AFP Top News

La politique de la ville “ne peut se substituer aux autres politiques nationales”, selon un expert

La politique de la ville, lancée à la fin des années 1970 pour répondre aux dysfonctionnements urbains des grands ensembles et à la paupérisation de leurs habitants, “ne peut se substituer aux autres politiques nationales”, observe Michel Didier, président du Comité d’histoire de la politique de la ville.Créé en 2022, le comité ambitionne de raconter les cinquante ans d’une politique méconnue et régulièrement accusée d’être trop dispendieuse ou inefficace, et d’en parler autrement qu’à travers des programmes, des lignes de crédit et des émeutes.”Il faut sortir des fausses représentations selon lesquelles on ne s’occupe pas des quartiers ou on y injecte des milliards en pure perte”, explique Michel Didier dans un entretien à l’AFP. En 1977, les opérations “Habitat et vie sociale” menées dans une centaine de quartiers de HLM dégradés sont considérées comme un des actes fondateurs de cette politique.Une réponse à la détérioration des tours et barres d’immeubles érigées à la hâte après guerre dans un contexte de forte pénurie de logements et de bidonvilles.”On expérimente les principes fondamentaux de cette politique, à savoir le fait d’agir en partenariat avec les maires, de faire travailler ensemble plusieurs ministères, tant sur l’amélioration de l’habitat que sur l’action sociale, et on consulte les habitants”, poursuit l’ex-conseiller à l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT).Au même moment, les premiers habitants des grands ensembles commencent à s’installer en pavillon et sont remplacés par des populations plus pauvres et immigrées, elles-mêmes frappées par la crise économique et la désindustrialisation.”On se retrouve avec un problème social important et un problème urbain puisque ces quartiers périphériques n’étaient pas reliés à la ville”, rappelle-t-il.Très médiatisées, les émeutes des banlieues lyonnaises de 1981 entraînent selon lui “une élévation de la réponse publique”, et le rapport du maire de Grenoble Hubert Dubedout introduit l’idée d’une discrimination positive envers les territoires qui cumulent les handicaps (chômage, logement, délinquance), en leur attribuant plus de moyens. Parallèlement, les lois de décentralisation renforcent le pouvoir des maires qui n’avaient pas les moyens d’agir sur leur territoire en matière de logement ou d’aménagement.- Désenclavement -La politique de la ville se structure avec la nomination en 1990 du premier ministre de la ville, le socialiste Michel Delebarre, puis la création des zones urbaines sensibles (ZUS) en 1996.Devenus QPV pour “quartiers prioritaires de la politique de la ville”, ces territoires cibles ont plus que doublé en 2025, avec 1.609 quartiers et six millions d’habitants. Selon l’ANCT, le taux de pauvreté y atteint aujourd’hui 44,3%, contre 14,9% à l’échelle nationale, et la part de familles monoparentales est de 32,8% contre 16,3%.”Aujourd’hui, ces quartiers jouent encore un rôle de sas”, observe Michel Didier. “Les statistiques peuvent laisser penser que la situation n’a pas changé alors qu’on ne parle pas des mêmes gens”, poursuit-il, en rappelant que les moins pauvres laissent inexorablement place à des populations plus pauvres.En 2004, la création de l’agence Anru, dédiée à la transformation des quartiers avec ses spectaculaires opérations de démolition-reconstruction, constitue selon lui “un basculement”. “On a mis des moyens considérables dans la rénovation urbaine”, le désenclavement géographique ainsi que la création d’espaces et d’équipements publics. Vingt ans après, ces opérations ont selon lui autant “changé l’image des quartiers aux yeux de leurs habitants” que “le regard sur ces quartiers”.Conçue comme une politique de rattrapage et de développement, la politique de la ville a néanmoins échoué à changer la situation sociale des quartiers, reconnaît l’expert, même si “on ne peut pas lui faire porter la responsabilité de ce qui relève des politiques publiques”.”Elle intervient avec des moyens limités qui ne peuvent pas se substituer aux autres politiques nationales d’emploi et de lutte contre les discriminations, d’intégration, d’éducation, de sécurité ou de santé”, analyse-t-il.”C’est une limite évidente puisque l’essentiel des moyens a été mis sur l’urbain et non sur le volet social”, résume-t-il, rappelant aussi certaines orientations politiques comme le transfert en 2004 du pilotage de la prévention de la délinquance au ministère de l’Intérieur, ce qui n’a, selon lui, “guère permis de développer les relations entre la police et la population”.Michel Didier pointe également le “rôle des médias”, qui, “en ne parlant de ces quartiers qu’au moment des émeutes donnent le sentiment que les politiques publiques ne servent à rien”.

