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Werenoi, meilleur vendeur d’albums en France, meurt brutalement à 31 ans

Champion des ventes d’albums en France depuis deux ans après une ascension fulgurante, le rappeur Werenoi est mort brutalement à l’âge de 31 ans.”Repose en paix mon frère”, a écrit samedi sur le réseau social X son producteur, connu sous le pseudonyme de Babs, confirmant des informations de presse signalant le décès du rappeur à l’hôpital à Paris, après une détérioration soudaine de sa santé.Les causes de la mort n’ont pas été précisées.Pour sa dernière apparition médiatique mardi, dans une vidéo filmée pour la cérémonie des Flammes, des trophées dédiés au rap et ses courants, Werenoi se montrait avec le bras en écharpe.”Je suis dégoûté, j’ai pas pu être là ce soir. Suite à une grosse blessure. Mais c’est que partie remise”, y affirmait-il. Il recevait alors la Flamme Spotify du meilleur album de l’année pour “Pyramide 2”, son troisième disque, sorti en octobre.Werenoi, Jérémy Bana Owona à l’état civil, s’est imposé comme l’artiste ayant vendu le plus d’albums en France en 2023 comme en 2024, selon les chiffres du Syndicat national de l’édition phonographique (Snep).- Discrétion -Si, malgré ce succès immense, il est assez méconnu en dehors des amateurs de rap, c’est qu’il a cultivé une très grande discrétion médiatique.Werenoi a revendiqué un goût pour la modestie, la réserve et le travail, qui lui aurait été inculqué par sa famille camerounaise de Montreuil (Seine-Saint-Denis).Être l’artiste qui vend le mieux, expliquait-il au Parisien en janvier 2024, “c’est quand même une surprise, mais cela veut dire qu’on a fait du bon travail”. “On ne l’a pas fêté. Il faut garder la tête sur les épaules, dans la vie en général. C’est l’éducation que j’ai reçue”, ajoutait-il.”Le succès est arrivé vite, c’est vrai. C’est dû, je pense, à beaucoup de travail. Je passe quasiment ma vie en studio”, confiait-il, alors que son premier titre, “Guadalajara”, était sorti en 2021.Werenoi s’exposait avec une expression neutre et des lunettes de soleil. L’expression de ses émotions était réservée au public de ses concerts.”La scène rap perd l’un de ses talents”, a affirmé dans un communiqué la ministre de la Culture, Rachida Dati, saluant sa “discrétion (…) à l’heure de la surexposition”.- “La rue, la fierté” -“À travers ses textes, Werenoi racontait la rue, la fierté, les douleurs, les espoirs aussi — ceux d’une jeunesse souvent stigmatisée mais qui ne renonce pas. Il portait haut les couleurs de sa ville”, a écrit sur Instagram le maire de Montreuil, Patrice Bessac.Ne s’étant jamais éloigné de cette ville, il avait évoqué dans le journal municipal ses influences à l’occasion du Festival des cultures urbaines 2024. “Je me suis inspiré du rap français en général. C’est une passion pour moi depuis que je suis tout jeune”, disait-il, citant ses débuts sur une scène libre, Café la Pêche.La critique saluait son talent, entre rap agressif et mélodies entraînantes, pour les airs accrocheurs et le soin accordé à chaque chanson.”Un récital à la hauteur des espérances: à la fois bourré de spleen, de productions ultra-efficaces (par Barbe Noire ou Noxious) et de mélodies scotchées dans le cerveau”, écrivait la Fnac à l’occasion de son quatrième album, “Diamant noir”, paru en avril.Pour RFI, son succès venait d’une capacité hors norme à satisfaire les goûts d’un vaste public dans le rap, pour devenir une “véritable machine à hit”. “Rien de révolutionnaire. Il reprend à sa manière les codes actuels, entrecoupant ses refrains mélodieux et entêtants de couplets nonchalants, sur des beats très bien produits”, estimait la radio.Parmi les hommages des autres rappeurs, SCH a publié une photo de Werenoi sur Instagram, avec pour seul commentaire une colombe.

