et UN City qui abrite 10 agences de l’ONU à Copenhague pompe de l’eau de mer, ce qui a permis de “quasiment éliminer” le besoin d’électricité dans la production de froid.Un avantage certain face aux 2 milliards de climatiseurs individuels installés dans le monde.- Pourquoi si rare? -Alors que ce nombre va exploser pour aider des populations de plus en plus exposées à des températures dangereuses, la consommation énergétique pour la climatisation a déjà triplé depuis 1990, selon l’Agence internationale de l’Energie, qui plaide pour des systèmes plus efficaces.Par exemple les réseaux de froid centralisés, utilisant l’électricité, la géothermie ou l’hydrothermie comme au siège de l’ONU. Mais si cette méthode a fait ses preuves, “ce n’est pas déployé autant que cela devrait l’être pour répondre aux problèmes auxquels nous faisons face”, explique à l’AFP Lily Riahi, coordinatrice de la Cool Coalition qui rassemble Etats, villes, entreprises sous l’égide de l’ONU-Environnement.En dehors de complexes suffisamment grands pour se lancer seuls, comme l’ONU ou l’université américaine de Cornell qui puise dans les profondeurs du lac Cayuga, de telles infrastructures requièrent une véritable planification urbaine impliquant de multiples acteurs.”Nous savons que c’est techniquement possible, et nous avons de nombreux cas qui prouvent la rentabilité”, commente Rob Thornton, président de l’Association internationale des réseaux énergétiques, qui accompagne le développement des réseaux de froid et de chaud urbains.”Mais cela nécessite quelqu’un, un agent, un champion, une ville ou un fournisseur” pour “rassembler assez de clients pour que le risque soit gérable”, poursuit-il. Comme à Paris où le plus grand réseau de froid d’Europe, qui utilise la Seine, rafraîchit notamment le Louvre.De tels réseaux permettent aussi de réduire l’utilisation et les fuites de réfrigérants nocifs, et de ne pas rejeter plus de chaleur dans l’air de villes déjà étouffantes lors des canicules.Mais réchauffer l’eau fait craindre à certains défenseurs de l’environnement l’impact sur les écosystèmes aquatiques.Inquiétudes “légitimes”, juge Lily Riahi. Mais bien moins problématiques que les rejets issus du refroidissement des centrales nucléaires et évitable en “fixant des limites de température” de l’eau, note-t-elle.L’experte de l’ONU-Environnement recommande aussi l’installation de “filtres à l’entrée pour empêcher les organismes aquatiques d’être aspirés”. Au siège de l’ONU, certaines créatures marines passent parfois à travers les mailles du filet. Et à plusieurs mètres sous terre, le réservoir d’eau de l’East River est connu parmi certains employés pour héberger quelques fruits de mer… 

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La clim sans gaz polluants? La technologie des réfrigérants solides émerge à Cambridge