Dans le cirque de Mafate, à La Réunion, le cyclone et le chikungunya plombent le tourisme

Dans les montagnes escarpées du cirque de Mafate, sur l’île de La Réunion, les gîtes isolés souffrent d’une baisse de fréquentation. Le passage en février du cyclone Garance, qui a provoqué la fermeture de plusieurs sentiers de randonnée, puis l’épidémie de chikungunya ont fait fuir les touristes.Au milieu des montagnes de Mafate, sur les sentiers sinueux situés à plusieurs heures de marche de la première route, les randonneurs se font plus rares en cette période, habituellement prisée des touristes.”On ne voit personne, regrette Mireille Timon, la tenancière du gîte Le Jacquier, dans l’îlet paisible des Lataniers. Les gens réservent puis annulent. On a au moins trois fois moins de monde que d’habitude. Ça fait depuis le cyclone qu’on n’a pas travaillé.” Plusieurs sentiers pour rejoindre le cirque de Mafate ont été rendus inaccessibles par le phénomène climatique Garance qui a touché cette île de l’océan Indien le 28 février. Dans la foulée, l’épidémie de chikungunya a explosé en mars, faisant fuir durablement les touristes. Dans le village voisin d’Aurère, qui compte 90 habitants, les dortoirs en bois de Marie-Annick Boyer peinent ainsi à se remplir depuis plusieurs semaines. “L’année dernière, déjà, il a fallu attendre plusieurs mois après le cyclone Belal, pour que les sentiers rouvrent, s’agace-t-elle. On se sent délaissés.”Les guides de randonnée souffrent aussi. “Nous avons perdu 80% de notre chiffre d’affaires sur les mois d’avril, mai et juin, souligne Frédéric Bord, à la tête de l’agence de voyage Réunion Randonnée, qui travaille avec des tour-operators spécialisés dans les treks et les circuits de randonnée. Les réservations se font au moins un mois à l’avance. “On sait que les semaines qui arrivent resteront calmes”, poursuit-il. Si ses circuits s’adaptent en fonction des sentiers fermés depuis Garance, l’épidémie de chikungunya engendre de fait “des annulations en cascade”. – Impact à long terme? -“Les visiteurs qui viennent de l’Hexagone ont peur d’attraper la maladie (transmise par les moustiques) et ont vu qu’il y avait un problème avec le vaccin”, résume le gérant.”Après la baisse d’activité liée au cyclone, ça commence à faire beaucoup pour les petites entreprises qui n’ont que peu de trésorerie”, s’inquiète Agnès Lavaud, chargée de mission du Syndicat des professionnels des activités de loisirs à La Réunion, qui craint que la baisse de fréquentation perdure. Car les annulations concernent déjà les mois de juin et juillet. “A ce moment-là, l’épidémie sera terminée” pourtant, espère la professionnelle. Lors de la précédente épidémie, en 2005-2006, qui avait touché un Réunionnais sur trois, le chikungunya avait eu un impact sur le tourisme sur le long terme. “Le secteur a souffert pendant 24 à 36 mois, alors que la maladie ne circulait plus”, rappelle Didier Fauchard, président du Medef de La Réunion, qui craint un scénario similaire 20 ans après.De leur côté, les vingt ouvriers forestiers de l’Office national des forêts (ONF), chargés d’entretenir et de libérer l’accès des sentiers, sont à pied d’œuvre pour rouvrir le plus de chemins possibles. “Environ 20% des sentiers sont encore fermés au sein du cirque de Mafate”, précise Rodrigue Doré, responsable de l’unité territoriale de Mafate au sein de l’ONF. Des axes ayant souvent subi de lourds dégâts et pour lesquels l’établissement public, financé par le conseil départemental, attend que des fonds soient débloqués afin de pouvoir entamer des travaux. “Dans certains secteurs, il y a eu des glissements de terrain, des chutes de bloc, des marches ont été détruites et des passages à gué emportés par les eaux. On estime que le montant des travaux est au moins de 100.000 euros et on attend une enveloppe du Département pour pouvoir démarrer”, poursuit M. Doré.Au sein du gîte le Jacquier, dans le village des Lataniers, à Mafate, Mireille Timon prend son mal en patience. “On espère au moins que les sentiers rouvrent pour cet été et que les moustiques nous laissent tranquilles”, lance-t-elle. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Une vidéo relance la polémique sur le sort des orques du Marineland d’Antibes

