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Sous son “si grand soleil”, Montpellier poursuit son rêve de séries et de cinéma

Tiré à quatre épingles dans son costume de commissaire Becker, Yvon Back se prépare à une nouvelle longue journée de tournage du feuilleton quotidien “Un si grand soleil” dans le vaste studio de France Télévisions près de Montpellier.Après un passage rapide au maquillage, l’acteur de 63 ans rejoint le décor de commissariat sur l’un des quatre plateaux de tournage des Studios V à Vendargues, où la série est réalisée depuis 2018.A l’époque, France Télévisions cherchait un territoire pour, à la fois, produire sa nouvelle fiction quotidienne et y ancrer ses intrigues, mêlant enquêtes policières et démêlés sentimentaux.Pari d’audience gagné. “Un si grand soleil”, diffusée d’abord sur France 2 et depuis l’an dernier sur France 3, en est à sa septième saison et est la “première série quotidienne de France”. Chaque nouvel épisode rassemble quelque 2,9 millions de spectateurs.Succès pas uniquement dû aux “300 jours de soleil par an” et aux paysages grandioses vantés par les dépliants touristiques. En une dizaine d’années, la région montpelliéraine a vu se développer un secteur audiovisuel quasi-industriel.Pour “mettre en boîte” chaque année 260 épisodes de 22 minutes, “il faut travailler en flux tendu”, explique à l’AFP le producteur exécutif de la série, Olivier Roelens. A lui seul, “Un si grand soleil” a généré “plus de 63.000 journées de travail, pour plus de 2.500 salariés, dont 55 comédiens recrutés localement sur un total de 200”, selon France Télévisions.Chaque jour, quelque 250 personnes (figurants, comédiens, réalisateurs, maquilleurs, techniciens, monteurs, spécialistes des effets spéciaux…) s’activent dans le hangar de 16.000 m2 où sont installés studios, bureaux, salles de post-production, loges et autres locaux techniques.Si l’activité se concentre principalement sur USGS, les moyens développés à Vendargues par france.tv studio, filiale commerciale du groupe public, accueillent aussi des productions extérieures. – M6 à pied d’oeuvre -La chaîne privée M6 a ainsi choisi d’y tourner la partie plateau de son futur feuilleton quotidien, attendu dans les prochains mois.Et France Télévisions n’a pas fini d’investir à Vendargues, où quatre nouveaux plateaux sont en construction, avec l’aide du plan public d’investissement France 2030.Le groupe veut y accueillir “tous les types de projets créatifs: longs-métrages, fictions, documentaires, jeux vidéos, clips musicaux, divertissements”, souligne Laurence Schwob, directrice du développement de france.tv studio.Désormais, “si +Un si grand soleil+ devait s’arrêter, Montpellier y survivrait”, assure Jean-Michel Giraud, directeur du pôle attractivité de la métropole de Montpellier, qui estime que les ICC (cinéma, images animées, audiovisuel, jeux vidéos) représentent sur son territoire quelque 3.500 emplois.Montpellier accorde à ces entreprises une aide annuelle de 720.000 euros et le cinéma peut aussi compter sur le fonds régional d’aide à la création, doté de 4,5 millions d’euros.En 2023, la région a adoptée une stratégie baptisée “Occitanie, ça tourne”, afin de “faire de l’Occitanie la première région européenne de l’audiovisuel, avec la création de plus de 5.000 emplois d’ici 2028, et la première destination en France pour les productions internationales”, a indiqué jeudi à l’AFP un responsable de la région.Le développement de la formation, du soutien à la création audiovisuelle et au développement économique et à l’innovation bénéficie d’un investissement de 80 millions d’euros sur la période 2023-2028, selon la même source.Rien qu’autour de Montpellier, “en 2010, il y avait 90 jours de tournage par an, aujourd’hui nous sommes à plus de 1.000 jours”, relève Sophie Menanteau, responsable cinéma, audiovisuel et création numérique à la métropole.Et de souligner le rôle de catalyseur joué par la présence sur le territoire d’écoles formant aux effets spéciaux et à l’animation, comme l’ESMA et ARTFX, et de studios de jeux vidéo, comme le géant français Ubisoft.- Nature et IA -Le secteur privé n’est pas en reste. 2027 devrait voir le démarrage des activités de Pics Studio, complexe de 10 plateaux de tournage qui sortira de terre à Saint-Gély-du-Fesc, au pied du Pic Saint-Loup, l’un des plus beaux décors naturels du sud de la France.”On aura des espaces de tournage, dedans et dehors, qui sont les meilleurs” et “un campus qui va former des professionnels et densifier l’écosystème”, se réjouit Benoit Ruiz, l’un des dirigeants de Pics Studio, selon qui “l’intelligence artificielle et le tournage physique vont marcher ensemble”. Et dans un marché mondialisé “en termes de prix pour les productions, on sera bien moins cher que nos camarades anglais”.Initiative d’envergure internationale pilotée par les groupes immobiliers privés GGL et Spag, ces nouveaux studios ont également bénéficié de l’aide de France 2030. 

