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La tempête Benjamin balaie la France, quelques blessés légers

Les rafales de vent ont dépassé 100 km/h sur une bonne partie de la France jeudi matin en raison de la tempête automnale Benjamin, qui a fait pour l’heure des dégâts limités et cinq blessés légers en Gironde et Charente-Maritime.Météo-France, qui maintient 18 départements en vigilance orange, a relevé des pointes à 116 km/h à Sainte-Marie-des-Monts (Manche), 119 km/h à Vernines (Puy-de-Dôme), 120 à 130 km/h à Biscarosse (Landes) et Ciboure (Pyrénées-Atlantiques), 132 km/h au Cap-Ferret (Gironde) et 142 km/h à Saint-Clément-des-Baleines sur l’île de Ré (Charente-Maritime).À Royan, trois personnes ont été légèrement blessées par la chute d’un arbre sur leur véhicule, selon la préfecture de Charente-Maritime, ces blessés “extrêmement légers” n’ayant pas été hospitalisés.Un conducteur de bus a également été légèrement blessé à la suite d’une chute d’arbre, de même qu’une sapeur-pompier en intervention en Gironde, où la tempête a fait “peu de dégâts matériels et humains”, a précisé la préfecture girondine.Selon Enedis, plus de 140.000 foyers étaient privés d’électricité vers 11h30 sur l’ensemble de la France, principalement en Nouvelle-Aquitaine (40.000 foyers), Auvergne-Rhône-Alpes (35.000 foyers), Bourgogne-France-Comté (15.000) et Occitanie (15.000).Quinze départements restent en vigilance orange pour les vents violents jusqu’à jeudi soir: Nord, Pas-de-Calais, Somme, Vendée, Deux-Sèvres, Charente-Maritime, Charente, Gironde, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Aude, Pyrénées-Orientales, Alpes-Maritimes et les deux départements de Corse. L’alerte vent a été levée pour la Seine-Maritime et la Manche.Des rafales sont attendues autour de 160 à 170 km/h sur le Cap Corse dans l’après-midi.- “Très fortes vagues” -Cet épisode venteux doit s’achever la nuit prochaine, selon Météo France.Sur les côtes atlantiques et dans la Manche, ces vents forts engendrent “de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer”, avait prévenu l’institut. Toutefois, seule la Seine-Maritime reste en vigilance orange vagues-submersion.À Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), la mairie a appelé la population “à une grande prudence face au danger de cette forte houle”, dont le pic est attendu dans l’après-midi.De gros sacs remplis de sable ont été mis en place sur la grande plage de la ville pour contenir le déferlement des vagues et protéger les bâtiments.Les accès à plusieurs plages d’Anglet, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye dans ce même département ont été interdits.Enfin, la Corrèze et le Cantal sont en vigilance orange pluie-inondation.Face aux intempéries, la SNCF a annoncé que la circulation des trains TER serait suspendue sur certaines lignes jeudi et les vitesses de circulation réduites sur d’autres, même si les trains à grande vitesse circuleront.À Bordeaux, les jardins et cimetières ont été fermés par la ville et l’ouverture de la fête foraine du centre-ville repoussée à l’après-midi.L’Office national des forêts a déconseillé toute promenade durant l’épisode face au risque de chutes d’arbres et de branches.

L’Assemblée intègre le non-consentement à la définition pénale du viol, adoption définitive en vue

“Passer de la culture du viol à la culture du consentement”: l’Assemblée nationale a largement voté jeudi en faveur d’un texte de compromis intégrant la notion de non-consentement à la définition pénale du viol, avant une adoption définitive attendue au Sénat la semaine prochaine.Après plusieurs discours de députées très émues à la tribune, l’Assemblée nationale a adopté la proposition de loi, issue d’un compromis avec les sénateurs, par 155 voix contre 31, seuls les élus d’extrême droite s’y opposant.”Quand ça n’est pas non, ça ne veut pas dire que c’est oui”, et “quand c’est oui, ce doit être un vrai oui, (…) céder ne sera plus jamais consentir”, s’est félicitée la députée Marie-Charlotte Garin (Ecologiste), qui a porté le texte avec la députée Renaissance Véronique Riotton. Il est l’aboutissement d’un “travail parlementaire de deux ans”, a souligné Mme Garin, toutes deux ayant auparavant mené une mission d’information sur le sujet.Le Sénat doit se prononcer mercredi sur le texte, lors d’un vote qui vaudra adoption définitive. L’ensemble des agressions sexuelles dans le code pénal seront alors définies comme “tout acte sexuel non-consenti”.”Le consentement est libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable. Il est apprécié au regard des circonstances. Il ne peut être déduit du seul silence ou de la seule absence de réaction de la victime”, précise le texte. “Il n’y a pas de consentement si l’acte à caractère sexuel est commis avec violence, contrainte, menace ou surprise, quelle que soit leur nature”, ajoute-t-il enfin, reprenant ici des critères déjà présents dans le code pénal. La proposition de loi, hautement symbolique, survient plusieurs mois après le retentissant procès des viols de Mazan, durant lesquels le consentement avait pris une place centrale. Soutenu par la ministre à l’Egalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, le texte “envoie un signal à notre société. Nous passons collectivement de la culture du viol à la culture du consentement”, a déclaré Mme Riotton.Le Rassemblement national a dénoncé “une dérive morale et juridique sans précédent”, avec une notion de consentement “subjective, mouvante, difficilement saisissable”. “Les avocats devront désormais disséquer non plus la violence du coupable, mais les gestes, les mots, le silence de la personne qui se déclare victime”, a lancé la députée RN Sophie Blanc.Au contraire, “l’agresseur présumé devra désormais apporter des éléments démontrant qu’il s’est enquis du consentement de la victime”, a fait valoir Emilie Bonnivard (Les Républicains). La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a salué jeudi sur X une “victoire collective”: “Quelle fierté aujourd’hui !”La Fondation des femmes a indiqué à l’AFP prendre “acte” de ce vote: “Il est temps maintenant de s’attaquer plus globalement aux raisons de l’impunité en matière de viols”, estime-t-elle, citant notamment “l’absence de prévention des violences sexuelles” et “l’absence de moyens pour la justice”.

