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Dans l’ombre de Bétharram, le procès du pédocriminel Le Scouarnec peine à mobiliser

Près de trois mois après son début à Vannes (Morbihan), le procès du chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec n’a suscité “aucune” prise de position politique, contrairement à l’affaire Bétharram, et échoue à faire avancer la lutte contre la pédocriminalité, regrettent victimes, associations et avocats.Pour Solène Podevin-Favre, codirectrice de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), “il n’y a pas eu de mobilisation de la société ni du monde politique alors que tous les éléments étaient là.”Jugé depuis le 24 février par la cour criminelle du Morbihan pour des violences sexuelles sur 299 victimes majoritairement mineures, Joël Le Scouarnec “a tout avoué et ne remet pas en cause la parole des victimes: pour un procès de pédocriminalité, c’est atypique”, souligne-t-elle auprès de l’AFP.Cela aurait pu être “une occasion en or” pour “rouvrir le débat sur la lutte contre la pédocriminalité”, “d’autant plus que l’affaire Bétharram a été révélée quelques jours avant” le début du procès, estime-t-elle.Mais pour Mme Podevin-Favre, “si le monde politique s’est emparé de Bétharram, le silence est quasi complet sur Le Scouarnec (…) il ne mobilise pas.”- “Pas un fait divers” -Pourtant, rappelle Manon Lemoine, une des victimes, “l’affaire Le Scouarnec n’est pas un fait divers mais un fait politique.””On essaie de faire de lui un monstre, mais ce monstre, c’est la société qui l’a créé et qui l’a laissé perdurer”, tempête la jeune femme de 36 ans, que l’accusé a reconnu avoir violée lorsqu’elle en avait 11.Pour que la société “ne détourne pas le regard”, les victimes “ont fait tout leur possible”, note-t-elle.Nombre d’entre elles ont ainsi levé le huis clos de leurs audiences. D’autres ont politisé leur prise de parole, prenant à partie l’avocat général ou la cour, comme Nicolas Gourlet, 31 ans, qui a exigé lors de sa déposition fin avril que “les choses bougent et qu’on n’ait pas un +Le Scouarnec bis+ dans la nature”.Et de plus en plus de victimes parlent à visage découvert dans les médias “pour que la honte change de camp” et “aider les gens à s’identifier” à elles. Comme Manon Lemoine, qui rêve encore d'”un sursaut du monde politique” à huit jours du verdict.Si “le procès de Joël Le Scouarnec, c’est le procès de la responsabilité de Joël Le Scouarnec, rien d’autre”, Me Frédéric Benoist, avocat de l’association La Voix de l’Enfant aimerait néanmoins que ce procès “alerte le gouvernement”.Pour qu’enfin, “il y ait une vraie politique de protection de l’enfance en matière de pédophilie”, insiste-t-il, rappelant “le très faible budget” du seul dispositif d’aide en France destiné aux pédophiles, dénommé STOP.”Mais pour l’instant on est loin de la prise de conscience sociétale espérée.”- “Interpeller” les politiques -Face à l'”apathie politique”, Mme Podevin-Favre tente de voir le verre à moitié plein.Ainsi, en mars, “des avancées ont eu lieu, avec notamment l’avis favorable du gouvernement concernant un meilleur contrôle du FIJAIS”, le fichier recensant les auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.”Le gouvernement n’a pas communiqué dessus, comme s’il se doutait que c’est encore insatisfaisant”, remarque la codirectrice de la Ciivise.Le procès a aussi permis de souligner “l’importance des lanceurs d’alerte” pour dénoncer des pédocriminels, estime Gabriel Trouvé, 34 ans, une des victimes de Joël Le Scouarnec, à l’issue du témoignage auprès de la cour de Thierry Bonvalot, le 13 mai.Ce psychiatre avait dénoncé dès 2006 -en vain- le comportement suspect de Joël Le Scouarnec dont il était alors le collègue à Quimperlé (Finistère).Gabriel, Manon, Nicolas, tous ont rejoint un collectif réunissant une cinquantaine de victimes de Joël Le Scouarnec.”Nous sommes effarés de constater que ce +procès du siècle+ ne fait pas date auprès du gouvernement et, plus largement, du grand public”, regrette dans un communiqué le collectif.Lundi matin, une vingtaine de victimes et leurs proches, réunis au sein d’un collectif, ont manifesté devant le tribunal contre le “silence du monde politique”, qui a bien su “se mobiliser pour Bétharram”.Ils ont exigé “une commission interministérielle” pour “tirer les leçons” de l’affaire Le Scouarnec.Présente également, la députée Sandrine Josso (MoDem) a regretté auprès de l’AFP que le “silence” du gouvernement “provoque une victimisation secondaire” des parties civiles.

