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L’Etat réforme le DPE en faveur de l’électricité et fait disparaître 850.000 passoires énergétiques

Le diagnostic de performance énergétique (DPE), principal outil de la rénovation énergétique des bâtiments, va à nouveau être modifié pour devenir plus favorable aux chauffages électriques, a annoncé le Premier ministre mercredi, une décision mal accueillie par les associations de consommateurs.  Cette réforme devrait faire sortir de la catégorie de passoire énergétique 850.000 habitations, sur les 5,8 millions de logements classés F ou G au DPE, selon le gouvernement qui base son évaluation sur la plateforme de données de l’Agence de l’environnement (Ademe).  Dans le détail, c’est le coefficient de conversion de l’électricité, qui sert à calculer l’énergie réellement consommée, qui va changer, pour passer de 2,3 actuellement à 1,9.Teoman Bakoglu, délégué général adjoint de la Fédération des industries électriques (FIEEC), a souligné qu’il ne s’agissait pas d’un nouvel avantage, mais de “la suppression partielle d’un handicap imposé à tort”.L’actualisation d’un DPE existant sera possible gratuitement via la plateforme de l’Ademe, sans faire appel à nouveau à un diagnostiqueur et il n’y aura pas de réévaluation négative des DPE existants, a précisé à l’AFP le ministère chargé du Logement. La bascule pourra permettre de gagner au maximum un cran sur l’échelle de notes, qui va de A (la meilleure) à G (la plus médiocre). Matignon affirme dans un communiqué que cette “évolution permettra de mieux refléter la réalité du mix énergétique français, largement décarboné grâce au nucléaire, et de corriger une inégalité de traitement pénalisant jusqu’ici les logements chauffés à l’électricité”. Le gaz naturel bénéficie d’un coefficient de 1, plus avantageux que l’électricité.- “Passoires et bouilloires” -“Cette décision permettra par ailleurs de cibler plus efficacement les aides à la rénovation énergétique sur les logements chauffés aux énergies fossiles”, avance Matignon, alors que le gouvernement avait dit en juin vouloir changer les règles d’attribution de ces aides MaPrimeRénov’ et les recentrer sur les logements les plus énergivores. Nicolas Goldberg, expert en énergie chez Colombus Consulting, explique que “cette modification évite à certains logements de moins de 40 m² d’être classés comme des passoires thermiques parce qu’ils sont à l’électricité, alors qu’ils ne l’auraient pas été s’ils avaient été chauffés au gaz”.Par conséquent, 14% des logements à étiquette F ou G “ne seront plus des passoires, sans même faire des travaux, c’est magnifique”, a ironisé auprès de l’AFP David Rodrigues, responsable juridique de l’association CLCV (Consommation, logement et cadre de vie). Ruben Arnold, dirigeant de KRNO, start-up d’analyse de la fiabilité des DPE, dénonce lui “une énième réforme mal pensée, mal préparée, et totalement arbitraire”, qui “affaiblit de manière perverse le dispositif”. KRNO estime par ailleurs que le nombre de 850.000 passoires énergétiques en moins est largement surévalué.Dans une lettre ouverte, une coalition de 16 organisations, dont des associations écologistes et de protection des consommateurs, demande au Premier ministre de renoncer à cette réforme dont les “premiers perdants” seraient “bien entendu les locataires, souvent précaires, de passoires et bouilloires thermiques”.- Insuffisant pour certains -La nouvelle est en revanche saluée par Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), qui aurait cependant voulu voir coefficient descendre jusqu’à 1,5. Mathieu Darnaud, président des sénateurs Les Républicains, juge lui la réforme “largement insuffisante” et demande “une équité entre les Français qui utilisent l’électricité et les autres, qui se chauffent au gaz” par exemple.Pour David Rodrigues, ce changement de calcul du DPE “n’est ni plus ni moins qu’un positionnement politique pour favoriser l’électricité et le nucléaire, et un cadeau fait aux bailleurs et aux professionnels qui demandaient depuis des années un allègement des contraintes”.La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher s’est félicitée de cette décision, qu’elle qualifie de “signal fort en faveur de l’électrification des logements”.La modification du DPE devrait être effective au 1er janvier 2026. Une attente incompréhensible pour Loïc Cantin, qui craint que cela bloque le marché immobilier pour le reste de l’année. “On ne va pas vendre maintenant un appartement F ou louer un appartement G alors qu’il pourrait changer d’étiquette au 1er janvier 2026”, a-t-il expliqué. Les logements classés F ou G se vendent en moyenne 15% moins cher que les logements classés D, selon une étude de la plateforme SeLoger.