Vingt ans après, le souvenir de Zyed et Bouna au cœur de Clichy-sous-Bois

En octobre 2005, la mort de deux adolescents à Clichy-sous-Bois déclenchait une vague d’émeutes entrée dans l’Histoire. Vingt ans après, la ville est métamorphosée mais des jeunes du même âge s’y demandent encore si eux aussi ne pourraient pas courir un jour, “par peur de la police”.A 17 kilomètres de Paris, Clichy-sous-Bois est jeune, très jeune: 40% de ses 30.000 habitants n’ont pas encore 20 ans.La plupart des adolescents rencontrés dans différents quartiers connaissent pourtant l’essentiel du drame du 27 octobre 2005 quand, après avoir été coursés par des policiers, Bouna Traoré, 15 ans, et Zyed Benna, 17 ans, se cachèrent dans un site EDF et y furent électrocutés. Serrés sur un banc devant l’Hôtel de ville, se taquinant tout en scrollant sur leur téléphone, trois amis passent de la joie à la gravité à leur évocation.”Ils étaient comme moi, ils aimaient le foot, ils travaillaient à l’école, le collège où je vais”, dit Karamoko, né il y a 15 ans en Seine-Saint-Denis de mère mauritanienne et père sénégalais, le regard limpide derrière des lunettes stylées. “Ils ont eu peur de la police, ils ont fui. Je crois que j’aurais fait pareil mais que je ne me serais pas réfugié là”.Cet après-midi de vacances scolaires de 2005, la police est appelée pour une suspicion de vol par des enfants sur un chantier – qui n’a en réalité pas eu lieu. Des agents pourchassent alors des adolescents qui se sont dispersés à leur vue, bien qu’ils n’aient rien à se reprocher, à leur retour d’un match de foot dans une ville voisine, faute de stade dans la leur. Paniqués, trois des ados vont jusqu’à escalader les hautes clôtures d’un site EDF, se cachent une demi-heure dans un local à haute tension. Des décharges de 20.000 volts seront mortelles.Vingt ans après, l’histoire de Zyed et Bouna “fait toujours mal au coeur”, dit Sacha, 17 ans, devant son lycée qui s’allonge à moins de 300 mètres du tout premier commissariat de police de la ville, inauguré en 2010.Si Sacha et Michael n’ont pas eu affaire aux policiers, et vante “la bonne ambiance” d’une ville “où on est tous ensemble”, leur ami Bulent a subi plusieurs contrôles: “aujourd’hui encore il y a beaucoup de discriminations”, dit-il. “Si les +keufs+ voient des Blancs, ils ne vont pas les contrôler, mais le feront si ce sont des Arabes ou des Noirs”.”Courir par peur de la police, ça pourrait encore arriver”, glisse Safiatou, 17 ans, à leurs côtés.Plus loin, Stanley, 14 ans, raconte son “seul rapport avec la police” avec un reste d’étonnement inquiet: “On sortait des cours, les policiers nationaux ont sauté sur nous et même plaqué mon pote. Ils ont laissé repartir les Blancs, n’ont contrôlé que des Noirs et des Arabes”.Face aux hautes tours de la cité du Bois-du-temple récemment rénovées, Adem, 15 ans, dit, lui, avoir “confiance” dans la police. “Mais il y a toujours des policiers qui font des bavures, on le voit sur les réseaux, et le réflexe des jeunes, ça peut être de fuir pour éviter ça. Moi en tout cas je ne courrais pas. Mes parents m’ont dit de ne surtout pas courir”.- “La révolte a commencé là” -La mort de Zyed et Bouna puis le fait que les autorités aient d’abord nié la réalité de la course-poursuite en évoquant à tort une tentative de cambriolage, servirent de détonateurs aux émeutes.Elles ne durèrent que quelques nuits à Clichy-sous-Bois mais trois semaines dans le pays, finalement placé sous état d’urgence. Fin 2005, un rapport des renseignements généraux décrivait “une révolte populaire des cités, sans leader”.Au cœur du quartier du Chêne-Pointu où tout commença, d’ex-émeutiers s’en souviennent comme d’un point de bascule dans leur vie. Même s’ils n’habitent plus la ville, plusieurs se rassemblent souvent en fin de journée sur un parking, pour discuter ou fumer ensemble. “C’est notre zone de confort, d’anciens +jeunes du béton+”, dit Fiston Kabunda, 44 ans, aujourd’hui employé de la mairie. Le 27 octobre 2005, devant la barre voisine, ils virent revenir Muhittin, rescapé du transformateur, brûlé, vêtement déchirés. “On a dit +Eh, petit, qu’est-ce qui se passe ?+ Il a répondu que les deux autres étaient coincés là-bas dans le transfo, que les keufs les avaient coursés”, raconte anonymement Paul, 40 ans, gérant de salon de coiffure.Fiston fut alors celui qui appela les pompiers.”Quand les corps ont été sortis du transfo, nos cœurs ont explosé”, résume Paul. Plus tard, “la première voiture de police remontée dans le quartier a été caillassée. La révolte a commencé là, devant la barre où Zyed habitait”.”Il fallait qu’on casse, qu’on brûle, on ne savait plus comment exprimer notre colère, on s’est exprimés avec les codes de la rue”, assume Fiston.Plusieurs voix résument “le sentiment” dominant alors: “c’était +l’Etat nous délaisse, donne les pleins pouvoirs aux forces de l’ordre pour nous rabaisser, nous faire comprendre qu’on n’est rien chez eux+”. Le contexte, ajoute Paul, “c’était (le ministre de l’Intérieur Nicolas) Sarkozy qui voulait nettoyer les cités +au karcher+ et parlait de +la racaille+, toute la tension entre la banlieue et, disons, la classe dirigeante”.- “Filles et fils de la République” -Le 14 novembre 2005, trois jours avant la fin des émeutes, le président Jacques Chirac déclarait solennellement: “Je veux dire aux enfants des quartiers difficiles (…) qu’ils sont tous les filles et les fils de la République”. Appelant à combattre “le poison” des discriminations”, il évoquait aussi “l’urbanisme inhumain” des cités.Plus d’un milliard d’euros auront été dépensés localement en vingt ans pour de vastes programmes de “renouvellement urbain”, selon le maire (divers gauche) de Clichy-sous-Bois, Olivier Klein (ex-ministre de la Ville en 2022-2023).”Le premier programme Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) avait été signé en décembre 2004, avant la mort des deux enfants. Mais après les révoltes de 2005, plus personne ne pouvait ignorer que dans ce pays il y avait des lieux d’extrême fracture sociale territoriale, dans lesquels il fallait investir de manière très, très importante”, commente M. Klein, évoquant aussi l’arrivée du métro prévue en 2027, “qui aurait été probablement inatteignable si les projecteurs n’avaient pas été braqués sur ces quartiers-là”.Les jeunes Clichois sont aujourd’hui nombreux à dire que la ville a “changé en bien”, listant les nouveaux équipements – tramway, stades, terrains de sports, piscine, bibliothèque, Maison de la jeunesse… et l’impressionnant conservatoire d’où s’échappent des notes de piano.Restent les vastes copropriétés ultra-dégradées du Chêne-Pointu – décor en 2018 du film de Ladj Ly “Les Misérables” – également promises à de prochaines démolitions-reconstructions. “Les émeutes ont-elles servi ? Oui et non… La ville et la jeunesse venue après ont quand même eu quelque chose de gratifiant, des infrastructures et tout”, admet Paul, pour qui le sentiment d’abandon s’est dissipé mais pas celui de discriminations latentes envers les banlieusards enfants d’immigrés.”Ici, c’est le bas Clichy: il y a toujours le même cycle de pauvreté”, constate aussi Fiston, la ville restant décrite par la Cour des comptes comme “la troisième commune de France continentale la plus pauvre”. Lui, insiste sur des “soucis encore avec les forces de l’ordre qui ne sont pas du département ni d’Ile-de-France”, et “le délit de faciès qui existe toujours”.- “Le lien police-population” -Cependant, la ville “ne demande pas moins de police mais davantage”, selon la mairie, quand des habitants déplorent toujours du “business” (trafic de stupéfiants) au pied des immeubles.Au moins, “les émeutes dans tout le pays en 2005 avaient réveillé un peu les Français”, conclut l’adolescent Adem: “Ce n’est pas de cette manière qu’il faut se rebeller, mais après tout ce bazar, il y avait eu une enquête, un procès”, ajoute-t-il, tout en regrettant que deux policiers jugés neuf ans plus tard pour non-assistance à personne en danger n’aient pas été condamnés.Quinze ans après l’inauguration du commissariat, présenté comme “un symbole du réengagement de l’Etat dans un secteur jusque-là éloigné de toute implantation policière”, l’AFP n’a pas été autorisée à y rencontrer un interlocuteur. Mais la préfecture de police (PP) souligne par écrit que “la police nationale conserve elle aussi un souvenir précis de ces événements (de 2005), des critiques qui ont accompagné son action, de ses blessés et des efforts déployés pour rétablir l’ordre”.”Bien qu’aucun policier actuellement en poste au commissariat” ne les ait vécus, “tous partagent la volonté qu’ils ne se reproduisent pas”, ajoute la PP, assurant que la police nationale “s’est investie sans réserve pour reconstruire le lien police-population”, notamment à travers son centre de loisirs jeunesse animé par des policiers volontaires.En mémoire de Zyed et Bouna, un arbre sera planté lundi en face de leur collège, en présence de leurs familles, et l’association Au-delà des mots organisera le 2 novembre un tournoi sportif.Pour le président de cette assocation, Samir Mihi, “le visage de la ville a énormément changé”. Mais pour cet enseignant de 48 ans, “il reste pas mal de travail contre les discriminations et la précarité sociale”.