MSC Croisières commande deux navires au chantier naval français de Saint-Nazaire pour 3,5 mds d’euros

L’armateur suisse MSC Croisières a confirmé lundi la commande de deux nouveaux navires aux Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, dans l’ouest de la France, pour un investissement global d’environ 3,5 milliards d’euros.Le groupe a signé lundi matin cette commande à Paris, à Bercy, en marge du sommet Choose France, qui annonce un total de 37 milliards d’euros d’investissements étrangers en France, dont 20 milliards inédits.”C’est un modèle de partenariat industriel soutenu par l’Etat (…) un exemple de relation privilégiée fondée sur la confiance”, a déclaré le ministre de l’Industrie Marc Ferracci.L’Etat français a fourni aux Chantiers des garanties à l’export, selon lesquelles la banque publique d’investissement Bpifrance couvre les risques liés à ce contrat.La livraison de ces deux navires, les cinquième et sixième de la série “World Class”, tranportant plus de 5.000 passagers, est prévue respectivement en 2029 et 2030. Ils rejoindront le MSC World Europa et le MSC World America, déjà en service, ainsi que le MSC World Asia et le MSC World Atlantic, actuellement en construction, dont les livraisons sont prévues respectivement en 2026 et 2027.L’industrie de la croisière se porte bien parce qu’elle offre “un bon rapport qualité/prix”, notamment en Amérique du Nord et en Europe, avec des taux de réservation plus élevés pour cet été qu’en 2024, a souligné Pierfrancesco Vago, président exécutif de la division croisières du groupe MSC.MSC Croisières souligne que ces nouveaux navires, dont la navigation au fioul est très polluante, sont “parmi les plus efficients en matière énergétique” et sont “compatibles avec différents carburants alternatifs, y compris le GNL biosourcé et synthétique ainsi que le diesel biologique”. Les navires seront également équipés de systèmes de connexion électriques à quai pour réduire les émissions durant les escales, notamment de CO2 ainsi que d’oxyde d’azote (NOx) et d’oxyde de soufre (SOx). Mais ces connexions restent encore rares dans les ports.”Il y a aujourd’hui l’ambition d’être l’industrie ou le constructeur de bateaux le plus exigeant sur ces critères-là et il y a encore certainement plein de progrès qui vont être effectués dans les prochaines années”, a relevé M. Ferraci.”On va continuer de se battre au niveau national pour notre industrie navale (…) mais aussi au niveau européen. Nos concurrents asiatiques notamment ne jouent pas toujours à armes égales avec nous”, a noté le ministre.Cette commande s’inscrit “dans une stratégie industrielle de long terme pour MSC Croisières, et s’appuie sur un partenariat solide avec Chantiers de l’Atlantique, qui a construit 19 des 23 navires de la compagnie à ce jour”, le reste ayant été construit en Italie, a précisé le croisiériste.Avec cette nouvelle commande, l’investissement direct total de MSC Croisières en France au cours des deux dernières décennies dépasse désormais les 18 milliards d’euros, selon la compagnie.Les discussions autour des prochains navires ont déjà commencé, a souligné Laurent Castaing, directeur général des Chantiers de l’Atlantique.

