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Guatemala: le bilan des séismes s’alourdit à sept morts

Le bilan de la série de séismes qui ont secoué le Guatemala mardi s’est alourdi à sept morts et neuf blessés tandis que plus de 370 habitations ont été endommagées, ont indiqué jeudi les autorités.Un précédent bilan faisait état de cinq décès.”Malheureusement, ces événements sismiques ont causé la mort de sept personnes” dont cinq ont été identifiées, a déclaré le président Bernardo Arévalo lors d’une conférence de presse.Les séismes les plus forts ont atteint, mardi après-midi, une magnitude de 4,8 et 5,7, avec des épicentres situés dans les localités d’Amatitlan et d’Alotenango, près de la capitale, selon le service géologique américain USGS.Selon l’agence de coordination des catastrophes Conred, le nombre de morts est passé à cinq avec la découverte du corps d’un homme de 30 ans décédé d’une crise cardiaque à son domicile dans le village de Santa Ines (sud).La Conred avait précédemment rapporté la découverte du corps d’un adolescent à Santa Maria de Jesus (sud-ouest), la zone la plus touchée par les séismes.Dans son dernier bilan, la Conred indique également que les séismes ont fait des centaines de sinistrés et endommagé des dizaines de maisons ainsi que plusieurs routes et un pont.Le président Arévalo a suspendu mercredi les cours dans les écoles ainsi que la journée de travail dans les trois départements les plus touchés: Guatemala, Escuintla et Sacatepéquez.Après le premier tremblement de terre, survenu vers 15H00 locales (21H00 GMT), quelque 200 répliques ont été enregistrées, dont une vingtaine ressenties par la population, a précisé l’Institut local de sismologie.Des centaines de personnes ont passé la nuit de mardi à mercredi dans la rue ou les parcs par crainte de répliques.Carmen Carrillo, 49 ans, a ainsi dormi dehors avec sa famille à Palin, situé à 35 km au sud de la capitale. Les séismes de la veille “ont été très forts”, a-t-elle dit à l’AFP. A Santa Maria de Jesus, 50% des maisons présentent des dommages, y compris des bâtiments historiques, selon le maire Mario Pérez. La ville est privée d’électricité et est presque isolée en raison des éboulements qui encombrent les routes.Mercredi, le président Arévalo est arrivé en hélicoptère dans cette ville à majorité indigène maya pour évaluer les dégâts.”Sachez que nous travaillons sans relâche pour la sécurité de toute la population”, a indiqué le dirigeant sur X, exprimant ses “plus profondes condoléances aux familles des défunts”.L’Amérique centrale subit fréquemment des séismes en raison de la convergence des plaques tectoniques des Caraïbes et de Cocos, ainsi que de failles géologiques locales.

Les requins bouledogues s’attardent de plus en plus longtemps sur les plages de Sydney

Les requins bouledogues s’attardent de plus en plus longtemps sur les plages de Sydney en raison du réchauffement de la température des océans, ont indiqué des chercheurs vendredi, qui estiment qu’ils pourraient un jour y rester à l’année.Ces prédateurs sont des espèces migratrices, qui se dirigent vers le nord en hiver quand la température de l’océan à Sydney descend en dessous de 19 degrés Celsius, pour se prélasser dans les eaux plus chaudes du Queensland, au nord du pays.Une équipe de scientifiques a analysé 15 années de suivi acoustique de 92 requins migrateurs marqués dans une zone comprenant la plage populaire de Bondi Beach et le port de Sydney.Il en ressort que les requins passent en moyenne 15 jours de plus qu’en 2009 au large de la côte de Sydney en été, explique Nicolas Lubitz, chercheur à l’université James Cook.”S’ils restent plus longtemps, cela signifie que les humains et les proies restent plus longtemps en leur présence”.”Il se pourrait que dans quelques décennies, les requins bouledogues soient présents toute l’année dans les eaux au large de Sydney”, a-t-il ajouté.Les attaques de requins sont rares en Australie, et la plupart des blessures graves proviennent de trois espèces: les requins bouledogues, les grands requins blancs et les requins-tigres, selon la base de données nationale.Le changement climatique pourrait également affecter les schémas de reproduction explique M. Lubitz, qui cite de premiers éléments indiquant que de jeunes requins apparaissent dans des rivières au sud du pays. Il semblerait également que les habitats d’été des grands requins blancs, qui préfèrent les eaux froides, diminuent dans les régions du nord de la Nouvelle-Galles du Sud et du Queensland.