Un troisième mandat d’arrêt délivré à Paris contre Bachar al-Assad

Un nouveau mandat d’arrêt international a été délivré cet été à Paris contre Bachar al-Assad pour des attaques chimiques mortelles en 2013, portant à trois le nombre de mandats émis par la justice française contre l’ex-président syrien exilé en Russie.Le mandat d’arrêt, pour complicité de crimes contre l’humanité et complicité de crimes de guerre, a été signé le 29 juillet par des juges d’instruction parisiens, a indiqué jeudi à l’AFP une source judiciaire. Soit quelques jours seulement après l’annulation d’un premier mandat dans ce dossier.La Cour de Cassation avait annulé le 25 juillet, au nom de l’immunité absolue d’un chef d’Etat en exercice, ce mandat délivré en novembre 2023, M. Assad dirigeant alors toujours la Syrie.Mais la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français avait précisé que d’autres mandats pourraient suivre, l’ex-dictateur ayant été renversé le 8 décembre 2024.Le jour même, le Parquet national antiterroriste (Pnat), compétent en matière de crimes contre l’humanité, avait requis un nouveau mandat d’arrêt.Les attaques chimiques attribuées au régime syrien ont été menées le 5 août à Adra et Douma (450 blessés), puis le 21 août 2013 dans la Ghouta orientale (plus de mille personnes tuées au gaz sarin, selon les renseignements américains).Dans le dossier, un mandat d’arrêt a par ailleurs été délivré le 16 juillet à l’encontre de Talal Makhlouf, ancien commandant de la 105e brigade de la Garde républicaine syrienne, a indiqué la source judiciaire.Maher al-Assad, frère du président déchu et chef de facto de la 4e division blindée syrienne au moment des faits, ainsi que deux généraux, Ghassan Abbas et Bassam al-Hassan, sont également visés par des mandats depuis novembre 2023.Sollicitées par l’AFP, Jeanne Sulzer et Clémence Witt, avocates de la coalition d’ONG parties civiles dans le dossier – Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (SCM), PHR, OSJI, Mnemonic, CRD et WND – et de plusieurs victimes, ont salué ce nouveau mandat d’arrêt.Depuis l’émission du premier, les victimes “n’ont cessé d’appeler à sa diffusion rapide et effective aux niveaux européen et international, et à l’utilisation effective des mécanismes de coopération”, ont-elles souligné. “Elles espèrent que les autorités françaises agiront de manière proactive et efficace pour éviter que Bachar al-Assad échappe à la justice et que ces crimes restent impunis”, ont-elles ajouté.- Centre de presse bombardé -Deux autres mandats délivrés par la justice française visent l’ancien dictateur.L’un a été émis le 20 janvier 2025 pour complicité de crime de guerre, pour le bombardement d’une zone d’habitations civiles à Deraa (sud-ouest) en 2017.Un autre, pour complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, a été signé le 19 août et concerne le bombardement en 2012 d’un centre de presse à Homs (centre), dans lequel ont péri la reporter américaine du Sunday Times Marie Colvin et le photographe français Rémi Ochlik.La journaliste française Edith Bouvier, le photographe britannique Paul Conroy et leur traducteur syrien Wael al-Omar avaient été blessés.Dans le dossier, les juges d’instruction ont aussi délivré des mandats d’arrêt visant six ex-hauts gradés, notamment Maher al-Assad et Ali Mamlouk, alors directeur des renseignements généraux syriens.- 17 ex-responsables visés -Contactée par l’AFP, Me Clémence Bectarte, avocate de la Fédération internationale des droits humains (FIDH), du SCM et de la famille de Rémi Ochlik, a souligné que ces trois mandats “reflètent différents aspects de la répression menée par Bachar al-Assad”.”A la fois contre sa propre population, avec les attaques chimiques et le fait de cibler délibérément la population civile à Deraa. Mais aussi une répression délibérée contre les journalistes, avec pour objectif qu’ils quittent le terrain afin de ne plus pouvoir rendre compte des crimes perpétrés par le régime”, a-t-elle estimé.Au total, a-t-elle précisé, 17 officiels de l’ancien régime syrien sont visés par des mandats en France, dans quatre dossiers: les trois déjà cités, ainsi que la disparition forcée et la mort de deux citoyens franco-syriens, Mazzen Dabbagh et son fils Patrick, arrêtés en 2013.L’ancien homme fort de Damas pourrait être jugé en France, même en son absence si, à l’issue des informations judiciaires, les juges d’instruction ordonnent un procès contre lui. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Qui met le feu à l’Amazonie ?

