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Mexique: la guerre de l’eau avec Trump en plus de la guerre commerciale

Après la guerre commerciale, la bataille de l’eau: en plus des droits de douanes à 25% sur l’automobile, l’administration Trump a récemment ouvert un autre front avec le Mexique en remettant en cause un traité de partage des eaux entre les deux pays.Washington refusent de livrer de l’eau à Tijuana, ville mexicaine frontalière, accusant le Mexique de ne pas honorer sa propre dette envers les États-Unis. Sur la question épineuse des droits de douane, le Mexique, premier partenaire commercial des États-Unis, a dit jeudi chercher un “traitement préférentiel” sur l’automobile et préparer une “réponse intégrale” à la guerre commerciale lancée par le président américain.En quoi consiste le traité ?L’accord a été signé en 1944 pour partager l’eau des rivières qui traversent la frontière commune aux deux pays, longue de 3.100 kilomètres. Le traité oblige les États-Unis à fournir chaque année 1,85 milliard de mètres cubes d’eau du fleuve Colorado (ouest) et le Mexique 432 millions de mètres cubes du Rio Bravo (est), appelé Rio Grande par les Américains. Le Mexique doit livrer 1.555,9 millions de mètres cubes d’ici le 24 octobre (fin d’un cycle de cinq ans), selon la Commission internationale des frontières et des eaux (CILA). L’État du Tamaulipas, dans le nord-est du Mexique, est inquiet: les exigences américaines compromettent l’approvisionnement de sa population.La situation est “critique”, confirme à l’AFP Gonzalo Hatch Kuri, géographe et chercheur à l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM).”Seules d’énormes tempêtes extrêmes dans la prochaine période de pluies d’août et septembre pourraient, par miracle, permettre de respecter l’accord”, a-t-il expliqué.Que réclament les États-Unis ?Les États-Unis refusent de fournir l’eau du Colorado à Tijuana, en raison des “manques continus” de leur voisin du sud “dans ses livraisons d’eau en vertu du traité”, a annoncé jeudi dernier le bureau du département d’État américain pour l’Amérique latine et les Caraïbes.Le Colorado enregistre lui-même un débit réduit en raison de la sécheresse et de la consommation agricole élevée dans le sud-ouest des États-Unis, où presque la moitié de l’eau est destinée à l’élevage bovin et laitier. Dans le sud du Texas, les agriculteurs craignent pour l’avenir du coton, des agrumes et d’autres cultures. Pourquoi le Mexique ne respecte-t-il pas l’accord ? En 2024, le gouvernement mexicain a expliqué que le bassin du rio Bravo souffrait depuis 20 ans d’une sécheresse, qui a atteint des niveaux extrêmes en octobre 2023. À la “sécheresse extraordinaire” s’ajoute un excès de consommation d’eau à des fins agricoles et industrielles du côté mexicain du bassin.Le bassin a été “surexploité”, a expliqué le secrétariat des ressources hydrauliques de Tamaulipas lors d’un forum vendredi dernier. En novembre, les deux pays ont signé un accord pour éviter une pénurie d’eau dans le sud des États-Unis par un approvisionnement plus constant et fiable de la part du Mexique. Pour y parvenir, le Mexique a puisé dans les eaux du fleuve San Juan, qui traverse les états de Nuevo Leon et Tamaulipas. Les tentatives du Mexique pour respecter le traité ont déjà causé des conflits précédemment. En 2020, les agriculteurs de l’État de Chihuahua (nord) ont pris d’assaut le barrage de La Boquilla pour empêcher le gouvernement de l’utiliser pour approvisionner les États-Unis. L’affrontement entre les manifestants et la Garde nationale mexicaine avait fait un mort. 