Musk’s AI chatbot under fire for posts praising Hitler

Billionaire Elon Musk’s artificial intelligence chatbot Grok came under fire Wednesday for anti-Semitic comments, praising Adolf Hitler and insulting Islam in separate posts on the X platform.One series of comments, which included insults directed at Turkish President Recep Tayyip Erdogan, led a court there to ban the posts in question.These were just the latest in …

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Le Parlement allonge la rétention d’étrangers jugés dangereux

Le Parlement a définitivement adopté mercredi un texte allongeant jusqu’à 210 jours la durée de rétention d’étrangers en instance d’expulsion et jugés dangereux, une mesure chère au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau mais rejetée par la gauche et les associations.La proposition de loi de la sénatrice Les Républicains Jacqueline Eustache-Brinio a été adoptée successivement mardi par l’Assemblée nationale – à 303 voix contre 168 – puis par le Sénat mercredi – à 228 voix contre 108, juste avant la suspension des travaux parlementaires en fin de semaine. Juste à temps, également, pour offrir au ministre de l’Intérieur un petit succès au Parlement, lui qui prône cette mesure depuis l’assassinat de la jeune Philippine, étudiante retrouvée morte à Paris en 2024. Son meurtrier présumé était un Marocain faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), qui venait de sortir d’un centre de rétention après plusieurs années en prison.”A quelques jours près, l’administration détenait le laissez-passer consulaire” qui aurait permis de l'”éloigner”, selon M. Retailleau, qui a salué devant ses anciens collègues sénateurs l’adoption d’un texte qui “va protéger les Français”.”La violence et la brutalité dont a été victime Philippine devraient mener à un consensus sur la nécessité d’assurer la sécurité de tous et partout”, avaient déjà réagi dans un communiqué les parents de la victime, Loic et Blandine Le Noir de Carlan, mardi au moment du vote des députés.- “Menace d’une particulière gravité” -Les débats ont aussi pris une tournure solennelle après le décès du député LR Olivier Marleix, qui en était le rapporteur pour l’Assemblée nationale et avait retravaillé la proposition de loi pour qu’elle convienne aux deux chambres du Parlement.A l’heure actuelle, la durée de maintien dans les centres de rétention administrative (CRA), où peuvent être enfermés des étrangers en vue de leur expulsion afin de “prévenir un risque de soustraction”, est de 90 jours maximum, sauf pour ceux ayant été condamnés pour terrorisme: elle peut alors aller jusqu’à 210 jours, soit sept mois.Le texte prévoit d’appliquer cette durée maximale de 210 jours aux étrangers dont le “comportement constitue une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”, ainsi qu’à ceux ayant été condamnés pour certains crimes ou délits graves (meurtre, viol, trafic de stupéfiants, vol aggravé avec violences…).Seraient également concernés les étrangers condamnés à une interdiction du territoire (ITF), ou visés par une décision d’expulsion ou d’interdiction administrative du territoire. Plusieurs associations, dont France terre d’asile et la Cimade, ont alerté la semaine dernière contre un allongement qui pourrait s’appliquer à “nombre” de personnes retenues en CRA. La “menace d’une particulière gravité pour l’ordre public” est une notion “floue, laissant la porte ouverte aux interprétations arbitraires”, se sont-elles inquiétées.Cette rétention prolongée, “dans le désoeuvrement quotidien et parfois la violence, va accroître inutilement les souffrances et traumatismes des personnes enfermées”, ont-elles ajouté. – Rétention de demandeurs d’asile -La gauche, vent debout, dénonce aussi une mesure inutile, arguant que l’allongement de la durée moyenne de rétention (33 jours en 2024, le double de 2020 selon un rapport d’associations) n’a pas permis d’augmenter le taux d’expulsion. En 2018, une loi avait déjà doublé la durée maximale de rétention de 45 à 90 jours.Le socialiste Christophe Chaillou a ainsi accusé le ministre de l’Intérieur de “surfer sur des faits divers alimentant une sorte de machine populiste dans une course mortifère avec l’extrême droite et ses funestes pulsions”.”Nous respectons les équilibres et nous respectons les règles de droit”, a rétorqué Bruno Retailleau, faisant valoir que le droit européen permet une durée de rétention pouvant aller jusqu’à 18 mois. Le texte intègre par ailleurs des mesures, parfois réécrites, de la dernière loi immigration, retoquées au Conseil constitutionnel. Comme le placement en rétention de certains demandeurs d’asile “dont le comportement constitue une menace à l’ordre public”. Ou encore la possibilité de relever des empreintes digitales et faire des photos d’identité sous la contrainte, dans le but de faciliter l’identification des personnes.

