AFP Top News

Gaza rescuers say 80 killed in Israeli strikes amid hostage release talks

Gaza rescuers said at least 80 people were killed in Israeli bombardment across the Palestinian territory on Wednesday, as Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu spoke to US envoy Steve Witkoff about the release of hostages.Negotiations for the release of the captives held in Gaza have been ongoing, with the latest talks taking place in the …

Gaza rescuers say 80 killed in Israeli strikes amid hostage release talks Read More »

La justice ordonne la prise en charge d’une transition de genre

Un homme trans, qui contestait en justice le refus de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) du Bas-Rhin de prendre en charge sa mastectomie, a obtenu gain de cause mercredi au tribunal de Strasbourg, une décision “inédite” en France selon son avocate.Le pôle social du tribunal judiciaire de Strasbourg a ordonné à la CPAM de prendre en charge l’intervention chirurgicale de mastectomie bilatérale et la condamne à verser au requérant 3.000 euros de dommages et intérêts.Les exigences posées par la CPAM au requérant -comme un certificat médical et un protocole d’accord préalables- “sont contraires aux dispositions combinées des articles 8 et 14 de la Convention européenne des droits de l’homme comme de nature à créer une inégalité d’accès à la santé en fonction de l’identité de genre”, souligne aussi ce jugement.La CPAM est reconnue coupable d’avoir commis une “faute” qui a “causé un préjudice direct et certain (au requérant) qui s’est vu imposer des délais supplémentaires conséquents et injustifiés dans un parcours de soins particulièrement long et complexe, l’obligeant ainsi à assumer une transition non achevée et en contradiction totale avec son nouvel état civil”.- Décision “inédite” en France -“C’est la première fois qu’un juge français vient reconnaître le caractère discriminatoire du refus de la CPAM et l’atteinte à la vie privée. C’est inédit”, s’est félicitée Me Laura Gandonou, l’avocate du requérant, auprès de l’AFP.”Je me sens très soulagé, reconnaissant. C’est une décision que j’attendais de longue date”, a déclaré de son côté à l’AFP le requérant de 31 ans, qui souhaite rester anonyme. Il a espéré que “ça permette à d’autres personnes trans de moins subir de discriminations”.De sexe féminin à la naissance, il a commencé sa transition en 2017. D’abord une transition sociale, en l’annonçant à ses proches, puis une transition administrative avec un changement de prénom et d’état civil, enfin une transition médicale, avec la prise d’un traitement hormonal en juin 2022.En raison de sa dysphorie de genre, il a déposé une demande d’affection longue durée afin de bénéficier d’une prise en charge totale de soins, notamment chirurgicaux.Mais il s’est vu opposer un refus partiel du médecin conseil.Il a saisi la commission de recours amiable en novembre 2022, qui a refusé sa demande en janvier 2023. Il s’est alors tourné vers la voie judiciaire.- Clarification espérée -Lors de l’audience, le 12 mars dernier au tribunal judiciaire de Strasbourg, la représentante de la CPAM avait fait valoir que la décision de la caisse se fondait sur un “avis médical”, tandis que l’avocate du jeune homme, Laura Gandonou, avait qualifié ce refus “d’abusif et mal fondé”.L’avocate a souligné que le parcours de soins devait être le même pour les personnes transgenres et pour les autres, regrettant que des CPAM “créent des conditions surabondantes” pour obtenir le remboursement de soins liés à la transition de genre.Me Gandonou défend huit autres personnes trans qui ont attaqué différentes CPAM devant la justice, à Lyon, Cahors, Bobigny, Toulouse et Grenoble. A Bobigny, où deux requérants ont attaqué la CPAM de Seine-Saint-Denis, la décision est attendue le 23 juin.En mars, James Leperlier, président de l’Inter-LGBT avait remarqué que “toutes les CPAM ne traitent pas la transidentité de la même manière.””Beaucoup de personnes trans sont obligées de recourir à la justice pour obtenir gain de cause”, avait-il déclaré à l’AFP, espérant que ces recours permettent d’apporter une clarification.