Le télescope spatial Gaia est mis à la retraite mais pas son héritage

Le télescope spatial européen Gaia, qui a révolutionné la connaissance de notre Voie lactée, a été mis à la retraite jeudi mais ses observations vont nourrir les recherches des astronomes pour des décennies.Lancé le 19 décembre 2013 par l’Agence spatiale européenne (ESA), Gaia a dressé ses observations depuis une orbite stable à 1,5 million de kilomètres de la Terre, le point de Lagrange L2. Afin d’éviter qu’une fois inactif il ne menace d’autres instruments travaillant à cet endroit, comme les télescopes spatiaux James Webb ou Euclid, les ingénieurs de l’Agence spatiale européenne ont lancé jeudi les dernières commandes à Gaia. Avec une impulsion de ses moteurs qui va l’amener sur une “orbite de retraite” autour du Soleil, avec la garantie qu’il restera à au moins dix millions de kilomètres de la Terre pour les cent ans à venir.En onze ans, la machine a dressé une véritable carte de la galaxie et permis de mieux comprendre son origine, son évolution et sa forme actuelle. Grâce notamment à un catalogue d’actuellement plus de 1,8 milliard d’étoiles dont la position, les caractéristiques et le mouvement dévoilent son histoire. Une étude l’an dernier a ainsi identifié deux groupes d’étoiles primitives, au cÅ“ur de notre galaxie, qui seraient à l’origine de sa formation il y a plus de 12 milliards d’années.Les astronomes ont aussi découvert qu’elle avait ensuite grandi et grossi en absorbant d’autres galaxies, notamment une baptisée Gaia-Encelade, il y a dix milliards d’années. Et qu’elle poursuit sa croissance en déchirant lentement et jusqu’à ce jour la galaxie naine du Sagittaire.Ils ont mieux compris comment la matière se répartit dans notre grande spirale, qui compte plus de 100 milliards d’étoiles. Le télescope a aussi observé l’environnement de la Voie lactée, peuplé de plus de cinquante galaxies naines en orbite et semé de courants et amas stellaires. A l’intérieur, il a patiemment enregistré le parcours de 150.000 astéroïdes et la présence de plusieurs dizaines de trous noirs.-“Très difficile de les débrancher”-Jeudi, la mission de Gaia s’est achevée avec une série de commandes transmises depuis le Centre européen des opérations spatiales à Darmstadt (ESOC), en Allemagne.Les  ingénieurs ont débranché un à un tous les systèmes de redondance conçus à l’origine pour permettre au télescope de survivre aux périls de l’espace, comme des tempêtes de radiations ou des impacts de micrométéorites. “Les vaisseaux spatiaux sont conçus pour qu’on ne puisse pas les tuer, il est très difficile de les débrancher”, a expliqué à l’AFP Tiago Nogueira, ingénieur opérations de l’ESA. L’équipe de l’ESOC a éteint les instruments de Gaia avant de corrompre son logiciel de bord, et finalement désactiver son module de communication et son ordinateur central. L’héritage laissé par le télescope va faire la fortune des chercheurs qui en hériteront au cours des années à venir. Car l’exploitation du déluge de données transmises par la machine est loin d’être achevée. La mission livrera normalement en 2026 son quatrième catalogue du ciel, établi avec les cinq premières années et demie de la mission.Le catalogue final, avec dix années et demie d’observations, est attendu vers 2030. Il suppose d’ici là le développement d’algorithmes toujours plus complexes afin de “réduire les erreurs systématiques” des observations du télescope, a dit à l’AFP Jose Hernandez, ingénieur en calibration et données opérationnelles à l’ESA.Au final, ce catalogue “servira de référence pour l’astronomie pour au moins 30 ou 40 ans”, selon lui. Avec l’assurance de fournir ainsi aux astronomes et astrophysiciens matière à de nouvelles découvertes pendant les décennies à venir. Parmi ces astronomes, il en est sûr, “certains sont encore à l’école primaire”.