Sudan paramilitaries vow ‘no surrender’ after Khartoum setback

Sudan’s paramilitary Rapid Support Forces vowed on Thursday there would be “no retreat and no surrender” after rival troops of the regular army retook nearly all of central Khartoum.From inside the recaptured presidential palace, Sudan’s army chief Abdel Fattah al-Burhan, at war with his former deputy, RSF commander Mohamed Hamdan Daglo since April 2023, had …

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Malnutrition: à l’heure du repli américain, Macron rappelle “la nécessité de ce combat”

Le président français Emmanuel Macron a souligné jeudi la “nécessité (du) combat” contre la malnutrition, dans un contexte d’incertitude sur les financements de l’aide au développement dans de nombreux pays, à commencer par les Etats-Unis de Donald Trump.”Je sais combien vous traversez un moment difficile”, a-t-il déclaré devant un panel d’organisations internationales réunies au Quai d’Orsay aux côtés d’entreprises jeudi soir, à l’occasion d’un “sommet nutrition pour la croissance.” Tenu pour la première fois à Londres en 2012 et organisé à tour de rôle par les pays hôtes des Jeux olympiques, ce sommet vise à soutenir la mobilisation à l’égard d’un enjeu aigu qui recueille pourtant moins de 1% de l’aide au développement.Emmanuel Macron a dit jeudi que la France avait prévu “750 millions d’euros” consacrés à des projets favorisant la nutrition, portés par l’Agence française de développement (AFD) et l’aide alimentaire programmée (AAP) du ministère des Affaires étrangères.Entre la faim, la sous-nutrition, mais aussi le surpoids et les maladies liées à une alimentation transformée manquant de nutriments, plus de 2,8 milliards de personnes souffrent de malnutrition dans le monde, au Sud comme au Nord, selon la FAO.Ce sommet intervient alors que le président américain, Donald Trump, a décidé le quasi-démantèlement de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), qui disposait d’un budget annuel de 42,8 milliards de dollars et représentait à elle seule 42% de l’aide humanitaire déboursée dans le monde.La situation était déjà tendue, avec une aide publique au développement en recul dans de nombreux pays dont l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas, la France et le Royaume-Uni, dans un contexte de difficultés économiques ou d’accroissement des dépenses militaires.En 2025, au moins 14 millions d’enfants victimes de malnutrition pourraient ne pas avoir accès à l’aide dont ils ont besoin en raison des coupes drastiques dans l’aide internationale, a mis en garde l’Unicef mercredi.Pour l’Union européenne, Hadja Lahbib, commissaire à la gestion des crises, chargée notamment de la coopération internationale et de l’aide humanitaire, a annoncé jeudi “un nouvel engagement de 3,4 milliards d’euros pour la période 2024-27 (…) pour renforcer notre combat mondial contre la malnutrition”.- Le Lesotho “existe” -Depuis les années 1990, la lutte contre la malnutrition avait progressé: les retards de croissance ont baissé de 45%. Mais depuis le Covid et son impact sur les systèmes alimentaires et sanitaires, les progrès ont marqué le pas.Le taux de faible poids à la naissance stagne, le taux d’anémie des femmes en âge de procréer augmente et l’obésité explose, dans les pays riches mais aussi à faible revenu, souligne la Banque mondiale.Selon l’Unicef, 36 millions d’enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition aiguë en 2022 et 148 millions présentaient un retard de croissance.Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, le manque à gagner pour le produit intérieur brut (PIB) est estimé entre 11% et 20%. A l’inverse, 100 millions d’euros d’aide publique investis contre la malnutrition, c’est 2,3 milliards d’euros de PIB générés sur 20 ans, selon la Banque mondiale.La nutrition est le premier levier du développement, a déclaré jeudi le roi Letsie III du Lesotho, décrivant combien la malnutrition affecte la santé mais aussi le développement cognitif, l’éducation et, finalement, le développement d’un pays.”Dans un monde où les ressources deviennent plus rares, nous devons nous focaliser sur les défis les plus essentiels et les solutions qui marchent. Pour l’Afrique, les besoins en nutrition doivent être notre objectif numéro un”, a ajouté le roi du Lesotho.Le Lesotho avait été qualifié par Donald Trump début mars de pays dont “personne n’a jamais entendu parler”.”Quand on vous entend, on est à près sûr que votre pays existe,” a rétorqué jeudi Emmanuel Macron après le discours du roi du Lesotho.Des organisations philanthropiques ont annoncé à l’occasion du sommet de nouveaux financements pour un montant total d’1,25 milliard de dollars.Parmi ces organisations, la coalition Stronger Foundations ou la fondation Rockefeller, qui va apporter 100 millions de dollars pour aider aux repas scolaires.

