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Crépol: Eric Zemmour condamné pour injure raciale

Le président du parti d’extrême droite Reconquête Eric Zemmour a été condamné mercredi à une peine de 9.000 euros d’amende, qui faute de versement peut donner lieu à son incarcération, pour injure raciale concernant des propos où il opposait “deux France” dans l’affaire de Crépol.Dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023, Thomas, un lycéen de 16 ans, avait été tué à coups de couteau lors d’une rixe entre des jeunes de ce village de la Drôme et un groupe d’autres jeunes arrivés dans la soirée.L’affaire avait suscité une vive polémique, la droite et l’extrême droite l’élevant en emblème d’une insécurité dans les zones rurales due, selon elles, à des habitants de quartiers urbains défavorisés.Interrogé sur une expédition punitive de militants d’ultradroite qui avait suivi, Eric Zemmour avait reproché aux “médias” et au “gouvernement” un “écran de fumée”, “ridicule” par rapport “au meurtre de Thomas” et aux “dizaines de morts de la main des racailles arabo-musulmanes”.”Nous avons, aujourd’hui, une situation où nous avons deux peuples, deux France, deux jeunesses, celle de Thomas, celle de Chahid”, avait déclaré Eric Zemmour le 30 novembre 2023 sur RMC et BFMTV.Devant les enquêteurs, Eric Zemmour, déjà poursuivi et condamné à plusieurs reprises pour ses sorties sur l’islam, l’immigration ou l’histoire de France, avait contesté le caractère injurieux de ses propos et revendiqué sa liberté de parole.- “Généralisation grossière” -Le tribunal correctionnel de Paris, qui a prononcé une peine de 60 jours amende à 150 euros, a souligné que l’ex-candidat à la présidentielle tient un “discours essentialiste en déduisant l’origine des individus des prénoms qu’ils portent” et “désigne comme assassins (…) les personnes d’origine arabe et de confession musulmane qu’il traite de +racailles+”.Il a ainsi proféré “de graves injures”, “en direct” dans “des émissions de grande écoute (…) dans une démarche globalisante et véhiculant un discours de haine venant encore aggraver les dissensions et aiguiser les ressentiments”, selon les juges. Et ce “à un moment très tendu où deux camps antagonistes étaient susceptibles de commettre des actions violentes et où les pouvoirs publics craignaient des actions de représailles voire des phénomènes d’émeutes”.Le tribunal a en revanche relaxé M. Zemmour pour un autre passage de l’interview, malgré son utilisation de “termes clivants et excessifs en convoquant les notions d’+invasion+ et d’+islamisation+”.Eric Zemmour a annoncé dans une déclaration qu’il faisait “bien sûr” appel, soutenant qu'”il est inadmissible que la vérité soit à ce point bâillonnée dans notre pays”.Reprenant un concept originellement théorisé et diffusé par l’extrême droite et contestée par des sociologues, il a affirmé que “le racisme anti-blanc tue, mais, en France, ce sont ceux qui le combattent que la justice sanctionne”.Dans un jugement distinct, Eric Zemmour a également été relaxé mercredi pour des messages sur Twitter (devenu X) dans lesquels il évoquait en octobre 2022 le meurtre de Lola, adolescente de 12 ans.”Dhabia B, Amine K, Friha B et Rachid N, ce sont les noms des quatre suspects algériens dans l’affaire du meurtre de Lola. Quand défendrons-nous nos enfants contre ces francocides qui sont toujours commis par les mêmes, toujours au détriment des mêmes ?”, s’interrogeait-il.Le tribunal a estimé que ces propos, s’ils “procèdent à une généralisation grossière, ne permettent pas de caractériser une communauté déterminée qui serait visée par les propos discriminatoires ainsi diffusés”.

