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Le puissant typhon Kalmaegi inonde le centre des Philippines, 2 morts

Les Philippins trouvent refuge sur les toits pour échapper aux inondations provoquées par les pluies et vents violents du puissant typhon Kalmaegi qui traverse l’archipel mardi et a tué au moins deux personnes. A 08H00 (00h00 GMT), le typhon se déplaçait vers l’ouest à travers les îles centrales de Cebu et Negros, avec des vents de 150 km/h et des rafales de 185 km/h renversant arbres et lignes électriques.Le typhon est entré par l’est de l’archipel lundi peu avant minuit (15H00 GMT), touchant terre au niveau de la province des îles Dinagat, dans l’archipel des îles Visayas, dans l’est du pays, avec des rafales pouvant atteindre les 205km/h, d’après le service météorologique national.”Des personnes bloquées sur les toits demandent à être secourues”, a indiqué par téléphone à l’AFP Rhon Ramos, responsable de l’information à Cebu, ajoutant que certains centres d’évacuation ont eux-mêmes été inondés. Des voitures flottent dans les rues inondées, d’après des images récupérées par l’AFP.”L’eau est montée si vite. D’après ce qu’on m’a dit, les inondations ont commencé vers 3 heures du matin. A 4 heures, la situation était déjà incontrôlable, les gens ne pouvaient plus sortir (de leurs maisons)”, témoigne Don del Rosario, 28 ans. Il fait partie des résidents de Cebu City qui ont cherché à se réfugier dans les étages supérieurs de leurs habitations alors que la tempête faisait rage.”Je vis ici depuis 28 ans, et c’est de loin la pire catastrophe que nous ayons connue.”Des centaines de personnes qui vivaient à l’intérieur de tentes dans des camps installés après le séisme de magnitude 6,9 qui a secoué l’île fin septembre ont également été “évacuées de force pour leur propre sécurité”, a déclaré Rhon Ramos.Le directeur adjoint du Bureau de la protection civile, Rafaelito Alejandro, a dit à une radio locale que 387.000 personnes avaient été évacuées de la trajectoire du typhon, et qu’un homme a été tué par la chute d’un arbre dans la province de Bohol (centre).Une personne âgée est également morte noyée dans la province méridionale de Leyte, a indiqué Danilo Atienza, responsable des secours en cas de catastrophe. “La personne âgée était coincée à l’étage supérieur et incapable de recevoir de l’aide”, a-t-il expliqué à la radio DZMM.- D’autres tempêtes attendues -Chaque année, une vingtaine de tempêtes ou typhons frappent les Philippines ou s’en approchent, les régions les plus pauvres du pays étant généralement les plus durement touchées. Après Kalmaegi, la météorologue Charmaine Varilla s’attend à ce que “trois à cinq” autres tempêtes frappent le pays asiatique d’ici la fin de l’année.Le phénomène climatique naturel La Niña, qui refroidit les températures de surface dans le centre et l’est de l’océan Pacifique équatorial, s’accompagne généralement d’un nombre plus élevé de typhons, explique-t-elle à l’AFP.”Pour l’instant, il y a de fortes pluies et des vents violents. Nous sommes assis sur les escaliers et nous prions tout en essayant d’évaluer la force du typhon”, a rapporté lundi soir à l’AFP Miriam Vargas, 34 ans, se tenant dans le noir avec ses deux enfants à Dinagat, la tempête ayant coupé l’électricité. Roel Montesa, un responsable de la gestion des catastrophes naturelles de la province de Leyte, au nord de Dinagat, avait indiqué un peu plus tôt lundi que des évacuations étaient en cours à Palo et Tanauan. Ces deux circonscriptions, peuplées au total de 140.000 personnes selon le dernier recensement de 2024, avaient déjà été frappées durement en 2013 par le super-typhon Haiyan, qui avait tué au moins 6.000 personnes.Les Philippines ont été frappées en septembre par les meurtriers tempête Bualoi et typhon Ragasa.Selon les experts, le changement climatique favorise des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses.