Un tatoueur jugé pour viols et agressions sexuelles en série de clientes

Le procès d’un tatoueur de 39 ans s’est ouvert mercredi devant la cour criminelle de Seine-Saint-Denis, pour des viols et agressions sexuelles sur une dizaine de clientes.Tatoueur dans un salon de Neuilly-sur-Marne jusqu’à son arrestation et son incarcération en juin 2022, Dorian S. – T-shirt blanc manches longues à l’audience, tatoué au cou et aux bras – et déjà condamné en 2018 pour une agression sexuelle sur une cliente mineure, est poursuivi pour viols et agressions sexuelles sur dix clientes entre 2019 et 2021, ainsi qu’un viol conjugal sur sa femme de l’époque en 2012.L’affaire avait commencé en juin 2021, quand une jeune femme avait déposé plainte au commissariat du Raincy, accusant Dorian S. de lui avoir imposé une pénétration digitale et d’avoir frotté son sexe contre elle lors d’une séance nocturne de tatouage, un créneau que l’artiste réserve à “des gens spéciaux”. Dans le sillage du mouvement #MeToo, le monde du tatouage – “un monde merveilleux”, a ironisé le président Benoît Blanchy à la lecture des faits – commence à cette époque à être secoué par des questionnements sur le tabou des violences sexuelles, dans une activité qui suppose une grande proximité des corps.En exploitant les relevés téléphoniques du mis en cause, les policiers découvrent plusieurs clientes faisant état de faits similaires.L’instruction va mettre en évidence qu’au total une quinzaine de femmes ont accusé Dorian S. de violences sexuelles depuis 2008, date à laquelle il a commencé à exercer la profession de tatoueur apprise lors d’un séjour au Canada.- “Esprit vif” -Les récits des clientes victimes, souvent des femmes fragiles, font état d’un mode opératoire bien rodé. A l’occasion de séances avec une femme seule, Dorian S. insiste pour tatouer à proximité de l’entrejambe ou se débrouille pour leur toucher les parties intimes au motif de tendre la peau pour réaliser leur tatouage. Plusieurs d’entre elles rapportent également des frottements ou pénétrations avec son sexe. Lors de ces sessions, l’accusé revêt à l’occasion un short à trou, porté sans sous-vêtements, pour sortir plus aisément son pénis.Devant les policiers et magistrats, Dorian S. a généralement évoqué des rapports sexuels consentis. Il a également soutenu durant l’instruction qu’il était “normal” d’avoir des érections car “les êtres humains sont des animaux”. Il a admis prendre “parfois” les mains de ses clientes et les poser sur son corps pour “les réchauffer”, ou encore se considérer comme “un gynécologue”. Plusieurs membres de son entourage personnel et professionnel décrivent l’accusé comme un pervers narcissique, à la personnalité toxique, très porté sur le sexe.Entendus comme témoins dans l’après-midi, un expert-psychiatre et une psychologue ont souligné que l’accusé ciblait des femmes ayant le “même profil que lui”, avec un vécu d’abandon. “Ce qu’on trouve (chez lui) c’est un trouble de la personnalité borderline, caractérisé par une immaturité affective et un sentiment d’abandon”, a relevé la psychologue. L’expert-psychiatre a évoqué un signe “préoccupant, d’un point de vue criminologique”, du fait de l’habilité de Dorian S., qui avait entamé des études de psychologie, à “percevoir les vulnérabilités d’autrui”. “Il faut toujours être vigilant avec Dorian, ne jamais lâcher le morceau”, a prévenu à la barre son père. “A l’adolescence, il avait toujours l’envie de convaincre.”La mère de l’accusé a quant à elle assuré ne pas “comprendre ce qui lui arrive”, décrivant son fils comme “un homme réfléchi, à l’esprit vif” et qui “apporte la lumière (aux autres)”. “Son salon de tatouage, c’était un petit peu une maison familiale”, a-t-elle déclaré. Invité par la cour à s’exprimer à la fin de la première journée d’audience, Dorian S. s’est contenté de contredire l’expertise de la psychologue. “Elle notait que je n’avais pas de compassion pour les victimes. Mais on a eu que 40 minutes pour échanger (…) J’en ai”, a-t-il simplement fait valoir.Il encourt vingt ans de réclusion. Le verdict est attendu le 23 mai. 