Le coût des événements climatiques a atteint cinq milliards d’euros en 2024

Le coût des événements climatiques en France a atteint cinq milliards d’euros pour les assureurs en 2024, moins que la moyenne 2020-2024 (5,6 milliards), mais beaucoup plus que la moyenne des années 1982-1989 (1,5 milliard), a indiqué mercredi France Assureurs.Ce chiffre de cinq milliards d’euros classe 2024 au 9e rang en termes de coûts pour la profession depuis 1982, date de la création du régime des catastrophes naturelles.Dans le détail, les tempêtes, la grêle et la neige ont coûté 2,2 milliards d’euros aux assureurs, les catastrophes naturelles ont pesé pour deux milliards et l’assurance récoltes 800 millions. Les tempêtes comme la grêle sont couvertes dans les contrats dommages des assureurs, tandis que les inondations et les sécheresses dépendent du régime “cat nat”. L’Etat prend alors la moitié des coûts à sa charge permettant de réduire la facture des assureurs.Au cours de l’année 2024, les dommages causés par les tempêtes Kirk et Leslie en octobre, et les épisodes cévenols et méditerranéens se sont élevés à 785 millions d’euros.Les inondations qui ont frappé le Nord et le Pas-de-Calais entre novembre 2023 et janvier 2024 ont eux coûté 430 millions d’euros au total.Les territoires d’Outre-mer ont été frappés pour leur part, en l’espace de 13 mois, par trois cyclones (Belal en avril 2024 puis Garance en mars 2025 à La Réunion, et le cyclone Chido en décembre à Mayotte) pour un coût cumulé de plus d’un milliard d’euros. Les dégâts causés par Chido à Mayotte représentent à eux seuls 500 millions d’euros. En assurance habitation, avec une année 2024 la plus pluvieuse et la moins ensoleillée depuis plus de 20 ans sur le territoire métropolitain, la fréquence de dégâts des eaux a connu une hausse de 12%, particulièrement dans les régions avec les plus forts excédents pluviométriques. Ces excédents de pluie génèrent un risque élevé de retrait-gonflement des argiles (RGA), qui fait se fissurer les bâtiments, en cas de forte sécheresse durant l’été 2025, avertit France Assureurs. En 20 ans, les indemnisations des dégâts des eaux ont plus que doublé (+134%) du fait de la hausse de la fréquence et du coût moyen des sinistres. Elles représentent le premier poste de sinistres en 2024 en assurance habitation.