Emmanuel Carrère et Laurent Mauvignier, favoris pour le prix Goncourt

Emmanuel Carrère ou Laurent Mauvignier? Sauf surprise, le prix Goncourt devrait sacrer mardi l’un de ces deux écrivains de premier plan, dont les nouveaux romans sont applaudis par les critiques et les lecteurs.   Les 10 jurés de l’Académie Goncourt se réunissent à la mi-journée à Drouant, célèbre restaurant proche de l’Opéra à Paris, pour se mettre d’accord sur le nom du lauréat du plus illustre des prix littéraires français.Les candidats encore en lice sont quatre: Nathacha Appanah avec “La nuit au coeur” (Gallimard), Emmanuel Carrère avec “Kolkhoze” (P.O.L), Laurent Mauvignier avec “La maison vide” (Minuit) et la Belge Caroline Lamarche pour “Le bel obscur” (Seuil).Mais, selon les derniers pronostics, la compétition devrait se jouer entre Emmanuel Carrère, 67 ans, souvent récompensé mais jamais encore par le Goncourt, et Laurent Mauvignier, 58 ans, qui n’a pas encore reçu de grands prix d’automne.Nathacha Appanah faisait également figure de possible lauréate jusqu’à ce qu’elle obtienne lundi le prix Femina. Or il est extrêmement rare qu’un même auteur reçoive deux prix prestigieux pour le même livre.Quant à Caroline Lamarche, ses chances semblent minces même si son livre a été bien accueilli par la critique. En 2024, le suspense avait été moins intense avec “Houris”, du Franco-Algérien Kamel Daoud, très vite considéré comme le grand favori.”De toutes façons, les choses ne nous appartiennent pas. Donc, je fais comme les autres auteurs, j’attends” la décision du jury, a déclaré Laurent Mauvignier à l’AFP en octobre.Il s’est dit toutefois “touché” de constater que, lors de ses rencontres en librairies, de nombreux lecteurs lui souhaitaient “bonne chance pour le Goncourt”, “comme si c’était un enjeu important pour eux”. – Fresques familiales -Si leur style d’écriture est très différent, Emmanuel Carrère et Laurent Mauvignier ont en commun d’avoir chacun écrit une vaste et ambitieuse fresque familiale, respectivement de 560 et 750 pages.”Kolkhoze” fait voyager le lecteur. Il l’emmène en Géorgie et Russie sur les traces de la famille de la mère de l’auteur, l’historienne et académicienne Hélène Carrère d’Encausse, décédée en 2023 à 94 ans. Ce livre “a été facile à écrire”, a reconnu Emmanuel Carrère, en indiquant l’avoir “écrit dans un rapport affectueux avec tous les gens” dont il parlait.A contrario, “La maison vide” est ancrée dans un lieu immobile, la bâtisse d’un village de Touraine où ont vécu les ascendants de Laurent Mauvignier.Il raconte les joies – rares – et les peines d’une famille corsetée par les traditions et frappée de plein fouet par les deux guerres mondiales du XXe siècle.”Je crois que mon histoire familiale ressemble à celle de millions de Français, avec ses zones d’ombre et ses parts plus glorieuses”, a expliqué Laurent Mauvignier. “Kolkhoze” et “La maison vide” font partie des romans les plus vendus depuis le début de la rentrée littéraire, à la satisfaction des maisons d’édition P.O.L et Minuit, toutes deux liées à Madrigall, le groupe de Gallimard.Les ventes de celui sur lequel sera apposé le bandeau rouge “Prix Goncourt” devraient être démultipliées, comme en ont bénéficié les récents lauréats, qui ont parfois dépassé les 500.000 exemplaires écoulés. Une aubaine dans un climat morose pour l’édition, avec un recul des ventes de 5,7% en volume en septembre par rapport au même mois de 2024, selon les chiffres de Livres Hebdo.Pour le prix Renaudot, annoncé en même temps que le Goncourt, la compétition semble ouverte entre les cinq romans francophones en lice: Feurat Alani (“Le ciel est immense”), Anne Berest (“Finistère”), Adélaïde de Clermont-Tonnerre (“Je voulais vivre”), Justine Lévy (“Une drôle de peine”) et Louis-Henri de La Rochefoucauld (“L’amour moderne”).