Procès pour agressions sexuelles: 18 mois de prison avec sursis requis contre Depardieu

“Il s’agit matériellement et  intentionnellement d’agressions sexuelles”, a déclaré le procureur lors du procès de Gérard Depardieu jeudi, avant de requérir 18 mois de prison avec sursis contre l’acteur, jugé à Paris pour des agressions sexuelles sur deux femmes en 2021.Dans son réquisitoire, qui demande que le sursis soit assorti d’une période probatoire de trois ans, Laurent Guy a rappelé que les victimes étaient “des femmes en situation d’infériorité sociale et en décalage par rapport à la célébrité de l’agresseur”.Ce dernier “jouit d’une notoriété, d’une aura et d’un statut monumental dans le cinéma français”, a fait valoir le magistrat. Le procureur a aussi requis à l’encontre de Gérard Depardieu une obligation de soins psychologiques, une inéligibilité de deux ans et l’inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.L’accusation a également mentionné les différents scénarios proposés par le comédien pendant l’enquête et le procès.”Il n’y a aucun changement de version (…), ce n’est que mensonge”, a réagi devant la presse son avocat, Me Jérémie Assous, fustigeant le réquisitoire.Gérard Depardieu, 76 ans, n’a pas réagi mais quelques minutes plus tôt il avait déclaré devant la caméra de l’AFP être “fatigué”.Côté parties civiles, ce “réquisitoire a fait la démonstration de la culpabilité” de Gérard Depardieu, selon Me Carine Durrieu Diebolt, avocate d’une des plaignantes.Amélie, 54 ans, cheveux mi-longs, était décoratrice sur “Les Volets verts”. A la barre elle a raconté avoir été “coincée entre les jambes de Gérard Depardieu” qui lui a “malaxé les fesses et les seins” en proférant des propos à caractère sexuel.Gérard Depardieu a fermement nié à plusieurs reprises, se rappelant tout juste avoir pris Amélie par les hanches “pour ne pas glisser” de son tabouret alors qu’il l’attaquait sur la décoration du film. – “Un autre temps” -“Je ne vois pas pourquoi je m’amuserais à peloter une femme, des fesses, des seins, je ne suis pas un frotteur dans le métro”, a-t-il lancé, assis sur un tabouret face au président du tribunal.Sarah (prénom modifié), 34 ans et 3e assistante réalisatrice sur le tournage, a elle indiqué que l’acteur lui avait posé une main sur une fesse et qu’il avait recommencé sur ses seins.”Je l’ai peut-être frôlée avec le dos dans le couloir, mais je ne l’ai pas touchée !”, a affirmé à la barre Gérard Depardieu. “Je n’ai pas fait d’agression sexuelle, une agression c’est plus grave que ça je crois.” “Plus grave que quoi ?”, l’a interpellé l’avocate de Sarah, Me Claude Vincent. “Plus grave qu’une main aux fesses. Enfin, je n’ai pas mis de main aux fesses !”, s’est empressé d’ajouter l’acteur, qui à plusieurs reprises a affirmé être “d’un autre temps”.Un temps où les femmes “ne parlaient pas”, “ne déposaient pas plainte” quand un homme les touchait, ont rappelé les parties civiles dans leurs plaidoiries, dénonçant une stratégie masculiniste et agressive de la défense de l’acteur.”Menteuses, hystériques, allez pleurer !”, a ainsi crié Me Assous à Amélie et Sarah.”On a assisté pendant quatre jours non pas à une stratégie de la défense” mais “à l’apologie du sexisme”, a regretté Me Vincent.Ce procès, a rappelé l’avocate de Sarah, “est la meilleure illustration que non, on ne peut pas séparer l’homme de l’artiste ! Il n’est ni Jean Valjean, ni Cyrano de Bergerac ! Il n’est pas les hommes qu’il a joués. Il est Gérard Depardieu et il est misogyne !””On a cru en nous traitant d’hystériques qu’on allait nous humilier mais ce qu’ils ne comprennent pas c’est qu’on est fières d’être femmes”, a terminé Me Vincent.- “Dire non”-Géant du cinéma français, mondialement connu, Gérard Depardieu est par ailleurs mis en examen pour “viols” et “agressions sexuelles” depuis le 16 décembre 2020.Pendant le procès, quatre femmes en plus des plaignantes sont venues témoigner d’agressions sexuelles entre 2007 et 2015.A chaque fois, elles ont évoqué “les mains sur les seins”, “la main dans la culotte”, “les grognements” de Gérard Depardieu et aussi le silence gardé, “parce qu’à 20 ans, c’est difficile d’aller au commissariat et de porter plainte contre M. Depardieu”, a témoigné l’une d’entre elles.L’interprète d’Obélix au cinéma a lui reçu le soutien de son amie Fanny Ardant.L’actrice, 76 ans également, a assuré à la barre ne “jamais avoir assisté à un geste de l’acteur qu’elle aurait trouvé “choquant”. Elle a aussi assuré que l’on pouvait lui “dire non”.