Cannes: un homme “gravement blessé” sur la Croisette par la chute d’un palmier

Un homme marchant sur la Croisette à Cannes a été blessé par la chute d’un palmier balayé par un coup de vent samedi matin alors que le festival de cinéma battait son plein, ont constaté des journalistes de l’AFP.L’homme est “gravement blessé” selon les pompiers, contactés par l’AFP, qui n’ont pas donné d’indication sur son pronostic vital.L’accident a eu lieu en plein Festival de Cannes, qui a débuté mardi, alors que festivaliers et professionnels du cinéma se pressent sur la Croisette, le long de la plage, où sont installés de nombreux bars et restaurants éphémères.”J’étais assise, (…) il y a eu un épouvantable coup de vent, (…) j’ai entendu crier, je me suis retournée et le palmier a été déraciné — un palmier, je dirais, en mauvais état”, a témoigné Marthy Fink, festivalière luxembourgeoise habitant à Lyon. “Il a poussé par terre la personne, qui était gravement atteinte”, a-t-elle poursuivi.”Il y avait foule, il y avait des gens qui descendaient et remontaient la Croisette et c’était quelqu’un qui était visiblement pressé parce qu’il est passé devant moi pour se faufiler un petit passage”, a ajouté Mme Fink, visiblement secouée par l’accident.dac-vxm-mg-agu/pel/vk

La France se dote d’un mémorial aux victimes homosexuelles de la déportation

Un mémorial en hommage aux victimes homosexuelles de la déportation et aux victimes LGBT+ “à travers l’Histoire” a été inauguré samedi à Paris à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les LGBTphobies.”Reconnaître, c’est dire +cela s’est produit+ et dire +nous ne voulons pas que cela se reproduise+”, a déclaré la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo lors de l’inauguration. “Il y a l’obligation de lutter contre la négation ou l’atténuation.”Ce travail est d’autant plus “fort qu’il “y a aujourd’hui des vents contraires, puissants, extrêmement dangereux qui voudraient nier cette diversité-là”, a-t-elle ajouté. Conçu par l’artiste Jean-Luc Verna, le mémorial – une immense étoile noire en acier de plus de trois tonnes – a été installé dans les jardins du port de l’Arsenal près de la place de la Bastille.”La face noire de l’étoile ce sont les corps qui ont été calcinés, c’est le deuil, c’est aussi une ombre qui nous dit que les choses peuvent arriver de nouveau”, a expliqué l’artiste. “Et l’autre face, le miroir, c’est le présent, avec les couleurs du temps qui passe et le ciel de Paris qui change aussi vite que l’opinion publique peut se retourner”. Contrairement à Sydney, Barcelone ou Amsterdam, le choix d’un monument en forme de triangle rose – symbole cousu par les nazis sur les uniformes des détenus homosexuels dans les camps – n’a pas été retenu dans un souci d’inclure les victimes actuelles. “C’est important que ce mémorial ne soit pas un simple hommage symbolique mais un outil de transmission, un acte de reconnaissance publique et un espace de questionnement sur les discriminations passées mais aussi sur celles qui perdurent aujourd’hui”, a insisté le président de l’association “Les Oublié.es de la mémoire”, Jean-Baptiste Trieu. Cet espace doit nous “rappeler que les droits ne sont jamais définitivement acquis, que les haines savent se réinventer et que notre responsabilité est de rester debout ensemble.”Selon les estimations, entre 5.000 et 15.000 personnes ont été déportées à l’échelle européenne par le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale en raison de leur homosexualité. Pour la France, les chiffres des associations et des historiens varient entre une soixantaine et 200 personnes homosexuelles déportées. L’inauguration de ce mémorial constitue la dernière étape en date dans le processus de reconnaissance de ce pan de l’Histoire pendant longtemps méconnu ou passé sous silence avant les prises de parole officielles de Lionel Jospin, alors Premier ministre, en 2001, puis du président Jacques Chirac en 2005.  

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Sur une plage en Israël, le face-à-face dangereux entre requins et humains