Incendie mortel à Courchevel: un Algérien devant les assises de Chambéry

L’incendie avait fait deux morts et de nombreux blessés et avait marqué le petit monde des saisonniers en montagne: un Algérien comparaît lundi devant les assises à Chambéry, accusé d’avoir volontairement mis le feu à leur résidence à Courchevel.Le sinistre s’était déclaré le 20 janvier 2019 peu après 4H00 du matin à l’Isba, une résidence abritant plusieurs dizaines de travailleurs saisonniers dans la très huppée station de ski de Courchevel (Savoie).Deux d’entre eux, une femme de 32 ans et un homme de 50 ans, employés dans des restaurants de la station, avaient succombé asphyxiés, et une vingtaine avaient été blessés, certains en sautant des étages de ce bâtiment des années 70.Le procès s’est ouvert lundi matin devant la cour d’assises de la Savoie au palais de justice de Chambéry après le tirage au sort des six jurés et l’appel des parties civiles, au nombre d’une cinquantaine. Il doit s’étirer sur une dizaine de jours.L’accusé, Hicham Abderraouf, cheveux courts et fines lunettes, est apparu dans le box vitré et a décliné calmement devant la cour ses noms, date et lieu de naissance, le 21 mai 1997 à Chlef en Algérie. Il aura 28 ans au troisième jour de son procès.En récidive après de précédentes condamnations pour trafic de drogue, il est accusé notamment de “destruction du bien d’autrui par un moyen dangereux” ayant entraîné la mort et des infirmités permanentes, ainsi que de détention d’arme et d’évasion par violence. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.L’accusé, soupçonné d’avoir agi par vengeance envers une ex-petite amie logée dans cette résidence, nie les faits depuis son placement en garde à vue en 2019.La première journée est consacrée à un interrogatoire de personnalité de l’accusé, puis à l’audition d’un policier et de plusieurs experts en incendies. Suivront les témoins mardi puis d’autres experts avant les parties civiles à partir de jeudi. Le verdict est attendu le 30 mai.Hicham Abderraouf est “impatient de comparaître devant la juridiction”, a indiqué à l’AFP l’un de ses avocats, Me Ghaïs Bencharif, qui entend plaider “l’acquittement”. “Il y avait des éléments, et je le reconnais, objectifs, qui pouvaient laisser penser que M. Abderraouf s’était rendu coupable” de l’incendie: mais au moins une autre piste impliquant une autre personne “n’a absolument pas été creusée par les enquêteurs, elle a même été balayée d’un revers de main”, accuse l’avocat, pour qui “le travail d’enquête aurait pu être mieux fait”.- Interpellé à Malaga -Son client, interpellé et mis en examen deux mois après l’incendie, avait été libéré début avril 2021 en raison d’un vice de procédure. Après plusieurs péripéties et une évasion en 2021, il avait été interpellé en janvier 2023 à Malaga (Espagne) et remis aux autorités françaises.S’il s’est soustrait à la justice à l’époque, c’est en raison de son passé de “délinquant”: pour autant, il y a “une différence notable entre un pyromane et un trafiquant de stupéfiants”, fait valoir Me Bencharif. Quant aux parties civiles, elles sont “en recherche de vérité, elles veulent comprendre ce qui s’est passé, et surtout que toutes les responsabilités soient mises au jour”, souligne Me Sylvain Cormier, qui défend plusieurs personnes blessées lors du sinistre.Elles seront également très attentives, selon lui, à un deuxième procès, attendu en juin devant le tribunal correctionnel d’Albertville, qui visera cette fois le propriétaire de l’immeuble, dont la vétusté contrastait avec les luxueux hôtels de la station.Ce propriétaire, un homme d’affaires bien connu dans la station, a été mis en examen en octobre 2021 pour “homicide et blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence”, “non-respect des règles d’entretien et de sécurité des bâtiments d’habitation”, et “hébergement de travailleurs dans un local non conforme”.

Investissements: le 8e sommet Choose France bat un record et concrétise des projets dans l’IA