Des passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche en 2023

Neuf hommes soupçonnés de former un réseau de passeurs à l’origine d’un naufrage qui avait causé la mort de sept migrants en 2023 dans la Manche sont jugés à partir de mardi à Paris, un procès qui doit permettre de disséquer les rouages de ces filières clandestines.Dans ce dossier aux ramifications internationales, deux Irakiens, six Afghans, ainsi qu’un Soudanais — soupçonné d’avoir piloté le bateau transportant 65 victimes vers le Royaume-Uni — sont renvoyés devant le tribunal correctionnel notamment pour homicide involontaire. Parmi les prévenus âgés entre 23 et 45 ans, dont deux font l’objet d’un mandat d’arrêt, plusieurs sont également poursuivis pour mise en danger d’autrui, aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers ainsi qu’association de malfaiteurs.Un dixième homme, soudanais, mineur au moment du drame, est renvoyé devant un tribunal pour enfants.L’enquête sur ce naufrage, l’un des plus meurtriers survenu depuis l’explosion en 2018 des traversées clandestines de la Manche, a mis au jour “un système organisé et structuré sur les territoires français et allemand proposant à des migrants en situation irrégulière de tenter de se rendre en Angleterre”, ont écrit dans leur ordonnance de renvoi les deux juges chargées de l’instruction, Valérie Culioli et Sophie Aleksic.Les faits remontent à la nuit du 11 au 12 août 2023, lorsqu’un “small boat” surchargé, un bateau non rigide de sept mètres renforcé par une planche de bois, est mis à l’eau vers 02H00 sur une plage du Nord, près de Calais.En haute mer, une avarie de moteur survient vers 4H00, un boudin se déchire, l’embarcation de fortune se recroqueville et éjecte les passagers dépourvus de gilets de sauvetage, tous afghans, ainsi que les deux Soudanais, pilotes présumés: six corps sont repêchés, un autre sera retrouvé plus tard sur une plage des Pays-Bas, tandis que les autres naufragés survivants sont pris en charge par les secours maritimes français et britanniques.- Un réseau, deux filières -Le procès, qui devra déterminer les degrés de responsabilité individuelle des prévenus, interrogera également les mécanismes des réseaux de passeurs à l’œuvre derrière les traversées périlleuses qui sont au cœur de tensions régulières entre la France et le Royaume-Uni.A la faveur d’une coopération avec plusieurs pays européens, les enquêteurs ont découvert un réseau “dirigé par la communauté irako-kurde” avec deux branches: la première, avec l’Allemagne pour base arrière, s’occupait de l’aspect logistique, tandis qu’une “filière afghane” était chargée du recrutement des “candidats au passage”, selon l’ordonnance de renvoi.Des organisations qui “reposent sur un modèle extrêmement flexible, fonctionnant sur la base de réseaux sociaux, familiaux et claniques” qui vont jusqu’à “l’exercice de violences y compris avec arme et de menaces” pour faire prospérer une “activité de trafic s’avérant particulièrement lucrative”, selon le document.D’après les auditions des rescapés, le passage vers l’Angleterre leur était facturé entre 1.300 et 1.500 euros par personne.Quant aux deux pilotes présumés — qui nient avoir tenu ce rôle —, deux Soudanais qui avaient eux-mêmes débarqué quelques semaines plus tôt clandestinement sur l’île italienne de Lampedusa avant de rallier Calais, “leur rôle au sein de l’organisation de la filière d’immigration illégale doit être distingué du rôle central des passeurs”, ont estimé les magistrats.Fin juin, dans un dossier similaire, neuf passeurs, afghans pour la plupart, ont été condamnés à Lille à sept et huit ans d’emprisonnement pour un naufrage dans la Manche qui avait coûté la vie à huit candidats à l’exil en décembre 2022.Le drame le plus meurtrier connu à ce jour sur cette route migratoire, survenu en novembre 2021 avec 27 morts, n’a pas encore fait l’objet d’un procès.Celui qui s’ouvre mardi doit durer jusqu’au 18 novembre.

Trees, targets and trillions: what’s on the agenda at COP30?