Au procès Depardieu, le soutien de Fanny Ardant et des témoignages accablants

Au troisième jour de son procès pour des agressions sexuelles présumées sur deux femmes en 2021, Gérard Depardieu a continué à nier mercredi avoir “touché” les plaignantes, soutenu par son amie Fanny Ardant mais accablé par d’autres témoignages.Des femmes appelées comme témoins se sont succédé à la barre, émues d’être face à un tribunal et dans la même pièce que celui qu’elles accusent d’agressions. Marie d’abord, une journaliste qui a tourné une émission de télévision en 2007 avec Gérard Depardieu comme invité. Des sanglots dans la voix, la jeune femme raconte le jour où l’acteur est arrivé derrière elle et lui “a pétri le dos en grognant” et en descendant vers sa jupe.  “Tout le monde rigolait, j’ai ravalé ma honte”, a continué la jeune femme qui n’a jamais porté plainte.Sarah B, comédienne avait 20 ans quand elle a tourné sur la série Marseille avec Gérard Depardieu. “Il avait sa main dans mon dos, il a commencé à grogner, j’ai trouvé ça étrange”, commence-t-elle. “Et il a mis sa main dans ma culotte contre ma peau. Je l’ai repoussé, il l’a refait”. Selon sa déposition à la barre du tribunal correctionnel de Paris, il aurait ensuite dit: “Ben quoi ? Je croyais que tu voulais réussir dans le cinéma ?”Lucile était costumière sur un tournage avec Gérard Depardieu en 2014 sur lequel elle raconte avoir été agressée. Des faits pour lesquels elle a porté plainte l’année dernière mais qui sont prescrits. – “Dégoûtée” -“Il me pousse derrière des rideaux, me met la main sur ma culotte et mon collant, sur mon sexe, sur ma poitrine. Il me dit qu’il veut faire plein de choses avec moi, que d’autres ont dit oui, que d’autres diront oui”, a assuré la jeune femme qui a abandonné le cinéma, “dégoûtée”.Gérard Depardieu a pu toutefois compter sur le soutien appuyé de Fanny Ardant, 76 ans comme lui. “Oui il prend de la place sur un tournage, oui il a une grande gueule, il dit des grossièretés”, a excusé Fanny Ardant. Comme un monologue au théâtre, l’actrice dans sa robe noire au col blanc, a déclamé un long message d’amitié au prévenu.”Je suis ici comme amie de Gérard, je le connais depuis tout le temps donc je peux parler pour lui devant cette cour”, a lancé l’actrice. Appelée comme témoin par la défense, elle a assuré ne “jamais avoir assisté à un geste de l’acteur qu’elle aurait trouvé “choquant”. “Je suis une femme moi-même, j’ai connu des choses comme ça, j’ai balancé des claques, des insultes. Je sais qu’on peut dire non à Gérard”, a ajouté l’actrice avant d’embrasser son ami sur les deux joues en sortant. La matinée avait auparavant été consacrée à la déposition de Sarah (prénom modifié), la deuxième plaignante. – “Je ne touche pas !” -“Je l’ai peut-être frôlée avec le dos dans le couloir, mais je ne l’ai pas touchée !”, a affirmé à la barre Gérard Depardieu. “Je n’ai pas fait d’agression sexuelle, une agression c’est plus grave que ça je crois.” “Plus grave que quoi ?”, l’a interpellé l’avocate de Sarah, Me Claude Vincent. “Plus grave qu’une main aux fesses. Enfin, je n’ai pas mis de main aux fesses !”, s’est empressé d’ajouter l’acteur. Gérard Depardieu a raconté n’être jamais seul sur un tournage, toujours accompagné de son équipe: habilleuse, maquilleuse, garde du corps.Ce n’est pas ce dont se souvient Sarah, troisième assistante sur “Les Volets verts”, chargée, le 1er septembre 2021, d’accompagner l’acteur de la loge vers le plateau.”Ce soir-là, son équipe n’est pas là”, décrit la jeune femme. “On est parti des loges, il faisait nuit et au bout de la rue, il a mis la main sur ma fesse, il l’a posée tranquillement”, a mimé Sarah, debout à la barre, à quelques mètres de Gérard Depardieu.Sarah, 34 ans, a indiqué avoir été agressée ensuite à deux reprises, sur les fesses et sur les seins. Les deux dernières fois, “j’ai dit non !”.Mise au courant, la production a demandé à Gérard Depardieu de s’excuser, ce qu’il a fait “de façon assez énervée”, s’est souvenu Sarah, ajoutant qu’ensuite, il lui a fait vivre un enfer, la traitant de “balance”, de “folle” et refusant de travailler avec elle.”Je ne voulais pas que des jeunes femmes viennent près de la loge parce que je suis grossier !”, se défend l’acteur. “Mais M. Depardieu, elle ne dénonce pas que vos mots, mais aussi des gestes !”, est intervenu le président.”Je suis vulgaire, grossier, ordurier, je veux bien ! Mais je ne suis pas que ça ! Je respecte les gens !”, s’est-il indigné. “Je ne touche pas.”