Affaire abbé Pierre: un an après, douze nouvelles victimes et un fonds de réparation

Un an après les premières révélations concernant l’abbé Pierre, douze nouvelles victimes de violences sexuelles dont sept mineures ont été identifiées, et un fonds de réparation financière va être créé par l’Eglise catholique et Emmaüs.”Depuis janvier 2025, le groupe Égaé a reçu des informations concernant douze personnes ayant été victimes de l’abbé Pierre. Sept de ces témoignages concernent des personnes mineures” au moment des faits, explique mercredi le cabinet spécialisé mandaté par Emmaüs pour faire toute la lumière sur cette affaire.Longtemps figure iconique de la défense des démunis, Henri Grouès, décédé en 2007, est désormais visé par 45 accusations de violences sexuelles.Parmi les témoignages anonymisés, le rapport, mis en ligne sur le site d’Emmaüs France, cite ceux de deux sÅ“urs dont l’une a “fait état d’une masturbation de l’abbé Pierre sur son sexe alors qu’elle venait d’avoir 11 ans”, au milieu des années 70. Sa sÅ“ur “lui a confié avoir subi une fellation forcée à ses 15 ans”, ce qui relève du viol.Une autre victime a décrit dans un mail “au moins trois faits de violences sexuelles lorsqu’elle avait 10 ans” dans les années 1990, selon le compte-rendu d’activité de la ligne d’écoute d’Égaé dédiée aux victimes de l’abbé Pierre.Une autre encore, âgée de 17 ans à l’époque, “a subi un contact entre ses cuisses, sous sa jupe” alors qu’elle voyageait en train dans le wagon de l’abbé Pierre en 1953. A son arrivée, les sÅ“urs qui l’ont accueillie “lui ont dit qu’elle avait tout imaginé”, rapporte le cabinet.Pour ces victimes, Emmaüs et la Conférence des évêques de France (CEF) ont “décidé conjointement la mise en place d’un dispositif de réparation financière”, explique Emmaüs dans un communiqué distinct.Ce dispositif, qui veut “marquer une reconnaissance matérielle des violences et des conséquences subies”, sera porté par la commission reconnaissance et réparation (CRR), une instance mise en place par la CEF après les révélations, en 2021, sur la pédocriminalité dans l’Eglise depuis les années 1950.Opérationnel à compter de septembre 2025, le dispositif sera “entièrement financé par les fonds propres du mouvement Emmaüs et ceux de la CEF”.Le principe est celui de la “responsabilité partagée”, du moins à partir de 1954, date à laquelle l’abbé Pierre est associé tant à Emmaüs qu’à l’Église. “Avant cette date, la CEF assumera seule cette charge”, affirme l’hebdomadaire La Vie.- “Transparence” -L’autre instance de réparation mise en place par l’Eglise, l’Inirr, s’est elle engagée à “prendre en charge la réparation pour les trois victimes de l’abbé Pierre qui l’ont déjà contactée”, assure Emmaüs.La CRR et l’Inirr recueillent les témoignages de victimes et proposent une réparation financière pouvant aller jusqu’à 60.000 euros.Dans ce “travail de transparence”, Emmaüs rappelle avoir créé une commission de recherche dont le rapport est attendu “début 2027”. “Désormais, une nouvelle phase s’ouvre, avec un dispositif complet au service des victimes”, assure le communiqué.Ce scandale, qui a grossi au fil des trois rapports publiés en juillet 2024, septembre 2024 et janvier 2025, a eu des répercussions profondes pour Emmaüs comme pour l’Eglise de France.La Fondation Abbé Pierre, que le prêtre avait créée avec des proches en 1987, a ainsi changé de nom le 25 janvier, pour devenir la “Fondation pour le logement des défavorisés”, puis de logo en mars.Emmaüs France a fermé définitivement le lieu de mémoire dédié au prêtre, à Esteville (Seine-Maritime).Et des centaines de rues, places et bâtiments ont été débaptisés.Côté Eglise de France, les archives ouvertes mi-septembre ont montré comment, dès les années 1950, la hiérarchie épiscopale avait gardé le silence sur un comportement jugé “problématique” mais jamais nommé.Selon un livre-enquête paru en avril, le Vatican était au courant “dès l’automne 1955” des agissements d’Henri Grouès.Mais malgré les demandes de la CEF, aucune enquête pénale ne sera ouverte pour établir des responsabilités dans ces multiples accusations, car le prêtre est décédé en 2007, et la non-dénonciation des faits est couverte par la prescription.