Jean Rouge est une vieille connaissance des grands propriétaires terriens et des petits éleveurs de l’Amazonie brésilienne.C’est un ami qui nettoie les pâturages, mais aussi un ennemi qui détruit les terres et les arbres, menaçant la plus grande forêt tropicale de la planète.”Jean Rouge” est son nom dans le jargon local. Ailleurs, on l’appelle: le feu. Son usage est si ancré dans le système d’élevage local qu’il est souvent difficile d’y renoncer, ont constaté des journalistes de l’AFP en s’aventurant dans la municipalité de Sao Felix do Xingu, terre de cow-boys dans le nord du Brésil.En 2024, les flammes, attisées par une sécheresse inédite liée au changement climatique, ont consumé près de 18 millions d’hectares de l’Amazonie brésilienne, un record historique.La déforestation, que le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a promis d’éradiquer d’ici 2030, a augmenté de 4% en un an jusqu’en juillet, après une baisse de 30% l’année précédente.Pour la première fois, plus de forêt tropicale a brûlé que de pâturages.Mais la majorité des incendies a commencé sur des terres agricoles avant de se propager à travers une végétation asséchée. “Le feu est une méthode bon marché pour entretenir le pâturage”, explique sous son chapeau de toile Antonio Carlos Batista, 62 ans.Ce propriétaire d’une terre aux 900 têtes de bétail à Sao Félix do Xingu sait de quoi il parle.L’année dernière, la municipalité a enregistré le plus grand nombre d’incendies du pays: plus de 7.000. “La main d’œuvre coûte cher, les pesticides aussi. Ici, nous n’avons aucun financement public”, dit-il. Pendant la saison sèche, de l’essence et une allumette suffisent. La pratique est courante. Quand quelqu’un va allumer un feu, il dit: “Je vais embaucher Jean Rouge!”, raconte Antonio Carlos Batista.Aujourd’hui, en Amazonie, “le grand défi est la déforestation par incendies”, estime auprès de l’AFP la ministre brésilienne de l’Environnement Marina Silva. Pour inverser la tendance, ont expliqué les interlocuteurs rencontrés dans la forêt et à Brasilia, il faut plus de pompiers, davantage de sanctions et surtout un changement de culture.- “Jour du feu” -“Bem-Vindo” à Sao Félix do Xingu, dans l’État de Para où Lula accueillera en novembre, dans la ville de Belem, la COP30, la conférence sur le climat de l’ONU, la première en Amazonie.D’une superficie presque équivalente à celle du Portugal avec seulement 65.000 habitants, la municipalité abrite le plus grand cheptel de vaches du Brésil – 2,5 millions de têtes, en partie destinées à l’exportation. C’est aussi celle qui génère la plus importante émission de CO2 du pays, en raison de la déforestation. En 2019, lors du “Jour du feu”, de grands propriétaires terriens y avaient répandu les flammes pour soutenir la politique climatosceptique de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, déclenchant de grands incendies et l’indignation internationale. Sao Félix do Xingu est une terre de ranchs et de grandes étendues déboisées que l’on peut parcourir sur des kilomètres à travers des routes poussiéreuses.Les principales propriétés sont détenues par des compagnies au siège implanté dans des villes lointaines comme Sao Paulo. Beaucoup se font discrètes, délimitées par une simple clôture, parfois sans plaque pour les identifier. C’est le cas du ranch Bom Jardim, qui compte 12.000 têtes de bétail, sur les rives de la rivière Xingu. Assis sous le porche de l’étable, boucle d’argent à la ceinture, le contremaître Gleyson Carvalho, 28 ans, reconnaît qu’utiliser le feu dans le ranch est de plus en plus dangereux.”D’un côté, c’est bien”, dit-il, cela permet de renouveler le sol en éliminant les herbes sèches et de faire pousser un pâturage plus nutritif.”De l’autre, c’est mauvais”: l’année dernière, “tout a été dévasté, la nourriture manquait, le bétail a maigri. Nous avons dû lutter dur pour qu’aucune bête ne meure”. Le feu est venu de l’extérieur, affirme-t-il.Selon des données satellitaires du réseau de surveillance Mapbiomas analysées par l’AFP, plus des deux tiers du ranch ont brûlé, inondant de fumées nocives un village indigène kayapo établi dans un territoire voisin protégé. La propriété appartient à l’ex-maire de Sao Félix, Joao Cléber, plusieurs fois sanctionné pour déforestation notamment.Selon un rapport de Greenpeace de 2021, le ranch vendait indirectement du bétail aux grands abattoirs brésiliens Frigol et JBS, qui exportaient une partie de leur viande à l’étranger, en particulier vers la Chine pour le premier.-  Impunité -Quand on survole Sao Felix en période sèche, on peut voir des nuages de fumée s’élever depuis d’immenses étendues noires de terre brûlée, comme des balafres dans la verdure alentour.”C’est très triste car on arrive dans une région entièrement verte puis le feu vient tout détruire”, lâche José Juliao do Nascimento, 64 ans, petit éleveur aux 90 bêtes dans la commune rurale de Casa de Tabua, au nord de Bom Jardim. Venu du sud du pays, il a débarqué en Amazonie comme beaucoup de compatriotes dans les années 1960-1970, quand le régime militaire encourageait à abattre la forêt pour exploiter la terre et s’enrichir. “Une terre sans hommes pour des hommes sans terre”, promettait le slogan.L’année dernière, un feu incontrôlé a atteint sa propriété. Des vaches affolées, appartenant à d’autres, ont surgi chez lui après avoir parcouru des kilomètres à la recherche de nourriture.La forêt luxuriante visible depuis sa maisonnette en bois a été carbonisée. L’État du Para a interdit complètement les incendies pour l’entretien des pâturages mais l’impunité règne, lâche M. Nascimento.”Tout le monde a WhatsApp, un téléphone. Quand une voiture de police ou de l’Agence de contrôle environnemental Ibama apparaît, les gens se