Le petit Emile probablement tué, la piste familiale pas encore refermée

L’hypothèse de l'”intervention d’un tiers” se dessine dans la disparition et la mort du petit Emile, selon le procureur d’Aix-en-Provence qui n’écarte pas totalement la piste familiale même si ses grands-parents, son oncle et sa tante sont ressortis libres de garde à vue.Le procureur Jean-Luc Blachon a distillé jeudi certains éléments factuels pour sa deuxième prise de parole sur ce dossier, un an après la découverte fortuite par une promeneuse du crâne et des restes du garçonnet, âgé de deux ans et demi lors de sa disparition en juillet 2023.Et quelques heures à peine après la sortie, sans poursuites, des quatre proches du garçonnet interrogés par les quêteurs depuis mardi. “Les vêtements et les ossements retrouvés ont été transportés et déposés peu de temps avant leur découverte. Les expertises permettent aussi d’affirmer que le corps de l’enfant ne s’est pas décomposé dans les vêtements retrouvés dans la forêt” et “de caractériser la présence sur le crâne découvert de stigmates anatomiques, évocateurs d’un traumatisme facial violent”, a déclaré M. Blachon devant des dizaines de journalistes.Les expertises introduisent donc “la probabilité d’intervention d’un tiers dans la disparition et la mort d’Emile Soleil”.La piste de l’implication d’un ou plusieurs membres de la famille “n’est pas fermée” et “les personnes qui ont été placées en garde à vue ont été remises en liberté” car “les charges n’étaient pas suffisantes pour conduire à une mise en examen quelconque dans ce dossier”, a-t-il insisté.La piste familiale semblait effectivement se dessiner depuis mardi matin, avec le rebondissement spectaculaire qu’a constitué l’interpellation à l’aube de Philippe et Anne Vedovini, parents de Marie, la mère d’Emile, ainsi que deux enfants majeurs du couple. Ils avaient été placés en garde à vue pour des motifs graves: “homicide volontaire” et “recel de cadavre”.- “Zones d’ombre” -Un séisme de plus dans cette famille discrète de fervents catholiques de 10 enfants au total, dominée par le patriarche rigoriste du clan, le grand-père, 59 ans.Jeudi, les parents d’Emile, Colomban et Marie, ont été vus arriver en voiture peu après 8H00 chez le couple Vedovini, un mas cossu de La Bouilladisse, entre Aix-en-Provence et Aubagne, sur la boîte aux lettres duquel apparaissent les prénoms de neuf de leurs dix enfants. Mais on ne savait pas en début d’après-midi si les époux Vedovini avaient regagné leur domicile.Après leur remise en liberté dans la nuit de mercredi à jeudi les avocats des grands-parents avaient fait part de leur soulagement.”Au bout de 17 heures d’audition aujourd’hui (jeudi), la garde à vue est levée”, avait annoncé vers 05H00 Me Isabelle Colombani, avocate du grand-père, en sortant de la gendarmerie. “Il y avait peut-être des zones d’ombre à lever, mais voilà…”, a-t-elle ajouté en souriant.”Il est parfaitement normal que les enquêteurs étudient toutes les hypothèses, afin de ne laisser aucune zone d’ombre. C’est à ce prix que toute la lumière pourra être faite sur les circonstances de ce drame”, a de son côté estimé Me Julien Pinelli, l’avocat d’Anne Vedovini, la grand-mère d’Emile, dans un message transmis à l’AFP après la conférence de presse du procureur.- 287 auditions -Le procureur a précisé que ces gardes à vue devaient permettre de vérifier et confronter “des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois”.Les chiffres sont impressionnants: les enquêteurs de la Section de recherches de la gendarmerie de Marseille ont depuis presque 21 mois épluché 3.141 signalements, procédé à 287 auditions, analysé 27 véhicules, ratissé 285 hectares. Sans parler des 50 perquisitions et millions de données de communication à analyser, a détaillé le colonel Christophe Berthelin, patron de la section de recherches, lors du point de presse de jeudi.Emile a disparu le 8 juillet 2023, alors qu’il venait d’arriver chez ses grands-parents, dans leur résidence secondaire du hameau du Haut-Vernet, perché à 1.200 mètres d’altitude dans les Alpes-de-Haute-Provence.Malgré plusieurs jours de battues citoyennes et de ratissages judiciaires, aucune trace de l’enfant n’avait été retrouvée dans cette zone escarpée et isolée.Pendant neuf mois, l’enquête n’avait rien donné de concret, jusqu’à la découverte fortuite, fin mars 2024 par une promeneuse, du crâne et de dents de l’enfant, à environ 1,7 km du hameau, à 25 minutes de marche pour un adulte. Des vêtements et un petit bout d’os avaient également été retrouvés dans la même zone.Début février, les obsèques du garçonnet s’étaient tenues en la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), parents et grands-parents d’Emile affichant une certaine distance. Le soir même, les grands-parents publiaient un communiqué estimant que “le temps du silence doit laisser place à celui de la vérité”.