En Argentine, sur le tracé d’une route, l’arbre de la discorde

Un arbre de près de 300 ans, situé sur le tracé d’une extension prévue de route dans le nord de l’Argentine, engendre depuis deux mois protestations, recours en justice et mobilisations, avec interpellations à la clef.Le quebracho blanc (Aspidosperma quebracho blanco), autochtone de cette partie d’Amérique du Sud, se trouve sur un élargissement de deux à quatre voies d’un axe dans un quartier résidentiel en expansion, à Villa Allende, près de Cordoba (à 700 km de Buenos Aires).L’arbre, jusqu’ici préservé, dessine une silhouette incongrue au milieu de la voie inachevée, et a rassemblé en sa défense des militants de l’environnement et des voisins, qui ont organisé des veillées, un campement, des rondes, pour empêcher son déplacement, autour du slogan “Pas touche au quebracho!”.La justice administrative, saisie, a donné raison à la municipalité de Villa Allende, qui invoquait un motif de “sécurité routière” pour déplacer l’arbre. Transplantation à laquelle “il n’a aucune chance de survivre” selon les agronomes, a assuré à l’AFP Guillermo Galliano, responsable de Mil Aves, ONG environnementale locale.Mais la cause du quebracho — ironiquement un arbre réputé pour sa dureté et résistance exceptionnelle — a pris un tour national: s’y sont joints divers artistes argentins et personnalités du sport, tels le rockeur Leon Gieco, ou Fernando Signorini, ancien préparateur physique de l’Albiceleste et de Maradona.Deux personnes ont été interpellées ces dernières semaines autour des mobilisations: une journaliste et un automobiliste qui avait bloqué avec son véhicule l’accès des pelleteuses.Plusieurs entreprises locales de travaux ont par ailleurs signifié leur refus de se prêter à l’extraction de l’arbre.Mais la municipalité a assuré cette semaine avancer, après avoir pris toutes les précautions pour préserver le spécimen.”La pelleteuse a réduit le +pain+ (masse de terre maintenant les racines, NDLR), il est intact, la racine centrale atteint 2 mètres de profondeur”, a déclaré mardi le secrétaire de la municipalité de Villa Allende, Felipe Crespo, cité par le quotidien local La Voz. “Le transfert est imminent.”Ce déplacement, délicat et fastidieux, impliquant une grue à l’enlèvement, un camion, puis de nouveau une grue pour replanter l’arbre quelque 25 mètres plus loin, a commencé mercredi sous forte présence policière, a constaté l’AFP.