Affaire Grégory: les nouvelles expertises n’ont rien donné

Les expertises complémentaires ordonnées l’an dernier pour tenter d’élucider la mort du petit Grégory Villemin, il y a plus de 40 ans, n’ont pas donné “d’éléments significatifs”, a indiqué mercredi le parquet général à Dijon.”Les éléments techniques et scientifiques et les procès-verbaux réalisés depuis la date anniversaire des faits en octobre 2024 n’ont pas apporté d’éléments significatifs dans la manifestation de la vérité”, a indiqué à l’AFP le procureur général de Dijon, Philippe Astruc, où l’enquête est encore en cours.”Je n’envisage dès lors pas d’en assurer une communication plus détaillée. Cependant, les investigations se poursuivent sous l’autorité du président de la chambre de l’instruction de Dijon”, a-t-il ajouté, confirmant une information de Franceinfo.Les parents “restent confiants dans la justice, et leurs avocats restent déterminés”, a commenté François Saint-Pierre, un des avocats des époux Villemin interrogé par l’AFP. En mars 2024, à la demande des parents du petit Grégory, Christine et Jean-Marie Villemin, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon avait accordé ces vérifications complémentaires.Les analyses portaient notamment sur des traces d’ADN trouvées sur les cordelettes qui entouraient le corps de l’enfant, son anorak, son menton et certains courriers du corbeau.Jusque-là, les échantillons concernés n’avaient pas été soit répertoriés, soit attribués à une identité particulière, soit croisés avec d’autres éléments de la procédure.Par ailleurs, une analyse sur la faisabilité d’une éventuelle étude de la biométrie vocale, sorte d’ADN de la voix, avait été ordonnée sur les appels téléphoniques du corbeau, afin de la comparer avec d’autres voix enregistrées à la même époque.Ces nouvelles expertises avaient suscité l’espoir de faire enfin la lumière sur la mort du garçonnet de quatre ans, retrouvé le 16 octobre 1984 pieds et poings liés dans la Vologne, une rivière des Vosges.Les enquêteurs s’étaient orientés d’abord vers un cousin du père, Bernard Laroche. Inculpé, il avait été remis en liberté mais assassiné peu après par Jean-Marie Villemin.Interrogé mercredi par l’AFP, Gérard Welzer, avocat de Marie-Ange Bolle, veuve de Bernard Laroche, a indiqué que sa cliente “prenait acte des résultats malheureusement négatifs” des expertises. “Elle est toujours à la recherche de la vérité, d’autant plus en cette période où cela fera 40 ans que, le 29 mars 1985, Bernard Laroche a été assassiné”, a déclaré l’avocat.Après la mort de Bernard Laroche, l’affaire s’était concentrée sur un corbeau, auteur de nombreuses lettres anonymes menaçantes envers les Villemin, et des membres de la famille avaient également reçu des appels téléphoniques anonymes.En 2017, des expertises en graphologie avaient attribué une lettre de 1983 à Jacqueline Jacob, grand-tante de Grégory. Elle et son mari Marcel avaient été mis en examen mais l’acte a été annulé en mai 2018 pour vice de procédure.

Notre-Dame de Garaison: dépôt de dizaines de témoignages de victimes devant la justice

Des représentants du collectif de victimes de l’école catholique de Notre-Dame de Garaison ont déposé mercredi au tribunal judiciaire de Tarbes des dizaines de témoignages de leurs membres faisant état de violences “physiques, sexuelles et psychologiques”, a constaté un journaliste de l’AFP.”Il est temps que les victimes soient entendues et obtiennent réparation et reconnaissance afin de pouvoir, enfin, se laver de toute cette crasse inscrite dans nos âmes d’enfants”, a déclaré sur le perron du tribunal Philippe Sarlat, l’initiateur du collectif, après avoir déposé l’épais dossier rouge contenant les témoignages.Outre la procédure judiciaire, “nous souhaitons que s’engage un véritable débat de société pour que les choses bougent et qu’en toutes circonstances, les enfants soient traités avec dignité”, a-t-il ajouté, avant que les sept membres du collectif présents, quatre hommes et trois femmes, ne s’enlacent sous le coup de l’émotion.Parmi ces 36 témoignages d’anciens élèves de cet établissement situé à Monléon-Magnoac, dans les Hautes-Pyrénées, non loin de Tarbes, les plus anciens remontent à la “fin des années 1950”, a précisé M. Sarlat, ne souhaitant pas en dire davantage avant que les documents ne soient examinés par la justice.Le collectif, qui compte désormais une cinquantaine de membres, a été lancé dans le sillage de l’affaire Notre-Dame de Bétharram, une autre école catholique située à 80 km de là dans le département voisin des Pyrénées-Atlantiques et objet de plus de 150 plaintes pour violences physiques et sexuelles.Des membres du collectif de victimes de Bétharram étaient venus en “soutien”, pour “montrer qu’on est là”, explique l’un d’eux, Alexandre Perez.”Que tout ça s’arrête. Il en va de la protection de l’enfance”, a lâché Grégory Leroy, 54 ans, élève de Notre-Dame de Garaison en sixième et cinquième, de 1983 à 1985.”Notre démarche est très, très importante, aussi pour nous tous, pour se laver un peu de tout ça et guérir, parce que pendant des années, ça nous a rongé et, pour certains d’entre nous, ça nous a déstabilisé énormément”, a-t-il ajouté.Un porte-parole de Notre-Dame de Garaison, sollicité par l’AFP le 14 mars, avait assuré que ce “type de punitions”, d’un “autre temps”, était désormais “totalement proscrit au sein de notre établissement”.

