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“On ne sait pas où sont les vélos”: à Paris, 640 Vélib’ disparaissent chaque semaine

Avec quelque 640 vélos qui disparaissent chaque semaine de ses radars, l’Agemob, organisme public qui gère les vélos partagés Vélib’ en région parisienne, “alerte” d’un niveau de vandalisme “trois fois supérieur” à la normale. “Ce ne sont que quelques centaines de fraudeurs, mais ça suffit à mettre le système en l’air”, s’est inquieté jeudi auprès de l’AFP Sylvain Raifaud, président de l’Agemob. “En ce moment, il nous manque 3.000 vélos” sur un parc qui doit en principe compter 20.000 Vélib’ en circulation, 40% d’électriques et 60% de mécaniques, chiffre-t-il.”Le phénomène de vandalisme a toujours existé, mais il était relativement contenu” jusqu’à présent. Or “là, on est sur une alerte, puisque le nombre de vélos abandonnés est trois fois supérieur à l’ordinaire (…) depuis un mois” : 640 par semaine, contre 230 habituellement, selon lui. Comment est-ce possible ? “Des personnes secouent les vélos jusqu’à ce qu’ils se décrochent et puis ils partent avec”, indique M. Raifaud. Les engins, qui se bloquent automatiquement après 24 heures, sont alors abandonnées.Problème, “on ne sait pas où sont les vélos, ils n’ont pas de puce GPS”, déplore le président de l’organisme. Et si “16 personnes supplémentaires ont été embauchées pour aller chercher les Vélib'” par Smovengo, l’exploitant (depuis 2018) de ce service public, la marge de manÅ“uvre reste limitée pour l’Agemob, qui n’a pas de moyens d’identifier ou de sanctionner les auteurs, puisqu’ils contournent le système.Afin de “couper le robinet du vandalisme”, l’organisme a “besoin des communes, des polices (…) pour mieux surveiller les stations”, et des usagers “pour signaler” les vélos égarés, plaide le dirigeant.Pourquoi cette augmentation ? “On ne sait pas”, avoue-t-il, se demandant s’il existe “un tuto qui circule (sur) comment débloquer un vélo gratuitement”, et estimant qu’il s’agit sûrement d'”actions un peu coordonnées.”Pour lui, ce trou dans la flotte entraîne l’usure des vélos restants, qui mécontente les utilisateurs. “Les vélos qui sont disponibles sont beaucoup plus utilisés, beaucoup plus fatigués”, notamment les engins électriques, davantage demandés et dont les batteries “n’ont pas le temps de recharger”. “C’est ce qui fait que vous avez des stations entières (…) (avec) des vélos qui ne sont pas utilisables”, et que “les usagers sont extrêmement frustrés”, estime le président de l’Agemob.Le service est de plus en plus sollicité : en mai dernier, Vélib’ a enregistré 16% de courses en plus qu’en mai 2024. 