Au procès des faux meubles XVIIIe, l’examen de conscience du marché de l’art

Des antiquaires notables jusqu’au château de Versailles, tous n’y ont vu que du feu: en dupant les meilleurs spécialistes, l’affaire des faux meubles XVIIIe, jugée cette semaine au tribunal de Pontoise, interroge les fondements même du marché de l’art, basé sur l’authenticité présumée d’objets historiques.En 2006, le cabinet Dillée, experts et courtiers en art depuis trois générations, propose à la galerie Kraemer, antiquaires depuis cinq générations, une paire de chaises de l’illustre menuisier Louis Delanois pour le salon de compagnie à Versailles de Mme du Barry, dernière favorite de Louis XV à Versailles. Une “commande mythique” qui intéresse vivement les Kraemer, maison parmi les plus élitistes de Paris.”On nous a dit que ça venait d’une dame âgée à Neuilly. Mais ce genre de choses on y prête peu attention, la provenance récente. C’est l’origine qui est importante. L’important c’est 1769, Delanois, la comtesse du Barry !” s’émerveille jeudi à la barre Laurent Kraemer, sévère président de cette enseigne familiale.Ces antiquaires l’ignorent encore mais ils acquièrent là des faux réalisés de main de maître par un menuisier du faubourg Saint-Antoine et l’expert référence du mobilier royal du XVIIIe, deux sommités de ce petit milieu aussi érudit que mercantile. Ce qui vaut à la galerie de comparaître à leurs côtés devant la justice du Val-d’Oise, accusée de vérifications insuffisantes.Achetée 200.000 euros en liquide, la paire Delanois est classée trésor national et revendue deux ans plus tard 840.000 euros par les Kraemer au château de Versailles.Un peu plus tard, même scénario. Une paire de chaises pour le pavillon du Belvédère de Versailles, portant une marque au fer du garde-meuble de Marie-Antoinette, est achetée par les Kraemer 200.000 euros, proposée à la vente à 3,5 millions d’euros et cédée en 2015 pour 2 millions à un prince du Qatar. Un faux du même duo, là encore.”Pour un antiquaire, on achète 200.000 euros, c’est une grosse somme. Mais nous pouvons les garder là 10, 20, 30, 40, 50, 60, 70, 80 ans. Nous prenons le risque de les garder en attendant que cela prenne de la valeur mais ça n’est pas garanti”, justifie Laurent Kraemer au sujet de ces marges faramineuses.- Epidémie de faux -Sa galerie se décrit comme “paranoïaque” sur l’authenticité des objets qu’elle vend, soucieuse de sa “réputation” sur ce marché réservé à une poignée de milliardaires et de monuments historiques. Elle soutient avoir fait toutes les vérifications possibles et plaide avoir été dupée par des faux “extraordinaires”, “fabuleusement faits”.”Nous sommes confrontés à longueur de vie à des objets qui sont des faux, des faux moyennement faits, qui ne passent pas du tout la barre d’un examen même relativement rapide. Notre métier, notre talent est de ne pas les acheter”, explique à la barre l’antiquaire de 68 ans, mocassins noirs, costume dépareillé.L’audience jette en pleine lumière ce monde discret, feutré, où les litiges se règlent normalement derrière des portes closes. Les experts s’y avèrent souvent porter la double casquette de courtiers ou marchands, avec un intérêt financier propre.La défense ironise sur les expertises réalisées durant l’instruction qui concluent que l’inauthenticité de leurs meubles aurait dû sauter aux yeux, un constat postérieur aux aveux des faussaires. Ainsi, argue un rapport, les “arasements en biais” sur les chaises Delanois démontrent qu’elles étaient fausses.”C’est une grosse erreur de toutes les expertises qui ont été faites. Il y a plein de détails qui ont été un peu foireux. Si moi j’ai fait des arasements en biais, c’est parce que Delanois a fait des arasements en biais”, s’offusque leur auteur, le menuisier Bruno Desnoues, très sourcilleux sur la qualité de ses faux.”Ne pas savoir ça, ça discrédite tout le reste, c’est enfantin”, fulmine de concert Laurent Kraemer, “c’est une série mondialement connue”. “Quand on connaît le résultat du tiercé, c’est facile…”La révélation de cette affaire au mitan des années 2010 a plongé dans une crise existentielle le marché du mobilier royal du XVIIIe. D’autant que de nombreux faux sièges royaux s’étaient mis à circuler dans le milieu depuis quelques années, selon un ancien conservateur de Versailles.Mais Bill Pallot, le faussaire en costume trois-pièces par qui tout est arrivé, remarque que les affaires ont bien vite repris. “Le marché n’est pas du tout déstabilisé sur les sièges. Maintenant il se porte même beaucoup mieux qu’avant”, pointe-t-il, sourire goguenard en coin.