This year’s United Nations climate summit promises to be symbolic, marking a decade since the Paris Agreement and taking place in the environmentally vulnerable Amazon. But what is actually on the agenda?The marathon negotiations gather nearly every country to confront a challenge that affects them all but unlike recent editions, this “COP” has no single …

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Le puissant typhon Kalmaegi a touché terre aux Philippines

Le puissant typhon Kalmaegi traverse les Philippines mardi après avoir touché terre dans une région déjà frappée par des tempêtes parmi les plus meurtrières du pays où plus de 150.000 personnes ont été évacuées ces derniers jours. Le typhon, avec des vents de 150 km/h et des rafales pouvant atteindre 205 km/h, a touché terre pour la première fois lundi soir avant 23H00 (15H00 GMT) dans la province des îles Dinagat, qui fait partie de l’archipel des Visayas, dans l’est du pays, a indiqué le service météorologique national.À peine une heure plus tôt, à Dinagat, Miriam Vargas, 34 ans, était assise dans le noir avec ses deux enfants, la tempête ayant coupé l’électricité.”Pour l’instant, il y a de fortes pluies et des vents violents. Nous sommes assis sur les escaliers et nous prions tout en essayant d’évaluer la force du typhon”, a rapporté cette mère célibataire à l’AFP. “Le vent siffle et on entend des objets tomber. L’électricité a été coupée il y a environ une heure et nous ne voyons plus rien.”Environ 10.000 à 15.000 personnes ont été mises à l’abri dans les îles Dinagat, selon son gouverneur, Nilo Demerey.Joy Conales, une responsable de la gestion des catastrophes, a déclaré que les habitants de la ville de Loreto avaient été invités à évacuer vers des zones plus élevées. La localité dispose d’une digue d’une hauteur d’un étage destinée à protéger le centre-ville des vagues.Roel Montesa, un responsable de la gestion des catastrophes naturelles de la province de Leyte, au nord de Dinagat, avait indiqué un peu plus tôt que des évacuations étaient en cours à Palo et Tanauan. Ces deux circonscriptions, peuplées au total de 140.000 personnes selon le dernier recensement de 2024, avaient déjà été frappées durement en 2013 par le super-typhon Haiyan, qui avait tué au moins 6.000 personnes.- D’autres tempêtes attendues -Des milliers de mises à l’abri ont par ailleurs lieu depuis dimanche sur l’île voisine de Samar, où des vagues de trois mètres étaient attendues, selon un responsable de la défense civile, Randy Nicart. “Certaines administrations locales ont recours à des évacuations forcées”, a-t-il déclaré.À 20H00 heure locale lundi, “près de 156.000 personnes” avaient été évacuées de manière préventive, a indiqué Rafaelito Alejandro, administrateur adjoint du bureau de la défense civile, lors d’une conférence de presse.Chaque année, une vingtaine de tempêtes ou typhons frappent les Philippines ou s’en approchent, les régions les plus pauvres du pays étant généralement les plus durement touchées. Après Kalmaegi, la météorologue Charmaine Varilla s’attend à ce que “trois à cinq” autres tempêtes frappent le pays asiatique d’ici la fin de l’année, explique-t-elle à l’AFP.Les Philippines ont été frappées en septembre par les meurtriers tempête Bualoi et typhon Ragasa.Selon les experts, le changement climatique favorise des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses.

À l’Assemblée, le budget de l’Etat en pause, place au projet de financement de la Sécu