Lignes à haute tension: un éleveur indemnisé par RTE pour ses vaches malades

Le Réseau de Transport d’Électricité (RTE) a été définitivement condamné à verser 444.000 euros à un éleveur de la Manche dont les vaches tombaient malades à côté d’une ligne à haute tension, a indiqué mercredi à l’AFP le cabinet de l’avocat de l’agriculteur.Représenté par Me François Lafforgue, l’éleveur laitier Dominique Vauprès avait constaté des mammites (inflammation d’une mamelle) à répétition après l’installation en 1991 d’une ligne à très haute tension (THT) de 400.000 volts à proximité de son exploitation, située à Isigny-le-Buat.Son lait était devenu impropre à la consommation et par conséquent invendable, a-t-il expliqué à l’AFP.Il avait porté plainte contre le RTE et avait essuyé une première défaite en justice en 2012.Lors d’un nouveau jugement, confirmé en appel en 2023, la société a été condamnée à indemniser Dominique Vauprès. La cour de cassation a rejeté le 13 mars le pourvoi formulé par RTE.La société doit donc verser à M. Vauprès 444.417 euros, a confirmé à l’AFP le cabinet de l’avocat de M. Vauprès, Me Lafforgue.Il s’agit de la deuxième victoire d’un éleveur laitier dans un cas de mammite liée à une ligne THT, après un premier éleveur d’une commune voisine qui lui n’avait été indemnisé par RTE qu’à hauteur de 37.024 € en 2015.Contacté par l’AFP, M. Vauprès a exprimé “son immense soulagement”.”Je suis très content. De toute façon, j’avais dit que je ne lâcherai jamais. Et je vais continuer à aider les autres” éleveurs dans une situation similaire, a déclaré l’éleveur, membre de l’Anast (Association Nationale Animaux Sous Tension) qui regroupe des agriculteurs de plusieurs départements français.La société RTE a indiqué dans un communiqué avoir “pris acte de la décision de la Cour de cassation”.Si “sur les 100.000 km de lignes électriques exploitées par RTE, 70% sont implantées en domaine agricole”, “il est important de rappeler que dans la quasi-totalité des cas, la présence dans le voisinage d’ouvrages électriques à haute et très haute tension ne présente aucune difficulté particulière”, a-t-elle affirmé.