Une vidéo montrant les orques et les dauphins du Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes) tourner en rond dans des bassins qui donnent l’impression d’être à l’abandon a relancé cette semaine la polémique sur le sort des cétacés, dans l’impasse depuis le veto espagnol à leur transfert.”Le temps presse !”, a lancé l’ONG TideBreakers, basée au Canada. Alors que le parc a définitivement fermé au public le 5 janvier, les orques Wikie (24 ans) et son fils Keijo (11 ans) “attendent leur sort dans des bassins décrépits” et les douze dauphins “sont laissés à l’abandon dans des bassins infestés d’algues”.Les images tournées début mai à l’aide d’un drone montrent les deux orques et les dauphins seuls dans des bassins aux bords verts d’algues, au milieu des installations vides et saumâtres des autres animaux déjà transférés.Contactée par l’AFP, la direction du parc a assuré que les bassins des orques et des dauphins restaient entretenus avec soin et qu’une cinquantaine de salariés œuvraient encore au bien-être des animaux.Quant aux algues visibles sur les images, il s’agirait d’un phénomène habituel. Des pores d’algues présentes dans l’eau de mer filtrée, qui alimente les bassins, se développeraient chaque printemps, quand l’eau se réchauffe. Elles ne seraient pas nocives pour les animaux et seraient régulièrement retirées par brossage.Une version confirmée à l’AFP par Mike Riddel, qui a dirigé le parc pendant 26 ans avant d’être limogé sans ménagement lors d’un changement de propriétaire en 2006.Des photos de l’AFP montrent également qu’en mai 2020, quand le parc avait invité la presse pour présenter un bébé dauphin, les bords de son bassin étaient recouverts des mêmes fines algues.Mais les images de TideBreakers, très partagées sur les réseaux sociaux, ont provoqué de vives réactions. Certains salariés du parc ont même reçu des menaces de mort, dénonce la direction.- Hypothétique sanctuaire -Le parc partage cependant l’analyse des ONG sur la nécessité de trouver une solution de toute urgence. Et si les échanges se poursuivent avec le ministère de la Transition écologique, rien n’avance.Contacté par l’AFP, le cabinet de la ministre, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé que les autorités veillaient “à ce que les animaux continuent d’être accueillis dans de bonnes conditions, en attente de leur future destination”, et que le parc était à la recherche “de solutions alternatives” pour la suite.Fermé en raison du désamour du public pour ce modèle de parc et de la loi de 2021 sur le bien-être animal qui interdira à partir de fin 2026 les spectacles de cétacés, sa principale attraction, Marineland souhaitait transférer ses orques dans un autre parc au Japon.Mais le gouvernement s’y est opposé en novembre 2024, exigeant un transfert dans un parc européen, aux normes plus protectrices. Le seul équipé pour des orques se trouve en Espagne à Tenerife, mais mi-avril Madrid a mis son veto, estimant que ces installations “ne répondaient pas aux exigences”, selon l’entourage de Mme Pannier-Runacher.En attendant, plusieurs ONG comme One Voice et Sea Shepherd, inquiètes pour la santé de Wikie et Keijo, alors que deux autres orques du parc sont mortes depuis 18 mois, demandent à pouvoir envoyer des spécialistes à leur chevet et proposent de subvenir à une partie des frais.A plus long terme, la ministre et les ONG plaident pour l’établissement d’un sanctuaire marin, où les orques et les dauphins, eux aussi refusés en Espagne, pourraient être pris en charge en semi-liberté. Tous nés en captivité, ils sont incapables de survivre seuls. Mais aucun site n’est prêt. Et pour Mike Riddel, cette idée de sanctuaire est un fantasme.”Il ne suffit pas de mettre un grillage et de balancer du poisson aux orques deux fois par jour. Il faut des installations pour pouvoir les manipuler quand elles ont besoin de soins, il faut des soigneurs pour leur faire faire de l’exercice tous les jours, des gardiens pour empêcher le public de venir les embêter…”, énumère-t-il.Cela coûterait deux à trois millions d’euros par an, alors que Wikie et Keijo peuvent encore vivre des dizaines d’années… si elles sont bien traitées.