Défilé du 14-Juillet: neuf minutes pour un ballet aérien millimétré

Moins de neuf minutes pour 65 avions. Du haut de l’Arc de Triomphe, les organisateurs du défilé du 14-Juillet s’assurent du complexe ordonnancement du ballet aérien, répété par les équipages depuis plusieurs jours.Dès l’apparition du panache bleu, blanc, rouge de la Patrouille de France au-dessus de l’Arche de la Défense à l’Ouest de Paris, les aviateurs du “PC Etoile”, juchés en haut de l’Arc de Triomphe, scrutent l’alignement des appareils jusqu’à la tribune présidentielle située sur la place de la Concorde et chronomètrent les temps de passage.”C’est comme à l’habitude, sauf que ça n’est jamais l’habitude”, philosophe le général Xavier Buisson, commandant la partie aérienne du défilé militaire, qui rassemble au total plus de 7.000 participants.Si elle descend les Champs-Elysées chaque année pour la Fête nationale, la Patrouille de France (PAF) ne comprend cette année que huit Alphajet, et non neuf, à la suite de la collision en mars de deux de ses appareils en vol.A la suite de la PAF, 12 tableaux représentent les différentes missions de l’aviation militaire française: défense aérienne, projection, supériorité aérienne ou encore le groupe aéronautique naval. Le tout en moins de neuf minutes.Les “blocs”, qui ont tourné sur une douzaine d’hippodromes d’attente s’étendant jusqu’à une centaine de kilomètres à l’Ouest de la capitale, se succèdent toutes les 40 secondes, soit une distance de 6 kilomètres entre les avions de chasse, 3,6 kilomètres pour ceux de transport, plus lents.A partir du top départ, donné quand le chef de l’Etat s’assied à la tribune présidentielle, il faut neuf minutes aux avions pour arriver des hippodromes les plus éloignés.”Aujourd’hui, les conditions de vol sont claires et on a également un vent qui est favorable et pas trop de turbulences, ce qui est essentiel pour la tenue de nos avions”, observe le général Buisson.- Drone et ravitaillement en vol -Les turbulences peuvent être provoquées par le vent, la “convection thermique”, c’est-à-dire la chaleur venue du sol, ou encore le sillage des appareils précédents.Le passage du tableau “projection de forces” avec ses 4 énormes avions de transport A400M, dont un Espagnol, est à ce titre scruté avec attention.Deux d’entre eux traînent des perches de ravitaillement en vol, illustrant une nouvelle capacité de l’appareil mise en service depuis quelques semaines.Il n’y aura cependant pas de ravitaillement en vol lors du défilé, à 300 mètres du sol. “Sur Paris, ça peut être un peu compliqué, donc on ne va pas jouer à ça”, sourit-il.L’édition 2025 du défilé aérien marque également la dernière apparition en vol du KC-135, une des composantes de la dissuasion nucléaire aéroportée. Cet avion de ravitaillement en vol était entré en service en 1964 pour accompagner les Mirage IV, puis les Mirage 2000 et Rafale dans leur mission nucléaire.Les trois derniers ont été retirés du service le 30 juin et laissent maintenant la place à 12 et bientôt 15 ravitailleurs A330 MRTT.L’armée de l’air américaine continue elle d’exploiter 375 KC-135, sur les plus de 700 qu’elle avait reçu à la fin des années 1950.Le drone de reconnaissance et d’attaque MQ-9 Reaper participe également pour la deuxième fois au défilé, piloté par un aviateur depuis sa base de Cognac, à plusieurs centaines de kilomètres de là.Avant l’entrée en piste des 34 hélicoptères, un bombardier d’eau Dash-8 clôt le défilé des avions.Mais avec la multiplication des feux dans le sud de la France, “on traitera en conduite comme on dit dans le jargon militaire”, explique le général Buisson: “s’il y a des besoins (…), il interviendra sur les incendies et on ne le verra malheureusement pas”.

Un superyacht en feu dans le port de Saint-Tropez

Un yacht de luxe de 41 mètres a pris feu jeudi soir dans le port de Saint-Tropez (Var) et continuait de brûler après minuit, a-t-on appris auprès des pompiers qui ont mis en place un barrage antipollution.”Tout le monde a évacué le bateau”, a indiqué à l’AFP le commandement régional de la gendarmerie. Selon les pompiers, deux hommes de 24 et 30 ans ont “inhalé des fumées “et ont été pris en charge par les secours sur place.Le feu, d’origine accidentelle selon les gendarmes, s’est déclaré peu après 20h15 sur le superyacht Sea Lady II, amarré dans le vieux port de cette station huppée de la Côte d’Azur, très prisée par la jet-set internationale.Peu après minuit, le feu n’était “toujours pas éteint” et avait gagné “les trois ponts supérieurs” du bateau, a déclaré à l’AFP un porte-parole des pompiers du Var.”Tous les bateaux à proximité ont été enlevés pour éviter tout risque de propagation” et un barrage anti-pollution a été mis en place autour du yacht, ont ajouté les pompiers.Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux, l’incendie dégageait d’épaisses fumées noires dans le ciel de Saint-Tropez, où de nombreux badauds filmaient la scène dans la soirée le long du quai Meiffret qui jouxte la capitainerie du port.Une trentaine de sapeurs-pompiers assistés de quatre engins sont mobilisés pour lutter contre l’incendie, assistés de la gendarmerie et de sauveteurs en mer de la SNSM.Selon la gendarmerie, l’incendie est d’origine “accidentelle” et a “vraisemblablement été causé par un problème électrique”.Le Sea Lady II est un superyacht de 41,20 mètres battant pavillon maltais. Construit en 1986 et rénové en 2024, il est proposé à la location 80.000 euros la semaine hors frais en haute saison. Outre ses huit membres d’équipage, il peut accueillir jusqu’à dix passagers avec ses cinq cabines, toutes équipées d’une salle de bains privée, selon le site de location de yachts Charterindex.