TotalEnergies réduit encore ses émissions en 2024 et maintient le cap

Le groupe pétrogazier français et 4e major mondiale TotalEnergies a déclaré jeudi qu’il avait encore réduit son empreinte carbone en 2024 et qu’il maintenait “le cap” de ses objectifs climatiques, à deux mois d’une assemblée générale de ses actionnaires toujours très scrutée.Le maintien de sa trajectoire de réduction des gaz à effet de serre, annoncé jeudi dans son rapport annuel “climat”, se distingue des revirements sur la transition énergétique annoncés récemment par les majors européennes BP et Shell.TotalEnergies estime avoir réduit ses émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre en 2024, par rapport à 2023, pour un total de 461 millions de tonnes de CO2 équivalent ( MtCO2e, -2,9%) ou 449 MtCO2e (-2,6%), selon les deux méthodes de calcul retenues à partir de ses tableaux de comptabilité carbone. Ce total représente environ un quart de plus que l’ensemble des émissions de la France sur son territoire. L’empreinte carbone inclut le dioxyde de carbone (CO2) généré par la combustion de l’essence, du kérosène ou du gaz vendu par TotalEnergies, mais aussi les rejets de méthane (la molécule du gaz), un puissant gaz à effet de serre qui peut fuir des forages ou des gazoducs et s’échapper directement dans l’atmosphère.Les émissions dites directes, générées par ses opérations d’extraction et de production, que la major française en soit l’opérateur ou non, sont déclarées à 43 MtCO2e l’an dernier (-4,4% sur un an). Mais l’essentiel de l’empreinte carbone des groupes pétroliers comme TotalEnergies se trouve ailleurs, dans les émissions dites indirectes, et notamment de celles issues de la combustion des produits fossiles vendus à ses clients. Celles-ci ont été, selon le groupe, de 342 MtCO2e en 2024 (-2,6% par rapport à l’an précédent).  – Accélération pour réduire le méthane -Depuis dix ans, les émissions liées à la combustion du pétrole (deux tiers de ces émissions indirectes) ont baissé, mais celles de gaz, priorité stratégique du groupe dirigé par Patrick Pouyanné, qui a beaucoup investi dans le gaz naturel liquéfié (GNL), ont été multipliées par deux. Ses ventes de pétrole n’ont fait que diminuer au contraire de celles de gaz qui augmentent, une énergie qu’il vante comme une “alternative vertueuse” dans les pays dépendant du charbon pour produire de l’électricité. Le rôle du gaz dans la transition énergétique est cependant discuté par des scientifiques et experts du climat. L’empreinte carbone du GNL peut en effet rivaliser avec celle du charbon dans certains cas, à cause d’un processus industriel très lourd (extraction, liquéfaction, transport maritime qui engendre des fuites, regazéification).”Forte de ces résultats, TotalEnergies maintient le cap de sa stratégie et est devenue la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors”, a souligné la compagnie dans un communiqué.La “neutralité carbone” visée par l’entreprise est soumise à la condition que “la société”, c’est-à-dire les pays où elle opère, impose de facto la sortie du pétrole. TotalEnergies n’a pas déclaré d’intention d’arrêter ses activités pétrolières et s’appuiera largement sur des compensations ou des absorptions de carbone, techniques non éprouvées à grande échelle.En attendant, les objectifs chiffrés de TotalEnergies concernent 2030. Pour ceux de 2025, le groupe a décidé de “renforcer ses objectifs de baisse des émissions”.Cela concerne ses émissions directes (incluant ses activités et l’énergie qu’elle consomme) et de méthane. TotalEnergies estime être allée plus vite que prévu en réduisant de 55% ses propres émissions de méthane en 2024 par rapport à 2020 (au lieu de -50%). Elle compte faire encore mieux avec une réduction de 60% en 2025, pour atteindre l’objectif d’une baisse de 80% qu’elle s’est fixée pour 2030.