Une vidéo relance la polémique sur le sort des orques du Marineland d’Antibes

Une vidéo montrant les orques et les dauphins du Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes) tourner en rond dans des bassins qui donnent l’impression d’être à l’abandon a relancé cette semaine la polémique sur le sort des cétacés, dans l’impasse depuis le veto espagnol à leur transfert.”Le temps presse !”, a lancé l’ONG TideBreakers, basée au Canada. Alors que le parc a définitivement fermé au public le 5 janvier, les orques Wikie (24 ans) et son fils Keijo (11 ans) “attendent leur sort dans des bassins décrépits” et les douze dauphins “sont laissés à l’abandon dans des bassins infestés d’algues”.Les images tournées début mai à l’aide d’un drone montrent les deux orques et les dauphins seuls dans des bassins aux bords verts d’algues, au milieu des installations vides et saumâtres des autres animaux déjà transférés.Contactée par l’AFP, la direction du parc a assuré que les bassins des orques et des dauphins restaient entretenus avec soin et qu’une cinquantaine de salariés œuvraient encore au bien-être des animaux.Quant aux algues visibles sur les images, il s’agirait d’un phénomène habituel. Des pores d’algues présentes dans l’eau de mer filtrée, qui alimente les bassins, se développeraient chaque printemps, quand l’eau se réchauffe. Elles ne seraient pas nocives pour les animaux et seraient régulièrement retirées par brossage.Une version confirmée à l’AFP par Mike Riddel, qui a dirigé le parc pendant 26 ans avant d’être limogé sans ménagement lors d’un changement de propriétaire en 2006.Des photos de l’AFP montrent également qu’en mai 2020, quand le parc avait invité la presse pour présenter un bébé dauphin, les bords de son bassin étaient recouverts des mêmes fines algues.Mais les images de TideBreakers, très partagées sur les réseaux sociaux, ont provoqué de vives réactions. Certains salariés du parc ont même reçu des menaces de mort, dénonce la direction.- Hypothétique sanctuaire -Le parc partage cependant l’analyse des ONG sur la nécessité de trouver une solution de toute urgence. Et si les échanges se poursuivent avec le ministère de la Transition écologique, rien n’avance.Contacté par l’AFP, le cabinet de la ministre, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé que les autorités veillaient “à ce que les animaux continuent d’être accueillis dans de bonnes conditions, en attente de leur future destination”, et que le parc était à la recherche “de solutions alternatives” pour la suite.Fermé en raison du désamour du public pour ce modèle de parc et de la loi de 2021 sur le bien-être animal qui interdira à partir de fin 2026 les spectacles de cétacés, sa principale attraction, Marineland souhaitait transférer ses orques dans un autre parc au Japon.Mais le gouvernement s’y est opposé en novembre 2024, exigeant un transfert dans un parc européen, aux normes plus protectrices. Le seul équipé pour des orques se trouve en Espagne à Tenerife, mais mi-avril Madrid a mis son veto, estimant que ces installations “ne répondaient pas aux exigences”, selon l’entourage de Mme Pannier-Runacher.En attendant, plusieurs ONG comme One Voice et Sea Shepherd, inquiètes pour la santé de Wikie et Keijo, alors que deux autres orques du parc sont mortes depuis 18 mois, demandent à pouvoir envoyer des spécialistes à leur chevet et proposent de subvenir à une partie des frais.A plus long terme, la ministre et les ONG plaident pour l’établissement d’un sanctuaire marin, où les orques et les dauphins, eux aussi refusés en Espagne, pourraient être pris en charge en semi-liberté. Tous nés en captivité, ils sont incapables de survivre seuls. Mais aucun site n’est prêt. Et pour Mike Riddel, cette idée de sanctuaire est un fantasme.”Il ne suffit pas de mettre un grillage et de balancer du poisson aux orques deux fois par jour. Il faut des installations pour pouvoir les manipuler quand elles ont besoin de soins, il faut des soigneurs pour leur faire faire de l’exercice tous les jours, des gardiens pour empêcher le public de venir les embêter…”, énumère-t-il.Cela coûterait deux à trois millions d’euros par an, alors que Wikie et Keijo peuvent encore vivre des dizaines d’années… si elles sont bien traitées.

