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La plateforme Booking épinglée en France pour “pratiques restrictives de concurrence”

La plateforme de réservation en ligne Booking a été épinglée en France pour “pratiques restrictives de concurrence” envers les hôteliers français par la Répression des fraudes, qui lui ordonne sa mise en conformité d’ici fin 2025, a annoncé cette dernière jeudi dans un communiqué.Booking a jusqu’au 31 décembre au plus tard pour mettre en conformité les “clauses et pratiques non conformes” dans ses contrats avec les hôteliers, sous peine d’une “astreinte financière journalière dont le montant total pourra atteindre 69,35 millions d’euros”, précise dans son communiqué la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).Cette décision s’appuie sur une législation européenne, le règlement P2B, qui oblige les plateformes à davantage de transparence envers les entreprises, ainsi que sur le code du commerce français.Selon la DGCCRF, les conditions générales de prestations (CGP) de Booking “comportent des clauses manifestement déséquilibrées au détriment des hôteliers français”.La Répression des fraudes souligne que, selon le code du commerce, “il est interdit de tenter de soumettre ou de soumettre l’autre partie à des obligations créant un déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties”. Or, “le fait d’entraver la liberté commerciale et tarifaire des hôteliers contrevient notamment à cet article”, note-t-elle.Le règlement P2B, lui, oblige les plateformes à “garantir l’accessibilité des conditions générales, lesquelles doivent être rédigées de manière claire et compréhensible”, et à “notifier aux entreprises utilisatrices, sur un support durable, tout changement envisagé de leurs conditions générales”.”La plateforme se doit d’indiquer et de décrire, dans ses conditions générales, les principaux paramètres déterminant le classement des biens et services proposés en justifiant l’importance relative de ces paramètres par rapport aux autres”, indique encore la DGCCRF.Et “en cas de suspension ou de résiliation du compte d’une entreprise utilisatrice, la plateforme doit systématiquement lui transmettre un exposé des motifs”, ajoute l’administration.L’Umih, principale organisation professionnelle dans l’hôtellerie et la restauration, a salué jeudi dans un communiqué l'”avancée significative” que constitue cette injonction, qui doit permettre “un rééquilibrage des relations entre les plateformes numériques et les professionnels du tourisme”. Booking, dont la maison mère est aux Pays-Bas, a indiqué à l’AFP que “bien que Booking.com soit en désaccord avec les conclusions de l’enquête”, l’entreprise s’emploie “activement à dissiper toutes les préoccupations”.Elle assure avoir “collaboré étroitement avec la DGCCRF afin de répondre à ses préoccupations et d’élaborer des solutions qui continuent de stimuler la demande pour (ses) partenaires d’hébergement en France, tout en satisfaisant les besoins des consommateurs”.

Les députés entérinent la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille

A moins de neuf mois des municipales, les députés ont adopté définitivement jeudi la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille, qui va permettre selon ses défenseurs que “chaque voix compte” dans les trois métropoles.Le gouvernement a décidé de passer outre l’hostilité du Sénat pour donner le dernier mot à l’Assemblée nationale.Les députés ont approuvé la proposition de loi de Sylvain Maillard (Renaissance) par 112 voix contre 28. Le RN, la France insoumise, et la majorité de la coalition gouvernementale ont apporté leur soutien à la réforme, qui doit permettre de “rapprocher du droit commun” le mode de scrutin dans les trois métropoles, selon le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola (MoDem).La proposition de loi de M. Maillard met fin au mode de scrutin mis en place en 1982 via la “loi PLM”.Actuellement, les électeurs à Paris, Lyon et Marseille votent dans chaque arrondissement ou secteur pour une liste de conseillers, les élus du haut de la liste siégeant au conseil d’arrondissement et au conseil municipal.Le texte de M. Maillard prévoit à la place d’instaurer deux scrutins, l’un pour élire les conseillers d’arrondissement ou de secteur, l’autre pour élire ceux du conseil municipal, sur une circonscription unique.Il modifie aussi la prime majoritaire accordée à la liste arrivée en tête, en la faisant passer de 50 à 25% – contrairement au droit commun, puisque c’est une prime de 50% qui s’applique dans toutes les communes de France.M. Maillard s’est félicité jeudi du fait que la loi permette de “mettre fin à un scrutin opaque et inégalitaire”, qui rendait possible “qu’un maire soit éventuellement élu à Paris, Lyon et Marseille sans avoir obtenu la majorité des voix”, comme ce fut le cas à Marseille en 1983, et qui liait l’issue du scrutin au vote de quelques arrondissements ou secteurs clés.La loi va permettre que “chaque voix compte”, s’est-il félicité.- Le PS divisé -Les opposants au texte – le PCF, les écologistes, une partie des socialistes, Horizons, le groupe centriste Liot – ont de leur côté martelé une nouvelle fois leurs critiques, tant sur la forme que sur le fond.Le député Stéphane Lenormand, du groupe indépendant Liot, a fustigé le calendrier de la réforme alors que le “code électoral (prévoit) explicitement qu’aucune modification de régime électoral ne peut avoir lieu dans l’année qui précède le premier tour d’un scrutin”. Il a aussi critiqué l’introduction d’une prime de 25% “surprenante car elle déroge au droit commun”, contrairement à l’intention affichée du gouvernement.Le PS parisien pointe une réforme conçue pour servir les intérêts de la ministre de la Culture Rachida Dati (LR), qui espère ainsi augmenter ses chances de ravir la mairie de Paris à la gauche.La maire de Paris, Anne Hidalgo, a dénoncé une “manÅ“uvre électorale” et un “coup politique de très bas niveau qui portent atteinte aux mairies d’arrondissement, abîment la démocratie”. Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet a critiqué une réforme “brouillonne et clivante”, soulignant que, fait unique en France, les Lyonnais devront voter à trois reprises au niveau de l’arrondissement, de la ville et de la Métropole. A l’unisson, le patron de la métropole Bruno Bernard a jugé la réforme “inapplicable” dans la troisième ville de France, espérant que le Conseil constitutionnel “remette un peu d’ordre”.Le maire socialiste de Marseille Benoît Payan a lui salué un vote “qui met fin à un système dérogatoire qui a fait son temps, qui était injuste, qui ne fonctionnait plus”. Le député PS de Marseille Laurent Lhardit a voté pour le texte.- Fracture -La proposition de loi avait été rejetée pour la deuxième fois par le Sénat mercredi soir. La décision du gouvernement de s’asseoir sur le vote de la chambre haute est une fracture inédite entre le Premier ministre et le Sénat, devenu un allié fidèle de l’exécutif depuis l’entrée des Républicains dans la coalition gouvernementale.Le chef des sénateurs LR Mathieu Darnaud a dénoncé un “passage en force”, alors que François Bayrou avait assuré en février qu’il ne pouvait imaginer faire adopter ce texte sans compromis entre les deux assemblées.Gauche comme droite sénatoriales ont déjà promis de saisir le Conseil constitutionnel pour empêcher la promulgation du texte. A l’Assemblée, le député PS Stéphane Delautrette a annoncé qu’une “majorité de (son) groupe” saisirait les Sages “conjointement” avec les écologistes.

En Chine, la canicule accélère les ventes des usines de glace

Dans un hangar à la périphérie de Hangzhou, dans l’est de la Chine, des ouvriers utilisent des pinces géantes pour faire glisser des blocs de glace blanche sur un rail métallique, direction le camion frigorifique.Les ventes de glace ont explosé ces dernières semaines, stimulées par les vagues de chaleur qui balayent tout le pays à mesure que l’été s’installe, explique à l’AFP Sun Chao, propriétaire de l’usine de glace Feichao.Dans le monde entier, les vagues de chaleur gagnent en fréquence et en intensité en raison du changement climatique, et la Chine ne fait pas exception. 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée dans le pays, et cette année s’annonce également caniculaire.La semaine dernière, les autorités chinoises ont mis en garde contre les risques pour la santé de la chaleur sur une grande partie du territoire de l’est de la Chine, dont la région de Zhejiang, où est située la ville de Hangzhou.”Au printemps, en automne et en hiver, une hausse de température de deux ou trois degrés n’a pas d’impact important sur nos ventes. Mais en été, lorsque les températures sont légèrement plus élevées, la différence est importante”, explique  Sun Chao.Feichao est une usine relativement petite qui vend de la glace à des marchés traditionnels, aux transporteurs de produits et aux organisateurs d’événements.Alors que le mercure a récemment dépassé les 40 degrés Celsius dans de nombreuses villes de Chine, de la glace comme celle de Feichao est utilisée pour refroidir d’immenses espaces en plein air.Dans la province voisine du Jiangsu, les organisateurs d’un match de football auquel assistait 60.000 spectateurs ont placé plus de 10.000 grands blocs de glace autour du stade, selon le quotidien d’Etat Global Times. – 300 à 400 tonnes par jour -Mercredi, au moment où l’AFP observait le chargement des camions de l’usine Feichao, un employé d’un magasin de fruits de mers avoisinant s’approche pour acheter deux blocs de glace – environ 3 euros chacun – et les transporter dans deux grands sacs en plastique.”En mai et juin, je peux vendre environ 100 tonnes par jour. En juillet, ce chiffre augmente et je peux vendre environ 300 à 400 tonnes”, relève Sun Chao.Cela fait plusieurs années que la Chine doit faire face en été à des conditions météorologiques extrêmes.En juin, les autorités ont émis des alertes à Pékin quand les températures dans la capitale ont atteint près de 40 degrés Celsius. Selon les médias d’État, 102 stations météorologiques à travers le pays avaient enregistré la journée de juin la plus chaude de leur histoire.Au cours du même mois, six personnes ont été tuées et plus de 80.000 évacuées en raison d’inondations dans la province de Guizhou, au sud. La Chine est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde, qui sont à l’origine du changement climatiques, de l’avis général des scientifiques. Toutefois, le pays mène également sur le plan des énergies renouvelables, développant ce secteur à un rythme plus rapide que n’importe quel autre pays.