Les députés ont bouclé lundi huit jours de débats sur la partie “recettes” du budget de l’État et voient peu à peu s’éloigner l’espoir d’arriver un jour au vote sur ce texte, remplacé dès mardi dans l’hémicycle par l’examen du budget de la Sécurité sociale. L’Assemblée risque de ne pas pouvoir examiner en entier la première partie du projet de loi de finances avant le 23 novembre à minuit, date à laquelle le gouvernement doit transmettre le texte au Sénat. S’il existe une chance que les débats s’accélèrent, le gouvernement semble désormais envisager clairement l’hypothèse du dépassement des délais. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a ainsi assuré lundi soir que le gouvernement s’engageait à “transmettre” au Sénat “tous les amendements” qui auront été “votés” par l’Assemblée nationale. Une manière d’assurer aux groupes parlementaires que leurs travaux ne seront pas vains. En effet, lorsque les délais constitutionnels sont dépassés, l’exécutif est en droit de transmettre le projet initial, balayant du coup tous les votes des députés d’un claquement de doigts. En faisant le choix inverse, Sébastien Lecornu va donc demander au Sénat de se positionner sur toutes les mesures adoptées par les députés.Cette annonce intervient après huit jours d’âpres débats. Un examen qui s’est poursuivi lundi avec notamment l’adoption d’un amendement RN rétablissement “l’exit tax” dans sa version d’origine sarkozyste. Ou encore le resserrement du pacte Dutreil qui facilite la transmission d’une entreprise familiale. Dans la soirée, les députés ont rejeté l’une des mesures les plus décriées du projet de budget de l’Etat qui prévoit de soumettre à l’impôt sur le revenu les indemnités journalières versées aux personnes atteintes d’une affection longue durée (ALD). Ils ont également voté contre une hausse de la fiscalité sur deux biocarburants le B100 et le E85. – Rendez-vous le 12 novembre -L’examen du projet de loi de finances pour 2026 ne reprendra que le 12 novembre, car les députés entament dès mardi la discussion sur le projet de financement de la Sécurité sociale, truffé d’irritants lui aussi.Amélie de Montchalin a profité de ce moment pour tirer un premier bilan: on est loin “du budget Frankenstein” que la confusion fiscale des derniers jours pourrait laisser croire, selon elle. “Nous sommes précisément à 4,7% (du PIB) de déficit”, soit l’objectif initial du gouvernement, a-t-elle indiqué lundi matin. “Ce qui veut dire qu’il y a encore de la marge de manœuvre” lors de la navette parlementaire.Côté entreprises, “il y a eu des hausses d’impôts de 2,5 milliards pour les multinationales. Il y a eu des baisses aussi à peu près de 3 milliards de moins pour les PME”, a-t-elle résumé.Ce calcul exclut cependant “quatre taxes” (sur les multinationales, les rachats d’actions, les super dividendes notamment) que le gouvernement juge inapplicables ou contraires au droit européen.Côté ménages, il y aurait “à peu près 2 milliards de moins d’impôt, notamment du fait du dégel du barème de l’impôt sur le revenu” et de l’autre “un ensemble de mesures sur les plus fortunés qui représenteraient plus que l’ISF avant 2017″. Ces mesures devraient rapporter entre 5 et 6 milliards d’euros, contre 5,1 pour l’ISF.Insuffisant toutefois pour que cette copie réunisse une majorité de députés à ce stade, car les divergences restent grandes.”Je ne vois pas très bien comment cette partie 1 pourrait être votée, parce qu’en fait elle ne va satisfaire personne”, a pointé le rapporteur général du Budget, Philippe Juvin (LR).- La gauche boycotte une réunion -Le Premier ministre a demandé à ses ministres de réunir les représentants des groupes pour trouver des points d’accord. Mais la gauche ne s’est pas rendue à la réunion organisée à la mi-journée au ministère des Relations avec le Parlement, en raison de la présence du Rassemblement national. Outre le RN, son allié l’UDR d’Eric Ciotti, le groupe indépendant Liot et les représentants du socle commun y ont assisté. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure reste néanmoins optimiste: si la voie était “étroite” vers une adoption, un “chemin” lui semblait encore “possible” lundi.”J’appelle ça les idiots utiles du macronisme”, a rétorqué l’Insoumis Eric Coquerel.En cas de rejet de cette première partie, le projet de budget partirait au Sénat dans sa version initiale. Si le Parlement ne s’est pas prononcé le 23 décembre, le gouvernement peut légiférer par ordonnances, une procédure inédite. Autre option si rejet du budget: le vote d’une loi spéciale.sl-far-ama-cma/vgu

Budget: les débats s’étirent en longueur, le projet de financement de la Sécu en approche