A “Eggs-en-Provence”, une pouponnière à dinosaures unique au monde

Armée d’une brosse à main, une paléontologue inspecte méticuleusement un monticule d’argile rouge au pied de la montagne Sainte-Victoire, au coeur de la Provence, à la recherche de fossiles bien particuliers, vieux de quelque 75 millions d’années: des oeufs de dinosaures.Mais ici, pas besoin de chance pour en trouver tant ce site, confidentiel auprès du grand public mais mondialement réputé des scientifiques, qui l’ont renommé “Eggs(oeufs)-en-Provence”, pour sa proximité immédiate avec “Aix” (Bouches-du-Rhône), en abrite vraisemblablement le plus grand gisement au monde.”Ce site n’a pas d’équivalent, il suffit de se baisser pour trouver des restes de coquilles”, explique Thierry Tortosa, paléontologue et conservateur de la Réserve Naturelle Nationale de Sainte-Victoire: “On marche littéralement sur des oeufs!”.Environ 1.000 d’entre-eux, certains jusqu’à 30 centimètres de diamètre, ont été découverts ces dernières années lors de fouilles effectuées sur moins d’un hectare sur les… 280 que comptera bientôt la réserve naturelle, dont la superficie doit doubler d’ici 2026, notamment pour éviter les pillages.”On estime avoir un oeuf au mètre carré: on est donc sur des milliers voire potentiellement des millions d’oeufs”, avance le scientifique.”Eggs” ne cherche pas la compétition avec d’autres sites selon lui, même s’il sourit en évoquant les 17.000 oeufs de dinosaures retrouvés à Heyuan en Chine en 1996, un “record du monde”.”Nous, on ne les sort pas de terre car dans une réserve naturelle on ne doit pas changer le paysage. On attend qu’ils apparaissent grâce à l’érosion. Ensuite on n’aurait pas la capacité de tous les stocker. On prélève seulement ceux qui ont un intérêt paléontologique”. – Où t’es maman (dino) ? -Mais ces oeufs renferment encore des secrets puisqu’ils sont jusqu’à présent tous vides, éclos ou non fécondés: “Tant qu’on n’aura pas trouvé d’embryon dedans, on ne saura pas de quel type de dinosaure ils proviennent. On sait juste que ce sont des herbivores en raison de leur forme ronde”, explique M. Tortosa, qui qualifie cette quête de “Saint Graal”.Rares sont les spécimens fécondés retrouvés, comme “Baby Yingliang”, fossile d’Oviraptorosaure vieux d’au moins 66 millions d’années, découvert vers l’an 2000 à Ganzhou (Chine).Mais Thierry Tortosa se veut optimiste: “il ne faut jamais dire jamais. Depuis neuf ans que je travaille ici, on a découvert des choses qu’on ne pensait pas découvrir”.C’est pourquoi, une fois par an, des experts viennent fouiller pendant 20 jours une nouvelle parcelle de la réserve, dans un lieu tenu secret, pour éviter tout pillage.Cachées sous un filet de camouflage, dans un vallon perdu dans la garrigue, six personnes du département des Bouches-du-Rhône et du Muséum d’Histoire Naturelle d’Aix-en-Provence grattent, à l’aide de burins puis de pointes à tracer, sur quelques mètres carrés d’un sol argilo-calcaire. “Il y a toujours un côté magique, un retour à l’enfance, quand on découvre un oeuf ou un os fossilisé. Ici, on n’aura jamais terminé de notre vivant car à chaque fois qu’on vient, on sait qu’on va en trouver”, dit à l’AFP Séverine Berton, technicienne de fouilles paléontologiques. Leurs trouvailles ? Un petit fémur, recensé du chiffre “38”, et un tibia-péroné (“52”) de trente centimètres. Sans doute les restes d’un Rhabdodon ou d’un Titanosaure, grands herbivores qui peuplaient cette zone. Un millier d’ossements ont déjà été prélevés sur la réserve.- Pillages -Difficile d’imaginer qu’au lieu d’oliviers, pins d’Alep ou de la Sainte-Victoire elle-même, rendue mondialement célèbre par les peintures de Cézanne, le paysage vers la fin du Crétacé (-89 à 66 millions d’années) ressemblait davantage aux marécages de Camargue ou du delta de l’Okavango au Botswana avec, en sus, palmiers, conifères et plantes à fleurs.Au milieu, de grandes plaines d’inondation aux sols limono-argileux rendant idéales les conditions d’alimentation, de nidification… et de conservation d’oeufs.Cette zone allant de l’actuelle Espagne jusqu’au Massif central formait alors une île qui abritait diverses espèces de dinosaures endémiques. Herbivores mais aussi carnivores comme Variraptor, cousin du Velociraptor popularisé par Spielberg dans Jurassic Park, ou Arcovenator, dont les seuls fossiles ont été découverts non-loin.En 1846, le paléontologue français Philippe Matheron trouvait le premier oeuf de dinosaure au monde à Rognac, à une trentaine de kilomètres. Depuis, nombreuses sont les sociétés savantes à venir dans la région pour “chasser” des oeufs, de manière plus ou moins encadrée. “Les musées du monde entier voulaient un oeuf de la Sainte-Victoire”, rappelle M. Tortosa.Malgré des interdictions, les pillages se poursuivent. En 1989, un incendie révèle des fossiles à l’air libre: “tout le monde venait ramasser des oeufs”, regrette l’actuel conservateur. En 1994, le site est classé réserve naturelle nationale à vocation géologique, plus haut niveau de protection avec interdiction d’accès du public.Le département réfléchit désormais à valoriser ce patrimoine pour développer “le tourisme paléontologique”: selon lui “la France est le seul pays au monde à ne pas savoir communiquer sur les dinosaures: d’autres pays font un musée autour d’une dent alors que c’est ici qu’on trouve le plus de diversité”.