TotalEnergies réduit encore ses émissions en 2024 et maintient le cap

Le groupe pétrogazier français et 4e major mondiale TotalEnergies a déclaré jeudi qu’il avait encore réduit son empreinte carbone en 2024 et qu’il maintenait “le cap” de ses objectifs climatiques, à deux mois d’une assemblée générale de ses actionnaires toujours très scrutée.Le maintien de sa trajectoire de réduction des gaz à effet de serre, annoncé jeudi dans son rapport annuel “climat”, se distingue des revirements sur la transition énergétique annoncés récemment par les majors européennes BP et Shell.TotalEnergies estime avoir réduit ses émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre en 2024, par rapport à 2023, pour un total de 461 millions de tonnes de CO2 équivalent ( MtCO2e, -2,9%) ou 449 MtCO2e (-2,6%), selon les deux méthodes de calcul retenues à partir de ses tableaux de comptabilité carbone. Ce total représente environ un quart de plus que l’ensemble des émissions de la France sur son territoire. L’empreinte carbone inclut le dioxyde de carbone (CO2) généré par la combustion de l’essence, du kérosène ou du gaz vendu par TotalEnergies, mais aussi les rejets de méthane (la molécule du gaz), un puissant gaz à effet de serre qui peut fuir des forages ou des gazoducs et s’échapper directement dans l’atmosphère.Les émissions dites directes, générées par ses opérations d’extraction et de production, que la major française en soit l’opérateur ou non, sont déclarées à 43 MtCO2e l’an dernier (-4,4% sur un an). Mais l’essentiel de l’empreinte carbone des groupes pétroliers comme TotalEnergies se trouve ailleurs, dans les émissions dites indirectes, et notamment de celles issues de la combustion des produits fossiles vendus à ses clients. Celles-ci ont été, selon le groupe, de 342 MtCO2e en 2024 (-2,6% par rapport à l’an précédent).  – Accélération pour réduire le méthane -Depuis dix ans, les émissions liées à la combustion du pétrole (deux tiers de ces émissions indirectes) ont baissé, mais celles de gaz, priorité stratégique du groupe dirigé par Patrick Pouyanné, qui a beaucoup investi dans le gaz naturel liquéfié (GNL), ont été multipliées par deux. Ses ventes de pétrole n’ont fait que diminuer au contraire de celles de gaz qui augmentent, une énergie qu’il vante comme une “alternative vertueuse” dans les pays dépendant du charbon pour produire de l’électricité. Le rôle du gaz dans la transition énergétique est cependant discuté par des scientifiques et experts du climat. L’empreinte carbone du GNL peut en effet rivaliser avec celle du charbon dans certains cas, à cause d’un processus industriel très lourd (extraction, liquéfaction, transport maritime qui engendre des fuites, regazéification).”Forte de ces résultats, TotalEnergies maintient le cap de sa stratégie et est devenue la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors”, a souligné la compagnie dans un communiqué.La “neutralité carbone” visée par l’entreprise est soumise à la condition que “la société”, c’est-à-dire les pays où elle opère, impose de facto la sortie du pétrole. TotalEnergies n’a pas déclaré d’intention d’arrêter ses activités pétrolières et s’appuiera largement sur des compensations ou des absorptions de carbone, techniques non éprouvées à grande échelle.En attendant, les objectifs chiffrés de TotalEnergies concernent 2030. Pour ceux de 2025, le groupe a décidé de “renforcer ses objectifs de baisse des émissions”.Cela concerne ses émissions directes (incluant ses activités et l’énergie qu’elle consomme) et de méthane. TotalEnergies estime être allée plus vite que prévu en réduisant de 55% ses propres émissions de méthane en 2024 par rapport à 2020 (au lieu de -50%). Elle compte faire encore mieux avec une réduction de 60% en 2025, pour atteindre l’objectif d’une baisse de 80% qu’elle s’est fixée pour 2030.