Au procès Kardashian, un pantalon blanc et des “pieds nickelés” du braquage

Kim Kardashian est repartie, restent ses braqueurs. Jusqu’à la fin de la semaine, c’est à leur tour de s’expliquer devant la cour d’assises de Paris sur cette nuit de la Fashion week 2016, pendant laquelle ils sont accusés d’avoir dérobé 9 millions d’euros de bijoux à la superstar américaine.L’effervescence de la veille est retombée et le palais de justice vidé de ses caméras. A la barre, s’avance Marc-Alexandre Boyer, 35 ans, seul jeunot de ceux que la presse a surnommés les “papys braqueurs”. Silhouette imposante, regard peu expressif, ce chauffeur-livreur passé par la prison pour trafic de stupéfiants voue une admiration totale à son bandit de père – sur le banc des accusés pour un délit annexe. C’est par les connexions de ce dernier que Marc-Alexandre Boyer a selon l’accusation rejoint la bande. Le président fait diffuser les images de la vidéosurveillance de la nuit du braquage. Avec un ralenti sur un homme dont on ne distingue pas le visage, vêtu de blanc de la tête au pied.”C’est vous ou c’est pas vous ?”, demande le président David de Pas. “Pas du tout monsieur”, répond l’accusé dans un filet de voix.Le magistrat poursuit. Montre cette fois à l’écran une photo d’un pantalon blanc appartenant à Marc-Alexandre Boyer retrouvé en perquisition. Un détail saute aux yeux: le logo rouge brodé sur la poche arrière. Le président ne dit rien.Puis il remet une photo de la vidéosurveillance. Cette fois, gros plan sur la poche arrière du pantalon: des enquêteurs ont encerclé une tache sombre, positionnée exactement au même endroit que le logo rouge du pantalon de l’accusé, et qui y ressemble très fortement.Silence dans la salle, que l’avocat de Marc-Alexandre Boyer finit par briser: “C’est peut-être un chewing-gum ?”, tente-t-il.”C’est possible”, convient le président avant de demander à l’accusé s’il voit lui une ressemblance entre les pantalons. “Ils sont blancs les deux”. Le reste de son interrogatoire n’arrange rien. L’accusé ne comprend pas la moitié des questions, justifie mal pourquoi il a coupé son téléphone au moment du braquage. Ne voit vraiment pas qui pourrait être derrière cette ligne prépayée qui a appelé sa soeur, pour la première fois et à 23 reprises, quelques heures après les faits. En suivant la trace de ce téléphone, les enquêteurs ont découvert que son propriétaire avait pris le train très tôt de Paris pour rejoindre le sud – où Marc-Alexandre Boyer habite.- Bonjour aux policiers -En comparaison, son coaccusé Yunice Abbas est un livre ouvert. Il en a d’ailleurs écrit un sur cette affaire – “J’ai séquestré Kim Kardashian”, au grand désespoir de sa défense.La veille, ce petit homme au crâne rasé en gilet marine a présenté, en face, ses “sincères excuses” à la star. Aujourd’hui il refait volontiers le film pour la cour.Explique de sa voix éraillée comment il avait hésité, avant d’accepter de “monter” sur ce “coup à plusieurs millions” proposé par sa vieille connaissance et coaccusé Aomar Aït Khedache. A cause de ses “problèmes cardiaques”, et par manque d’envie de “retourner aux assises à 60 ans”. Raté. Sur le “scenario” exact, il élude. Il ne connaît pas la victime, une “femme de rappeur” qui exhibait son gros “diamant” sur les réseaux sociaux, dit-il en plaquant sa main qui tremble à cause de la maladie de Parkinson, encore plus quand il n’aime pas la question.Son rôle cette nuit du 2 au 3 octobre 2016, une fois le concierge de l’hôtel maîtrisé: faire le guet pendant que deux complices montent dans la chambre de Kim Kardashian, dit Yunice Abbas, qui semble vouloir s’étendre sur ses “erreurs” plutôt que sur son expérience de bandit ayant passé un tiers de sa vie en prison.  Alors il raconte volontiers sa chute à vélo en quittant les lieux du crime, les bijoux éparpillés au sol qu’il ramasse en catastrophe. Ou le bras qu’il lève pour dire “je me rends” à la voiture de police qu’il croise, pensant qu’il est cuit. “Les policiers croient que je dis bonjour, ils disent bonjour et ils continuent”, sourit-il.”Ni efficace, ni pro”, résume-t-il. Un “pied nickelé”. 