Après un siècle d’interdiction, la baignade pour tous s’ouvre dans la Seine

Un “plouf” historique après un siècle d’interdiction, et bienvenu pour se rafraîchir: la Seine s’ouvre à la baignade à Paris, uniquement dans des sites surveillés car le fleuve reste un milieu dangereux, rappellent les autorités.Sauf météo trop pluvieuse, le public pourra piquer une tête gratuitement à partir de samedi et jusqu’au 31 août, au bras de Grenelle (ouest), non loin de la tour Eiffel, à Bercy (est), ou au bras Marie, en face de l’île Saint-Louis.La maire socialiste Anne Hidalgo lancera la saison de la baignade, héritage emblématique des Jeux olympiques, un an après son plongeon dans le fleuve sous les caméras du monde entier.Une séquence historique depuis l’interdiction de la baignade en 1923, et la promesse de l’édile de Paris et futur président Jacques Chirac en 1988.”C’était un moment extraordinaire mais la baignade pour les Jeux n’était pas une fin en soi. Rendre la Seine baignable, c’est répondre à un objectif d’adaptation au changement climatique mais aussi de qualité de vie”, alors que les étés parisiens vont se faire de plus en plus chauds, avait expliqué en mai Anne Hidalgo. Les autorités s’attendent à un succès populaire, au vu de la forte fréquentation du bassin de la Villette, ouvert depuis 2017. Plusieurs sites sont par ailleurs accessibles cet été dans la Marne, principal affluent de la Seine, dont celui historique – et payant – de la plage du banc de sable de Joinville-le-Pont.- Tests préalables -Les bassins de nage de la capitale, strictement délimités, sont équipés de vestiaires, toilettes, douches, mobilier balnéaire au bord de l’eau… avec une capacité d’accueil de 150 à 300 personnes en simultané.Un maître-nageur devra vérifier les capacités de nage de baigneur à la première mise à l’eau, avant de l’autoriser à se baigner de façon autonome. “Il s’agit d’un plan d’eau vivante ce qui implique davantage de vigilance que dans une piscine”, souligne Lazreg Benelhadj, président de la Fédération française de natation. La Seine fait en moyenne 3,5 mètres de profondeur et les bassins n’ont pas de fond, à part celui pour les familles au site de Grenelle.Alors que les fortes chaleurs pourraient tenter certains de se jeter à l’eau en dehors des lieux autorisés, un arrêté préfectoral a été pris fin juin pour verbaliser la baignade sauvage.”La Seine reste un milieu dangereux: il y a un risque de noyade à cause de la vase et des plantes agrippantes, de forts courants, le risque d’hydrocution et le trafic fluvial”, fait valoir la sous-préfète Elise Lavielle, précisant qu’il y avait eu “13 décès dans la Seine en 2024, 3 cette année”.- Des drapeaux “comme à la plage” -Autre enjeu: la propreté du fleuve, très dépendante de la météo. Car la capitale dispose d’un réseau unitaire où eaux usées et eaux pluviales se mélangent: en cas de pluies abondantes, il n’y a pas d’autre solution que de les déverser dans la Seine, sauf à inonder les caves et les réseaux sous-terrains.Les autorités ont investi 1,4 milliard d’euros dans l’amélioration de la qualité de l’eau de la Seine, qui pour les JO avait été “dépolluée aux trois quarts de ce qui était attendu”, a expliqué à l’AFP le préfet de la région Ile-de-France Marc Guillaume.Les travaux réalisés depuis en amont, notamment les 2.000 nouveaux branchements aux réseaux d’assainissement, promettent une eau encore meilleure. Mais pas s’il pleut trop: l’été dernier, en raison de précipitations record, seuls cinq jours ont été autorisés pour les compétitions et entraînements sur les 11 jours programmés.Des drapeaux – verts, jaunes et rouges – permettront de connaître le débit de la Seine et la qualité de l’eau, analysée par des sondes en instantané et des prélèvements en culture, pour connaître le taux de bactéries fécales Escherichia coli (E. coli) et entérocoques. Si les voyants sont au rouge, la baignade sera fermée, “comme à la plage”, selon Anne Hidalgo. “Nous n’avons pris aucun risque pour les athlètes, on en prendra encore moins pour le public”, assure Pierre Rabadan, adjoint en charge des sports.Le site du bras Marie, point névralgique de la circulation fluviale, ne sera ouvert que le matin, après négociations avec les bateliers. Pour l’été 2026, d’autres sites alternatifs pérennes sont à l’étude.