Le Parlement adopte définitivement le projet de loi pour “refonder Mayotte”, sept mois après Chido

Sept mois après le passage de Chido, le Parlement a définitivement adopté jeudi le projet de loi pour “refonder” Mayotte, département le plus pauvre de France confronté avant même le cyclone à d’immenses défis.Un ultime vote favorable du Sénat, à 228 voix contre 16, a permis à ce texte d’aboutir. Il attend désormais sa promulgation par le président de la République.Ce texte constituera “une étape vers une meilleure protection des Mahorais, vers l’égalité réelle, vers un développement concret et puissant du territoire au service de la population”, a salué Manuel Valls, le ministre des Outre-merCette “loi-programme” décline notamment 4 milliards d’euros d’investissements publics sur six ans et inscrit pour la première fois dans la loi la convergence sociale, c’est-à-dire l’alignement des droits sociaux avec les montants de l’Hexagone, avec pour horizon 2031.A Mayotte, 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté national, et le RSA, par exemple, y est encore deux fois plus bas.Dernier texte de loi à passer les griffes du Parlement avant la pause estivale, il vient clore une session parlementaire extraordinaire assez fructueuse pour le gouvernement, qui aura réussi à faire aboutir plusieurs textes malgré son absence de majorité à l’Assemblée nationale.Cette loi pour “refonder Mayotte”, fruit d’un compromis entre députés et sénateurs, avait été validée mercredi par les députés, avec le soutien de la coalition gouvernementale et de l’extrême droite. Le Rassemblement national, très mobilisé durant les débats, a même revendiqué “une victoire politique”.Mais la gauche, à l’Assemblée comme au Sénat, s’est partagée entre opposition et abstention, mettant notamment en cause “l’obsession” du projet de loi pour l’immigration, ont accusé plusieurs parlementaires.Le texte s’attaque en effet à deux “fléaux”, la lutte contre l’immigration clandestine et l’habitat illégal, “sans quoi” Mayotte risque d’être reconstruite sur du “sable”, selon les mots de Manuel Valls. Il prévoit par exemple de durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour alors que près de la moitié de la population y est étrangère. Plusieurs dispositions permettent de faciliter la destruction des bidonvilles, alors qu’un tiers de l’habitat est informel.Une mesure permet par exemple de déroger à l’obligation d’une offre de relogement au moment d’une évacuation.- Attentes des Mahorais -“À Mayotte, le droit commun ne s’applique plus. C’est devenu un laboratoire sécuritaire où l’on teste des lois que l’on n’oserait jamais appliquer ailleurs en France”, s’est indignée la sénatrice écologiste Antoinette Guhl.Le projet de loi prévoit en outre plusieurs mesures très attendues sur l’archipel. D’abord, la suppression d’ici 2030 du visa territorialisé, qui empêche un détenteur d’un titre de séjour mahorais de venir dans l’Hexagone. Les Mahorais y voient une injustice et un manque de solidarité de la France métropolitaine face à l’afflux massif d’immigrés clandestins venus notamment des Comores voisines.Le recensement exhaustif de la population à Mayotte dès 2025 est aussi inscrit dans la loi. Depuis des années, les élus locaux affirment que la population est sous-estimée avec pour conséquence des collectivités moins bien dotées qu’elles ne devraient l’être et des services publics saturés.Autre victoire pour les élus mahorais, la suppression de l’article facilitant les expropriations pour permettre la construction d’infrastructures dites essentielles. Cette mesure, ardemment défendue par le gouvernement et initialement votée par le Sénat, a provoqué une levée de boucliers sur l’archipel, les Mahorais s’inquiétant d’une mainmise de l’Etat sur le foncier.”Inédit”, “massif”, “historique”, les adjectifs laudateurs du gouvernement pour qualifier le texte ne manquent pas. Mais pour certains parlementaires, il passe à côté de nombreux enjeux de développement, notamment sur l’eau, la transition écologique et la santé. La députée mahoraise Anchya Bamana, qui siège au groupe RN, a par exemple rappelé que Mayotte vit toujours sous le régime des coupures d’eau, avant de lancer: “Comment justifier 1 milliard pour se baigner dans la Seine? Mais rien pour répondre à l’urgence de l’accès à l’eau potable pour les Mahorais”.