Haute couture: casting 5 étoiles pour les adieux de Demna à Balenciaga

Une page se tourne: avant de rejoindre Gucci, Demna a présenté mercredi à Paris sa dernière collection haute couture pour Balenciaga, avec un casting cinq étoiles dans la salle comme sur le podium.Tandis qu’Aya Nakamura, Naomi Watts et Nicole Kidman ont pris place aux côtés de François-Henri Pinault, PDG de Kering — propriétaire de Balenciaga et Gucci — et de son épouse Salma Hayek, Isabelle Huppert, Kim Kardashian – des fidèles du créateur – ou encore les mannequins Naomi Campbell et Eva Herzigova ont foulé le podium.Le créateur géorgien de 44 ans a rendu hommage aux coupes classiques et à l’austérité élégante du fondateur Cristóbal Balenciaga… avec irrévérence.Le noir était de rigueur, avec des tailleurs très cintrés et aux épaules démesurées, d’immenses manteaux, des pulls à col montant jusqu’aux oreilles ou encore des robes droites à manches longues.Une austérité émaillée de quelques touches de couleur et de glamour, comme des robes bustiers jaune et rose pâle, un ample manteau blanc en plumes, un ensemble veste et jupe longue ornées de grosses roses scintillantes et un autre rouge vif. Demna a également fait défiler des hommes en costumes oversize ou en bombers, une petite provocation du créateur, la semaine de la haute couture étant traditionnellement réservée au vestiaire féminin.- A la rescousse chez Gucci -Après dix ans à la tête de Balenciaga, Demna Gvasalia quitte la maison française pour prendre la direction artistique de Gucci, dont les contre-performances plombent la maison mère Kering.”Ce que Demna a apporté à la mode, à Balenciaga et au succès du groupe est immense. Sa force créative est exactement ce dont Gucci a besoin”, saluait François-Henri Pinault dans le communiqué annonçant ce transfert, sans doute le plus inattendu du mercato mode de ces derniers mois.Avec son style iconoclaste, Demna a fait ses preuves chez Balenciaga. Depuis 2015, le créateur s’est fait connaître par sa capacité à habiller aussi bien la rappeuse Cardi B qu’Isabelle Huppert, à faire des T-shirts et de la haute couture et rendre désirable le “moche”, comme des Crocs à semelles compensées ou des sacs “poubelle”.Mais il est aussi allé trop loin: en 2022, sa campagne mettant en scène des enfants avec des accessoires d’inspiration sado-masochiste fait scandale.Le créateur français Franck Sorbier, qui a présenté mercredi une collection inspirée de la culture inca, a salué auprès de l’AFP l’impact de Demna sur Balenciaga: “C’est une maison qui a su se repositionner, tracer sa propre voie et réussir à revenir au premier plan, ce qui n’était pas gagné.”- Renouveau chez Maison Margiela -Une page se tourne chez Balenciaga mais également chez Maison Margiela, qui dévoile dans la soirée la première collection de Glenn Martens.Nommé en janvier, le Belge prend la suite du créateur star et fantasque John Galliano.Connu pour son travail chez Diesel et au sein de la marque expérimentale Y/Project, Glenn Martens signe avec ce premier défilé le retour de la maison au calendrier de la haute couture, après un dernier show sous le pont Alexandre III en janvier 2024, considéré par beaucoup comme l’un des plus spectaculaires de ces dernières années. La journée a débuté par le défilé très théâtral de Robert Wun au Théâtre du Châtelet. Adepte d’une esthétique sculpturale parfois surréaliste, le créateur hongkongais a dévoilé une collection aux coupes précises pour traduire le rituel de l’habillage, de la robe couette ensanglantée à la robe de mariée, avec un bustier sculpté et une imposante jupe à traîne.De son côté, le Libanais Elie Saab a présenté une nouvelle collection de robes de princesses dignes des plus beaux contes de fées, tout en opulence, avec de nombreuses robes bustier aux longues traînes, en mousseline de soie ou satin et rebrodées de perles.