Avec son sable doré et ses eaux bleues, la plage de Hadera, dans le centre d’Israël, ressemble à n’importe quelle autre plage méditerranéenne, mais à y regarder de plus près, quelque chose d’inhabituel émerge des vagues: des ailerons de requins.Glissant élégamment dans les flots, les squales viennent habituellement dans cette zone de novembre à mai, attirés par les rejets d’eau chaude d’une centrale électrique voisine.De quoi créer une cohabitation riche en adrénaline entre des prédateurs toujours plus audacieux et des humains toujours plus curieux, voire imprudents.Fait sans précédent, un homme qui s’était approché d’un peu trop près a été mortellement attaqué en avril sous les cris d’effroi de badauds sur la plage.Il ne restait plus que ses os, ont déclaré des secouristes à l’AFP.Baigneurs, autorités, spécialistes de l’environnement et experts des requins s’interrogent: comment un tel drame a-t-il pu se produire? Et que faire pour éviter qu’il ne se répète?”Les requins sont inoffensifs et n’attaquent jamais en temps normal, sauf s’ils se sentent menacés ou si quelqu’un empiète sur leur territoire”, explique à l’AFP Irene Nurit Cohn, membre de l’unité de plongée de l’organisation de secours Zaka.”Je plonge depuis 1982, j’ai vu beaucoup de requins dans ma vie. C’est une expérience magnifique et impressionnante (…) mais ils ne sont pas dangereux”, ajoute-t-elle.La plongeuse a participé aux recherches lancées pour retrouver Barak Tzach, père de quatre enfants âgé de 45 ans, tué dans l’attaque en avril.Ce sont les humains qui “ne se comportent pas comme ils le devraient” envers les requins, estime-t-elle.”Les gens les touchaient, les dérangeaient”, a-t-elle expliqué, ajoutant que la médiatisation récente sur la présence des squales avait attiré encore plus de curieux.- Respecter l’océan -Immédiatement après cet épisode, les autorités locales ont érigé des clôtures métalliques avec des panneaux “danger” et bloqué la route d’accès à la réserve naturelle adjacente avec une barrière en béton.Mais deux semaines plus tard, tout a été retiré, et la vie a repris son cours.Einav et Carmel, deux adolescentes, disent être venues spécialement pour voir les requins.Ce “sont mes animaux préférés, donc je voulais vraiment les voir, mais nous n’irons pas dans l’eau”, confie Carmel.Matan Ben David, instructeur de chasse sous-marine et de plongée, continue quant à lui d’y entrer, mais insiste sur le respect des règles.”Les requins font partie de la nature, quelque chose que nous devons respecter. Nous devons respecter l’océan, nous ne sommes que des visiteurs ici”, dit-il, déplorant avoir vu des gens entourer les requins pour les prendre en photo.Ce “sont des animaux incroyables, très majestueux, mais ce sont des super-prédateurs”, ajoute-t-il.- “Conflit d’espace” -Comme toutes les plages non surveillées en Israël, celle où s’est produite l’attaque mortelle était interdite à la baignade – une interdiction largement bafouée.Leigh Livine, chercheuse spécialisée dans les requins, étudie depuis quatre ans cette zone où affluent requins gris et requins sombres.Selon elle, les recherches ont montré initialement que “les requins évitaient les conflits directs avec les humains”.Mais, ajoute-t-elle, “il y a une zone très, très restreinte où ce conflit entre les humains et la faune devient vraiment apparent à certaines périodes de l’année”.En Israël, la saison des bains de mer commence habituellement en juin, mais avec le réchauffement climatique, où à la faveur de vagues de chaleur, les baigneurs se jettent à l’eau toujours plus tôt chaque année, quitte à tomber nez à nez avec un de ces prédateurs des mers.Leigh Livine se dit aussi étonnée “qu’un tel drame [l’attaque d’avril, NDLR] ne soit pas survenu plus tôt”.”Cela se résume souvent à un conflit d’espace: ressources alimentaires ou de territoire. Et nous avons vu des humains harceler les requins, les provoquer vraiment”, dit-elle.”Les requins s’habituent à la présence humaine, mais c’est leur habitat. Il est essentiel de leur témoigner le respect qu’ils méritent chez eux”.

La politique de la ville “ne peut se substituer aux autres politiques nationales”, selon un expert