Prêts: le RN dénonce le “flou” des règles et l’absence d’accès au système bancaire

Le Rassemblement national, visé mercredi par une perquisition pour financement illicite de ses récentes campagnes électorales, a dénoncé jeudi le “flou” des règles régissant les prêts de particuliers aux organisations politiques auxquels le parti a recours faute d’accès aux prêts bancaires. “Nous n’avons jamais considéré évidemment que ces prêteurs pouvaient se substituer à un financement bancaire qui, malheureusement, nous est interdit”, a assuré sur RMC-BFMTV le président délégué du groupe RN à l’Assemblée, Jean-Philippe Tanguy, estimant que le refus des banques françaises de prêter au parti de Marine Le Pen était “le problème de base”. La perquisition du siège du parti d’extrême droite a été menée simultanément à d’autres au siège de plusieurs sociétés et au domicile de leurs dirigeants dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en juillet 2024 pour escroquerie commise au préjudice d’une personne publique. En cause principalement, des prêts de particuliers pour financer la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2022 et les législatives qui ont suivi, ainsi que les européennes de 2024, a indiqué le parquet de Paris.Ces prêts autorisés par la loi dans un cadre précis ne doivent pas être “habituels” au risque de devenir des dons déguisés selon les règles de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Cette dernière précise qu’elle saisit le parquet “dès lors qu’un même prêteur a consenti au moins cinq prêts, répartis sur une ou plusieurs élections, d’un montant total égal ou supérieur à 75.000 euros”.”Le caractère habituel n’est pas défini (…) est-ce que c’est deux, trois, quatre fois? Comment voulez vous qu’on le sache? Comment voulez-vous que les partis politiques puissent deviner une disposition qui n’est même pas inscrite ni dans la loi ni dans le décret du Conseil d’État?”, s’est agacé Jean-Philippe Tanguy. “Nous avons posé la question et nous n’avons jamais eu de réponse”, a-t-il argué, critiquant “un flou dans le code électoral”.Les autres partis “ont des prêts, nous, aucune banque ne nous prête”, a insisté sur franceinfo le porte-parole du groupe RN à l’Assemblée Thomas Ménagé, rappelant la polémique sur l’emprunt réalisé auprès d’une banque tchéco-russe en 2014, faute d’en obtenir un dans un établissement français. “J’appelle solennellement François Bayrou à ouvrir de manière urgente (…) la banque de la démocratie pour que tous les partis puissent se présenter devant les Français, avoir un financement qui tient la route sans avoir la nécessité d’aller même demander à nos militants”, a-t-il complété.