Inondations au Texas: les recherches se poursuivent, au moins 160 disparus

Le bilan des inondations dévastatrices au Texas, qui ont fait une centaine de morts, pourrait encore s’alourdir, avec au moins 161 personnes manquant toujours à l’appel mercredi. Dans le comté de Kerr, “161 personnes sont considérées comme disparues”, a déclaré mardi lors d’une conférence de presse le gouverneur de cet Etat du sud des Etats-Unis, Greg Abbott. Un chiffre fondé sur le nombre de personnes signalées comme disparues par des amis, des proches et des voisins. Sept personnes restent également introuvables dans le comté de Travis, selon les autorités locales. “Cette liste pourrait très probablement s’allonger”, a ajouté le gouverneur, alors que l’espoir de retrouver des survivants est désormais infime malgré les recherches des secours qui se poursuivent.Au total, 109 décès liés aux inondations ont été recensés dans le centre de l’Etat, a précisé le gouverneur. Le comté de Kerr est le plus durement touché, avec 94 morts, dont 30 enfants. Parmi ces victimes figurent 27 enfants et moniteurs du camp de vacances chrétien pour filles de Camp Mystic, sur les rives du fleuve Guadalupe, qui accueillait quelque 750 personnes.Cinq campeurs et un moniteur du camp étaient toujours portés disparus mardi soir, selon le gouverneur, qui a précisé qu’un autre enfant, qui n’était pas dans ce centre de vacances, restait introuvable. Des hélicoptères, des drones et des équipes cynophiles, ont été à nouveau mobilisés, malgré des conditions éprouvantes.A Hunt, épicentre des inondations, Javier Torres, 24 ans, creusait dans la boue sèche du fleuve à la recherche de sa grand-mère, dont la maison était située à proximité du Guadalupe. Le jeune homme a découvert le corps de son grand-père ainsi que celui de deux enfants.Dans l’Etat voisin du Nouveau-Mexique, des pluies torrentielles ont provoqué mardi une crue dans la station montagneuse de Ruidoso, causant la mort d’au moins trois personnes, dont deux jeunes enfants, selon la municipalité.- Critiques -Le président Donald Trump a confirmé qu’il se rendrait au Texas vendredi, accompagné de son épouse Melania.”Nous avons envoyé de nombreux hélicoptères de partout (…) nous les avons fait venir rapidement. Le Texas en avait de bons aussi, la réponse a été incroyable”, a déclaré le président américain.”Autant que je sache, le dernier sauvetage (…) a été effectué vendredi”, le jour même de l’inondation, a déclaré Jonathan Lamb, de la police de Kerrville. Quelque 850 personnes ont été sauvées des eaux, selon les autorités.Lundi, la Maison Blanche a fustigé les critiques selon lesquelles les coupes budgétaires dans les services météorologiques nationaux ont porté atteinte à la fiabilité des prévisions et des alertes.Les services météorologiques américains avaient émis des “prévisions et alertes à la fois précises et en temps voulu”, a affirmé sa porte-parole, Karoline Leavitt.Une alerte a été lancée peu après 1H00 du matin, mais nombre d’habitants dormaient ou avaient coupé leur téléphone.- “Deux extrêmes” -Les crues subites ont été provoquées par des pluies diluviennes très tôt vendredi, jour de fête nationale aux Etats-Unis, qui ont fait monter les eaux du Guadalupe de huit mètres en seulement 45 minutes. Il est soudain tombé près de 300 millimètres/heure de pluie, soit un tiers des précipitations annuelles moyennes.Les crues soudaines, provoquées par des pluies torrentielles que le sol asséché ne peut absorber, ne sont pas rares. Mais selon la communauté scientifique, le changement climatique provoqué par l’activité humaine a rendu plus fréquents et plus intenses les événements météorologiques comme les crues ou les sécheresses.”C’est une zone du Texas qui subit les deux extrêmes du spectre du changement climatique (…) Les sécheresses deviennent plus extrêmes” et “lorsque la pluie arrive, elle provoque ces précipitations plus lourdes, avec une probabilité accrue d’inondations subites”, a expliqué Shel Winkley, météorologue.