Bétharram: Bayrou, offensif, rejette les accusations de mensonges

Offensif, François Bayrou a rejeté mercredi à l’Assemblée nationale les accusations de mensonge ou de mansuétude à l’égard des dirigeants du collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, redisant sous serment ne pas avoir eu d’informations privilégiées sur les violences physiques et sexuelles dans l’établissement.Le Premier ministre a dédié son audition par une commission d’enquête parlementaire aux “victimes”. “Si ma présence comme cible politique a permis que ces faits apparaissent, ce +Me too+ de l’enfance, alors cela aura été utile”, a-t-il affirmé. Les révélations sur Bétharram ont libéré la parole dans d’autres institutions catholiques.Usant parfois d’un ton de défi, François Bayrou a dénoncé d’emblée “l’instrumentalisation” politique de l’affaire pour “abattre” le “gouvernement” après avoir juré, peu après son arrivée à 17H00, de dire la vérité sur une affaire qui empoisonne son action à Matignon.Le chef du gouvernement avait posé près de lui le livre enquête “La Meute”, paru la semaine dernière, portant sur le fonctionnement très décrié de La France insoumise, dont le corapporteur de la commission Paul Vannier est un des députés les plus en vue.”Je maintiens l’affirmation qui est la mienne. Je n’ai pas eu d’autres informations comme ministre de l’Éducation nationale” (1993-97) “et je n’ai bénéficié d’aucune information privilégiée”, a répondu le Premier ministre lors d’un échange tendu avec l’élu LFI.- Duel -Dans une forme de duel avec l’élu insoumis, parfois à fronts renversés, il l’a accusé d’avoir “menti”, dénonçant sa “méthode” qui “consiste à essayer de tirer la réalité”. Le scandale touche intimement François Bayrou, ancien ministre et ancien député, qui a scolarisé plusieurs de ses enfants dans cet établissement catholique réputé, situé près de Pau, la ville dont il est resté maire, et où son épouse a enseigné le catéchisme.Se sont ajoutées les révélations de sa fille Hélène sur une agression physique par un prêtre dans un camp d’été. Des proches de ce prêtre assurent dans Libération mercredi que M. Bayrou avait été informé à l’époque d’une “gifle” donnée à sa fille.Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an sur environ 200 plaintes visant des faits présumés de violences et de viols dans l’établissement entre les années 1970 et 1990.”Je n’ai pas eu le sentiment que la commission était totalement objective”, a-t-il encore attaqué, après avoir semé la confusion en demandant la diffusion non autorisée de vidéos.Le Premier ministre s’est lancé ensuite dans un long récit détaillé de l’audition d’une ancienne professeur de mathématiques de Bétharram, Françoise Gullung, qui dit l’avoir alerté à plusieurs reprises, en la qualifiant “d’affabulation”. François Bayrou “fait erreur”, lui a répondu Mme Gullung, dans un message à l’AFP.Il s’est aussi attardé sur les détails du rapport d’inspection qu’il avait commandé en 1996 après une plainte pour violence physique et qui s’était montré favorable à l’établissement. “Je ne sais pas qui a raison” entre l’inspecteur et Mme Gullung, a-t-il dit. – “Je ne lis pas Mediapart” -Paul Vannier a aussi voulu confronter François Bayrou au célèbre épisode de la gifle qu’il avait donnée à un jeune garçon qui avait essayé de lui faire les poches, lors d’un déplacement en 2002. L’élu insoumis a semblé s’interroger sur une culture d’acceptation de de la violence, alors que le Premier ministre a parlé d’une “tape de père de famille” qui n’est pas “du tout une claque violente”.Ce scandale Bétharram pèse sur la cote de popularité de François Bayrou, qui a plongé ces derniers mois.Ses proches soulignent qu’il n’est pas l’objet de la commission d’enquête, laquelle porte sur “les modalités du contrôle par l’Etat et de la prévention des violences dans les établissements scolaires”.”Si c’est pour faire un procès politique du Premier ministre, ça ne servira à rien”, a prévenu le député MoDem Erwan Balanant.Après avoir entendu témoins, victimes et anciens ministres, M. Vannier et la macroniste Violette Spillebout rendront leurs conclusions fin juin.Interrogé pour la première fois en février par le député Vannier après des révélations de Mediapart -“Je ne lis pas Mediapart, c’est une hygiène personnelle”, a dit mercredi M. Bayrou-, le Premier ministre avait assuré n’avoir “jamais été informé de quoi que ce soit”. Il avait ensuite multiplié les dénégations, pourtant contredit par un ancien juge, un ex-gendarme et une professeure à la retraite, et même par sa fille aînée Hélène.L’ex-juge Christian Mirande estime dans Sud-Ouest mercredi que François Bayrou “a fait gonfler le soufflé” de l’affaire en niant initialement être venu le voir en 1998 pour évoquer un dossier de viol impliquant un religieux de l’établissement, le père Carricart, que M. Bayrou connaissait selon lui. “Je ne connaissais pas Carricart”, a dit le Premier ministre tout en admettant l’avoir “croisé”.Mais M. Mirande assure que ni lui ni M. Bayrou n’ont violé le secret de l’instruction puisqu’ils ont échangé sur ce que relatait déjà la presse à l’époque.Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées près de l’Assemblée nationale durant l’audition, à l’appel de collectifs dont #NousToutes, pour réclamer la démission de François Bayrou.