Après un siècle d’interdiction, la baignade pour tous s’ouvre dans la Seine

Un “plouf” historique après un siècle d’interdiction, et bienvenu pour se rafraîchir: la Seine s’ouvre à la baignade à Paris, uniquement dans des sites surveillés car le fleuve reste un milieu dangereux, rappellent les autorités.Sauf météo trop pluvieuse, le public pourra piquer une tête gratuitement à partir de samedi et jusqu’au 31 août, au bras de Grenelle (ouest), non loin de la tour Eiffel, à Bercy (est), ou au bras Marie, en face de l’île Saint-Louis.La maire socialiste Anne Hidalgo lancera la saison de la baignade, héritage emblématique des Jeux olympiques, un an après son plongeon dans le fleuve sous les caméras du monde entier.Une séquence historique depuis l’interdiction de la baignade en 1923, et la promesse de l’édile de Paris et futur président Jacques Chirac en 1988.”C’était un moment extraordinaire mais la baignade pour les Jeux n’était pas une fin en soi. Rendre la Seine baignable, c’est répondre à un objectif d’adaptation au changement climatique mais aussi de qualité de vie”, alors que les étés parisiens vont se faire de plus en plus chauds, avait expliqué en mai Anne Hidalgo. Les autorités s’attendent à un succès populaire, au vu de la forte fréquentation du bassin de la Villette, ouvert depuis 2017. Plusieurs sites sont par ailleurs accessibles cet été dans la Marne, principal affluent de la Seine, dont celui historique – et payant – de la plage du banc de sable de Joinville-le-Pont.- Tests préalables -Les bassins de nage de la capitale, strictement délimités, sont équipés de vestiaires, toilettes, douches, mobilier balnéaire au bord de l’eau… avec une capacité d’accueil de 150 à 300 personnes en simultané.Un maître-nageur devra vérifier les capacités de nage de baigneur à la première mise à l’eau, avant de l’autoriser à se baigner de façon autonome. “Il s’agit d’un plan d’eau vivante ce qui implique davantage de vigilance que dans une piscine”, souligne Lazreg Benelhadj, président de la Fédération française de natation. La Seine fait en moyenne 3,5 mètres de profondeur et les bassins n’ont pas de fond, à part celui pour les familles au site de Grenelle.Alors que les fortes chaleurs pourraient tenter certains de se jeter à l’eau en dehors des lieux autorisés, un arrêté préfectoral a été pris fin juin pour verbaliser la baignade sauvage.”La Seine reste un milieu dangereux: il y a un risque de noyade à cause de la vase et des plantes agrippantes, de forts courants, le risque d’hydrocution et le trafic fluvial”, fait valoir la sous-préfète Elise Lavielle, précisant qu’il y avait eu “13 décès dans la Seine en 2024, 3 cette année”.- Des drapeaux “comme à la plage” -Autre enjeu: la propreté du fleuve, très dépendante de la météo. Car la capitale dispose d’un réseau unitaire où eaux usées et eaux pluviales se mélangent: en cas de pluies abondantes, il n’y a pas d’autre solution que de les déverser dans la Seine, sauf à inonder les caves et les réseaux sous-terrains.Les autorités ont investi 1,4 milliard d’euros dans l’amélioration de la qualité de l’eau de la Seine, qui pour les JO avait été “dépolluée aux trois quarts de ce qui était attendu”, a expliqué à l’AFP le préfet de la région Ile-de-France Marc Guillaume.Les travaux réalisés depuis en amont, notamment les 2.000 nouveaux branchements aux réseaux d’assainissement, promettent une eau encore meilleure. Mais pas s’il pleut trop: l’été dernier, en raison de précipitations record, seuls cinq jours ont été autorisés pour les compétitions et entraînements sur les 11 jours programmés.Des drapeaux – verts, jaunes et rouges – permettront de connaître le débit de la Seine et la qualité de l’eau, analysée par des sondes en instantané et des prélèvements en culture, pour connaître le taux de bactéries fécales Escherichia coli (E. coli) et entérocoques. Si les voyants sont au rouge, la baignade sera fermée, “comme à la plage”, selon Anne Hidalgo. “Nous n’avons pris aucun risque pour les athlètes, on en prendra encore moins pour le public”, assure Pierre Rabadan, adjoint en charge des sports.Le site du bras Marie, point névralgique de la circulation fluviale, ne sera ouvert que le matin, après négociations avec les bateliers. Pour l’été 2026, d’autres sites alternatifs pérennes sont à l’étude.

Amnesty dénonce la répression ciblée des militants écologistes en France

Répression, intimidation, censure, harcèlement judiciaire, restrictions de financements… : Amnesty International accuse jeudi les autorités françaises de mener une “stratégie délibérée” de répression à l’encontre des défenseurs de l’environnement, dénonçant une tendance inquiétante d’entrave à l’action climatique. L’organisation de défense des droits humains Amnesty décrit dans un rapport une série de restrictions juridiques, physiques et financières visant les militants écologistes dans le monde et notamment en France. “Il est inquiétant de voir que la France, qui avait été moteur il y a dix ans dans la lutte pour le climat, est aujourd’hui un exemple probant de la répression des défenseurs de l’environnement”, alerte lors d’une conférence de presse Margot Jaymond, chargée de plaidoyer justice climatique chez Amnesty International France.L’ONG dénonce “une judiciarisation du maintien de l’ordre” destiné à paralyser l’action des militants pro-climat en s’attaquant de “manière ciblée et intentionnelle” à la liberté de manifester, d’expression et d’association. – “Mains liées” – Amnesty pointe notamment la répression des mobilisations contre les méga-bassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), en 2022 et 2023, lors desquelles les forces de l’ordre ont utilisé des armes à létalité réduite (lanceurs de balles de défense) de façon jugée “disproportionnée”.L’ONG dénonce aussi des centaines de gardes à vue et une soixantaine de procès à la suite des mobilisations contre le projet d’autoroute A69 dans le Tarn.”Aujourd’hui, on a un peu les mains liées dans les actions que l’on a envie de faire, car la répression en parallèle augmente énormément”, abonde Léa Geindreau, porte-parole de l’ONG Action Justice Climat précisant que cette année l’association fait face à 17 procès. Ces violences s’accompagnent d'”un arsenal législatif” qui “criminalise” les manifestants, affirme le rapport, citant notamment la loi dite “anti-casseurs” de 2019, ou encore la loi de 2021 dite “loi séparatisme”, qui facilite la dissolution d’associations ou le retrait de financements.Parmi les cas mentionnés figurent le mouvement Alternatiba, privé de subventions publiques, et le collectif Les Soulèvements de la Terre, visé en 2023 par une tentative de dissolution jugée contraire au droit international.Amnesty alerte également sur une “rhétorique stigmatisante” à l’égard des militants écologistes, qualifiés parfois d'”écoterroristes” par certains responsables politiques. “Ce glissement sémantique va permettre une utilisation de méthodes répressives beaucoup plus fortes”, estime Action Justice Climat évoquant le “recours quasiment systématique” à des perquisitions. Le rapport cite également Michel Forst, rapporteur spécial sur les défenseurs de l’environnement, pour qui “la France est le pire pays d’Europe concernant la répression policière des militants environnementaux”.  – “Reculs” et désinformation – Selon Amnesty, cette stratégie de “délégitimation” de la lutte pour le climat se fait notamment “au service de reculs politiques, environnementaux et climatiques”. Margot Jaymond cite notamment la proposition de loi Duplomb sur l’agriculture, censée être votée mardi à l’Assemblée et qui acte de nombreux reculs écologiques, la réouverture du chantier de l’A69 malgré l’annulation de l’autorisation environnementale ou encore le recul sur le devoir de vigilance des entreprises poussée par la France dans le cadre du Pacte vert européen. Amnesty s’alarme également d’un affaiblissement du traitement médiatique.”On constate une carence quantitative persistante en matière environnementale” dans les médias français, analyse Eva Morel, secrétaire générale de QuotaClimat, une association qui travaille depuis 2022 sur le traitement médiatique des enjeux environnementaux.”En l’espace de trois mois, entre janvier et mars 2025, on a quantifié 128 cas de désinformation scientifique pure sur les 18 chaînes que l’on monitore”, précise-t-elle. Amnesty international appelle les autorités françaises à “prendre urgemment” des mesures pour protéger les droits des défenseurs de l’environnement et à “reconnaître publiquement” leur travail comme “légitime et essentiel”. Elle les enjoint également à garantir l’accès à l’information. 