préviennent les uns les autres. Comme ça, même si quelqu’un travaille sur son tracteur, il peut le cacher et s’enfuir.” – La loi du plus fort ? -Dans le coin, on croise peu de représentants des pouvoirs publics pour mettre des amendes ou saisir des terres. Les fonctionnaires sont “menacés”, confie Rodrigo Agostinho, président de l’organisme public de contrôle pour l’environnement (l’Ibama). Pour autant, les petits éleveurs rencontrés par l’AFP à Sao Félix do Xingu se disent persécutés comparé aux grands groupes.”Quand la police arrive, on doit se cacher”, déplore Dalmi Pereira, 51 ans, éleveur de la commune de Casa de Tabua. “Ils nous traitent comme des criminels de l’Amazonie, responsables des incendies, de la déforestation. Mais personne ne nous aide”.Face à eux: Agro SB, le géant agro-industriel de la viande et de l’agriculture dans la région. L’entreprise a acheté la terre en 2008 pour installer son complexe Lagoa do Triunfo, de la taille d’une grande ville. La propriété, condamnée à six amendes jamais payées pour infractions environnementales depuis 2013, a concentré plus de 300 des incendies enregistrés à Sao Félix en 2024, selon des données analysées par l’AFP. Cette même année, elle a reçu un label “vert” du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage pour “ses pratiques de responsabilité sociale et de durabilité environnementale”. Agro SB “bénéficie d’un traitement à part”, s’indigne M. Pereira, alors que “nous, nous restons à la porte” des administrations.A cela s’ajoute le litige foncier entre petits éleveurs et le groupe industriel. Les producteurs installés des années auparavant réclament leur droit de propriété par usucapion (propriété acquise après un usage d’une certaine durée), une pratique historiquement fréquente en Amazonie. Mais pour Agro SB, propriété du groupe Opportunity fondé par le banquier brésilien Daniel Dantas condamné pour corruption dans des affaires financières puis blanchi, il s’agit d'”envahisseurs” qui ont pris possession de sa terre, a indiqué la société dans un courriel envoyé à l’AFP. Agro SB ajoute que les incendies enregistrés sur sa propriété “ont leur origine dans les zones envahies” et qu’elle porte plainte contre ses occupants.- Pompiers et pare-feu -En Amazonie, les communautés locales et les petits producteurs utilisent le feu de manière “culturelle” mais ce sont “surtout les grandes propriétés” qui recourent aux flammes pour la déforestation et le renouvellement des pâturages, sans oublier les orpailleurs, rappelle Cristiane Mazzetti, coordinatrice des forêts de Greenpeace Brésil. Rencontré lors d’une parade de cow-boys, le maire de Sao Félix, Fabrício Batista, souligne aussi que la majorité des propriétés rurales n’a pas de statut légal.  “La première chose que nous devons faire est de fournir des papiers aux gens”, dit-il. “Des gens qui ont des papiers prendront soin de leur propriété. Quand ils n’en ont pas, ils commettent parfois des infractions.”Propriétaire d’un domaine condamné en 2014 pour déforestation à une amende ensuite annulée, l’édile réclame pour lutter contre les incendies plus “d’infrastructures” au gouvernement fédéral.”Ici, il n’y a pas une seule brigade de pompiers. Quand il y a un incendie, qui va l’éteindre ?” Pour Regino Soares, producteur de 65 ans et président de l’association de petits éleveurs Agricatu, qui a lui-même perdu un cinquième de ses bêtes dans le feu, c’est surtout une question de bonnes pratiques à mettre en œuvre de ranch en ranch, de “sensibilisation”.”Mettre le feu au bon moment, faire des pare-feu dans les bonnes proportions, retirer la végétation asséchée autour des pâturages, se prévenir entre voisins quand on allume un feu…”- La “banlieue” du Brésil-Cette année, l’Amazonie connaît une trêve. Le nombre d’incendies enregistré depuis janvier est le plus faible depuis le début des relevés en 1998.”Bien que la sécheresse persiste par endroits, il a plu plus régulièrement car nous sommes dans une année neutre où l’Amazonie n’est pas sous l’effet des phénomènes climatiques El Niño ni La Niña”, explique Ane Alencar, directrice scientifique de l’Institut de recherches environnementales de l’Amazonie.”Il y a également eu un meilleur contrôle des autorités et un effet de choc chez certains producteurs qui ont été plus prudents après ce qui s’est passé en 2024″.Depuis le retour de Lula, après des années de laisser-faire sous Bolsonaro (2019-2022), l’Ibama a intensifié ses opérations, confirme son président Rodrigo Agostinho.L’État a mobilisé un record de 4.300 pompiers, 800 véhicules, 11 avions. Des ressources cependant très insuffisantes pour protéger une forêt grande environ comme dix fois la France.Le nombre d’amendes environnementales a augmenté, un travail compliqué car il faut identifier la personne qui a craqué l’allumette. “On doit effectuer une expertise, trouver l’auteur, consulter des images satellites”, explique M. Agostinho. Mais l’intelligence artificielle permet de mieux “localiser les contrevenants et d’évaluer la taille des zones” touchées.Reste le défi de les faire payer. À titre d’exemple, Greenpeace a montré l’année dernière que cinq ans après le “Jour du feu”, la grande majorité des sanctions imposées n’avaient pas été réglées.Lors des deux premiers mandats de Lula (2003-2010) les politiques de surveillance et de contrôle avaient permis une réduction de 70% de la déforestation en Amazonie.Pour le journaliste et cinéaste Joao Moreira Salles, auteur du livre sur l’Amazonie “Arrabalde”, la clé de toute politique réside dans le soutien populaire. “Le plus important, ce n’est pas que le monde la voie pendant la COP30, mais que les Brésiliens la voient. Parce que c’est ça le problème: le Brésil tourne le dos à l’Amazonie. C’est sa banlieue”.