Au procès Le Scouarnec, le travail délicat et “informel” des psychologues de France Victimes

Malaises, nausées ou crises de larmes: “Au début, ç’a été très intense”, se souvient l’une des psychologues de l’association France Victimes 56 chargée d’épauler victimes, proches, voire témoins lors du procès à Vannes du pédocriminel Joël Le Scouarnec.Reconnaissables à leurs chasubles bleues, les psychologues suivent les audiences assises au milieu des parties civiles depuis l’ouverture du procès le 24 février et jusqu’à sa fin prévue le 28 mai.L’ancien chirurgien Joël Le Scouarnec est jugé pour violences sexuelles sur 299 patients, la plupart mineurs lors des faits, pendant des décennies.La mission des psychologues a consisté en “de l’accompagnement à l’audience, beaucoup de soutien moral”, explique à l’AFP la responsable opérationnelle de l’association, Carine Duneuf-Jardin.L’accompagnement des parties civiles pendant une procédure pénale fait partie des missions habituelles de France Victimes 56. “Ce qui est exceptionnel, c’est de le faire au quotidien pendant plusieurs mois”, poursuit Carine Duneuf-Jardin. Le tout à effectif et budget constant.Selon les jours, une seule des deux femmes psychologues s’y rend ou elles y vont à deux ou encore accompagnées de bénévoles de l’association. “Nous sommes présentes dès l’ouverture en salle d’audience, en essayant de s’asseoir pour avoir la vue la plus large sur les parties civiles présentes”, décrit l’une d’elles, Alix Vuillefroy.”Au début, ç’a été très intense” avec “des épisodes de dissociation, des malaises, des nausées, des vertiges, des crises de larmes”, rapporte-t-elle.L’association a été “sollicitée à près de 80 reprises les trois premières semaines du procès”, a indiqué la cour d’appel de Rennes, chargée de l’organisation.”Nous sommes vigilantes à ce qu’il n’y ait pas une partie civile qui s’effondre”, ajoute Alix Vuillefroy. Les psychologues peuvent “apporter un verre d’eau, proposer une sortie de la salle dans le couloir pour avoir un petit entretien improvisé”, détaille-t-elle. “C’est beaucoup d’informel.”Depuis l’ouverture du procès, elles ont aussi pris en charge des proches des parties civiles ou des témoins, comme un des fils de Joël Le Scouarnec et sa compagne, lorsque le pédocriminel a avoué à l’audience des abus sexuels sur sa petite-fille.- “Soupape” -“Ce n’est pas une psychothérapie”, mais “un soutien ponctuel”, insiste Alix Vuillefroy.Amélie Lévêque, 43 ans, a bénéficié d’une prise en charge au début du procès, raconte-t-elle à l’AFP. “C’était très difficile car je commençais à ressentir de la peine pour Le Scouarnec”, qui a reconnu l’avoir violée quand elle avait neuf ans. “Je ne savais pas à qui le dire”, confie-t-elle.Elle se tourne alors vers une psychologue de France Victimes 56. “Elle m’a bien aidée, elle m’a expliqué ce qui se passait”, rapporte Amélie Lévêque, qui a été suivie par un psychologue “en pointillé” par le passé, mais pas pendant le procès.”C’était une vraie béquille et une vraie belle rencontre”, souligne-t-elle, les deux femmes ayant pu “papoter” les jours suivants en salle d’audience, le contact se maintenant même par SMS hors tribunal.Les psychologues jouent un rôle de “soupape” pour les parties civiles, alors que “chaque parole peut nous faire exploser” et qu’il peut être délicat d’en parler entre parties civiles, précise Amélie Lévêque. Des victimes “ont pu trouver une oreille attentive à des moments délicats”, par exemple après être passées à la barre, note Me Francesca Satta, avocate de plusieurs d’entre elles.Mais pour Me Marie Grimaud, spécialiste dans le domaine de l’enfance maltraitée, qui représente une quarantaine de parties civiles à Vannes, la prise en charge thérapeutique des victimes doit se penser avant même un procès.”On ne peut pas commencer une thérapie en plein procès car le traumatisme est trop à vif”, estime-t-elle, en signalant que certains de ses clients peuvent mal percevoir la présence des chasubles bleues au tribunal.”Il est trop compliqué de comprendre l’apport d’un psy en plein procès” pour des personnes qui n’ont jamais été suivies, considère l’avocate, qui suggère la mise en place d'”un retour sur expérience avec France Victimes”.