Washington pourrait manquer le boom des technologies vertes, selon Berlin

L’Europe doit saisir les “énormes opportunités économiques” offertes par l’essor des technologies vertes, a déclaré mercredi le chancelier allemand Olaf Scholz, ajoutant qu’il revenait aux États-Unis de décider s’ils voulaient en profiter ou non.”Le marché mondial des technologies clés respectueuses du climat continue de croître rapidement”, a estimé M. Scholz lors du Dialogue de Petersberg sur le climat, qui réunit des ministres de quelque quarante Etats à Berlin.Le dirigeant, désormais en charge des affaires courantes jusqu’à la nomination de son successeur conservateur Friedrich Merz attendue fin avril, a ajouté regretter “profondément” que Donald Trump ait de nouveau quitté l’accord de Paris, par lequel les Etats signataires s’engagent à limiter le réchauffement climatique et a souligné les “énormes” opportunités économiques que manquent ainsi les Etats-Unis.”Contester et ignorer les faits ne fera pas disparaître les conséquences du changement climatique, ni la responsabilité des États-Unis en tant que plus grand émetteur historique de gaz à effet de serre”, a critiqué le responsable allemand.Selon la cheffe de la diplomatie Annalena Baerbock, les données économiques contredisent le “vieux préjugé” selon lequel investir dans la protection du climat est “inabordable”. L’Europe souhaite particulièrement travailler avec “les entreprises et les pays d’Amérique latine, d’Afrique et d’autres régions du monde”, a déclaré la ministre écologiste lors de cette réunion qui prépare le terrain au sommet COP30 de novembre au Brésil. “Si d’autres, comme les États-Unis, décident de rester en dehors, c’est leur décision”, a-t-elle insisté.Dans un discours par vidéo conférence, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appuyé leurs propos. “Les énergies renouvelables renouvellent les économies”, a-t-il dit.”Elles alimentent la croissance, créent des emplois, réduisent les factures d’énergie et purifient notre air. Et chaque jour, elles deviennent un investissement encore plus judicieux”.A cet égard, les conservateurs, vainqueurs des législatives du 23 février, et les sociaux-démocrates qui négocient une coalition gouvernementale ont convenu, sous la pression des Verts, de réserver 100 milliards d’euros pour des investissements protégeant le climat, sur un paquet de 500 milliards sur douze ans prévus pour moderniser l’économie.Les bouleversements géopolitiques mondiaux font craindre la relégation de la lutte contre le réchauffement climatique derrière les question sécuritaires et économiques, a souligné le commissaire européen au Climat, Wopke Hoekstra.”Mais il n’y a pas d’alternative”, a-t-il averti: “l’humanité n’a pas d’alternative et ne peut pas attendre”.

Obsèques d’Emilie Dequenne: un adieu à l’actrice, un geste contre le cancer

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées au Père-Lachaise à Paris pour un adieu à Emilie Dequenne, que l’actrice, emportée par la maladie à 43 ans, a voulu sans fleurs mais qui doit permettre de soutenir la recherche contre le cancer.Aux côtés d’autres personnalités du cinéma, dont Sami Bouajila, Alice Belaïdi, Natacha Régnier, Albert Dupontel, Hafsia Herzi ou Andrea Ferréol, les réalisateurs Jean-Pierre et Luc Dardenne sont venus dire au revoir à leur “Rosetta”. Ils se sont assis au premier rang avec la famille.Révélée à 18 ans dans leur film, fauchée par un cancer rare au terme d’une lutte acharnée qu’elle avait rendue publique, Emilie Dequenne est morte le 16 mars, laissant le souvenir d’une comédienne attachante, talentueuse et pleine d’énergie.Un registre de condoléances a été mis à disposition à l’extérieur, et un dessin de l’actrice, signé Jean-Charles de Castelbajac, égaye les marches qui permettent d’accéder au crématorium, où se tient la cérémonie religieuse. A l’intérieur, deux photos, avant et après la maladie: l’une, en noir et blanc, cheveux longs, l’autre en couleur, cheveux courts. Sur les deux clichés, un même sourire.”A la demande d’Emilie, merci de ne pas offrir de fleurs”, avait écrit sa famille, ses amis et son agente, Danielle Gain, dans un faire-part.”Préférez nous aider à faire progresser la recherche sur le corticosurrénalome en faisant un don à l’Institut Gustave Roussy”, l’un des principaux centres de lutte contre le cancer en France, où elle est décédée, avaient-ils ajouté.Une page a été ouverte à cet effet sur le site de l’institut par la famille de l’actrice, rappelant qu’elle “rêvait d’un monde où les traitements seraient plus efficaces”.En octobre 2023, Emilie Dequenne avait annoncé être atteinte de ce cancer du système endocrinien, diagnostiqué deux mois plus tôt et qui la tenait éloignée des plateaux. Elle est décédée après une rémission, puis une rechute.- Aimée du public -Avec ces obsèques, le cinéma français et francophone pleure la mort prématurée d’une comédienne aimée du public et appréciée dans le milieu du 7e art.Des frères Dardenne, qui l’ont révélée, à Tahar Rahim et Vincent Macaigne, qui ont partagé l’affiche avec elle, les hommages ont afflué après son décès, en France comme en Belgique, son pays natal. Une cérémonie d’hommage doit également être organisée avec la ville belge de Chièvres lors de la remise du livre de condoléances à la famille.Emilie Dequenne a connu la consécration dès son apparition à l’écran, en décrochant le prix d’interprétation à Cannes pour “Rosetta” (1999), de Luc et Jean-Pierre Dardenne. Elle a été fauchée “en plein vol, c’est l’archange foudroyé”, a déclaré Luc Dardenne après sa mort.Ce rôle a été le prélude à une carrière bien plus vaste, avec une cinquantaine de films (“La fille du RER” d’André Téchiné en 2009, “A perdre la raison” de Joachim Lafosse en 2012, “Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait” d’Emmanuel Mouret en 2020…), dans lesquels l’actrice a su varier les registres.”Révoltée à l’écran, elle était la douceur même dans la vie, une vie qui s’achève scandaleusement tôt, tant elle avait encore d’amour à donner. Nous la pleurons”, a salué le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux. Juliette Binoche l’a remerciée d’avoir partagé ce qu’elle traversait “avec tant d’ardeur et de générosité”. “Tout ce que tu étais, comme actrice et comme femme, inspirait l’admiration et l’amour”, a salué sa compatriote Virginie Efira. Leïla Bekhti a rendu hommage à une “grande dame, grande âme, grande actrice, une reine”.Emilie Dequenne s’était mise en retrait du métier depuis l’annonce de son diagnostic de cancer. Mais en mai 2024, à la faveur d’une rémission, la comédienne était apparue sur le tapis rouge à Cannes au bras de son mari, l’acteur Michel Ferracci.Souriante, les cheveux courts en raison de son traitement, elle venait célébrer les 25 ans de “Rosetta” et présenter son dernier film, “Survivre”.