Sudan’s booming wartime gold trade flows through the UAE

Sudan’s gold industry has become the lifeblood of its war, with nearly all of the trade channelled through the United Arab Emirates, enriching both the army and paramilitaries, according to official and NGO sources.The two-year conflict has decimated Sudan’s economy, yet last month the army-backed government announced record gold production in 2024.Demand for the country’s …

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Fuites de données: l’inquiétude croît chez les Français

Les consultations au sujet des fuites de données personnelles ont bondi sur la plateforme gouvernementale cybermalveillance.gouv.fr en 2024, révèle le rapport annuel de l’organisation, publié jeudi. Sur le site, dédié à l’assistance face aux menaces et actes malveillants en ligne, les demandes de particuliers liées à des fuites de données ont bondi de 82%, pour atteindre un total de 12.400. “Il y a eu beaucoup de fuites de données personnelles et bancaires”, explique Jérôme Notin, directeur général de la plateforme.Dans son rapport annuel, cybermalveillance.gouv.fr pointe également les potentielles conséquences importantes de ces fuites de données. Les éléments volés peuvent en effet être utilisés pour des actes de hameçonnage en ligne, de piratage ou de tentative d’escroquerie. En parallèle, le hameçonnage, qui consiste à piéger un utilisateur en ligne en l’incitant à cliquer sur un lien frauduleux ou à livrer des données personnelles, reste “la première menace pour tous les publics”. Ce type de menace a fait l’objet de 64.000 recherches d’assistance sur la plateforme, soit une hausse de 22%. Ces tentatives de hameçonnage très répandues prennent notamment la forme de faux mails de contravention, de SMS concernant la livraison de colis ou de messages d’une personne se faisant passer pour un enfant qui cherche à contacter ses parents. Le piratage de compte et l’arnaque au faux support technique font également partie des demandes d’assistance en ligne les plus fréquentes de la part des particuliers. S’agissant des entreprises et associations, le hameçonnage, le piratage de compte et les rançongiciels sont les trois motifs les plus fréquents de consultation de la plateforme. Il en va de même pour les collectivités et les administrations, pour qui les rançongiciels restent néanmoins plus élevés que les piratages de compte.Pour la première fois, “le cyber harcèlement, même s’il reste très bas, apparait pour les publics professionnels” dans les dix motifs les plus courants de demande d’assistance, souligne Jérôme Notin.Quant à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA), le directeur général de la plateforme a tenu à relativiser la menace actuelle. “Ca reste un outil qui peut augmenter la capacité des attaquants (…) par contre, sauf cas très particuliers, on n’a pas encore d’utilisation massive démontré de l’IA” dans des cas de cybermalveillance. Au total, la plateforme en ligne a vu le nombre de demandes d’assistance augmenter de près de 50% en un an, à plus de 423.000 en 2024.