Amnesty dénonce la répression ciblée des militants écologistes en France

Répression, intimidation, censure, harcèlement judiciaire, restrictions de financements… : Amnesty International accuse jeudi les autorités françaises de mener une “stratégie délibérée” de répression à l’encontre des défenseurs de l’environnement, dénonçant une tendance inquiétante d’entrave à l’action climatique. L’organisation de défense des droits humains Amnesty décrit dans un rapport une série de restrictions juridiques, physiques et financières visant les militants écologistes dans le monde et notamment en France. “Il est inquiétant de voir que la France, qui avait été moteur il y a dix ans dans la lutte pour le climat, est aujourd’hui un exemple probant de la répression des défenseurs de l’environnement”, alerte lors d’une conférence de presse Margot Jaymond, chargée de plaidoyer justice climatique chez Amnesty International France.L’ONG dénonce “une judiciarisation du maintien de l’ordre” destiné à paralyser l’action des militants pro-climat en s’attaquant de “manière ciblée et intentionnelle” à la liberté de manifester, d’expression et d’association. – “Mains liées” – Amnesty pointe notamment la répression des mobilisations contre les méga-bassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), en 2022 et 2023, lors desquelles les forces de l’ordre ont utilisé des armes à létalité réduite (lanceurs de balles de défense) de façon jugée “disproportionnée”.L’ONG dénonce aussi des centaines de gardes à vue et une soixantaine de procès à la suite des mobilisations contre le projet d’autoroute A69 dans le Tarn.”Aujourd’hui, on a un peu les mains liées dans les actions que l’on a envie de faire, car la répression en parallèle augmente énormément”, abonde Léa Geindreau, porte-parole de l’ONG Action Justice Climat précisant que cette année l’association fait face à 17 procès. Ces violences s’accompagnent d'”un arsenal législatif” qui “criminalise” les manifestants, affirme le rapport, citant notamment la loi dite “anti-casseurs” de 2019, ou encore la loi de 2021 dite “loi séparatisme”, qui facilite la dissolution d’associations ou le retrait de financements.Parmi les cas mentionnés figurent le mouvement Alternatiba, privé de subventions publiques, et le collectif Les Soulèvements de la Terre, visé en 2023 par une tentative de dissolution jugée contraire au droit international.Amnesty alerte également sur une “rhétorique stigmatisante” à l’égard des militants écologistes, qualifiés parfois d'”écoterroristes” par certains responsables politiques. “Ce glissement sémantique va permettre une utilisation de méthodes répressives beaucoup plus fortes”, estime Action Justice Climat évoquant le “recours quasiment systématique” à des perquisitions. Le rapport cite également Michel Forst, rapporteur spécial sur les défenseurs de l’environnement, pour qui “la France est le pire pays d’Europe concernant la répression policière des militants environnementaux”.  – “Reculs” et désinformation – Selon Amnesty, cette stratégie de “délégitimation” de la lutte pour le climat se fait notamment “au service de reculs politiques, environnementaux et climatiques”. Margot Jaymond cite notamment la proposition de loi Duplomb sur l’agriculture, censée être votée mardi à l’Assemblée et qui acte de nombreux reculs écologiques, la réouverture du chantier de l’A69 malgré l’annulation de l’autorisation environnementale ou encore le recul sur le devoir de vigilance des entreprises poussée par la France dans le cadre du Pacte vert européen. Amnesty s’alarme également d’un affaiblissement du traitement médiatique.”On constate une carence quantitative persistante en matière environnementale” dans les médias français, analyse Eva Morel, secrétaire générale de QuotaClimat, une association qui travaille depuis 2022 sur le traitement médiatique des enjeux environnementaux.”En l’espace de trois mois, entre janvier et mars 2025, on a quantifié 128 cas de désinformation scientifique pure sur les 18 chaînes que l’on monitore”, précise-t-elle. Amnesty international appelle les autorités françaises à “prendre urgemment” des mesures pour protéger les droits des défenseurs de l’environnement et à “reconnaître publiquement” leur travail comme “légitime et essentiel”. Elle les enjoint également à garantir l’accès à l’information. 