La politique de la ville, lancée à la fin des années 1970 pour répondre aux dysfonctionnements urbains des grands ensembles et à la paupérisation de leurs habitants, “ne peut se substituer aux autres politiques nationales”, observe Michel Didier, président du Comité d’histoire de la politique de la ville.Créé en 2022, le comité ambitionne de raconter les cinquante ans d’une politique méconnue et régulièrement accusée d’être trop dispendieuse ou inefficace, et d’en parler autrement qu’à travers des programmes, des lignes de crédit et des émeutes.”Il faut sortir des fausses représentations selon lesquelles on ne s’occupe pas des quartiers ou on y injecte des milliards en pure perte”, explique Michel Didier dans un entretien à l’AFP. En 1977, les opérations “Habitat et vie sociale” menées dans une centaine de quartiers de HLM dégradés sont considérées comme un des actes fondateurs de cette politique.Une réponse à la détérioration des tours et barres d’immeubles érigées à la hâte après guerre dans un contexte de forte pénurie de logements et de bidonvilles.”On expérimente les principes fondamentaux de cette politique, à savoir le fait d’agir en partenariat avec les maires, de faire travailler ensemble plusieurs ministères, tant sur l’amélioration de l’habitat que sur l’action sociale, et on consulte les habitants”, poursuit l’ex-conseiller à l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT).Au même moment, les premiers habitants des grands ensembles commencent à s’installer en pavillon et sont remplacés par des populations plus pauvres et immigrées, elles-mêmes frappées par la crise économique et la désindustrialisation.”On se retrouve avec un problème social important et un problème urbain puisque ces quartiers périphériques n’étaient pas reliés à la ville”, rappelle-t-il.Très médiatisées, les émeutes des banlieues lyonnaises de 1981 entraînent selon lui “une élévation de la réponse publique”, et le rapport du maire de Grenoble Hubert Dubedout introduit l’idée d’une discrimination positive envers les territoires qui cumulent les handicaps (chômage, logement, délinquance), en leur attribuant plus de moyens. Parallèlement, les lois de décentralisation renforcent le pouvoir des maires qui n’avaient pas les moyens d’agir sur leur territoire en matière de logement ou d’aménagement.- Désenclavement -La politique de la ville se structure avec la nomination en 1990 du premier ministre de la ville, le socialiste Michel Delebarre, puis la création des zones urbaines sensibles (ZUS) en 1996.Devenus QPV pour “quartiers prioritaires de la politique de la ville”, ces territoires cibles ont plus que doublé en 2025, avec 1.609 quartiers et six millions d’habitants. Selon l’ANCT, le taux de pauvreté y atteint aujourd’hui 44,3%, contre 14,9% à l’échelle nationale, et la part de familles monoparentales est de 32,8% contre 16,3%.”Aujourd’hui, ces quartiers jouent encore un rôle de sas”, observe Michel Didier. “Les statistiques peuvent laisser penser que la situation n’a pas changé alors qu’on ne parle pas des mêmes gens”, poursuit-il, en rappelant que les moins pauvres laissent inexorablement place à des populations plus pauvres.En 2004, la création de l’agence Anru, dédiée à la transformation des quartiers avec ses spectaculaires opérations de démolition-reconstruction, constitue selon lui “un basculement”. “On a mis des moyens considérables dans la rénovation urbaine”, le désenclavement géographique ainsi que la création d’espaces et d’équipements publics. Vingt ans après, ces opérations ont selon lui autant “changé l’image des quartiers aux yeux de leurs habitants” que “le regard sur ces quartiers”.Conçue comme une politique de rattrapage et de développement, la politique de la ville a néanmoins échoué à changer la situation sociale des quartiers, reconnaît l’expert, même si “on ne peut pas lui faire porter la responsabilité de ce qui relève des politiques publiques”.”Elle intervient avec des moyens limités qui ne peuvent pas se substituer aux autres politiques nationales d’emploi et de lutte contre les discriminations, d’intégration, d’éducation, de sécurité ou de santé”, analyse-t-il.”C’est une limite évidente puisque l’essentiel des moyens a été mis sur l’urbain et non sur le volet social”, résume-t-il, rappelant aussi certaines orientations politiques comme le transfert en 2004 du pilotage de la prévention de la délinquance au ministère de l’Intérieur, ce qui n’a, selon lui, “guère permis de développer les relations entre la police et la population”.Michel Didier pointe également le “rôle des médias”, qui, “en ne parlant de ces quartiers qu’au moment des émeutes donnent le sentiment que les politiques publiques ne servent à rien”.

Dans le cirque de Mafate, à La Réunion, le cyclone et le chikungunya plombent le tourisme