Ubisoft termine son année dans le rouge malgré le succès d'”Assassin’s Creed”

L’éditeur de jeux vidéo Ubisoft a basculé de nouveau dans le rouge sur son année fiscale 2024-2025 malgré le succès du dernier “Assassin’s Creed” en fin d’exercice.Le géant français du secteur, qui a dévoilé fin mars la création d’une nouvelle filiale, termine ainsi son année sur une perte nette de 159 millions d’euros, plombée par le lancement en demi-teinte de “Star Wars Outlaws” l’été dernier, l’arrêt prématuré de son jeu de tir en ligne “XDefiant” et une dégringolade boursière.”Ubisoft a fait face à des défis cette année, avec des dynamiques contrastées au sein de notre portefeuille dans un environnement fortement concurrentiel”, a indiqué le PDG d’Ubisoft Yves Guillemot.Habitué à des résultats en dents de scie ces dernières années, l’éditeur français a toutefois sorti la tête de l’eau au dernier trimestre grâce au succès d'”Assassin’s Creed Shadows”.Sorti le 20 mars, cet nouvel opus de sa saga phare a comptabilisé plus de trois millions de joueurs en une semaine et s’est placé à la deuxième place des jeux les plus vendus de l’année aux Etats-Unis, selon le cabinet Circana.Sur l’année, le chiffre d’affaires d’Ubisoft s’établit à 1,9 milliard d’euros, en baisse de 17,5% sur un an.- Nouvelle organisation -Indicateur privilégié par l’entreprise, les réservations nettes (net bookings, soit les ventes hors revenus différés), reculent nettement de 20,5% sur l’année, à 1,8 milliard d’euros.Celles-ci sont annoncées stables pour 2025-2026 par le groupe, qui anticipe un résultat opérationel non-IFRS proche de l’équilibre.D’ici fin mars, le groupe prévoit la sortie du remake “Prince of Persia: Les Sables du temps”, l’un de ses plus gros succès, du jeu de gestion “Anno 117: Pax Romana” et de deux titres pour mobiles: “Rainbow Six Mobile” et “The Division Resurgence”.D’autres jeux seront annoncés ultérieurement, et le groupe promet “l’arrivée de contenus significatifs provenant de ses principales franchises” d’ici 2028.Ubisoft a églement annoncé une nouvelle organisation de son modèle opérationnel pour “assurer une qualité supérieure” de ses jeux et “une allocation disciplinée du capital”, dont les détails devraient être connus d’ici la fin de l’année. Le groupe compte poursuivre son plan de réduction des coûts, initié début 2023, d’au moins 100 millions d’euros supplémentaires sur les deux prochaines années.Ubisoft, qui a fermé plusieurs de ses studios à l’étranger ces derniers mois, ne procède plus qu’à un remplacement sur trois en cas de départ.Près de 3.000 salariés ont quitté le groupe depuis septembre 2022, pour un effectif total de 17.782 employés à fin mars 2025.- “Garder la main” -Surtout, le groupe a lancé fin mars la création d’une nouvelle filiale – qui n’a pas encore de nom – regroupant ses trois sagas phares: “Assassin’s Creed”, “Far Cry” et “Rainbow Six”.Selon Yves Guillemot, elle réunira environ 3.000 salariés du groupe dans le monde. Elle ne détiendra pas directement ces marques mais paiera des royalties à sa maison mère Ubisoft pour leur exploitation.Valorisée à plus de 4 milliards d’euros (plus de deux fois la valorisation boursière actuelle d’Ubisoft), cette nouvelle entité sera détenue à environ 25% par le géant chinois Tencent, qui apportera 1,16 milliard d’euros d’argent frais.Pour Martin Szumski, analyste chez Morningstar, “c’était la solution la moins engageante possible, sans pour autant retourner les mains vides devant les actionnaires”, alors qu’un fonds d’investissement minoritaire tente de fédérer une partie d’entre eux pour demander un virage stratégique.Cette transaction permettra aussi à Tencent, entré au capital d’Ubisoft en 2018, d’affirmer encore un peu plus sa position au sein de l’entreprise française, même si le PDG du groupe a assuré devant les sénateurs qu’il comptait bien “garder la main” sur cette filiale.Mais, “si Ubisoft n’utilise pas l’argent investi par Tencent de manière significative”, le groupe chinois pourrait “chercher à racheter l’entreprise directement”, avertit l’analyste de Morningstar, malgré l’opposition affichée des frères Guillemot, qui en tiennent les rênes.