Orly: couvre-feu plus strict mais pas de réduction du nombre de vols

Le gouvernement a annoncé jeudi avoir durci les conditions d’exploitation des vols nocturnes à l’aéroport de Paris-Orly pour réduire les nuisances sonores, sans aller jusqu’à abaisser leur nombre, comme le demandaient des écologistes et des riverains.Parmi les nouvelles mesures, “la mise en place d’un couvre-feu partiel, dès 22h00, pour les aéronefs les plus bruyants – seuls les aéronefs les plus vertueux pourront atterrir et décoller après 22h00”, a expliqué le ministère chargé des Transports dans un communiqué.Le gouvernement a également décidé une “limitation stricte des dérogations au couvre-feu, désormais limitées aux cas relevant de la sécurité, de la sûreté ou de l’ordre public”.Il a par ailleurs précisé que le couvre-feu nocturne serait “désormais fondé sur l’heure de départ du poste de stationnement (23h15), et non plus de l’heure de décollage (23h30)”.”Cette mesure, plus contraignante, tient compte du faible écart entre les deux horaires, généralement inférieur à 10 minutes et crée un référentiel plus clair”, selon le ministère.L’aéroport, le deuxième de France par la fréquentation après Charles-de-Gaulle, a accueilli 33,1 millions de passagers en 2024, soit 106,8% de son niveau de 2019, avant la crise sanitaire.Inauguré en 1961 et désormais enclavé dans un tissu urbain très dense, à une dizaine de kilomètres au sud de Paris, il a vu son nombre de décollages et atterrissages plafonné à 250.000 par an depuis 1994.Pour préserver le sommeil des riverains, il est en outre soumis à un strict couvre-feu entre 23h30 et 06h00 du matin.Son gestionnaire, le groupe ADP, prévoit d’ici à 2035 une hausse de 16% du nombre de voyageurs, mais une “stabilisation” du nombre de mouvements, à 229.000, fruit d’avions plus grands et mieux remplis.Selon le ministère, les mesures annoncées jeudi “constitue(nt) un compromis équilibré entre l’amélioration de la qualité de vie des riverains et le maintien des conditions d’activité de l’aéroport, structurant pour le développement économique et l’emploi sur le territoire”.En mars 2024, des centaines de militants écologistes et membres d’associations de riverains, notamment de la commune d’Orly (Val-de-Marne), s’étaient mobilisés dans toute la France contre les nuisances du trafic aérien, appelant à le plafonner.Outre les conséquences du secteur aérien sur le climat, ils avaient fait valoir, études sanitaires à l’appui, que le bruit des aéronefs affectait “directement et gravement la santé des populations survolées”.Jeudi, le gouvernement a promis “un plan national destiné à accroître le recours aux aides à l’insonorisation autour des grands aéroports français, aujourd’hui sous-utilisées”.

Orly: couvre-feu plus strict mais pas de réduction du nombre de vols

Le gouvernement a annoncé jeudi avoir durci les conditions d’exploitation des vols nocturnes à l’aéroport de Paris-Orly pour réduire les nuisances sonores, sans aller jusqu’à abaisser leur nombre, comme le demandaient des écologistes et des riverains.Parmi les nouvelles mesures, “la mise en place d’un couvre-feu partiel, dès 22h00, pour les aéronefs les plus bruyants – seuls les aéronefs les plus vertueux pourront atterrir et décoller après 22h00”, a expliqué le ministère chargé des Transports dans un communiqué.Le gouvernement a également décidé une “limitation stricte des dérogations au couvre-feu, désormais limitées aux cas relevant de la sécurité, de la sûreté ou de l’ordre public”.Il a par ailleurs précisé que le couvre-feu nocturne serait “désormais fondé sur l’heure de départ du poste de stationnement (23h15), et non plus de l’heure de décollage (23h30)”.”Cette mesure, plus contraignante, tient compte du faible écart entre les deux horaires, généralement inférieur à 10 minutes et crée un référentiel plus clair”, selon le ministère.L’aéroport, le deuxième de France par la fréquentation après Charles-de-Gaulle, a accueilli 33,1 millions de passagers en 2024, soit 106,8% de son niveau de 2019, avant la crise sanitaire.Inauguré en 1961 et désormais enclavé dans un tissu urbain très dense, à une dizaine de kilomètres au sud de Paris, il a vu son nombre de décollages et atterrissages plafonné à 250.000 par an depuis 1994.Pour préserver le sommeil des riverains, il est en outre soumis à un strict couvre-feu entre 23h30 et 06h00 du matin.Son gestionnaire, le groupe ADP, prévoit d’ici à 2035 une hausse de 16% du nombre de voyageurs, mais une “stabilisation” du nombre de mouvements, à 229.000, fruit d’avions plus grands et mieux remplis.Selon le ministère, les mesures annoncées jeudi “constitue(nt) un compromis équilibré entre l’amélioration de la qualité de vie des riverains et le maintien des conditions d’activité de l’aéroport, structurant pour le développement économique et l’emploi sur le territoire”.En mars 2024, des centaines de militants écologistes et membres d’associations de riverains, notamment de la commune d’Orly (Val-de-Marne), s’étaient mobilisés dans toute la France contre les nuisances du trafic aérien, appelant à le plafonner.Outre les conséquences du secteur aérien sur le climat, ils avaient fait valoir, études sanitaires à l’appui, que le bruit des aéronefs affectait “directement et gravement la santé des populations survolées”.Jeudi, le gouvernement a promis “un plan national destiné à accroître le recours aux aides à l’insonorisation autour des grands aéroports français, aujourd’hui sous-utilisées”.