En Indonésie, capturer les gaz de climatisation pour limiter le réchauffement climatique

Au sous-sol d’un complexe résidentiel de Jakarta, entouré des tuyaux du système de climatisation, Ari Sobaruddin mène un travail peu glamour mais inspirant: capturer les gaz de refroidissement afin de lutter contre le changement climatique.Avec ses collègues, le technicien de 30 ans récupère le gaz réfrigérant des climatiseurs pour empêcher ce “superpolluant” climatique, des milliers de fois plus puissant que le dioxyde de carbone, de s’échapper dans l’atmosphère.”J’adore ça parce qu’il s’agit de préserver la nature, de la sauver”, confie à l’AFP cet employé de la société Recoolit, lancée en Indonésie en 2021 pour traiter les fluides réfrigérants, présents dans les climatiseurs, les réfrigérateurs ou les voitures.Des recherches menées dans les années 1970 ont montré que les réfrigérants alors courants, appelés chlorofluorocarbures (CFC), détruisent la couche d’ozone.Un accord international visant à les éliminer progressivement est entré en vigueur en 1989.Mais si leurs substituts, notamment les hydrofluorocarbures (HFC), sont moins nocifs pour la couche d’ozone, ils présentent d’importantes propriétés de réchauffement climatique.”Et ceux-ci se trouvent dans des unités de climatisation (…) partout dans les pays en développement”, explique Yosaka Eka Putranta, responsable des opérations de Recoolit.- “Problème croissant” -Des accords internationaux ont été signés, visant à réduire progressivement les HFC, mais ces produits seront utilisés pendant encore plusieurs décennies.Et la demande pour ces produits ne fait qu’augmenter en raison du changement climatique et parce que les classes moyennes en pleine expansion recherchent des solutions de climatisation.”C’est un problème croissant car nous avons besoin que nos environnements intérieurs soient plus résilients au changement climatique”, estime Robyn Schofield, professeure de chimie atmosphérique à l’Université de Melbourne.Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), les HFC devraient représenter entre 7 et 19% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.Le risque de dispersion survient lors de l’entretien ou de l’élimination, lorsque des réfrigérants comme le HFC connu sous le nom de “R-134a” peuvent être libérés accidentellement ou volontairement.En Indonésie, comme dans la plupart des pays, cette dispersion est illégale, mais l’application de cette interdiction est limitée.”C’est inodore, impossible à repérer. La capture (du gaz) nécessite énormément de ressources: la machine, les hommes. Donc certains le laissent s’échapper”, déplore Erik Cahyanta, directeur du développement commercial de Recoolit.Un technicien reçoit 50.000 roupies (2,60 euros) par kilogramme de réfrigérant récupéré. Le réfrigérant récupéré est ensuite détruit à haute température dans un four ou un incinérateur.