C’est une pâte molle comme de la cire, blanche et granuleuse, aux propriétés prometteuses: sa température varie de plus de 50 degrés sous la pression, ouvrant la voie à une génération révolutionnaire de climatiseurs sans gaz à effet de serre.Contrairement aux gaz utilisés dans les appareils actuels, ces “réfrigérants solides” ne fuient pas. Ils “sont aussi potentiellement plus économes en énergie”, résume Xavier Moya, professeur de physique des matériaux à l’université britannique de Cambridge.Environ 2 milliards de climatiseurs sont en service dans le monde et leur nombre grimpe à mesure que la planète se réchauffe. Entre les fuites et la consommation d’énergie, les émissions associées progressent elles aussi chaque année, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Voilà 15 ans que Xavier Moya étudie les propriétés de ces “cristaux de plastique” dans son laboratoire au sein de la prestigieuse université britannique.Sur son plan de travail trône une imposante machine rouge et grise, surmontée d’un cylindre, qui teste la température de la matière en fonction de la pression.Objectif: identifier les meilleurs réfrigérants parmi cette classe de matériaux déjà utilisée par l’industrie chimique et assez facile à se procurer (la composition exacte des molécules retenues reste secrète).Le phénomène est invisible à l’oeil nu, mais ces cristaux sont composés de molécules capables de tourner sur elles-mêmes. Lorsqu’on les presse, leur mouvement se bloque et elles dissipent leur énergie sous forme de chaleur. Les relâcher fait à l’inverse baisser la température alentour. C’est “l’effet barocalorique”.- Canettes parfaitement fraîches -“La demande en climatisation augmentera considérablement à l’échelle mondiale d’ici 2050″, explique à l’AFP Cliff Elwell, professeur de physique du bâtiment à l’université UCL de Londres, pour qui les solides barocaloriques ont le potentiel pour être aussi efficaces, voire plus, que le gaz.”Mais quelle que soit la nouvelle technologie qui finira par être lancée, elle devra toujours répondre aux exigences de base”, notamment sur la taille de l’appareil ou le bruit qu’il produit, pour espérer se frayer un chemin dans les maisons et les voitures, prévient-il.Parallèlement à ses recherches à Cambridge, Xavier Moya a créé en 2019 une startup, Barocal, pour appliquer concrètement les découvertes de son groupe de recherche. Elle emploie neuf personnes et dispose de son propre laboratoire –pour l’instant un modeste conteneur sur un parking.Mais la “jeune pousse” fait des émules: elle a levé ces dernières années environ 4 millions d’euros, auprès notamment du Conseil européen de l’innovation, un programme de l’UE associant le Royaume-Uni, et Breakthrough Energy, organisation créé par le milliardaire américain Bill Gates.Elle compte porter son effectif à 25 ou 30 personnes cette année.A l’intérieur du conteneur, le premier prototype de climatiseur fait la taille d’une grosse valise: loin d’être un miracle de miniaturisation, il bourdonne en outre assez bruyamment lorsqu’un circuit hydraulique augmente ou diminue la pression dans les quatre cylindres remplis de cristaux.Mais il fonctionne. Un petit réfrigérateur est attaché au système et les canettes de soda qui s’y trouvent sont parfaitement fraîches.- Réduire les factures -Ce premier prototype “n’a pas encore été véritablement optimisé, ni sur sa masse, ni sur son volume, ni même sur le son”, reconnaît l’ingénieur matériaux chez Barocal Mohsen Elabbadi.Mais les nouveaux systèmes que l’entreprise est en train de perfectionner seront, eux, comparables en taille et aussi silencieux que ceux fonctionnant au gaz, promet-il.Si l’entreprise se concentre pour l’instant sur le froid, la technologie pourra aussi servir à produire du chaud.Plusieurs équipes étudient ces matériaux à travers le monde, mais celle de Cambridge est pionnière en la matière, selon Breakthrough Energy, qui estime que ces appareils “ont le potentiel de réduire les émissions jusqu’à 75%” par rapport aux systèmes traditionnels.Barocal espère lancer “un premier produit sur le marché dans 3 ans”, selon Florian Schabus, le directeur commercial. Il s’agira d’abord “d’unités de refroidissement pour de grands centres commerciaux, des entrepôts, des écoles” ou encore “des centres de données”.Les entreprises sont jugées plus faciles à convaincre sur une technologie qui sera initialement plus chère à l’achat, mais qui permettra de réduire les factures. Barocal vise à terme des prix équivalents aux systèmes traditionnels pour se lancer à l’assaut des particuliers.

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Moins de béton face aux inondations, des localités anglaises tentent une nouvelle approche