Le 8e sommet Choose France lundi, évènement destiné à attirer les investissements étrangers en France, va battre un nouveau record cette année avec 20 milliards d’euros de projets nouveaux annoncés et 17 milliards d’euros de concrétisations d’engagements sur l’intelligence artificielle (IA) pris en février.En tout, une cinquantaine de projets seront dévoilés ou confirmés. Plus de 200 patrons des cinq continents sont attendus au château de Versailles sur le thème “France, terre de créativité”, pour rencontrer les membres du gouvernement français et le président Emmanuel Macron, et discuter de futurs investissements en France ou en annoncer.Pour la 6e année consécutive, la France a été sacrée cette année premier pays européen en termes d’investissements étrangers par le baromètre EY, avec 1.025 projets, un nombre toutefois en baisse (de 14%), comme pour les autres pays du podium.Après les 15 milliards d’euros de l’édition 2024, un record de 20 milliards d’euros d’investissements nouveaux sera dévoilé, a indiqué dimanche l’Elysée, comme l’avait annoncé Emmanuel Macron dès vendredi à la presse quotidienne régionale. “Ça participe du redéveloppement, du redéploiement d’une puissance industrielle française”, s’est félicité lundi sur RTL le ministre de l’Economie Eric Lombard.Parmi ces projets nouveaux, un investissement de 6,4 milliards d’euros de l’américain Prologis, pour la construction de centres de données et d’entrepôts, et la confirmation par MSC Croisières d’une commande de deux navires aux chantiers de Saint-Nazaire pour 3,5 milliards d’euros.- Centres de données et IA à l’honneur -Des annonces bienvenues en pleines discussions sur les droits de douane américains, alors que les Etats-Unis eux-mêmes font tout pour attirer les investissements étrangers. Les patrons américains représenteront cette année 19% des dirigeants présents à Choose France et les patrons européens, 40%. Les fonds souverains du Golfe seront aussi très présents.L’autre volet des annonces attendues concerne les premières concrétisations des quelque 109 milliards d’investissements en France dans le domaine de l’intelligence artificielle promis en février lors d’un vaste sommet sur l’IA.Ainsi, le canadien Brookfield confirmera investir 10 milliards d’euros pour un site à Cambrai (Nord). L’américain Digital Realty scellera ses engagements pour des data centers à Marseille et Dugny (Seine-Saint-Denis), pour 2,3 milliards.Un autre projet autour de l’IA, avec le fonds d’investissement émirati MGX, devrait aussi être confirmé, pour l’établissement d’un campus IA en Ile-de-France.La France, remarque l’Elysée, est grâce au nucléaire, énergie décarbonée, un “paradis énergétique” pour des structures d’IA voraces en électricité.Cette année, Choose France attirera aussi des capitaux pour l’économie circulaire, notamment le recyclage textile, la mobilité décarbonée, ou le cinéma et l’audiovisuel.Les géants mondiaux, comme Amazon, Mars, Ikéa ou Netflix, Ferrero ou GSK, lanceront tous de nouveaux investissements en France. Tandis que la fintech britannique Revolut a déjà dévoilé lundi un milliard d’euros d’investissement avec la création son nouveau siège social pour l’Europe de l’ouest à Paris.Le judoka multi-médaillé d’or Teddy Riner sera l’invité d’honneur de la séance plénière.- “Pognon de dingue” -Emmanuel Macron, pour sa part, tiendra une table ronde avec des chefs d’entreprise sud-coréens, deux autres sur l’intelligence artificielle et la transition énergétique.Il recevra le magnat mexicain Carlos Slim, Stella Li du constructeur de voitures électriques chinois BYD et le directeur général du saoudien Qiddiya, avant un “dîner de travail” sous les ors du château.Il effectue quatre déplacements en amont et en aval du sommet. Avant de se rendre à Versailles, il est ainsi attendu lundi dans la Meuse (est) à l’usine de bus électriques Daimler de Ligny-en-Barrois, où l’entreprise allemande devrait annoncer un nouvel investissement en France.Dimanche, Emmanuel Macron a posté sur X une vidéo montrant une succession de patrons de grandes entreprises étrangères – Coca Cola, Merck, Disney ou Procter & Gamble – annonçant leurs investissements à de précédentes éditions de Choose France.La vidéo est ponctuée de bruits de tiroir-caisse, et on entend Emmanuel Macron prononcer son expression “un pognon de dingue” – employée en 2018 pour parler des dépenses sociales, ce qui lui avait valu des critiques – pour qualifier ces annonces, qui ont représenté 47 milliards d’euros depuis 2017. “On continue?”, engage-t-il.

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Orages: onze départements du sud-ouest placés en vigilance orange lundi après-midi

Météo-France a annoncé le passage de onze départements du sud-ouest de la France en vigilance orange à partir de lundi après-midi en raison d’un “épisode pluvio-orageux marqué”.Le Lot, l’Aveyron, le Tarn-et-Garonne, le Tarn, le Gers, la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées, l’Ariège, l’Aude et le Cantal seront concernés progressivement à partir de 14H00, selon un bulletin de Météo-France publié lundi matin.Les prévisionnistes anticipent, dans l’après-midi et en soirée, “des orages accompagnés de fortes précipitations, de grêle, de bourrasques et d’une activité électrique importante”.Les météorologues mettent notamment en garde contre “de fortes rafales de vent pouvant atteindre 80 à 100 km/h” et “d’importants cumuls de précipitation, de l’ordre de 30 à 50 mm sur l’épisode avec des maximum locaux pouvant atteindre 60 voire 70 mm”.Ces intempéries pourraient atteindre les départements limitrophes, de façon plus localisée.Du fait des fortes précipitations attendues, une vigilance orange pour pluie-inondation concerne le Lot, le Tarn, le Tarn-et-Garonne et la Dordogne, département déjà touché par des crues de plusieurs rivières il y a un mois.Mardi, la vigilance orange pour pluie-inondation sera maintenue dans ces quatre départements.