Les députés bouclent lundi huit jours de débats sur la partie “recettes” du budget de l’État et voient peu à peu s’éloigner l’espoir d’arriver un jour au vote sur ce texte, remplacé dès mardi dans l’hémicycle par l’examen du budget de la Sécurité sociale. Au fil des heures de discussion, le constat est chaque jour plus clair: l’Assemblée risque de ne pas pouvoir examiner en entier la première partie du projet de loi de finances avant le 23 novembre à minuit, date à laquelle le gouvernement doit transmettre le texte au Sénat. S’il existe une chance que les débats s’accélèrent, le gouvernement semble désormais envisager clairement l’hypothèse du dépassement des délais. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a ainsi assuré lundi soir que le gouvernement s’engageait à “transmettre” au Sénat “tous les amendements” qui auront été “votés” par l’Assemblée nationale. Une manière d’assurer aux groupes parlementaires que leurs travaux ne seront pas vains. En effet, lorsque les délais constitutionnels sont dépassés, l’exécutif est en droit de transmettre le projet initial, balayant du coup tous les votes des députés d’un claquement de doigts. En faisant le choix inverse, Sébastien Lecornu va donc demander au Sénat de se positionner sur toutes les mesures adoptées par les députés.Cette annonce intervient après huit jours d’âpres débats. Un examen qui s’est poursuivi lundi avec notamment l’adoption d’un amendement RN rétablissement “l’exit tax” (taxe d’expatriation) dans sa version d’origine sarkozyste. Ou encore le resserrement du pacte Dutreil qui facilite la transmission d’une entreprise familiale. Dans la soirée, les députés ont rejeté l’une des mesures les plus décriées du projet de budget de l’Etat qui prévoit de soumettre à l’impôt sur le revenu les indemnités journalières versées aux personnes atteintes d’une affection longue durée (ALD).- Rendez-vous le 12 novembre -L’examen du projet de loi de finances pour 2026 ne reprendra que le 12 novembre, car les députés entament dès mardi la discussion sur le projet de financement de la Sécurité sociale, truffé d’irritants lui aussi.Amélie de Montchalin a profité de ce premier moment-charnière pour tirer un premier bilan des votes: on est loin “du budget Frankenstein” que la confusion fiscale des derniers jours pourrait laisser croire, selon elle. “Nous sommes précisément à 4,7% (du PIB) de déficit”, soit l’objectif initial du gouvernement, a-t-elle indiqué lundi matin. “Ce qui veut dire qu’il y a encore de la marge de manœuvre” lors de la navette parlementaire.Côté entreprises, “il y a eu des hausses d’impôts de 2,5 milliards pour les multinationales. Il y a eu des baisses aussi à peu près de 3 milliards de moins pour les PME”, a-t-elle résumé.Ce calcul exclut cependant “quatre taxes” (sur les multinationales, les rachats d’actions, les super dividendes notamment) que le gouvernement juge inapplicables ou contraires au droit européen.Côté ménages, il y aurait “à peu près 2 milliards de moins d’impôt, notamment du fait du dégel du barème de l’impôt sur le revenu” et de l’autre “un ensemble de mesures sur les plus fortunés qui représenteraient plus que l’ISF avant 2017″. Ces mesures devraient rapporter entre 5 et 6 milliards d’euros, contre 5,1 pour l’ISF.Insuffisant toutefois pour que cette copie réunisse une majorité de députés, du moins à ce stade, car les divergences restent grandes.”Je ne vois pas très bien comment cette partie 1 pourrait être votée, parce qu’en fait elle ne va satisfaire personne”, a pointé le rapporteur général du Budget, Philippe Juvin (LR).- La gauche boycotte une réunion -Reconnaissant ces limites dans la discussion budgétaire pour parvenir à une copie d’ensemble cohérente, le Premier ministre a demandé à ses ministres de réunir les représentants des groupes pour trouver des points d’accord. Las. La gauche ne s’est pas rendue à la réunion organisée à la mi-journée au ministère des Relations avec le Parlement, en raison de la présence du Rassemblement national. Outre le RN, son allié l’UDR d’Eric Ciotti, le groupe indépendant Liot et les représentants du socle commun y ont assisté. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure continue de son côté à tenir un discours optimiste: si la voie était “étroite” vers une adoption, un “chemin” lui semblait encore “possible” lundi.”J’appelle ça les idiots utiles du macronisme”, a rétorqué l’Insoumis Eric Coquerel devant la presse.En cas de rejet de cette première partie, le projet de budget partirait au Sénat dans sa version initiale. Si le Parlement ne s’est pas prononcé le 23 décembre, le gouvernement peut légiférer par ordonnances, une procédure inédite. Autre option, en cas de rejet du budget: le vote d’une loi spéciale.