Dans le bras d’un ruisseau près de Leicester, dans le centre de l’Angleterre, six bénévoles en salopettes imperméables et bottes aux pieds s’activent pour renforcer des structures en fagots de bois. L’objectif: ralentir l’écoulement de l’eau et réduire le risque d’inondation.Ces dernières années, la ville, comme de nombreuses autres au Royaume-Uni, a connu plusieurs épisodes pluvieux intenses, qui ont causé d’importants dégâts.Le réchauffement climatique, qui accentue ces phénomènes, pousse les autorités à renforcer leurs défenses. Et à réfléchir à des aménagements moins artificiels et moins invasifs pour l’environnement.Pieds bien campés dans le Saffron, affluent de la rivière Soar qui traverse Leicester, les volontaires s’assurent que les fagots sont bien fixés. Ces structures vont créer des virages pour “changer le comportement de la rivière” là où aujourd’hui elle s’écoule “tout droit et très rapidement”, explique Dan Scott, responsable de ce programme au sein du Trent Rivers Trust, association locale oeuvrant à protéger les cours d’eau. Régulièrement, il supervise l’installation de nouveaux aménagements. Comme sur les hauteurs de la ville de Loughborough, plus au nord, il y a quelques mois, où le Trust a creusé une sorte de mare et installé des dizaines de mini-barrages filtrants en bois pour mieux protéger les maisons en aval, inondées par le passé.Ces techniques sont “complémentaires” des infrastructures traditionnelles — barrages, bassins de rétention, canaux — qui sont de plus en plus mises à rude épreuve, explique Dan Scott.Elles “contribuent à stocker une partie de l’eau en amont afin que ces défenses traditionnelles ne soient pas dépassées”, ou moins rapidement. Et elles contribuent aussi au maintien de la biodiversité.Selon un récent rapport, plus de 6,3 millions de propriétés sont menacées d’inondations dans le pays, et elles seront plus de 8 millions d’ici 2050.”Les inondations sont un problème sociétal vraiment urgent”, souligne Steven Forest, directeur du programme sur la gestion du risque d’inondation à l’université de Hull (nord).Les évènements climatiques ont coûté plus de 400 millions de livres (472 millions d’euros) aux assureurs en 2022, et plus de 570 millions en 2023 et en 2024, dont la moitié liée aux inondations, selon leur organisation professionnelle. Au-delà des défenses traditionnelles, “nous devons penser comment vivre avec l’eau, et comment elle s’intègre dans les espaces urbains”, ajoute l’expert.Il prend pour exemple les Pays-Bas qui allouent de l’espace aux rivières pour s’écouler en cas de fortes précipitations et les Etats-Unis où des “zones tampon” végétales ont été intégrées après le passage de l’ouragan Sandy en 2012.Construire des infrastructures qui agissent comme des “camisoles de force” pour les cours d’eau ne peut plus suffire, insiste l’expert. D’autant que 7% d’entre elles étaient évaluées en “mauvais” ou “très mauvais” état par l’Agence britannique de l’environnement en 2022.- Convaincre -Pour autant, il reste parfois difficile de convaincre les habitants et les autorités.Il faut expliquer aux gens que “ce n’est pas parce que l’on ne voit pas de béton, que ce ne sera pas efficace”. Et convaincre les responsables politiques pour qui “il est plus simple de vendre (aux électeurs) quelque chose qui est plus visible dans le paysage”, note Dan Scott.Les aménagements traditionnels se sont d’ailleurs taillé la part du lion des 2,6 milliards de livres (3 milliards d’euros) de financements sur deux ans annoncés par le gouvernement en mars.Mais Dan Scott note un plus grand intérêt pour la gestion naturelle des inondations depuis environ cinq ans. Un programme spécifique doté de 25 millions de livres a été lancé en 2024 par le précédent gouvernement.Leicester va ainsi pouvoir aménager plusieurs cours d’eau au sud-est de la ville. Et 35 autres projets ont été sélectionnés en Angleterre.”C’est encourageant de voir que notre approche fructueuse autour des mesures de gestion naturelle des inondations continue d’être soutenue”, se félicite auprès de l’AFP Geoff Whittle, élu local en charge de l’environnement.En contemplant le fruit de son travail dans le Saffron, Lis Gibbs, bénévole de 50 ans, a “l’impression de pouvoir faire bouger les choses”, alors que face au changement climatique, “on peut se sentir un peu dépassé et impuissant”.

US, China hail ‘substantial progress’ after trade talks in Geneva

The United States and China on Sunday said progress had been made after a weekend of talks aimed at de-escalating trade tensions sparked by President Donald Trump’s aggressive tariff rollout.The increasingly ugly trade spat between Washington and Beijing has rocked financial markets and raised fears of a global economic slowdown, and an inflationary spike in …

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Zelensky offers to meet Putin in Turkey ‘personally’

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Sunday he would be willing to meet Russian counterpart Vladimir Putin in Turkey “personally”, after Donald Trump said direct talks were needed to determine whether peace was possible.The Kremlin did not immediately respond to Zelensky’s offer, and the Ukrainian leader did not say whether he would still attend if Russia …

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Iran says nuclear talks ‘difficult but useful’, US ‘encouraged’

Iran and the United States wrapped up nuclear talks in Oman on Sunday with no apparent breakthrough in a public standoff over enrichment, but with both sides confirming plans for future negotiations.This was the fourth round of talks that began nearly a month ago, marking the highest-level contact between the two foes since Washington withdrew in …

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