Orages: onze départements du sud-ouest placés en vigilance orange lundi après-midi

Météo-France a annoncé le passage de onze départements du sud-ouest de la France en vigilance orange à partir de lundi après-midi en raison d’un “épisode pluvio-orageux marqué”.Le Lot, l’Aveyron, le Tarn-et-Garonne, le Tarn, le Gers, la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées, l’Ariège, l’Aude et le Cantal seront concernés progressivement à partir de 14H00, selon un bulletin de Météo-France publié lundi matin.Les prévisionnistes anticipent, dans l’après-midi et en soirée, “des orages accompagnés de fortes précipitations, de grêle, de bourrasques et d’une activité électrique importante”.Les météorologues mettent notamment en garde contre “de fortes rafales de vent pouvant atteindre 80 à 100 km/h” et “d’importants cumuls de précipitation, de l’ordre de 30 à 50 mm sur l’épisode avec des maximum locaux pouvant atteindre 60 voire 70 mm”.Ces intempéries pourraient atteindre les départements limitrophes, de façon plus localisée.Du fait des fortes précipitations attendues, une vigilance orange pour pluie-inondation concerne le Lot, le Tarn, le Tarn-et-Garonne et la Dordogne, département déjà touché par des crues de plusieurs rivières il y a un mois.Mardi, la vigilance orange pour pluie-inondation sera maintenue dans ces quatre départements.

Plusieurs centaines de taxis manifestent au coeur de Paris

Plusieurs centaines de taxis bloquaient le boulevard Raspail lundi à Paris, près du ministère des Transports, pour protester contre les nouvelles conditions tarifaires du transport sanitaire et la concurrence des VTC, a constaté un journaliste de l’AFP.”C’est ici que se prennent les plus grosses décisions, il faut qu’on se montre”, a déclaré Claude Voltzenlogel, 48 ans. Cet artisan taxi du Bas-Rhin est parti de Strasbourg vers minuit en convoi avec une vingtaine de collègues. “On restera plusieurs jours s’il le faut. On préfère perdre une semaine de chiffre d’affaires que perdre nos entreprises”, a-t-il souligné. Il craint de perdre jusqu’à 18% de son chiffre d’affaires avec la nouvelle tarification de l’Assurance maladie.Les taxis sont appelés à manifester de nouveau lundi par une intersyndicale à travers toute la France, notamment à Paris et Pau, ville du Premier ministre François Bayrou, pour protester contre un projet de nouvelle tarification imposée par l’Assurance maladie sur les transports de malades aux chauffeurs conventionnés.De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber. Ils demandent l’application des lois limitant l’activité des VTC.”Nous ne partirons pas tant que nous n’aurons pas obtenu le retrait de cette convention”, a lancé lundi matin Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT).”Ça fait des semaines qu’on prévient Matignon (…). On demande à être reçus par les ministres de tutelle (Transports, Intérieur, Santé…) et pas par leurs porte-gobelets”, a-t-elle souligné. La nouvelle tarification, qui doit encore être approuvée par le gouvernement, doit entrer en vigueur le 1er octobre, selon l’Assurance maladie.L’objectif est de contrôler la croissance de la dépense de transports sanitaires, qui s’est élevée à 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (+45% depuis 2019).Les taxis seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge et d’une tarification kilométrique alignée sur le tarif fixé dans chaque département.Aujourd’hui environ 85% des taxis font du transport conventionné de malades, certains pouvant réaliser 90% de leurs revenus par ce moyen, notamment en milieu rural, selon M. Buisson.Le secteur se dit prêt à discuter, notamment du transport partagé et de “l’optimisation des coûts”. Mais il demande le gel du projet actuel, selon lui défini unilatéralement, ne prenant pas en compte par exemple les variations des temps de trajet.

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Dans l’Arctique, une expédition norvégienne réalise des biopsies sur des ours polaires