Dans les montagnes escarpées du cirque de Mafate, sur l’île de La Réunion, les gîtes isolés souffrent d’une baisse de fréquentation. Le passage en février du cyclone Garance, qui a provoqué la fermeture de plusieurs sentiers de randonnée, puis l’épidémie de chikungunya ont fait fuir les touristes.Au milieu des montagnes de Mafate, sur les sentiers sinueux situés à plusieurs heures de marche de la première route, les randonneurs se font plus rares en cette période, habituellement prisée des touristes.”On ne voit personne, regrette Mireille Timon, la tenancière du gîte Le Jacquier, dans l’îlet paisible des Lataniers. Les gens réservent puis annulent. On a au moins trois fois moins de monde que d’habitude. Ça fait depuis le cyclone qu’on n’a pas travaillé.” Plusieurs sentiers pour rejoindre le cirque de Mafate ont été rendus inaccessibles par le phénomène climatique Garance qui a touché cette île de l’océan Indien le 28 février. Dans la foulée, l’épidémie de chikungunya a explosé en mars, faisant fuir durablement les touristes. Dans le village voisin d’Aurère, qui compte 90 habitants, les dortoirs en bois de Marie-Annick Boyer peinent ainsi à se remplir depuis plusieurs semaines. “L’année dernière, déjà, il a fallu attendre plusieurs mois après le cyclone Belal, pour que les sentiers rouvrent, s’agace-t-elle. On se sent délaissés.”Les guides de randonnée souffrent aussi. “Nous avons perdu 80% de notre chiffre d’affaires sur les mois d’avril, mai et juin, souligne Frédéric Bord, à la tête de l’agence de voyage Réunion Randonnée, qui travaille avec des tour-operators spécialisés dans les treks et les circuits de randonnée. Les réservations se font au moins un mois à l’avance. “On sait que les semaines qui arrivent resteront calmes”, poursuit-il. Si ses circuits s’adaptent en fonction des sentiers fermés depuis Garance, l’épidémie de chikungunya engendre de fait “des annulations en cascade”. – Impact à long terme? -“Les visiteurs qui viennent de l’Hexagone ont peur d’attraper la maladie (transmise par les moustiques) et ont vu qu’il y avait un problème avec le vaccin”, résume le gérant.”Après la baisse d’activité liée au cyclone, ça commence à faire beaucoup pour les petites entreprises qui n’ont que peu de trésorerie”, s’inquiète Agnès Lavaud, chargée de mission du Syndicat des professionnels des activités de loisirs à La Réunion, qui craint que la baisse de fréquentation perdure. Car les annulations concernent déjà les mois de juin et juillet. “A ce moment-là, l’épidémie sera terminée” pourtant, espère la professionnelle. Lors de la précédente épidémie, en 2005-2006, qui avait touché un Réunionnais sur trois, le chikungunya avait eu un impact sur le tourisme sur le long terme. “Le secteur a souffert pendant 24 à 36 mois, alors que la maladie ne circulait plus”, rappelle Didier Fauchard, président du Medef de La Réunion, qui craint un scénario similaire 20 ans après.De leur côté, les vingt ouvriers forestiers de l’Office national des forêts (ONF), chargés d’entretenir et de libérer l’accès des sentiers, sont à pied d’œuvre pour rouvrir le plus de chemins possibles. “Environ 20% des sentiers sont encore fermés au sein du cirque de Mafate”, précise Rodrigue Doré, responsable de l’unité territoriale de Mafate au sein de l’ONF. Des axes ayant souvent subi de lourds dégâts et pour lesquels l’établissement public, financé par le conseil départemental, attend que des fonds soient débloqués afin de pouvoir entamer des travaux. “Dans certains secteurs, il y a eu des glissements de terrain, des chutes de bloc, des marches ont été détruites et des passages à gué emportés par les eaux. On estime que le montant des travaux est au moins de 100.000 euros et on attend une enveloppe du Département pour pouvoir démarrer”, poursuit M. Doré.Au sein du gîte le Jacquier, dans le village des Lataniers, à Mafate, Mireille Timon prend son mal en patience. “On espère au moins que les sentiers rouvrent pour cet été et que les moustiques nous laissent tranquilles”, lance-t-elle. 