Corse: trois ans d’inéligibilité pour Valérie Bozzi, maire de Grossetto-Prugna

Valérie Bozzi, maire divers droite de Grosseto-Prugna (Corse-du-Sud), a été condamnée mercredi à un an de prison avec sursis, 10.000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité assortis d’une exécution provisoire, pour favoritisme et prise illégale d’intérêt, par le tribunal correctionnel de Bastia.L’élue corse a été reconnue coupable pour la passation du marché public de la vidéosurveillance sur sa commune.Dans ce même dossier, les magistrats du tribunal correctionnel de Bastia ont condamné Sylvestre Ceccaldi, le compagnon de Valérie Bozzi, à six mois de prison avec sursis et 5.000 euros d’amende, pour recel de prise illégale d’intérêt. La même peine a été infligée à Farid Zouari, le chef d’entreprise qui avait emporté le marché, pour recel de favoritisme.Entre 2019 et 2020, un marché public de 330.000 euros avait été passé par la municipalité pour l’installation de 70 caméras de vidéosurveillance à Porticcio. Il est reproché à Mme Bozzi d’avoir attribué ce marché à l’entreprise de Farid Zouari alors qu’il avait, notamment, déjà connaissance du diagnostic sécurité, un document censé être confidentiel.La conseillère territoriale est aussi poursuivie pour avoir validé, dans le cadre de ce marché, l’installation d’une caméra destinée à surveiller la route menant à l’établissement de plage de Sylvestre Ceccaldi. Au moment des faits, sa paillote, l’Alta Rocca, avait fait l’objet d’un incendie criminel. Pour sa défense, Valérie Bozzi avait évoqué à l’audience un marché visant à “assurer la sécurité”: “Si je ne peux pas attribuer un marché parce que je connais la personne, je ne peux plus attribuer aucun marché en Corse”, avait plaidé cette avocate de profession, selon qui la commune n’a “pas payé la facture” pour la caméra en lien avec son compagnon.Le procureur, qui avait requis deux ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité contre Valérie Bozzi, avait lui pointé “une proximité marquée par une réunion d’intérêts anciens” et “des relations douteuses”.Les avocats des trois prévenus avaient plaidé la relaxe de leur client.Lundi, dans un autre dossier, Valérie Bozzi avait déjà été condamnée définitivement pour prise illégale d’intérêts par la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), à six mois de prison avec sursis, 15.000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité.Dans cette affaire, passée par la Cour de cassation, elle a été reconnue définitivement coupable d’avoir signé des concessions de plage, le 27 novembre 2018, au bénéfice de la SAS Alta Rocca de son compagnon.Dans un communiqué de presse mardi, l’élue a annoncé qu’elle allait former un nouveau pourvoi en cassation dans ce dossier, cette fois pour contester le quantum de la peine prononcée.Dans un autre volet de cette affaire, où il lui était reproché d’avoir présidé un conseil municipal, le 28 octobre 2016, lors duquel le bail commercial sur un terrain privé communal avait été vendu à la même SAS Alta Rocca, Mme Bozzi a par contre été relaxée lundi.Dans son communiqué de mardi, l’élue a affirmé avoir “toujours travaillé dans le seul et unique intérêt de Grosseto-Prugna et de ses habitants”.