A Marseille, où le feu est désormais “fixé”, les habitants découvrent l’ampleur du “massacre”

Le violent incendie qui a touché le nord de Marseille mardi, dopé par une longue canicule et un mistral violent, est désormais “fixé” après avoir parcouru 750 hectares et détruit ou endommagé de nombreuses maisons, laissant leurs habitants face à des scènes de désolation.”Le feu est fixé”, a déclaré à 16H00 la préfecture des Bouches-du-Rhône, soulignant que cela signifiait qu’il “n’évolue plus” mais pas que “les interventions sont terminées”.Dans la montée de l’Estaque, face à la Méditerranée, dans le nord de Marseille, une voiture est calcinée et deux maisons entièrement brûlées. Dans un jardin, trois vélos, dont une minuscule bicyclette d’enfant, ont été tordus par la chaleur. Joëlle Marrot, 78 ans, habitante du quartier de La Pelouque, à l’Estaque, vient tout juste de revenir à sa maison et elle “découvre les dégâts”: “Il y a un côté qui a brûlé”, mais “je vois la maison qui est là (à côté), elle est toute brûlée, il n’y a plus de toit, c’est horrible”, se désole-t-elle.”Quand on a vu que le feu approchait, on a fait descendre ma belle-mère de 93 ans, chez mon frère, dans le bas de l’Estaque”, raconte Dominique Russo, 59 ans, qui venait de finir de rénover la maison familiale.Jusqu’à 2H00, il a arrosé sa maison et son terrain en utilisant des seaux et en finissant avec l’eau du bassin des poissons rouges.Résultat: le feu a seulement brûlé un volet et une fenêtre. Mais, à l’intérieur, le salon et les placards sont noirs de suie, le climatiseur fondu et le sol est jonché de verre.Habitants aux Pennes-Mirabeau, commune au nord de Marseille d’où l’incendie était parti mardi matin, Philippe Landreat, sa compagne et sa belle-fille ont dû passer la nuit dans une salle polyvalente après avoir évacué leur maison, finalement épargnée par les flammes. Mais ils ont eu peur. “Après des trucs comme ça, on dort très peu”, souffle-t-il.”C’est un massacre (…), c’est allé super vite”, déplore Thierry Heraud, premier riverain touché par l’incendie, parti d’une voiture en feu sur l’autoroute en contrebas de sa villa.Cette origine accidentelle du sinitre a été confirmée mercredi après-midi par le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon. Le feu a été causé par “un véhicule qui s’est enflammé en roulant” sur l’autoroute A55, a-t-il insisté auprès l’AFP, pour démentir des rumeurs.Malgré la violence et la rapidité des flammes, aucune victime humaine n’était signalée mercredi matin. Une quarantaine de personnes ont été traitées par les secours, la plupart