- Crédits carbone -Pour se financer, l’entreprise lève des fonds en vendant des crédits carbone pour les émissions évitées.Le prix d’une tonne d’équivalent dioxyde de carbone est fixé à 75 dollars (64 euros), un prix plus élevé que de nombreux crédits vidant à empêcher la déforestation, mais inférieur à celui de l’élimination du carbone par d’autres technologies de pointe.Alors que de nombreux crédits carbone sont vendus sur des bourses avec vérification par un tiers, Recoolit vend directement aux acheteurs, grâce à une méthodologie développée par le Carbon Containment Lab, une organisation à but non lucratif issue de l’Université américaine de Yale.Les crédits carbone ont été l’objet de critiques ces dernières années. Pour Benja Faecks, analyste pour l’ONG Carbon Market Watch, “la compensation” peut donner l’impression “que les émissions peuvent simplement être effacées par des transactions financières”.Cela permet aux “pollueurs de revendiquer la +neutralité carbone+ ou de +nier les émissions en cours+ sans réellement réduire leurs propres émissions”, a-t-elle déclaré à l’AFP.Recoolit répond que ses crédits carbone sont robustes car ils détruisent de manière mesurable un gaz à effet de serre. Les bidons sont échantillonnés et l’analyse est ensuite effectuée par le seul laboratoire qualifié de la région, en Malaisie, pour confirmer que le contenu est constitué de réfrigérants, explique M. Putranta.De plus, l’entreprise paie les fluides frigorigènes moins cher que le marché, évitant ainsi de créer un marché pour de nouveaux fluides frigorigènes.La destruction des réfrigérants reste une part relativement faible du marché du carbone, même si certains acteurs clés y participent, notamment la société américaine Tradewater.Recoolit a de son côté attiré l’attention de l’un des plus grands acteurs du marché, le géant américain du numérique Google, qui a annoncé récemment un partenariat avec Recoolit et avec une deuxième entreprise pour éviter des émissions équivalentes à un million de tonnes de dioxyde de carbone.Contactée par l’AFP, Google n’a pas répondu dans l’immédiat mais a indiqué vouloir aider Recoolit à multiplier ses opérations par 10 et à s’étendre en dehors de l’Indonésie.

Le solaire première source d’électricité en juin en Europe (centre de réflexion)

L’énergie solaire a constitué en juin la première source d’électricité en Europe, pour la toute première fois sur un mois, assurant 22,1% de la production, devant le nucléaire (21,8%) et l’éolien (15,8%), selon le centre de réflexion britannique Ember.Arrivent ensuite le gaz (14,4% du total) puis l’hydroélectricité (12,8%), ajoute l’analyse.Selon ce bilan, au moins 13 pays ont battu leur propre record en terme de production photovoltaïque, du fait du déploiement continu des panneaux solaires ainsi que de l’ensoleillement constaté ce printemps sur le continent.L’énergie éolienne a aussi battu des records, avec 15,8% de la production électrique en juin et 16,6% en mai, après un début d’année difficile du fait de conditions de vent moins favorables.En conséquence, les centrales électriques au charbon n’ont jamais produit une part d’électricité aussi réduite en Europe, à 6,1%, assure Ember: les grands pays du charbon, l’Allemagne et la Pologne, sont respectivement tombées en juin à 12,4% et 42,9% d’électricité issue de cette énergie fossile.Pour autant, et alors que la demande électrique globale croît, les énergies fossiles – charbon et gaz surtout – ne reculent pas : elles ont généré in fine 23,6% du courant en Europe en juin 2025 – contre 22,9% en mai 2024.Le 1er semestre a vu un recours au gaz accru par rapport au 1er semestre 2024, du fait notamment d’une moindre disponibilité de l’hydroélectricité, explique encore Ember.