Une expédition scientifique norvégienne, que l’AFP a pu suivre, a réalisé en avril les premières biopsies de tissus graisseux sur des ours polaires au Svalbard, dans l’Arctique, pour évaluer l’impact des polluants sur leur santé.Un pied sur le patin d’un hélicoptère, le vétérinaire de la mission Rolf Arne Olden épaule sa carabine à air comprimé et déclenche le tir de sa fléchette anesthésiante sur l’ours blanc qui a commencé à courir sur la glace, en entendant le bruit de l’appareil.L’hélicoptère s’éloigne en attendant que l’animal s’endorme, puis se pose à proximité du mammifère pour que les scientifiques puissent prélever de très fines tranches de tissus graisseux et effectuer des prises de sang. “L’idée est de représenter au mieux ce que les ours vivent dans la nature, mais en laboratoire. Pour cela, on utilise leur graisse qu’on va exposer au stress qu’ils rencontrent, c’est-à-dire des polluants, mais aussi des hormones de stress”, explique Laura Pirard, toxicologue belge qui a développé la méthode à partir des biopsies des ours polaires.Les échantillons sont maintenus en vie pendant quelques jours sur le bateau pour être soumis à des polluants et composants hormonaux avant d’être congelés pour être analysés en laboratoire lors du retour à terre.Outre le vétérinaire qui a endormi l’ours, un ou deux scientifiques de la mission travaillent délicatement sur l’animal pour mener la biopsie, prélever du sang ou encore poser des colliers électroniques GPS, uniquement sur les femelles en raison de la morphologie de leur cou.- Chasse et réchauffement -De premiers “loggers” ont été posés l’an dernier sur cinq femelles. Ces petits cylindres de 4 cm de longueur enregistrent les battements cardiaques et la température de l’ourse. Ces mesures, couplées aux données GPS, permettent de déterminer leur mode de vie, et leur déplacement sur une année.La mission du “programme ours” est menée depuis 40 ans au Svalbard par des scientifiques de l’Institut polaire norvégien (NPI).Cette année, les huit scientifiques – le chef de mission et son adjoint, une spécialiste du comportement spatial, un vétérinaire et quatre toxicologues spécialisés dans les milieux marins – ont embarqué à bord d’un brise-glaces de recherche marine de 100 mètres de long, le Kronprins Haakon. “Nous avons eu une bonne saison, nous avons capturé 53 ours, dont dix femelles avec des oursons ou des jeunes d’un an, et nous avons posé 17 colliers”, précise le chef de l’expédition Jon Aars.Menacés par la chasse jusqu’à un accord international dans les années 1970, les ours polaires sont désormais affectés par le réchauffement climatique.Ceux du Svalbard “consomment davantage de nourriture terrestre, tels que des rennes ou des oeufs d’oiseaux, qu’auparavant”, explique Jon Aars. “Quand la glace fond, ils sont forcés de rester sur terre”, précise-t-il. “Ces ours passent désormais beaucoup plus de temps à terre qu’il y a 20 ou 30 ans.”La population d’ours polaires de la région arctique du Svalbard est cependant en légère hausse depuis une dizaine d’années, souligne le scientifique.

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En Irak, la prospection pétrolière menace les mythiques marais mésopotamiens