Français détenus en Iran : Paris brandit la menace de sanctions

Paris a menacé jeudi de se prononcer pour une reprise des sanctions internationales contre l’Iran si Téhéran ne libère pas les deux ressortissants français détenus depuis trois ans et qui encourent la peine de mort.Arrêtés en mai 2022 au dernier jour d’un voyage touristique, Cécile Kohler et Jacques Paris sont visés par des accusations d'”espionnage pour le Mossad”, le service de renseignement extérieur israélien, de “complot pour renverser le régime” et de “corruption sur Terre”, a appris mercredi l’AFP auprès d’une source diplomatique occidentale et de l’entourage des détenus.Jusqu’à présent, l’Iran indiquait seulement que les deux Français étaient accusés d’espionnage, sans jamais préciser pour quel pays. Téhéran n’a pas encore confirmé si de nouvelles accusations ont été portées contre eux.”Nous n’avons pas été formellement notifiés par les autorités iraniennes des charges qui pèsent sur nos deux compatriotes”, a réagi jeudi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. “Si les chefs d’accusation qui ont été évoqués étaient confirmés, nous les considérerions comme totalement injustifiés et infondés”.Face à ces charges lourdes, le ministre a rappelé l’existence d’un levier que Paris pouvait activer. “Nous l’avons toujours dit à nos interlocuteurs du régime iranien: la question de décisions éventuelles sur des sanctions sera conditionnée au règlement de ce problème, de ce différend majeur”, a-t-il déclaré.- “Snapback” -Face à la politique iranienne d’enrichissement d’uranium, les pays occidentaux menacent Téhéran d’un “snapback”, mécanisme qui permet de réimposer des sanctions internationales, allégées dans le cadre d’un accord conclu en 2015. Cet accord signé à Vienne avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (France, Allemagne, Royaume-Uni, Chine, Russie, Etats-Unis) prévoyait d’encadrer le programme nucléaire iranien, en contrepartie d’un allègement des sanctions internationales. En 2018, Donald Trump avait retiré unilatéralement les Etats-Unis de l’accord – auquel se conformait Téhéran, selon l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA).En représailles, Téhéran a considérablement augmenté ses réserves de matières enrichies et porté le seuil à 60%, inférieur aux 90% nécessaires à la fabrication de l’arme atomique, mais très loin du plafond de 3,67% fixé par l’accord de Vienne.La résolution 2231 du Conseil de sécurité, qui endosse cet accord, prévoit une clause appelée “snapback” permettant de réimposer les sanctions en cas de violation de l’accord. Ce texte expire le 18 octobre 2025.Selon cette résolution, tout “État participant” à l’accord peut déclencher ce mécanisme en saisissant le Conseil de sécurité d’une plainte sur le “non-respect notable d’engagements d’un autre participant”.Dans les 30 jours suivant cette “notification”, le Conseil doit se prononcer par un vote sur un projet de résolution visant à confirmer la levée des sanctions: si l’État plaignant veut au contraire les rétablir, il peut opposer son veto à cette résolution, rendant le “snapback” automatique.Cette option est évoquée par la France au lendemain de la décision iranienne de suspendre sa coopération avec l’AIEA.- “Double péril” -Le sort de Cécile Kohler, professeure de lettres de 40 ans originaire de l’est de la France, et de son compagnon Jacques Paris, 72 ans, inquiète leurs proches.Ils étaient encore récemment détenus dans la prison d’Evine, touchée le 23 juin par des frappes israéliennes. La Française a été transférée à la hâte avec d’autres prisonniers, sans pouvoir emmener d’affaires personnelles, à la prison de Qarchak, où elle est restée 24 heures, a indiqué mercredi à l’AFP sa soeur Noémie, en se basant sur le compte-rendu d’une visite consulaire d’un diplomate français mardi au pénitencier de Bozorg, dans le sud de Téhéran.Puis, “on lui a bandé les yeux et on l’a emmenée dans un autre lieu de détention qu’on ne connaît pas”.”Cécile ne dort plus depuis les bombardements”, a poursuivi Noémie Kohler, dont le dernier contact téléphonique avec sa sÅ“ur remonte au 28 mai.Jacques Paris a, lui, été transféré dans un lieu également inconnu, “tout seul dans une cellule”. Il n’a pas de meubles. Donc il continue à dormir à même le sol”, a ajouté Noémie Kohler.La jeune femme s’est dite “extrêmement inquiète sur leur état psychique”, sur “ce double péril de mort (…) la reprise des bombardements et cette condamnation à mort qui leur pend au-dessus de la tête”.