Une vidéo relance la polémique sur le sort des orques du Marineland d’Antibes

Une vidéo montrant les orques et les dauphins du Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes) tourner en rond dans des bassins qui donnent l’impression d’être à l’abandon a relancé cette semaine la polémique sur le sort des cétacés, dans l’impasse depuis le veto espagnol à leur transfert.”Le temps presse !”, a lancé l’ONG TideBreakers, basée au Canada. Alors que le parc a définitivement fermé au public le 5 janvier, les orques Wikie (24 ans) et son fils Keijo (11 ans) “attendent leur sort dans des bassins décrépits” et les douze dauphins “sont laissés à l’abandon dans des bassins infestés d’algues”.Les images tournées début mai à l’aide d’un drone montrent les deux orques et les dauphins seuls dans des bassins aux bords verts d’algues, au milieu des installations vides et saumâtres des autres animaux déjà transférés.Contactée par l’AFP, la direction du parc a assuré que les bassins des orques et des dauphins restaient entretenus avec soin et qu’une cinquantaine de salariés œuvraient encore au bien-être des animaux.Quant aux algues visibles sur les images, il s’agirait d’un phénomène habituel. Des pores d’algues présentes dans l’eau de mer filtrée, qui alimente les bassins, se développeraient chaque printemps, quand l’eau se réchauffe. Elles ne seraient pas nocives pour les animaux et seraient régulièrement retirées par brossage.Une version confirmée à l’AFP par Mike Riddel, qui a dirigé le parc pendant 26 ans avant d’être limogé sans ménagement lors d’un changement de propriétaire en 2006.Des photos de l’AFP montrent également qu’en mai 2020, quand le parc avait invité la presse pour présenter un bébé dauphin, les bords de son bassin étaient recouverts des mêmes fines algues.Mais les images de TideBreakers, très partagées sur les réseaux sociaux, ont provoqué de vives réactions. Certains salariés du parc ont même reçu des menaces de mort, dénonce la direction.- Hypothétique sanctuaire -Le parc partage cependant l’analyse des ONG sur la nécessité de trouver une solution de toute urgence. Et si les échanges se poursuivent avec le ministère de la Transition écologique, rien n’avance.Contacté par l’AFP, le cabinet de la ministre, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé que les autorités veillaient “à ce que les animaux continuent d’être accueillis dans de bonnes conditions, en attente de leur future destination”, et que le parc était à la recherche “de solutions alternatives” pour la suite.Fermé en raison du désamour du public pour ce modèle de parc et de la loi de 2021 sur le bien-être animal qui interdira à partir de fin 2026 les spectacles de cétacés, sa principale attraction, Marineland souhaitait transférer ses orques dans un autre parc au Japon.Mais le gouvernement s’y est opposé en novembre 2024, exigeant un transfert dans un parc européen, aux normes plus protectrices. Le seul équipé pour des orques se trouve en Espagne à Tenerife, mais mi-avril Madrid a mis son veto, estimant que ces installations “ne répondaient pas aux exigences”, selon l’entourage de Mme Pannier-Runacher.En attendant, plusieurs ONG comme One Voice et Sea Shepherd, inquiètes pour la santé de Wikie et Keijo, alors que deux autres orques du parc sont mortes depuis 18 mois, demandent à pouvoir envoyer des spécialistes à leur chevet et proposent de subvenir à une partie des frais.A plus long terme, la ministre et les ONG plaident pour l’établissement d’un sanctuaire marin, où les orques et les dauphins, eux aussi refusés en Espagne, pourraient être pris en charge en semi-liberté. Tous nés en captivité, ils sont incapables de survivre seuls. Mais aucun site n’est prêt. Et pour Mike Riddel, cette idée de sanctuaire est un fantasme.”Il ne suffit pas de mettre un grillage et de balancer du poisson aux orques deux fois par jour. Il faut des installations pour pouvoir les manipuler quand elles ont besoin de soins, il faut des soigneurs pour leur faire faire de l’exercice tous les jours, des gardiens pour empêcher le public de venir les embêter…”, énumère-t-il.Cela coûterait deux à trois millions d’euros par an, alors que Wikie et Keijo peuvent encore vivre des dizaines d’années… si elles sont bien traitées.

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Une vidéo relance la polémique sur le sort des orques du Marineland d’Antibes

Une vidéo montrant les orques et les dauphins du Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes) tourner en rond dans des bassins qui donnent l’impression d’être à l’abandon a relancé cette semaine la polémique sur le sort des cétacés, dans l’impasse depuis le veto espagnol à leur transfert.”Le temps presse !”, a lancé l’ONG TideBreakers, basée au Canada. Alors que le parc a définitivement fermé au public le 5 janvier, les orques Wikie (24 ans) et son fils Keijo (11 ans) “attendent leur sort dans des bassins décrépits” et les douze dauphins “sont laissés à l’abandon dans des bassins infestés d’algues”.Les images tournées début mai à l’aide d’un drone montrent les deux orques et les dauphins seuls dans des bassins aux bords verts d’algues, au milieu des installations vides et saumâtres des autres animaux déjà transférés.Contactée par l’AFP, la direction du parc a assuré que les bassins des orques et des dauphins restaient entretenus avec soin et qu’une cinquantaine de salariés œuvraient encore au bien-être des animaux.Quant aux algues visibles sur les images, il s’agirait d’un phénomène habituel. Des pores d’algues présentes dans l’eau de mer filtrée, qui alimente les bassins, se développeraient chaque printemps, quand l’eau se réchauffe. Elles ne seraient pas nocives pour les animaux et seraient régulièrement retirées par brossage.Une version confirmée à l’AFP par Mike Riddel, qui a dirigé le parc pendant 26 ans avant d’être limogé sans ménagement lors d’un changement de propriétaire en 2006.Des photos de l’AFP montrent également qu’en mai 2020, quand le parc avait invité la presse pour présenter un bébé dauphin, les bords de son bassin étaient recouverts des mêmes fines algues.Mais les images de TideBreakers, très partagées sur les réseaux sociaux, ont provoqué de vives réactions. Certains salariés du parc ont même reçu des menaces de mort, dénonce la direction.- Hypothétique sanctuaire -Le parc partage cependant l’analyse des ONG sur la nécessité de trouver une solution de toute urgence. Et si les échanges se poursuivent avec le ministère de la Transition écologique, rien n’avance.Contacté par l’AFP, le cabinet de la ministre, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé que les autorités veillaient “à ce que les animaux continuent d’être accueillis dans de bonnes conditions, en attente de leur future destination”, et que le parc était à la recherche “de solutions alternatives” pour la suite.Fermé en raison du désamour du public pour ce modèle de parc et de la loi de 2021 sur le bien-être animal qui interdira à partir de fin 2026 les spectacles de cétacés, sa principale attraction, Marineland souhaitait transférer ses orques dans un autre parc au Japon.Mais le gouvernement s’y est opposé en novembre 2024, exigeant un transfert dans un parc européen, aux normes plus protectrices. Le seul équipé pour des orques se trouve en Espagne à Tenerife, mais mi-avril Madrid a mis son veto, estimant que ces installations “ne répondaient pas aux exigences”, selon l’entourage de Mme Pannier-Runacher.En attendant, plusieurs ONG comme One Voice et Sea Shepherd, inquiètes pour la santé de Wikie et Keijo, alors que deux autres orques du parc sont mortes depuis 18 mois, demandent à pouvoir envoyer des spécialistes à leur chevet et proposent de subvenir à une partie des frais.A plus long terme, la ministre et les ONG plaident pour l’établissement d’un sanctuaire marin, où les orques et les dauphins, eux aussi refusés en Espagne, pourraient être pris en charge en semi-liberté. Tous nés en captivité, ils sont incapables de survivre seuls. Mais aucun site n’est prêt. Et pour Mike Riddel, cette idée de sanctuaire est un fantasme.”Il ne suffit pas de mettre un grillage et de balancer du poisson aux orques deux fois par jour. Il faut des installations pour pouvoir les manipuler quand elles ont besoin de soins, il faut des soigneurs pour leur faire faire de l’exercice tous les jours, des gardiens pour empêcher le public de venir les embêter…”, énumère-t-il.Cela coûterait deux à trois millions d’euros par an, alors que Wikie et Keijo peuvent encore vivre des dizaines d’années… si elles sont bien traitées.