incommodées par les fumées, ainsi que 28 pompiers et 26 policiers, selon la préfecture. Côté bilan matériel, 70 maisons ont été “atteintes” et 10 totalement détruites.Quelque 400 personnes au total ont été évacuées face à cet incendie, dont les 71 résidents d’un Ehpad aux Pennes-Mirabeau. Parmi elles, 250 personnes ont rejoint les différents centres d’hébergement selon les derniers chiffres de la préfecture en fin de matinée. Si le ciel est redevenu bleu mercredi et l’odeur de brûlé s’est enfin dissipée dans le centre de Marseille, les autorités craignent toujours une reprise des bourrasques de mistral.- “Eté à haut risque” -Ces feux virulents en tout début d’été inquiètent, alors que le mois de juin a été le plus chaud jamais enregistré en Europe de l’Ouest, selon l’institut européen Copernicus. “Il y a tout lieu de penser qu’on va vers un été à haut risque”, a averti mardi soir le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à Marseille.Sous l’effet du changement climatique, ces événements météorologiques extrêmes devraient en effet se multiplier, alertent les scientifiques. Mardi, les pompiers des Bouches-du-Rhône sont intervenus à 40 reprises sur des départs de feu, un chiffre “exceptionnel”, six fois plus élevé qu’en moyenne.Interrompu mardi après-midi, avec plus de 110 vols annulés, le trafic à l’aéroport d’Aix-Marseille Provence, le quatrième français en nombre de passagers, a repris.Les autoroutes autour de la deuxième ville de France ont également rouvert. Si la circulation des trains à grande vitesse à Marseille a repris depuis 06H00, le trafic TER vers le nord restait interrompu et la Côte bleue non desservie.A l’autre bout du littoral méditerranéen, près de Narbonne, dans l’Aude, département touché par trois feux de forêt en une semaine, un incendie ayant parcouru au moins 2.000 hectares de forêt depuis lundi reste toujours actif mercredi mais ne présente plus de risque pour les zones habitées.”Le feu ne menace plus d’habitations”, même s’il n’est “pas fixé, ni maîtrisé. On travaille encore dessus, mais avec une intensité moindre que ces derniers jours”, a précisé le préfet de l’Aude Christian Pouget.Dans l’Hérault, l’incendie de Castelnau-de-Guers, qui avait entraîné la fermeture temporaire mardi de l’autoroute A9 entre Sète et Agde, a été “fixé” vers 05H00 mercredi, après avoir brûlé 400 hectares de végétation. Quant à celui de Montdardier, dans le Gard, il a également été déclaré “maîtrisé” mercredi, après avoir parcouru 500 hectares.

Attentat de la rue des Rosiers: procès aux assises requis contre six personnes, dont Abou Zayed