Meurtre dans une mosquée: une première expertise juge l’auteur irresponsable

Une première expertise psychiatrique a conclu à l’irresponsabilité de l’homme qui a tué en avril Aboubakar Cissé, jeune Malien de 22 ans, dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard) et une deuxième expertise a été ordonnée, a indiqué jeudi la procureure de Nimes, confirmant des informations de presse.Olivier Hadzovic, mis en examen pour “assassinat à raison de la race ou de la religion” et écroué le 9 mai, a été transféré depuis en unité spécialisée psychiatrique.Lors de sa première présentation au juge d’instruction pour sa mise en examen le 9 mai, il “n’avait pas été en mesure de faire des déclarations” avait à l’époque souligné la procureure. L’avocat du jeune homme, Adrien Gabeaud, avait de son côté évoqué dès ce moment des problèmes psychiatriques et indiqué demander une expertise.Dans le cadre de l’instruction, Olivier Hadzovic a ensuite fait l’objet “d’une expertise psychiatrique concluant dans le cadre judiciaire à une irresponsabilité pour troubles psychiatriques ayant aboli le discernement au moment de la commission des faits”, indique la procureure.”Une nouvelle expertise conjointe à deux experts a été mandatée par le magistrat instructeur”, a précisé dans un communiqué Cécile Gensac.”Cet avis ne constitue pas une surprise”, a déclaré jeudi à l’AFP Me Gabeaud. L’expert a émis “un diagnostic de schizophrénie aiguë et ancienne” sur son client, qui “entend des voix”, a poursuivi l’avocat, pour qui la demande d’une deuxième expertise collégiale est “tout à fait conforme à la pratique”.D’après le code de procédure pénale, une personne dont le “discernement ou contrôle de ses actes” était “aboli” au moment des faits n’est “pas pénalement responsable”. Si ce discernement était seulement “altéré”, l’auteur peut être jugé.C’est la chambre de l’instruction de la cour d’appel qui prononce in fine une éventuelle décision d’irresponsabilité pénale.Aboubakar Cissé a été frappé de 57 coups de couteau le 25 avril dans la salle de prière de la mosquée Khadidja, à La Grand-Combe, commune de moins de 5.000 habitants.Son meurtrier, âgé de 20 ans, s’est ensuite enfui en Italie, où il a fini par se rendre à la police, avant d’être transféré en France.Le meurtre d’Aboubakar Cissé avait ravivé en France un débat autour du terme même d'”islamophobie”. Les avocats de la famille de la victime avaient souhaité, en vain, que l’enquête soit requalifiée en “assassinat terroriste”.