Procès Depardieu: 18 mois avec sursis requis contre l’acteur, jugement le 13 mai

Dix-huit mois de prison avec sursis ont été requis jeudi contre Gérard Depardieu, jugé pour des agressions sexuelles que le parquet a présentées comme “intentionnelles” avant que la défense ne plaide la relaxe en fustigeant une “organisation” pour faire tomber l’acteur.Le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement le 13 mai.”Ça fait trois ans qu’on me traîne dans la boue par des mensonges, des calomnies qui rongent mon sang et mon désir de communication avec les êtres de tous âges”, a dénoncé Gérard Depardieu devant le tribunal avant de quitter la salle.Plus tôt, dans son réquisitoire, le procureur avait rappelé que les victimes étaient “des femmes en situation d’infériorité sociale et en décalage par rapport à la célébrité de l’agresseur sur le tournage” du film “Les Volets verts” en 2021.Ce dernier, âgé de 76 ans, “jouit d’une notoriété, d’une aura et d’un statut monumental dans le cinéma français”, a fait valoir le magistrat, qui a demandé au tribunal correctionnel de Paris de condamner Gérard Depardieu à une peine de 18 mois de prison assortie d’un sursis probatoire de trois ans.Le procureur a aussi demandé une obligation de soins psychologiques, une inéligibilité de deux ans et l’inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.L’avocat de l’acteur a lui plaidé la relaxe pour son client, victime de “harcèlement”. “Je veux que dans ce dossier le cauchemar, l’enfer dans lequel Gérard Depardieu a été jeté se termine”, a demandé Me Jérémie Assous.Sa très longue plaidoirie a été marquée par des passages survoltés à l’encontre des plaignantes. “Votre trauma, combien même l’agression aurait bien eu lieu, il est relatif ! C’est pas Guy Georges !”, a-t-il crié faisant référence au tueur en série.Pour l’avocat, cheveux gominés coiffés vers l’arrière, Amélie et Sarah (prénom modifié) sont des affabulatrices au service d’une “organisation” de “féministes enragées”, “d’agitées du bocal” qui bénéficie de “la publicité de Mediapart avec la complicité du parquet”. Pour les parties civiles, les réquisitions ont “fait la démonstration de la culpabilité” du prévenu, selon Me Carine Durrieu Diebolt, avocate d’une des plaignantes.Amélie, 54 ans, était décoratrice sur “Les Volets verts”. A la barre elle a raconté avoir été “coincée entre les jambes de Gérard Depardieu” qui lui a “malaxé les fesses et les seins” en proférant des propos à caractère sexuel.Des accusations niées plusieurs fois par l’acteur.