Quand les dessinateurs de BD aident les jeux vidéo à sortir de leur bulle

Présenté au public de la Paris Games Week, “Cairn”, poétique jeu vidéo d’escalade du studio français The Game Bakers, bénéficie du trait singulier de l’auteur de BD Mathieu Bablet, insufflant au titre une identité visuelle forte pour le démarquer d’une offre toujours plus pléthorique.Prévu début 2026 sur PC et PS5, “Cairn” place le joueur face à une immense montagne virtuelle à gravir.Chaque parcours doit être préparé avec soin, à la manière d’un vrai grimpeur, tout en gérant la fatigue de l’héroïne, Aava.Développé depuis 2021 par une équipe d’environ 20 personnes, le jeu a nécessité près de trois ans de recherches pour retranscrire de façon réaliste l’escalade en haute montagne, a expliqué à l’AFP Emeric Thoa, cofondateur du studio, lors d’une démonstration à la Paris Game Week.Sur son stand, plusieurs bornes permettent de tester le jeu, sous un mur d’escalade de sept mètres érigé pour l’occasion.Manette en main, le joueur contrôle chaque membre de l’alpiniste au cours d’une ascension lente et méticuleuse, ponctuée de contre-plongées vertigineuses et de cimes enneigées au rendu crayonné.Pour donner vie au mont Kami, The Game Bakers s’est tourné vers le dessinateur grenoblois Mathieu Bablet, auteur de “Carbone & Silicium” et “Shangri-La” (220.000 et 188.000 exemplaires vendus).- “Peinture numérique” -“On voulait quelqu’un qui soit hyper fort pour dessiner les grands espaces”, se souvient Audrey Leprince, directrice du studio indépendant fondé en 2010 par d’anciens d’Ubisoft.The Game Bakers compte deux jolis succès: “Furi” (2016) et “Haven” (2020). Il a consacré environ 5 millions d’euros à “Cairn”.Fan de jeux vidéo, Bablet s’est lui-même inspiré de titres marquants comme “Death Stranding” ou “Shadow of the Colossus” dans ses ouvrages.Mais imaginer l’histoire de “Cairn” a été “un vrai challenge” très éloigné du travail solitaire et en deux dimensions de la BD, reconnaît l’auteur de 38 ans.”J’ai travaillé avec des artistes 3D qui retranscrivaient mon style dans le jeu”, explique-t-il, rapprochant le résultat final d’une “peinture numérique”.”Les dessinateurs de BD sont balaises”, confirme Emeric Thoa, qui souligne leur capacité à créer des univers.Le studio montpelliérain n’est pas le premier à faire appel à un dessinateur de renom.Dès la fin des années 90, des auteurs de BD ont franchi le pas vers le jeu vidéo.À cet égard, le jeu d’aventure “L’Amerzone” du Belge Benoît Sokal, sorti en 1999 et réédité cette année par le français Microids, fait figure de pionnier.D’autres ont suivi, comme Aleksi Briclot, dessinateur de comics Marvel (“Spawn”) et cofondateur du studio français DON’T NOD en 2008.- “Beau pour toujours” -“De plus en plus d’auteurs de BD sont sollicités”, constate Bablet, qui voit “un véritable enjeu” pour les studios à se distinguer “par leur style”.Faire ressortir son jeu au milieu des dizaines de titres publiés chaque jour sur la plateforme de ventes PC Steam, “c’est fondamental”, juge l’auteur.C’est en illustrant la couverture du petit jeu britannique “Overwhelm” que le dessinateur rennais Guillaume Singelin, auteur de “Frontier” (70.000 exemplaires vendus), a fait ses premiers pas dans cette industrie en 2018.Depuis, il a notamment travaillé sur les deux opus de “Citizen Sleeper”, développés par une petite équipe britannique.Cette collaboration lui a permis de toucher de nouveaux lecteurs. “Steam, c’est mondial”, souligne-t-il, alors qu’en BD, “c’est très compliqué de s’exporter”.Les revenus générés ont aussi été “bien plus intéressants pour moi que la BD ces dernières années”, poursuit-il.Face à la course au photoréalisme des dernières décennies, le rendu BD constitue surtout “un moyen de rester beau pour toujours”, veut croire Emeric Thoa.Et peut-être garantir à “Cairn” une place au sommet des jeux.