Sous les roseaux tressés d’une hutte traditionnelle, la colère gronde au sein d’une assemblée citoyenne. Dans le sud de l’Irak, militants et villageois fustigent un projet d’exploration pétrolière qui risque de porter atteinte aux mythiques marais mésopotamiens, déjà ravagés par la sécheresse.”Nous n’accepterons jamais”, martèle le militant Murtada al-Janoubi, militant trentenaire et moustachu au teint mat, cherchant à galvaniser les habitants d’un village de la province de Missane, à l’orée des marais de Hawizeh classés au patrimoine mondial de l’Unesco.Les marais sont en effet synonymes d’une civilisation millénaire de chasseurs-pêcheurs ayant préservé du mieux qu’ils pouvaient leur mode de vie traditionnel en tirant profit des richesses naturelles du secteur.En 2023, quand les autorités ont convenu avec une entreprise chinoise de lancer la prospection pétrolière dans la zone de Hawizeh, les villageois d’Abou Khsaf n’ont pas immédiatement réalisé le danger.C’est cette année qu’ils ont pris la mesure de ce qui se tramait, en voyant débarquer les machineries utilisées pour des études sismiques et pour déblayer une nouvelle route.Si Hawizeh était menacé, “c’est un patrimoine historique, l’identité du Sud (irakien) qui disparaîtraient”, confie M. Janoubi à l’AFP, lors d’une visite des marais chevauchant la frontière Irak-Iran.Installer ici un champ pétrolier détruirait des marais millénaires, ayant abrité selon la légende le jardin d’Eden biblique.Le gouvernement assure que les ministères du Pétrole et de l’Environnement coopèrent sur le dossier pour préserver les marais: toute exploration aura lieu à proximité, et non à l’intérieur de la zone.Des images satellitaires capturées en mars par Planet Labs pour l’AFP montrent les traces laissées au sol par le passage de véhicules.Ces images, explique Wim Zwijnenburg de l’ONG PAX, révèlent la “rapide” construction “d’une route de terre de 1,3 kilomètre dans la végétation des marais”.- “Laissez nos marais tranquilles” -La province de Missane abrite plusieurs champs pétroliers – dont un administré par une compagnie étatique chinoise à quelques kilomètres des marais.Les flammes des torchères sont même visibles depuis les embarcations de pêche sur les ruisseaux qui serpentent les zones humides de Hawizeh, souffrant déjà d’une baisse du débit des eaux, de précipitations en berne et de l’évaporation provoquée par des températures en hausse.”Notre région est envahie par des champs pétroliers: n’est-ce pas suffisant?”, fustige M. Janoubi. “Laissez nos marais tranquilles.”Le pêcheur Kazem Ali, 80 ans, comprend qu’un nouveau projet pétrolier serait synonyme de création d’emplois.”Mais nous, les gens ordinaires, nous n’en bénéficieront pas”, estime-t-il. “Tout ce que nous voulons c’est de l’eau.”Pour expliquer la sécheresse et la chute du niveau des fleuves Tigre et Euphrate – inondant jadis les luxuriants marais – Bagdad pointe du doigt le changement climatique et la construction en amont de dizaines de barrages chez les voisins turc et iranien, accusés de retenir l’eau.A Hawizeh, l’eau subsistant ici et là dépasse rarement un mètre de profondeur. L’immense lac d’Oum al-Naaj a souffert: par endroit à peine trois mètres de profondeur, contre six mètres autrefois, selon M. Janoubi.Si quelques milliers de familles vivent encore dans les grands marais du Sud, le rude quotidien a poussé de plus en plus d’habitants à rallier les villes.Rassoul al-Ghurabi, 28 ans et éleveur de buffles, voit ses bêtes souffrir de la sécheresse. “Mais je ne quitterai jamais les marais et la liberté qu’ils m’offrent”.Un matin de mars en menant son cheptel à la pâture dans les marais, il est surpris par des ouvriers posant des câbles et forant des trous. Un buffle s’est même pris la patte dans un câble, raconte-t-il.- Préserver la biodiversité -Interrogée par l’AFP, la compagnie publique pétrolière de Missane dément: ces véhicules sont repartis de la zone après des travaux en lien avec un autre champ pétrolier attenant aux marais.La nappe pétrolière souterraine de Hawizeh que les autorités espèrent, à terme, exploiter, recouvre 300 kilomètres carrés sous les marais, mais pas sous l’épicentre.Si un projet pétrolier devait voir le jour, il respecterait les directives d’une étude d’impact environnemental et toute prospection serait menée “sans nuire à l’habitat naturel”, rappelle la compagnie publique.Les marais sont constitués d’un épicentre abritant des espèces animales protégées et servant de site d’escale pour 200 espèces d’oiseaux migrateurs.Mais il y a aussi une zone tampon séparant ce secteur des régions attenantes, où se développe l’Irak moderne avec ses villes et ses champs pétroliers.Des militants locaux ont accusé les autorités d’avoir mené des études sismiques dans l’épicentre.Jassem Falahi, haut responsable au ministère de l’Environnement, indique que le statut protégé des marais n’y empêche pas des projets de développement.Mais “ces investissements sont sujets à des conditions et des normes spécifiques: ils ne doivent pas perturber l’épicentre, ni affecter le site et sa biodiversité”.- Pétrole ou patrimoine? -La nappe pétrolière souterraine de Hawizeh est déjà exploitée de l’autre côté de la frontière depuis près de deux décennies en Iran, où les médias locaux ont régulièrement tiré la sonnette d’alarme sur l’impact environnemental.Là-bas, les marais appelés Hoor al-Azim – et souffrant de la sécheresse – accueillent plusieurs plateformes de forage.Cette année, l’agence de presse iranienne Tasnim expliquait que des compagnies énergétiques ont obstrué des cours d’eau et asséché des zones pour construire leurs infrastructures.En Irak, l’UNESCO a réitéré ces dernières années “sa profonde préoccupation” concernant “la vulnérabilité” des marais “face aux développements pétroliers et gaziers”, rappelle à l’AFP un porte-parole de l’institution.L’organisation attend de l’Irak “un engagement continu pour garantir que les activités pétrolières” hors des marais “ne nuisent pas au site et n’empiètent pas sur ses délimitations.”Dans un pays tirant 90% de ses revenus de ses colossales richesses en hydrocarbures, le militant environnementaliste Ahmed Saleh Neema appelle à trouver “l’équilibre entre deux grandes ressources: le pétrole et les marais.””Les marais c’est une biodiversité, une économie, un patrimoine, un folklore”, poursuit l’environnementaliste. “c’est la réputation de l’Irak”.