Agenda chargé à Cannes, avec Jennifer Lawrence et Robert Pattinson en vedette

Casse-tête pour les festivaliers: trois films sont en compétition samedi à Cannes, dont le très attendu thriller “Die, My Love” porté par le duo de stars Jennifer Lawrence et Robert Pattinson, auxquels s’ajoute un documentaire de Raoul Peck résonnant avec l’actualité.A noter également pour les nostalgiques, “Marcel et monsieur Pagnol” de Sylvain Chomet (“Les triplettes de Belleville”), biopic animé de Marcel Pagnol en 01h30, autour notamment de ses souvenirs de cinéma, en Séance spéciale.En compétition dans la soirée, le tapis rouge de “Die, My Love” (02h00) de la Britannique Lynne Ramsay (prix du scénario à Cannes en 2017 pour “A Beautiful Day”) devrait être particulièrement scruté, avec en vedette l’Américaine Jennifer Lawrence (Oscar 2013 de la meilleure actrice) et le Britannique Robert Pattinson, qui a entre autres incarné Batman à l’écran.Peu d’éléments ont été partagés sur ce long-métrage, sinon qu’il met en scène “une mère luttant pour rester saine d’esprit alors qu’elle est atteinte de psychose (…) dans une région rurale isolée et oubliée”.Auparavant, deux autres films auront été projetés: “Nouvelle Vague”, film français de l’Américain Richard Linklater et “Renoir” de la Japonaise Chie Hayakawa.- Pas (encore) de favori -Le premier (01h45, en salles en France le 8 octobre) retrace le tournage d'”A bout de souffle” de Jean-Luc Godard, figure phare de la Nouvelle Vague cinématographique française dans les années 1960.Le second (01h56, en salles le 17 septembre) dresse le portrait d’une fille de 11 ans, entre son père hospitalisé et sa mère débordée, dans le Tokyo de l’été 1987.Dans “Orwell: 2+2=5” (01h59), le documentariste haïtien Raoul Peck plonge lui dans les derniers mois de la vie de George Orwell et dans sa dystopie visionnaire “1984”. Publiée en 1949, l’œuvre, qui traite d’un régime autoritaire fondé sur la surveillance de masse, résonne particulièrement à l’aune de l’actualité politique et technologique de 2025.La journée sera également l’occasion d’un premier hommage au Français Marcel Pagnol (1895-1974), écrivain et cinéaste du midi de la France, président en 1955 du jury cannois qui a remis la toute première Palme d’or de l’Histoire.La copie restaurée d’un ses films, “Merlusse” (1935), sera aussi projetée dans la section Cannes Classics, consacrée au cinéma de patrimoine, mercredi.Au total, 22 films sont en compétition pour la Palme d’or, dont six ont été projetés sans qu’un premier favori ne se dégage. Le palmarès du jury présidé par Juliette Binoche, actrice française à l’aura internationale, sera dévoilé le 24 mai.