Au procès Le Scouarnec, le travail délicat et “informel” des psychologues de France Victimes

Malaises, nausées ou crises de larmes: “Au début, ç’a été très intense”, se souvient l’une des psychologues de l’association France Victimes 56 chargée d’épauler victimes, proches, voire témoins lors du procès à Vannes du pédocriminel Joël Le Scouarnec.Reconnaissables à leurs chasubles bleues, les psychologues suivent les audiences assises au milieu des parties civiles depuis l’ouverture du procès le 24 février et jusqu’à sa fin prévue le 28 mai.L’ancien chirurgien Joël Le Scouarnec est jugé pour violences sexuelles sur 299 patients, la plupart mineurs lors des faits, pendant des décennies.La mission des psychologues a consisté en “de l’accompagnement à l’audience, beaucoup de soutien moral”, explique à l’AFP la responsable opérationnelle de l’association, Carine Duneuf-Jardin.L’accompagnement des parties civiles pendant une procédure pénale fait partie des missions habituelles de France Victimes 56. “Ce qui est exceptionnel, c’est de le faire au quotidien pendant plusieurs mois”, poursuit Carine Duneuf-Jardin. Le tout à effectif et budget constant.Selon les jours, une seule des deux femmes psychologues s’y rend ou elles y vont à deux ou encore accompagnées de bénévoles de l’association. “Nous sommes présentes dès l’ouverture en salle d’audience, en essayant de s’asseoir pour avoir la vue la plus large sur les parties civiles présentes”, décrit l’une d’elles, Alix Vuillefroy.”Au début, ç’a été très intense” avec “des épisodes de dissociation, des malaises, des nausées, des vertiges, des crises de larmes”, rapporte-t-elle.L’association a été “sollicitée à près de 80 reprises les trois premières semaines du procès”, a indiqué la cour d’appel de Rennes, chargée de l’organisation.”Nous sommes vigilantes à ce qu’il n’y ait pas une partie civile qui s’effondre”, ajoute Alix Vuillefroy. Les psychologues peuvent “apporter un verre d’eau, proposer une sortie de la salle dans le couloir pour avoir un petit entretien improvisé”, détaille-t-elle. “C’est beaucoup d’informel.”Depuis l’ouverture du procès, elles ont aussi pris en charge des proches des parties civiles ou des témoins, comme un des fils de Joël Le Scouarnec et sa compagne, lorsque le pédocriminel a avoué à l’audience des abus sexuels sur sa petite-fille.- “Soupape” -“Ce n’est pas une psychothérapie”, mais “un soutien ponctuel”, insiste Alix Vuillefroy.Amélie Lévêque, 43 ans, a bénéficié d’une prise en charge au début du procès, raconte-t-elle à l’AFP. “C’était très difficile car je commençais à ressentir de la peine pour Le Scouarnec”, qui a reconnu l’avoir violée quand elle avait neuf ans. “Je ne savais pas à qui le dire”, confie-t-elle.Elle se tourne alors vers une psychologue de France Victimes 56. “Elle m’a bien aidée, elle m’a expliqué ce qui se passait”, rapporte Amélie Lévêque, qui a été suivie par un psychologue “en pointillé” par le passé, mais pas pendant le procès.”C’était une vraie béquille et une vraie belle rencontre”, souligne-t-elle, les deux femmes ayant pu “papoter” les jours suivants en salle d’audience, le contact se maintenant même par SMS hors tribunal.Les psychologues jouent un rôle de “soupape” pour les parties civiles, alors que “chaque parole peut nous faire exploser” et qu’il peut être délicat d’en parler entre parties civiles, précise Amélie Lévêque. Des victimes “ont pu trouver une oreille attentive à des moments délicats”, par exemple après être passées à la barre, note Me Francesca Satta, avocate de plusieurs d’entre elles.Mais pour Me Marie Grimaud, spécialiste dans le domaine de l’enfance maltraitée, qui représente une quarantaine de parties civiles à Vannes, la prise en charge thérapeutique des victimes doit se penser avant même un procès.”On ne peut pas commencer une thérapie en plein procès car le traumatisme est trop à vif”, estime-t-elle, en signalant que certains de ses clients peuvent mal percevoir la présence des chasubles bleues au tribunal.”Il est trop compliqué de comprendre l’apport d’un psy en plein procès” pour des personnes qui n’ont jamais été suivies, considère l’avocate, qui suggère la mise en place d'”un retour sur expérience avec France Victimes”.