Trop de “hasard” dans la prise en charge des mineurs étrangers sans parent

Des mineurs non accompagnés (MNA) gérés différemment d’un département à l’autre, des psychotraumas ignorés, un âgé établi “à vue d’oeil”: des associations de défense des droits des migrants dénoncent jeudi les conditions de prise en charge des jeunes exilés arrivés sans parent en France.Élaboré par l’Association d’accès aux droits des jeunes et d’accompagnement vers la majorité (Aadjam) et Utopia 56, ce rapport compile les résultats d’une enquête menée entre fin 2024 et début 2025 auprès auprès d’ONG, avocats et collectifs de défense des migrants dans 38 départements.”Il y a des différences de traitement importantes selon l’endroit du territoire où les jeunes arrivent, cela a de lourdes conséquences dans la construction de leur avenir”, résume auprès de l’AFP Angelo Fiore, d’Utopia 56, corédacteur du rapport, qui s’interroge sur la part de “hasard” dans les réponses apportées.Près de 397.000 jeunes, dont 31.900 majeurs, font l’objet d’une mesure de protection dans le cadre de l’aide sociale à l’enfance (ASE).Les départements, qui doivent financer cette prise en charge (logement, scolarisation), en dénoncent régulièrement le coût. Si dès son arrivée en France un mineur isolé exilé peut demander une protection, sa “première difficulté” sera de “comprendre où et comment accéder à une protection”, note le rapport, avec des difficultés à identifier un interlocuteur, la nuit, les weekends.Dans ces cas où l’accueil n’est plus assuré par le conseil départemental ou une association mandatée, il s’effectue au commissariat, quand dans d’autres rien n’est prévu et conduit les mineurs à dormir à la rue, relève l’enquête.Autre écueil, une fois placé dans un accueil provisoire d’urgence, le bilan de santé, pourtant rendu obligatoire par la Loi Taquet de 2022, n’est pas organisé dans plus de la moitié de cas, selon les répondants. Or, certains mineurs arrivent profondément traumatisés par leur parcours d’exil. L’évaluation cruciale de leur âge, qui détermine s’ils seront pris en charge par les départements, est également basée sur des critères “très subjectifs”, pointe Angelo Fiore.Il se fait en partie sur leur apparence physique et la cohérence de leur récit de vie. “Avec leur parcours, les jeunes apparaissent plus vieux qu’ils ne le sont et pour certains on leur reproche des incohérence dans leur parcours, mais avec les traumatismes subis (viols, tortures…) le cerveau se protège et ils ne se souviennent plus de tous les détails”, défend M. Fiore.Le rapport relève d’ailleurs que dans de nombreux cas, leur minorité est reconnue par le juge des enfants, lorsque celle-ci a été contestée par les départements.

Le RN visé par de nouvelles accusations d’irrégularités au Parlement européen

A peine sorti du premier procès des assistants parlementaires européens, le Rassemblement national est de nouveau soupçonné de diverses irrégularités financières avec ses alliés d’extrême droite à Bruxelles, selon un rapport dévoilé jeudi par plusieurs médias dont Le Monde.Défaut d’appels d’offres, surfacturations et dons à des associations: le RN est encore accusé d’avoir enfreint les règles du Parlement européen.Avec ses partenaires de l’ex-groupe Identité et Démocratie (ID), le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella est en effet suspecté d’avoir “indûment dépensé” plus de 4,3 millions d’euros entre 2019 et 2024, selon un rapport de la direction des affaires financières de l’institution bruxelloise.Si la formation française n’a exercé, durant cette période, ni la présidence ni le secrétariat général de cette coalition (à l’époque dominée par la Ligue du Nord italienne), la majeure partie de cette somme a bénéficié à deux sociétés liées à des proches de Mme Le Pen: son ancien conseiller Frédéric Chatillon et son épouse Sighild Blanc.D’après ce document, dévoilé par Le Monde ainsi que par l’émission de télévision allemande Kontraste, le magazine Die Zeit et l’hebdomadaire autrichien Falter, l’agence de communication e-Politic a ainsi perçu 1,7 million d’euros après un appel d’offres “purement formel” et entaché de “graves problèmes de conformité” selon les inspecteurs bruxellois, qui estiment par conséquent que “toutes ces dépenses (…) sont irrégulières”.Même chose pour l’entreprise Unanime, qui a empoché plus de 1,4 million d’euros pour des travaux d’impression, de surcroît sous-traités à moindre coût, avec une marge évaluée à 260.000 euros.- Sympathies et subventions -Des méthodes qui rappellent l’affaire dite “des kits de campagne”, dans laquelle M. Chatillon, Mme Blanc et des membres de l’ex-Front national avaient été condamnés pour escroquerie et abus de biens sociaux, pour des faits remontant aux législatives de 2012.Installé depuis à Rome et officiellement plus en “relation commerciale” avec le parti à la flamme, M. Chatillon n’a donc pas coupé tous les ponts avec la formation de Marine Le Pen, son amie depuis les bancs de l’université.L’ancien patron du GUD (Groupe Union Défense), syndicat d’extrême droite dissous en 2024, a pourtant été publiquement désavoué par la triple candidate à la présidentielle, en raison de son soutien affiché à une manifestation d’un groupuscule d’ultradroite à Paris.Des sympathies qui transparaissent aussi dans un autre volet du rapport du Parlement européen, consacré aux multiples dons du RN et ses alliés à des associations n’ayant “aucun lien” avec leurs activités politiques à Bruxelles.Entre refuges pour animaux et amicale de sapeurs-pompiers, ces subventions ont également profité à une organisation catholique identitaire pour la restauration d’une paroisse ou à des activités anti-avortement en Allemagne.Au total, plus de 700.000 euros ont ainsi été distribués en cinq ans à des structures souvent liées à des proches d’eurodéputés d’extrême droite, ou situées dans leur région d’élection.- “Guerre de tranchées” -Contacté par l’AFP, le Parlement européen a indiqué qu’il était “pour le moment prématuré de donner quelconque commentaire” sur ce rapport, qui doit encore passer devant plusieurs instances avant d’être approuvé.L’ancien secrétaire général du groupe Identité et Démocratie, le Belge Philip Claeys, ne s’est en revanche pas privé de dénoncer auprès du Monde des “allégations incorrectes”, assurant que “tous les paiements effectués dans les cinq dernières années ont été dûment facturés, justifiés et contrôlés”.Président des Patriotes pour l’Europe – qui a succédé à ID – Jordan Bardella n’a pour sa part “pas prévu de réaction à ce stade”, a fait savoir son entourage à l’AFP.Marine Le Pen, elle, a affirmé jeudi matin sur RTL ne pas avoir eu connaissance du sujet: “Je ne sais pas ce qu’il en est, je n’ai pas regardé ce dossier”.Mais “il peut y avoir des désaccords administratifs avec le Parlement européen” et “on va essayer, encore une fois, de les résoudre”, a-t-elle ajouté, avant de qualifier l’institution d'”organe politique (qui) mène à l’égard de son opposition une guerre de tranchées” et lui “cherche des noises matin, midi et soir, en toutes circonstances”.Une allusion notamment à l’affaire des assistants parlementaires européens, qui lui a valu fin mars une condamnation la rendant inéligible à toute élection – présidentielle ou législative – au moins jusqu’à son procès en appel prévu d’ici l’été 2026.