Un adolescent mis en examen après le viol filmé d’un enfant de 9 ans

Un collégien de 13 ans a été mis en examen à Besançon après le viol sur la voie publique d’un enfant de neuf ans, qu’il a filmé et dont il a diffusé les images, une affaire qualifiée d’exceptionnelle par l’Education nationale compte tenu du jeune âge des protagonistes.Un garçon de huit ans, qui a imposé un rapport sexuel à la victime, est également impliqué dans ces faits mais n’est pas pénalement responsable en raison de son jeune âge, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de Besançon. L’âge de la  responsabilité pénale est fixé à 13 ans.Les faits se sont produits en plein jour, début octobre, “dans un endroit un peu isolé sur un parking”, dans un quartier de Besançon dont le parquet n’a pas souhaité préciser le nom.”C’est un dossier qui est arrivé dans les mains de la police parce que le mineur de 13 ans a filmé un rapport sexuel entre un garçon de 8 ans sur un garçon de 9 ans”, selon le parquet.L’adolescent a envoyé sa vidéo “à ses copains”, qui en ont parlé à des enseignants qui ont alerté la police, selon la même source.Interrogés, les deux enfants de 8 et 9 ans ont dit aux policiers “avoir été obligés de faire ça et accusé le mineur de 13 ans”.Placé en garde à vue le 15 octobre, ce dernier a déclaré avoir seulement filmé la scène et a nié les faits de viol et de complicité de viol, selon le parquet.Le jeune homme, présumé innocent et “absolument inconnu de la justice” jusque là, est mis en examen pour viol, complicité de viol et enregistrement d’images d’atteinte aux personnes. Il a été placé sous contrôle judiciaire et pris en charge “dans son réseau familial” dans un quartier éloigné des deux autres enfants, avec qui il a une interdiction de contact. Les trois jeunes gens se connaissaient car ils habitaient dans des domiciles proches les uns des autres. Les deux enfants ont été scolarisés ensemble.- “Très éprouvant” -L’affaire a été “très très éprouvante pour les enfants”, la vidéo ayant largement circulé en milieu scolaire, a-t-on déclaré au parquet, où l’on cherche à comprendre les motivations des agresseurs.”On se demande si c’est parce qu’ils ont subi des choses, si c’est parce qu’ils ont un accès au porno très facilité maintenant avec les téléphones portables”, a-t-on indiqué.”On va faire faire des évaluations en termes de protection de l’enfance, dans les familles, des deux petits, pour essayer de voir déjà s’ils sont bien pris en charge suite au trauma, puis pour voir s’il y a des difficultés familiales”.Le jeune âge des protagonistes a également sidéré le monde enseignant.”De mémoire – je suis là depuis un peu plus de dix ans – je n’ai jamais été confronté à quelque chose de cette nature-là, je crois que c’est de l’ordre de l’exceptionnel”, a déclaré à l’AFP Guillaume Rivoire, directeur de la communication du rectorat de Besançon.”On a mené des actions de prévention, d’accompagnement auprès des élèves du collège. Nos assistantes sociales sont intervenues auprès des élèves pour les prévenir et les accompagner s’ils avaient été exposés à des contenus inappropriés”, a-t-il dit.”Comme c’est intervenu aussi juste avant les vacances scolaires, nos assistantes sociales ont aussi laissé le numéro de téléphone e-enfance, le 30-18, pour qu’ils puissent appeler”.

Airbus, Thales et Leonardo fusionnent leurs activités spatiales pour la souveraineté de l’Europe