- “Un autre temps” -“Je ne vois pas pourquoi je m’amuserais à peloter une femme, des fesses, des seins, je ne suis pas un frotteur dans le métro”, a-t-il lancé, assis sur un tabouret face au président du tribunal.Sarah, 34 ans et 3e assistante réalisatrice sur le tournage, a elle indiqué que l’acteur lui avait posé une main sur une fesse et qu’il avait recommencé sur ses seins.”Je l’ai peut-être frôlée avec le dos dans le couloir, mais je ne l’ai pas touchée !”, a affirmé à la barre Gérard Depardieu. “Je n’ai pas fait d’agression sexuelle, une agression c’est plus grave que ça je crois”.”Plus grave que quoi ?”, l’a interpellé l’avocate de Sarah, Me Claude Vincent. “Plus grave qu’une main aux fesses. Enfin, je n’ai pas mis de main aux fesses !”, s’est empressé d’ajouter l’acteur, qui a affirmé être “d’un autre temps”.Un temps où les femmes “ne parlaient pas”, “ne déposaient pas plainte” quand un homme les touchait, ont rappelé les parties civiles, dénonçant “l’apologie du sexisme”.  “Menteuses, hystériques, allez pleurer !”, a ainsi crié Me Assous pendant le procès à Amélie et Sarah.Ce procès, a rappelé l’avocate de Sarah, “est la meilleure illustration que non, on ne peut pas séparer l’homme de l’artiste ! Il n’est ni Jean Valjean, ni Cyrano de Bergerac ! Il n’est pas les hommes qu’il a joués. Il est Gérard Depardieu et il est misogyne !””On a cru en nous traitant d’hystériques qu’on allait nous humilier mais ce qu’ils ne comprennent pas c’est qu’on est fières d’être femmes”, a terminé Me Vincent.- “Dire non”-Géant du cinéma français, mondialement connu, Gérard Depardieu est par ailleurs mis en examen pour “viols” et “agressions sexuelles” depuis le 16 décembre 2020.Pendant le procès, quatre femmes en plus des plaignantes sont venues témoigner d’agressions sexuelles entre 2007 et 2015.A chaque fois, elles ont évoqué “les mains sur les seins”, “la main dans la culotte” et aussi le silence gardé, “parce qu’à 20 ans, c’est difficile d’aller au commissariat et de porter plainte contre M. Depardieu”, a témoigné l’une d’entre elles.L’interprète d’Obélix au cinéma a lui reçu le soutien de son amie Fanny Ardant.L’actrice, 76 ans également, a assuré à la barre ne “jamais avoir assisté à un geste de l’acteur qu’elle aurait trouvé “choquant”. Elle a aussi assuré que l’on pouvait lui “dire non”.