Mort du petit Emile: poursuite des auditions marathon de quatre membres de la famille

Suite des auditions “marathon” pour quatre membres de la famille du petit Emile Soleil, toujours en garde à vue mercredi à la mi-journée et entendus au sujet de la disparition en juillet 2023 au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) du garçonnet, retrouvé mort neuf mois plus tard.Philippe et Anne Vedovini, ses grands-parents maternels, ainsi qu’un oncle et une tante, avaient été interpellés tôt mardi par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Marseille à leur domicile de La Bouilladisse (Bouches-du-Rhône), un coup de théâtre dans cette histoire.Tous sont entendus pour “homicide volontaire” et “recel de cadavre”, avait indiqué mardi le procureur d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon. Les enquêteurs semblent donc désormais privilégier la piste familiale dans cette enquête qui n’avait enregistré aucune annonce significative depuis la découverte, il y a un an, d’ossements du petit garçon de deux ans et demi.”Les choses se passent très sereinement” et “plusieurs auditions sont prévues cet après-midi”, a déclaré vers 13H00 mercredi l’avocate du grand-père, Isabelle Colombani, en sortant des locaux de la gendarmerie à l’occasion d’une pause dans les interrogatoires.Après trois auditions mardi, achevées vers minuit, Me Colombani, a dit s’attendre à “une nouvelle journée marathon”: “On peut aller jusqu’au bout de la garde à vue, c’est-à-dire demain (jeudi) 06H05”.La garde à vue ne pouvant dépasser 48H, une décision devrait donc tomber d’ici là pour trancher entre une remise en liberté ou un déferrement devant un juge.Me Colombani s’est refusée à tout commentaire sur le fond des auditions, soulignant “qu’il appartient au procureur de communiquer”.- Confrontations à venir ? -Elle a toutefois indiqué qu'”aucune confrontation” entre les quatre membres de la famille en garde à vue n’avait encore eu lieu. L’oncle et la tante du garçonnet, deux des enfants majeurs du couple Vedovini, sont eux auditionnés dans une autre gendarmerie du département. Leurs gardes à vue ont également été prolongées, selon une source proche de l’enquête.Ces placements en garde à vue des chefs d'”homicide volontaire” et “recel de cadavre” s’inscrivent “dans une phase de vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois”, avait souligné dans un communiqué mardi matin le procureur Jean-Luc Blachon.Une garde à vue est “forcément une épreuve”, a souligné l’avocat d’Anne Vedovini, Me Julien Pinelli, qui avait précédemment indiqué que sa cliente “n’attend rien de plus que la vérité sur ce drame”.Mardi, le domicile de Philippe et Anne Vedovini, un cossu mas provençal situé à La Bouilladisse, fief de cette famille catholique traditionaliste qui compte dix enfants, avait également été perquisitionné. Un véhicule SUV et une remorque à cheval y ont été saisis par les enquêteurs.Selon une source proche du dossier, “une dizaine d’auditions de témoins” ont eu lieu mardi dans ce dossier.- Une jardinière analysée -Le petit Emile a disparu le 8 juillet 2023, alors qu’il venait d’arriver chez ses grands-parents maternels, dans leur résidence secondaire du hameau du Haut-Vernet, perché à 1.200 mètres d’altitude dans les Alpes-de-Haute-Provence.Les parents du garçonnet n’étaient pas sur place au moment de la disparition, mais plusieurs autres membres de la famille étaient présents. Malgré plusieurs jours de battues citoyennes et de “ratissages judiciaires”, aucune trace de l’enfant n’avait été retrouvée dans cette zone escarpée et isolée.Pendant neuf mois, l’enquête n’avait rien donné de concret, jusqu’à la découverte, fin mars 2024 par une promeneuse, du crâne et de dents de l’enfant, à environ 1,7 km du hameau, à 25 minutes de marche pour un adulte. Des vêtements et un petit bout d’os avaient également été retrouvés dans la même zone.Le 13 mars, la présence d’enquêteurs dans le hameau du Haut-Vernet avait relancé les spéculations. Les gendarmes avaient saisi devant l’église paroissiale une grande jardinière, dans laquelle des traces de sang ont été retrouvées, selon une source proche du dossier à l’AFP.jra-vid-sm-dac/swi