Agenda chargé à Cannes, avec Jennifer Lawrence et Robert Pattinson en vedette

Casse-tête pour les festivaliers: trois films sont en compétition samedi à Cannes, dont le très attendu thriller “Die, My Love” porté par le duo de stars Jennifer Lawrence et Robert Pattinson, auxquels s’ajoute un documentaire de Raoul Peck résonnant avec l’actualité.A noter également pour les nostalgiques, “Marcel et monsieur Pagnol” de Sylvain Chomet (“Les triplettes de Belleville”), biopic animé de Marcel Pagnol en 01h30, autour notamment de ses souvenirs de cinéma, en Séance spéciale.En compétition dans la soirée, le tapis rouge de “Die, My Love” (02h00) de la Britannique Lynne Ramsay (prix du scénario à Cannes en 2017 pour “A Beautiful Day”) devrait être particulièrement scruté, avec en vedette l’Américaine Jennifer Lawrence (Oscar 2013 de la meilleure actrice) et le Britannique Robert Pattinson, qui a entre autres incarné Batman à l’écran.Peu d’éléments ont été partagés sur ce long-métrage, sinon qu’il met en scène “une mère luttant pour rester saine d’esprit alors qu’elle est atteinte de psychose (…) dans une région rurale isolée et oubliée”.Auparavant, deux autres films auront été projetés: “Nouvelle Vague”, film français de l’Américain Richard Linklater et “Renoir” de la Japonaise Chie Hayakawa.- Pas (encore) de favori -Le premier (01h45, en salles en France le 8 octobre) retrace le tournage d'”A bout de souffle” de Jean-Luc Godard, figure phare de la Nouvelle Vague cinématographique française dans les années 1960.Le second (01h56, en salles le 17 septembre) dresse le portrait d’une fille de 11 ans, entre son père hospitalisé et sa mère débordée, dans le Tokyo de l’été 1987.Dans “Orwell: 2+2=5” (01h59), le documentariste haïtien Raoul Peck plonge lui dans les derniers mois de la vie de George Orwell et dans sa dystopie visionnaire “1984”. Publiée en 1949, l’œuvre, qui traite d’un régime autoritaire fondé sur la surveillance de masse, résonne particulièrement à l’aune de l’actualité politique et technologique de 2025.La journée sera également l’occasion d’un premier hommage au Français Marcel Pagnol (1895-1974), écrivain et cinéaste du midi de la France, président en 1955 du jury cannois qui a remis la toute première Palme d’or de l’Histoire.La copie restaurée d’un ses films, “Merlusse” (1935), sera aussi projetée dans la section Cannes Classics, consacrée au cinéma de patrimoine, mercredi.Au total, 22 films sont en compétition pour la Palme d’or, dont six ont été projetés sans qu’un premier favori ne se dégage. Le palmarès du jury présidé par Juliette Binoche, actrice française à l’aura internationale, sera dévoilé le 24 mai.