La minérale place de la Concorde devrait retrouver sa verdure d’antan

On se contente aujourd’hui de la traverser, à l’avenir on aura peut-être envie de s’y promener: le réaménagement de la place de la Concorde à Paris, entre les jardins des Tuileries et des Champs-Elysées, va bientôt démarrer pour lui redonner sa verdure d’autrefois.La plus grande place de la capitale créée par Louis XV est aujourd’hui réduite à un “triste rôle de rond-point automobile”, selon la mairie de Paris Anne Hidalgo, qui a dévoilé jeudi le projet lauréat de réaménagement de cet axe historique.Au cÅ“ur du réaménagement: la végétalisation de l’ancienne place royale, en restituant les anciens fossés plantés en 1757 par l’architecte Ange-Jacques Gabriel, ses pelouses, et sa liaison à la Seine aujourd’hui entravée par les accès aux tunnels routiers sous-terrains.”Un geste de verdissement à la fois audacieux et humble qui répond aux enjeux climatiques tout en préservant la cohérence historique” de la place classée monument historique depuis 1937, a salué l’édile socialiste. Le projet a été choisi par un jury de la commission qu’elle a créée il y a un an, sous la présidence de l’ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon et à laquelle ont participé l’animateur Stéphane Bern et le climatologue Jean Jouzel.Aux quatre coins du site, le creusement et la végétalisation des fossés historiques “feront écho à ce qu’elle était au XVIIIe siècle”, avant leur comblement au milieu du XIXe siècle, a expliqué l’architecte lauréat Philippe Prost.Ils feront chacun 22 mètres de large – soit 2,8 hectares sur une superficie totale de 8 hectares – avec une profondeur variable en fonction du sous-sol, a ajouté Philippe Prost, concepteur notamment de l’Anneau de la Mémoire de Notre-Dame-de-Lorette dans le Pas-de-Calais.Les fossés – sur lesquels on ne pourra pas marcher – permettront “de gérer les inondations, grâce à une capacité de stockage de cinq jours de pluies intenses”, a précisé la paysagiste lauréate Anne-Sylvie Bruel, conceptrice de l’écoquartier de la Bottière-Chénaie à Nantes.- Huit degrés de moins -“La place va retrouver une partie de ses sols naturels et perméables”, laissant espérer une diminution de la température au sol jusqu’à 8 degrés sur l’un des principaux îlots de chaleur de Paris, a expliqué Christophe Najdovski, adjoint à l’Hôtel de ville en charge des espaces verts.Les célèbres pavés seront conservés, mais avec de nouveaux matériaux, plus clairs pour réfléchir les radiations solaires, selon Anne-Sylvie Bruel.On pourra s’assoir sur une des quatre grandes pelouses ouvertes pour admirer l’obélisque de Louxor du terre-plein central. Mais sans compter en été sur l’ombre des arbres, qui resteront absents de la place, afin de ne pas masquer les grandes perspectives ni les façades de Gabriel, dont celle de l’Hôtel Crillon.Quelque 130 arbres devraient en revanche être plantés le long des quais de Seine, que le projet veut rapprocher de la place, pour retrouver les promenades d’autrefois. Ce qui implique la suppression des trémies d’accès au sous-terrain de la Concorde permettant aux automobilistes de rejoindre la voie Georges Pompidou depuis l’avenue des Champs-Elysées, et entravent l’accès au fleuve.Les trottoirs seront élargis sur les quais hauts, avec un escalier d’accès aux quais bas. Il y aura des voies de circulations dédiées aux bus et aux vélos, a ajouté Anne-Sylvie Bruel, sans plus de précisions.Objectif affiché: réserver 66% de l’espace aux piétons sur cette place du 8e arrondissement, point d’entrée à la zone à trafic limité (ZTL) qui interdit depuis cet automne le trafic de transit dans les quatre premiers arrondissements de la capitale.”Le trafic est déjà très réduit rue de Rivoli en amont de la place de la Concorde”, a fait valoir Ariel Weil, le maire de Paris Centre. La circulation continuera à se faire en demi-jauge, comme c’est le cas depuis la coupe du monde de rugby en 2023. Les travaux, d’un coût estimé entre 35 et 38 millions d’euros, vont démarrer “dès que possible”, pour un rendu d’ici deux ou trois ans, a indiqué Anne Hidalgo.

Incendie meurtrier: l’ex-chef des pompiers de l’Hérault condamné à six mois ferme