Saône-et-Loire: un ado tué et quatre blessés dans l’accident de leur voiture suivie par la police

Un adolescent de 13 ans, passager d’une voiture conduite par un jeune de 15 ans, est mort jeudi matin près de Montceau-les-Mines quand le véhicule a effectué une sortie de route, alors qu’il était suivi par les policiers.L’accident a également fait quatre blessés: le conducteur et trois autres jeunes âgés de 13 à 15 ans qui ont été hospitalisés sans que leur vie ne soit en danger, selon le parquet de Chalon-sur-Saône.L’accident s’est produit avant 05H00 sur la commune de Gourdon, a annoncé la préfecture de Saône-et-Loire dans un communiqué.Le véhicule, où les adolescents étaient seuls à bord, était “suivi à distance” par la police, selon la préfecture. Une enquête judiciaire est ouverte pour déterminer les circonstances exactes de l’accident, a-t-elle ajouté.La voiture, qui appartenait aux parents de l’un des membres du groupe, est tombée en contrebas de la route et a heurté un arbre, a précisé à l’AFP le parquet.Des médias locaux ont évoqué un refus d’obtempérer, mais le parquet refuse de confirmer à ce stade.- “Comportement erratique” du véhicule -D’après Stéphan Ragonneau, secrétaire régional du syndicat de police Alliance, qui a eu accès aux rapports de ses collègues, les agents avaient repéré le “comportement erratique d’un véhicule qui faisait des marches arrière, des marches avant et plusieurs fois le tour de ronds-points” à Montceau-les-Mines.Ils ont voulu effectuer “un contrôle de routine”, mais le véhicule est sorti de la ville en direction du sud, “a éteint ses phares et a accéléré”, rapporte-t-il à l’AFP. Selon leur récit, rapporté par le syndicaliste, “ils ont arrêté le gyrophare, se sont mis à distance et l’ont perdu de vu dans un virage”. Après avoir tourné, ils ont vu la voiture “en contre-bas et ont porté les premiers secours aux victimes”.Par ailleurs, un homme de 18 ans a été blessé jeudi matin dans l’Ain après avoir refusé d’obtempérer à un contrôle de gendarmes, selon le centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie du département. L’automobiliste a perdu “le contrôle de son véhicule et fait plusieurs tonneaux” vers 09H50 sur une route départementale à l’entrée de la commune de Messimy-sur-Saône après une course-poursuite d’une quinzaine de kilomètres avec une patrouille de deux motards de la gendarmerie.Le jeune homme, qui a été désincarcéré de sa voiture, a été héliporté pour une hospitalisation à Lyon. Touché à l’épaule, ses jours en sont pas en danger.