Vers un procès, 43 ans plus tard ? Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a requis mercredi les assises pour six hommes dont quatre sous mandats d’arrêt, suspectés d’être impliqués dans l’attentat de la rue des Rosiers, qui avait causé la mort de six personnes en 1982 à Paris.Dans un communiqué, le ministère public a indiqué demander un procès pour assassinats devant la cour d’assises spéciale pour trois hommes suspectés d’avoir été sur place le jour des faits, dont Abou Zayed, 66 ans, principal suspect. Il est soupçonné d’être l’un des tireurs et est détenu en France depuis fin 2020.D’après ces réquisitions dont l’AFP a eu connaissance mercredi, le Pnat demande également un procès pour Hicham Harb, 70 ans, qui aurait supervisé l’attentat et été tireur, et pour Nizar Tawfiq Hamada, 63 ans, un des exécutants présumés.Trois hommes risquent de leur côté un procès pour complicité d’assassinats: H. T., 65 ans, mis en examen en avril car soupçonné d’avoir caché des armes à l’époque, actuellement sous contrôle judiciaire et qui conteste les faits; mais aussi Amjad Atta, environ 72 ans, accusé d’avoir planifié l’attentat, et Nabil Othmane, 72 ans, mis en cause pour l’avoir préparé.MM. Harb, Hamada, Atta et Othmane font l’objet de mandat d’arrêt. Les deux premiers sont localisés en Cisjordanie et les deux autres respectivement en Jordanie et au Koweït.Le Pnat relève que d’autres personnes ont pu être impliquées “à divers degrés” mais certaines sont décédées tandis que les charges se sont avérées insuffisantes pour d’autres.- “Bricolage” -La décision finale sur un procès revient au juge antiterroriste qui a comme date butoir début août pour rendre son ordonnance. S’il la rend ultérieurement, Abou Zayed pourrait comparaître libre.Le 9 août 1982, six personnes ont été tuées et 20 blessées dans l’explosion d’une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis dans une fusillade dans le quartier du Marais, perpétrée par un commando de trois à cinq hommes.L’attentat a été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d’Abou Nidal, groupe dissident de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Abou Zayed, extradé de Norvège fin 2020, est “expressément désigné comme l’auteur des assassinats et tentatives d’assassinats, de manière constante et concordante depuis près de 14 ans par plusieurs témoins”, même s’il est mis hors de cause par deux autres hommes, souligne la procureure antiterroriste dans le document de 458 pages.Il conteste les faits.Pour Romain Ruiz et Bruno Gendrin, ses avocats, “ce réquisitoire est un bricolage dangereux, fait de portraits-robots vieux de 40 ans, de témoignages incohérents et de notes de renseignements bancales. Le Pnat est manifestement prêt à sacrifier toute forme d’exigence probatoire pour obtenir un procès à tout prix”.S’agissant d’H. T., le Pnat considère “démontré” qu’il a été “l’un des principaux responsables des caches d’armes”. Ses avocats n’ont pas commenté dans l’immédiat.- “Acharnement” -Selon le Pnat, les expertises soulignent “la similarité parfaite” entre les armes et munitions retrouvées sur les lieux et au bois de Boulogne avec celles saisies “lors d’attentats formellement attribués à ce groupe terroriste à Londres, Rome, Athènes et Bruxelles”.L’attentat “relève sans conteste d’une volonté de faire régner la terreur” comme “en atteste l’acharnement du commando à faire le plus de victimes possibles dans un lieu touristique réputé fréquenté par la communauté juive française et internationale”, insiste-t-il.Me David Père, qui représente l’Association française de victimes du terrorisme mais aussi des personnes qui étaient dans le restaurant et d’autres qui ont perdu leurs proches, a fait part auprès de l’AFP d'”une grande émotion chez toutes les victimes.” “Ca vous hante toute votre vie. Mes clients sont très reconnaissants à la justice de ne pas baisser les bras”, a-t-il ajouté.”Les familles de victimes de l’un des premiers attentats terroristes antisémites perpétrés en France peuvent enfin entrevoir l’espoir d’un procès. Il aura fallu autant de temps que pour juger Klaus Barbie !”, a déclaré à l’AFP Alain Jakubowicz, avocat de la famille d’une des victimes, Georges Demeter.”C’est un sentiment partagé pour les parties civiles entre l’immense soulagement de savoir que la République n’abandonne pas ses victimes (…) et le regret de constater que c’est un procès incomplet qui s’annonce, avec plusieurs accusés réfugiés à l’étranger”, a réagi auprès de l’AFP Romain Boulet, avocat de la fille d’une des victimes.Un autre avocat, Vincent Brengarth, a salué le “travail très minutieux accompli”.