Les Schtroumpfs envahissent Landerneau pour une nouvelle tentative de record du monde

“On va schtroumpfer le record !” La petite ville de Landerneau (Finistère) va se grimer en bleu, samedi, en espérant enfin battre le record du monde de rassemblement de Schtroumpfs, après deux tentatives manquées en cinq ans.”La, la, la, Schtroumpf, la, la”… La fameuse chanson de Dorothée devrait résonner toute la journée dans les commerces et les rues de la petite ville bretonne (16.000 habitants), où sont attendus des milliers d’hommes et de femmes à bonnet blanc et visage bleu, inspirés par les célèbres lutins du dessinateur belge Peyo.”C’est fédérateur et ça a un côté décalé qui fait du bien par les temps qui courent”, vante le maire (divers droite) Patrick Leclerc, qui se déguisera lui aussi en Schtroumpf, comme lors des deux dernières tentatives de record.”Ça fait vivre et s’amuser les gens: ils rentrent le temps de quelques heures dans un monde imaginaire”, abonde Pascal Soun, président de l’association Pays de Landerneau-Daoulas, organisatrice de l’événement.Actuellement, c’est toujours la petite commune allemande de Lauchringen, à la frontière germano-suisse, qui détient le record mondial du plus grand rassemblement de Schtroumpfs, avec 2.762 participants, le 16 février 2019.Le 7 mars 2020, Landerneau avait pourtant battu ce record en accueillant 3.549 Schtroumpfs. Mais l’exploit n’avait pas été validé par le Livre Guinness, en raison d’un document manquant, selon les organisateurs.Réalisée en pleine épidémie de Covid-19, la tentative de 2020 avait cependant fait du bruit jusqu’au-delà des Alpes, certains médias italiens critiquant une manifestation “irresponsable” alors que la péninsule était déjà confinée.La vidéo du rassemblement avait été vue des centaines de milliers de fois et l’événement, destiné à faire connaître le carnaval de Landerneau, avait dépassé toutes les attentes des organisateurs.Rééditée en mars 2023, la tentative avait de nouveau échoué pour cause, cette fois, de météo exécrable: 231 Schtroumpfs avaient manqué à l’appel. Les Landernéens avaient prévu d’en rester là. Mais la société Paramount, qui produit “Les Schtroumpfs – le film” (sortie le 16 juillet), les a convaincus de réenfiler leurs costumes. La société de production cinématographique a pris en charge la communication et offrira 1.200 places pour une avant-première du film.”Il va faire beau, les feux sont au vert !”, s’enthousiasme le maire, qui a d’ores et déjà pris un arrêté municipal pour interdire aux bars de la ville de vendre des boissons aux Schtroumpfs pendant le comptage du rassemblement.”Il faut que tout le monde soit mobilisé pour le comptage”, assène-t-il.