Huit ans après un incendie ayant fait un mort et trois blessés graves parmi les soldats du feu, drame rendu “inéluctable” par des défaillances selon le parquet, l’ex-patron des pompiers de l’Hérault a été condamné jeudi à Béziers à deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis.Christophe Risdorfer, 61 ans, qui dirigeait le Service départemental d’incendie et de secours de l’Hérault (Sdis 34), a également été condamné à une amende de 10.000 euros et à une interdiction d’exercer un métier dans le secteur de la sécurité pendant cinq ans.”La justice a tranché, enfin. Neuf ans de procédure, c’est long. Après, je peux comprendre que certains trouvent la peine trop faible, comparée à la peine endurée pendant toutes ces années et la perte d’un être cher. Aucun directeur départemental n’est au-dessus de la loi”, a réagi Lucas Canuel, l’un des trois pompiers survivants, dont 40% de la surface du corps a été brûlée et qui a dû être amputé des dix doigts.Comme quatre autres anciens responsables des pompiers de l’Hérault, Christophe Risdorfer était jugé pour “homicide involontaire” et “blessures involontaires” depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Béziers, où de nombreux pompiers ont suivi les audiences, souvent très longues et empreintes d’une vive émotion.- Responsabilité “totale” -La responsabilité de l’ex-chef du Sdis est “totale”, avait estimé dans son réquisitoire jeudi matin le procureur, David Durand. Les défauts d’organisation du Groupement d’intervention feux de forêts (GIFF) de Vailhauquès, au nord-ouest de Montpellier, “ne pouvaient que conduire aux faits, c’était inéluctable, c’était écrit”, avait cinglé le représentant du ministère public, qui avait requis à son encontre deux ans de prison, dont un an avec sursis, 30.000 euros d’amende et cinq années d’interdiction d’exercer comme pompier professionnel ou volontaire.”Comment croire qu’il n’était pas au courant que les camions-citernes feux de forêt 3 et 4 avaient des fonctionnement défaillants – radio pas fonctionnelle, cabine pas étanche, système d’autoprotection en panne” alors que ces deux véhicules étaient stationnés sur le même site que l’état-major du Sdis et que “tout le monde était au courant ?”, s’était interrogé le procureur.Au moment de l’accident, “il n’est pas informé ou, a minima, ce n’est pas établi”, car l’information “ne remonte pas par la chaîne hiérarchique”, a répliqué l’avocat de Christophe Risdorfer, Gilles Gauer, qui s’est refusé à dire si son client comptait faire appel dans les 10 jours, comme il en a le droit.Ces deux camions-citernes, d’ancienne génération, avaient été engagés avec deux autres “CCF” plus récents le 10 août 2016 sur un incendie de garrigue entre Gabian et Roquessels, au nord de Béziers.- Encerclés par le feu -Encerclés par le feu, les occupants du CCF3, Jérémy Beier, Lucas Canuel, Didier Bourdelier et David Fontaine avaient quitté leur cabine surchauffée et irrespirable et s’étaient retrouvés au milieu du brasier. Jérémy Beier a succombé à ses blessures après 42 jours de coma, à l’âge de 24 ans, tandis que ses coéquipiers ont été gravement blessés.A l’issue des débats et d’un délibéré d’à peine une heure et demie, le tribunal a également reconnu coupable Michel Coste, ex-adjoint au service technique et logistique du Sdis, et l’a condamné à 12 mois de prison avec sursis. Le procureur avait estimé que lui non plus ne pouvait ignorer l’état lamentable dans lequel se trouvaient les deux camions-citernes, ce qu’avait contesté son avocate.S’il s’était montré sévère pour les gradés chargés de l’organisation du service, le procureur avait aussi estimé engagée la responsabilité de trois officiers chargés de “l’opérationnel” ce jour-là.Olivier Laurent, “chef de secteur”, qui selon le magistrat avait “engagé le GIFF dans une manÅ“uvre d’attaque du feu qui ne lui avait pas été ordonnée et sans savoir précisément où il était”, a toutefois été relaxé “au bénéfice du doute”.Son subalterne, le “chef de groupe” Franck Ravel, à qui l’accusation avait notamment reproché d’avoir omis de vérifier l’état du matériel, a en revanche été condamné à 8 mois de prison avec sursis. Tout comme l’officier “AERO”, qui dirigeait les manÅ“uvres depuis un hélicoptère mais avait manqué de “dynamisme” dans sa mission, selon le procureur.