Abbé Pierre: l’Église de France dit son “effroi” et sa “détermination” après les 12 nouveaux témoignages

L’Église de France a dit jeudi son “effroi” après la révélation, mercredi, de douze nouveaux témoignages accusant l’abbé Pierre de violences sexuelles, et souligné sa “détermination” à mener un processus de réparation.”La Conférence des évêques de France (CEF) a reçu avec effroi le témoignage de douze nouvelles personnes victimes de l’abbé Pierre, dont sept mineures au moment des faits. Les évêques assurent ces personnes de leur proximité”, déclare l’épiscopat dans un communiqué.Le cabinet spécialisé Egaé a fait état mercredi de ces victimes dans un rapport qui porte à 45 le nombre d’accusations de violences sexuelles visant l’abbé Pierre, décédé en 2007.Emmaüs a de son côté annoncé mercredi la mise en place avec la CEF d’un dispositif de réparation, opérationnel à compter de septembre 2025, et qui sera porté par la Commission reconnaissance et réparation (CRR), une instance mise en place par la CEF après les révélations, en 2021, sur la pédocriminalité dans l’Église depuis les années 1950.”Il s’agit avant tout d’un dispositif d’accueil, d’écoute, de reconnaissance, de réparation financière et d’accompagnement des personnes victimes pour les aider à se reconstruire”, précise la CEF dans son communiqué.La CEF encourage également, “dans un souci de vérité et de clarté” toute personne ayant subi des violences par l’abbé Pierre “à se rapprocher de l’un des dispositifs d’écoute et d’accompagnement de l’Église”, notamment via le numéro d’appel dédié (01.41.83.42.17) ou les cellules d’écoute des diocèses.

Poêles en Téflon “sûres”: Tefal et Seb attaqués en justice par des associations

Le groupe Seb et sa filiale Tefal sont visées par une plainte d’ONG qui les accusent de “pratiques commerciales trompeuses” pour avoir affirmé que leurs poêles en Téflon étaient “sûres”, ont annoncé les associations jeudi.La plainte, qui émane de France nature environnement (FNE), Générations futures et l’Association citoyenne et laïque des consommateurs (ACLC), porte sur une campagne publicitaire datant de 2024 ainsi que sur une communication figurant sur le site internet de la marque Tefal. Elle a été envoyée au parquet de Paris mercredi matin, a indiqué FNE à l’AFP.En “assurant que les revêtements antiadhésifs de ses poêles sont reconnus comme sûrs car contenant du PTFE (polytétrafluoroéthylène, autre nom du Téflon, ndlr) et non des PFOA”, des PFAS (ou polluants éternels) interdits, le groupe “omet de mentionner le risque de rejets dans l’environnement de substances en raison de l’utilisation de PTFE, tout au long du cycle de vie des produits ainsi que les risques sur la santé lors de l’utilisation des poêles de la marque”, font valoir les associations dans un communiqué.”Il est inadmissible de communiquer de cette manière alors que la santé des populations, particulièrement des travailleuses et travailleurs, et de l’environnement est en jeu”, s’insurge Anne Roques, juriste de FNE.Le groupe Seb a déclaré jeudi “prendre acte de cette nouvelle action” et rappelé que “les autorités sanitaires” ainsi que les “agences de santé du Canada et de l’Australie ont depuis des décennies confirmé la sécurité du PTFE”.Selon le site du ministère de la Santé français, “le PTFE fait en théorie partie des PFAS, mais sa stabilité et sa sécurité ont été confirmées, ce qui n’est pas le cas de la vaste majorité des PFAS”. Les associations arguent que le Centre international de recherche contre le cancer (Circ), une agence onusienne, a conclu à “l’insuffisance de données pour classifier le PTFE en tant que cancérogène, mais ne se prononce pas sur l’absence de cancérogénicité ni sur le fait que le PTFE est +sûr+”.Interrogé par l’AFP en avril 2024, le Circ n’avait pas souhaité commenter les affirmations de SEB sur l’innocuité du Téflon, “en raison de l’ancienneté” de ses évaluations.Le même mois, les députés avaient adopté une proposition de loi écologiste visant à restreindre la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS, excluant toutefois les ustensiles de cuisine, après une forte mobilisation des fabricants, notamment Tefal. Le texte définitif, promulgué en février 2025, conserve cette exclusion.