Delphine Ernotte Cunci, femme de télé et de pouvoir

Novice dans l’audiovisuel il y a dix ans, Delphine Ernotte Cunci s’est imposée dans le monde impitoyable du petit écran, faisant avancer parfois à marche forcée le paquebot France Télévisions et marquant ses ambitions pour la suite.A 58 ans, elle vient d’être portée mercredi pour la troisième fois à la tête du groupe public, un record. En 2015, débarquant du secteur des télécoms, elle avait été la première femme à accéder à la présidence de France Télé.Elle a promis que son nouveau mandat de cinq ans, jusqu’en 2030, serait synonyme de “passage de témoin à une nouvelle génération”.Ses débuts n’avaient pas été évidents, avec sa nomination attaquée par plusieurs syndicats du groupe. Son franc-parler avait aussi froissé: “on a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans” et “il va falloir que ça change”. Plusieurs figures avaient pris la porte: David Pujadas, Julien Lepers, Patrick Sébastien, William Leymergie…”Il y avait seulement 25% de femmes sur nos antennes et nous sommes aujourd’hui à 50/50″, se félicite désormais celle pour qui “être féministe, ce n’est pas un gros mot”.Au début, “on m’a aussi fait un procès en illégitimité car je n’étais pas du sérail”, rembobinait récemment la quinqua fine et discrète, dans La Tribune Dimanche.Avant la télévision, cette ingénieure diplômée de Centrale avait passé l’essentiel de sa carrière chez Orange, jusqu’à devenir directrice exécutive d’Orange France et ses 80.000 salariés.”J’ai appris ce qu’est le journalisme, la fiction, le cinéma, le divertissement”, reconnaît cette fille de médecins, petite-fille d’un ancien maire de Bayonne.Mère de deux enfants, elle goûtait déjà au théâtre, avec son mari comédien Marc Ernotte.- “Air du temps” -Pragmatique, elle s’est fondue dans la culture France Télé, défendant “la représentation de tous les Français et tous les territoires”.En 2024, elle avait déclaré que sur les antennes, “on ne représente pas la France telle qu’elle est”, mais “on essaie de représenter la France telle qu’on voudrait qu’elle soit”.Dans un univers médiatique polarisé, ces propos lui avaient valu de vives critiques. Elle s’était ensuite défendue de vouloir “déformer la réalité”, assurant qu’il s’agissait d'”inciter à une plus grande mixité”.Elle reste honnie par les médias du milliardaire ultra-conservateur Vincent Bolloré.Ainsi pour Pascal Praud, tête d’affiche de CNews, “Mme Ernotte a wokisé France TV”, telle “l’Eva Peron du camp du Bien”, en référence à la pasionaria argentine.De son côté, l’ancien patron de M6 Nicolas de Tavernost admet qu'”elle épouse parfois un peu trop l’air du temps”. Mais “elle est une des meilleures dirigeantes du service public qu’on ait connues”, salue-t-il auprès de l’AFP, évoquant “une femme de parole” qui a “du caractère”.”Un tank oui”, mais “c’est pas l’imagination au pouvoir”, tacle un autre dirigeant de média privé, pointant une gestion trop “administrative” et une reconduction “entre gens du public”.- La politique? “Pas mon truc” -A l’actif de Delphine Ernotte Cunci figurent le lancement en 2016 de la chaîne franceinfo (dont les audiences restent toutefois faibles), puis plus récemment le rapprochement de France 3 et France Bleu sous la marque “Ici”.Elle a également mis sur pied plusieurs plateformes: Okoo, Lumni, france.tv promue comme la “première plateforme gratuite” dans l’Hexagone. Mais France Télévisions “doit accélérer sa transformation numérique” pour s’adapter aux nouveaux usages et aux jeunes audiences, a pressé en 2024 l’Inspection générale des finances.Le cheval de bataille actuel de la patronne de France Télé est une holding commune pour l’audiovisuel public – sans cesse retardée. Elle devrait logiquement se positionner pour en prendre les rênes.Ce projet, poussé par la ministre de la Culture Rachida Dati, lui a valu une série de grèves internes, et des inimitiés à Radio France, où est crainte une suprématie de la télévision.Autre contentieux: avec les syndicats. “Le climat social s’est considérablement dégradé”, estime la CGT de France TV, qui relève “une réduction nette de près de 1.000 emplois sur 10.000 en dix ans”, sur fond d’austérité budgétaire. Femme de réseau, Delphine Ernotte Cunci sait manœuvrer. La politique? “ce n’est pas mon truc”, assure cependant la présidente, dont la sœur Marie-Christine Lemardeley est adjointe de la maire de Paris.Elle avait déclaré l’année dernière au magazine Causeur: “Je suis une patronne d’entreprise et rien d’autre. Ce que j’aime, c’est manager et décider.”