Le Sénat face à l’immense défi de “refonder” Mayotte

“Refonder” l’archipel meurtri de Mayotte en proie à une crise aussi durable que multidimensionnelle: c’est l’ambition d’un projet de loi gouvernemental examiné à partir de lundi au Sénat, qui devrait l’adopter confortablement malgré des désaccords sur son volet migratoire.Plus de cinq mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, la réponse du gouvernement entre dans une nouvelle phase, celle de la refondation à long terme du 101e département français, le plus pauvre d’entre eux. Car “si le cyclone a ravagé Mayotte, il a surtout exacerbé des calamités qui existaient déjà”, a lancé le ministre des Outre-mer Manuel Valls en défendant le projet devant les sénateurs.Après les réponses “d’urgence vitale” menées sur le territoire dans les semaines ayant suivi la catastrophe, puis l’effort de reconstruction accéléré par l’adoption d’un premier texte de loi dédié mi-février, cette troisième étape s’attaque à un chantier beaucoup plus vaste et doit mettre l’Etat face à ses responsabilités, notamment financières.La “loi-programme” soumise aux sénateurs orchestre ainsi une promesse d’Emmanuel Macron, celle de déployer, d’ici 2031, 3,2 milliards d’euros d’investissements publics fléchés vers l’eau, l’éducation, la santé, les infrastructures ou la sécurité.- “Echéancier” des investissements -Les objectifs de l’exécutif sont listés dans un long rapport annexé au projet de loi, que les sénateurs pourront amender et préciser dès les premières heures de débats. Ces derniers s’étireront jusqu’à un vote solennel prévu le mardi 27 mai, et l’Assemblée nationale devrait s’en emparer en juin.Ce texte “est absolument indispensable” pour “donner des perspectives et de la confiance au territoire, où la défiance vis-à-vis de l’Etat est forte”, résume pour l’AFP l’un des corapporteurs du texte, le sénateur Horizons Olivier Bitz.Construite avec les élus locaux, cette loi sera particulièrement scrutée sur l’archipel, où les demandes des élus se font chaque semaine plus pressantes sur le logement, l’éducation ou encore l’immigration.”On ressent une vraie démarche d’engagement de l’Etat pour nous aider à sortir de cette crise. Mais l’urgence pour nous, c’est d’avoir un échéancier, un calendrier précis des investissements”, pointe auprès de l’AFP la sénatrice de Mayotte Salama Ramia (groupe macroniste RDPI).Cet enjeu crucial a été identifié au Sénat, qui devrait renforcer le volet programmatique du texte, en imposant notamment au gouvernement de chiffrer, année après année, les investissements qu’il prévoit. Toujours dans le but de “rassurer localement”, les sénateurs ont aussi proposé en commission d’instaurer un “comité de suivi”, pour que les promesses ne restent pas lettre morte.Mais ce projet de loi, l’une des très rares initiatives parlementaires émanant du gouvernement dans cette année politique mouvementée, dépasse largement le cadre de la programmation: de nombreuses mesures entendent réformer le contexte économique, social, institutionnel et sécuritaire de l’île.- Visas territorialisés -Le volet le plus sensible a trait à l’immigration, avec des conditions d’accès au séjour durcies, des peines pour reconnaissance frauduleuse de paternité augmentées et la possibilité de retirer des titres de séjour aux parents d’enfants considérés comme menaçant l’ordre public.Rien en revanche sur la suppression – demandée localement – des visas territorialisés qui empêchent les détenteurs d’un titre de séjour mahorais de venir dans l’Hexagone. Mesure qui permettrait selon ses défenseurs de “désengorger” hôpitaux et écoles face à l’afflux massif d’immigrés clandestins venus notamment des Comores voisines. Mais le gouvernement comme la majorité sénatoriale plaident pour son maintien, craignant de renforcer l’hypothèse d’un “appel d’air” migratoire.”Nous dénonçons cette façon de traiter le problème migratoire comme un sujet d’appel d’air au lieu de le régler à sa source”, s’inquiète la socialiste Corinne Narassiguin, qui fustige “l’obsession migratoire” du gouvernement. Le groupe écologiste a de son côté dénoncé un texte qui “stigmatise” et “criminalise”, “au lieu de reconstruire”.Autre irritant probable, un article pour faciliter les expropriations en vue d’accélérer la reconstruction.Le projet contient aussi des dispositifs économiques et sociaux avec la création d’une zone franche globale avec des abattements fiscaux à 100%, et la perspective, d’ici 2031, d’une “convergence sociale” entre l’Hexagone et l’archipel où les minima sociaux, comme le RSA, sont aujourd’hui 50% inférieurs.