TotalEnergies réduit encore ses émissions en 2024 et assure maintenir le cap

Le groupe pétrogazier français et 4e major mondiale TotalEnergies a déclaré jeudi qu’il avait encore réduit son empreinte carbone en 2024 et qu’il maintenait “le cap” de ses objectifs climatiques, à deux mois d’une assemblée générale de ses actionnaires toujours très scrutée.En présentant son rapport “climat”, la compagnie s’est employée à montrer qu’elle fait figure de bonne élève au milieu des revirements sur la transition énergétique récemment annoncés par les Majors européennes Shell et BP. “Forte de ces résultats, TotalEnergies maintient le cap de sa stratégie et est devenue la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors”, a affirmé l’entreprise.TotalEnergies déclare avoir réduit ses émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre en 2024, par rapport à 2023, pour un total de 461 millions de tonnes de CO2 équivalent (MtCO2e, -2,9%) ou de 449 MtCO2e (-2,6%), selon les deux méthodes de calcul retenues à partir de ses tableaux de comptabilité carbone. Cela représente environ un quart de plus que toutes les émissions de la France sur son territoire. L’empreinte carbone inclut le dioxyde de carbone (CO2) généré par la combustion de l’essence, du kérosène ou du gaz vendu par TotalEnergies, mais aussi les rejets de méthane (molécule du gaz), un puissant gaz à effet de serre qui peut fuir des forages ou des gazoducs et s’échapper dans l’atmosphère.Les émissions dites directes, générées par ses activités d’extraction et de production, que la major en soit l’opérateur ou non, sont déclarées à 43 MtCO2e en 2024 (-4,4% sur un an).Mais l’essentiel de l’empreinte carbone des groupes pétroliers comme TotalEnergies est ailleurs, dans les émissions dites indirectes, notamment celles issues de la combustion des produits vendus à ses clients. Celles-ci ont été de 342 MtCO2e en 2024, soit une baisse de 2,6% par rapport à 2023 qui n’est pas parvenue à convaincre les défenseurs du climat.”La réalité, c’est que TotalEnergies cherche à forer davantage de pétrole et de gaz”, a réagi auprès de l’AFP Kelly Trout, de Oil Change International, en évoquant des projets “dangereusement déphasés par rapport aux objectifs climatiques”.- Virage dans l’électricité -Les militants ont déjà été refroidis en février par l’annonce du groupe d’alléger ses investissements “bas carbone” de 500 millions de dollars, les abaissant de 5 à 4,5 milliards. Ils seront de 4 à 5 milliards, a dit jeudi le groupe, en assurant garder le cap de la transition, grâce à son virage dans l’électricité.A côté du pétrole et du gaz (87% de ses ventes), l’électricité a arraché pour la première fois une part de 11% dans la production du groupe, de l’électricité éolienne et solaire surtout mais aussi produite dans des centrales alimentées au gaz, fossile donc.”Fondamentalement, cette partie de la stratégie ne changera pas, nous continuerons à développer cette activité dans le domaine de l’électricité”, a déclaré le PDG Patrick Pouyanné devant les investisseurs.Mais l’ONG Reclaim finance a dénoncé une “hypocrisie” du groupe dans le fait notamment qu’il veut augmenter sa production pétrogazière d’environ 3% par an jusqu’en 2030, surtout du gaz, une priorité du groupe qui investit en masse dans le gaz naturel liquéfié (GNL).Le groupe vante en effet le rôle de cette énergie comme une “alternative vertueuse” dans les pays carburant au charbon pour leur électricité, une affirmation contestée par des scientifiques et experts du climat. L’empreinte carbone du GNL peut en effet rivaliser avec celle du charbon dans certains cas, à cause de son processus industriel (extraction, liquéfaction, transport maritime qui engendre des fuites).La “neutralité carbone” en 2050 visée par l’entreprise est soumise à la condition que “la société”, c’est-à-dire les pays où elle opère, impose de facto la sortie du pétrole. Or TotalEnergies n’a pas déclaré d’intention d’arrêter ses activités pétrolières et s’appuiera largement sur des compensations ou des absorptions de carbone, techniques non éprouvées à grande échelle.En attendant, le groupe a décidé pour 2025 de “renforcer ses objectifs de baisse” de ses émissions directes (incluant ses activités et l’énergie qu’elle consomme) et de méthane. TotalEnergies estime être allée plus vite que prévu en réduisant de 55% ses propres émissions de méthane en 2024 par rapport à 2020 et compte faire encore mieux avec une réduction de 60% en 2025, avant -80% en 2030.