La France “profondément préoccupée” par les arrestations en Turquie dont celle d’un journaliste de l’AFP

La France est “profondément préoccupée” face aux manifestations et arrestations, dont celle d’un photographe de l’AFP, en Turquie, a indiqué à l’AFP une source diplomatique, soulignant l’attachement de Paris aux principes démocratiques et à la liberté de la presse “partout dans le monde”. “Nous sommes profondément préoccupés par les informations faisant état de répressions contre les manifestants et les journalistes en Turquie, y compris le placement en détention de sept journalistes le 25 mars, dont le photographe de l’AFP Y. Akgül qui couvrait les manifestations dans un cadre professionnel”, a déclaré cette source.La Turquie est traversée par un mouvement de contestation porté par la jeunesse. Les manifestations se poursuivaient mercredi, une semaine après l’arrestation du maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan, qui a de nouveau juré de ne pas céder face à ce qu’il appelle la “terreur de la rue”.La police a interpellé plus de 1.400 personnes depuis le 19 mars.Selon l’agence de presse étatique Anadolu, 172 personnes ont été placées en détention à Istanbul ces derniers jours pour provocations et violences ou pour avoir dissimulé leurs visages lors de manifestations.Parmi les personnes incarcérées figurent sept journalistes, dont l’un de l’Agence France-Presse, accusés par les autorités d’avoir eux aussi pris part à des rassemblements interdits.Le PDG de l’AFP a appelé mardi soir à “la libération rapide” de son photographe transféré en prison.”Son incarcération est inacceptable, c’est pourquoi je vous demande d’intervenir au plus vite pour la libération rapide de notre journaliste”, souligne Fabrice Fries dans une lettre adressée au secrétaire général de la présidence turque, Hakki Susmaz.”Yasin Akgül ne manifestait pas, il couvrait comme journaliste l’un des nombreux rassemblements organisés dans le pays depuis le mercredi 19 mars”, a-t-il fait valoir.”Notre ambassade est en contact avec les autorités turques pour suivre notamment la situation de ce journaliste et s’assurer du respect de ses droits”, a également indiqué la source diplomatique mercredi. “La France est attachée au respect de l’Etat de droit, des principes démocratiques et du pluralisme à tous les niveaux”, poursuit-elle. “Elle réaffirme son engagement constant et déterminé en faveur de la liberté de la presse et de la protection des journalistes, partout dans le monde”.