Les poids lourds européens Airbus, Thales et Leonardo ont signé jeudi un protocole d’accord en vue de fusionner leurs activités dans les satellites, un méga-projet destiné à contrer la domination de Starlink, la constellation d’Elon Musk, et à renforcer la souveraineté de l’Europe.L'”acteur spatial européen de premier plan” ainsi créé emploiera quelque 25.000 personnes à travers l’Europe, pour un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros (à fin 2024) et un carnet de commandes représentant plus de trois années de ventes.Il sera opérationnel en 2027 si la Commission européenne donne son feu vert, souligne Thales.”Dans un contexte mondial marqué par une concurrence accrue, nous avons besoin de champions du spatial à l’échelle de l’Europe. C’est le seul moyen pour investir plus, innover plus, être plus compétitifs et mettre le spatial au service de notre autonomie stratégique”, a réagi Philippe Baptiste, ministre français de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace et ancien patron du Cnes, l’agence spatiale française. Ce projet de fusion, baptisé Bromo, est “une excellente nouvelle”, s’est également félicité le ministre français de l’Economie Roland Lescure, saluant “la création d’un champion européen des satellites” qui permettra de “renforcer notre souveraineté européenne”. – “Monopole”? -Le siège social de la nouvelle entité sera basé à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, où Airbus, Thales Alenia Space et Leonardo disposent déjà d’importantes implantations en ingénierie, production et recherche, a annoncé un haut responsable de Thales lors d’une conférence téléphonique.Airbus, Leonardo et Thales détiendront respectivement 35%, 32,5% et 32,5% du capital. L’entreprise fonctionnera sous contrôle conjoint, avec “une gouvernance équilibrée”, selon Leonardo. Des syndicats ont toutefois mis en garde contre le “monopole” que créerait cette fusion et prévenu que les suppressions d’emploi en cours dans les branches spatiales d’Airbus et de Thales mettaient “en péril le maintien des compétences”.Pour la CGT Métallurgie, la raison de cette fusion est “de créer un monopole permettant d’imposer ses prix et d’affaiblir le pouvoir des agences” spatiales française Cnes et européenne ESA. Dans un communiqué mardi, le syndicat a fait valoir qu’Airbus et Thales Alenia Space avaient déjà “un carnet de commandes record qu’ils (avaient) du mal à honorer”.Le syndicat FO Métaux a estimé jeudi que cette fusion ouvrait “la voie à un nouvel équilibre industriel”, à condition que des “savoir-faire” français soient préservés. Elle “ne peut être synonyme de perte d’emploi”, a-t-il mis en garde. “Nous avons trouvé un équilibre, qui se rapproche de ce qui a été fait avec succès il y a 25 ans avec MBDA”, a assuré un haut responsable d’Airbus faisant référence au consortium européen spécialisé dans les missiles, où les principaux actionnaires européens — Airbus, BAE Systems et Leonardo — détiennent des parts équilibrées et exercent un contrôle conjoint sur les décisions stratégiques.La souveraineté des Etats sera “préservée” avec de “fortes fonctions transversales”, a-t-il ajouté.- Airbus de l’espace -Dans une interview à l’AFP début octobre le patron de l’ESA Josef Aschbacher avait promis de soutenir Bromo “par tous les moyens”.  “Nous avons vu la force de l’industrie européenne dans l’aviation avec Airbus, qui domine le secteur. Le secteur de l’espace est plus petit, par conséquent, l’Europe doit être encore plus alignée”, avait-t-il déclaré. Face à la crise des satellites de télécommunication européens, “nous avons malheureusement dû effectuer des réductions de coûts (en supprimant des emplois, ndlr) au cours des deux dernières années. C’est en grande partie accompli”, a souligné le responsable d’Airbus. “Avec un marché en croissance, nous ne voyons à ce stade aucune fermeture de site ou autre mesure spectaculaire”, a-t-il assuré. Thales a pour sa part indiqué jeudi que compte tenu du gain d’un important contrat lié à la future constellation européenne de satellites Iris2, la suppression de postes dans sa branche spatiale avait été “suspendue”, après avoir déjà redéployé 75% de salariés. La nouvelle entité regroupera principalement les activités Space Systems et Space Digital d’Airbus, les co-entreprises de Thales et Leonardo – Thales Alenia Space et Telespazio -, ainsi que la filiale Thales SESO.

Emplois fictifs: François Fillon débouté par la cour de Strasbourg

L’ex-Premier ministre français François Fillon a été débouté jeudi du recours qu’il avait déposé devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) contre sa condamnation dans l’affaire des emplois fictifs.Dans un arrêt rendu à l’unanimité, la Cour déclare irrecevable pour “défaut manifeste de fondement” la requête de François Fillon, qui estimait n’avoir pas bénéficié d’un procès équitable dans cette affaire.En 2017, le “Penelopegate” avait fait dérailler la campagne de l’ancien chef de gouvernement de Nicolas Sarkozy, éliminé au premier tour avec 20% des voix, situation inédite pour un candidat de droite sous la Ve République.Dans cette affaire, François Fillon a été définitivement condamné en juin dernier par la cour d’appel de Paris à quatre ans de prison avec sursis pour les emplois fictifs de son épouse Penelope à l’Assemblée nationale. Il s’est aussi vu infliger 375.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité.Une peine légèrement réduite par rapport à celle prononcée le 9 mai 2022: d’autres magistrats de cette même cour d’appel avaient alors prononcé quatre ans de prison dont un an ferme, avec la même amende, mais 10 ans d’inéligibilité.Entre-temps, François Fillon a saisi en août 2024 la CEDH, l’institution chargée de faire respecter la convention européenne des droits de l’homme dans 46 pays membres.- “Manque d’indépendance des magistrats” -Invoquant l’article 6 de la convention (Droit à un procès équitable), M. Fillon ainsi que son épouse et son ancien suppléant à l’Assemblée nationale Marc Joulaud affirmaient n’avoir pas eu droit à un procès équitable.Ils ont soutenu “qu’ils n’ont pas eu accès à un tribunal indépendant et impartial en raison des pressions exercées par la procureure générale dans la phase préalable de leur procès. Ils font valoir que tant le mode de nomination des magistrats du parquet que les remontées d’information exigées de ladite procureure témoignent du manque d’indépendance des magistrats qui ont requis contre eux”, peut-on lire dans la décision de la CEDH.Cette requête est rejetée pour “défaut manifeste de fondement”, relève la Cour, pour qui la procédure, “prise dans son ensemble, a revêtu un caractère équitable”.Invoquant par ailleurs l’article 7 (Pas de peine sans loi), M. Fillon a soutenu que “le délit de détournement de fonds publics prévu par le code pénal ne s’applique pas aux parlementaires”, précise la CEDH.Là aussi, il est débouté, la Cour relevant qu’il n’avait pas invoqué ce point devant la justice française.Durant sa campagne de 2017, François Fillon s’en était pris à la cour de Strasbourg, promettant d’en retirer la France s’il était élu.”La CEDH se mêle de plus en plus de questions de société, qui font notre identité. On ne peut pas l’accepter. Je proposerai que la France quitte la CEDH”, avait-il lancé lors d’une réunion électorale, après que la cour eut condamné la France pour avoir refusé de reconnaître la filiation d’enfants nés de mères porteuses à l’étranger.Nicolas Sarkozy, incarcéré depuis mardi à la prison de la Santé à Paris après sa condamnation dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007, avait à la même époque proposé de modifier la Convention des droits de l’homme.Il a lui aussi saisi la CEDH à la suite de sa condamnation définitive en décembre dernier à un an de prison ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

La tempête Benjamin balaie la France, rafales à plus de 100 km/h

Le vent a soufflé à plus de 100 km/h sur une bonne partie de la France jeudi matin avec le passage de la tempête automnale Benjamin, qualifiée de “forte” par Météo France qui a placé 19 départements en vigilance orange.L’institut météorologique a relevé des pointes à 116 km/h à Sainte-Marie-des-Monts (Manche), 119 km/h à Vernines (Puy-de-Dôme), 142 km/h à Saint-Clément-des-Baleines sur l’île de Ré (Charente-Maritime), 132 km/h au Cap-Ferret (Gironde) et 120 à 130 km/h à Biscarosse (Landes) et Ciboure (Pyrénées-Atlantiques).Selon Enedis, plus de 100.000 foyers étaient privés d’électricité jeudi matin sur l’ensemble de la France, principalement en Nouvelle Aquitaine (45.000 foyers), en Bourgogne-Franche-Comté (15.000 foyers) et Auvergne-Rhône-Alpes (15.000 foyers). Seize départements sont en vigilance orange pour les vents violents jusqu’à jeudi soir: Nord, Pas-de-Calais, Somme, Manche, Vendée, Deux-Sèvres, Charente-Maritime, Charente, Gironde, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Aude, Pyrénées-Orientales, Alpes-Maritimes et les deux départements de Corse. L’alerte a été levée pour la Seine-Maritime.La Tramontane devait se renforcer en matinée dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales, avant de faiblir, avec des rafales attendues autour de 160 à 170 km/h sur le Cap Corse dans l’après-midi.- “Très fortes vagues” -En Charente-Maritime, les pompiers ont réalisé une quarantaine d’interventions pour des chutes d’arbres ou de matériaux. L’accès au pont menant à l’île d’Oléron a été interdit aux piétons, deux-roues et véhicules avec remorques.Cet épisode venteux doit s’achever la nuit prochaine, selon Météo France.Sur les côtes atlantiques et dans la Manche, ces vents forts engendrent “de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer”, ajoute l’institut. Toutefois, seule la Seine-Maritime reste en vigilance orange vagues-submersion, Gironde, Landes et Pyrénées-Atlantiques repassant en vigilance jaune.À Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), la mairie a néanmoins appelé la population “à une grande prudence face au danger de cette forte houle”, dont le pic est attendu dans l’après-midi.Deux lignes de “big bags”, de gros sacs remplis de sable, ont été mises en place sur la grande plage de la ville pour contenir le déferlement des vagues et protéger les bâtiments.Les accès à plusieurs plages d’Anglet, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye dans ce même département ont été interdits.Enfin, la Corrèze et le Cantal sont en vigilance orange pluie-inondation.Face aux intempéries, la SNCF a annoncé que la circulation des trains TER serait suspendue sur certaines lignes jeudi et les vitesses de circulation réduites sur d’autres, même si les trains à grande vitesse circuleront.À Bordeaux, les jardins et cimetières ont été fermés par la ville et l’ouverture de la fête foraine du centre-ville repoussée à l’après-midi.

La tempête Benjamin balaie la France, rafales à plus de 100 km/h

Le vent a soufflé à plus de 100 km/h sur une bonne partie de la France jeudi matin avec le passage de la tempête automnale Benjamin, qualifiée de “forte” par Météo France qui a placé 19 départements en vigilance orange.L’institut météorologique a relevé des pointes à 116 km/h à Sainte-Marie-des-Monts (Manche), 119 km/h à Vernines (Puy-de-Dôme), 142 km/h à Saint-Clément-des-Baleines sur l’île de Ré (Charente-Maritime), 132 km/h au Cap-Ferret (Gironde) et 120 à 130 km/h à Biscarosse (Landes) et Ciboure (Pyrénées-Atlantiques).Selon Enedis, plus de 100.000 foyers étaient privés d’électricité jeudi matin sur l’ensemble de la France, principalement en Nouvelle Aquitaine (45.000 foyers), en Bourgogne-Franche-Comté (15.000 foyers) et Auvergne-Rhône-Alpes (15.000 foyers). Seize départements sont en vigilance orange pour les vents violents jusqu’à jeudi soir: Nord, Pas-de-Calais, Somme, Manche, Vendée, Deux-Sèvres, Charente-Maritime, Charente, Gironde, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Aude, Pyrénées-Orientales, Alpes-Maritimes et les deux départements de Corse. L’alerte a été levée pour la Seine-Maritime.La Tramontane devait se renforcer en matinée dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales, avant de faiblir, avec des rafales attendues autour de 160 à 170 km/h sur le Cap Corse dans l’après-midi.- “Très fortes vagues” -En Charente-Maritime, les pompiers ont réalisé une quarantaine d’interventions pour des chutes d’arbres ou de matériaux. L’accès au pont menant à l’île d’Oléron a été interdit aux piétons, deux-roues et véhicules avec remorques.Cet épisode venteux doit s’achever la nuit prochaine, selon Météo France.Sur les côtes atlantiques et dans la Manche, ces vents forts engendrent “de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer”, ajoute l’institut. Toutefois, seule la Seine-Maritime reste en vigilance orange vagues-submersion, Gironde, Landes et Pyrénées-Atlantiques repassant en vigilance jaune.À Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), la mairie a néanmoins appelé la population “à une grande prudence face au danger de cette forte houle”, dont le pic est attendu dans l’après-midi.Deux lignes de “big bags”, de gros sacs remplis de sable, ont été mises en place sur la grande plage de la ville pour contenir le déferlement des vagues et protéger les bâtiments.Les accès à plusieurs plages d’Anglet, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye dans ce même département ont été interdits.Enfin, la Corrèze et le Cantal sont en vigilance orange pluie-inondation.Face aux intempéries, la SNCF a annoncé que la circulation des trains TER serait suspendue sur certaines lignes jeudi et les vitesses de circulation réduites sur d’autres, même si les trains à grande vitesse circuleront.À Bordeaux, les jardins et cimetières ont été fermés par la ville et l’ouverture de la fête foraine du centre-ville repoussée à l’après-midi.